Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 54 capitoli

Pubblicato: 27-08-21

Ultimo aggiornamento: 15-11-21

 

Commenti: 5 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17 Ils étaient de nouveau seuls, chacun de leur côté, gérant chacun à leur façon. Une seconde chance leur est offerte. A quoi est-on prêts pour toucher à nouveau le paradis dans une vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Vivre ou se laisser mourir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Vivre ou se laisser mourir

 

Capitolo 4 :: Chapitre 4

Pubblicato: 31-08-21 - Ultimo aggiornamento: 31-08-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. En réponse, Rkever, j'ai dû adapter un peu certains traits des personnages. J'ai essayé de garder leurs caractères mais les différences comme l'âge sont gommées. Après, je ne connais pas autant AH que CH et je me suis principalement basée sur le DVD que je possède et les informations que j'ai eues sur des questions que je me posais. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 4  

 

Le silence s’établit un moment où chacun partit dans ses songes. C’était une hypothèse complètement folle, surréaliste. Kaori s’attendait à le voir partir dans un fou-rire d’un moment à l’autre et lissa nerveusement le bas du tee-shirt sur ses cuisses.  

 

- Je sais que ce n’est pas possible., finit-elle par murmurer nerveusement.  

- Tu dois me prendre pour une folle ou au moins te poser des questions à mon sujet…, ajouta-t-elle, se levant pour s’éloigner, incapable de rester en place.  

 

Ryo ne la laissa pas mettre de distance entre eux, attrapant son poignet et la retenant près de lui. Surprise, Kaori baissa les yeux vers sa main puis vers lui.  

 

- Ma Kaori apparaît parfois. Ce n’est pas qu’un fantasme de ma part. C’est comme si elle prenait le contrôle de Xiang Ying pour nous guider, nous dire qu’elle est toujours là, aider son prochain. Elle… elle était ainsi., lui apprit Ryo, croisant son regard.  

- Tu me prends pour un fou ?  

- Non… Je te crois., répondit-elle, prenant sa main dans la sienne et la pressant.  

 

Ils s’observèrent encore un moment avant que Ryo se lève sans lâcher sa main. C’était un sentiment agréable de pouvoir la sentir de nouveau même s’il n’avait aucune idée du temps que ça durerait, même s’il savait que ce n’était pas vraiment sa Kaori.  

 

- Bon, résumons, tu es elle mais pas tout à fait elle, je suis lui mais pas tout à fait lui. Vous avez toutes les deux le même frère et le même père mais peut-être pas tout à fait eux non plus…, commença-t-il, espiègle, ce qui la fit sourire de nouveau.  

 

Elle lui était gré de rendre les choses plus faciles, plus légères. C’était une situation tellement inattendue, tellement ubuesque que tout cela aurait pu virer au drame. Il aurait pu la dénoncer à la police, la soupçonner ou la renvoyer d’où qu’elle vienne même si elle ne savait pas comment elle était arrivée là mais il était là avec elle, la soutenait et ça faisait du bien. Elle se sentait moins seule.  

 

- Vous vivez aussi ensemble dans un appartement qui n’est pas celui-ci., ajouta-t-il.  

- Oui. Je… On pourrait peut-être aller là où j’habite ?, suggéra-t-elle.  

 

Elle se mordit la lèvre, ne sachant si elle avait vraiment envie de rentrer chez elle alors qu’elle ressentait quelque chose qu’elle n’avait plus ressenti depuis deux ans : le sentiment d’être vivante. Voulait-elle vraiment s’arrêter là ? Voulait-elle vraiment retourner dans son environnement vide et froid ?  

 

- On peut aller voir. Ca n’engage à rien., lui répondit Ryo, voyant son regard s’assombrir.  

 

L’idée ne lui plaisait pas vraiment. Il aimait l’avoir à ses côtés et la ramener à son appartement, c’était un peu comme lui dire de rentrer chez elle même s’il n’en avait pas envie. Il connaissait les risques de son monde et ce n’était pas parce qu’elle ressemblait beaucoup à sa Kaori qu’il devait la laisser approcher plus de lui et la mettre en danger sans l’en avertir. Il ne supporterait pas de la perdre une deuxième fois. Il faillit en rire : comment pouvait-il la perdre deux fois ? Elle n’était pas elle… mais quand même…, se dit-il en la regardant.  

 

- On va avoir un petit souci., fit remarquer Kaori, un peu gênée.  

 

Il l’observa et acquiesça, lui faisant signe d’attendre alors qu’il s’éloignait. Il revint deux minutes plus tard et lui tendit une casquette et des lunettes de soleil.  

 

- Il ne faut pas qu’on te reconnaisse dans la rue. J’en connais qui aurait une crise cardiaque…, plaisanta-t-il.  

- Ah… Ah oui… Je n’avais pas pensé à ça. C’est vrai que je suis… Enfin bref…, pipa-t-elle, mal à l’aise.  

- Non, en fait, je n’ai pas de chaussures., lui fit-elle remarquer.  

 

Il la regarda puis ses pieds et se mit à rire légèrement.  

 

- Petit souci effectivement, très sexy petit souci., lui répondit-il, n’en décollant pas le regard.  

- Tu es sûre de vouloir sortir ?, lui demanda-t-il d’une voix rauque, sentant le désir monter en lui.  

 

Kaori ne savait plus où se mettre et, inconsciemment, elle recroquevilla les orteils. Elle n’était pas tant déstabilisée par le fait qu’il lui avoue à mi-mots son envie d’elle, Ryo l’ayant fait également quelques fois, mais plus parce qu’elle n’était toujours pas habituée à être l’objet de son désir. Ce fut la raison pour laquelle il la retrouva les joues cramoisies quand il leva enfin les yeux sur elle, un peu étonné par son silence.  

 

- Ne me dis pas qu’il ne changeait jamais ses plans à la dernière minute à cause de toi ?, l’interrogea-t-il, contrarié de la voir si peu confiante.  

- Comme je te l’ai dit, nous n’étions ensemble que depuis un mois. Nous étions encore en pleine découverte., balbutia-t-elle, mal à l’aise.  

- Mais vous avez vécu huit ans ensemble. Ne me dis pas que tout ce temps…, s’étonna-t-il.  

- Je n’ai pas envie d’en parler., répondit-elle brusquement.  

- Kaori…  

- Je ne veux pas en parler., répéta-t-elle.  

- Ta fille aurait des chaussures à me prêter, s’il te plaît ?  

 

Il la regarda, soupira puis disparut de nouveau avant de revenir avec une paire de baskets blanches et des chaussettes.  

 

- Xiang Ying ne fait pas la même taille que toi mais celles-là devraient aller., lui dit-il d’une voix plus posée.  

 

Kaori les accepta et les enfila rapidement, nouant les lacets, avant de se relever. Elle ressentit un léger malaise en le voyant de nouveau concentré sur ses pieds et éprouva le besoin de détendre l’atmosphère.  

 

- Tu as vraiment un truc avec les pieds ou tu as peur que je ne les abîme ? Elles sont à ma taille donc peu de chance que je trébuche., le rassura-t-elle.  

- Je les nettoierai avant de les rendre à Xiang Ying., lui promit-elle face à son silence persistant.  

- Ce ne sera pas la peine. Elles ne sont pas à Xiang Ying. Tu pourras les garder., murmura-t-il, relevant enfin les yeux.  

 

Elle réalisa alors à qui appartenaient les chaussures et s’assit pour les retirer.  

 

- Que fais-tu ?, lui demanda-t-il, posant la main sur les siennes dénouant les lacets.  

- Je les retire. Je… Je ne peux pas., bredouilla-t-elle, cherchant à se dégager de sa poigne.  

- Garde-les. Kaori n’en aura plus besoin mais toi si. Garde-les, Kaori., insista-t-il.  

- Je ne suis pas elle, Ryo. Je ne suis pas elle et, quand je te regarde, j’ai l’impression d’être une voleuse., murmura-t-elle.  

 

Il lâcha sa main mais posa la sienne sur sa joue. Il comprenait ce qu’elle voulait lui dire parce que lui-même portait cette culpabilité au fond de lui à la fois vis-à-vis de sa Kaori et du Ryo qui l’avait aimée, de se dire qu’ils les trompaient d’une certaine manière mais était-ce vraiment si mal de chercher à retrouver le goût de vivre ?  

 

- Ce qui s’est passé cette nuit… On n’était pas dans notre état normal. Enfin, moi, en tout cas, j’avais bu et toi, tu étais définitivement sous le choc donc tu peux me rendre responsable si tu le veux. Ca n’a pas à se répéter., lui répondit-il, culpabilisant.  

- Tu n’es pas plus responsable que moi, Ryo. J’ai bien senti que c’était réel. J’aurais dû réagir mais j’étais bien dans tes bras. Pour la première fois depuis qu’il… j’étais bien., lui opposa-t-elle.  

 

Il la contempla un moment, reconnaissant de son aveu qui le déculpabilisait un peu vis-à-vis d’elle.  

 

- Garde les chaussures. Kaori n’en a plus besoin là où elle est et, toi, tu vas en avoir besoin pour me conduire chez toi. Tu ne voles personne, Kaori. Je ne regrette pas ce qui s’est passé cette nuit. Si je ne laissais pas ma raison guider mes pas, on n’aurait peut-être même pas quitté ce lit depuis ce matin., lui confia-t-il, la voyant rougir avec plaisir.  

- On y va avant que je ne change d’avis ?, lui suggéra-t-il.  

 

Il ne l’aurait jamais forcée à avoir des rapports avec lui mais il préférait la voir rougir que son air sombre et coupable. Il ne voulait en rien gâcher le temps qu’ils avaient ensemble. Il n’avait aucune idée de la durée qu’ils auraient alors autant profiter de chaque seconde… Kaori resserra les lacets, enfila la casquette et les lunettes et ils sortirent.  

 

- Bonjour, Mitsuki. Belle journée, n’est-ce pas ?, salua-t-il sa voisine qui lui sourit.  

- Bonjour, Madame., marmonna Kaori, baissant la tête et se cachant derrière lui.  

- Bonjour, Mademoiselle., répondit la voisine.  

- Mitsuki n’est arrivée que l’année dernière dans l’immeuble. Tu ne la feras pas hurler de peur en te montrant à elle., lui dit-il dans l’ascenseur.  

- C’est bon à savoir., soupira-t-elle.  

 

Ils sortirent de l’ascenseur puis de l’immeuble et Kaori s’arrêta, observant les alentours. Ryo la regarda faire, patiemment, se demandant ce qui lui passait par la tête. Elle observait et cherchait quelque chose sans vraiment savoir quoi.  

 

- Tout va bien ?, finit-il par lui demander.  

- Je… Je ne sais pas. C’est étrange. On est à Tokyo, non ?, l’interrogea-t-elle, soucieuse.  

- Oui, Shinjuku pour être plus précis. Pourquoi ?, lui retourna-t-il.  

- Parce que je ne connais pas cette rue-là de Shinjuku., lui avoua-t-elle, pensive.  

- C’est un quartier immense et parcouru par de nombreuses rues. Tu ne peux pas toutes les connaître., lui opposa-t-il.  

- Si, je les connaissais déjà bien depuis mon enfance et vraiment toutes depuis la première année où on a travaillé ensemble. Je connais toutes les rues de Shinjuku et des quartiers voisins et presque toutes les rues de Tokyo. Et quand je dis rues, ce sont autant les grandes artères que toutes les ruelles et impasses, les allées des parcs, les venelles… Je ne connais pas cette rue, Ryo., conclut-elle, levant les bras pour la désigner.  

- On va quand même chercher la tienne. On va comprendre ce qui se passe., lui promit-il, prenant sa main.  

- Viens, on va à la voiture.  

 

Kaori acquiesça et le suivit dans la rue, se mettant soudain à rire, s’attirant un regard d’incompréhension.  

 

- Laisse-moi deviner. La mini rouge ?, lâcha-t-elle tout en riant.  

- Oui, pourquoi ?, s’étonna-t-il, déverrouillant le véhicule  

- Parce qu’il avait la même. Je l’ai toujours d’ailleurs., lui apprit-elle, posant la main sur le toit.  

- Les souvenirs ?, l’interrogea-t-il, un regard tendre posé sur elle.  

 

Elle croisa son regard et le baissa. Pourquoi avoir gardé la mini ? Pourquoi ne pas l’avoir revendue ou laissée au garage ? Elle n’avait pas pu. Elle roulait dans cette voiture même si elle lui avait vraisemblablement attiré beaucoup plus d’ennuis que la panda. Tant que la mini roulait… elle chassa la pensée qui suivit. Ryo était mort. C’était illusoire de penser qu’il était toujours en vie parce que sa voiture roulait encore.  

 

- Tu montes ?, l’incita-t-il, la voyant s’assombrir.  

- Alors, par où va-t-on ?, l’interrogea-t-il.  

- Sachant que je ne sais pas où on est, je dirais fais-moi visiter., proposa-t-elle.  

- Bienvenue à bord du taxi Saeba. Veuillez accrocher vos ceintures et ouvrir vos mirettes. J’aurais bien descendu la capote mais le toit n’est pas amovible., plaisanta-t-il, lui arrachant de nouveau un sourire.  

 

Il engagea la voiture dans la circulation calme de la matinée et partit à l’aventure.  

 

- Tourne à droite., lui demanda-t-elle au bout d’un moment, fronçant les sourcils.  

- Tu reconnais quelque chose ?, la questionna-t-il, se sentant un peu dans le flou face à son silence.  

- Oui, certaines choses sont pareilles et d’autres complètement différentes. C’est… c’est très troublant en fait., admit-elle.  

- C’est là à gauche., indiqua-t-elle, désignant une rue.  

- Là ? Ok, allons voir où tu habites., approuva-t-il.  

 

Il tourna dans la rue indiquée et attendit ses indications. Kaori sentit la nervosité monter alors qu’ils s’engageaient dans sa rue.  

 

- C’est juste là, l’immeuble de briques…  

 

Sa voix mourut en voyant un parking se dresser devant ses yeux, là où aurait dû se trouver leur immeuble. Sans un mot, Ryo se gara mais n’eut pas le temps de réagir que Kaori était déjà hors de la voiture et face au parking. Elle regarda sans y croire les étages de béton qui s’alignaient les uns sur les autres, cinq étages en tout comme le nombre d’étages qui avaient composé leur immeuble, comme pour mieux souligner l’ironie du sort.  

 

- Il n’est pas là., murmura-t-elle.  

- Je n’ai plus de chez moi… Je n’ai plus nulle part où aller… Où je suis, Ryo ?, hurla-t-elle, les larmes roulant sur ses joues.  

- Où je suis ?, répéta-t-elle, se laissant envelopper dans une étreinte réconfortante.  

- Calme-toi. Ca fait déjà cinq ans que ce parking existe., lui dit-il, caressant son dos pour l’apaiser.  

- Cinq ans…, fit-elle.  

- Tu t’es peut-être juste trompée d’endroit. On peut aller voir ailleurs, continuer à chercher., lui proposa-t-il.  

- Non, c’est ici… Enfin, ça devrait être ici, j’en suis sûre., affirma-t-elle.  

 

Elle s’écarta de lui, se tournant de nouveau vers le parking. Elle était à côté de l’homme qui ressemblait à l’homme qu’elle avait aimé mais qui n’était pas lui, dans un Tokyo qui n’était pas son Tokyo, devant l’endroit où aurait dû être sa maison. Son monde vacillait et elle ne savait plus où elle en était. Elle avait besoin de points de repère. Elle avait besoin de quelque chose à quoi se raccrocher. Elle se sentait à bout de nerfs, à bout de ressources… Ryo était là mais ce n’était pas son Ryo et elle ne savait plus quoi penser à son sujet en se rendant compte de ces nouveaux changements.  

 

- Ce n’est pas possible., murmura-t-elle, secouant la tête.  

- Ce n’est pas possible., répéta-t-elle avant de s’enfuir en courant.  

- J’aurais dû lui donner des talons., grommela-t-il.  

- Kaori !, cria-t-il, lui emboîtant le pas.  

 

Il la vit tourner au coin de la rue et la suivit. Elle ne ralentit pas une seconde et il se demandait où elle se dirigeait quand il vit soudain apparaître la gare. Ce n’était pas là où elle allait tout de même ? Pourquoi la gare ? Il fronça les sourcils en voyant sa casquette voler dans les airs, dévoilant sa crinière rousse. Elle courait vite, très vite, beaucoup plus vite que ne l’avait fait sa Kaori. Il avait déjà noté qu’elle était beaucoup plus musclée aussi. Ce n’était donc pas uniquement l’énergie du désespoir qui la poussait et il accéléra, attrapant la casquette au passage.  

 

Il fut encore plus surpris lorsqu’il la vit s’engouffrer dans la sortie est de la gare. Pourquoi là ? Cherchait-elle à partir de la ville ? Non, c’était idiot. Elle n’avait pas un rond sur elle. Quoi alors ?, se demanda-t-il, entrant à son tour dans le bâtiment. Il pesta un instant en se disant qu’avec son avance, il aurait du mal à la rejoindre mais il la retrouva sans peine mais pas sans surprise. Elle était debout devant le tableau des messages, ce tableau qui avait disparu un an après la mort de Kaori et qui avait été remis à l’initiative de Li Chien Dâ, le père biologique de Xiang Ying. Cessant de courir, il approcha lentement, observant ses gestes, alors qu’elle faisait face au tableau, lunettes à la main.  

 

Il était là. Le tableau était là. Son immeuble n’était plus là, sa Tokyo n’était plus la même, Ryo habitait une rue qui n’existait pas, Ryo n’était pas Ryo et elle n’était pas sa Kaori. Elle se mit à rire à travers ses larmes et passa la main dans ses cheveux nerveusement. Le tableau était là. Il était là, immuable, intemporel. Elle leva la main et saisit l’une des craies, traçant son message, celui qui lui permettrait d’être sauvée… même si c’était illusoire dans un monde qui n’était pas le sien.  

 

Ryo s’arrêta à ses côtés et, les yeux écarquillés, lut le message :  

 

- XYZ, je veux sortir de ce cauchemar.  

- Je ne sais plus où je suis, Ryo. Je te parle comme si tu étais réel. Je te sens comme si tu étais réel. Mon environnement est déformé mais, moi, je suis bien réelle. Je ne peux pas avoir rencontré le sosie de l’homme que j’aimais et qui aimait mon sosie. Je ne peux pas avoir un frère qui était le sosie du sien, l’avoir perdu comme elle l’a perdu et avoir voyagé dans la même voiture. La seule chose qui reste, c’est ça, ce tableau. Je suis folle en fait. Je ferais mieux d’aller à l’hôpital me faire interner., murmura-t-elle, les yeux rivés sur le tableau.  

 

Elle regarda la main qui traça à la craie un message de réponse.  

 

- Je suis réel et là pour toi., lui lut-il, se collant dans son dos.  

- Je suis réel, Kaori. Je suis bien là. Tu n’es pas seule., lui affirma-t-il, remettant la casquette sur sa tête.  

- Ce n’est pas possible. Je ne peux pas te voir, t’entendre et te sentir. Tout cela n’est pas possible. Je suis juste complètement à la masse. J’ai débloquée, je suis folle !, hurla-t-elle, attirant les regards sur eux.  

- Non, tu n’es pas folle. Tu es déboussolée, nerveuse, à bout mais tu n’es pas folle., lui affirma-t-il, une main posée sur sa hanche.  

 

Il la fit se tourner vers lui et l’enlaça, ému par sa détresse. Kaori ne se débattit pas. Elle se laissa faire, se sentant complètement anéantie alors qu’elle avait la sensation d’avoir perdu Ryo pour la seconde fois. Tout cela n’était pas réel. Elle rêvait ou plutôt elle était en plein cauchemar et tout ce qu’elle avait ressenti et vécu depuis son avant-dernier réveil était faux, archi-faux. Elle qui avait eu l’impression de le retrouver d’une certaine manière, de retrouver le sens de la vie venait de tout perdre de nouveau. Elle ne savait pas si elle réussirait à continuer ainsi. Elle ne pourrait pas tout recommencer à nouveau… pour peu qu’elle ait un jour recommencé tout simplement…  

 

- Tu n’es pas folle, Kaori. Je te jure que tu n’es pas folle. Calme-toi, s’il te plaît, calme-toi., lui enjoignit-il, caressant sa nuque.  

- Je sais que tu n’es pas là. Je sais que je rêve. Je ne sais pas pourquoi c’est si réel mais je sais que je rêve., murmura-t-elle sans bouger.  

 

Ca ne servirait à rien de toute manière. Elle rêvait alors autant rester là, à un endroit où elle ne se sentait pas si mal. En était-elle arrivée à une si grande situation de détresse émotionnelle pour en arriver à… ça ? Elle aurait peut-être dû suivre le conseil de Miki et Kazue et allait voir un psychologue, peut-être que ça l’aurait aidée, peut-être que… Elle ressentit soudain une vive douleur à sa fesse et s’écarta, se frottant la zone endolorie.  

 

- Désolé mais je ne savais plus quoi faire. Alors c’était ça ou je te déshabillais et faisais l’amour en public. Je pense que c’était préférable, non ?, lui dit-il, lui adressant un sourire complice.  

 

Elle leva les yeux vers lui. Indécise, elle leva la main et la posa sur sa joue, son regard restant incertain, empli d’incompréhension. Doucement, ne voulant pas l’effrayer, il posa la sienne dessus et l’attira à lui.  

 

- Je suis réel, Kaori. Je comprends que tu doutes et que tu ne comprennes pas parce que je suis comme toi mais tout ceci est bien réel. Il faut croire que les univers parallèles n’existent pas qu’à la télé. Il faut croire que tu es arrivée dans mon univers pour me retrouver et que je te retrouve. Maintenant, il faudrait comprendre pourquoi et pour combien de temps., lui affirma-t-il.  

- Tu veux bien qu’on essaye de débrouiller ce mystère ensemble ?  

 

Essayant de distinguer le vrai du faux, le rêve de la réalité, elle était plongée dans son regard, s’apaisant progressivement. Elle finit par acquiescer et il lui sourit, rassuré de la voir reprendre le dessus.  

 

- Sortons d’ici. On commence à être le centre d’attention de l’assistance et ce n’est pas trop mon truc., lui demanda-t-il.  

- Tu cours sacrément vite, dis donc…, la taquina-t-il, un bras autour de sa taille.  

 

Pour la retenir ? Pour la soutenir ? Il ne savait pas mais il avait besoin de ce contact. Elle sourit un peu, la tension encore présente bien qu’elle se soit calmée.  

 

- Je me suis beaucoup entraînée. Après sa mort, je me suis mise à courir et à faire du sport, beaucoup, vraiment beaucoup… Ca me permettait de tenir., expliqua-t-elle.  

- Tu n’en faisais pas avant ?, l’interrogea-t-il, acceptant cette conversation anodine.  

- Si. Je faisais de l’aérobic mais ce n’était plus suffisant. J’avais besoin de plus., admit-elle.  

- Tu avais de l’énergie à évacuer, l’impression que ça t’oppressait ?, ajouta-t-il, se rappelant de ce moment douloureux.  

- Oui, de l’énergie, de la colère aussi, beaucoup de colère… et je devais être au top pour continuer ce qu’il avait commencé. Tu as ressenti ça aussi ?, l’interrogea-t-elle en retour.  

 

Arrivés près d’un banc, il lui fit signe de s’asseoir et ils observèrent un moment la foule qui déambulait dans la rue avant qu’il se tourna vers elle.  

 

- Oui, en quelque sorte… En fait, le cœur de Kaori a été volé avant d’être greffé. J’ai passé un temps fou à le chercher, à essayer de comprendre ce qui s’était passé. C’était devenu mon obsession. Je ne faisais plus rien d’autre., lui confia-t-il, le regard perdu dans le vague.  

- Mais… je ne comprends pas… Tu as dit que Xiang Ying avait eu le cœur de Kaori…, murmura-t-elle, les sourcils froncés.  

- Oui. Xiang Ying a eu un parcours difficile. Lorsqu’elle a eu besoin d’un cœur, son père l’a fait voler pour elle sans savoir d’où il venait. C’est elle qui est venue à moi guidée par les souvenirs de Kaori., lui expliqua-t-il.  

- C’est pour cela que ça ne te semble pas aussi fou ?, lui demanda-t-elle, comprenant un peu mieux son état d’esprit.  

- Oui. Après tout, si ma femme parle à celle qui a reçu son cœur, apparaît pour continuer à aider des gens ou me dire ce que je dois faire avec notre fille, l’a guidée jusqu’à moi, pourquoi n’existerait-il pas d’autres versions de notre monde ?, répliqua-t-il avec un sourire malicieux.  

- C’est une façon de voir mais pourquoi pas ?, pipa-t-elle.  

- Il y a autre chose dont on doit parler, Kaori., lui fit savoir Ryo.  

 

L’intensité de sa voix lui fit tourner la tête et elle le regarda, attendant qu’il se lance. Hésitant, craignant un peu la réponse, il caressa sa joue avant de remettre une mèche de cheveux derrière son oreille.  

 

- Je t’écoute, Ryo., l’encouragea-t-elle.  

- Comment se fait-il que tu connaisses le code ?, l’interrogea-t-il.  

- Le code ? Le XYZ ?, lui retourna-t-elle.  

- Oui. Comment tu connais ce code, Kaori ?, confirma-t-il, un regard impassible posé sur elle. 

 


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