Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 54 capitoli

Pubblicato: 27-08-21

Ultimo aggiornamento: 15-11-21

 

Commenti: 5 reviews

» Scrivere una review

 

RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17 Ils étaient de nouveau seuls, chacun de leur côté, gérant chacun à leur façon. Une seconde chance leur est offerte. A quoi est-on prêts pour toucher à nouveau le paradis dans une vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Vivre ou se laisser mourir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Can I have my fanfiction proof-read?

 

Yes. You just have to choose one of the beta readers of HFC and contact that person by email. Don't forget to indicate the name of your beta reader when posting your story on HFC. Thanks.

 

 

   Fanfiction :: Vivre ou se laisser mourir

 

Capitolo 33 :: Chapitre 33

Pubblicato: 11-10-21 - Ultimo aggiornamento: 11-10-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54


 

Chapitre 33  

 

- Eh bien… On dirait que ça fait une éternité qu’on ne s’est pas vus., lui fit-elle remarquer.  

- Tu n’as pas idée…, murmura-t-il, peinant à croire que c’était la réalité.  

 

Il la regarda longuement comme s’il la voyait pour la première fois. Levant la main avec hésitation, il caressa son visage, craignant de se réveiller d’un rêve.  

 

- Pourtant, c’était juste hier soir., lui fit remarquer Kaori, malicieuse.  

- Ca fait déjà trop longtemps., lui affirma-t-il.  

- Moi, ça faisait longtemps que je ne t’avais pas vu debout si tôt., pipa-t-elle, rieuse.  

- Tu dois partir ?, l’interrogea-t-il d’une voix rauque.  

 

Elle était réelle, elle était là contre lui et il avait besoin de la retrouver pleinement.  

 

- J’allais partir à la gare mais je peux décaler de quelques minutes., lui apprit-elle, le regard chaud.  

- Compte plutôt quelques heures. J’ai des projets pour nous toute la journée et la soirée., l’informa-t-il, n’oubliant pas ce qu’ils devaient faire le soir.  

- A ce point-là ? Tu ne présumes pas un peu de tes forces ?, le taquina-t-elle.  

- Avec toi, jamais… mais si ça peut te rassurer, ça implique aussi de parler., lui dit-il, approchant de nouveau de ses lèvres.  

- Mais ce sera pour plus tard., murmura-t-il avant de l’embrasser.  

 

Elle n’objecta pas et répondit à son baiser, nouant les bras autour de son cou. Il la souleva comme une plume et l’emmena dans sa chambre. Ils ne cessèrent de s’embrasser pendant un long moment, ne se séparant que brièvement pour respirer et explorer les joues et la gorge de l’autre avant de se retrouver.  

 

- Kaori… J’espérais que tu serais encore au lit. J’aurais dû faire plus vite.  

 

Toujours assise, pleurant la tête enfouie dans ses mains, Kaori se figea. Rêvait-elle ou avait-elle bien entendu… Comme si la scène se passait au ralenti, elle releva le visage et eut l’impression de défaillir.  

 

- Ryo… C’est toi ? C’est vraiment toi ?, murmura-t-elle, la voix étranglée.  

- Tu vas bien ? Bien sûr que c’est moi. Qui veux-tu que ce soit ?, se moqua-t-il.  

- Même si j’ai été chercher des croissants sans raison particulière à la boulangerie française qui vient d’ouvrir et sur laquelle tu bavais, c’est bien moi., ajouta-t-il, venant s’asseoir à ses côtés.  

- Par contre, tu m’expliques ce que tu fais dans cette tenue ? Tu vas cambrioler une autre villa de yakuzas ?, la taquina-t-il.  

 

Malgré son air jovial, il commençait à être gêné par son attitude. Il était toujours aussi mal à l’aise face à ses larmes et son silence appuyé par le fait qu’elle le fixait comme si elle avait vu un fantôme. Soudain, elle lui bondit dessus et il eut à peine le temps de la réceptionner avant de tomber par terre.  

 

- Je t’aime, Ryo. Je t’aime plus que tout., lui asséna-t-elle.  

- C’est… C’est bien, Kaori., lui répondit-il, mal à l’aise.  

 

Elle s’immobilisa et il se dit qu’il allait en prendre pour son grade pour sa réponse inadéquate. Un « je t’aime » aurait sans doute été plus approprié mais ça ne voulait toujours pas sortir. Pourtant, cela ferait un mois le lendemain qu’ils étaient enfin devenus un couple et il faisait tout pour avoir le courage de le lui dire à ce moment-là. Là encore, elle le désarçonna en se mettant à rire et elle rit un long moment avant de relever le visage vers lui, lui offrant un sourire éblouissant et un regard débordant d’amour. Ca le surprenait toujours autant mais il ne s’en lassait pas.  

 

- Tu n’as pas changé…, murmura-t-elle, caressant son visage.  

- Depuis cette nuit, je n’ai pas été frappé par une fée des bonnes manières amoureuses., répliqua-t-il sur le ton de l’humour.  

- Tu n’as pas à l’être. Sache juste que tu peux te sentir libre de me parler de tout ce que tu veux. Je ne te jugerai jamais., lui dit-elle, glissant les doigts dans ses cheveux.  

- Je sais. Je sais bien, Kaori, mais ce n’est pas de ta faute si je ne m’épanche pas beaucoup. C’est juste ma façon d’être., lui répondit-il.  

- Je le sais aussi., lui accorda-t-elle.  

- Je n’arrive pas à croire que tu es là., murmura-t-elle.  

- J’ai juste été chercher des croissants, je ne reviens pas de l’enfer., se moqua-t-il.  

 

Il ne comprit pas pourquoi elle se mit soudain à pleurer mais l’enlaça et attira sa tête contre lui, caressant ses cheveux. Il ne savait pas quoi dire mais il savait qu’il pouvait l’apaiser ainsi et il ne s’en priverait pas.  

 

- Qu’est-ce qu’il se passe, Kaori ?, l’interrogea-t-il, un moment plus tard.  

- Je… Je t’expliquerai tout, je te promets, mais donne-moi un peu de temps., lui demanda-t-elle, essayant de se calmer.  

- D’accord., fit-il, la serrant juste dans ses bras.  

 

Elle ferma les yeux et se concentra sur les sensations qu’elle retrouvait. La chaleur qui émanait de son corps la réchauffait, son odeur qui l’entourait était comme dans ses souvenirs, ses bras se plaçaient autour d’elle comme elle aimait. Sa respiration chatouillait légèrement son cuir chevelu alors qu’il avait niché son nez dans ses cheveux et surtout, elle retrouvait les battements de son cœur et le sien se calquait dessus, battant plus régulièrement. Elle sentait la mort s’éloigner et s’apaisait.  

 

Lorsqu’elle releva les yeux pour le regarder, elle fut happée par son regard sombre et chaud. Pour beaucoup, son regard était illisible mais elle avait appris à en capter les nuances et, dans ce regard-là, elle se sentait juste aimée, inconditionnellement aimée. Elle laissa glisser sa main le long de son torse et remonta jusqu’à sa nuque, s’y accrochant pour se relever quelque peu. Elle trouva ses lèvres et vint y puiser cet oxygène qu’ils partageaient de nouveau à deux. Ils avaient réussi, parvint-elle enfin à se dire. Si elle était là avec Ryo, Ryo devait être avec sa Kaori et c’était ainsi que les choses devaient être. Rassurée, elle se laissa aller au moment et embrasa leur échange, les faisant gémir tous deux.  

 

- Fais-moi l’amour., lui demanda-t-elle quand ils se séparèrent.  

 

Il lui lança un regard surpris puis lui sourit comme le chat qui venait d’attraper le canari, un sourire gourmand, satisfait.  

 

- C’est la première fois que tu me le demandes., lui fit-il remarquer.  

- Ce n’est pas la première fois que j’en ai envie mais je n’osais pas., lui répondit-elle, embrassant son cou à la limite du tee-shirt.  

 

Il l’attrapa et la hissa sur le canapé avant de s’allonger à ses côtés.  

 

- J’aime quand tu oses. Si je dois me sentir libre de te parler, tu dois te sentir libre de prendre les commandes dans notre couple quand tu en as envie., lui dit-il.  

- Je m’en rappellerai., lui promit-elle avant de l’attirer à elle.  

 

Dans leur chambre, l’autre couple était enlacé dans le lit, ne cessant de s’embrasser et de se caresser.  

 

- Il serait peut-être temps de passer à la vitesse supérieure, non ?, suggéra Kaori.  

- J’ai tout mon temps… ou presque mais tes demandes sont des ordres., répondit-il, passant les mains sous son haut et le lui retirant.  

- Tu es toujours aussi belle., souffla-t-il, l’admirant.  

- Qu’est-ce que tu as ce matin ? On dirait vraiment que tu ne m’as pas vue depuis longtemps. Je sais que tu es sorti cette nuit mais quand même…, plaisanta-t-elle avant de froncer les sourcils.  

- Tu n’as pas…, commença-t-elle d’une voix blanche, incapable de continuer.  

- Pas quoi ?, lui demanda-t-il.  

- Couché avec une autre femme cette nuit., finit-elle.  

- Non, bien sûr que non., lui assura-t-il.  

 

Il l’observa un moment et posa le front sur son épaule.  

 

- Il faut qu’on parle, Kaori., soupira-t-il, se redressant et lui tendant son haut.  

- Quoi ? Maintenant ? Mais…, bredouilla-t-elle, inquiète.  

- C’est pour cette histoire de photo demain soir ? Tu ne veux plus le faire, c’est cela ? Tu ne veux quand même pas qu’on se sépare pour cela parce que ça n’en vaut vraiment pas la peine. Je préfère y renoncer plutôt que te perdre., lui assura-t-elle.  

- Chut… tout va bien. Je compte bien la faire cette photo et sans faire d’histoire en plus., lui promit-il, caressant son visage.  

- C’est vrai ? Alors pourquoi as-tu l’air si sérieux ? Qu’est-ce qui te préoccupe au point d’interrompre une séance mokkori ?, le taquina-t-elle.  

- Je vais tout t’expliquer mais il faudra que tu aies l’esprit ouvert, très ouvert., la prévint-il.  

- D’accord, je t’écoute., lui accorda-t-elle, se lovant contre lui.  

- Kaori… Que se passe-t-il ?, s’étonna Ryo lorsqu’il la sentit s’immobiliser contre lui.  

 

Malgré l’envie qu’elle avait de ne faire qu’un avec lui, elle ne pouvait s’empêcher de culpabiliser à l’idée qu’elle avait couché avec un autre sans qu’il le sache. Cela la hantait au point de ne plus être totalement dans l’ambiance du moment, ce qu’avait ressenti le nettoyeur.  

 

- J’ai… J’ai quelque chose à te dire., lui apprit-elle, hésitante.  

- On peut en parler plus tard, non ?, suggéra-t-il, titillant un point derrière son oreille.  

- Je… non. On a toujours été honnêtes l’un envers l’autre et je ne veux pas reprendre notre relation sur un mensonge., lui avoua-t-elle.  

 

Il s’arrêta et se redressa, la contemplant les sourcils froncés.  

 

- Pour qu’elle reprenne, il faudrait qu’elle ait cessé, non ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui.  

- Mais quand a-t-elle cessé ?, lui demanda-t-il.  

- Tu crois aux choses incroyables ?, lui retourna-t-elle.  

- Sachant qu’un fantôme a déjà pris possession de ton corps devant mes yeux, je suppose., plaisanta-t-il.  

- Tu es mort demain soir., lui apprit-elle.  

- Demain soir, si je laisse les choses suivre leur cours, tu mourras écrasée par un camion en voulant sauver une petite fille. Ton cœur qui devait être greffé sera volé et transplanté à une jeune fille qui va se suicider ce soir et elle deviendra notre fille., expliqua Ryo à sa Kaori.  

 

Les deux conjoints observèrent leurs moitiés, pour l’une les yeux écarquillés, pour l’autre complètement impassible, mais tous deux gardant le silence.  

 

- Dis quelque chose…, leur demandèrent les deux survivants.  

- C’est une plaisanterie ?, répondirent les deux conjoints décédés.  

 

Kaori observa son Ryo et son regard afficha l’enfer qu’elle avait vécu pendant deux ans.  

 

- Non, je ne plaisanterais jamais sur un sujet pareil. Tu vas être provoqué en duel mais ils ne seront pas loyaux. Ils seront trois. Tu vas en tuer deux mais le troisième…, fit-elle, incapable de finir.  

- J’ai vécu deux ans après ta mort à chercher à te rejoindre. C’était l’enfer et, un jour, on m’a confié une nouvelle mission, celle de rapporter un artefact volé. Je l’ai activé par mégarde et je t’ai rejoint… enfin, c’est ce que je pensais., expliqua la rouquine, anxieuse face à l’air fermé de son conjoint.  

- J’aurais préféré., répondit Ryo à sa Kaori.  

- J’aurais voulu ne jamais te tenir dans mes bras alors que tu mourrais. J’aurais voulu pouvoir te sauver mais je n’ai rien pu faire et, un jour, un an plus tard, tu es revenue ou plutôt la jeune fille qui portait ton cœur… et tes souvenirs., lui expliqua-t-il.  

- Mais comment… Comment je peux être là si je suis morte ?, fit-elle, ne comprenant pas.  

- Parce qu’un an plus tard, ton sosie est apparu dans notre séjour par le biais d’un artefact antique., ajouta-t-il.  

- J’ai retrouvé ton double dans une dimension parallèle et, ensemble, nous avons retrouvé le même artefact et nous sommes revenus deux ans en arrière à aujourd’hui parce que lui avait perdu sa Kaori., continua Kaori.  

 

Le silence s’établit entre les deux couples un moment, laissant le temps à l’autre de digérer ces informations incroyables. Les idées et sentiments contradictoires virevoltaient dans leurs cerveaux, oscillant entre l’envie d’éclater de rire face à l’absurdité de cette histoire et celle d’effacer la douleur qui irradiait d’eux.  

 

- Donc si je résume, je meurs, mon cœur sert à sauver une jeune fille qui devient ta fille et tu rencontres cette femme qui me ressemble…, commença Kaori.  

- Non, elle ne te ressemble pas, elle est toi… enfin physiquement., la corrigea Ryo.  

- Donc cette femme est moi et a perdu son conjoint qui est toi dans sa dimension et vous travaillez ensemble pour récupérer cet artefact et revenir en arrière ?, résuma sa compagne.  

- C’est une histoire de fous, Kaori. Tu m’apprends que je vais mourir demain, qu’en gros, tu as cherché à te faire suicider pendant deux ans avant de disparaître d’ici et de réapparaître dans une autre dimension où tu rencontres mon double qui a perdu sa femme le même jour que moi. Les jours passent, vous retrouvez l’artefact et retournez deux ans en arrière. C’est tellement gros que je ne peux qu’y croire mais quand même…, souffla le nettoyeur, laissant enfin apparaître sa stupeur.  

- Oui., répondit Ryo à sa compagne.  

- Je sais. Je t’avais dit que c’était incroyable., acquiesça Kaori.  

 

Tous deux regardèrent leurs conjoints sachant qu’ils avaient autre chose à leur avouer.  

 

- Ce n’est pas tout. Nous sommes tombés amoureux l’un de l’autre et… ce n’est pas resté platonique., admirent-ils.  

- Le plan initial n’était pas de revenir mais de partir dans une dimension où nous pourrions vivre à deux., ajoutèrent-ils.  

 

Ryo se leva du canapé et commença à faire des allers et retours dans le salon, ne sachant qu’en penser.  

 

- Alors comment se fait-il que tu sois là ?, lui demanda-t-il, reprenant cet air impassible.  

- Parce qu’au dernier moment, j’ai refusé que nous partions à deux parce qu’il devait abandonner sa fille et qu’il ne l’aurait pas supporté., répondit-elle, serrant les mains entre ses jambes.  

- Pourquoi ne venait-elle pas avec vous ? Elle était contre votre relation ?  

- Non. Nous ne pouvions pas vivre toutes les deux dans la même dimension parce qu’elle portait le cœur de la Kaori de là-bas. Si elle était venue avec nous, je serais certainement morte et peut-être elle aussi. Je devais partir et il m’a suivie., expliqua-t-elle.  

- Je suis étonné que tu sois tombée amoureuse d’un homme prêt à abandonner sa fille., siffla-t-il.  

- Il n’était pas prêt mais elle lui avait fait promettre de faire sa vie et d’être heureux. Elle connaissait ses principes., défendit-elle Ryo.  

- Elle voulait qu’il revive, pas qu’il s’enferme dans son deuil., murmura-t-elle.  

- Je n’ai pas pu aller jusqu’au bout et c’est au dernier moment qu’on a pensé à cette solution., expliqua-t-elle.  

 

Elle leva les yeux vers Ryo et attendit sa réponse.  

 

- Tu avais décidé de refaire ta vie ?, répéta Kaori, surprise.  

- Oui. Parce qu’on avait eu quelques discussions où tu me poussais à ouvrir mon cœur, à laisser cette histoire évoluer. Cette idée de vie normale, ce n’était qu’une lubie au départ mais tu y as adhéré même lorsque Xiang Ying…, commença-t-il.  

- Xiang Ying ?, répéta-t-elle, confuse.  

- Notre fille, celle qui a reçu ton cœur., explicita-t-il.  

- Tu m’as poussé à partir même lorsqu’on a su que Xiang Ying ne pourrait pas venir avec nous parce qu’elle portait ton cœur et que ça tuait Kaori., finit-il.  

- J’ai hésité, Kaori. Ca a été dur de faire les adieux à notre vie, nos amis, de prendre l’avion et d’aller jusqu’au bout. Je n’étais même pas sûr de réussir à le faire quand on était devant la vitrine. J’agissais parce qu’il fallait la sauver, ce n’était plus qu’une question d’heures., avoua-t-il.  

- Que s’est-il passé ?, l’interrogea-t-elle.  

- Elle a refusé de partir avec moi. On se disait au revoir, j’ai dit un truc du genre « je voudrais pouvoir revenir en arrière » lorsqu’elle a eu cette idée de revenir à aujourd’hui., répondit-il.  

 

Nerveux, il se leva et se mit à aller et venir dans la chambre, se demandant comment elle allait réagir. La culpabilité revenait en force et il ne savait comment gérer. S’il avait su qu’il se retrouverait face à elle, il n’aurait jamais laissé les choses prendre une telle ampleur avec Kaori. Si elle avait retrouvé son Ryo, elle devait certainement également regretter ce qui s’était passé. Il ferma les yeux en songeant qu’il ne regrettait rien et peut-être que c’était pire encore. Elle lui avait apporté des choses, la principale étant la femme qui se trouvait maintenant à ses côtés.  

 

- Tu l’aimes ?  

 

Ryo observa Kaori comme Kaori observa Ryo, chacun dans leur dimension. Les regards étaient insondables pour les deux qui posaient la question et anxieux pour ceux qui devaient y répondre.  

 

- Oui., avouèrent-ils.  

 

Kaori se leva et approcha de Ryo, lui faisant face. Elle n’osait pas le toucher de peur de se faire rejeter.  

 

- Je ne veux pas te mentir. Oui, je l’aime mais je te dirais comme à lui que tu es l’homme de ma vie et je savais que sa Kaori restait la femme de sa vie. Nous n’étions pas des ersatz, juste là pour compenser vos absences mais on connaissait la place que vous aviez dans nos vies. On avait juste trouvé le moyen de vivre à nouveau au lieu de simplement survivre. Tu… tu m’en veux ?, lui demanda-t-elle, posant enfin la main sur son avant-bras, cherchant un lien entre eux.  

- Oui sinon je n’aurais jamais envisagé de partir avec elle. Elle avait compris notre lien particulier et l’acceptait. Elle voulait former une famille avec Xiang Ying et moi même en sachant que tu apparaissais encore et, moi, j’ai appris à vivre avec le fantôme de son conjoint. Tu lui as fait promettre de partir avec moi lorsqu’on a su que Xiang Ying ne pourrait pas nous suivre. Ca ne veut pas dire que c’était facile pour autant de partir., admit-il.  

- Ne doute pas que je t’aime, Kaori. Tu es la femme de ma vie et je suis tellement heureux de t’avoir retrouvée mais elle m’a aussi appris des choses et je ne veux pas l’oublier., lui avoua-t-il.  

 

Il sentit deux bras l’enlacer et se permit de l’entourer à son tour, se sentant soulagé par ce rapprochement qui éloignait le mur invisible qu’il avait imaginé voir se construire entre eux.  

 

- Je vais devoir supporter l’idée d’une femme supplémentaire dans ta vie, Ryo., plaisanta-t-elle avec douceur.  

- Tu pourras l’accepter ? Tu pourras me pardonner ?, lui demanda-t-il, anxieux.  

- Te pardonner ? J’étais… Je serai… enfin bref, nous n’étions plus liés. Je suis heureuse que tu aies envisagé de refaire ta vie, que tu aies ouvert ton cœur à nouveau. Je détesterais partir en sachant que tu resterais accroché à mon seul souvenir., lui répondit-elle, le soulageant.  

- Ca ne change donc rien entre nous ?, l’interrogea-t-il, caressant son visage.  

- Rien… sauf que je suppose que tu ne voudras pas aller faire cette photo., fit-elle.  

- Du tout, on va la faire cette photo et j’ai un autre ajustement à te soumettre : je voudrais qu’on dorme ensemble toutes les nuits. Je ne veux plus être séparé de toi., lui demanda-t-il.  

- Je pense que je peux accepter et ce sera certainement plus pratique… pour accueillir Xiang Ying., répliqua-t-elle avec un éclat particulier dans le regard.  

 

Il l’observa, surpris qu’elle ait anticipé sa demande à suivre. Il n’avait pas envisagé qu’elle y accéderait aussi facilement.  

 

- Tu veux vraiment ?, l’interrogea-t-il.  

- Tu l’as dit, Ryo. C’est notre fille. Il faut qu’on la sauve. En plus, je n’aurai plus de cœur à lui donner demain soir puisqu’il t’appartient., lui fit-elle savoir.  

- Je t’aime, Kaori. Je t’aime tellement., souffla-t-il, la soulevant dans ses bras et la faisant tournoyer.  

 

Ils finirent par tomber sur le lit et se mirent à rire avant de se calmer et plonger dans le regard de l’autre.  

 

- Moi aussi, je t’aime Ryo., lui répondit-elle.  

- Il faudra qu’on songe à trouver un logement plus grand., lui confia-t-il.  

- Pour trois, il est suffisamment grand, non ?  

- Peut-être mais pas pour quatre. Ca te dérange de devenir maman d’une adolescente et d’avoir un bébé dans la foulée ?, lui demanda-t-il, un sourire heureux aux lèvres.  

- Tu ne…, souffla-t-elle, ébahie.  

- Dis-moi juste oui si tu en as envie., la coupa-t-il, un doigt sur ses lèvres.  

- Oui., murmura-t-elle avant de sentir ses lèvres sur les siennes.  

 

Ils s’embrassèrent longuement avant de reprendre là où ils s’étaient arrêtés pour commencer cette discussion.  

 

- Ryo… parle-moi, s’il te plaît., l’implora Kaori face à son air fermé.  

 

Il regarda sa main posée sur son avant-bras avant de remonter et de plonger un regard sombre dans le sien.  

 

- Tout ça, c’est un peu trop pour moi. Tu aurais peut-être mieux fait de ne pas m’en parler., lui fit-il savoir, s’écartant.  

- Tu aurais préféré que je te mente ?, fit-elle, blessée.  

- Ce n’est pas la manière dont j’envisage les choses entre nous, Ryo. Tu es peut-être capable de taire les choses, de les mettre sous un tapis et les oublier mais pas moi. Moi, j’ai besoin que les choses soient claires et dites entre nous, au moins pour l’essentiel. Les non-dits et les silences ne peuvent pas être nos seuls moyens de communication, faire l’amour notre seul moyen d’expression. Il y a plus entre nous., s’insurgea-t-elle.  

- Je suis comme je suis, Kaori. Si ça ne te va pas, retourne le voir., lui conseilla-t-il, remettant ses chaussures.  

- Mais ce n’est pas lui que je veux ! C’est toi !, hurla-t-elle.  

 

Le voyant partir, elle se précipita devant lui et bloqua la porte, l’empêchant de sortir.  

 

- Laisse-moi passer., lui demanda-t-il, les dents serrées.  

- Pas avant que tu m’aies dit une chose., fit-elle, le cœur serré.  

- Que veux-tu savoir ?, lui retourna-t-il, agacé.  

- Est-ce que tu doutes que je t’aime réellement ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Il la contempla, observa la lueur d’amour féroce dans ses yeux et soupira.  

 

- Non… Mais tout ça, c’est un peu trop pour moi. J’ai besoin de réfléchir., lui dit-il.  

 

Elle plongea à son tour dans son regard, y lut toutes ces incertitudes et les tourments qui l’assaillaient et, bien qu’elle avait besoin de lui, elle le laissa accéder à la porte pour sortir, se retrouvant seule dans l’appartement, seule comme elle avait espéré ne plus l’être.  

 

- J’aurais peut-être dû être plus forte…, murmura-t-elle, se traînant vers le canapé.  

 

Elle s’y laissa choir et se recroquevilla, luttant contre le froid qui l’engourdissait et la douleur qui serrait son cœur.  

 

- Si ça doit se finir ainsi, laissez-moi au moins m’en aller sans souffrir plus. J’ai eu mon compte. J’étais revenue pour le sauver, pas pour le perdre d’une autre manière., soupira-t-elle, les larmes roulant de ses yeux. 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de