Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 54 capitoli

Pubblicato: 27-08-21

Ultimo aggiornamento: 15-11-21

 

Commenti: 5 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17 Ils étaient de nouveau seuls, chacun de leur côté, gérant chacun à leur façon. Une seconde chance leur est offerte. A quoi est-on prêts pour toucher à nouveau le paradis dans une vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Vivre ou se laisser mourir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How many words are necessary in a chapter?

 

For normal fanfictions, the minimum is 600 words. For poetry, the minimum is 80 words and for song fics, the minimum is 200 words. These values can be change at any moment, if we think it's necessary. The average is 1500 words per chapter, so you can see that the mi ...

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   Fanfiction :: Vivre ou se laisser mourir

 

Capitolo 30 :: Chapitre 30

Pubblicato: 07-10-21 - Ultimo aggiornamento: 07-10-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54


 

Chapitre 30  

 

Doucement, Ryo quitta le lit, prenant soin de ne pas réveiller Kaori. Ne sachant ce qu’il adviendrait dans les minutes qui viendraient, il l’observa un long moment, se repaissant de son air paisible. Après les moments passionnés qu’ils avaient de nouveau partagé un peu plus tôt dans la soirée, c’était comme s’il offrait une dernière image à enregistrer et elle devait le savoir puisque toutes leurs étreintes des derniers jours avaient eu ce goût de dernière fois. Ils n’avaient plus rien retenu de ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre, de ce qu’ils voulaient que l’autre ressente de leur part. La trachée serrée, il se pencha sur elle et posa un baiser léger sur ses cheveux avant de se lever et s’habiller. Il se força à ne pas se retourner en sortant de la chambre.  

 

- Tu ne dors pas ?, entendit-il, venant du divan.  

 

Il se tourna et trouva Mick, simplement vêtu d’un bas de pyjama, un livre dans une main, un verre dans l’autre.  

 

- Non, j’ai un appel à passer à Tokyo., répondit Ryo, pas trop fort.  

- Je te sers un verre avant ? J’ai l’impression que ça ne va pas être une partie de plaisir., fit remarquer Mick.  

- Non, peut-être après. Quoi qu’il advienne, il faudra que je digère la nouvelle., avoua le nettoyeur japonais.  

- Va dans le bureau : tu y seras tranquille., lui indiqua l’américain, désignant une porte à l’opposé des chambres.  

- Merci, Mick.  

 

Ryo lui adressa un regard sombre avant de fermer la porte et d’aller s’asseoir dans le siège derrière le bureau. Il contempla un moment le plateau exempt de toutes photos ou d’objets visiblement personnels et se dit que c’était le bon côté de la vie de l’américain. Aucune attache signifiait aucune nécessité d’affronter la conversation qui allait suivre… D’un autre côté, il n’aurait pas vécu cette année forte en émotions ou ces trois semaines pleines de surprises.  

 

Il se décida enfin à décrocher son téléphone et appuya sur le nom de Xiang Ying. Il n’avait jamais été dans un état de stress pareil. La mort de Kaori l’avait laissé vide mais pas anxieux. Cet appel allait sceller le sceau de sa vie future.  

 

- Bonsoir papa. Je me demandais quand tu allais appeler., répondit sa fille.  

 

Il ferma les yeux au manque d’entrain dans sa voix. Comme lui, elle devait à la fois avoir attendu cet appel comme espérer qu’il arriverait le plus tard possible.  

 

- Bonsoir Xiang Ying. C’est… C’est aujourd’hui., répondit-il, ne trouvant pas mieux à lui dire.  

- Vous avez donc trouvé le palingénésium…, pipa-t-elle.  

- Oui, trouvé et on a fini d’élaborer le plan pour y accéder… la nuit prochaine., lui apprit-il.  

- Déjà…, souffla-t-elle.  

 

Il comprit son émotion, la partageait même. C’était une échéance qu’il n’aurait jamais voulu voir arriver mais elle était inéluctable et il le savait… tout comme il savait que tout pouvait changer par quelques mots de sa part mais il n’était pas forcément plus prêt à les entendre.  

 

- Comment vas-tu, Xiang Ying ?, lui demanda-t-il, retardant le moment.  

- Bien. Je vais bien. Je me suis bien battue avec deux-trois méchants et disputée un peu avec Saeko mais ça va., répondit-elle.  

 

Il l’imagina haussant les épaules et retint un soupir. Elle lui manquait et il n’osait imaginer ce que ce serait quand il serait ailleurs dans l’incapacité de la joindre.  

 

- Tu t’es disputée avec Saeko ? Que s’est-il passé ?, l’interrogea-t-il.  

- Elle essaie de m’apprendre des trucs bizarres. Elle m’a emmenée faire les magasins mais on n’était pas d’accord sur le type de vêtements que je devais prendre. Elle voulait que je prenne des jupes et des robes mais elles n’étaient pas pratiques. Elle, elle disait que j’étais plus féminine ainsi mais je suis déjà une fille alors pourquoi je devrais être plus féminine ?, lui retourna-t-elle, perplexe.  

- C’est une façon de se vêtir pour mettre des atouts un peu plus en valeur. C’est sa façon de voir les choses. Je te dirais de te vêtir de la façon qui te met le plus à l’aise mais de ne pas te fermer complètement à ses suggestions non plus. Elle peut t’apporter un point de vue que je n’aurais pu avoir., lui conseilla-t-il posément.  

- C’est ce que maman me dit aussi., murmura-t-elle d’une voix plus triste.  

 

Ryo ferma les yeux à l’évocation de Kaori et barricada son cœur pour moins souffrir… en vain.  

 

- Ecoute-la. Elle est toujours de bon conseil., lui suggéra-t-il.  

- Xiang Ying, tu as pris ta décision ?, la questionna-t-il, ne tenant plus.  

- Je…, commença-t-elle avant de se taire.  

 

Elle ferma les yeux comme son père de l’autre côté du Pacifique et lutta contre les larmes qui menaçaient.  

 

- Xiang Ying, tu me délies de ma promesse ou tu veux que j’aille jusqu’au bout ?, clarifia-t-il, anxieux.  

 

Frissonnant, Kaori se réveilla et trouva la place à ses côtés vide et à peine tiède. Ayant froid, elle resserra les draps sur elle. Elle attendit un moment, s’attendant à voir Ryo revenir, mais finit par se lever, inquiète. Elle voulait être là pour lui s’il n’allait pas bien. Elle avait bien vu son regard lorsqu’ils avaient confirmé leur départ pour la nuit prochaine. Il l’avait vite détourné mais la lueur de culpabilité ne lui avait pas échappé. Elle savait qu’il était en proie au doute, que quitter Xiang Ying était un déchirement et il devait savoir qu’il avait encore le choix.  

 

Elle s’habilla rapidement et sortit de la chambre, sursautant lorsqu’elle vit Mick assis dans le divan.  

 

- Toi non plus, tu ne dors pas, ma belle ? Je dois donner de ma personne pour te fatiguer ?, lui proposa-t-il, un sourire amusé aux lèvres.  

- Je… non… Ryo n’est pas là ?, lui demanda-t-elle.  

- Il est dans le bureau. Il avait un appel à passer et ça n’avait pas l’air de le mettre en joie., lui apprit-il, fermant son livre et le posant sur la table basse.  

- Xiang Ying…, souffla-t-elle.  

- Qui est Xiang Ying ?, l’interrogea-t-il, curieux.  

- Sa fille… c’est sa fille., répondit Kaori, venant s’asseoir à ses côtés.  

 

Mick resta ébahi à cette nouvelle et la dévisagea un moment.  

 

- Sa fille ? Il a osé mettre au monde un enfant avec le métier qu’il fait ?, s’étonna-t-il.  

- Non, c’est plus compliqué. C’est une jeune fille qu’il a recueillie il y a un an et qui porte le cœur de sa femme décédée., lui expliqua-t-elle, lançant un regard soucieux vers la porte.  

- Il va la laisser ? Mais pourquoi ne vient-elle pas avec vous ?, lui demanda-t-il, les sourcils froncés.  

- Parce qu’on ne peut pas vivre toutes les deux dans la même dimension. Si Xiang Ying venait, elle pourrait avoir le même problème que moi actuellement, nous pourrions même être malades toutes les deux. J’avais dit à Ryo de rester mais sa fille lui a fait promettre de me suivre, d’avoir la vie qu’on avait rêvée à trois.  

- Je suis bien content d’être seul pour ne pas avoir à affronter ce genre de situation., pipa l’américain, levant son verre avant d’en boire une gorgée.  

 

Sans crier gare, la jeune femme l’attrapa et avala le reste de la boisson ambrée, toussant légèrement à la brûlure qui incendia sa gorge.  

 

- Si j’avais su, je me serais tirée dès que je me suis réveillée., admit Kaori.  

- Pourquoi tu ne le dissuades pas ?, lui demanda-t-il, reprenant son verre et allant le remplir de nouveau en ramenant un autre dans le même temps.  

- Parce qu’elle m’a fait promettre à moi aussi de partir et de veiller sur lui., répondit-elle, refusant la boisson.  

 

L’alcool lui tournait déjà la tête alors qu’il n’en restait pas beaucoup dans le verre qu’elle avait fini. La faiblesse de son état général ne devait pas y être pour rien.  

 

- Elle est persuasive, la gamine. Et elle pense pouvoir vivre seule ?, se moqua Mick.  

- Elle a quinze ans et je ne me fais pas de souci pour sa survie, juste pour sa vie., répliqua-t-elle, serrant les bras autour d’elle à cause du froid.  

- Viens là. En toute amitié., lui promit-il, tendant un bras.  

 

Kaori vint se lover contre lui et se sentit en sécurité lorsqu’il posa une plaid sur elle et son bras au dessus. C’était comme avec son Mick, un geste sans équivoque.  

 

- Pourquoi tu t’inquiètes pour sa vie et pas sa survie ? Ce n’est pas logique., fit-il.  

- C’est une ancienne tueuse professionnelle. Il lui apprenait à être une jeune fille plus… normale., expliqua-t-elle dans un murmure.  

- Quelle vie…, souffla-t-il.  

 

Kaori acquiesça mais garda le silence et il ne le brisa pas, parti dans ses pensées tout comme elle. Il avait envié Ryo pour ce qu’il avait, Kaori, une vie à deux, une complicité sans faille mais tout cela avait un prix comme il le comprenait encore mieux maintenant et il n’était pas sûr d’avoir la force de pouvoir l’assumer si ça lui arrivait un jour. Il ne connaissait qu’une vie, celle de nettoyeur. Toutes les autres lui semblaient inatteignables.  

 

- Mick, j’ai un service à te demander. Je sais que tu nous as déjà beaucoup…, commença Kaori, levant les yeux vers lui.  

- Demande, princesse, je suis ton obligé., la taquina-t-il avec une lueur très sérieuse dans le regard.  

- Tu pourras t’assurer que Ryo rentre au Japon sans problème si nous devions ne pas partir ensemble ?, lui demanda-t-elle.  

- Tu… tu serais prête à partir seule ?, s’étonna-t-il.  

- C’est sa fille, Mick. Je ne peux pas le laisser prendre une décision qui le rendrait malheureux. Je veux lui donner un peu de temps pour prendre du recul mais, s’il le faut, je serais prête à tout pour lui., lui avoua-t-elle, une larme perlant à ses yeux.  

- Mais toi ?  

- Moi ? Je suis quantité négligeable face à elle., affirma-t-elle.  

 

Il fut bouleversé par son humilité et l’absolutisme de son amour pour Ryo. Il était même un peu jaloux que personne n’ait jamais dit de telles choses pour lui mais l’aurait-il accepté ou en aurait-il ri comme il avait l’habitude de le faire ? L’amour n’avait jamais rien signifié à ses yeux après tout. Ce n’était qu’une lubie, une chimère, une utopie… jusqu’à eux deux. Il comprenait un peu mieux maintenant ce que ce sentiment avait de transcendant et de sublime, de douloureux aussi.  

 

- Tu n’es pas une quantité négligeable. Tu comptes pour lui, ça se voit., lui opposa-t-il.  

- Je sais et il compte pour moi au point que son bonheur m’importe plus que le mien propre., lui répondit-elle.  

- Je vais retourner me coucher. S’il te plaît, ne lui dis rien de ce que je t’ai dit. Ca ne doit pas l’influencer., lui demanda-t-elle, les yeux dans les yeux.  

- Je te le promets. Si tu…, je me chargerai de le sortir du pays sans complication., lui affirma-t-il.  

- Merci Mick. Merci du fond du cœur., murmura-t-elle avant de l’embrasser sur la joue.  

- C’est le plus beau des baisers qu’il m’ait été donné de recevoir., lui fit-il savoir honnêtement.  

 

Elle lui adressa un magnifique sourire et quitta l’étau de ses bras. Elle se releva, chancelante, et il bondit sur ses pieds pour la retenir, craignant qu’elle tombât.  

 

- Doucement. Tu veux que je t’accompagne ?, lui proposa-t-il.  

- Donne-moi quelques secondes et ça ira., répondit-elle, laissant la vague de vertiges passer.  

- Ca devra être cette nuit… si j’arrive jusque là., murmura-t-elle.  

- Tu dois t’accrocher, Kaori., l’encouragea-t-il.  

- Je sais. Je fais le maximum., lui assura-t-elle, s’éloignant de lui doucement.  

 

Sans oser objecter, il l’observa approcher de la porte du bureau et y poser l’oreille. Elle y resta un moment avant de retourner dans leur chambre et il put la voir essuyer furtivement ses yeux du revers de la main.  

 

- Dieu, que je déteste voir une femme pleurer., jura-t-il, attrapant son verre et l’avalant d’un trait avant de se laisser tomber dans le divan, sans même reprendre son livre.  

- Xiang Ying… tu es toujours là ?, l’interrogea anxieusement Ryo face au silence qui s’éternisait.  

 

La jeune fille ne put s’empêcher de lever la main et observer la bague qu’il lui avait donnée juste avant son départ. Incapable de parler, elle chercha en elle la force de surmonter l’émotion que faisait naître ce conflit permanent entre l’envie de continuer à l’avoir pour elle et l’automatisme longuement imprégné de se montrer forte.  

 

- Elle ne sait pas quoi te dire, Ryo. C’est dur pour elle., entendit-il enfin.  

- Kaori…, souffla-t-il, bouleversé de l’entendre, reconnaissant aussi de pouvoir lui parler peut-être une dernière fois.  

- Ne la laisse pas souffrir alors., enchaîna-t-il, reprenant rapidement le dessus.  

- Délie-moi de cette promesse infernale, Kao., l’implora-t-il.  

- Je ne peux pas, Ryo. Ne me demande pas de te priver de cette vie qui s’offre à toi avec la femme que tu aimes et qui t’a redonné le goût de vivre. Xiang Ying ira bien quand tu cesseras de lui demander de revenir sur sa décision, quand elle n’aura plus à y réfléchir. Elle a fait le bon choix et elle est très bien entourée., lui opposa-t-elle d’une voix posée.  

- Je dois m’occuper d’elle., objecta-t-il.  

- Non. Tu dois t’occuper de toi et de Kaori. Comment va-t-elle ?, lui demanda-t-elle.  

 

Ryo jeta un œil vers la porte comme s’il pouvait voir sa compagne endormie à travers les murs qui les séparaient.  

 

- Mal. On compte en heures., avoua-t-il.  

- Sauve-la, Ryo, et sauve-toi. Tu as assez donné pour tout le monde, il est temps de penser à toi., lui affirma-t-elle.  

- Je n’ai pas assez donné pour tout le monde. Je n’ai pas assez donné pour toi. Tu méritais tellement plus et Xiang Ying mérite plus., la contra-t-il.  

- Kaori aussi.  

- Cesse de penser aux autres, Kaori. Xiang Ying est notre fille, tu l’as oublié ? Si je la laisse derrière, quel père pourrais-je être ?, lui demanda-t-il, furieux.  

 

Il était à deux doigts de s’énerver et tout casser et il était presque sûr que de l’autre côté de la ligne, elle avait cet air bienveillant et ce sourire qui le réchauffait de l’intérieur. Il ne voulait pas perdre ce sourire.  

 

- Un père qui tient ses promesses, Ryo. Un homme fort, bon et aimant qui aura des principes et qui s’y tient même lorsque c’est difficile. Xiang Ying est déjà imprégnée de tes principes, beaucoup plus que vous ne le croyez tous les deux. C’est pour cela que tu peux la laisser voler de ses propres ailes même si ça sera dur. Il y a d’autres enfants qui, je l’espère, grandiront entourés de cet homme que j’aime et que j’ai respecté au premier regard et d’une femme qui les aimera et vous choiera plus qu’elle-même., lui répondit-elle.  

- Sois heureux et serein, Ryo. La roue tourne en ta faveur., lui dit-elle.  

- Non, Kaori ! Attends !, l’interpela-t-il, sentant qu’elle lui disait au revoir.  

 

Elle ne revint cependant pas et il sentit son cœur se serrer douloureusement. C’était la dernière fois, la vraie dernière fois cette fois-ci. Il n’aurait d’autre choix que de la laisser partir et de tourner la page.  

 

- Papa…, l’appela Xiang Ying d’une petite voix.  

- Oui Xiang Ying., répondit-il d’une voix faible.  

- Tu parleras de moi à mes frères et sœurs. Tu leur diras que je les aime et que j’aurais voulu être là., lui demanda-t-elle d’une voix étranglée.  

- Xiang Ying, non…, fit-il d’une voix mourante, comprenant qu’elle ne le délierait pas de sa promesse.  

- Ils auront de la chance de t’avoir comme père. Tu… tu es formidable. Et surtout ne les laisse jamais seuls ni approcher d’une arme. Ils doivent faire un métier ennuyeux et jouer comme des enfants. Promets-le moi, papa., lui enjoignit-elle.  

- Je… Je te le promets., répondit-il.  

- Et aime Kaori. Dis-lui encore que j’aurais bien aimé l’avoir comme deuxième maman. Elle sera super avec vos enfants, je n’en ai aucun doute., lui affirma-t-elle avec force.  

- Je le lui dirai et je sais qu’elle te répondrait qu’elle aurait aimé t’avoir comme fille. Cette situation la rend malade autant que moi., lui fit-il savoir.  

 

Il ressentit alors le besoin viscéral de se retrouver auprès de sa compagne, de pouvoir l’entourer de ses bras, de sentir sa chaleur contre son corps, son odeur, son cœur battre sous sa main mais il n’arrivait cependant pas à quitter sa fille au téléphone.  

 

- Il ne faut pas… J’irai bien, ne vous inquiétez pas., lui assura-t-elle.  

- J’aimerais… J’aimerais tellement pouvoir te prendre dans mes bras une dernière fois, Xiang Ying., lui avoua-t-il.  

- Tu me manques tellement.  

- Papa…, souffla-t-elle.  

- Toi aussi, tu me manques, papa… mais les choses sont comme elles doivent être. Tout ira mieux lorsque vous serez partis. Tu y verras plus clair., lui affirma-t-elle.  

- On… On verra., répondit-il.  

 

Il se souvint alors qu’ils auraient certainement le même délai que celui annoncé à Kaori pour décider de rester ou de repartir. Ce ne serait certainement qu’à l’expiration de ce temps que les choses se tasseraient, qu’ils pourraient peut-être se plonger pleinement dans cette nouvelle vie en tournant le dos au passé tout en gardant les souvenirs.  

 

- Saeko m’appelle, papa. Xin Hong doit être arrivé. On avait décidé d’aller au cinéma. Je vais le décommander, il comprendra., lui dit-elle.  

- Xiang Ying… non, ne décommande pas. Je n’ai pas envie de te quitter mais il le faudra bien alors autant que tu aies quelque chose pour te distraire après et surtout un ami à tes côtés., fit-il, fermant les yeux pour lutter contre les larmes.  

- Je t’aime, Xiang Ying. Etre ton père pendant cette année, ça a été un grand privilège pour moi. Tu es et resteras ma fille pour toujours. N’oublie jamais que tu es une enfant de l’amour., lui dit-il, la voix étranglée.  

- Papa… je… je… que se passe-t-il ?, bredouilla-t-elle, reniflant.  

- De l’eau perle de mes yeux., ajouta-t-elle.  

- Tu pleures, Xiang Ying… comme moi. Ce n’est pas grave. Tout ira bien., la rassura-t-il, les larmes coulant sur son visage.  

- Va voir Saeko et Xin Hong. N’aie pas honte. Je te laisse maintenant. Je t’aime, Xiang Ying., lui redit-il.  

- Moi aussi papa. Je t’aime., lui avoua-t-elle.  

 

Ils restèrent tous deux silencieux un long moment encore avant que, finalement, Ryo appuie sur le bouton pour couper l’appel, le cœur lourd. Il resta là un long moment, cherchant à calmer la douleur qui irradiait en lui, avant de se lever et sortir du bureau.  

 

- Xiang Ying, enfin te voilà., soupira Saeko, mécontente.  

- On ne fait pas att… Xiang Ying, ça ne va pas ?, s’inquiéta-t-elle, voyant ses yeux brillant de larmes.  

- C’était papa. Ils partent la nuit prochaine., leur apprit-elle dans un murmure.  

 

Atterrés, l’inspectrice et le jeune homme restèrent un moment sans voix avant de prendre leurs vestes et de tendre à la jeune fille la sienne.  

 

- On va au Cat’s. Le film attendra demain., fit Xin Hong.  

- Mais…, objecta Xiang Ying.  

- Rien ne vaut mieux que d’être entourés de sa famille dans des moments comme celui-ci., intervint Saeko.  

- Ryo dirait la même chose., lui certifia-t-elle.  

 

La jeune fille regarda sa tutrice et finit par acquiescer, admettant la véracité de ses propos.  

 

- Alors, tu restes ou tu pars ?, demanda Mick lorsque Ryo sortit du bureau, l’air hagard.  

 

Comme s’il ne l’avait pas entendu, le japonais approcha de la table basse et attrapa le verre encore plein de Kaori, l’avalant d’un trait.  

 

- Tu connaîtras peut-être les pensées profondes de ta chère et tendre., plaisanta l’américain.  

- Kaori s’est réveillée. Elle se demandait où tu étais. J’ai failli la saouler pour profiter d’elle mais, vu qu’elle était déjà bien partie avec juste un fond, j’ai évité d’aller plus loin., ironisa-t-il.  

- Elle… Elle ne tient pas l’alcool ?, s’étonna Ryo.  

- Tu ne le savais pas ?, lui retourna Mick.  

- Non. Ma… Ma Kaori était capable de boire autant que moi mais elle avait l’alcool moralisateur. Je n’ai pas encore eu l’occasion de tester les capacités de Kaori., répondit le japonais.  

- Tu ne te sens pas un peu bipolaire avec cette histoire de… jumelles… enfin façon de parler ?, l’interrogea l’américain, curieux.  

- Ca serait peut-être plus facile…, lâcha Ryo, cynique.  

- Où est Kaori ?, demanda-t-il, se rappelant qu’elle s’était levée.  

- Tu pars ou tu restes ?, lui redemanda Mick, un sourcil levé.  

 

Il soutint le regard sombre qui se posa sur lui, notant le combat qui se jouait en son for intérieur.  

 

- Je pars…, finit par répondre le nettoyeur japonais.  

- Elle est retournée se coucher., lui répondit l’américain.  

- Elle a… Elle a entendu la conversation ?, demanda Ryo, anxieux.  

- Non., mentit Mick.  

 

Il ne voulait pas que Ryo sache ce qu’ils s’étaient dits ni ce qu’elle était prête à faire pour lui. Son compère avait certainement déjà assez à gérer et Kaori n’avait pas besoin de tension supplémentaire naissant d’une possible dispute avec son compagnon.  

 

- Bon, je vais me pieuter., fit-il, s’étirant comme un chat.  

- Bonne nuit, Mick., lui souhaita Ryo, se tournant vers la vitre.  

- Tu ferais mieux de la rejoindre., lui conseilla Mick, sérieux.  

 

Il n’eut aucune réponse mais n’insista pas, se dirigeant vers sa chambre. Il s’arrêta cependant à la porte et se tourna une dernière fois vers l’homme resté seul.  

 

- Ryo, si tu décidais de ne pas la suivre, préviens-moi. Je pourrais bien le faire. Tu retrouverais ta fille et elle ne serait pas seule. Je suis sûr qu’elle aurait des choses à m’apprendre., lui dit-il.  

 

Il se surprit lui-même à cette pensée. Il n’y avait rien d’ironique dans ses mots, aucune intention de rendre jaloux son homologue, juste l’expression de quelque chose qui grandissait en lui depuis quelques jours. Ryo le sonda un long moment avant d’acquiescer, ne sachant que penser. Il n’avait aucune envie d’imaginer Kaori dans d’autres bras mais, d’un autre côté, s’il ne pouvait partir, ce serait peut-être rassurant de ne pas la savoir seule. Mal à l’aise face à cette pensée, il se rendit dans sa propre chambre après que Mick eut gagné la sienne et se glissa dans les draps aux côtés de Kaori.  

 

- Tu vas bien ?, entendit-il.  

- Je ne sais pas mais toi, tu as besoin de dormir., lui dit-il, préférant couper court aux questions.  

- Tu leur as dit au revoir ?, insista-t-elle malgré tout.  

 

Il ferma les yeux mais les rouvrit en sentant un poids sur son épaule et son ventre. Kaori venait de l’enlacer et lui apportait comme elle le pouvait soutien et tendresse.  

 

- Oui., souffla-t-il, refermant les bras sur elle.  

- Je suis désolée, Ryo., s’excusa-t-elle.  

 

Il ne sut quoi lui répondre et nicha simplement le nez dans ses cheveux, cherchant dans ce moment l’apaisement de son cœur déchiré. 

 


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