Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 54 capitoli

Pubblicato: 27-08-21

Ultimo aggiornamento: 15-11-21

 

Commenti: 5 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17 Ils étaient de nouveau seuls, chacun de leur côté, gérant chacun à leur façon. Une seconde chance leur est offerte. A quoi est-on prêts pour toucher à nouveau le paradis dans une vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Vivre ou se laisser mourir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What do the ratings mean?

 

- G: General Audience. All ages admitted. This signifies that the fanfiction rated contains nothing most parents will consider offensive for even their youngest children to see or hear. Nudity, sex scenes, and scenes of drug use are absent; violence is minimal; sni ...

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   Fanfiction :: Vivre ou se laisser mourir

 

Capitolo 11 :: Chapitre 11

Pubblicato: 10-09-21 - Ultimo aggiornamento: 10-09-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54


 

Chapitre 11  

 

Lorsqu’ils franchirent de nouveau la porte de l’appartement, Xiang Ying était dans la cuisine et préparait de quoi petit-déjeuner.  

 

- C’est toujours aussi agréable de te voir derrière les fourneaux., plaisanta Ryo.  

- Pourquoi ? Parce que c’est la place d’une femme ?, l’interrogea Kaori, lui adressant un regard suspicieux.  

- Ben oui, quoi de plus normal ?, répliqua-t-il, amusé.  

 

Ca lui valut deux coups de maillets simultanés et il regarda les deux femmes, éberlué. Elles-mêmes s’observaient incrédules avant d’éclater de rire.  

 

- C’est pas vrai… Ne me dis pas que toi aussi, tu es une pro du maniement de massue…, geignit-il.  

- Maniement et manufacture., répondit-elle fièrement.  

- C’est dans les gênes apparemment., ajouta-t-elle, adressant un clin d’oeil à Xiang Ying avant de s’en vouloir de ce mouvement spontané de familiarité.  

 

Elle ne savait après tout pas comment la jeune fille vivait ce lien particulier avec cette mère de cœur.  

 

- Pardon… Je ne voulais pas te gêner., s’excusa-t-elle.  

- Me gêner ? De quoi ?, répondit Xiang Ying, ne comprenant pas.  

- Du fait qu’elle ait parlé de tes liens avec Kaori, comme si elle était ta mère biologique., explicita Ryo sérieusement.  

- Bah, j’ai son cœur et je ressens sa présence. Elle est comme ma mère biologique. Je suis bien contente de ne pas avoir ses gênes à lui en revanche., ironisa-t-elle.  

- Quelle ingratitude… Je te loge et te nourris, jeune fille, et je supporte ton mauvais caractère et tes fantaisies. C’est qu’il faut te suivre parfois., répliqua-t-il d’un ton acide.  

 

Devant Kaori, ils commencèrent à se chamailler mais elle comprit rapidement que, derrière les paroles parfois peu amènes, ils se respectaient et tenaient profondément l’un à l’autre. Ils l’exprimaient juste d’une manière un peu brute, ce qui était normal pour deux personnes qui avaient grandi en dehors des sentiers battus. Elle voyait la lueur de fierté et de tendresse dans le regard de Ryo quand il observait sa fille et cela renforça son idée qu’elle ne pouvait accepter de tomber enceinte et repartir chez elle, le laissant sans nouvelles de leur enfant. Ce serait trop injuste pour lui… même s’il avait Xiang Ying.  

 

- Me dit celle qui tire sur tout ce qui bouge et qui ne lui plaît pas… Il y a d’autre moyen de régler les choses qu’en sortant son flingue, Xiang Ying…, lâcha soudain Ryo, la sortant de ses pensées.  

- Je sais, je sais. Excuse-moi de privilégier l’efficacité. J’ai quand même sauvé des vies !, protesta la jeune fille avec véhémence.  

- J’en connais une qui doit se faire des cheveux blancs avant l’heure., pipa Kaori avec un léger sourire.  

- Qui ?, demanda le nettoyeur, curieux.  

- Saeko. Je suppose que c’est elle qui couvre vos arrières si nécessaire, non ?, avança la rouquine, se massant les tempes pour chasser le mal de crâne qui montait.  

- Effectivement et qui essaie d’inculquer quelques rudiments de correction à cette tête de mule., grommela-t-il.  

- Il faut aussi laisser celle qu’elle est s’exprimer., conseilla la jeune femme.  

 

Ryo lui jeta un regard amusé bien que dubitatif et s’appuya au comptoir de la cuisine.  

 

- Celle qu’elle est t’aurait planté un couteau dans le cœur ce matin si je n’étais pas intervenu., lui fit-il remarquer.  

- Je pourrais même encore le faire., laissa échapper Xiang Ying d’une voix neutre, ce qui lui valut un regard noir de son père.  

- Mais je ne le ferai pas puisque j’ai promis de faire ta connaissance., se corrigea-t-elle, forçant un sourire sur ses lèvres.  

 

Les deux adultes grimacèrent, se jetant un regard complice.  

 

- Le petit-déjeuner sera prêt dans quelques minutes. Ca vous laisse le temps d’aller vous doucher. Je suppose que vous en avez besoin après vos… activités de ce matin., fit-elle, leur lançant un regard circonspect.  

- Vas-y, Kaori. Je prendrai la suite., lui proposa-t-il.  

 

Elle acquiesça et partit, soulagée d’obtenir quelques minutes de répit pour tenter de calmer sa gêne et surtout son mal de crâne qui ne cessait de grandir et commençait à avoir des répercussions par ailleurs. Elle se glissa sous la douche et se lava rapidement avant de ressortir et s’enfermer dans la chambre. Elle entendit Ryo prendre la suite et, tout le temps que dura sa douche, elle craignit de voir débarquer Xiang Ying pour lui parler en tête à tête… ou autre mais elle ne le fit pas. Elle s’habilla puis remit de l’ordre dans la pièce tout en l’aérant avant de s’asseoir sur le matelas, se sentant nauséeuse.  

 

Sans vraiment le chercher, ce fut le passage de son rêve avec Ryo qui lui revint en mémoire. Qu’avait-il voulu lui dire ? Qu’avait-elle perdu qu’elle devait retrouver ? Que voulait-il lui dire quand il disait qu’elle devait rester ici ? Devait-elle rester ici avec Ryo ou retourner dans son monde avec leurs amis ? Elle se sentait mal, déchirée. Comme d’habitude, il lui avait parlé de manière énigmatique. Ca avait été facile de se comprendre quand il était là, qu’elle pouvait plonger dans son regard, qu’un geste de sa part, aussi infime fut-il, suffisait à la guider. Là, elle n’avait que ses mots et deux ans de solitude qui l’entouraient et commençaient à effacer certaines certitudes. Elle ne savait plus où elle en était.  

 

Quand Ryo sortit de la salle de bains et ne trouva pas Kaori dans le séjour, il se tourna vers Xiang Ying, se demandant si son absence était en lien avec elle.  

 

- Elle n’est pas encore sortie de la chambre. Je suppose qu’elle affûte ses armes., lui fit-elle savoir.  

- Xiang Ying…, gronda-t-il.  

- Quoi ? Ce n’est qu’une façon de parler, papa Ryo., se défendit-elle.  

- Je reviens., lui dit-il, après un soupir de contrariété.  

- Tu crains qu’elle ne te morde ?, demanda-t-il à la jeune femme assise sur son lit éventré.  

- Je… Non, j’étais perdue dans mes pensées., se justifia-t-elle, se levant.  

- Tu es ravissante., la complimenta-t-il.  

- Ce n’est qu’un jean et un débardeur., modéra-t-elle.  

 

Il approcha d’elle et passa un doigt sous la bretelle du soutien-gorge, le longeant jusqu’au début de l’arrondi.  

 

- C’est l’une des parures que j’ai rajoutées, non ?, murmura-t-il.  

 

Elle leva les yeux et croisa son regard chaud. Elle se sentit rougir légèrement et acquiesça en se mordillant la lèvre, nerveuse. Elle ne voulait pas céder à la tentation de nouveau avant d’avoir compris ce que son Ryo voulait lui dire mais, d’un autre côté, elle n’avait que vingt-huit jours… et un homme qui l’attirait comme un aimant face à elle, qui la faisait revivre.  

 

- J’ai hâte de voir si elle te va aussi bien que je le pense., lui dit-il avant de l’embrasser langoureusement.  

- Je pense que tu ne seras pas déçu., souffla-t-elle lorsqu’ils se séparèrent, sentant son cœur battre de manière erratique.  

 

Son sourire s’élargit et se fit plus intime. Elle n’avait aucun doute sur ce qui serait arrivé si Xiang Ying n’avait pas été là. Il aurait voulu voir sa parure et elle ne l’aurait probablement pas gardée longtemps. Elle n’aurait certainement pas fait preuve d’une grande résistance, ce qui aurait changé de certaines fois où elle avait été avec Ryo, lui faisant valoir qu’ils avaient à faire, le matin même de sa mort faisant partie de ces fois…  

 

- Si on allait rejoindre Xiang Ying ? Ce n’est pas très poli de la faire attendre., fit-elle remarquer.  

- Elle a encore des choses à apprendre en terme de politesse., répliqua-t-il, amusé.  

- Mais oui, allons-y. Ne la crains pas outre mesure. Elle a un bon garde-fou., lui apprit-il.  

- Kaori…, supposa-t-elle.  

- Oui, Kaori…, acquiesça-t-il.  

- Je… c’est étrange de la savoir là. Ca me met assez mal à l’aise à vrai dire., lui avoua-t-elle.  

- Pourquoi ? Elle accepte, Kaori. Elle est comme ça. Si on est heureux tous les deux, elle accepte, ça lui suffit., plaida-t-il, craignant de la voir se rétracter.  

 

Elle l’observa et acquiesça, n’arrivant malgré tout pas à chasser ce malaise qui semblait se répandre dans tout son corps progressivement.  

 

- C’est ce que j’aurais voulu pour Ryo aussi., lui confia-t-elle, forçant un sourire sur ses lèvres.  

- Je me doute. Vous avez ça en commun : la générosité. Allez, viens. Allons faire honneur au petit-déjeuner que Xiang Ying a préparé. Ce n’est pas tous les jours qu’elle cuisine après tout., lui apprit-il.  

 

Ils retournèrent tous deux dans le séjour et prirent place au comptoir face aux couverts dressés.  

 

- Tu veux du café, Kaori ?, lui proposa la jeune fille.  

- S’il te plaît.  

- Papa Ryo m’a demandé de faire ta connaissance avant de décider si je te tuais ou non alors parle-moi de toi., suggéra-t-elle sans ambage.  

 

Ryo se frappa le front face à la manière dont sa fille engageait la conversation. Contre toute attente, Kaori se mit à rire, à la fois amusée et très nerveuse.  

 

- Elle est sérieuse., lui fit savoir Ryo, les sourcils froncés.  

- Je sais mais… je comprends mieux qu’elle doive encore apprendre quelques règles de base de politesse…, se défendit Kaori, se calmant.  

- Que veux-tu savoir, Xiang Ying ?, lui demanda-t-elle.  

- Tu es venue tuer papa Ryo ?, l’interrogea la jeune fille sans détour.  

- Non. Je suis tombée sur lui par hasard. Je ne lui veux aucun mal… même si je crains de lui en faire d’une manière ou d’une autre., lui répondit-elle, la regardant droit dans les yeux.  

- Comment cela ?, lui retourna Xiang Ying abruptement.  

- Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, si nous finirons notre vie ensemble ou non. J’ai envie d’y croire, d’essayer mais je ne sais pas encore quelle sera ma décision dans vingt-huit jours. Doit-on continuer sans savoir où l’on va ou doit-on profiter de chaque minute qui passe ? Il y a de grandes chances que je le fasse souffrir alors que je n’en ai nullement l’intention., expliqua Kaori.  

 

Xiang Ying la regarda sans comprendre puis observa son père qui jetait un regard sombre sur la rouquine, comprenant visiblement ce qu’elle voulait dire, et manifestait une certaine émotion qu’elle ne touchait même pas du bout du doigt.  

 

- Je ne comprends pas. Si tu ne veux pas le tuer, comment pourrais-tu lui faire du mal ?, l’interrogea-t-elle, les sourcils froncés.  

- Elle parle de sentiments, Xiang Ying. Tu peux ne pas blesser quelqu’un physiquement mais lui faire du mal émotionnellement même si tu ne le veux pas., explicita Ryo patiemment.  

- Mais cesse alors. Il suffit de ne pas laisser continuer… ça…, fit-elle, démunie face à cette donnée inconnue.  

- Il y a certaines choses qui font du bien mais qui font aussi mal, Xiang Ying., lui dit-il, posant une main dans le bas du dos de Kaori.  

- Logiquement, je devrais me tenir éloignée de toi pour ne pas laisser ce qui existe grandir avant de savoir si je reste mais tu me fais du bien et j’ai l’impression que c’est réciproque. En plus, on a si peu de temps devant nous que je n’ai pas envie de patienter au risque de regretter., commença cette dernière, regardant Ryo avant de se tourner vers Xiang Ying.  

- En même temps, je culpabilise parce que tout a été rapide entre nous, que ça n’a pas été pareil avec mon Ryo et que je sais que ça le rend coupable vis-à-vis de Kaori, de toi aussi. J’ai aussi peur de l’après, de partir et de le faire souffrir. Les sentiments, c’est parfois si compliqué., soupira-t-elle.  

 

La jeune fille l’observa un long moment sans mot dire puis finit par baisser les yeux sur son assiette.  

 

- Je ne comprends pas., avoua-t-elle, visiblement frustrée.  

- Mais je te crois quand tu dis que tu ne lui veux pas de mal. Que fais-tu dans la vie ? J’ai vu que tu avais des cicatrices.  

- Je suis City Hunter dans mon monde., lui confia Kaori, croisant le regard surpris de la jeune fille.  

- Je sais que tu l’es ici avec Ryo. Dans mon monde, je l’étais avec le mien et j’ai continué seule.  

- Et avant, tu étais infirmière comme maman Kaori ?, l’interrogea-t-elle, surprise de cette similitude.  

 

La rouquine se tourna un court instant vers son amant qui acquiesça à cette information.  

 

- Non. J’étais une simple étudiante jusqu’à la mort de mon frère. J’ai pris sa suite dans City Hunter., répondit-elle.  

- Comment est mort ton Ryo ?, continua Xiang Ying sur un ton dénué de toute sympathie, juste mue par la curiosité et son besoin de tout savoir sur la femme qui venait d’entrer dans la vie de son père.  

- Xiang Ying !, s’indigna Ryo, ne voulant pas perturber Kaori.  

 

Elle sentit son cœur battre un peu plus erratiquement encore et porta sa main tremblante dessus pour le calmer. Son regard se brouillait par moments quand il ne lui donnait pas l’impression de zoomer ou dézoomer sans volonté réelle de sa part.  

 

- Il… Il a été tué dans un duel, pris en traître. Ils étaient trois., souffla-t-elle, ses paupières lui semblant soudain lourdes.  

- Kaori, tu te sens bien ? Tu es livide., s’inquiéta Ryo.  

 

Le malaise général qui l’habitait depuis un moment maintenant s’amplifia soudain. Elle avait l’impression que tout son corps tremblait. Sa température semblait avoisiner des sommets à un point qu’elle porta une main qui paraissait clignoter à son front.  

 

- Je… Je crois que… je… la clinique…, bafouilla-t-elle, tout en se levant.  

 

Soudain, une douleur sourde lui vrilla le cœur et un voile noir s’abattit sur elle avant même qu’elle n’eut le temps de crier. Ryo la rattrapa avant qu’elle ne tombe par terre et la souleva dans ses bras.  

 

- Qu’est-ce qu’on fait, papa Ryo ?, s’inquiéta Xiang Ying.  

- On va à la clinique., répondit-il d’une voix sombre.  

 

Précédé de sa fille, il sortit de l’appartement et gagna la voiture rapidement. Il lui fallut moins de dix minutes pour gagner la clinique du centre-ville et la déposer sur un lit alors que le Doc était concentré sur un dossier.  

 

- Tu pourrais frapper avant d’entrer., lui reprocha-t-il.  

- Pas le temps. C’est une urgence., répliqua Ryo.  

- Qu’a Xiang Ying cette fois-ci ?, fit calmement le médecin, approchant du lit.  

- Je n’ai rien. C’est elle., fit la jeune fille, sortant de l’ombre de son père.  

 

Doc fixa alors les traits de la patiente inconsciente sur le lit et ne put retenir un juron de surprise. Sa stupeur dura quelques secondes avant de se reprendre et se tourner vers le nettoyeur, les sourcils froncés.  

 

- Si c’est une blague, elle est de très mauvais goût, Ryo., lui reprocha-t-il.  

- Est-ce que j’ai l’air de plaisanter ? Elle a un problème, soigne-la., lui ordonna le jeune homme.  

 

Le vieil homme le sonda encore un instant avant de sortir son stéthoscope et d’examiner Kaori.  

 

- Elle est évanouie. La tension est haute puis chute soudainement avant de remonter et son cœur bat à un rythme tout à fait anormal. Elle a des crises d’épilepsie, enfin, c’est ce qui s’en rapproche le plus, qui n’arrêtent pas d’aller et venir., résuma-t-il.  

- Qu’est-ce qu’on peut faire ?, lui demanda Ryo.  

- Je ne sais pas. Il faut que je fasse plus d’examens avant de pouvoir lui donner un traitement.  

- Alors fais. Elle ne peut pas mourir., lâcha-t-il, s’asseyant sur le bord du lit pour prendre la main de Kaori.  

- Tiens le coup le temps qu’on trouve., murmura-t-il.  

 

Il sentit deux mains se poser sur ses épaules et une aura familière l’entourer. Il apprécia ce soutien bienvenu même si c’était étrange d’être en contact avec la femme qu’il aimait en tenant la main d’une femme pour qui il ressentait quelque chose.  

 

- Garde espoir, Ryo. Elle est forte et le Doc est bon, tu le sais, non ?, l’encouragea sa Kaori.  

- Je sais… mais je t’ai déjà perdue. Ca ne doit pas recommencer., répondit-il.  

- Garde espoir. La vie est pleine de surprises., lui conseilla-t-elle.  

 

Il eut la brève impression d’être enlacé et de sentir sa joue contre la sienne avant qu’elle ne s’éloigne et que l’aura disparaisse.  

 

- Tu crois que c’est grave, papa Ryo ?, lui demanda Xiang Ying.  

- Je ne sais pas., lui retourna-t-il, se relevant alors que le Doc arrivait avec des appareils qu’il brancha sur Kaori ainsi que des perfusions.  

- Je croyais que tu voulais attendre pour les traitements ?, s’étonna Ryo.  

- Ca, c’est du basique. Ne t’inquiète pas., lui conseilla le médecin.  

 

Le nettoyeur acquiesça et se posta au bout du lit, espérant voir Kaori se réveiller à chaque minute qui passait mais rien ne se passait à part les tracés affolés des machines.  

 

- C’est à n’y rien comprendre…, pesta le docteur au bout d’un quart d’heure, fronçant les sourcils en regardant les rapports.  

- Doc ?  

- Je ne sais pas ce qu’elle a, Ryo. C’est la première fois que je vois, ça. Je n’ai aucune idée de son état. Je ne sais même pas te dire si elle est simplement évanouie ou dans le coma…, résuma-t-il.  

 

Ryo regarda le médecin, puis Kaori et enfin Xiang Ying qui semblait perplexe face à la situation.  

 

- Tu ferais peut-être mieux de rentrer ou d’aller voir Xin Hong, Xiang Ying. Ca ne sert à rien que tu perdes ton temps ici., suggéra-t-il.  

- Tu es sûr ? Je ne veux pas que tu restes seul, papa Ryo., lui opposa-t-elle.  

- Va faire un tour. Je t’appelle s’il y a du nouveau., lui assura-t-il.  

 

La jeune fille hésita puis finit par acquiescer mais, juste avant de sortir, elle approcha du lit et posa une main sur le bras de son père.  

 

- J’espère qu’elle ira vite mieux. Elle est… bien., lâcha-t-elle.  

- Merci., murmura-t-il.  

 

Elle n’ajouta rien de plus et s’en alla de la clinique, les laissant à trois. Ne sachant comment aborder la question, le Doc approcha et s’immobilisa à côté de Ryo.  

 

- J’aurai besoin d’un nom et prénom pour son dossier., fit-il savoir.  

- J’espère que tu as un bon cœur parce que tu les connais déjà., répondit son interlocuteur.  

- Ne me dis pas…, souffla le médecin.  

- Kaori Makimura, sœur d’Hideyuki Makimura, mais elle n’a jamais été infirmière., ironisa Ryo.  

- Je ne comprends pas, Ryo. Comment est-ce possible ?, lui retourna le vieil homme.  

- Tu crois aux dimensions parallèles ?, répliqua le nettoyeur.  

 

Avec des yeux ronds, il écouta le récit de l’arrivée de la jeune femme inconsciente face à eux, tout ce qui la rendait proche et pourtant éloignée de leur Kaori et il finit par se laisser tomber sur un tabouret non loin, sidéré.  

 

- Incroyable…, souffla-t-il.  

- Comme tu le dis., acquiesça Ryo qui tendit l’oreille en entendant un léger gémissement de la jeune femme.  

- Elle se réveille., indiqua-t-il.  

 

Doc se précipita sur les appareils, regarda la tension et écouta le cœur de sa patiente avant de froncer les sourcils de nouveau.  

 

- Quel est le problème ?, s’inquiéta de nouveau Ryo, approchant.  

- Rien… il n’y a plus rien. Les choses se sont normalisées et les médicaments que je lui ai administrés n’y sont pas pour grand-chose…, expliqua-t-il.  

- Mais… que s’est-il passé alors ?, pipa le nettoyeur.  

- Je n’en ai aucune idée., admit le médecin.  

- Ryo…, appela Kaori d’une voix faible.  

- Je suis là., fit-il, s’asseyant près d’elle et prenant sa main.  

- Où… Où sommes-nous ?, lui demanda-t-elle, ne reconnaissant pas les lieux.  

- A la clinique, Kaori, comme tu me l’as demandé., répliqua-t-il.  

 

Il la vit observer les lieux puis fermer brièvement les yeux, visiblement anxieuse, avant de les rouvrir, lui adressant un regard qu’il commençait à connaître.  

 

- Ce n’est pas ta clinique, n’est-ce pas ?  

- Non. Où est le Professeur ?, l’interrogea-t-elle, cherchant du regard ce vieil homme qui l’agaçait parfois mais pour qui elle avait un profond respect, ne voyant qu’un autre homme qu’elle ne connaissait pas.  

- C’est un titre bien trop important pour ma modeste personne, jeune demoiselle., répondit Doc.  

- Je suppose que je ne connais pas ton Professeur. C’est la clinique Hanazano et voici Doc, son propriétaire. C’est… c’est ici que Kaori travaillait et que je l’ai rencontrée…, expliqua Ryo.  

 

Ils s’observèrent un moment, assimilant ces nouvelles informations d’une importance diverse pour l’un et l’autre mais pointant encore un peu plus les différences entre leurs deux mondes.  

 

- Enchantée Doc., le salua Kaori.  

- Moi de même., répondit-il d’une voix trahissant son émotion.  

- Que s’est-il passé, Ryo ?, l’interrogea-t-elle.  

- Tu t’es évanouie. Tu ne te rappelles pas ?, s’étonna-t-il.  

- Je me souviens d’un sentiment de malaise grandissant, de tremblements puis d’une douleur atroce au cœur comme s’il… je ne sais pas, comme s’il bouillait ou cherchait à se désagréger en mille morceaux puis plus rien., admit-elle.  

- Je ne comprends pas ce que tu as eu non plus. Il n’y avait rien de logique. Ca a continué un moment avant de repartir progressivement., admit le médecin.  

- Je me sens bien. Je peux peut-être sortir maintenant ?, suggéra-t-elle.  

 

Le médecin l’observa puis ses tracés et les machines, les sourcils toujours froncés.  

 

- Je voudrais te garder encore un peu en observation, juste pour être sûr que c’est bien fini., lui fit-il savoir.  

- Alors elle restera. Je vais prévenir Xiang Ying que tu vas mieux et je reviens. Interdiction de bouger de ce lit., lui ordonna Ryo, les quittant un instant.  

- C’est vraiment nécessaire ?, interrogea Kaori.  

- Sauf si tu me dis avoir des antécédents d’épisodes de ce genre et un traitement adapté, alors oui c’est nécessaire., statua le médecin.  

- Non, c’est la première fois., admit-elle.  

- Alors, ça fait quoi de se retrouver dans une dimension parallèle ?, la questionna-t-il, histoire de faire la conversation tout en satisfaisant sa curiosité personnelle.  

 

Kaori fixa un instant le plafond, cherchant l’image qui correspondrait le mieux à ce qu’elle ressentait et finit par revenir sur le visage souriant de l’homme à ses côtés.  

 

- C’est comme se retrouver au sommet de la plus haute boucle du grand-huit. Tout est pareil et pourtant différent, c’est angoissant et exaltant mais le plus dur, c’est de savoir comment on en ressortira., expliqua-t-elle, serrant les doigts sur les draps.  

- J’ai toujours eu horreur des manèges à sensation., pesta-t-il.  

- Je n’ai pas vraiment eu le choix. Maintenant, il faut juste faire les bons choix aux bons moments et essayer d’en ressortir aussi indemne que possible… ou trouver la meilleure issue possible., murmura Kaori.  

- Vous trouverez. Ryo est quelqu’un de confiance. Tu peux t’appuyer sur lui., lui affirma Doc.  

- Je le sais. J’aimerais juste ne pas le faire souffrir., lui confia-t-elle.  

 

Il la regarda puis jeta un œil vers la porte et se pencha vers elle.  

 

- Ca faisait longtemps que je n’avais pas vu son regard briller ainsi. Si c’est à toi qu’il le doit, merci. Ca ferait plaisir à Kaori., lui dit-il.  

 

Elle ne sut quoi répondre et hocha juste la tête. Lorsque Ryo revint, Doc les laissa seuls et ne revint qu’une heure plus tard pour la laisser partir.  

 

- Tu veux rentrer te reposer ?, proposa Ryo à Kaori.  

- Non, j’ai envie de marcher un peu si tu veux bien., répondit-elle.  

- D’accord. Où veux-tu aller ?  

- A la gare. Un peu de normalité ne me ferait pas de mal., suggéra-t-elle avec un léger sourire.  

- Allons-y.  

 

Il s’imagina un moment prendre sa main et la tenir devant tout le monde mais il était des barrières bien trop fortes à faire tomber et il garda ses mains dans ses poches. Il avait encore vingt-huit jours pour voir où ils allaient et s’imposer dans son cœur en espérant que ce cœur ne jouerait plus de mauvais tour. Il s’arrêta soudain en plein milieu du trottoir en considérant le cours de ses pensées. Il n’en était plus à se demander s’il ressentait quelque chose. Il fixa la jeune femme quelques mètres devant lui qui venait de s’arrêter et se retournait et comprit qu’il éprouvait plus qu’une simple affection pour elle : il en tombait amoureux. Dès lors, la laisser partir serait difficile pour lui, voire inenvisageable.  

 

- Ryo ? Ryo, ça va ?, s’inquiéta Kaori, approchant de lui, inquiète.  

 

Il se reprit et força un sourire sur ses lèvres.  

 

- Excuse-moi, j’étais en pâmoison devant tes fesses., s’excusa-t-il, refusant de lui imposer ses sentiments alors qu’elle ne savait pas encore forcément là où elle en était.  

 

Il la vit rougir avec plaisir et partit d’un rire léger avant de la prendre par le coude et de l’entraîner vers la gare. 

 


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