Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 49 chapters

Published: 02-10-20

Last update: 22-11-20

 

Comments: 32 reviews

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DrameRomance

 

Summary: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How many words are necessary in a chapter?

 

For normal fanfictions, the minimum is 600 words. For poetry, the minimum is 80 words and for song fics, the minimum is 200 words. These values can be change at any moment, if we think it's necessary. The average is 1500 words per chapter, so you can see that the minimum we're asking for is qui ...

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   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Chapter 24 :: chapitre 24

Published: 25-10-20 - Last update: 25-10-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 24  

 

Quand Ryo arriva le lendemain matin à la clinique, il trouva une Sam prête et visiblement nerveuse.  

 

- Tu as bien dormi ?, lui demanda-t-il.  

 

Il l’espérait car il se doutait que la fatigue des derniers jours avait amplifié certains ressentis. S’il devait lui parler d’elle, de la partie d’elle qu’elle avait du mal à accepter à cause des liens qui s’étaient tissés entre eux en grande partie, il voulait le faire dans la plus grande sérénité possible. Il allait réveiller des souvenirs de son côté, des douleurs pas encore tout à fait guéries comme la disparition d’Hide et surtout des envies de plus. Il s’était longuement préparé ce matin à affronter la possibilité que rien de ce qu’il lui apprendrait ne réveillerait quelque chose en elle. Il savait que ce serait frustrant mais il était prêt à gérer.  

 

- Oui, comme un bébé., admit-elle.  

- J’étais épuisée.  

- Je m’en doute. Pas de cauchemar ? De rêves étranges ?, s’inquiéta-t-il.  

- Non, la nuit noire et ça me va ainsi. J’avais besoin de repos., répondit-elle.  

 

Il acquiesça et resta un moment silencieux, ne sachant par où commencer. Sam approcha et posa une main sur son avant-bras, attirant son attention.  

 

- Tu es toujours d’accord pour me parler de… de mon passé ?, l’interrogea-t-elle.  

- Si tu te sens prête à écouter., lui répondit-il, plongeant dans son regard.  

 

Elle le soutint sans faillir. Elle le lui avait demandé la veille et y avait beaucoup réfléchi au soir et encore ce matin en se réveillant. Elle avait failli faire marche arrière et ne rien vouloir savoir de cette femme mais elle s’était reprise. Cette femme, c’était elle et, même si elle ne se sentait pas elle, elle devait faire l’effort de faire un pas vers elle.  

 

- Je suis prête., affirma-t-elle.  

- Si on allait faire un tour dans le jardin. Ce sera mieux qu’être enfermés entre quatre murs., lui proposa-t-il.  

 

Elle accepta et le suivit dans le couloir.  

 

- Ca a été avec Layla ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Oui même si tu lui as manqué. C’est un amour de petite fille., lui répondit-il.  

- Et… et avec les autres ?, murmura-t-elle.  

 

Ryo garda le silence un moment, cherchant les mots qui répondraient à sa question sans induire d’appréhension.  

 

- Ils ont été surpris et ravis de savoir que tu n’étais pas morte comme on le pensait. Pour le reste, ils seront patients., la rassura-t-il, voyant son soulagement.  

- Je… merci. Tu as tout géré et… merci. Je ne sais pas si j’aurais été capable d’affronter tout cela., admit-elle.  

- De rien. Alors par où on commence ?, se demanda-t-il, la guidant vers le jardin.  

 

Ils déambulèrent dans les allées un moment, observant les ruisseaux où l’eau circulait, les plantes, les oiseaux qui volaient d’arbre en arbre.  

 

- Tu connais un peu mon enfance ?, l’interrogea-t-elle.  

 

C’était un point relativement neutre pour commencer et le début de son histoire, celle qui avait façonné la femme qu’elle avait été et peut-être, dans une moindre mesure, celle qu’elle était.  

 

- Ce qu’on m’en a dit. Pas grand-chose en fait mais tu as des albums photos à l’appartement. Tu es encore en contact avec une de tes amies de lycée qui pourra peut-être t’en parler. Je vais te dire ce que j’en sais mais ce n’est pas facile., la prévint-il.  

 

Il se replongea dans ses souvenirs, ce matin de mars des années plus tôt, où son ami s’était pour une fois épanché sur sa vie privée.  

 

- Tu as été adoptée par un homme veuf quand tu étais bébé., commença-t-il, lui jetant un bref regard pour jauger sa réaction.  

- Adoptée ?, murmura-t-elle, fronçant les sourcils.  

- Je… mes parents étaient morts ? Je veux dire mes parents biologiques., l’interrogea-t-elle.  

 

Ryo détourna le regard un moment, ne sachant quoi lui répondre. Il ne voulait pas lui mentir mais il avait toujours tu une partie de la vérité. Kaori ignorait avant sa mort que son père adoptif avait tué son père biologique. C’était peut-être mieux ainsi.  

 

- Oui. Tu étais seule avec ton père et, à sa mort, Makimura père t’a adoptée et emmenée dans sa famille., répondit-il.  

- Sa famille… Comme il était veuf, j’ai donc un frère ou une sœur., déduisit-elle.  

- Oui, un frère, Hideyuki. Vous avez grandi ensemble. Il t’a élevée après la mort de votre père., compléta-t-il.  

 

Il ne fut pas surpris de la voir s’arrêter sous le choc. Il s’approcha d’elle, plein de sollicitude.  

 

- Ca va aller ?, lui demanda-t-il, se disant que les mauvaises nouvelles n’étaient pas finies et s’interrogeant sur le bien-fondé de tout lui révéler le jour même.  

- Quand est-il mort ?, fit-elle.  

- Avant tes cinq ans, dans l’exercice de ses fonctions. Il était policier., précisa-t-il quand il croisa son regard interrogateur.  

- D’accord.  

 

Il attrapa sa main et la tira en avant. Il la conduisit jusqu’à l’étang où ils s’assirent dans l’herbe.  

 

- Mon frère… où est-il ? Tu ne m’as présenté personne du nom d’Hideyuki., fit-elle remarquer, songeuse.  

- Je sais., pipa-t-il.  

- Il n’est plus là.  

- Il a déménagé ? On s’est brouillés ?, s’inquiéta-t-elle.  

 

Ryo regarda la surface de l’étang, imaginant les poissons nager dans l’eau comme les questions devaient fuser dans l’esprit de Sam.  

 

- Non, vous vous êtes toujours bien entendus mais il est mort le jour de tes vingt ans., lui apprit-il, baissant les yeux.  

 

En un éclair, Sam bondissait sur ses pieds et courait à perdre haleine. Elle ne ressentait que la douleur et la culpabilité et elle voulait juste fuir, fuir ce lieu et ce moment pour oublier ce qu’elle avait ressenti ou plutôt ce qu’elle n’avait pas ressenti. Sa course s’acheva devant le bâtiment et, ses jambes flanchant, elle s’appuya contre le mur, les joues maculées de larmes. Moins d’une minute après, Ryo était à ses côtés, inquiet.  

 

- Tu t’es souvenue de quelque chose ?, l’interrogea-t-il, soucieux.  

 

Incapable de répondre, elle secoua négativement la tête.  

 

- Rien. Rien du tout., dit-elle, pleurant de plus belle.  

 

Elle se retrouva prise dans un étau réconfortant, ses cheveux caressés par les doigts de l’homme qu’elle aimait.  

 

- Pourquoi pleures-tu alors ?, lui demanda-t-il, peu après lorsqu’elle se calma.  

- J’ai… j’ai eu mal au cœur pour elle, pour cette famille brisée. Je suis triste de me dire qu’il n’y a plus personne autour de moi., lui répondit-elle.  

- Mais ?, la poussa-t-il, sentant qu’elle ne lui disait pas tout.  

- Je n’ai rien ressenti pour mon père ou mon frère comme si… comme s’ils ne comptaient pas. Je ne les aimais pas ?, l’interrogea-t-elle, levant un regard désespéré vers lui.  

- Au contraire…, la rassura-t-il, la serrant de nouveau contre lui.  

- Tu portes le souvenir de ton frère en toi, Kaori. Tu me parles beaucoup moins de ton père mais tu étais si jeune quand il a disparu que les souvenirs sont plus flous. En revanche, la mort de ton frère t’a beaucoup affectée…, lui dit-il.  

- C’était mon frère…, lâcha-t-elle, peu convaincue.  

 

Comment lui expliquer l’importance qu’ils avaient eue l’un pour l’autre ? Comment lui dire ce dont elle avait été capable pour lui ?  

 

- Kaori, quand tu avais seize ans, tu es venue me trouver. Tu savais que j’étais un tueur professionnel mais tu m’as suivi pour pouvoir convaincre ton frère de cesser de me côtoyer. Tu as osé passer toute une nuit avec moi en sachant qu’en plus d’être un meurtrier, j’étais un pervers, juste pour le sauver. Une sœur qui n’aime pas son frère n’en ferait pas autant., lui expliqua-t-il.  

- Et lui, il m’aimait ?, demanda-t-elle d’une petite voix.  

 

Il encadra son visage de ses grandes mains et le leva vers lui pour qu’elle lut la sincérité dans son regard. Elle avait besoin de bases solides et réconfortantes, de trouver cette chaleur et cette force qui l’aideraient à avancer.  

 

- Tu étais la prunelle de ses yeux. Tu étais sa sœur, sa fille, il aurait tout donné pour toi. Il ne voulait que ton bonheur., lui confia Ryo.  

 

Il vit ses yeux s’humidifier avant de voir les larmes couler mais son sourire le rassura sur le fait qu’elle n’était pas triste. Apparemment, la nouvelle lui avait fait du bien et elle lui sourit doucement avant d’acquiescer pour lui signifier qu’elle allait bien et de reposer la tête contre son torse pour retrouver sa constance.  

 

- Je ne pourrai pas te dire grand-chose de plus sur ton enfance et ton adolescence. Tu étais plutôt du style garçon manqué et tu avais un caractère déjà bien trempé. Pour le reste, il faudra te plonger dans tes albums photos et parler avec Eriko… et peut-être Mick. Je me souviens que tu lui en as un peu parlé une fois., se remémora-t-il.  

- Toi, je n’en t’ai jamais parlé ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Même s’il était surpris, Ryo ne lui fit pas remarquer qu’elle avait utilisé le « je » plutôt que le « elle ». Pour lui, c’était plutôt un bon signe, comme si elle commençait à accepter cette partie de sa vie, de son identité.  

 

- Non. J’ai plutôt fui les discussions personnelles avec toi. A vrai dire, j’ai longtemps joué les indifférents avec toi., admit-il.  

- Tu ne voulais pas de moi dans ta vie ?, l’interrogea-t-elle.  

- Ton frère m’a fait promettre de te protéger quand il est mort…, lui confia-t-il, sentant la douleur monter en repensant à ce moment, ces derniers mots échangés avec son ami.  

- Tu étais là quand…, souffla-t-elle.  

- Il a été battu à mort mais a trouvé la force de revenir jusqu’à moi pour m’avertir. Il est mort dans mes bras., lui expliqua-t-il.  

- Pourquoi toi ? Pourquoi pas moi ? J’étais sa sœur…, se demanda-t-elle.  

 

Ryo se retrouva pris un peu au dépourvu. Il ne s’était jamais posé la question et Kaori non plus et pourtant, elle était légitime. Kaori était sa sœur, lui un ami. Hideyuki aurait dû vouloir partager ses derniers moments avec elle sauf si…  

 

- Pour te protéger… Celui qui l’avait tué en avait après toi et moi. Il avait des informations précieuses à me donner et il devait aussi s’assurer que quelqu’un veillerait sur toi, te protégerait à son tour., lui répondit-il.  

 

Ca faisait sens. Hide avait toujours été pragmatique. Son amour pour Kaori n’était plus à démontrer mais son rôle de grand frère, de protecteur, il l’avait tenu jusqu’au bout. Apparemment, l’explication semblait logique pour la jeune femme également.  

 

- Tu me parleras de lui ?, lui demanda-t-elle.  

- Pourquoi Sam ? Pourquoi je te parlerai d’Hide ? Je sais qui il est pour Kaori mais, pour toi, qu’est-il ?, l’interrogea-t-il.  

 

Il n’était pas fermé à sa demande. Il voulait juste qu’elle réfléchisse à la portée qu’elle avait. S’intéresser à Hide, c’était admettre son importance pour elle et donc accepter cet héritage de son identité enfouie.  

 

La jeune femme s’écarta de lui et, silencieuse, se dirigea de nouveau vers le jardin. Il la regarda déambuler un long moment à travers les allées avant de retourner vers l’étang et de s’arrêter sur le petit ponton, penchée au dessus du garde-corps. Elle observa les carpes koï glisser dans l’eau, tantôt calmement, tantôt sauvagement, à l’image des pensées qui lui traversaient l’esprit en tous sens. Parfois, une information apportait une question, parfois elle en faisait naître cent de manière désordonnée. Pourquoi s’intéresser à Hideyuki ? Cherchait-elle le fil d’Ariane qui lui ferait redécouvrir son passé ou quelque chose à voler à sa prédécesseure ? Tournant et retournant la question, elle se rendit compte que ce n’était pas cela.  

 

- Je veux connaître l’homme qui m’a certainement aidée à être qui je suis., lâcha-t-elle quand Ryo vint enfin la rejoindre.  

- Je sais que j’ai oublié mes souvenirs, mon nom, les gens qui m’entouraient mais il y a des choses qui sont restées, peut-être un peu de ma personnalité et ça, c’est en partie à lui que je la dois., expliqua-t-elle.  

- D’accord. On en parlera. Est-ce… Est-ce que tu veux que je te parle de Kaori ? De qui elle est ?, l’interrogea-t-il.  

 

Sam observa de nouveau l’étang puis poussa le regard plus loin, vers le ciel bleu qui se reflétait dans l’eau. Son regard alterna entre l’image réelle et l’image reflétée, faisant comme un pendant à sa situation. Un objet, deux images, laquelle était la plus vraie ?  

 

- Je suppose qu’à tes yeux, c’était la femme parfaite…, soupira-t-elle, le cœur lourd.  

 

La faisant bondir, Ryo se mit à rire franchement. Elle le dévisagea surprise et fut touchée par son regard tendre et pétillant.  

 

- Kaori… parfaite ? Loin de là… Elle est irascible, impulsive, irrationnelle par moment. Un vrai garçon manqué, un peu par ma faute aussi. Comme professionnelle, elle était peu conventionnelle., résuma-t-il avec une grande tendresse dans la voix.  

- Mais elle n’était pas que ça…, pipa Sam.  

- Non…, souffla-t-il.  

- C’est une femme volontaire, courageuse et généreuse. Elle n’avait pas peur de me tenir tête quand je faisais des trucs nuls. Elle est d’une grande sensibilité, à l’écoute. Elle a le pouvoir de réchauffer les coeurs., affirma-t-il.  

 

Sam ne sut quoi répondre face à cette déclaration. Elle avait ressenti dans ses mots, dans le ton de sa voix tout l’amour et l’estime qu’il portait à sa femme. Elle avait chaud au cœur de savoir l’amour qu’il lui avait porté mais, en même temps, mal car elle ne se sentait pas Kaori. Toute cette partie-là était encore confuse dans sa tête même si les sentiments étaient beaucoup moins violents.  

 

- Vous vous ressemblez par certains aspects, Sam. Je ne sais pas si tu as envie de l’entendre, si tu es prête à l’entendre mais vous avez beaucoup de points communs., lui apprit-il.  

- J’ai retrouvé ce courage en toi, ce côté volontaire aussi. Tu t’es montrée présente pour moi malgré tes sentiments, malgré le fait que tu ne voulais rien entre nous. Tu m’as aidé à sortir de ma salle d’attente., ajouta-t-il, caressant sa joue.  

- Mais je ne suis pas généreuse…, objecta-t-elle.  

- Garder une enfant qui n’est pas la tienne pour la rendre à sa mère sans savoir combien de temps cela durera, l’éduquer, la protéger, ce n’est pas de la générosité ? Et avant que tu n’y viennes, te tirer parce que je t’ai maltraitée verbalement, m’envoyer paître comme tu l’as fait et me demander de te parler plutôt que de t’envoyer bouler, ce n’est pas me tenir tête ? Kaori m’écrasait une massue sur la tête, me hurlait dessus et s’en allait. Toi, tu m’affrontes. La méthode n’est pas la même mais le résultat si. Une femme me fait la loi. Ca va ?, s’inquiéta-t-il, voyant son regard perdu dans le vague.  

- Sam ?, l’appela-t-il à nouveau après ne pas avoir eu de réponse.  

 

L’évocation de la massue avait fait remonter à sa mémoire la punition de Mick quelques semaines plus tôt et cette drôle de sensation qu’elle avait ressentie dans les doigts pendant un moment.  

 

- Je… Oui, juste une sensation., murmura-t-elle, se tournant vers lui.  

- Une sensation ? Quel genre ?, l’interrogea-t-il sans paraître trop empressé.  

- Quand Mick s’est fait assommer devant mes yeux, j’ai ressenti des picotements dans la main. C’était au moment de la brûlure. J’ai cru que c’était lié mais c’était vraiment étrange…, lui confia-t-elle.  

- Ca serait bien ma veine que le seul souvenir qui te revienne soit l’emploi de ces satanées massues., se plaignit-il faussement.  

- Tu en as été souvent victime ?, l’interrogea-t-elle.  

- Plus de cent quarante fois en tous cas…, répondit-il, un air malicieux.  

- Cent quarante fois… mais elle était dingue ! Elle aurait pu te tuer !, s’écria Sam, outrée.  

- Impossible… elle m’aimait et je suis sûr qu’elle continue à le faire encore maintenant là où elle est., lui affirma-t-il.  

 

Il était persuadé que les sentiments très forts qu’ils avaient partagés étaient toujours là en Sam, que c’était ce qui avait facilité le tissage de ces liens si rapidement entre eux. Il n’aurait pas pu le faire sinon. Il fit taire la petite voix du doute, celle qui l’avait toujours empêché d’avancer jusqu’au moment où il lui avait tourné le dos, celle qui lui murmurait en riant diaboliquement qu’il n’avait été qu’égal à lui-même, qu’il avait avancé dans le moment critique et qu’il aurait à nouveau reculé lorsque tout aurait été fini. Il n’écouta pas la petite chansonnette qui lui disait qu’il n’avait pas vraiment aimé Kaori et qu’il avait seulement culpabilisé un peu plus jusqu’à ce que son mokkori se rappelle à lui avec l’arrivée de la belle blonde. Après tout, se taper une mère, c’était sans danger. Elle retournerait à sa petite vie rien que pour protéger son enfant, non ?  

 

- Ce que tu me dis, c’est que ce que je ressens ce sont ses sentiments à elle, qu’en fait, les miens n’ont jamais existé ? Tout ce que tu vois, c’est que ce qui s’est passé entre nous te montre qu’elle n’est pas si loin que ça, c’est ça ?, gronda Sam.  

- Mais ce sont mes sentiments ! C’est moi qui te vois t’éloigner alors qu’on devait se rapprocher !, se fâcha-t-elle, ressentant de nouveau cette jalousie revenir.  

- Je… Sam…, l’appela-t-il, dépité.  

 

Il avait eu le sentiment d’avoir avancé et, à cause de quelques mots, il venait de tout perdre.  

 

- C’est trop dur, Ryo. Je voudrais pouvoir te dire que ça me fait plaisir que tu te saches encore aimé par elle. Je ne devrais pas nous différencier et la jalouser mais, quand tu me parles d’elle, je n’ai pas l’impression que tu parles de moi. Tu me parles de quelqu’un d’autre et t’entendre dire que tu tiens à elle, que tu la sens encore là, ça me brise le cœur. J’ai l’impression de te perdre mais pas de te gagner d’un autre côté. Les choses ne sont pas équilibrées. Le combat n’est pas équilibré., lui expliqua-t-elle.  

- Que veux-tu que je te dise ? Que je suis désolé ? Je le suis. Je me sens même coupable parce que je ne t’ai laissé aucune chance sur ce bateau. Tu aurais pu avoir des moyens de t’enfuir avant l’explosion mais je les ai tous détruits. Tu aurais dû rentrer avec nous ce soir-là. On aurait dû commencer notre vie à deux le lendemain, fêter ton anniversaire. Tout cela, tout ce qu’on n’a pas eu, ta disparition, c’est de ma faute !, lui asséna-t-il.  

- Je me suis dit que j’avais eu les yeux plus gros que le ventre, que le destin me punissait de vouloir être heureux après tout le mal que j’avais fait, que c’était le prix à payer pour avoir voulu t’embarquer dans mon monde, pour avoir tant attendu et t’avoir fait souffrir. J’ai voulu me suicider et, sans ta foutue lettre, je l’aurais fait et on serait ensemble pour l’éternité., ajouta-t-il, furieux.  

 

Sam le regarda et son cœur se serra douloureusement. Elle ne savait pourquoi mais elle connaissait le poids de sa souffrance et ça l’oppressait. Malgré tout ce qui l’agitait, elle approcha et l’enlaça.  

 

- Tu n’es coupable de rien, Ryo, et le destin ne m’a pas utilisée pour te punir. Je suis sûre qu’il y a une autre explication. Ce n’est pas de ta faute., lui murmura-t-elle.  

- En plus, si tu t’étais suicidé, tu te serais vraiment retrouvé comme un con à me chercher alors que j’étais ici., plaisanta-t-elle.  

 

Elle avait utilisé sciemment le « je » pour lui donner quelque chose à quoi se raccrocher, un espoir de revoir celle qu’il aimait. Elle ne savait pas si elle y arriverait mais elle ne voulait pas baisser les bras, elle voulait réussir à faire la paix entre les deux femmes qui vivaient en elle. Ils y trouveraient peut-être leur compte tous les trois. Elle se promit que ce serait la dernière fois qu’elle lui ferait une esclandre sur Kaori.  

 

- Merci, Sam., souffla-t-il à son oreille, se détendant un peu.  

- De rien. Je pense qu’on a assez parlé pour aujourd’hui, non ? Il faut peut-être laisser les choses décanter un peu avant de continuer., lui proposa-t-elle.  

- Oui. On va chercher Layla et on rentre ?, suggéra-t-il, un peu anxieux.  

- Oui, on rentre., acquiesça-t-elle, s’écartant de lui.  

 

Leurs regards se connectèrent un moment et les plongea dans une bulle hors du temps. Ils s’approchèrent l’un de l’autre à nouveau, sentant l’attirance monter entre eux. Se rendant compte de ce qui allait se passer, Ryo se reprit et posa les lèvres sur sa joue. Sam, un instant décontenancée, le retint par la nuque et posa sa bouche sur la sienne avec douceur.  

 

- Ne me laisse pas partir., chuchota-t-elle juste après avant de le lâcher et de partir vers la clinique.  

 

Ryo la regarda s’éloigner, le cœur battant. Cette phrase, il n’aurait su dire de qui elle venait mais il était sûr de faire son possible pour l’exaucer. Se remettant, il la rattrapa et la retrouva livide dans l’entrée face au Professeur.  

 

- Layla vient d’être enlevée., lui apprit-elle. 

 


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