Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 54 capitoli

Pubblicato: 27-08-21

Ultimo aggiornamento: 15-11-21

 

Commenti: 5 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17 Ils étaient de nouveau seuls, chacun de leur côté, gérant chacun à leur façon. Une seconde chance leur est offerte. A quoi est-on prêts pour toucher à nouveau le paradis dans une vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Vivre ou se laisser mourir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I correct a misplaced chapter?

 

It can happen that an author has several stories in process and that he adds a chapter of a story to another one. In this case, please don't add the chapter again and contact me (hojofancity@yahoo.fr) for modification. Indicate which chapter is misplaced and which is the ...

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   Fanfiction :: Vivre ou se laisser mourir

 

Capitolo 35 :: Chapitre 35

Pubblicato: 14-10-21 - Ultimo aggiornamento: 14-10-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54


 

Chapitre 35  

 

Dans le monde de City Hunter…  

 

Ryo marcha un long moment dans la rue avant de rentrer à l’appartement. Ses pensées n’avaient cessé de tourner en boucle autour de ce que Kaori lui avait dit : qu’il devait mourir le lendemain soir, qu’elle avait été désespérée par sa disparition et qu’elle avait rencontré son sosie et en était tombée amoureuse.  

 

Mourir ne lui avait jamais vraiment fait peur, peut-être un peu plus depuis que Kaori était entrée dans sa vie. A vrai dire, il espérait bien avoir encore du temps avec elle, beaucoup de temps pour profiter de ce qu’ils avaient enfin réussi à partager. Imaginer qu’il ne leur restait que vingt-quatre heures ensemble, c’était impensable. Ce n’était pas assez et il le savait, c’était pareil pour elle. Il avait bien vu son regard, sa douleur quand elle lui avait raconté sa détresse. Il avait entendu ses mots et, même si elle ne s’était pas étalée sur le sujet, il imaginait très bien sa solitude, son cœur brisé, les souvenirs qui l’avaient assaillie, trop peu nombreux pourtant.  

 

Mais ce qu’il avait entendu par dessus tout, c’était l’intolérable : sa Kaori avait perdu l’envie de vivre, l’espoir. Elle avait cherché à le rejoindre d’une manière ou d’une autre mais pas de la seule dont elle avait certainement pensé qu’il ne lui pardonnerait pas… et il ne l’aurait pas fait. Il ne méritait pas qu’on se tue pour lui, même pas la femme qui l’aimait, surtout pas elle, se corrigea-t-il. C’était certainement la partie la plus difficile à entendre.  

 

C’était ce qui l’avait poussé à s’éloigner aussi parce que l’absolutisme de son amour pour lui lui avait fait peur également. C’était trop fort, trop intense et il ne se sentait pas à la hauteur, pas assez méritant ni pur pour être le récipiendaire de ce cadeau. Elle ne pouvait pas gâcher sa vie à cause de lui, pas elle. Elle avait trop de choses à offrir, trop d’amour à donner, de joie à distiller autour d’elle pour ne plus être que l’ombre d’elle-même. S’il ne lui restait que vingt-quatre heures avec elle, il devait décider de la meilleure manière d’agir.  

 

Il leva les yeux vers le dernier étage et hésita : devait-il la quitter de suite ou lui dire ce qu’il fallait pour qu’elle reste elle-même, forte et droite dans l’épreuve ? Peut-être devait-il aller voir Mick ou Umibozu pour les prévenir, leur demander de veiller sur elle… Non, ce n’était pas la peine. Ils le feraient sans même qu’il ait à leur demander et il en ferait de même pour leurs compagnes. La quitter ? L’encourager ? Quelle était la meilleure chose à faire ?  

 

Il ne savait pas mais il entra malgré tout dans l’immeuble, prenant le temps de monter les escaliers. S’il la quittait, il la ferait souffrir à tous les coups mais ça ne lui épargnerait certainement pas la douleur de sa mort le lendemain. Il ne pouvait pas lui faire cela. Il devait juste lui donner de quoi tenir après, lui donner quelques lignes de conduite pour qu’elle ne se perde pas en route, éperdue de chagrin. Il la connaissait sa Kaori et sa pauvre carcasse ne méritait pas ses larmes.  

 

S’il survivait au lendemain soir, il mettrait fin à leur histoire. Il ne voulait pas être responsable du gâchis de sa vie. Il ne pouvait pas la laisser s’empêtrer plus dans cette toile d’araignée qu’il avait réussi à tisser autour d’elle et de son cœur sans même savoir comment. Il aurait eu un mois avec elle et ça resterait le plus beau mois de sa vie mais ça devait s’arrêter là. Elle méritait beaucoup mieux mais elle ne s’en apercevait même pas. Elle ne voyait que lui et il le savait depuis longtemps. Il n’aurait peut-être jamais dû laisser les choses aller si loin. Il n’aurait pas dû se laisser aller à croire à cette lubie. Si ça lui faisait du bien à lui, ce n’était pas bien pour elle.  

 

Fort de cette résolution, il entra dans l’appartement et trouva Kaori endormie sur le canapé, le visage maculé de larmes. Il en eut le cœur serré mais cela renforça sa décision. Il approcha d’elle et la prit dans ses bras, étonné par sa pâleur. Dans un gémissement, elle se nicha un peu plus contre lui et, au bout de quelques secondes, s’apaisa. Cet état d’abandon était rare de sa part. Il l’observa alors un peu mieux et nota les cernes sous ses yeux, ses traits tirés, ses joues creusées et sentit les kilos qu’il lui manquait. Ce n’était pas en une nuit qu’elle avait pu en arriver là. Le cœur lourd, il l’emmena à l’étage et la coucha dans leur lit, s’allongeant à ses côtés et l’enlaçant. Il profiterait de chaque moment qu’il lui restait avec elle.  

 

Quand elle se réveilla, Kaori se demanda comment elle était arrivée dans le lit. Elle se sentait fourbue et, bien qu’elle eut dormi un long moment, elle se sentait encore épuisée et groggy, un long frisson la prenant. Ryo resserra son étreinte sur elle et elle se rendit alors compte de la chaleur de son corps pressé contre le sien.  

 

- Tu es revenu…, murmura-t-elle, sentant sa trachée se nouer.  

 

Elle avait la sensation de n’être plus qu’une boule de nerfs prête à exploser à tout moment. Elle aurait aimé mieux contrôler ses émotions mais elle n’y arrivait plus. Trop de choses s’étaient passées et elle ne savait plus où elle en était.  

 

- Oui, je suis là., chuchota-t-il contre sa nuque.  

- Kaori… J’ai détesté l’idée que tu veuilles mourir à cause de moi., lui avoua-t-il.  

- Je… J’étais tellement perdue. Je ne savais plus quoi faire, Ryo., se défendit-elle.  

- J’avais l’impression que jamais rien ne pourrait combler le vide dans mon cœur, dans mon existence. Parfois je voulais quitter l’appartement, aller vivre ailleurs mais je n’y arrivais pas parce que tous nos souvenirs étaient ici., lui expliqua-t-elle.  

 

Il se retint de lui dire que d’ici deux jours, elle devrait pourtant partir, que ça lui épargnerait donc cette douleur, que ce serait le mieux pour elle. Il se battrait déjà avec elle à ce moment-là, il ne voulait pas le faire avant.  

 

- Toi, tu dois vivre, Kaori. Tu dois vivre, aimer et rire encore et encore. Tu ne dois jamais renoncer à espérer parce qu’il y a toujours quelque chose de plus beau qui peut arriver., lui enjoignit-il.  

 

Elle se retourna dans ses bras, sentant une rage froide l’envahir à ses mots.  

 

- De plus beau ? Rien ne peut être plus beau ou plus fort que ce que nous sommes. Rien ne m’apportera jamais autant de bonheur que de reposer là dans tes bras., lui asséna-t-elle, tapant de l’index son torse musclé.  

- Rien, tu m’entends ? Et si jamais tu oses insister sur ce chemin-là, je te massacre, Ryo. Tu comprends ce que je te dis ? Je… Je te massacre…, acheva-t-elle dans un murmure avant de se lover contre lui et pleurer de nouveau.  

- J’ai compris… J’ai compris, Kaori., lui répondit-il, caressant son dos pour l’apaiser.  

- Calme-toi. C’est fini. Je suis là., lui affirma-t-il, fermant les yeux en sachant que ce serait provisoire.  

 

Elle resta ainsi un long moment avant de se calmer et de relever le visage vers lui, contrite.  

 

- Désolée… Je suis juste fatiguée… et je n’arrive pas à croire qu’on a réussi. Je n’arrive pas à croire que tu es là., admit-elle, levant la main pour la poser sur sa joue.  

- Je le suis pourtant. Tu me sens, non ?, la taquina-t-il.  

 

Elle plongea dans son regard avant de lever le visage et venir l’embrasser. Elle s’écarta un instant plus tard, le regardant encore avant de l’embrasser de nouveau. Il hésita un moment avant de répondre à son baiser, glissant les doigts jusqu’à sa nuque. Prendre chaque chose comme elle venait, profiter du temps qu’il leur restait à deux étaient les mots d’ordre qui tournaient dans son cerveau.  

 

Quand elle s’écarta de nouveau, elle plongea dans son regard et chercha la moindre trace de reproche, n’en trouvant pas. Elle avait cependant besoin qu’il le lui dise. Elle ne voulait pas que tout cela soit enfoui et revienne les hanter plus tard.  

 

- Tu m’en veux d’être tombée amoureuse d’un autre ?, lui demanda-t-elle, anxieuse.  

- Non… même si je suis un peu jaloux., admit-il, caressant la ligne de son cuir chevelu.  

- Je suis désolée., souffla-t-elle.  

- Tu n’as pas à l’être. Je n’étais plus là, Kaori. Je préfère te savoir heureuse que pleurant sur mon sort., lui opposa-t-il.  

- Je préfère me savoir dans tes bras., lui affirma-t-elle même si elle ne regrettait rien de ce qui s’était passé avec l’autre Ryo.  

 

Elle l’embrassa de nouveau tout en tirant sur son tee-shirt. Se sentant coupable de s’accorder ces moments alors qu’il s’apprêtait à la quitter, il suivit malgré tout le mouvement et la déshabilla lentement, lui prodiguant caresses et baisers longuement. Kaori se sentit frémir lorsque les doigts masculins touchèrent sa peau nue pour la première fois depuis si longtemps. C’était une sensation qu’elle ne s’attendait plus à revivre.  

 

Elle eut presque l’impression que c’était une nouvelle première fois, redécouvrant chaque geste, chaque attouchement, la sensation de ses lèvres sur sa peau, sur ses seins. Elle eut le souffle coupé lorsqu’il happa le sommet d’une de ses collines et se mit à le lécher et le suçoter alternativement, la rendant ivre de désir. Lorsqu’il infligea le même traitement au bouton de son intimité, elle fut frappée par une vague de jouissance qui la fit se arquer, Ryo ne devant son salut qu’à ses réflexes qui lui firent maintenir ses cuisses en place au lieu de risque l’étouffement.  

 

- Tu es tellement belle dans la jouissance., lui dit-il, prenant possession de son corps avec douceur.  

- Je t’aime tellement., murmura-t-elle, l’attirant à elle.  

- Je ne veux plus jamais vivre sans toi.  

 

Il ne répondit rien, conscient qu’il ne ferait qu’aggraver son forfait d’un mensonge. Il se contenta de l’embrasser et de l’aimer du mieux qu’il pouvait. Après l’apothéose de leur union, ils restèrent enlacés dans le lit dans le plus grand silence pendant un long moment. Kaori somnolait et Ryo essayait de repousser les vagues de culpabilité et de regrets qui le frappaient.  

 

- Kaori…, l’appela-t-il soudain.  

- Promets-moi de ne pas te laisser mourir quand je ne serai plus là., lui dit-il lorsqu’elle leva les yeux vers lui.  

 

Il vit la stupéfaction puis l’effroi teinter son regard et ne fut pas surpris de la voir s’écarter de lui.  

 

- Qu’est-ce que tu racontes ?, lui retourna-t-elle d’une voix blanche.  

- Je dois mourir demain soir. Je ne veux pas que tu refasses ce que tu as déjà fait., lui redit-il.  

- Tu ne vas pas mourir demain soir, Ryo !, lui affirma-t-elle d’une ton péremptoire.  

- Tu l’as dit toi-même., lui fit-il remarquer.  

- Tu crois vraiment que je vais te laisser mourir demain soir ? Tu es un idiot, Ryo Saeba. Si je suis revenue, c’est dans l’idée de te sauver. Tu ne mourras pas demain soir., lui assura-t-elle.  

- Les choses sont comme elles sont, Kaori. On ne doit pas chercher à changer le cours de l’histoire., lui dit-il posément.  

 

Elle l’observa, sentant la colère la prendre, et sortit du lit, attrapant furieusement le tee-shirt rouge, plus proche d’elle.  

 

- Si tu penses que je vais te laisser attendre la mort patiemment, tu te trompes, Ryo. Je ne suis pas passée par l’enfer et en suis revenue pour te voir mort une deuxième fois., lui cracha-t-elle, s’habillant.  

 

Sans lui laisser le temps de répondre, elle sortit de la chambre et il l’entendit grimper les escaliers qui menaient au toit. Sombrement, il fixa le plafond, les mains croisées derrière la tête en proie à un dilemme : devait-il la laisser seule et commencer leur éloignement ou aller la chercher et lui laisser croire qu’il pensait comme elle ? Pourquoi réussirait-il demain ce qu’il avait déjà raté une fois ? S’il était mort ce jour-là, il devait bien y avoir une raison et en quoi serait-ce plus important de déjouer le cours tracé que de le laisser être et accepter les choses en ayant l’occasion de se dire au revoir ? Ils auraient au moins cette chance-là. C’était peut-être lâche de sa part de se plier à ce destin mais peut-être était-ce le mieux pour elle, surtout s’il avait le temps de la préparer…  

 

Certain de son choix, il se leva, passa un pantalon et monta la rejoindre. Indifférente au vent qui soufflait, Kaori était accoudée au garde-corps, le regard perdu dans le vide.  

 

- Tu vas attraper froid., lui dit-il, pressant son corps contre le sien, tout en l’entourant de ses bras.  

- Peut-être que ce sera suffisant pour me faire partir avant toi., répondit-elle cyniquement.  

- Ne dis pas ça. Ca ne te ressemble tellement pas, Kaori., lui reprocha-t-il.  

- Qu’est-ce qui me ressemble, Ryo ? De jouer les héroïnes, les femmes fortes comme je l’ai fait après la mort de mon frère ? Je ne veux plus passer par là. Tu ne seras plus là pour m’aider à remonter la pente si je t’écoute., lui fit-elle remarquer.  

- Mais tu es entourée malgré tout., lui opposa-t-il.  

- Ils… Personne ne me connaît aussi bien que toi. Aucun ne trouvera les mots pour me faire sortir de ce cercle infernal. Personne ne pourra arrêter ce que ta mort engendrera., murmura-t-elle, repensant à tous ces mois de perdition, à la lente réalisation que les choses avaient irrémédiablement changé pour tant de gens.  

 

Elle ne voulait plus voir Tokyo redevenir une annexe d’un champ de guerre, voir tous ces commerçants de nouveau harcelés par les clans, les gangs faire la loi dans la rue, débordant complètement la police.  

 

- Ma mort ne représentera pas une grande perte, Kaori., ricana-t-il.  

 

Son sang se glaça et elle se retourna brutalement, lui assénant une gifle violente comme jamais. Ils se regardèrent longuement, l’un stupéfait, l’autre furieuse avant d’échanger le mot suivant.  

 

- Ne dis plus jamais cela !, gronda-t-elle, les dents serrées.  

- Kaori…, souffla-t-il.  

- Plus jamais, tu m’entends ! Tu te crois inutile dans cette ville ? Tu crois que tu n’as rien changé ? Moi, j’ai vu cette ville sombrer dans la violence après ta mort et j’avais beau me démener, même Mick ou Umi, rien n’y faisait. Nous n’avons pas pu arrêter la déferlante de bagarres, fusillades, morts qui a suivi. Tu n’as pas vu tes amis devoir quitter la ville pour pouvoir mettre au monde leur enfant dans un endroit plus sûr ou le café réduit en miettes à te demander s’ils étaient encore vivants. Tu n’as pas non plus vu Saeko revenir blessée un nombre incalculable de fois. Tu n’as pas vu tout cela, Ryo !, lui hurla-t-elle.  

- Ne me dis plus jamais que ta mort ne ferait aucune différence parce qu’elle en fera !  

 

Elle lui lança un regard noir. Son souffle était court et elle se sentait faible comme si elle allait s’évanouir. Elle détestait tellement ressentir encore ces effets-là. Ils s’estompaient doucement mais, sous l’effet de l’énervement, ils reprenaient vigueur. Elle prit appui sur la rambarde pour rester debout et prit une profonde inspiration pour essayer de se calmer, cherchant refuge dans la vision de la ville, paisible comme elle l’avait connue.  

 

- Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le au moins pour eux tous, Ryo. Ne meurs pas demain., lui demanda-t-elle à mi-voix.  

- Pour eux, ça fera une différence. Pour moi aussi mais peut-être que ça ne compte pas autant pour toi., murmura-t-elle avant de se diriger vers l’appartement.  

 

Elle descendit les escaliers et se dirigea vers son ancienne chambre. Elle trouva refuge sur son lit, recroquevillée en position foetale. Elle n’aurait jamais pensé qu’il penserait ainsi. Elle le connaissait combatif et volontaire, pas enclin à croire au destin et à son immuabilité. Elle n’avait pas non plus pensé qu’il avait une si piètre opinion de son importance. Modeste, elle le savait. Il pouvait être vantard dans bien des domaines mais, concernant sa personne, il était modeste, réservé pour elle. Il devait savoir qu’il était utile même s’il oeuvrait dans l’ombre. Ils en avaient tellement de preuves au travers des personnes qu’ils avaient aidées et pourtant… il n’en semblait pas conscient.  

 

- Je peux entrer ?, l’interrogea Ryo, quelques minutes plus tard.  

 

Il avait détesté son air résigné lorsqu’elle était partie. Il avait détesté l’idée qu’elle ne comptait pas pour lui ou beaucoup moins que des personnes bien plus éloignées de lui. C’était tout le contraire. Elle était sa principale pensée, source d’inquiétudes, de réjouissance, de sérénité, de tellement de choses. Jamais personne n’avait eu une telle place dans sa vie.  

 

- Oui., souffla-t-elle, ne bougeant pas d’un pouce.  

 

Il approcha de son lit et s’y assit, gardant une distance respectable entre eux.  

 

- Je me battrai, Kaori. Demain soir, je veux dire. Je ne laisserai pas la mort l’emporter., lui dit-il.  

 

Il le faisait pour elle, pour lui ôter cette impression d’infériorité qu’elle avait, revoir son beau sourire encore et encore jusqu’au moment où… Il se secoua mentalement, il ne voulait pas penser à ça.  

 

- C’est vrai ? Laisse-moi venir avec toi alors. Laisse-moi t’aider., lui demanda-t-elle, se redressant.  

- Oui, c’est vrai mais, non, tu ne peux pas venir. Il en va de mon honneur. J’ai des principes et je n’en dérogerai pas. J’aurai au moins l’avantage de savoir., lui dit-il fermement.  

- Mais Ryo…, tenta-t-elle d’objecter.  

- Ce n’est pas la peine de discuter, Kaori. C’est non. Je me débrouillerai pour revenir. Tu te rappelles ce que je t’ai dit dans la clairière, non ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui, je m’en souviens., murmura-t-elle, le cœur serré.  

- Alors fais-moi confiance… et un de tes beaux sourires, s’il te plaît…, quémanda-t-il.  

 

Elle l’observa, un moment incertaine avant d’esquisser un de ses merveilleux sourires qu’il aimait tant… et qui lui manqueraient par la suite.  

 

- Tu vois, je suis même avantagé parce que je n’ai pas encore été défié., plaisanta-t-il.  

- Non, tu ne le sauras que demain matin., lui apprit-elle sombrement.  

- Alors si on faisait ce qu’on a fait ce jour-là… ci… enfin bref ce qu’on a fait aujourd’hui il y a deux ans pour toi., fit-il, se grattant la tête bêtement.  

- C’est quand même une histoire de fou., pipa-t-il.  

- Alors qu’a-t-on fait ce jour-là ?, se reprit-il en l’entendant rire légèrement.  

 

Kaori se mordit la lèvre et se mit à rougir, se souvenant de ce jour-là.  

 

- Disons que j’ai commencé ma journée normalement mais tu en as dévié le cours peu avant midi., lui confia-t-elle, la lueur dans son regard se faisant plus chaude.  

- Oh, j’imagine. Et si on ne luttait pas contre cette partie-là du destin ?, suggéra-t-il.  

- Il y a des manières plus désagréables de passer l’après-midi, non ?  

- L’après-midi ? Dans mon souvenir, ça a duré bien plus tard que cela., fit-elle, moqueuse.  

- Dans le mien aussi., la taquina-t-il, s’allongeant à ses côtés.  

 

Leurs mains se trouvèrent et ils s’observèrent un moment amoureusement, permettant à la tension précédente de s’évanouir.  

 

- Tout ira bien, Kaori. N’oublie jamais que la vie vaut la peine d’être vécue. Tu mérites d’être heureuse. Tu dois être heureuse., lui dit-il à mi-voix.  

- Je le suis déjà., lui affirma-t-elle.  

 

Leurs visages se rapprochèrent, leurs lèvres se frôlèrent et, après un dernier regard, se joignirent. Le baiser devint vite incandescent et leurs membres s’emmêlèrent, perdant toute mesure de l’espace. Soudain, ils se retrouvèrent à terre mais la surprise fit rapidement place au fou-rire.  

 

- Il nous faut un grand lit et je sais où en trouver un., lui confia Ryo, l’aidant à se relever.  

- Mais au fait, c’est à moi, ça !, lui fit-il remarquer, désignant le tee-shirt rouge.  

 

Elle baissa les yeux, se souvenant avoir été déjà habillée pareil mais pas devant lui. Elle eut une pensée émue pour Ryo, se demandant où il en était, avant de relever les yeux et de croiser les onyx sombres posées sur elle. Si ça s’était arrangé ici, il devait avoir réussi de son côté aussi, espéra-t-elle. Une Kaori était certainement plus facile à convaincre qu’un Ryo.  

 

- Tu le veux ? Viens le chercher., lui dit-elle avant de détaler comme un lapin, le sourire aux lèvres.  

 

Il la regarda partir, son air s’assombrissant un court instant, avant de se reprendre et de la suivre, la rattrapant dans leur chambre. Pris dans leur course, ils atterrirent sur le lit et plus un mot ne se fit entendre dans les minutes qui suivirent. Comme ce jour-là, ils s’aimèrent passionnément pendant toute l’après-midi et une bonne partie de la soirée, ne s’accordant que quelques moments de répit pour se restaurer et échanger quelques moments plus calmes avant de s’endormir, le corps encore moites de leurs ébats. Le froid n’était cependant pas loin puisqu’ils savaient tous deux ce qui était en jeu dans les heures qui arrivaient… au moins en partie.  

 

- Tu te lèves déjà ?, grogna Ryo le lendemain matin.  

- Je dois aller à la gare., répliqua-t-elle.  

- Reste au lit. J’ai mieux à te proposer., suggéra-t-il, l’attirant à lui.  

 

Elle allait protester quand elle se souvint de ce qui s’était passé ce jour-là et des regrets qui en avaient découlé. Elle avait refusé et avait fini par aller à la gare alors qu’elle aurait préféré se retrouver encore entre ces bras et profiter plus longuement de lui.  

 

- D’accord., répondit-elle, cessant de résister.  

 

Ryo ouvrit les yeux, surpris, et se redressa à moitié.  

 

- D’accord ? Tu as vraiment dit que tu étais d’accord ?, répéta-t-il.  

- Oui, j’ai dit d’accord., redit-elle, un grand sourire aux lèvres.  

 

Il cligna des yeux avant de sourire à son tour, lui lançant un regard brûlant.  

 

- Je te promets que ça en vaudra le coup., lui promit-il.  

 

Une heure plus tard, le cœur battant, le souffle court et les sens à fleur de peau, elle ne put qu’approuver : elle avait eu bien raison de céder au chant des sirènes et de changer le cours des choses. Elle espérait en avoir confirmation le soir-même. 

 


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