Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 54 capitoli

Pubblicato: 27-08-21

Ultimo aggiornamento: 15-11-21

 

Commenti: 5 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17 Ils étaient de nouveau seuls, chacun de leur côté, gérant chacun à leur façon. Une seconde chance leur est offerte. A quoi est-on prêts pour toucher à nouveau le paradis dans une vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Vivre ou se laisser mourir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Vivre ou se laisser mourir

 

Capitolo 23 :: Chapitre 23

Pubblicato: 25-09-21 - Ultimo aggiornamento: 25-09-21

Commenti: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture.

 


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Chapitre 23  

 

Assis face à sa fille, Ryo ne savait comment entamer la discussion. C’était leur dernière soirée à deux avant le départ, le lendemain en début d’après-midi, et toutes les amorces qu’il imaginait lui semblaient vaines, sans intérêt. D’un autre côté, il n’était pas sûr que c’était le meilleur endroit pour lui dire tout ce qu’il avait vraiment envie de lui dire.  

 

- J’aurais aimé que Kaori puisse être là., murmura Xiang Ying.  

- Elle va mieux que ce matin ?  

- Un peu mieux mais chaque crise la rend plus faible. Elle m’a dit de te passer le bonjour., fit-il maladroitement.  

- Ah… C’est tout ?, fit la jeune fille un peu déçue.  

- En fait, non. Elle s’excuse…  

- Encore ? Mais elle n’a pas à le faire., s’opposa-t-elle.  

- Elle ne cessera jamais de culpabiliser… comme moi., lui répondit-il, posant un regard triste sur sa fille.  

- Sinon, elle a aussi dit qu’elle t’aimait et qu’elle aurait adoré t’avoir dans sa famille. Elle te remercie pour la façon dont tu l’as accueillie… enfin, passé le moment où tu voulais la tuer bien évidemment., plaisanta-t-il.  

 

Xiang Ying sourit au souvenir. Leur première rencontre ne s’était pas passée sous les meilleures auspices mais elle avait appris à connaître Kaori et…  

 

- Moi aussi, je l’aime bien. Tu t’occuperas bien de mes frères et sœurs sinon je te jure que je trouverai le métem-machin-chose et je viendrai te botter les fesses. Peut-être même que je les reprendrai avec moi., le menaça-t-elle.  

- Ils seront entourés d’amour et de tendresse. J’aurais voulu cela pour toi aussi., lui confia-t-il.  

- Je sais et tu m’en as donnés, papa. Je… Je ne suis plus la même que lorsque je suis arrivée ici. Tu m’as appris beaucoup de choses., lui répondit-elle d’une voix émue.  

- Je sais que tu t’occuperas bien de vos enfants et Kaori aussi. J’ai… J’ai été… heureuse avec toi cette année. Tu m’as appris beaucoup de choses… et pas seulement de ne pas dégainer à tout va., plaisanta-t-elle.  

- Moi aussi, je suis heureux avec toi. L’apprentissage a été réciproque, tu sais. Je ne voulais pas que ça s’arrête., lui dit-il, prenant sa main.  

 

Elle regarda leurs deux appendices qui se touchaient un moment. Elle n’avait pas l’habitude de tous ces gestes. C’étaient des choses encore récentes entre eux et elle se sentait parfois mal à l’aise lorsqu’on avait un geste affectueux envers elle mais Kaori avait ouvert la porte, lui avait appris à faire confiance pour les accepter… et elle avait aimé. Elle retourna sa main dans la sienne et la pressa, sentant une pression en retour.  

 

- Tu vas me manquer, Xiang Ying., lui confia-t-il.  

- Manquer ?, questionna la jeune fille.  

- C’est lorsque tu ressens un vide à cause de l’absence de quelqu’un. C’est déjà étrange de ne plus partager l’appartement avec toi mais savoir qu’on ne se verra plus… tu me manques déjà., lui expliqua-t-il.  

- Pourtant, je suis là., lui opposa-t-elle, ne comprenant pas.  

- Je sais mais je sais aussi ce que je ressentirai dès qu’on se séparera à l’aéroport demain., répondit-il.  

 

Elle l’observa, réfléchissant à ses mots, avant de baisser le visage.  

 

- Je crois… Je crois que, toi aussi, tu vas me manquer. Ce que tu décris, ça ressemble à ce que j’ai ressenti hier soir en pensant à ton départ. J’avais mal là., admit-elle, posant une main sur son cœur.  

 

Touché par sa confession, Ryo se leva et vint s’asseoir à ses côtés, ce qui la surprit un instant. Il hésita un court instant avant de la prendre dans ses bras et de la serrer contre lui, lui aussi ayant mal là comme elle disait.  

 

- Je t’aime, Xiang Ying. N’oublie jamais cela. Je t’aime du plus profond de mon cœur pour la jeune fille que tu es. Tu es exaspérante parfois, revêche et rude en façade mais, au fond, tu es douce et admirable. Il faut juste que tu acceptes que ce n’est pas une faiblesse., lui indiqua-t-il.  

- Kaori m’a dit la même chose., lui apprit-elle.  

- Et tu ne l’as pas crue, n’est-ce pas ?, la taquina son père.  

- Non. Ce… Ce n’est pas moi., bredouilla-t-elle.  

- C’est toi mais un toi qui doit encore apprendre à se faire confiance… en tant que Xiang Ying, pas en tant que Glass Heart., lui opposa-t-il.  

- Si tu le dis… J’essaierai de ne pas oublier., lui promit-elle.  

- Ce serait déjà un bon début. Il faudrait qu’on parle de Xin Hong aussi, jeune fille., fit-il, reprenant sa place pour mieux l’observer.  

- Quoi Xin Hong ?, s’étonna-t-elle, ses grands yeux marrons écarquillés.  

 

Ryo sourit face à l’innocence de sa fille. Autant ses mains avaient déjà été salies par le sang, autant son cœur restait vierge en terme de sentiments amoureux. Elle avait la dureté d’une adulte et la naïveté d’une enfant sur certains sujets.  

 

- C’est un ami précieux pour toi, non ?, expliqua-t-il prudemment.  

- Ben oui. On a appris à tuer ensemble., répondit-elle avec un naturel déconcertant.  

- Xiang Ying…, soupira son père, dépité.  

- Quoi ?, répliqua-t-elle dans toute sa splendide innocence.  

- Vous partagez d’autres choses, non ? Vous sortez ensemble au cinéma, vous vous baladez souvent à deux, vous vous chamaillez beaucoup mais vous êtes très complices au final., compléta Ryo.  

- Oui, c’est vrai… mais il est assez gaffeur quand même et, parfois, il est bizarre en ma présence., musa-t-elle, fronçant les sourcils.  

 

Amusé, le nettoyeur sourit à sa remarque. Soupçonnait-elle ne serait-ce qu’un petit peu ce que le jeune homme ressentait pour elle vraiment ? Il n’en était pas sûr du tout. Xiang Ying voyait Xin Hong comme un ami, rien de plus, ce qui n’était pas le cas du jeune homme.  

 

- Parfois, les garçons ont du mal à mettre des mots sur ce qu’ils ressentent., pipa Ryo.  

- Surtout quand la fille face à eux les impressionne., ajouta-t-il.  

- C’est vrai que je lui ai déjà mis quelques raclées… mais quand même, c’est un ancien combattant. Tu crois qu’il veut sa revanche ?, lui demanda-t-elle.  

- Xiang Ying, Xiang Ying, Xiang Ying mais que va-t-on faire de toi ?, soupira-t-il à nouveau, une main soutenant sa joue.  

- Bah, je vais continuer City Hunter alors ne t’inquiète pas., voulut-elle le rassurer.  

- Tu n’as pas à faire ça. Vis ta vie, ouvre les yeux et ton cœur. C’est tout ce que je te demande. Je veux que tu sois heureuse., lui souhaita-t-il.  

 

Il plongea dans son regard et vit ses yeux briller de larmes retenues, chose surprenante pour elle qui maîtrisait ses émotions aussi bien que lui.  

 

- Je… Je ne veux pas que tu partes, papa., murmura-t-elle.  

 

Son cœur battit à cette nouvelle et se serra ensuite à l’idée de ce qui pourrait arriver.  

 

- Alors délie-moi de cette promesse et je resterai., lui dit-il calmement.  

- Mais Kaori ?, lui retourna-t-elle.  

- Elle comprendrait. Elle n’est pas à l’aise avec notre décision., lui avoua-t-il.  

- Mais vos projets, les enfants, votre nouvelle vie…, bafouilla-t-elle.  

- Je permettrai à Kaori de partir d’ici pour qu’elle vive et je reviendrai. Pour tout le reste… je ne sais pas ce qu’il adviendra si tu n’es pas là. On s’aime mais ça peut ne pas être suffisant pour réussir à vivre sans toi.  

- Pourtant, tu avais l’air si heureux quand tu m’en as parlé… Je ne comprends pas que tu puisses vouloir tout abandonner à cause de moi. Je ne suis même pas de ton sang, papa., fit-elle valoir.  

- J’étais heureux quand tu m’as dit que tu venais avec nous. Avant, ça m’inquiétait., commença-t-il.  

- Tu es ma fille, Xiang Ying. Peu importe que nous ne partagions pas les mêmes gênes, il y a d’autres liens qui nous lient, des liens forts et intangibles. Tu n’as pas moins de valeur que les enfants que je pourrais engendrer., lui affirma-t-il.  

 

Elle le contempla un long moment avant d’acquiescer. Le repas étant servi, ils dînèrent dans le silence, méditant chacun ce qui s’était dit. Ryo se demandait s’il allait devoir annoncer à Kaori qu’elle partirait finalement toute seule, un moment qui serait particulièrement dur mais qui les soulagerait tous deux du poids de la culpabilité. Xiang Ying n’avait pas défait cette promesse mais peut-être avait-elle besoin d’un peu de temps pour se convaincre que c’était la meilleure chose à faire. Peut-être culpabilisait-elle de les séparer ou de se montrer faible en admettant qu’elle avait besoin de lui… Il ne savait pas et il n’avait aucune idée de ce qu’il devait lui dire pour l’aider ou la soulager.  

 

La jeune fille faisait face à tout un maelstrom d’émotions qu’elle ne savait pas comment gérer. Elle avait peur du départ de son père, de se retrouver seule de nouveau. Saeko l’avait très bien accueillie mais elles n’étaient pas toujours sur la même longueur d’ondes. S’entendraient-elles sur le long terme ? Lui permettrait-elle d’évoluer comme elle l’avait fait avec Ryo ? Elle culpabilisait aussi d’avoir flanché alors qu’elle avait été sûre d’elle en lui faisant faire cette promesse. Elle se sentait égoïste et insensible alors que non loin d’eux une jeune femme adorable mourait par sa faute. Elle aurait dû être plus forte, oublier la jeune fille et se comporter en tueuse.  

 

- Pardon, papa., murmura-t-elle, la voix triste.  

- Tu n’as pas à t’excuser. Xiang Ying., lui opposa-t-il d’une voix douce.  

- Tu ne sais peut-être pas ce que tu veux mais tu auras toujours jusqu’au dernier moment pour me le dire., lui promit-il.  

- Non, je ne peux pas. Tu as promis à maman. Elle veut que tu sois heureux, que tu aies une vie normale., objecta-t-elle, se reprenant.  

- Xiang Ying, quoiqu’il arrive, si tu veux que je reste, je resterai. Je ne m’absenterai que le temps d’aider Kaori., lui répéta-t-il.  

- Réfléchis-y calmement., lui conseilla-t-il.  

- D’accord., acquiesça-t-elle.  

- Tu ne m’as pas dit ce que tu es allée voir au cinéma dernièrement…, enchaîna-t-il, histoire d’alléger l’ambiance.  

 

La conversation continua sur des sujets moins sensibles pour eux deux. Ils égrenèrent quelques souvenirs cocasses avant que Xiang Ying ne parle de la petite Miki qu’elle avait beaucoup visitée ces derniers jours. Ils réussirent ainsi à finir le repas en riant et décidèrent de marcher un peu à deux avant de rentrer.  

 

- J’ai assez pris de ton temps, je crois papa., finit par dire Xiang Ying à regrets.  

- Il n’y a aucune limite, tu le sais bien., la contra-t-il.  

- Je sais mais tu devrais rentrer. Kaori n’est pas en bonne santé. On serait tous les deux rassurés si elle n’était pas seule, non ?, fit-elle, lui faisant face.  

- C’est vrai. Dors bien, Xiang Ying. On se voit demain après-midi., lui dit-il, l’attirant dans ses bras et l’étreignant fortement.  

- A demain, papa., le salua-t-elle.  

 

Il déposa un baiser sur son front avant de s’écarter d’elle. La jeune fille eut bien du mal à sortir du cocon qu’il venait de lui faire et, quand elle y arriva, elle s’éloigna en reculant lentement avant de se retourner et partir en courant, se sentant sur le point de flancher. Ryo la regarda partir, le cœur serré, et resta encore longtemps après qu’elle eut disparu par les portes de l’immeuble avant de prendre le chemin du retour.  

 

- Tout s’est bien passé ?, lui demanda Kaori lorsqu’il pénétra dans l’appartement.  

 

Il ne s’était pas attendu à la trouver là et n’avait pas masqué son air sombre. Il avait beaucoup cogité pendant la route, se demandant comment allait se finir cette histoire. Il avait été à peu près sûr de partir jusqu’à ce soir. Depuis l’aveu de sa fille, tout avait changé.  

 

- Viens., l’incita sa compagne, tendant la main.  

- Que s’est-il passé ?, l’interrogea-t-elle, soucieuse.  

- Rien., mentit-il, se refusant à l’inquiéter.  

 

Elle avait déjà assez à gérer avec sa santé et les points en suspens pour leur périple californien.  

 

- On a remué beaucoup de souvenirs. Ca laisse un goût amer., avoua-t-il, s’asseyant à ses côtés.  

 

Kaori s’approcha de lui et prit sa main, glissant son bras sous le sien.  

 

- Je comprends. Ca va être dur de tourner cette page-là même si on ne veut pas oublier Xiang Ying., comprit-elle.  

- Oui., murmura-t-il, laissant sa tête retomber contre le dossier du divan, se sentant épuisé.  

- Ryo…, fit-elle, se redressant à ses côtés.  

 

Il sut ce qu’elle allait lui dire sans même la regarder… et il ne voulait pas l’entendre. Si elle lui disait qu’il devait rester après que Xiang Ying l’ait évoqué aussi, il ne savait pas comment il réagirait même si sa fille ne le déliait finalement pas de sa promesse. Jamais une promesse ne lui avait semblé si impossible à tenir. Il ne voulait pas annoncer à Kaori qu’elle s’en irait peut-être seule parce qu’il doutait qu’elle le fasse et il ne voulait pas la voir mourir.  

 

- Il est l’heure d’aller se coucher, Kao., lui annonça-t-il, la prenant contre lui.  

 

Il l’embrassa langoureusement et la souleva comme un poids plume, l’emmenant jusqu’à la chambre.  

 

- On dirait une tentative pour me faire taire, Monsieur Saeba., lui fit-elle remarquer, malicieuse.  

- Du tout., mentit-il.  

- Juste une tentative d’attentat à la pudeur., rétorqua-t-il.  

- C’est notre dernière nuit ici. Je préfère la passer à t’aimer qu’à ressasser. On aura tout le vol pour se reposer., lui dit-il, la posant sur le lit avant de s’allonger sur elle.  

 

Il l’aima avec passion et tendresse, vivant cette nuit comme si c’était la dernière puisqu’il ne savait de quoi demain serait fait. Sentant son désespoir et l’urgence qu’il y mettait, Kaori déploya des trésors de tendresse et de gestes rassurants pour l’apaiser. Il comprit qu’elle imputait son état à la séparation avec Xiang Ying alors qu’il avait en tête leur séparation à eux et, plus elle l’entourait, plus il se sentait mal et s’ingéniait à l’aimer du mieux qu’il pouvait.  

 

Malgré la fatigue, ils s’aimèrent encore et encore jusqu’aux petites heures du matin où Kaori, épuisée s’endormit dans les bras de son amant qui la veilla un long moment, songeant à tous les rêves qu’ils avaient faits et qui peu à peu s’estompaient. L’incertitude le rongeait de plus en plus et, avec elle, la culpabilité, le sentiment de trahison qu’il ressentait.  

 

Finalement, tendu, il préféra se lever et, après une bonne douche et un café, il fit des cartons, finissant d’emballer tous les objets de l’appartement. Xiang Ying en ferait ce qu’elle voudrait après… ou il déballerait tout s’il rentrait. La matinée était bien entamée quand il eut fini et il retourna dans la chambre veiller Kaori toujours endormie.  

 

- Je suis désolé, Kaori., murmura-t-il, caressant son épaule.  

- C’est moi qui t’ai vendu tout cela et c’est peut-être moi qui vais te lâcher., ajouta-t-il.  

 

Il se tétanisa lorsqu’elle remua un peu, se demandant si elle l’avait entendu, mais elle vint se nicher contre lui et se calma, retombant dans un profond sommeil. Il resta là à l’observer pendant encore un long moment avant de décider de la réveiller, l’heure du départ approchant.  

 

L’heure qui suivit passa lentement, dans une atmosphère pesante malgré le silence qui entoura le couple. Aucun des deux ne parvint à avaler quoi que ce soit bien qu’ils aient préparé à manger et ils finirent juste de débarrasser avant de se tourner l’un vers l’autre.  

 

- Je… Je suis prête., murmura la jeune femme.  

 

Ryo jeta un dernier coup d’oeil dans le logement qui l’avait abrité et abrité de nombreux souvenirs une bonne partie de sa vie, des souvenirs heureux pour la plupart, d’autres douloureux mais jamais il n’avait envisagé le quitter… jusqu’à il y a peu.  

 

- On peut y aller., fit-il, prenant leurs deux sacs.  

 

Il ouvrit la porte pour Kaori et, prêt à fermer la porte, regarda une dernière fois. Il eut la vision éphémère de Kaori lui adressant un signe au revoir et se retint de rentrer pour aller l’étreindre. Elle n’était pas là, il le savait. Ce n’était que son esprit chamboulé qui lui jouait des tours.  

 

- Où as-tu mis la mini ?, lui demanda sa compagne.  

- Chez Umibozu. Il la gardera pour Xiang Ying., répondit-il, prenant la main de Kaori pour y trouver la force dont il avait besoin.  

 

En silence, ils gagnèrent la station de métro et prirent la direction de Narita. Tous deux contemplèrent la ville défiler à grande vitesse pendant tout le trajet et débarquèrent parmi les derniers à l’aéroport.  

 

- On y est., fit Kaori, attendant patiemment qu’il enclenche le mouvement.  

 

Elle savait ce que c’était de quitter son monde, sa famille. Elle était prête à déployer des trésors de patience pour lui laisser le temps de s’accoutumer. Elle était même prête à le voir lui faire faux bond au dernier moment et elle l’aurait accepté.  

 

- Les comptoirs d’enregistrement sont là-bas., lui indiqua Ryo avant de l’emmener.  

 

Il ne leur fallut pas plus de dix minutes pour obtenir leurs billets et quitter la file d’attente.  

 

- Il ne reste plus qu’à attendre l’embarquement. Tu veux un café ou quelque chose d’autre ?, lui proposa-t-il.  

- Si tu veux. Ca fera passer le temps., acquiesça-t-elle, sentant l’anxiété monter.  

 

Il lui semblait distant depuis quelques minutes comme s’il attendait quelque chose, un évènement.  

 

- Ryo ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Papa !, entendirent-ils.  

 

Ils se retournèrent et virent Xiang Ying arriver avec tout le reste de la bande. Il y avait même Miki et sa mère.  

 

- Vous êtes tous là ?, s’étonna le nettoyeur.  

- On devait s’assurer qu’on ne se faisait pas une fausse joie., plaisanta Umibozu.  

- On voulait vous dire au revoir., annonça Miki.  

- Et moi, je voulais vous remercier., leur expliqua sa maman, encore très pâle.  

 

Elle était entourée par Doc et Falcon.  

 

- De rien. Nous sommes ravis que tout ce soit bien fini pour vous et Miki., répondit Kaori, prenant ses deux mains dans les siennes.  

- Vous avez une petite fille adorable. Prenez soin l’une de l’autre., lui demanda-t-elle.  

- Ce sera fait et vous, faites attention à vous.  

- Kaori, c’est pour toi. Quelques médicaments qui devraient t’aider., lui indiqua Doc, lui tendant un sachet.  

- Merci pour votre aide, Doc., le remercia-t-elle.  

- Ne te laisse pas embobiner, Saeko., conseilla Ryo à son amie.  

- Tu sais à qui tu parles ? Ce n’est pas une gamine de seize ans qui va faire la loi., répliqua-t-elle, relevant le menton.  

 

Ryo sourit en jetant un regard à sa fille. Elle était entre de bonnes mains avec Saeko… si tant est qu’elle ne lui demandait pas de rester.  

 

- Tu vas nous manquer, Ryo. Faites attention à vous., lui souhaita-t-elle.  

- Tu vas me manquer aussi., lui assura-t-il, l’enlaçant brièvement.  

- L’Eléph’, évite d’éborgner les lampadaires de la ville en conduisant., le taquina Ryo.  

- Ils avaient beaucoup plus à craindre avec toi. Je vais même pouvoir faire fortune maintenant., rétorqua le géant, lui tendant la main.  

 

Ryo la prit et la serra. Un poignée de mains virile serait leurs adieux à eux. Ils n’avaient pas besoin de s’attarder sur tout ce qu’ils avaient vécu ensemble.  

 

- Xin Hong, j’ai été ravie de faire ta connaissance. Je suis contente que tu te sois fait à cette vie et que Xiang Ying ait un ami fidèle comme toi., lui affirma Kaori, prenant ses mains entre les siennes.  

- Merci Mademoiselle Kaori. Ca a été un plaisir aussi. Je veillerai sur elle. Je vous le promets., lui assura-t-il.  

- Ca, je n’en doute pas mais pas de trop près dans un premier temps. Laisse-lui le temps., lui conseilla Ryo, lui adressant un regard entre l’humour et la fierté toute paternelle.  

 

Si Xiang Ying réussissait à ouvrir son cœur, Xin Hong ferait un très bon gendre malgré son passé.  

 

- Xiang Ying, prends soin de toi surtout et n’oublie pas que tu as une place toute particulière dans mon cœur. Je veillerai sur ton père. Je te le promets., lui promit Kaori, enlaçant la jeune fille, les larmes aux yeux.  

- Au revoir, ma petite Miki., souffla la jeune femme, prenant la petite dans ses bras.  

- Tu es une petite fille formidable. Continue d’être aussi sage avec ta maman et veille sur Umi., lui demanda-t-elle.  

- Je te le promets. Fais bon voyage, Kaori. A bientôt., répondit la fillette dans toute sa candeur.  

 

La nettoyeuse l’embrassa et la reposa, essuyant ses larmes furtivement. Elle observa le groupe pour dire au revoir à ceux qu’elle n’avait pas encore vu alors que tous avaient bougé.  

 

- Doc, merci pour toutes ces années d’amitié. Merci surtout pour m’avoir sauvé la vie et permis de devenir quelqu’un de meilleur., le salua Ryo.  

- Ca a été un plaisir. J’espère que vous réussirez votre périple., lui souhaita le vieil homme.  

- Miki… Oh mais tu as déjà grandi, dis donc., la taquina-t-il, la prenant dans ses bras.  

- Oui. Je mange de la soupe tous les jours., l’informa-t-elle fièrement.  

- Tu as vu ma maman comme elle est jolie., fit-elle, adressant un sourire lumineux à sa mère.  

- Effectivement, elle est très belle et je suis content que vous puissiez rester ensemble dans un lieu qui sera meilleur pour vous deux., lui dit-il, l’embrassant avant de la reposer.  

- Faites attention à vous deux, Madame. Et ne vous inquiétez pas, le malabar là-bas, il aboie mais ne mords que rarement les très très méchants., plaisanta Ryo, tirant un sourire à la mère de la fillette.  

 

Il se redressa et se tourna vers la seule personne qu’il n’avait pas encore vue : Xiang Ying. S’étant mise à l’écart, il contourna le groupe et la rejoignit.  

 

- Saeko, j’aurais aimé apprendre à te connaître un peu plus. Ca a été un plaisir de faire ta rencontre., indiqua Kaori.  

- Je me rends compte qu’il y a beaucoup de choses sur lesquelles on n’influe pas mais je ne regrette pas de t’avoir fait confiance., lui répondit la commissaire.  

- Même si ça me prive de mon meilleur ami., ajouta-t-elle.  

- J’aurais aimé qu’il y ait une autre solution., culpabilisa Kaori, voyant père et fille ensemble.  

- Non, il a le droit à sa part de normalité. C’est bien qu’il ait choisi de te suivre., lui opposa Saeko.  

- J’espère…, soupira Kaori, se demandant ce qu’il se passait alors Ryo et Xiang Ying ne se parlaient pas mais se dévisageaient intensément.  

- Que tout ira bien, je veux dire., se corrigea-t-elle face au regard interrogateur de la commissaire.  

- Moi aussi., acquiesça cette dernière.  

 

Kaori se tourna alors vers la dernière personne, la première qu’elle avait rencontrée après Ryo, celle qui déjà dans son monde avait une place particulière : Umibozu.  

 

- Accroche-toi., lui dit-il, posant la main sur son épaule.  

- Vous trouverez toujours la meilleure solution., lui indiqua-t-il d’un ton posé.  

- Merci Umi., fit-elle, posant la tête sur son torse.  

- Prends soin de toi, Kaori., la salua-t-il d’un ton bienveillant.  

- Les passagers du vol ANA-617 à destination de Los Angeles sont priés de se rendre à la porte 15 pour l’embarquement., entendirent-ils.  

- C’est l’heure, papa., fit Xiang Ying, brisant le silence qui s’était instauré entre eux.  

- Tu n’as rien à me dire ?, l’interrogea-t-il, anxieux.  

- Fais bon voyage., lui souhaita-t-elle après avoir pris une profonde inspiration.  

- D’accord…, murmura-t-il, baissant la tête, abattu.  

- Fais attention à toi. Je t’aime, Xiang Ying., lui dit-il, l’enlaçant une dernière fois.  

- Toi aussi. Au revoir., bredouilla-t-elle, posant les mains dans son dos.  

 

Un deuxième appel les força à s’éloigner et Ryo rejoignit Kaori, posant la main dans son dos pour la pousser à le précéder, ce qu’elle fit. Cependant, plus ils avançaient, plus il ralentissait et la distance se créait entre eux jusqu’à ce qu’il s’arrête, le cœur déchiré. Il se retourna et regarda sa fille, se sentant incapable de faire un pas de plus.  

 

Ne le sentant plus derrière elle, Kaori s’arrêta quelques mètres plus loin et faillit pleurer en comprenant ce qu’il se passait. C’était douloureux de devoir le laisser partir mais c’était certainement mieux ainsi. Elle se débrouillerait seule et ça irait. Au pire, elle lui téléphonerait en lui faisant croire qu’elle avait mis tout son plan en place et, comme les oiseaux du roman, elle se cacherait pour mourir. Elle voulait juste pouvoir lui dire au revoir. Elle n’en demandait pas plus. Aussi faillit-elle hurler lorsqu’il s’éloigna sans même un regard pour elle mais elle se retint. Il ne devait pas souffrir plus. Néanmoins incapable de bouger, elle ne s’en alla pas non plus.  

 

- Que fais-tu, papa ?, s’étonna Xiang Ying en le voyant s’arrêter juste devant elle.  

- Tu as jusqu’au dernier moment pour me demander de rester, Xiang Ying., lui rappela-t-il, la gorge serrée.  

- Je… Je ne le ferai pas., lui dit-elle d’une voix incertaine.  

- Peu m’importe ton avis actuel, tu as encore le choix., insista-t-il.  

- Mais comme c’est peut-être la dernière fois qu’on se voit, je veux te donner ça., fit-il, décrochant la chaîne qu’il portait autour du cou et faisant glisser l’alliance.  

- C’était l’alliance de ta mère. Elle est à toi maintenant. Ainsi, tu auras toujours un souvenir de ce que nous ressentions l’un pour l’autre et, par extension, de ce que nous ressentons pour toi. Ne l’oublie jamais, Xiang Ying., lui demanda-t-il, la reprenant dans ses bras.  

- Je te le promets, papa., murmura-t-elle.  

 

Le cœur lourd, Kaori se retourna et se mit dans la file d’attente pour passer la douane. Les larmes lui brouillaient la vue mais elle refusait de les laisser couler. Il était père et ça prévalait sur leur relation. C’était le mieux pour Xiang Ying et, elle, elle s’en remettrait.  

 

- Ryo, Kaori est partie., lui indiqua Saeko.  

- Vas-y, papa. Va la rejoindre. Je t’aime., l’incita Xiang Ying.  

 

Il lui lança un dernier regard, touché par son aveu, avant de partir en courant à la fois pour éviter de changer d’avis et aussi abréger les souffrances de Kaori qui devait se poser bien des questions.  

 

- Eh ! Vous n’avez pas à dépasser tout le monde, malotru !, gronda une dame derrière Kaori.  

- Pardon, Madame. Je rejoins ma fiancée., s’excusa Ryo.  

 

Surprise, la rouquine se retourna et regarda l’homme devant elle, le regard encore plus sombre et intense qu’à l’accoutumée.  

 

- J’ai compris, Ryo. Ne t’en fais pas. C’est mieux ainsi., lui dit-elle, tentant de se montrer détachée.  

- Je pars avec toi, Kaori., lui affirma-t-il.  

- Tu… Tu ne restes pas ?, s’étonna-t-elle.  

- Non, je viens avec toi., répéta-t-il.  

- Tu ne devrais pas… Elle compte plus que moi., balbutia-t-elle, éreintée par toutes ces émotions.  

- Je ne suis même pas fâchée., ajouta-t-elle.  

- J’y compte bien puisque je viens avec toi. Et tu ferais bien d’avancer sinon on va rater l’embarquement., lui fit-il savoir, la poussant à se retourner et avancer.  

 

Tous deux masquèrent leur anxiété en présentant leurs papiers, faux pour l’un et ceux d’une morte pour l’autre, et soufflèrent de soulagement en obtenant l’autorisation de passer.  

 

- A nous, les USA., s’exclama Ryo, masquant sa tristesse.  

 

Il devait regarder de l’avant pour le moment. Il tournerait la page lorsque le palingénésium s’illuminerait pour les emporter vers un autre monde. Entre temps, beaucoup de choses pouvaient encore arriver. 

 


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