Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 54 capitoli

Pubblicato: 27-08-21

Ultimo aggiornamento: 15-11-21

 

Commenti: 5 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17 Ils étaient de nouveau seuls, chacun de leur côté, gérant chacun à leur façon. Une seconde chance leur est offerte. A quoi est-on prêts pour toucher à nouveau le paradis dans une vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Vivre ou se laisser mourir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Vivre ou se laisser mourir

 

Capitolo 14 :: Chapitre 14

Pubblicato: 14-09-21 - Ultimo aggiornamento: 14-09-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 14  

 

Nerveux, Ryo attendait patiemment dans la salle d’attente, éjecté de la salle d’examen par le Doc à force de tourner en rond. Ce n’était pas l’endroit où il voulait être. Il voulait être avec Kaori, lui tenir la main, lui faire sentir une présence qui lui donnerait envie de s’accrocher en espérant que, cette fois, ce serait suffisant pour garder celle qu’il aimait avec lui et non la voir partir avec la Faucheuse. Il rongeait son frein pour ne pas franchir la porte qui le séparait d’elle et virer Tomo ou le Doc de son chevet pour pouvoir être là.  

 

- Papa Ryo ? Que fais-tu là ? Je pensais que tu serais à l’intérieur.  

 

Ryo s’immobilisa et se tourna vers Xiang Ying qui venait d’arriver. Elle le regardait avec de grands yeux et il pouvait voir son inquiétude, signe que Kaori avait commencé à faire son chemin dans son cœur.  

 

- J’aurais aimé mais ils avaient besoin de place., lui expliqua-t-il, jetant un regard noir à la porte.  

- Oh… Et tu sais comment elle va ?, l’interrogea-t-elle.  

- Non. Elle n’avait pas repris connaissance quand j’ai dû sortir mais ses signes vitaux se stabilisaient d’après le Doc., répondit-il, s’asseyant enfin.  

 

Il passa la main dans ses cheveux et soupira de frustration.  

 

- Ca ira, tu verras., lui offrit Xiang-Ying maladroitement, tapotant sa main.  

 

Il observa sa fille un instant et vit l’effort qu’elle faisait pour essayer de trouver les mots qui le réconforteraient, luttant contre sa nature plutôt froide et rationnelle. Il devait faire mieux pour elle. Quoiqu’il arrive, elle resterait et affronterait la situation avec lui.  

 

- Tu as raison. Merci Xiang Ying., répliqua-t-il, ébouriffant ses cheveux affectueusement.  

- Elle est sympa. Je l’aime bien., lui apprit la jeune fille.  

- C’est vrai ? Qu’avez-vous fait ce matin ? Juste bu un café et tiré ?, l’interrogea-t-il.  

- Au départ, on a été toutes les deux à la gare voir s’il y avait des messages…  

- Vous ne pouviez pas penser à autre chose ? Je vais vous avoir toutes les deux sur le dos désormais ?, grogna-t-il.  

- C’est important de travailler, papa Ryo. Il faut payer les munitions, les armes…  

- La nourriture et les vêtements, je sais, je sais…, soupira-t-il, ennuyé.  

 

Malgré tout, il était fier du sens des responsabilités qu’avait sa fille même s’il aurait aimé la voir encore plus insouciante.  

 

- Voilà… Bon, il n’y avait pas de messages mais on s’est baladées dans la gare un moment avant d’aller au café où on a bu un café avant de descendre à la salle de tir., lui apprit-elle.  

- Donc vous avez passé un bon moment toutes les deux ?, la questionna-t-il, curieux.  

- Oui, je crois., murmura la jeune fille.  

 

Elle leva les yeux au plafond qu’elle observa un moment, pensive.  

 

- Papa Ryo, si Kaori reste avec nous, tu ne voudras plus qu’on travaille à deux ?, finit-elle par lui demander.  

 

Il sentit la tension dans sa voix et lui jeta un rapide coup d’oeil, jaugeant son état d’esprit.  

 

- On pourrait tout aussi travailler à trois si ça vous dit. Ca te donnerait plus de liberté pour faire des choses de ton âge., lui répondit-il.  

- Des choses… de mon âge ?, répéta-t-elle, ne voyant pas vraiment de quoi il parlait.  

- Oui, des choses de ton âge : t’amuser, sortir et te faire des amis, aller au lycée…, explicita-t-il.  

- Mais je m’amuse beaucoup dans City hunter et j’ai déjà des amis avec lesquels je sors, Xin Hong par exemple… Et le lycée à quoi ça sert ?, lui demanda-t-elle.  

- A apprendre des choses, un métier…, suggéra-t-il.  

- Je sais déjà plein de choses et j’ai un métier., répliqua-t-elle, fronçant les sourcils.  

- On réfléchira à tout cela, Xiang Ying. Pour faire bref, non, si Kaori reste, elle ne prendra pas ta place mais elle complétera notre équipe si elle le souhaite et nous aussi., abrégea-t-il.  

 

Soudain, la porte s’ouvrit et Tomo, l’assistante du Doc, sortit précipitamment. Ryo bondit sur ses pieds et l’intercepta.  

 

- Comment va-t-elle ?  

- Je n’ai pas le temps, Ryo., lui opposa-t-elle.  

- Tomo…, gronda-t-il.  

- Elle allait mieux et elle s’est de nouveau enfoncée il y a quelques minutes. C’est à n’y rien comprendre. Je dois y aller, Ryo. Le Doc m’attend., lui fit-elle savoir, le contournant.  

 

Il ne bougea pas d’un pouce, soufflé par la nouvelle. Il regarda la porte ouverte un temps avant de se diriger vers elle.  

 

- Non, Ryo. Laisse-les travailler., entendit-il, son cœur se serrant à la voix de sa Kaori.  

- Je ne veux pas… Tu m’as déjà échappé… Je ne peux pas la…, murmura-t-il, sentant deux mains se poser sur ses épaules et une joue se coller à son dos.  

- Fais-lui confiance, elle est forte… physiquement., lui assura-t-elle.  

- Que veux-tu dire ?, lui demanda-t-il, se retournant pour lui faire face.  

- Elle a la force physique de s’accrocher, encore faut-il qu’elle soit sûre que tu la vois elle. Elle te rend heureux, Ryo, je le vois et m’en réjouis. Dis-le-lui et répète-le-lui autant qu’il le faudra parce qu’elle ne se sent pas destinataire de tes sentiments., lui conseilla Kaori.  

 

Il l’observa tristement, se sentant coupable de la position dans laquelle il mettait sa Kaori. D’un autre côté, ça lui ressemblait tellement de chercher le bonheur des autres et plus particulièrement le sien.  

 

- Ce n’est pas juste que tu doives jouer les conseillers conjugaux pour moi et une autre femme…, soupira-t-il.  

- Je ne joue pas les conseillers conjugaux… si je le pouvais, je te mettrais bien quelques coups de pied aux fesses., plaisanta-t-elle.  

 

La réplique le fit rire légèrement.  

 

- Tomo ! Dépêche-toi !, hurla le Doc depuis l’entrée de la porte.  

- Ca, ce n’est pas bon signe., lâcha Kaori, inquiète.  

 

Croisant son regard, Ryo se figea avant de bondir et de franchir le seuil de la chambre où les machines bipaient en tous sens.  

 

- Ne me lâche pas, Kaori., murmura-t-il, posant les mains sur son crâne.  

- Ne me lâche pas, j’ai besoin de toi., ajouta-t-il, inquiet par sa pâleur.  

- Papa Ryo, que se passe-t-il ?, lui demanda Xiang Ying, surgissant dans la pièce.  

- Eh ! On n’est pas dans un moulin ici. Sortez tous les deux !, leur ordonna le Doc, contrarié.  

- Tiens le coup. Je t’attends., dit Ryo à Kaori, déposant un baiser sur son front.  

 

Il ne se releva qu’après quelques secondes et sortit à regrets alors que Tomo revenait les bras chargés.  

 

- Papa Ryo, ça va aller ?, s’inquiéta Xiang Ying.  

 

Incapable d’articuler le moindre mot sur le coup, il l’observa un instant avant de se ressaisir et d’esquisser un sourire forcé sur ses lèvres.  

 

- Si tu me parlais plutôt de votre matinée ? Ce n’est pas ton genre de te balader sans but dans la gare…, plaisanta-t-il même si le cœur n’y était pas.  

- Non mais… je n’ai pas vraiment eu le choix en fait. Kaori a vu quelque chose et je l’ai suivie. C’est qu’elle est plutôt têtue lorsqu’elle a quelque chose en tête., grogna-t-elle avant de laisser échapper un petit soupir.  

- Qu’a-t-elle vu de si important ? Un autre homme ?, la taquina-t-il, une petite pointe de jalousie le taraudant malgré tout.  

- Non, elle se fichait bien des autres hommes à vrai dire… Pourtant, on a reçu quelques offres pour aller boire un café. Pourquoi est-ce qu’on doit toujours boire un café avec un homme au fait ?, lui demanda Xiang Ying ingénument.  

 

Ryo la regarda, souriant brièvement alors que la question occultait un instant l’inquiétude qui le taraudait.  

 

- Ce n’est qu’une entrée en matière pour une rencontre du matin. Pour le soir, ce serait plutôt un verre. Mais toi, je te défends de répondre à de telles invitations : tu es bien trop jeune., la gronda-t-il légèrement.  

- Ca veut dire que je dois refuser aussi lorsque c’est Falcon qui me le propose ou Xin Hong ?, l’interrogea-t-elle.  

- Non, pas eux… juste les autres, ceux que tu ne connais pas., corrigea-t-il.  

- Et donc que cherchait-elle dans la gare ?, redirigea-t-il la conversation, curieux.  

- Une petite fille…, répondit Xiang Ying.  

- Brune aux cheveux un peu bouclés ?, décrivit-il.  

- Oui. Tu la connais ?, s’étonna Xiang Ying.  

 

Il jeta un regard vers la porte derrière laquelle était Kaori, se demandant si elle allait un peu mieux, si le Doc avait réussi à la stabiliser, avant de revenir vers sa fille.  

 

- Non… mais elle l’avait déjà vu une fois avec moi. Elle ressemble à l’une de ses amies. Que fais-tu ?, fit-il, surpris, voyant Xiang Ying bondir sur ses pieds.  

- Je vais chercher cette petite fille. Si elle l’a déjà vue, c’est qu’elle existe et, si ça lui tient à cœur, je la retrouverai et ainsi elle sera peut-être en paix sur son sort., affirma la jeune fille.  

 

Sans lui laisser le temps de répondre, elle s’en alla de la clinique, le laissant seul. Il comprit alors que Xiang Ying s’était bel et bien attachée à Kaori et ça le fit sourire un court instant avant de se tourner vers la pièce dont il avait été exclus. Silencieusement, il ouvrit la porte de la chambre et écouta ce qu’il s’y passait.  

 

- Les constantes se stabilisent., annonça le Doc.  

- Comme tout à l’heure mais comment savoir si c’est passager ou si ça va durer cette fois ?, l’interrogea Tomo, visiblement inquiète.  

- On ne le saura qu’en attendant. Entre Ryo., l’appela-t-il, voyant la porte entrouverte.  

- Elle va mieux ?, lui demanda le jeune homme.  

- Elle s’est stabilisée. Je ne peux pas te dire quand elle se réveillera cependant., lui expliqua le médecin, examinant les pupilles de sa patiente.  

- Qu’est-ce qu’elle a ?, le questionna Ryo, s’asseyant sur le bord du lit.  

- Objectivement, je n’en ai aucune idée… mais je pense que c’est lié au fait qu’elle n’est pas dans sa dimension., répondit Doc, fronçant les sourcils.  

 

Ryo sentit son cœur sombrer. Si ça continuait ainsi, cela signifiait que Kaori n’aurait d’autre choix que de rentrer chez elle… sauf si, en décidant de rester ici, cela annulerait les effets de son ancienne dimension… Comment savoir ? Il ne pouvait pas risquer de la tuer en l’encourageant à rester avec lui mais il n’avait pas non plus envie de la perdre.  

 

- A quoi penses-tu ?, l’interrogea le vieil homme.  

- A rien. Je voudrais juste qu’elle se réveille., éluda le nettoyeur.  

- Je ne peux pas te dire quand elle le fera mais tu peux rester avec elle. Je vais faire des recherches pour voir si je trouve rationnellement ce qu’elle a ou, à défaut, comment y remédier., lui apprit Doc, le quittant.  

 

Pensif, Ryo s’assit sur le bord du lit, prenant la main de Kaori.  

 

- Tu vas te battre, dis-moi. J’espère que tu ne profiteras pas de cette occasion pour le rejoindre. Tu as encore de belles choses à vivre que ce soit ici ou chez toi. On doit pouvoir trouver une solution si c’est le changement de dimension qui ne te réussit pas. Peut-être que ça s’estompera lorsque tu auras fait ton choix., suggéra-t-il, cherchant comment l’encourager à vouloir vivre.  

- Tu as besoin d’être rassurée sur les sentiments que je te porte mais moi aussi, Kaori. Moi aussi, je doute de ce que tu ressens. Tu ne me dis pas grand-chose. Je t’ai dit que je t’aimais mais toi, éprouves-tu seulement le début d’un tel sentiment pour moi ? Je pourrais entendre que ce ne soit pas aussi fort qu’avec lui mais j’aimerais au moins savoir si tu ressens autre chose qu’une attirance physique pour moi. C’est très flatteur mais, pour le coup, j’attends plus.  

- Ryo…, murmura soudain Kaori.  

- Je suis là. Tu es à la clinique., lui dit-il pour la rassurer.  

 

Désorientée, elle observa à travers ses yeux mi-clos les lieux avant de revenir vers lui.  

 

- Je… Je suis morte ?, murmura-t-elle.  

- Non… Tu es vivante., lui répondit-il, le cœur serré à l’idée que c’était peut-être ce qu’elle aurait voulu pour pouvoir enfin retrouver son grand amour.  

- J’ai… j’ai eu si peur., admit-elle, une larme roulant du coin de son œil.  

 

Il la prit dans ses bras et la serra fort contre lui, rassuré par ses mots. Si elle avait eu peur, cela signifiait qu’elle n’était plus prête à mourir. Il avait au moins réussi à lui redonner le goût de vivre et c’était déjà une bonne chose.  

 

- Tu vas mieux et le Doc cherche à comprendre ce qu’il se passe. Il trouvera certainement ce qui ne va pas., la rassura-t-il.  

- Ce… ce serait bien. J’ai… j’ai envie d’avoir le choix de rester ou de repartir. J’ai besoin de temps pour voir où on va., lui avoua-t-elle.  

- C’est vraiment ce que tu veux ?, la questionna-t-il, un peu nerveux.  

- Oui. J’aime mes amis, ma ville mais… mais je ne suis pas sûre d’avoir la force de te quitter.  

- Je n’ai pas non plus envie de te voir partir. Ce que je t’ai dit cette nuit, je le pensais vraiment et ça te concernait. Ce n’était pas elle que j’avais dans mes bras., lui affirma-t-il.  

 

Elle ne lui répondit pas de suite et resta nichée contre lui, digérant ses paroles. Elle avait passé des heures à jalouser une morte pour trois mots qui lui étaient destinés à elle. Elle se sentait minable et en même temps soulagée.  

 

- Comment peux-tu être si sûr de toi alors que ça ne fait que huit jours ?, l’interrogea-t-elle, s’écartant pour pouvoir plonger dans son regard.  

- Je le sais, c’est tout., lui répondit-il calmement.  

- Moi, je ne suis pas encore capable de te le dire. J’ai besoin d’être sûre de moi, que ce que je ressens sera suffisant pour lutter contre la culpabilité que je ressens encore., lui expliqua-t-elle, détournant le regard.  

 

Il attrapa son menton et la força à le regarder. Il arborait un léger sourire et son regard brillait d’une flamme rassurante, à l’aune des sentiments qui l’animaient à ce moment-là, tendresse, confiance et espoir.  

 

- On a encore le temps. Ca veut dire que tu m’aimes un peu ?, l’interrogea-t-il, taquin.  

- Oui. Même plus qu’un peu mais… j’ai du mal à assumer. Je crois… Je crois que je commence seulement à faire mon deuil… et c’est dur., lui confia-t-elle.  

- Tu n’as pas à le laisser partir ni à l’oublier, Kaori. Juste à me faire une place dans ta vie., lui répondit-il, se souvenant d’une conversation qu’il avait eue avec sa Kaori.  

- Tu penses pouvoir le faire ?, la questionna-t-il, caressant ses cheveux.  

- Oui, si tu as de la patience., acquiesça-t-elle.  

- J’en ai. Tu sais, je n’ai pas envie d’oublier ma Kaori non plus. On saura tous les deux qu’on vit en fait à quatre. Ca en fait du monde…, pipa-t-il, malicieux.  

- On pourrait faire de l’échangisme parfois, non ?, plaisanta-t-il.  

- Idiot…, rit-elle doucement, séchant ses larmes.  

 

Il posa la main sur sa joue et l’aida, la caressant du pouce en lui adressant un sourire chaud.  

 

- Je préfère te voir sourire. C’est tellement plus agréable., admit-il, la faisant rougir.  

- Tu sais ce que je vois pour nous si tout va bien ? Je vois peut-être loin mais ça se dessine depuis quelques jours., lui expliqua-t-il.  

 

Il n’avait pas envie de lui vendre son monde mais de lui montrer que les projets d’avenir étaient possibles même dans cet univers qui n’était pas le sien, qu’elle avait des options qui se présentaient à elle dès maintenant, des options qui pouvaient lui apporter la joie, le bonheur peut-être même.  

 

- Je t’écoute., murmura-t-elle.  

- Je m’installe d’abord., fit-il théâtralement.  

 

Il la lâcha et se tourna pour s’asseoir à ses côtés, la reprenant contre lui, un bras autour de ses épaules et l’autre main tenant la sienne.  

 

- Je nous vois tous les trois apprenant à vivre ensemble, dînant ensemble, faisant des missions ensemble si tu veux continuer puis je vois Xiang Ying changeant la couche de notre bébé avec une tête de six pieds de long., lui expliqua-t-il.  

- Notre bébé ? Mais Ryo…, commença Kaori, étonnée.  

- C’est mon rêve. Je fais ce que je veux. Avoir un enfant est un de mes projets… si tu en as envie aussi., la coupa-t-il, un doigt sur ses lèvres.  

- Mais avec Kaori, tu ne le voulais pas., lui rappela-t-elle.  

- Tant qu’elle était vivante, non, c’est vrai. Elle me suffisait. M’engager envers elle était pour moi le plus dont j’étais capable mais, depuis, Xiang Ying est arrivée et elle a changé certaines choses. Si elle était encore là aujourd’hui, je pense que je le lui aurais proposé parce que je sais qu’elle aurait fait une mère formidable., admit-il, un peu nostalgique.  

- Tu m’avais dit que c’était un de tes regrets en effet., se souvint-elle à mi-voix.  

- Oui mais ce n’est pas ce qui me pousse à te le proposer. Je pense qu’on est assez forts tous les deux pour le faire et le protéger même dans ce milieu et on a Xiang Ying avec nous. Je crois aussi qu’avec le temps, on parviendra à écarter les nuages qui troublent encore notre horizon et à accepter qu’on peut s’aimer sans culpabiliser. Ce ne sera pas un enfant que j’aurais avec toi par défaut., lui opposa-t-il.  

 

Elle tourna le regard vers lui et le sonda un moment avant de se laisser aller de nouveau contre lui. Tout doucement, elle commençait à comprendre, à accepter que ses sentiments lui étaient bien destinés, qu’il ne s’agissait pas de paroles adressées à sa Kaori à travers elle.  

 

- Quand tu m’as dit que tu m’aimais, c’était bien à moi que tu parlais alors…, murmura-t-elle, se sentant stupide de s’être ainsi trompée.  

- Oui. Je sais que c’est tôt et je voulais attendre pour te le dire, pour ne pas te donner l’impression de vouloir faire pression sur toi mais c’est sorti tout seul et je n’avais aucune envie de me dédire., lui apprit-il.  

- Kaori ?, l’interpela-t-il après quelques secondes d’un silence qui l’oppressait un peu plus qu’il n’aurait voulu l’admettre.  

 

Avait-il été trop vite, trop direct ? L’avait-il bousculée, effrayée, rebutée ? Après tout, elle n’était peut-être pas sur la même longueur d’onde que lui. Peut-être qu’elle n’attendait de lui que sa compagnie ou l’oubli pendant un mois… Non, se reprit-il, elle venait de lui dire qu’elle ne savait pas encore quel serait son choix mais que ce serait difficile pour elle de le laisser. Il n’avait pas le droit de penser que ses sentiments étaient inexistants. Il l’avait senti après tout depuis des jours dans ses gestes et ses regards, sa façon dont elle se donnait à lui…  

 

- Pardon… J’étais perdue dans mes pensées., s’excusa-t-elle, la fatigue commençant à marquer ses traits.  

- Tu devrais dormir un peu. Ca a été éprouvant pour toi., lui conseilla-t-il.  

- Tu veux bien rester encore un peu ? A moins que Xiang Ying… Où est-elle au fait ?, s’inquiéta Kaori.  

- Ne t’inquiète pas, elle vaque à ses occupations., éluda-t-il, ne souhaitant pas lui donner de faux espoirs face à la quête qu’il pensait vaine de cette petite fille aux boucles brunes.  

- Je vais rester. Dors un peu. Je ne bouge pas., lui affirma-t-il.  

- Merci., souffla-t-elle, se calant un peu plus contre lui.  

- Ryo… Merci de t’être découvert. Je me doute que ça n’était pas facile., fit-elle, posant la main sur son ventre.  

 

Il ne sut quoi dire et la regarda s’endormir. Il y avait des mises à nu plus faciles que d’autres et, finalement, celle-ci lui avait beaucoup moins coûté que ce qu’il pensait. Elle ne lui avait pas dit si elle adhérait à ses projets ou non mais elle ne l’avait pas envoyé paître, ce qui était déjà une bonne chose. De plus, quelque chose dans ses mots lui laissait penser qu’elle était plutôt partante et sur la même voie que lui même si elle n’était pas encore au même niveau. Elle n’avait pas encore fini son deuil après tout. Elle réapprenait tout doucement ce que vivre pouvait signifier bien au-delà de simplement survivre.  

 

- Je peux entrer ?, murmura le Doc après avoir légèrement frappé.  

- Oui, elle dort., répondit Ryo, ne bougeant pas d’un pouce.  

 

Le médecin approcha et vérifia les constantes de sa patiente.  

 

- Elle reste stable même si tout n’est pas normal., pipa-t-il au bout de quelques minutes.  

- Elle s’est donc réveillée un moment…, reprit-il, levant les yeux vers Ryo.  

- Oui.  

- Elle était lucide ?, l’interrogea Doc.  

- Oui. Elle a dit qu’elle avait eu peur et on a discuté pendant quelques minutes avant qu’elle ne se rendorme. Tu as trouvé ce qu’elle a ?, lui demanda Ryo anxieusement.  

- Non… son cas sort totalement des clous., répondit le médecin, déçu.  

- Ca confirme mon impression que c’est en lien avec son changement de dimension. Si tu le permets, je voudrais contacter quelqu’un qui travaille sur ce genre de sujets, je veux dire les univers parallèles.  

 

Ryo le regarda, stupéfait d’apprendre qu’on pouvait travailler sur un thème qu’il pensait jusqu’à il y a quelques jours purement théorique. Cependant, rapidement, son cerveau passa en mode analyse risques-bénéfices, sa main pressant un peu plus l’épaule de sa compagne. Il était hors de question qu’elle entre dans la ligne de mire de quelque scientifique au risque d’en faire un sujet d’expérimentation sans savoir de quoi il retournerait. D’un autre côté, s’il pouvait l’aider, c’était un point à ne pas négliger pour sa santé.  

 

- Comment comptes-tu faire pour qu’on ne découvre pas son existence ?, interrogea-t-il son ami prudemment.  

- J’ai aussi le droit d’avoir mes lubies., ricana Doc, amusé.  

- La vieillesse a ses avantages.  

- D’accord, fais ce que tu juges nécessaire., approuva Ryo, un peu anxieux.  

- Tu penses qu’elle pourra rentrer ce soir ?  

- Vue la gravité de sa crise, je préférerais la garder ici pour la nuit. Tu peux rester aussi si tu le souhaites., lui proposa-t-il.  

- Merci, Doc.  

- Comme si tu m’aurais demandé la permission pour le faire de toute manière…, plaisanta-t-il, tirant un léger rire amusé à Ryo.  

 

Il s’en alla, les laissant seuls, et Ryo attendit patiemment le réveil de Kaori en fin d’après-midi.  

 

- Tu vas devoir rester ici cette nuit., lui apprit-il.  

- On peut s’esquiver en douce, non ?, suggéra-t-elle, peu encline à rester là.  

- On pourrait mais je ne te laisserai pas faire. Tout ça, ça m’inquiète et ça dépasse mes compétences. Alors on va rester sagement ici., lui opposa-t-il, tapotant le bout de son nez.  

- Sagement ? Tu penses sérieusement qu’on peut rester sages une nuit complète l’un à côté de l’autre ?, le taquina-t-elle.  

- On l’a déjà fait…, objecta-t-il.  

- Mais on s’est rattrapés au petit matin., lui rappela-t-elle.  

- Et je ne compte pas être surprise comme ce matin-là., fit-elle, fronçant les sourcils.  

- Ce ne sera peut-être pas Xiang Ying qui nous tombera dessus…, répliqua-t-il, un sourire aux lèvres.  

 

Il la sentit frissonner contre lui et la serra un peu plus.  

 

- Tu ne risqueras pas ta vie au moins cette fois., pipa-t-il, attribuant sa réaction au souvenir.  

- Je sais mais je ne renouvellerai pas cette expérience., fit-elle.  

- Si tu restes ici, tu devrais peut-être prévenir Xiang Ying., suggéra-t-elle.  

- Bonne idée., admit-il, sortant son téléphone portable.  

 

Il lui envoya un SMS recevant une réponse presque aussitôt, réponse qui le fit sourire.  

 

- Elle était justement en bas. Elle nous laisse seuls jusque demain matin… en espérant nous trouver habillés.  

- Aucun risque que je me déshabille, il fait froid ici., murmura Kaori.  

- Pas vraiment. Tu te sens bien ?, l’interrogea-t-il, posant la main sur son front.  

- Tu fais de la température. On va appeler Doc.  

- Non, attends. Ca va peut-être passer., dit-elle, lovée contre lui.  

 

Ils restèrent ainsi un moment et les frissons cessèrent progressivement. Discutant de tout et de rien, ils finirent la soirée ainsi avant d’être happés par le sommeil. 

 


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