Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 54 capitoli

Pubblicato: 27-08-21

Ultimo aggiornamento: 15-11-21

 

Commenti: 5 reviews

» Scrivere una review

 

RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17 Ils étaient de nouveau seuls, chacun de leur côté, gérant chacun à leur façon. Une seconde chance leur est offerte. A quoi est-on prêts pour toucher à nouveau le paradis dans une vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Vivre ou se laisser mourir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What can I do in this site?

 

The goal of HFC is to enable authors to have complete control on their work. After signing up for a new member account, you can log in and add/modify your own fanfictions. In the same way, artists can upload their fanarts. Only fanmanga and goodies have to be sent to the ...

Read more ...

 

 

   Fanfiction :: Vivre ou se laisser mourir

 

Capitolo 5 :: Chapitre 5

Pubblicato: 02-09-21 - Ultimo aggiornamento: 02-09-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54


 

Chapitre 5  

 

- Ne me dis pas…, souffla-t-elle.  

 

Elle avait pensé sur le coup qu’il avait juste répondu à son message de secours sans comprendre la signification que revêtaient pour elle ces trois fameuses lettres. Alors pour lui aussi, le XYZ était un code ? Elle n’arrivait pas à y croire.  

 

- Tu veux dire que le tableau de la sortie est de la gare de Shinjuku, le code XYZ, tout ça a une signification particulière pour toi aussi ?, lui retourna-t-elle.  

 

Elle ne voulait pas éluder sa question mais elle était toujours sous le choc quelque part. Ryo l’observa un moment, cherchant à comprendre ce qui se jouait. Il ne savait comment répondre à sa question. Tout en lui le poussait à lui faire confiance, tout sauf sa raison qui lui dictait de se méfier.  

 

- City Hunter, ça te dit quelque chose ?, finit-elle par lui demander à voix basse, observant d’un air détaché les alentours en quête d’un observateur indiscret, d’un mouvement suspect.  

- C’est une légende urbaine de ce que j’ai entendu dire., répondit-il prudemment, son cœur battant erratiquement à l’évocation de ce nom.  

 

Elle lui lança un regard autant amusé qu’incrédule en reconnaissant la manœuvre et ce qu’elle impliquait.  

 

- Chez moi aussi., admit-elle.  

- Il paraît que c’est un homme qui vient au secours des cas désespérés…, compléta Ryo, jaugeant la réaction de sa voisine.  

- Oui, quand la police ne peut pas intervenir…, ajouta Kaori.  

- Tu vas au tableau, tu notes le code et il vient à ton aide…, surenchérit-il, réalisant ce qu’elle était en train de lui dire.  

- Surtout si tu es jeune et jolie… Enfin, ça, c’était chez moi., plaisanta-t-elle, un regard nostalgique.  

 

Il se retint de compléter que, de son côté, ça aidait aussi pas mal. Il n’avait pas idée de la manière dont elle réagirait et il n’avait pas forcément envie de la décevoir.  

 

- Il était le City Hunter de ton monde ?, conclut-il logiquement.  

- Nous étions les City Hunter. Maintenant, je travaille seule., le corrigea-t-elle.  

- Seule ? Mais c’est de la folie !, s’insurgea-t-il.  

- Pourquoi ? Tu as arrêté, toi ?, lui retourna-t-elle, les sourcils froncés.  

- Non… Enfin, si… J’ai arrêté après la mort de Kaori et j’ai repris avec Xiang Ying. Tu ne devrais pas travailler seule. C’est trop dangereux., lui reprocha-t-il.  

- Je sais…, murmura-t-elle, posant le regard sur les passants dans la rue tout en remettant ses lunettes.  

 

Cachée derrière, elle se sentait à l’abri de ses propres errances. Elle pouvait prétendre que ce qu’il disait n’avait pas d’importance, que ça lui était égal, qu’elle gérait…  

 

- Alors pourquoi tu le fais ?, l’interrogea-t-il, soucieux.  

- Parce que je ne peux pas abandonner toutes ces personnes. Parce que j’ai besoin de continuer ce qu’il a fait… Et puis s’il a commencé seul, je peux bien continuer seule., répondit-elle, haussant les épaules.  

 

Il la contempla un instant et sentait qu’il y avait plus que ce qu’elle voulait bien lui dire. Cette sensation provoquait un certain malaise chez lui et il avait besoin de le chasser parce qu’ils avaient déjà suffisamment à gérer tous les deux avec cette situation plus qu’étrange.  

 

- Regarde-moi., lui enjoignit-il.  

 

Comme elle refusait, il la força à se tourner vers lui et retira ses lunettes.  

 

- Tu ne dois pas continuer à bosser seule. C’est trop dangereux., lui redit-il.  

- Je fais ce que je veux. Je suis assez grande., lui répondit-elle, se levant.  

- Si tu affrontes les mêmes personnes qu’ici, tu te feras tuer., lui affirma-t-il, l’imitant.  

- Tu oublies une chose, Ryo. On meurt tous un jour., répliqua-t-elle d’un ton neutre, son regard se faisant impassible.  

 

Ce fut comme une claque pour lui venant de sa part. Sa Kaori était espoir et amour de la vie. Ce n’était pas quelque chose qu’il pouvait accepter.  

 

- Bien sûr que… Putain… Tu cherches à mourir…, comprit-il soudain, captant une très brève variation dans ses prunelles.  

 

Elle ne dit rien mais lui tourna le dos et reprit le chemin pour aller à la voiture. Elle ne pouvait soutenir son regard empli de désillusion et de douleur. Elle savait que son Ryo aurait certainement eu le même genre de sentiments si elle lui avait dit cela même s’il ne l’aurait pas montré de la même manière.  

 

Ryo la regarda s’éloigner, n’arrivant pas à comprendre comment elle pouvait en être arrivée à ce point-là. Ca faisait deux ans, elle aurait dû remonter la pente, non ? Elle semblait avoir la même force de caractère que sa Kaori et, pourtant, elle dégageait cette aura de tristesse et de désespoir qui lui faisait mal et l’inquiétait.  

 

- Non ! Tu ne t’en iras pas comme ça ! Kaori, attends !, l’interpela-t-il, courant après elle.  

- Tu ne dois pas provoquer la mort., lui dit-il d’une voix urgente.  

 

Elle l’ignora tout simplement, continuant son chemin en regardant droit devant elle. Elle ne voulait pas écouter. Elle voulait rejoindre Ryo tout en accomplissant leur mission. Elle voulait le retrouver et cesser de souffrir.  

 

- Kaori ! Ecoute-moi. Tu ne dois pas chercher la mort., lui redit-il.  

- La vie vaut la peine d’être vécue. Tu as encore de belles choses à expérimenter !, lui affirma-t-il.  

 

Elle s’arrêta et lui fit face, les yeux lançant des éclairs.  

 

- C’est facile à dire pour toi. Tu as Xiang Ying ! Et comme tu me l’as dit, elle vit à travers elle ! Tu peux reprendre ta vie comme elle était, c’est pratique, non ?, cracha-t-elle, rageuse.  

- Et alors ? Tu crois que ça me suffit ? Tu crois que ça fait taire la douleur ? Tu crois que ça ne me manque pas de ne pas pouvoir la serrer contre moi, lui parler ?, lui répondit-il.  

- Xiang Ying, c’est comme un sparadrap sur mon cœur. C’est une nouvelle mission que m’a confiée Kaori., admit-il.  

- Je n’arrive pas à l’oublier. Non, en fait, je ne veux pas l’oublier… C’est peut-être la première fois que j’arrive à envisager de faire de la place pour quelqu’un d’autre, d’avoir envie de vivre pour moi plutôt que pour sa mémoire., lui confia-t-il à mi-voix.  

 

Elle plongea dans son regard et lut sa sincérité, ce qu’il voulait lui dire, ce que son arrivée pouvait signifier pour lui. Son cœur rata un battement parce qu’elle aussi voyait une porte s’entrouvrir, une porte qui était cependant difficile à pousser : l’envie était là mais la culpabilité aussi.  

 

- Je ne suis pas elle. Je ne veux pas être elle., murmura-t-elle.  

- Je ne veux pas que tu sois elle. Juste que tu sois toi. Tu ressens la même chose, non ?, osa-t-il lui demander.  

- Oui., finit-elle par souffler, culpabilisant vis-à-vis des deux Ryo et de Kaori.  

- Alors tu sais que tu peux encore vivre de belles choses. Il faut juste te donner du temps et ne pas culpabiliser parce que tu vis et pas lui., lui dit-il.  

 

Ils étaient arrivés près de la voiture et s’arrêtèrent. Kaori se tourna vers le parking en béton qui était à la place de son immeuble et l’observa un long moment. Toute sa vie s’était écroulée depuis la mort de Ryo. Elle avait fait face pour ne pas inquiéter ses amis, devenir un poids pour eux. Elle avait relevé le menton en se disant que continuer leur œuvre l’aiderait à surmonter sa perte mais ça n’avait été qu’une fuite en avant, une course vers la mort alors qu’elle acceptait des missions de plus en plus risquées. Elle voulait le rejoindre. C’était tout ce qui avait compté à ses yeux. Elle ne voulait plus être celle qui restait.  

 

Aujourd’hui, elle se retrouvait dans ce qu’ils avaient convenu d’appeler un univers parallèle à celui d’où elle venait, un monde où un autre Ryo vivait sans sa Kaori, où City Hunter existait, où elle n’avait plus de frère, ni de père, ni de toit… Des similitudes, des différences… Etait-ce une de ces belles choses dont il parlait ?  

 

- Je suis perdue, Ryo. Je voulais juste le retrouver et je te trouve, toi. Mais qu’est-ce qui me pousse vers toi ? Le fait que tu lui ressembles, le fait que tu m’es familier, autre chose ? Je ne sais pas. Je ne veux pas le trahir et je ne veux pas non plus t’utiliser. Comment savoir ce qui est réel ? Comment savoir si ce qu’on fait est bien ?, lui demanda-t-elle, serrant les bras autour d’elle.  

- Je n’ai jamais été très doué avec les sentiments et les paroles, Kaori., lui avoua-t-il, ce qui lui tira un sourire amusé.  

- Tu t’en tires mieux que lui pour le moment., plaisanta-t-elle.  

- C’est l’une des raisons qui ne vous ont donné qu’un mois au lieu de huit ans ?, lui retourna-t-il, posant les mains sur ses épaules.  

 

Elle faillit le rabrouer comme elle l’avait fait plutôt dans la journée mais se retint et finit par simplement acquiescer.  

 

- Je ne te forcerai à rien. Je prendrai ce que tu voudras bien me donner mais, en ce qui me concerne, je ne veux perdre aucun moment de ce qu’on vit. On a une idée de ce qui t’a amenée ici mais on ne sait pas si tu vas rester définitivement coincée ici ou alors pour combien de temps., lui rappela-t-il, l’amenant contre lui.  

- Tu me fais du bien, Kaori. La nuit dernière parce que tu m’as ramené à elle en partie mais, depuis ce matin, je vois bien que je n’ai pas la même femme en face de moi et, plus j’en apprends sur toi, plus j’ai envie de te connaître. Donne-nous ce temps, s’il te plaît., lui demanda-t-il.  

 

Elle contempla à nouveau le parking, imaginant l’immeuble de briques rouges à la place, mais il s’effaça devant ses yeux pour faire place à la réalité. Elle devait composer avec la situation et elle aussi avait envie de le connaître mieux et de profiter de ce temps qu’elle aurait avec lui. Elle en avait perdu beaucoup trop avec Ryo, à le laisser venir vers elle en le ménageant. Malgré tout, elle ne regrettait rien, rien à part de n’avoir eu qu’un tout petit mois.  

 

- D’accord., lui dit-elle, se retournant dans ses bras.  

 

Il lui sourit légèrement, soulagé de cette réponse. Doucement, il leva la main et caressa sa joue avec tendresse. Il avait envie de l’embrasser mais préférait éviter de la brusquer pour le moment. Son geste la réchauffa de l’intérieur, apaisa son trouble et elle esquissa un sourire à son tour. C’était bon de retrouver ce mouvement de ses lèvres vers le haut, ce sentiment de légèreté, relatif certes mais présent malgré tout.  

 

- En attendant, il va falloir remédier à un problème un peu plus immédiat., finit-elle par dire, échappant à l’ensorcellement de ses onyx.  

- Tu as des chaussures aux pieds., plaisanta-t-il, lui rappelant leur conversation de ce matin.  

- C’est vrai mais, maintenant, il me faut un toit au-dessus de la tête pour la nuit puisque mon immeuble s’est transformé en parking., répliqua-t-elle, malicieuse.  

- Je croyais que le carrosse se transformait en citrouille à minuit ?, rétorqua-t-il.  

- C’est bien ma veine, Cendrillon existe ici aussi mais pas mon immeuble. Remarque, un exemplaire pourrait toujours me protéger de la pluie., ironisa-t-elle.  

- Tu es toujours la bienvenue chez moi, Kaori. Si tu ne veux pas qu’on dorme ensemble, j’ai encore un canapé ou la chambre de Xiang Ying., lui fit-il savoir.  

- D’accord. Merci beaucoup., accepta-t-elle, soulagée et un peu nerveuse malgré tout.  

 

Elle ne pouvait nier ressentir une certaine attirance pour lui… Une certaine attirance ? Elle aurait pu en rire et corriger par une attirance certaine. Elle était même déçue parce qu’elle pensait qu’il aurait essayé de l’embrasser et elle n’était pas sûre qu’elle aurait refusé même si la culpabilité la titillait encore. Alors dormir sous son toit, c’était laisser la porte ouverte, encore une, à certaines choses et elle ne savait comment réagir. Elle avait été sous le choc la nuit dernière, ce qui pouvait justifier son comportement, mais, cette nuit, elle serait pleinement consciente de ses actes et elle devrait en assumer les conséquences.  

 

- De rien. Je ne vais pas te laisser à la rue quand même. J’ai répondu à ton XYZ après tout., la taquina-t-il, la lâchant à regrets.  

- Il va falloir que je te paye en nature alors… Je n’ai pas d’argent., lui répondit-elle, imaginant très bien la réaction qu’aurait eu son Ryo à cet aveu.  

 

Elle le voyait se transformer, les yeux exorbités, la bouche déformée et baveuse… et fronça les sourcils à cette mauvaise manie qu’il avait. Face au silence qu’elle rencontra, elle leva le regard vers Ryo et se demanda à quoi il pensait derrière son air impassible. Intérieurement, c’était la lutte entre l’homme de tous les jours et l’homme qui éprouvait des sentiments réels pour une jeune femme : le premier était prêt à lui proposer le partage de nuits torrides entre une mokkorinette et l’Etalon de Shinjuku, le deuxième à partager un dîner et une soirée en bonne compagnie. S’il avait envie de profiter du moment avec elle, certains de ses vieux démons le rattrapaient et il était à deux doigts de dire une énormité. Ce n’était pas parce qu’il semblait gérer son veuvage que c’était facile de passer à autre chose.  

 

- On trouvera bien un moyen de s’arranger. Si on allait faire des courses et qu’on rentrait ?, lui proposa-t-il, se dirigeant vers la voiture pour cacher son trouble.  

- Si tu veux… mais je cuisine… Enfin si tu veux bien., proposa-t-elle.  

- Pouvoir me la couler douce et profiter d’un bon repas… C’est un bon paiement en nature., suggéra-t-il.  

 

Elle lui sourit et ils se dirigèrent vers la supérette proche de chez lui. Avant de sortir, il lui tendit les lunettes de soleil et elle les mit sans protester.  

 

- Prends une brosse à dents et ce dont tu pourrais avoir besoin., lui suggéra-t-il en passant dans les allées.  

 

Elle acquiesça et attrapa une brosse à dents, notant au passage les marques qu’elle ne connaissait pas et celles qui ne semblaient pas exister ici, errant sans regarder dans l’allée.  

 

- J’ai tout ce qu’il faut en terme de protections à la maison et, pour le reste, tu n’en auras pas besoin si tu te souviens bien de la nuit dernière., murmura-t-il à son oreille d’une voix suave.  

 

Elle leva un regard rempli d’incompréhension vers lui avant de se tourner vers le rayon qui lui faisait face, virant au cramoisi en voyant qu’il s’agissait des préservatifs et autres produits intimes.  

 

- Je… Ce n’était pas ce que je regardais., balbutia-t-elle.  

- Il n’y a pas de honte., pipa-t-il, amusé de sa candeur.  

- Ce n’était pas ce que je regardais !, répliqua-t-elle, fuyant vers la caisse.  

- Bonjour, Mademoiselle., la salua le gérant.  

- Bonjour., répondit-elle, toussotant en même temps légèrement.  

- Je… Vous êtes déjà venue, non ?, l’interrogea le commerçant, fronçant les sourcils.  

- Elle aura du mal à vous répondre. C’est une connaissance venue d’Amérique. Elle ne parle pas un mot de japonais à part bonjour au revoir., intervint Ryo, posant une main sur sa hanche.  

- Pardon, je suis désolé. Elle me faisait penser à quelqu’un., s’excusa l’homme.  

 

Kaori avait envie de dire quelque chose mais son intervention poserait certainement plus de questions qu’autre chose. Elle garda donc le silence, marmonnant juste un au revoir hésitant, et ils rentrèrent à l’appartement. La jeune femme se mit à préparer le repas, appréciant ce moment de normalité dans cette journée qui avait été riche en émotions. Elle était un peu nerveuse pour la suite des évènements et surtout, le moment du coucher. Qu’allait-il lui proposer ? Dormir avec lui ou chacun de leurs côtés ? Que devait-elle répondre ? Elle avait aimé se retrouver dans ses bras cette nuit. Elle s’était sentie en sécurité… mais elle avait aussi aimé faire l’amour avec lui. Ce qui s’était passé sur le coup de l’émotion, saurait-elle y faire face en toute connaissance de causes ?  

 

Ryo était dans sa chambre et prenait un moment lui aussi pour remettre les choses en ordre, changeant les draps de son lit. Il les revoyait la nuit dernière, il se revoyait aussi avec sa Kaori. Comment réagirait-elle si elle rentrait et que l’autre Kaori était là ? Comment réagirait-elle si elle apprenait qu’il lui avait fait une place dans sa vie en si peu de temps ? La blesserait-il ou comprendrait-elle ? Kaori était compréhension mais peut-être que ce serait trop pour elle… Il n’était pas attiré par Kaori parce qu’elle lui ressemblait, enfin pas uniquement. Il se sentait attiré parce qu’elle était comme lui. Peut-être que ce serait éphémère mais peut-être pas et il avait envie de ce moment mais ne commettait-il pas une erreur ? Il poussa un soupir en s’asseyant sur son lit, ne sachant quoi faire. Il resta ainsi un long moment à cogiter avant de décider de la rejoindre.  

 

- Tu as besoin d’aide ?, la questionna-t-il.  

- Non merci. J’ai presque fini., répondit-elle, lui adressant un bref sourire avant de terminer.  

- Tu disais que Ryo avait commencé seul… Tout à l’heure à la gare quand on parlait de City Hunter., explicita-t-il face à ses sourcils froncés.  

- Oui, c’est vrai. Il a commencé seul au Japon. Avant, il avait été en partenariat mais aux Etats-Unis., lui apprit-elle.  

- Comment tu en es venue à travailler avec lui alors ?, l’interrogea-t-il, prenant place de l’autre côté de l’îlot face à elle, sans relever la différence avec son propre parcours.  

- Mon frère. Il a quitté la police pour être le partenaire de Ryo. Quand il est mort, j’ai pris le relais., expliqua-t-elle.  

- Ton frère était dans la police ?, lui retourna-t-il.  

 

Kaori acquiesça, jetant les derniers ingrédients dans la casserole avant de remettre le couvercle. Sans un mot, elle vint s’asseoir face à lui.  

 

- Ici aussi, Hide était policier ?, lui demanda-t-elle, curieuse.  

- Oui sauf qu’ici, c’était lui, City Hunter, et, moi, je devais le tuer., lui apprit-il, soutenant son regard.  

- Comment en vient-on à devenir le partenaire de celui qu’on est payé pour assassiner ?, l’interrogea-t-elle, intriguée.  

- Par amour., murmura-t-il.  

- J’ai rencontré Kaori. Elle m’a sauvé la vie, soigné patiemment… Je ne voulais pas la voir souffrir alors j’ai décidé de devenir le partenaire de son frère pour le protéger. Je n’ai malheureusement pas pu empêcher ce qui est arrivé…, lâcha-t-il sombrement.  

- Que s’est-il passé ?  

- Il a été assassiné par un homme obsédé par sa partenaire., l’informa-t-il.  

 

Ca, ça aurait été l’une des choses qu’elle aurait bien aimée différente. Pourquoi Hide devait-il mourir de mort violente dans leur deux mondes ? Pourquoi ne pouvait-il vivre une vie simple et heureuse et partir à la retraite après une longue carrière enrichissante ?  

 

- Tu ne devrais pas culpabiliser. Je suis sûr que tu as fait ce que tu pouvais., lui affirma-t-elle.  

- Mais, si tu es comme lui, je pourrais dire tout ce que je veux, ça ne changera rien., constata-t-elle face à son mutisme.  

- Pourquoi culpabilisait-il ?, lui demanda-t-il finalement.  

- Hide est mort assassiné par une organisation criminelle. Ryo avait un mauvais pressentiment mais il n’a rien pu faire. Hide voulait y aller, faire son job. Il est mort dans ses bras et c’est Ryo qui m’a annoncé sa mort… le jour de mon anniversaire., répondit-elle.  

 

Elle sentit une main se poser sur la sienne et releva les yeux vers lui, le trouvant debout devant elle.  

 

- Je suis désolé pour toi. Ca a dû être dur., lui dit-il.  

- Comme pour elle, je suppose., lui répondit-elle, imaginant que la femme qu’il avait aimée ne pouvait qu’avoir aimé son frère comme elle avait aimé le sien.  

- Oui, c’est vrai. J’espère qu’il a été là pour toi même si vous n’étiez pas ensemble., espéra-t-il.  

- A sa manière., éluda-t-elle.  

 

Elle aurait aimé peut-être un peu plus de tendresse, ce que l’autre Kaori avait peut-être eu, mais Ryo l’avait aidée comme il savait le faire et elle ne le lui reprocherait jamais.  

 

- Je pense que c’est prêt. On va pouvoir dîner., lui apprit-elle, se levant.  

 

L’espace d’un instant, ils se retrouvèrent face à face, immobiles, plongés dans le regard de l’autre. La tension monta dans l’air, les entourant. Leurs mains se frôlèrent, leurs corps se rapprochèrent, leurs souffles se mêlèrent. Leurs lèvres n’étaient qu’à quelques millimètres les unes des autres lorsque la casserole déborda et Kaori s’écarta vivement pour aller gérer la cuisson. Ses joues étaient en feu et elle n’osa regarder Ryo avant un long moment, Ryo qui était resté immobile là où elle l’avait laissé. Régnant sur l’agitation qui l’habitait, elle éteignit le feu, sortit des couverts et disposa le tout sur l’îlot, ces activités banales l’aidant à reprendre le dessus.  

 

- C’est prêt., murmura-t-elle, revenant face à lui.  

- Alors dînons., dit-il simplement, l’éclat sauvage de ses prunelles la troublant quelque peu.  

 

Ils dînèrent dans le calme, échangeant sur un sujet moins sensible, Tokyo. Kaori lui parlait de certains endroits, Ryo lui confirmait leur existence ou non et ils poursuivaient sur les similitudes ou différences existantes. Tous leurs échanges de la journée ne faisaient que confirmer la présomption qu’ils avaient partagée, aussi incroyable fut-elle. Elle avait vraiment atterri dans un monde parallèle…  

 

- Ca va ?, s’inquiéta Ryo face à son silence soudain alors qu’ils s’étaient installés dans le canapé.  

- Oui. Je crois… Je crois que je suis juste fatiguée., admit-elle.  

- Prends la chambre. Je vais dormir ici. La chambre de Xiang Ying… En fait, c’est l’ancienne chambre de Kaori. Je ne suis pas sûr que tu t’y sentes à l’aise., expliqua-t-il.  

- C’est vrai mais je prends le canapé alors. Déjà que je me suis tapée l’incruste chez toi…, plaisanta-t-elle.  

- Il n’y a pas de raison, Kaori. Je…  

- Je prends le canapé., le coupa-t-elle, posant un doigt sur ses lèvres.  

 

Elle ne le retira pas de suite et il ne chercha pas non plus à s’écarter. Il avait envie de dormir avec elle. S’il était honnête, il avait envie de beaucoup plus que de simplement dormir avec elle mais, visiblement, ce n’était pas le moment.  

 

- Je vais aller me changer., murmura-t-elle, quittant la pulpe de sa bouche.  

 

Elle devait s’éloigner ou elle ferait une bêtise. La tension était montée d’un cran subitement et elle se sentait prête à lui sauter dessus. Après la nuit dernière, elle n’avait pas envie de dormir de nouveau seule et, si elle culpabilisait, le besoin semblait se faire plus grand de céder à l’envie impérieuse qui montait. Elle se réfugia donc dans la salle de bains et se déshabilla avant de se rendre compte de la futilité de la chose. Elle n’avait pas d’autres vêtements à mettre à part son col roulé… Elle repassa donc son sous-vêtement et le tee-shirt rouge et retourna dans le salon où Ryo avait ramené des couverture et oreiller.  

 

- Il te faudra d’autres vêtements…, constata-t-il à mi-voix, ses yeux errant sur les cuisses dénudées de son invitée.  

- Oui. Merci pour le linge de lit., balbutia-t-elle, ses joues se teintant face au désir qui luisait dans son regard.  

- De rien. Je… Je vais te laisser. Dors bien., lui souhaita-t-il, s’éloignant.  

- Toi aussi., répondit-elle, son estomac se nouant.  

 

Sentant sa nuque picoter, elle se retourna et vit Ryo sur le seuil de sa chambre, la fixant intensément. Ils échangèrent un long regard et, soudain, il prit un air déterminé, approchant d’elle en quelques enjambées. Hypnotisée, elle ne réagit pas quand il l’enlaça et l’embrassa fougueusement. Il la tenait fermement par la taille, son corps plaqué contre le sien, et elle ne chercha pas à s’échapper, glissant même au bout de quelques secondes les mains dans ses cheveux pour mieux lui répondre. Elle oubliait tout dans ses bras, la douleur, la solitude, la peur, tout. Elle ne ressentait que la chaleur et quelque chose de plus, quelque chose qu’elle avait du mal à appeler de l’amour parce que, si elle le faisait, elle se demanderait inévitablement laquelle d’elles deux était aimée et quel était l’homme aimé.  

 

- Désolé… Je n’aurais peut-être pas dû mais…, commença-t-il, s’écartant d’elle.  

 

Il posa son front contre le sien, son regard plongé dans ses prunelles noisettes légèrement dilatées. Il pouvait entendre sa respiration encore haletante et son cœur qui battait de manière erratique comme le sien…  

 

- On n’a peut-être pas l’éternité devant nous. Je ne veux rien rater., acheva-t-il.  

 

Il posa les lèvres sur son front avec tendresse un instant avant de s’en aller, refermant la porte derrière lui. Chamboulée, Kaori resta immobile un moment avant de faire son lit avec des gestes nerveux. Elle y passa plus de temps que d’habitude, jetant régulièrement un regard vers la chambre où il était entré, et, quand enfin elle y parvint, elle décida de dormir de suite. D’un pas décidé, elle alla éteindre la lumière à l’interrupteur juste à côté de sa chambre. Cela fait, elle ne bougea cependant pas et fixa la porte comme si elle pouvait lui donner la réponse qu’elle attendait.  

 

Allongé dans son lit, la pièce uniquement baignée par les rayons de la lune, Ryo attendait, les yeux également rivés sur la porte. Il savait qu’elle était juste derrière. Il savait qu’elle était probablement perturbée par ce qui s’était passé aujourd’hui comme il l’était. Il aurait pu se lever, aller ouvrir et la guider jusqu’à lui mais c’était à elle de faire le chemin, de décider de ce qu’elle voulait. Soudain, la poignée s’abaissa et la porte s’ouvrit. Il lui fallut encore quelques secondes pour franchir le seuil et la refermer.  

 

- Kaori ?, appela-t-il, ne l’entendant pas avancer.  

- O… Oui…, répondit-elle, la tension évidente dans sa voix.  

- Que fais-tu ici, Kaori ?, lui demanda-t-il.  

 

Que faisait-elle là ? Si seulement elle le comprenait elle-même… Elle savait mais elle ne comprenait pas. La seule chose qui tournait dans sa tête, c’était qu’elle avait perdu trop de temps avec son Ryo et qu’elle ne voulait pas renouveler la même erreur même si elle devait ensuite affronter la culpabilité… Ce serait certainement mieux que les regrets qui l’assailliraient…  

 

- Je crois… Je crois que je te rends une visite nocturne., bredouilla-t-elle, se sentant rougir.  

 

Il faillit rire à la réponse. Ce n’était pas le genre de choses qu’il l’imaginait faire bizarrement et, en pensant cela, il pensait bien à elle, la Kaori encore vivante devant lui. Il ne rit pas mais sourit en se rendant compte du courage que ça avait dû lui demander de venir jusqu’à lui.  

 

- Tu es sûre que c’est ce que tu veux ?, l’interrogea-t-il d’une voix douce mais sérieuse.  

 

Pour toute réponse, elle avança en agrippant le bas de son tee-shirt, le retirant et le jetant sur le bout du lit, avant de grimper dessus et de le rejoindre. Il regarda la jeune femme féline se présenter à lui, presque nue, la trouva délicieusement sexy et attirante mais, quand il croisa son regard qui montrait son besoin de réassurance, il sentit son cœur battre, un peu comme avec elle.  

 

- Si tu en as envie aussi., lui répondit-elle, le doute perçant dans sa voix.  

- Je me vois mal dire non à une visite nocturne de ta part. J’en suis plus qu’enchanté, Kaori., murmura-t-il, passant la main derrière sa nuque et l’amenant à lui pour l’embrasser.  

 

Au contraire de la nuit précédente, aucun d’eux n’avait de doute sur la personne qu’ils avaient en face. Ils s’aimèrent une bonne partie de la nuit. Leurs échanges, parfois ternis par des pensées inopportunes qu’ils devaient apprivoiser, furent néanmoins sincères et passionnés, comme s’ils étanchaient une soif qui les tenaillait depuis trop longtemps, et teintés d’une tendresse et d’une complicité naissante, chacun essayant de trouver sa place et de répondre aux besoins de l’autre sur le peu qu’ils en connaissaient. 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de