Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

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DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I correct a misplaced chapter?

 

It can happen that an author has several stories in process and that he adds a chapter of a story to another one. In this case, please don't add the chapter again and contact me (hojofancity@yahoo.fr) for modification. Indicate which chapter is misplaced and which is the correct story.

 

 

   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 23 :: chapitre 23

Published: 24-10-20 - Last update: 24-10-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires et bonne lecture.

 


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Chapitre 23  

 

Lorsque Sam se réveilla, elle eut la surprise de trouver Ryo assis en face d’elle. Comme il observait Layla qui jouait à terre, elle eut le temps de se recomposer une attitude et en profita pour le regarder un peu, se remémorant les paroles du Professeur. Il lui avait conseillé d’en apprendre un peu plus sur Kaori, sur elle en fait, avant de juger de qui elle voulait être ou de trouver le mix qui lui conviendrait le mieux. Depuis qu’elle avait passé le choc initial, elle l’avait considérée comme une rivale parce que Ryo semblait la défendre elle, celle qu’elle était sans le ressentir. Elle n’arrivait pas à se dire que, quand on parlait de Kaori, on parlait d’elle. Pour elle, c’était une autre femme, une femme qu’il défendait et avait aimée avant elle, aimait encore d’ailleurs… Elle faillit rire en se disant qu’elle était jalouse d’elle-même mais rien que le fait de penser le mot « elle-même » la plongea dans un profond désarroi.  

 

Elle avait attendu des mois de retrouver la mémoire, de savoir qui elle était, de connaître son nom, son entourage, son environnement. Aujourd’hui, elle savait. Elle avait même commencé à intégrer cette bande d’amis qui avait entouré et aimé Kaori, à évoluer dans cette ville qui était la sienne. Elle ne pouvait nier qu’elle les appréciait mais, malgré tout, elle avait l’impression qu’un fossé s’était creusé depuis qu’elle avait su. Elle s’appelait Kaori Makimura… mais elle ne se sentait pas Kaori Makimura. Elle avait pensé qu’avec la connaissance de son nom, le reste reviendrait mais ça avait été naïf. Elle avait l’image, elle avait l’identification mais, derrière ces deux faits, il n’y avait rien, rien à quoi se rattacher.  

 

Elle croisa soudain le regard de Ryo qui se leva vers elle. Ce regard était tellement sérieux, tellement profond qu’elle se rappela ce qui l’avait attiré chez lui. Passé le masque, il y avait tellement à découvrir, à partager avec lui. Il lui avait ouvert la porte et elle avait commencé à se sentir exister. Elle n’était plus seulement une âme en errance, elle avait peut-être trouvé un point d’ancrage pour débuter sa vie, comprendre qu’elle devait aussi vivre pour elle et, surtout être là pour lui. Elle soupira et détourna le regard.  

 

- Ca va ?, lui demanda Ryo.  

 

Il était revenu dans la chambre à la demande de Layla mais aussi parce que Kazue multipliait les venues dans le bureau du Professeur et qu’il lui devenait difficile d’expliquer pourquoi il lui en refusait l’accès ce jour-là. La chambre était un endroit assez sûr pour eux trois… si la conversation ne virait pas à la dispute.  

 

- Je ne sais pas. C’est… compliqué., admit-elle, s’asseyant au bord du lit.  

- Je pensais que connaître mon identité me permettrait de savoir qui je suis mais ce ne sont que des mots en réalité. Mon identité, c’est tellement d’autres choses…, soupira-t-elle.  

- Tu vas pourtant devoir apprendre à aimer ces deux mots. Ils te désignent., lui fit-il remarquer.  

- Ils me désignent mais ne me définissent pas., lui opposa-t-elle sans colère.  

- Non, c’est vrai. Il y a pourtant des choses que tu vas devoir définir dorénavant, la première étant ce que tu veux faire de ton avenir., lui rappela-t-il.  

 

Avenir… C’était un bien grand mot pour elle qui n’avait pas de passé. Nerveuse, elle regarda un moment ses pieds se balancer, disparaissant sous le lit par intermittence… un peu ce qu’elle aurait aimé pouvoir faire…  

 

- Tu as raté le service de midi et, à moins de te décider de suite, tu vas rater celui de ce soir aussi. Je suppose que ça signifierait la fin du concours pour toi. Est-ce ce que tu veux ?, l’interrogea-t-il.  

- Je ne sais pas ce que je veux… mais ce concours, c’était l’avenir de Sam, la Sam d’avant. Je voulais donner une belle vie à Layla et, là, je vais peut-être enfin pouvoir la rendre à sa mère., expliqua-t-elle.  

- Mais, toi, tu ne veux pas de cette vie ?, lui demanda-t-il, un sourcil levé.  

 

Elle se tourna vers lui et l’observa avant de fixer le cadre comme l’avait fait le Professeur avant elle.  

 

- Moi… Je suis appelée à redevenir Kaori et sa vie n’était pas celle d’un chef cuisinier., avoua-t-elle.  

- Tu pourrais changer de vie. Tu pourrais avoir un métier normal où tu t’épanouirais., objecta-t-il, sérieux.  

- Et risquer la vie de mes clients ou collègues parce qu’un de tes ennemis déciderait de s’en prendre à moi ? Non, je ne peux pas être aussi inconsciente., répondit-elle, remettant une mèche derrière son oreille et la sentant retomber.  

- Je n’aurais pas dû les couper si courts…, pesta-t-elle, regrettant de ne pouvoir les attacher.  

- Laisse les pousser., lui dit Ryo, attrapant ses doigts pour les poser sur sa cuisse.  

- Ca repoussera et tu les coifferas comme tu en as envie.  

 

Elle observa un moment ses doigts prisonniers des siens, méditant ses paroles. Sa Kaori avait eu les cheveux courts. Devait-elle y voir un signe ?  

 

- Tu as envie de rester ?, lui demanda-t-il.  

- Seulement si j’arrive à trouver ma place…, répliqua-t-elle, se mordant la lèvre, lui lançant un bref regard anxieux.  

- Si tu n’y arrives pas ?  

- Je… Je partirai., lui apprit-elle, la gorge nouée.  

- Et moi ? Tu ne me demandes pas ce que je veux ?, l’interrogea-t-il, maîtrisant difficilement sa voix.  

- Qu’est-ce que tu veux, Ryo ?, lui retourna-t-elle, nerveuse.  

- Toi…, lui souffla-t-il.  

 

Il mourait d’envie de la prendre dans ses bras et de l’écraser contre lui, de prendre ses lèvres dans un baiser sauvage et de lui faire l’amour juste pour lui montrer à quel point il en avait envie mais il ne le fit pas. Il avait compris le dilemme qui se posait à la jeune femme et le vivait lui-même dans une moindre mesure, Sam, Kaori, Kaori, Sam… Un seul corps mais pourtant il n’avait pas à faire à une seule et même femme.  

 

- Moi aussi, je te veux mais j’ai besoin que nos coeurs soient en adéquation, qu’on sache avec qui on est. Je ne veux pas me réveiller un matin en ayant l’horrible sensation que tu m’as gardée pour serrer son corps contre toi. Je veux une relation sérieuse, Ryo. Je n’ai pas de passé. J’ai besoin que mon futur soit solide., lui expliqua-t-elle.  

- Avec moi, tu vivras toujours avec une épée de Damoclès au dessus de ta tête pourtant., pipa-t-il sombrement.  

- Je me fiche du danger. J’ai juste besoin de savoir que la personne auprès de laquelle je me réveillerai sera là pour moi. Ca peut te sembler égoïste alors que tu viens de retrouver celle que tu avais perdue mais, si c’est son corps, ce sont mes souvenirs et mes sentiments qui y vivent. C’est moi qui me poserai toujours cette question., s’excusa-t-elle.  

- Je ne peux pas te dire pour le moment où je me situe. C’est trop frais pour moi., admit-il.  

 

Ils restèrent un moment silencieux, pensifs, perdus dans leurs pensées.  

 

- Tu… tu accepterais de me parler d’elle ?, murmura-t-elle soudain, anxieuse.  

- Si c’est ce que tu veux… mais avant, il faut prévenir Hajime que tu ne continues pas le concours., imposa Ryo, voyant l’heure tourner.  

- Je reviens.  

 

Elle acquiesça et le regarda partir avant de s’asseoir à côté de Layla.  

 

- Ca va, ma puce ?, l’interrogea-t-elle, caressant ses cheveux blonds comme les blés.  

- Oui. Dis, maman, quand on va rentrer à la maison ?, lui demanda Layla.  

- A Los Angeles ?, précisa Sam.  

- Non, chez Ryo., répliqua la petite.  

 

Sam prit une profonde inspiration, son estomac se nouant. Layla s’était tellement attachée à Ryo qu’elle se demandait comment elle supporterait la séparation quand elle retrouverait sa mère.  

 

- Layla, tu vas retrouver ton autre maman., lui dit-elle doucement.  

- Tu auras une maison avec elle., ajouta-t-elle, luttant contre les larmes.  

- Et toi ? Tu viendras vivre avec nous ? Ryo aussi ?, lui demanda la petite fille.  

- Non… mais je viendrai te voir., lui promit-elle, ce qui sembla satisfaire la petite.  

 

Elles restèrent ainsi quelques minutes de plus avant le retour du nettoyeur.  

 

- Hajime n’était pas très heureux mais il a compris., l’avertit Ryo.  

- En revanche, c’est le branle-bas de combat dans la bande suite à notre disparition., fit-il, soucieux.  

 

Sam l’observa et vit la contrariété sur ses traits. Ennuyée de le mettre dans l’embarras, elle se leva et approcha de lui.  

 

- Tu devrais peut-être aller les voir., lui suggéra-t-elle.  

- Ca les rassurerait.  

- Pour leur dire quoi ?, l’interrogea-t-il un peu brusquement.  

- Que Kaori est en vie même si elle a perdu la mémoire. Ils culpabiliseront peut-être moins de vivre., proposa-t-elle.  

- Ca t’exposera., répliqua Ryo à mi-voix.  

- C’est déjà fait. Si j’avais voulu me cacher, je n’aurais pas tombé le masque., affirma-t-elle.  

- Emmène Layla avec toi. Sa place n’est pas ici., lui demanda-t-elle.  

- Tu ne veux pas rentrer ?, s’inquiéta-t-il.  

 

Ca la toucha plus qu’elle ne l’aurait cru. Elle retrouvait au fond d’elle cette chaleur qui était née et avait grandi avec leur amitié et ça faisait du bien.  

 

- J’ai besoin d’être un peu seule pour réfléchir et de dormir. Tu crois que ça dérangera le Professeur ?, l’interrogea-t-elle.  

- Non, je ne pense pas. Tu es sûre ?, insista-t-il.  

- Oui. Si ça t’embête, je peux garder Layla., le rassura-t-elle.  

- Non, ça va aller. Elle sera mieux dans un lit et ce serait peut-être bien qu’on ne soit que tous les deux demain si tu veux qu’on parle., pensa-t-il.  

- En effet.  

 

Ils s’observèrent un moment encore avant que Ryo ne tende la main à Layla et qu’ils sortent tous les deux.  

 

- Tu t’en vas, Babyface ?, s’étonna le Professeur.  

- Oui, j’ai une bande à rassurer et à laquelle faire une annonce et une demoiselle à faire dormir dans un vrai lit. Sam voudrait rester encore un peu si ça ne dérange pas., lui annonça son protégé.  

- Tu ne veux pas attendre les résultats ADN ?  

- Vous l’avez dit vous-même, Professeur. Les empreintes sont l’un des indicateurs les plus fiables et j’ai le plus fiable ici., fit-il pointant un doigt sur son cœur.  

- C’est elle, je le sais, même si elle n’est plus tout à fait là, même si je dois accepter de l’appeler autrement. Elle est vivante. On a déjà eu un miracle. Je n’en demande pas un deuxième, juste le temps de trouver la bonne partition à jouer à quatre mains., ajouta-t-il avec un léger sourire.  

- D’accord. Passe une bonne soirée, Babyface. Je t’appelle s’il y a un souci., le rassura-t-il.  

 

Ryo s’en alla et, peu de temps après, se gara devant le Cat’s. Il fut un peu étonné de voir Kazue arriver juste derrière lui.  

 

- Le Professeur m’a libérée. Il m’a dit que je ne pouvais pas rater cela., lui expliqua-t-elle.  

- Rater quoi ?, l’interrogea Miki.  

- Je ne sais pas. Il n’a pas voulu me le dire., admit-elle.  

 

Soudain, la porte de la réserve s’ouvrit et Mick et Falcon en sortirent.  

 

- Putain, Ryo, t’étais où ? On t’a cherché partout !, s’exclama son ami américain, furieux.  

- On a appris beaucoup de choses aujourd’hui et t’étais injoignable. Tu ne peux pas nous faire cela !, se fâcha-t-il.  

- Mick…, intervint le nettoyeur.  

- Hajime nous a expliqué que Sam ne parlait pas japonais… enfin, elle le parle mais pas consciemment. Moi, j’ai enfin compris ce qui me gênait dans son accent., reprit-il sans tenir compte de l’interruption de son ami.  

- Mick…, répéta Ryo.  

- Son accent n’est ni américain ni canadien, il est scolaire. L’anglais n’est pas sa langue maternelle., lui asséna-t-il, ne tenant pas en place.  

- Mick…, tenta-t-il de l’interrompre à nouveau.  

- Elle nous a encore menti sur son identité. Elle n’est pas de là-bas., s’énerva l’américain.  

- Elle pourrait être française, russe, inuit ou même…, tempêta-t-il.  

- Japonaise., le coupa Ryo, posant une main sur son épaule pour le stopper dans ses allers-retours.  

 

Tiré de son monologue, Mick le regarda, surpris, et se calma un peu.  

 

- Oui, elle pourrait être japonaise., admit l’américain.  

- Elle l’est., fit Ryo à mi-voix.  

 

La clochette tinta, couvrant un peu ses paroles, et tous se tournèrent vers les nouveaux arrivants. Saeko et Kenji approchèrent, le regard sérieux.  

 

- Le Professeur nous a appelés pour nous dire de venir., leur apprit l’inspectrice.  

- Il a bien fait., concéda Ryo.  

- Qu’est-ce qui nous amène ici ?, demanda Kenji, curieux et un peu surpris par la tension ambiante.  

- Ryo, donne à Saeko l’autorisation de relever les empreintes sur les passeports de Layla et Sam., lui demanda Mick.  

- Il faut qu’on sache qui elle est., lui expliqua-t-il, compatissant.  

- Il le faut., insista-t-il.  

 

Ryo se tourna vers son amie et soutint son regard un moment. Il était surpris qu’elle ne l’ait pas fait de son propre chef. Il avait pensé que, depuis le temps, elle les aurait déjà passés au crible mais il l’aurait su : elle ne lui aurait jamais caché cela. Malgré le temps perdu, il lui fut reconnaissant de s’être retenue : c’était un signe pour lui et il laissa un sourire étirer ses lèvres.  

 

- Merci de ne pas l’avoir fait., lui dit-il.  

- Un mot et…, commença-t-elle.  

- Ce ne sera pas nécessaire., répliqua-t-il, attirant les regards surpris sur lui.  

 

Miki contourna le bar et attrapa Layla pour la serrer contre elle, comme si elle voulait la protéger ou la soutenir.  

 

- Elle a retrouvé la mémoire ?, lui demanda-t-elle.  

- Juste une image mais une image qui nous en a dit long et peu à la fois., affirma-t-il.  

- De quoi se souvient-elle ?, l’interrogea Kazue.  

- De rien. Ses souvenirs sont ici en chacun de nous., leur dit-il.  

 

Il n’ajouta pas un mot, voyant les sourcils se froncer, les mots s’insinuer en eux, les questions naître… Le silence plana un moment et il le brisa enfin quand il jugea que ses premières paroles avaient été digérées.  

 

- Sam n’a aucun souvenir de qui elle était mais vous si., répéta-t-il.  

- Mais nous ne la connaissons que depuis quelques semaines., objecta Miki.  

- Non, vous la connaissez depuis bien plus longtemps et, chacun à votre manière, vous l’avez reconnue dans la confiance que vous lui avez accordée, même toi Saeko., leur apprit-il, la laissant perplexe.  

 

C’était bien la première fois qu’il la voyait ainsi mais il ne le faisait pas par plaisir. C’était lui autant qu’eux qu’il ménageait car, si c’était émouvant de leur révéler que Kaori était là, ce serait un choc pour eux de l’apprendre.  

 

- C’est Kaori., lâcha-t-il enfin.  

 

Le silence se fit dans la pièce, lourd, pesant. Aucun d’eux n’avait bougé comme statufié et il voyait dans le regard de chacun sauf celui d’Umibozu, caché derrière ses lunettes noires, la réalisation naître, le trouble s’installer.  

 

- Kaori est… Ce n’est pas possible…, murmura Miki, la voix tremblante.  

- Si c’est possible., lui assura-t-il, la prenant par le bras et l’emmenant s’asseoir.  

- Elle est là, bien là., ajouta-t-il.  

- Mais pourtant… en pleine mer… les chances… non, ce n’est pas possible., fit Kazue, mettant une main devant sa bouche.  

- Je sais que c’est à peine croyable. Il m’a fallu un moment pour l’accepter mais c’est elle., lui assura-t-il.  

- Comment elle a fait ? Sam ne lui ressemble pas., lâcha Mick, les dents serrés.  

- Ca va aller ?, demanda Ryo à Miki, la voyant livide.  

 

Elle acquiesça, Kazue venant à ses côtés, et il se releva, se tournant vers Mick.  

 

- Pas de chirurgie esthétique si tu te le demandes. Une couleur pour les cheveux, des lentilles de couleur verte, une frange. Ca change la physionomie d’un visage. Vous vous rappelez Hildegarde..., expliqua Ryo, voyant les hochements de Miki, Saeko et Umibozu.  

- Mais tu as bien vu que son visage était plus creusé et son corps… il ne ressemblait pas à celui de Kaori., lui opposa-t-il.  

- Elle n’a pas toujours mangé à sa faim, rappelle-toi. Kaori faisait de l’aérobic, Sam de la course et de la boxe. Son corps est plus musclé, plus longiligne., répondit patiemment le nettoyeur.  

- Tu l’as vu presque nue, Ryo. Tu l’as caressée, embrassée. Comment as-tu pu ne pas t’en apercevoir ?, gronda son ami.  

 

Le nettoyeur détourna le regard, blessé. Cette question-là, il se l’était déjà posée dans la journée mais la réponse ne s’était pas faite attendre.  

 

- Parce que c’était Kaori que je tenais dans mes bras, pas Sam. J’ai bien noté des différences mais je m’en foutais. Je voulais Kaori et je l’avais. Je ne voyais que cela, ne ressentait que cela. Alors après cela, j’ai tout mis sur le compte de mon délire. Kaori n’était plus là. Je l’avais rêvée., expliqua-t-il.  

- Je n’arrive pas à croire qu’elle est là., murmura Mick, se laissant aller contre le comptoir.  

- Tu es sûr que c’est elle ?, demanda prudemment Saeko.  

 

Ryo remarqua de suite la proximité de Kenji avec sa fiancée. Il ne la tenait pas mais se situait à peine un pas derrière elle, juste pour lui signifier qu’il était là. Il avait vite compris le caractère de sa belle et, s’il aurait aimé jouer les hommes forts et rassurants par moments, il aimait aussi la voir affronter la vie sans faiblir.  

 

- Le Professeur a fait un relevé d’empreintes, vérifié l’absence de traces d’intervention ou de produit sur ses doigts. Elle a le même groupe sanguin et le même typage que Kaori. Le test ADN sera finalisé demain., lui assura Ryo.  

- Comment tu as su ?, l’interrogea-t-elle.  

- C’est elle. Elle a vu une photo de Kaori dans l’appartement et elle a fait le lien avec son apparence initiale., expliqua-t-il.  

- Pourquoi changer d’allure ?, demanda Miki, tenant toujours Layla contre elle.  

- Pour elle., répondit-il, désignant la petite du doigt.  

- Pour ne pas être séparée d’elle et retrouver sa vraie mère., précisa-t-il.  

 

Miki regarda la petite puis Ryo.  

 

- Livia…, ne put-elle s’empêcher de murmurer.  

- C’est la conclusion à laquelle je suis également arrivé., admit le nettoyeur.  

- Livia n’avait pas menti à Kaori sur l’existence de son bébé, bébé que Kao a retrouvé sur le bateau et leur sort a été scellé ensemble., résuma-t-il.  

- Tu peux…, demanda-t-il, se tournant vers Saeko.  

- Tu veux la retrouver ?, s’étonna-t-elle.  

- La mission que Sam s’est fixée est de rendre Layla à sa mère., leur apprit-il.  

- On s’en fout de cette garce !, se fâcha Mick.  

- Elle nous a pris notre amie, nos vies… Layla mérite mieux !, ajouta-t-il.  

 

Ryo se tourna vers son ami, sentant la fatigue arriver après cette journée épuisante.  

 

- Tu expliqueras cela à Sam dont la mémoire remonte à un an et qui veut que la petite ait des racines en même temps que tu lui expliqueras que Kaori a été adoptée après avoir été orpheline d’un père qui l’avait kidnappée. Je suis sûr qu’elle partagera ton point de vue., lui rappela-t-il, le calmant un tant soit peu.  

- Je n’ai pas pardonné à Livia ce qu’elle a fait mais c’est sa fille. Je ne deviendrai pas un monstre en enlevant une mère à un enfant., affirma-t-il.  

- Mais Kaori pourrait être sa mère., pipa Kazue.  

- Sam… appelez-la Sam encore pour le moment. Non, elle ne le fera pas. Elle ne se sent pas Kaori mais elle en a beaucoup des qualités et l’honnêteté et la compassion en font partie., leur apprit-il.  

- Mais Sam, c’est Kaori., pipa Miki.  

- Pas pour elle, Miki. Elle a retrouvé son image mais, pour elle, derrière c’est le néant. D’après le Professeur, elle ne recouvrera probablement pas la mémoire alors habituez-vous… si vous voulez encore la voir., leur conseilla-t-il.  

- Que veux-tu dire ?, s’inquiéta Mick.  

- Que si elle ne trouve pas sa place, elle pourrait partir. Alors ne la forcez pas à être celle que vous avez connue. Ne lui parlez de Kaori que si elle vous le demande. Ne lui forcez pas la main. Elle a besoin de temps. Nous en avons tous besoin., soupira-t-il, s’asseyant et acceptant Layla qui était descendue des genoux de Miki pour venir sur les siens.  

- Je n’arrive pas à y croire., souffla l’américain.  

- Aucun de nous, je crois., pipa Saeko.  

 

Le silence s’installa jusqu’à ce que Ryo se rende compte que quelqu’un n’avait pas parlé.  

 

- Tu ne dis rien, Tête de Poulpe., fit-il remarquer sans même se tourner vers lui.  

- Il y a une place vacante. Fais en sorte qu’elle ne le reste pas., répondit-il, de sa voix bourrue.  

 

Il comprenait enfin la raison de cette sensation brouillée en présence de Sam. Leur amie était là sans l’être vraiment. Intérieurement, il était ému de savoir que Kaori était de retour, que la Mante Verte n’avait pas eu sa peau. Si quelqu’un pouvait aider la petite, c’était bien Ryo et, peu importait quelle femme il retrouverait, les deux lui faisaient du bien et réciproquement. Il fallait juste laisser le temps agir et les protéger. 

 


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