Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 54 capitoli

Pubblicato: 27-08-21

Ultimo aggiornamento: 15-11-21

 

Commenti: 5 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17 Ils étaient de nouveau seuls, chacun de leur côté, gérant chacun à leur façon. Une seconde chance leur est offerte. A quoi est-on prêts pour toucher à nouveau le paradis dans une vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Vivre ou se laisser mourir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Vivre ou se laisser mourir

 

Capitolo 16 :: Chapitre 16

Pubblicato: 17-09-21 - Ultimo aggiornamento: 17-09-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54


 

Chapitre 16  

 

- Bonjour, Monsieur Saeba, Mademoiselle Kaori, Xiang Ying et…, les salua Xin Hong lorsqu’ils arrivèrent au Cat’s.  

 

Il braqua un regard curieux sur la petite fille qui les accompagnait et Xiang Ying se posta devant lui, les poings sur les hanches.  

 

- Ne la fixe pas ainsi, voyons. C’est Miki. C’est… C’est comme une cliente pour nous sauf que ça n’en est pas une comme Kaori est une cliente de papa Ryo sans vraiment l’être puisqu’il la déshabille et qu’ils ont des rapports sexuels. Sauf qu’il n’aura pas de rapport avec M… hmm mmhmhmhmm., commença à bafouiller Xiang Ying, la main de son père sur sa bouche.  

 

Ryo riait jaune face à l’air hébété du jeune homme, Kaori qui se faisait toute petite et Miki qui ne comprenait pas ce qui se disait.  

 

- Kaori, c’est quoi des rapports sexuels ?, lui demanda innocemment la petite fille, tirant sur sa main.  

- Des rapp… Oh bon sang…, grommela la rouquine, piquant un fard monumental.  

- Hmm hmm, c’est quoi tout ce raffut ?, gronda Umibozu, revenant dans la salle.  

 

Kaori sentit les deux mains de Miki l’agripper fortement et baissa les yeux vers elle. Elle était à moitié cachée derrière elle et observait le géant avec les yeux écarquillés. Soucieuse de ne pas l’effrayer, elle se tourna vers elle mais n’eut pas le temps de lui parler que la petite courut vers Umi.  

 

- Wouah, t’es super grand ! Tu touches le ciel ?, l’interrogea la fillette avec un sourire qui allait d’une oreille à l’autre.  

- Euh… non…, répondit le gérant quelque peu surpris.  

- Les nuages peut-être ?, insista Miki.  

- Non, je ne touche même pas le plafond., répliqua Umibozu, très terre-à-terre.  

- Et si je montais sur tes épaules, tu penses que je le toucherais ?, l’interrogea-t-elle encore.  

- Peut-être. Tout dépend si tu arrives jusqu’à ma cheville ou à mon genou.  

- Eh, je ne suis plus si petite ! Je dépasse ton genou., lui fit-elle savoir, riant aux éclats.  

- Tu voudrais un jus d’orange ? Tu dois avoir soif., lui proposa-t-il d’une voix qu’il réussit à rendre plus douce.  

 

Il passa derrière le comptoir et donna un coup de torchon à Xin Hong.  

 

- Bah alors, c’est ainsi qu’on traite des clients ? Tu n’as toujours pas fait les cafés ?, lui ordonna-t-il.  

- Ah… euh oui… mais… c’est que…, bafouilla Xin Hong.  

- Arrête de jacter et travaille un peu., insista le gérant.  

 

Xin Hong prépara trois cafés pendant qu’Umibozu pressait des oranges avant de faire glisser un verre devant un siège.  

 

- Tu peux la lâcher, je pense., murmura Kaori à Ryo alors qu’il tenait encore Xiang Ying en la bâillonnant.  

- Si tu dis encore une ânerie du genre, je te coupe la langue., la prévint-il.  

- Avant, je t’aurais coupé la…, commença-t-elle avant d’être de nouveau bâillonnée.  

- Plus un mot, Xiang Ying. Il y a une petite fille qui n’a pas l’âge., gronda-t-il avant de la relâcher.  

- N’empêche que…, répliqua-t-elle.  

- Ah !, rétorqua Ryo, levant le doigt pour la faire taire, les sourcils froncés.  

- Mais…  

- Non !, la coupa-t-il à nouveau.  

- Deux vrais gamins, ces deux-là…, soupira Kaori, exaspérée.  

 

Le rire de Miki, amusée par la scène, lui tira malgré tout un sourire et elle l’aida à s’asseoir sur le tabouret haut face au verre.  

 

- Tu verras, c’est un régal. On devait manger, non, Ryo ?, lui demanda-t-elle alors qu’elle se sentait un peu vaseuse.  

- Oui, c’est vrai. Je vais aller prendre quelque chose au restaurant à côté., lui dit-il.  

- Reste avec Miki. Tu expliqueras la situation à nos deux amis ici présents. Tiens, plus on est de fous, plus on rit comme on dit., fit-il alors que la clochette tintait, Saeko entrant dans le café.  

- Ryo, je dois te parler., lui fit-elle savoir.  

- J’ai trois femmes à nourrir. Ca devra attendre mon retour., lui répondit-il.  

- Mais…, objecta-t-elle.  

- Ce que femme veut, femme l’obtient mais, à trois contre une, pour le coup, tu ne fais pas le poids, commissaire., la taquina-t-il, moqueur.  

- Je vais attendre alors., grommela-t-elle, remettant une mèche en place.  

 

Elle entra et s’installa sur l’un des tabourets du comptoir à côté de Miki.  

 

- T’es qui toi ? Tu as aussi des rapports sexuels avec Ryo ?, lui demanda la petite fille, lui adressant un regard innocent.  

 

Toute l’assemblée se figea plus ou moins gênée puis, soudain, Xin Hong et Umi se mirent à briquer le comptoir furieusement, Kaori à rougir, Saeko à cligner des yeux pendant que Xiang Ying touillait son café d’un air ennuyé.  

 

- Non, ne t’inquiète pas, Miki. Papa Ryo court après beaucoup de femmes mais il n’a jamais couché avec Saeko, seulement avec Kaori depuis que je le connais., répondit-elle.  

- Très souvent et ça dure très longtemps., ajouta-t-elle comme si c’était une précision utile, insistant bien sur le « très ».  

- Après tout, c’est le premier râteau qu’il ne se prend pas…, musa-t-elle, un doigt sur le menton.  

- C’est tellement vrai., ricana Saeko.  

- Ce qui est plutôt comique pour celui qu’on surnomme l’Etalon de Shinjuku…, compléta-t-elle.  

- J’ai compris !, s’écria Miki, tout sourire alors que Kaori livide se levait.  

- Le râteau s’est pour donner du foin au cheval !, ânonna l’enfant, ravie.  

 

La répartie innocente fit rire tous les adultes sauf une qui disparut aux toilettes, le cœur au bord des lèvres. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’ici aussi, Ryo portât ce surnom-là et se comportât ainsi. Pourtant, il avait eu Kaori et il en semblait très sincèrement amoureux alors pourquoi ? Elle ne put s’empêcher de se demander, comme elle l’avait fait avec son Ryo, si elle lui suffirait ou s’il finirait par se lasser et trouver plus de satisfaction dans les bras d’une autre. Elle était encore novice dans les plaisirs de la chair après tout.  

 

- Où est Kaori ?, s’inquiéta tout de suite Ryo en revenant du restaurant voisin, les bras chargés.  

 

Les rires l’avaient tout de suite happé mais, inquiet de ne pas en entendre un bien particulier, ses yeux avaient cherché tout de suite celle qui était dans son esprit en permanence depuis quelques jours et elle n’était pas là.  

 

- Je ne sais pas., admit Xiang Ying alors qu’il posait les paquets sur le comptoir, tentant de rester calme.  

- Aux toilettes., répondit Umibozu, très sérieux.  

- Vous pouvez donner à manger à la petite, s’il vous plaît ?, lui demanda le nettoyeur, les laissant.  

 

Il approcha de la porte, anxieux. Allait-il la retrouver évanouie, plongée dans la douleur comme la veille ou simplement en train de se laver les mains ?  

 

- Kaori ?, l’appela-t-il, maîtrisant sa voix.  

 

Pour seule réponse, la porte s’entrouvrit et il entra. Elle aurait pu rester enfermée et se cacher de lui, cacher ses doutes mais ils n’avaient pas le temps de jouer au chat et à la souris. Elle refusait de rester sans réponse à ses questions comme elle l’avait fait avec son Ryo : c’était l’une des choses les plus difficiles à supporter.  

 

- Tu ne te sens pas bien ?, la questionna-t-il, levant son visage pour le voir.  

- Ryo avait un surnom., lui annonça-t-elle de but en blanc.  

- City Hunter, je suppose., répondit-il, fronçant les sourcils alors qu’il ne comprenait pas où elle voulait en venir.  

- Non, il en avait un autre dont il était assez fier et moi… beaucoup moins., admit-elle.  

- Lequel ?, l’interrogea-t-il, prêt à l’écouter si elle avait besoin de parler.  

- L’Etalon de Shinjuku., lui apprit-elle, plongeant dans son regard.  

 

Il n’en croyait pas ses oreilles. Il pouvait donc supposer que son homme avait été aussi volage qu’il avait pu l’être avant Kaori et l’était redevenu après… Il n’était pas forcément fier de cela mais il assumait son passé.  

 

- Oh…, lâcha-t-il.  

- Oui oh…, répéta-t-elle.  

- Je n’ai qu’une question, Ryo : je te suffis ?, osa-t-elle, son regard trahissant son incertitude.  

- Je sais qu’on ne peut pas s’affirmer que ça marchera toujours entre nous mais… je te suffis ? Tu es satisfait de nos rapports ou tu ressens le besoin d’aller voir ailleurs ?, précisa-t-elle, la voix légèrement tremblante.  

 

Son cœur se serra en entendant cela et il caressa sa joue avant de l’attirer à lui.  

 

- Tu me combles, Kaori, et tu m’apportes beaucoup plus qu’un simple réconfort physique. Je ne sais plus comment te le dire ou te le prouver., soupira-t-il, retrouvant l’une des différences entre les deux femmes qu’il aimait.  

 

Soulagée, elle posa la tête contre son épaule et se trouva bête à faire ainsi une scène alors qu’il avait été plus que clair sur le sujet.  

 

- Tu n’as pas à le faire. Je suis désolée d’avoir douté de toi à cause de cette similitude entre vous. Cette douleur lancinante au cœur… Je n’arrive plus à distinguer si c’est physique ou moral., lui avoua-t-elle, l’enlaçant.  

- Je n’ai pas un passé sentimental glorieux, Kaori, mais je peux te jurer que, que ce soit avec toi comme avec elle, je n’ai pas l’intention d’aller voir ailleurs tant qu’on sera ensemble., lui promit-il, caressant sa nuque.  

- Je te crois., murmura-t-elle, relevant le visage vers lui.  

- Excuse-moi.  

- Juste un baiser et tu seras toute pardonnée., fit-il avec un sourire chaud.  

 

Elle le lui rendit et l’embrassa tendrement avant de se laisser emmener vers le comptoir où tout le monde déjeunait.  

 

- Ca va, Miki ? Tu te régales ?, lui demanda Kaori, caressant ses cheveux.  

- Oui, ch’est trop bon…, s’exclama-t-elle, ravie.  

- Umibozu m’a aidée quand ça n’allait pas. Il est trop gentil., ajouta-t-elle.  

- Il ne te fait pas peur avec sa grande taille et ses grandes lunettes noires ?, l’interrogea Ryo, lançant un regard taquin à son ami.  

- Non, pas du tout. Il est doux et très gentil. Je l’aime bien., affirma-t-elle.  

- Tu as vu, Umimi, tu as une femme à tes pieds…, le taquina le nettoyeur qui se retrouva avec une baguette entourée d’un énorme amalgame de pâtes dans la bouche.  

- Tais-toi et mange., lui enjoignit Kaori, fronçant les sourcils.  

- T’es pas drôle., ronchonna-t-il.  

 

Il plongea le nez dans son repas, luttant pour ne pas répondre au sourire amusé de sa compagne et à la caresse de sa main sur sa hanche, abritée des regards par sa veste.  

 

- Dis Ryo, pourquoi tu utilises un râteau pour nourrir ton cheval ? Une fourche, ce serait plus pratique, non ?, lui demanda Miki.  

 

Tout le monde se mit à rire sauf le couple, Ryo ne comprenant pas de quoi il retournait et Kaori se retenant par égard pour lui.  

 

- Xiang Ying a expliqué à Miki que l’Etalon de Shinjuku se prenait beaucoup de râteaux., lui expliqua-t-elle, un petit sourire aux lèvres.  

- Heureusement que je lui ai demandé de ne pas dire d’âneries., gronda-t-il, lançant un regard faussement noir à sa fille.  

- Ce ne sont que des vérités, papa Ryo., répondit Xiang Ying, indifférente.  

- Je sais mais toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire., lui renvoya-t-il.  

- Tu préfères que je mente ? Mais mentir, ce n’est pas bien., répliqua-t-elle.  

- Tout va bien, Xiang Ying. Ryo aurait juste dû réfléchir avant d’agir en étant plus jeune mais, aujourd’hui, il a changé, n’est-ce pas, Ryo ?, intervint Saeko posément.  

- Tout à fait. Je suis un homme droit maintenant., approuva-t-il.  

 

Il se demanda pourquoi tous le regardaient, les yeux écarquillés, jusqu’à ce qu’il se rende compte que ce n’était pas lui mais Kaori derrière lui qui était observée. Il bondit de son siège en voyant la massue qu’elle avait rangée trop tard.  

 

- Tu n’allais tout de même pas me frapper avec ça ?, fit-il, stupéfait.  

- Désolée, il y a des paroles qui provoquent des réflexes pavloviens., s’excusa-t-elle, faisant disparaître l’objet, l’air contrite.  

- Parce que j’ai dit que j’étais un un homme droit ?, lâcha-t-il.  

- Ben oui… En général, en disant cela, il parlait d’une certaine partie de son anatomie., expliqua-t-elle.  

- Ok… Je suppose que je suis mal placé pour juger., répondit-il, se frottant les cheveux.  

- C’est bien le genre de blagues que j’ai dû faire un jour ou un autre., admit-il.  

- Je confirme…, intervint Saeko.  

- Ca discute et ça discute et personne n’a même remarqué que la petite s’était endormie., leur fit remarquer Umibozu, contournant le comptoir et prenant la fillette dans ses bras.  

 

Le couple se leva ainsi que Xiang Ying, approchant d’eux.  

 

- On va rentrer et la coucher., proposa Ryo, tendant les mains.  

- Et tu la mettras où ? Tu n’as plus de place, il me semble. J’ai encore une chambre libre. Elle sera aussi bien ici., leur apprit-il, serrant un peu plus Miki contre lui.  

- Tu es sûr ? C’est une petite fille., répondit le nettoyeur.  

- Tu as déjà assez à gérer, je crois., répliqua son ami, faisant un léger mouvement de tête vers Kaori, accrochée au dossier du tabouret, visiblement fatiguée.  

 

Ryo considéra un instant sa réponse avant d’acquiescer.  

 

- Tu as raison. Si besoin, appelle. On la conduira demain à la clinique voir sa mère., l’informa-t-il.  

- J’irai avec elle le matin. Vous pourrez l’y emmener l’après-midi., suggéra le géant.  

- Ok, ça marche., concéda le nettoyeur.  

- Saeko, que voulais-tu me dire ?, se souvint Ryo, passant un bras autour de la taille de Kaori qu’il sentait faiblir.  

- Ca peut attendre. On en reparlera plus tard. Tu as plus important à faire., éluda-t-elle après un rapide coup d’oeil à la rouquine.  

- D’accord. Tu viens, on rentre. Tu as besoin de te reposer., indiqua Ryo à sa compagne qui acquiesça.  

- Moi, je reste encore ici. Je préfère vous laisser à vos activités d’adultes., leur apprit Xiang Ying.  

- Xiang Ying…, gronda Ryo, vexé qu’elle pense à cela alors que Kaori était malade.  

- Laisse Ryo., murmura la rouquine, posant une main sur son bras.  

 

Il l’observa, prêt à objecter, mais se retint face à son regard implorant. Ils saluèrent la bande et s’en allèrent.  

 

- Je ne veux pas qu’elle sache. Je te cause déjà du souci et à elle aussi, je ne veux pas qu’elle s’inquiète plus., lui expliqua-t-elle, quelques minutes plus tard alors qu’ils pénétraient dans l’appartement.  

- D’accord. Allez, viens te coucher un peu. Je vais te tenir compagnie., lui enjoignit-il.  

 

Elle se laissa guider vers la chambre et ils s’allongèrent tous les deux l’un contre l’autre.  

 

- Sacré début de journée, n’est-ce pas ?, murmura Kaori, la tête contre l’épaule de Ryo.  

- Oui. Du bon et du moins bon. Je voudrais savoir ce qu’on peut faire pour toi., lui répondit-il.  

- J’aimerais bien savoir aussi. Je veux pouvoir choisir., lui avoua-t-elle.  

 

Il ne dit rien mais s’en réjouit.  

 

- Je… Je suis amoureuse de toi, Ryo, même si ça me dépasse, si je ne comprends pas comment c’est possible alors que… alors que je l’aime encore lui.  

- J’aime encore Kaori mais je t’aime toi aussi., lui répondit-il, caressant ses cheveux.  

- L’un n’empêche pas l’autre. Cesse de te torturer pour le moment. Tu dois te reposer., lui dit-il, passant les doigts sur ses paupières qu’elle ferma instinctivement.  

 

Elle ne put s’empêcher de sourire et rouvrit les yeux, lui adressant un regard apaisé.  

 

- Dormir, j’ai dit., la taquina-t-il.  

- Non, reposer., objecta-t-elle avec un sourire malicieux.  

- C’est du pareil au même dans ton cas. Je sais que je suis beau comme un dieu mais m’observer ne te reposera pas. Ca pourrait te donner de très mauvaises idées., répliqua-t-il, amusé.  

- Tu ne t’en plaignais pas les nuits précédentes., bouda-t-elle, le regard malgré tout pétillant.  

 

« Je n’avais pas cru te perdre dans les heures précédentes. », se retint-il de dire. Il se força à rester léger et continuer à sourire, tout en caressant sa joue.  

 

- Non, c’est vrai mais tu m’as épuisé. Je vais donc en profiter pour dormir aussi. Alors ne me distrais pas., lui enjoignit-il, tapotant le bout de son nez.  

- Allez, dors maintenant.  

 

Elle se cala contre lui et ferma les yeux, se laissant bercer par les légères caresses des doigts de Ryo dans ses cheveux. Elle s’endormit rapidement sous le regard masculin. Elle dormait profondément lorsqu’elle eut l’impression de tomber brusquement avant d’avoir la sensation de flotter. Elle se retrouva dans l’appartement. Tout était sens dessus dessous, les étagères vidées de leur contenu, les cadres brisés, les photos déchirées. Se déplaçant sans vraiment le chercher, elle trouva tout le reste de l’appartement dans le même état. L’armoire de leur chambre avait été vidée et les vestes de Ryo mises en lambeaux.  

 

Elle sentit son cœur se serrer douloureusement. Elle n’avait jamais eu la force de se séparer de ses affaires. Son côté de l’armoire était resté intact depuis ce soir-là. Lorsqu’elle se tourna vers le mur opposé, elle vit une inscription sur le mur et frissonna : « enfin en enfer ». Elle se retourna en entendant du bruit et se retrouva comme par magie dans le séjour. Mick et Umibozu étaient là, arme à la main.  

 

- Ils sont partis…, fit Mick, rangeant son arme.  

- Oui. Ils ont mis un sacré bazar mais il n’y a pas de trace de lutte., fit remarquer Umibozu.  

- On peut rentrer ?, demanda Miki, passant la tête dans l’entrebâillement.  

- Oui. Elle n’est pas là., répondit son mari alors que Kazue et elle pénétraient à leur tour.  

- Elle a été enlevée ?, s’inquiéta la doctoresse.  

- Non, je vais bien… enfin presque., murmura Kaori, sachant pertinemment qu’ils ne l’entendraient pas.  

- Vous me manquez. Je voudrais pouvoir vous expliquer., ajouta-t-elle.  

- Non, elle n’a pas été enlevée. L’appartement a juste été saccagé. Comme ça fait dix jours qu’elle n’est plus visible, les inhibitions tombent. Déjà qu’il n’en restait plus beaucoup depuis la mort de Ryo…, soupira Mick.  

 

Le silence régna un moment alors qu’ils erraient dans les lieux, ramassant certaines choses qui avaient été miraculeusement épargnées.  

 

- Vous croyez qu’elle a pu partir ? Je veux dire, si elle s’était… je n’arrive pas à le dire tellement je n’y crois pas mais on aurait retrouvé son corps, non ? Elle ne nous aurait pas fait ça, nous laissé ainsi sans nous permettre de l’enterrer dignement. Je ne vois que cela pour sa disparition : elle est partie parce qu’elle ne supportait plus sa vie. Elle voulait peut-être recommencer ailleurs. C’est la seule raison pour laquelle elle peut être partie ainsi sans nous prévenir, parce qu’elle n’en pouvait plus et ne tenait que pour nous., supposa Miki, la voix tremblante.  

- Il y a du vrai dans ce que tu dis, Miki. Je tenais pour vous et aussi parce que j’étais trop faible pour mettre fin à mes jours mais je n’aurais jamais pu partir sans vous prévenir. Je me sens tellement mal de ne pouvoir mettre fin à vos souffrances., soupira Kaori, se tenant à une longueur de bras de son amie.  

 

Elle posa la main sur son épaule mais elle passa au travers, frustrée. Elle n’arrivait pas à accepter le fait de ne pouvoir communiquer avec eux.  

 

- Le Lotus Noir a mis la ville à sac. C’est peut-être même eux qui sont passés ici., laissa échapper Mick.  

 

Kaori sentit son cœur s’arrêter de battre. Elle n’avait pas vraiment pensé aux conséquences de son geste. Elle savait bien qu’elle prenait des risques mais elle les acceptait. Elle aurait affronté le Lotus Noir s’il l’avait fallu pour que cessent les représailles mais elle n’était plus là, enfin physiquement plus là dans sa dimension pour jouer son rôle et, si elle comprenait bien, tout le monde subissait la recherche intensive du palingénésium… tout le monde sauf elle.  

 

Soudain, elle se sentit aspirée et se vit forcée à suivre les hommes du Lotus Noir alors qu’ils tabassaient un de leurs indics avant de l’abattre. Ils la cherchaient, elle. Bien qu’elle ne le veuille pas, elle ne put que suivre leurs déplacements, assister à leurs atrocités jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent devant le Cat’s Eye. Toute la bande y était, discutant sans qu’elle sache de quoi puisqu’elle était à l’extérieur. Elle vit les hommes dégainer des mitrailleuses et se mettre à tirer. Les vitres ne cédèrent que sous l’impact d’un tir de roquette et le feu des armes s’intensifia.  

 

- Non ! Arrêtez !, hurla Kaori, s’interposant.  

 

Elle voyait les balles comme au ralenti lui passer au travers sans qu’elle ne sente rien. Impuissante, elle ne put que se retourner et voir le café voler en éclats alors que les larmes ruisselaient sur ses joues.  

 

- Faites qu’ils n’aient rien. Pitié, faites qu’ils n’aient rien., implora-t-elle, courant vers l’intérieur.  

 

Elle ne les atteignit malheureusement pas, se retrouvant sans comprendre dans une clairière. Elle tenta de se concentrer pour retourner au café et savoir si ses amis allaient bien mais n’y arriva pas.  

 

- Laissez-moi retourner là-bas ! Je dois savoir !, hurla-t-elle, frustrée.  

- Je dois savoir ! Je dois y retourner !, continua-t-elle.  

- Pourquoi hurles-tu ainsi ?, entendit-elle derrière elle.  

 

Elle se retourna et fit face à Ryo. Interdite, elle resta muette en le regardant. Cela faisait quelques jours maintenant qu’elle n’avait plus eu de vision et elle s’était demandée pourquoi, s’il était fâché ou autre… comme s’il avait pu en décider alors que c’étaient ses rêves dont il s’agissait.  

 

- Alors Kaori, qui est l’objet de ta vindicte ?, se moqua-t-il.  

- Le… le Lotus Noir attaque le Cat’s. Je dois savoir s’il y a des blessés., répondit-elle dans un murmure.  

- Pourquoi ? Tu ne peux rien y faire de toute façon., lui retourna-t-il.  

- Ce sont mes amis., objecta-t-elle.  

- Je m’inquiète pour eux.  

- Tu devrais peut-être t’inquiéter de toi. Tu meurs, Kaori., lui fit-il remarquer.  

- Que comptes-tu faire ?, l’interrogea-t-il.  

- Ma seule solution, c’est de rentrer., lui répondit-elle.  

 

Elle détourna le regard, ne voulant pas lui montrer la peine qu’elle ressentait à cette idée.  

 

- C’est ce que tu veux ?  

- Je n’ai pas le choix., répliqua-t-elle, déglutissant pour évacuer le nœud dans sa trachée.  

- Ce n’est pas la question : est-ce ce que tu veux ?, répéta-t-il.  

 

Elle prit une profonde inspiration, appréhendant sa réaction. Elle lui devait la vérité, cette même vérité qu’elle venait d’admettre au principal concerné.  

 

- N… Non, Ryo. En fait, je ne sais pas ce que je dois faire. J’ai… J’ai rencontré quelqu’un, quelqu’un que je pense aimer qui me propose de faire notre vie ensemble… d’avoir une famille., lui apprit-elle.  

- J’aurais voulu cette famille avec toi, Ryo, même si je savais que ce n’était pas possible et l’acceptais., ajouta-t-elle, une larme s’échappant de ses yeux qu’elle essuya rapidement.  

- Et avec lui, c’est pour compenser ou parce que tu en as envie ?, la questionna-t-il.  

- Si c’était pour compenser, j’aurais juste accepté qu’il me mette enceinte avant de rentrer mais je ne veux pas. J’ai compris que j’avais encore envie de vivre, Ryo. Je ne veux plus mourir., lui apprit-elle.  

- Il était temps. Fais ta vie, Kaori., lui dit-il, approchant d’elle.  

- Fais ta vie et vis-la pour nous deux. Sois heureuse, Kaori., lui souhaita-t-il, l’enlaçant.  

 

Elle sentit une chaleur réconfortante l’envahir et se laissa aller contre lui.  

 

- Merci, Ryo., souffla-t-elle.  

- Dommage que je doive laisser tout cela derrière moi si je veux vivre., répliqua-t-elle, ne s’écartant pas de lui.  

- Tu l’aimes, Kaori ?  

- Si je te dis oui, tu penseras que je ne t’ai pas aimé ?, lui demanda-t-elle en retour.  

- Tu m’as aimé, je le sais depuis des années, et je sais que tu m’aimes encore mais tu as le droit de vivre ta vie et d’aimer quelqu’un d’autre, surtout s’il t’aime en retour., lui répondit-il posément.  

- Merci Ryo., balbutia-t-elle.  

- Tu es en vie, Kaori, et tu sais ce qu’on dit, non ? Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir., lui dit-il, s’écartant d’elle.  

 

Elle lui sourit et acquiesça, sentant ce qui allait arriver au plus profond d’elle et ressentant une grande douleur à cette idée.  

 

- Oui, je sais. C’est la dernière fois qu’on se parle, n’est-ce pas ?, murmura-t-elle.  

- Oui parce que tu m’as enfin permis de te délivrer mon dernier message. Vous trouverez une solution tous les deux, Kaori. Crois-y., fit-il, posant les lèvres sur son front.  

 

Elle l’attrapa par la nuque et l’embrassa sur les lèvres, leur donnant le goût salé de ses larmes.  

 

- Je ne veux pas que tu partes., chuchota-t-elle, se séparant.  

- Je resterai toujours là., lui répondit-il, touchant son cœur.  

- Au revoir, Kaori.  

- Ryo…, gémit-elle, attrapant sa main et le retenant.  

- Sugar, tout ira bien. Il suffit d’y croire., lui enjoignit-il, la pressant.  

 

Elle lui adressa un regard douloureux et acquiesça, relevant courageusement le menton.  

 

- D’accord. Au… Au revoir, Ryo., balbutia-t-elle, lâchant sa main.  

 

Elle le regarda s’évanouir dans l’obscurité qui gagnait les lieux et l’engloutit à son tour.  

 

Soucieux, Ryo regarda le visage baigné de larmes de sa compagne. Il l’avait appelée à plusieurs reprises pour la sortir de son cauchemar mais rien n’y faisait, elle semblait prise dans un sommeil de plomb. Alors, il resta là, caressant son dos, la tenant contre lui, au chaud sous une couverture, espérant qu’elle en ressentirait un certain réconfort. Il attendit un long moment avant de voir ses paupières papillonner et s’ouvrir, découvrant un regard triste mais accusant une certaine sérénité.  

 

- Tu m’as fait peur, Kaori. Tu t’es agitée et tu as pleuré pendant ton sommeil. Tu ne te réveillais pas quand je t’appelais., lui fit-il savoir, anxieux.  

- Pardon., murmura-t-elle, se calant contre lui.  

- Tu souffres ? Tu veux retourner à la clinique ?, lui demanda-t-il.  

- Non. Je… J’ai fait une incursion dans mon monde et ce n’était pas beau à voir. Je ne sais pas si mes amis sont encore vivants., lui apprit-elle, s’asseyant dans le lit.  

- J’avais beau vouloir y retourner, je n’y suis pas arrivée…, soupira-t-elle.  

- Je comprends que ça t’ait bouleversée., lui affirma-t-il, l’enlaçant.  

 

Elle lui lança un regard reconnaissant avant de baisser les yeux sur la main qu’il avait posée sur la sienne, la caressant doucement. Il était là et la réconfortait. « Il suffit d’y croire », avait dit Ryo. Y aurait-il une solution pour eux ?  

 

- J’ai… J’ai rêvé de mon Ryo. Je lui ai parlé de toi, de ce que je ressentais et… on s’est dits au revoir., lui avoua-t-elle, se remettant à pleurer.  

 

Il l’enlaça et la serra contre lui, comprenant sa douleur. Il avait encore sa Kaori avec lui et l’aurait certainement toute sa vie, tout près, même si Xiang Ying faisait sa vie plus tard. Elle devait abandonner son monde et avait laissé son homme partir.  

 

- Pleure autant que tu en as besoin., lui conseilla-t-il, la berçant doucement.  

- Je suis désolée. Tu ne devrais pas avoir à vivre ça., bredouilla-t-elle.  

- Si, je dois être là. Tu as besoin de moi et c’est un peu à cause de moi que c’est arrivé., lui retourna-t-il.  

 

Elle se serra contre lui, se posant beaucoup de questions mais ne se sentant pas seule le moins du monde. Tout la poussait à rentrer chez elle, du sort de ses amis à son propre sort, mais elle n’avait pas envie de quitter ceux qu’elle avait rencontrés ici, surtout Ryo et Xiang Ying.  

 

- J’ai envie d’y croire, Ryo., murmura-t-elle quand elle se calma.  

- A quoi ?, lui demanda-t-il.  

- Qu’on trouvera une solution pour que je puisse avoir le choix., lui répondit-elle, levant les yeux vers lui.  

 

Il lut l’espoir dans son regard et acquiesça.  

 

- On trouvera. Tu n’auras pas vécu tout ça pour rien., lui promit-il. 

 


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