Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 54 capitoli

Pubblicato: 27-08-21

Ultimo aggiornamento: 15-11-21

 

Commenti: 5 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17 Ils étaient de nouveau seuls, chacun de leur côté, gérant chacun à leur façon. Une seconde chance leur est offerte. A quoi est-on prêts pour toucher à nouveau le paradis dans une vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Vivre ou se laisser mourir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Vivre ou se laisser mourir

 

Capitolo 6 :: Chapitre 6

Pubblicato: 03-09-21 - Ultimo aggiornamento: 03-09-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54


 

Chapitre 6  

 

- Je peux tout faire sauf ressusciter les morts et accorder la vie éternelle… Tu retrouveras celui que tu as aimé… Qu’il en soit fait ainsi., entendit-elle.  

 

Kaori ne savait pas où elle était. Elle avait l’impression de flotter dans un nuage mauve qui l’empêchait de voir qui lui parlait. La voix féminine était néanmoins douce et rassurante et elle ne ressentait aucune peur, juste une certaine langueur, une envie de dormir profondément en se sachant en sécurité. Elle acquiesça et ferma les yeux, s’endormant. Elle les rouvrit d’un coup et se redressa, regardant autour d’elle, mettant quelques secondes à se souvenir de l’endroit où elle était. Un long frisson la traversa lorsqu’elle sentit un doigt caresser son dos nu et se tourna vers l’homme allongé à côté d’elle qui la fixait d’un regard alerte bien qu’il ait été tiré de son sommeil brusquement.  

 

- Cauchemar ?, lui demanda-t-il simplement.  

- Non… Pas vraiment. Je crois que j’ai eu une réminiscence de ce qu’il s’est passé après m’être évanouie., murmura-t-elle.  

- Viens là et explique-moi. J’ai froid., plaida-t-il.  

 

Le drap étant descendu jusqu’à son bassin, elle ne put s’empêcher de contempler son abdomen musclé puis son torse puissant. Malgré cette force virile, il avait su se montrer doux avec elle tout comme Ryo. Elle fit taire la culpabilité qui montait. Elle ne trompait personne. Ryo et Kaori n’étaient plus. Il ne restait qu’eux deux et ils avaient le droit de profiter de ces instants.  

 

- Kaori…, l’appela-t-il, la voyant perdue dans ses pensées.  

 

Elle acquiesça et se rallongea, se laissant enlacer et attirer contre lui. Il glissa la main dans ses cheveux et les caressa doucement, lui laissant le temps de remettre de l’ordre dans ses idées. Il avait été heureux de la voir le rejoindre quelques heures plus tôt mais il savait aussi que les choses semblaient beaucoup plus compliquées à gérer pour elle que pour lui. Elle était à fleur de peau et il n’aurait pas été étonné de la voir bondir hors du lit si, soudain, quelque chose la troublait plus que de mesure. Sa Kaori avait un caractère bien trempé mais, à part au moment de la mort d’Hide, elle n’avait jamais été confrontée à des évènements aussi perturbateurs.  

 

- Tu as envie d’en parler ou tu préfères attendre demain matin ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle leva les yeux vers lui, surprise. Ils avaient beaucoup parlé pendant la journée mais son Ryo n’avait pas l’habitude de discuter la nuit lorsqu’ils se réveillaient par hasard. Il préférait la distraire de ses soucis autrement. Peut-être qu’ils en seraient arrivés là avec le temps mais, au bout d’un mois, ils n’avaient pas encore acquis cette intimité.  

 

- Tu ne préfères pas dormir ?  

- Si tu as besoin d’en parler, je préfère t’écouter., répondit-il, caressant sa joue.  

 

Elle lui expliqua ce qu’elle avait vu et entendu, ce qui ne lui prit que peu de temps mais les plongea un moment dans un silence contemplatif.  

 

- Ton gars du musée ne mentait pas alors. Son pouvoir semble vraiment énorme à ton palinmachin., finit-il par dire.  

- Il semblerait en effet. Et ce n’est pas un palinmachin mais un palingénésium., le corrigea-t-elle, amusée.  

- Répète un peu…, lui demanda-t-il.  

- Palingénésium., s’exécuta-t-elle docilement.  

- C’est bien ce que je me disais., murmura-t-il.  

- Quoi ? Ca te rappelle quelque chose pour en finir ?, l’interrogea-t-elle.  

- Non… Ca sonne juste beaucoup plus sexy entre tes lèvres., susurra-t-il avant de la faire basculer sur le dos.  

- Si je te dis que j’ai besoin de dépenser un peu d’énergie avant de me rendormir, tu me crois ?, l’interrogea-t-il, les lèvres à quelques millimètres des siennes.  

 

Elle sentit son désir contre sa cuisse, son corps pressé contre le sien, chaud, puissant et elle sentit la chaleur naître au creux de ses reins.  

 

- Il paraît qu’il vaut mieux éviter toute sorte d’excitation pour un bon sommeil., répondit-elle, un léger sourire dans la voix.  

- Celui qui a dit ça n’avait pas une mokkorinette dans son lit. Je le plaindrais presque., répliqua-t-il, posant les lèvres sur les siennes, l’empêchant de lui demander ce qu’était une mokkorinette.  

 

Le baiser s’approfondit et fut le prélude à un échange beaucoup plus sensuel qui se conclut dans un cri d’extase avant de laisser place au silence d’un sommeil profond.  

 

Quand il se réveilla le lendemain matin, Ryo était seul dans le lit. Il savait qu’elle était juste de l’autre côté, préparant le petit-déjeuner s’il en jugeait l’odeur de café qui flottait dans l’air, mais, malgré tout, il ne savait dire s’il en était contrarié ou non. C’était normal après tout d’avoir des moments seul dans une relation. Il en avait eus avec sa Kaori et, si elle lui manquait, ils n’avaient jamais été un réel problème. Avec elle, c’était différent. Lorsqu’elle n’était pas là, il se posait inévitablement tout un tas de questions qui donnaient un petit goût amer à ce qu’ils vivaient. Il ressentait des sentiments contradictoires vis-à-vis de celle qui reviendrait d’une certaine façon d’ici quelques jours et à qui il devrait avouer qu’il avait laissé quelqu’un d’autre entrer dans sa vie, qu’il lui faisait l’amour en pensant que chaque jour serait le dernier et qu’il appréhendait son départ sans savoir ce qui lui ferait le plus mal : de la voir partir ou d’avoir le sentiment de la perdre à nouveau ?  

 

Frustré, il se leva et alla se doucher rapidement avant de s’habiller et rejoindre Kaori. Il la trouva debout devant la fenêtre, une tasse de café à la main. Son regard était perdu dans le vide, un peu trop brillant à son goût, et il sut que ses pensées suivaient le même chemin que les siennes. Il ressentit le besoin de l’approcher et de l’entourer. Il ne voulait pas la perdre même si son arrivée lui compliquait l’existence et lui poserait inévitablement des soucis à un moment donné. Elle avait aussi pansé certaines plaies et lui permettait d’avancer sur le chemin de la guérison. Avec elle, il avait enfin une chance de mieux, même si ce mieux restait encore à définir.  

 

- Tu regrettes ce qui s’est passé cette nuit ?, lui demanda-t-il, la voix légèrement tendue.  

 

Sortant de ses pensées, elle se tourna vers lui et l’observa, une larme échappant de ses yeux noisette.  

 

- Non, je ne regrette pas… mais ça ne m’épargne pas la culpabilité., admit-elle.  

- Qu’attends-tu de nous, Kaori ?, l’interrogea-t-il sans vraiment savoir pourquoi.  

- Je ne sais pas. C’est si soudain et confus. Je ne veux pas te mentir ni te donner de faux espoirs., soupira-t-elle.  

- Et toi, tu le sais ?, lui retourna-t-elle anxieusement.  

 

Il l’observa un instant, caressa sa joue, ressentant le besoin de garder le contact, puis secoua la tête.  

 

- Non. J’en suis au même stade. La seule chose dont je sois sûr, c’est de ne pas vouloir perdre une minute à me demander si on fait une erreur ou non. Je veux profiter de ce moment avec toi. Ca me fait du bien. L’arrivée de Xiang Ying a redonné un sens à ma vie mais, toi… je crois que tu me redonnes le goût de vivre vraiment., répondit-il.  

 

Elle acquiesça, ne sachant quoi répondre. Elle n’était pas aussi sûre de ce qu’elle ressentait. Son monde était si sombre et vide deux jours auparavant qu’un tel changement la déstabilisait complètement.  

 

- Tu as le temps de comprendre ce que tu ressens, Kaori. Ca ne me vexe pas., lui affirma-t-il.  

- Merci de ta patience et de ta compréhension., murmura-t-elle, lui adressant un sourire reconnaissant.  

- Il me semble que tu as préparé un petit déjeuner…, suggéra-t-il, fermant la parenthèse émotion.  

- Oui, ça doit être encore chaud., supposa-t-elle, se rendant en cuisine.  

 

Elle les servit et vint s’asseoir à ses côtés. Elle sentit le regard masculin errer sur son corps par moments, se sentant rosir à chaque fois, se demandant ce qu’il pensait, en quoi il la trouvait différente de sa femme. Sa femme… Elle avait eu cette chance-là, se dit-elle, un peu jalouse, chose à laquelle elle n’était pas habituée et qui lui faisait honte.  

 

- A quoi penses-tu ?, finit-elle par lui demander pour ne plus laisser libre cours à ses pensées.  

- Que j’adore te voir nue ou à moitié nue mais qu’il nous faudra bien sortir d’ici et donc que tu aies des vêtements., lui répondit-il.  

- Je peux te prêter des vêtements de Xiang Ying en attendant. Tu te sentiras peut-être plus à l’aise qu’avec ceux de Kaori., suggéra-t-il, repoussant son assiette qu’il avait terminée.  

- En effet…, murmura-t-elle, l’imitant.  

- Viens avec moi.  

 

Il l’emmena dans l’autre chambre, celle que sa Kaori avait occupée, maintenant devenue celle de Xiang Ying. Elle s’arrêta un moment sur le seuil, hésitant à entrer dans cette zone qui lui semblait interdite pour elle, non pas comme un territoire ennemi mais plutôt comme un jardin secret, quelque chose d’intime et personnel.  

 

- Viens, Kaori., l’incita-t-il, lui tendant la main.  

 

Elle approcha et la prit, ayant besoin de lui pour ne pas fuir à toutes jambes.  

 

- Que veux-tu mettre ?, l’interrogea-t-il.  

- Fais simple : un jean et un chemisier, ça ira., lui dit-elle.  

 

Il s’arrêta un moment sur son choix, se souvenant que c’était l’une des tenues préférées de… Non, il devait arrêter ça. Ce n’était qu’une coïncidence.  

 

- Tu auras peut-être aussi besoin de sous-vêtements, non ?, proposa-t-il, ouvrant le tiroir.  

- C’est gênant., murmura-t-elle.  

- Je compte bien les laver avant de les remettre en place. De toute façon, on va aller faire quelques emplettes ce matin pour toi., lui annonça-t-il.  

- Quoi ? Non ! Tu ne vas pas dépenser de l’argent pour moi. Je ne veux pas, Ryo., objecta-t-elle.  

- Je ne compte pas dévaliser un magasin mais tu ne peux pas rester ainsi et Xiang Ying n’a pas une garde-robe extensible. Donc à part si tu veux mettre les vêtements de Kaori, on n’a pas vraiment le choix., lui opposa-t-il, déterminé.  

- Je ne… Je ne suis pas sûre de pouvoir., murmura-t-elle, gênée de lui faire dépenser de l’argent.  

- Moi non plus. Alors il faut qu’on aille faire les magasins., conclut-il, remettant une mèche derrière son oreille.  

 

Elle acquiesça, résignée, et ressortit de là aussi vite, partant se doucher. Cela fait, ils sortirent de l’appartement, Kaori revêtant de nouveau sa casquette et des lunettes de soleil.  

 

- Le centre commercial n’est pas loin d’ici. On y va à pieds ?, lui proposa-t-il.  

- Ca me va. Tu dois peut-être faire le tour de tes indics ?, suggéra-t-elle.  

- Le tour de mes indics ? Non, pas vraiment. Je n’ai pas d’affaire en cours et j’ai mes informations par ailleurs. Pourquoi ? Il le faisait régulièrement ?, s’enquit-il, curieux.  

- Oui, tous les jours même quand on n’avait pas d’affaires en cours. Chez nous, il jouait les contre-pouvoirs. Il avait de l’influence sur les clans, au moins celui de les faire respecter une certaine ligne à ne pas transgresser. Shinjuku est devenue plus vivable en sa présence., expliqua-t-elle d’une voix nostalgique.  

 

Il médita ses paroles un moment. Encore une de ces différences entre leurs deux mondes, se dit-il. N’en faisait-il pas assez pour sa ville ? Il se rappela le combat qui avait eu lieu avec le Dragon bleu à l’arrivée de Xiang Ying. Une partie des habitants s’était mobilisée à ses côtés pour lui et surtout en mémoire de Kaori. Il avait bien un certain pouvoir fédérateur mais, quelque part, il l’avait plus à travers elle.  

 

- Tu as aussi repris cela quand il est parti ?, l’interrogea-t-il, inquiet.  

 

Si les clans de chez elle étaient aussi agressifs que pouvaient l’être ceux d’ici, elle se mettait dans un tel danger qu’il était soulagé de la savoir ici où il pourrait la protéger.  

 

- Non… Enfin, j’ai essayé mais je n’ai pas sa carrure. Tokyo… Tokyo est redevenue une ville dangereuse et je ne peux rien y faire., avoua-t-elle, le cœur lourd.  

- Tu es en danger là-bas du fait de ton partenariat avec lui ? Je suppose que, malgré sa disparition, certains te feraient bien payer le passé., supposa-t-il.  

- Oui. On a déjà essayé de m’éliminer à plusieurs reprises., admit-elle.  

- La cicatrice sur ton abdomen… c’en est un souvenir ?, la questionna-t-il.  

 

Inconsciemment, elle porta la main à l’endroit où la lame avait transpercé la peau. Elle se souvenait de la douleur qui irradiait, du sang qui s’écoulait de la plaie, de la sensation de vertiges qui l’avait prise et elle avait bien cru que le moment était venu pour elle de le rejoindre mais Umibozu était arrivé et l’avait emmenée jusqu’à la clinique. Malgré la gravité de sa blessure, la mort n’avait pas voulu d’elle et elle était ressortie de là un mois plus tard avec une cicatrice en plus.  

 

- Oui. Un coup de couteau. J’ai failli… mourir., conclut-elle, s’arrêtant.  

 

Ses yeux étaient fixés sur le bâtiment face à elle. Elle les sentit se brouiller de larmes alors que son cœur se mettait à battre erratiquement. Un sourire incrédule étira ses lèvres en voyant l’enseigne. Ryo, qui ne s’était pas aperçu de suite de son immobilisation, revint sur ses pas en se rendant compte qu’elle ne le suivait plus.  

 

- Kaori, tout va bien ?, l’interrogea-t-il, ne comprenant pas son attitude soudaine.  

- Kaori, réponds-moi., insista-t-il alors qu’elle ne répondait et continuait de fixer quelque chose derrière lui.  

 

Il se tourna alors pour voir ce qu’elle regardait et fut un peu surpris.  

 

- Tu veux aller boire un café ?, lui proposa-t-il.  

- Je connais le gérant, un peu…, commença-t-il, la voyant le fixer un instant avant de courir vers le café.  

- Bourru., acheva-t-il sa phrase.  

- Si elle continue à ce train-là, je vais finir par battre Xiang Ying à la course à pieds, moi., maugréa-t-il, la suivant.  

 

Kaori courut jusqu’au café et s’immobilisa devant le chalet identique à celui qu’elle connaissait. Elle leva la main et, hésitante, la posa sur la poignée. Qu’allait-elle trouver derrière la porte vitrée ? Lorsque Ryo lui avait dit connaître le gérant, elle avait directement pensé à Umibozu mais peut-être que ce ne serait pas lui… Peut-être que ce serait quelqu’un d’autre… ou alors lui sans être lui… A quoi s’attendre ? Qu’espérer ? Elle ne savait pas mais, malgré tout, elle appuya et la porte s’ouvrit, la clochette tintant gaiement.  

 

Elle avança dans le café, notant les similitudes et petites différences. Elle se sentait presque dans son Cat’s… si ce n’était que Falcon n’était pas en train d’essuyer une assiette ni Miki en train de frotter le comptoir, remarqua-t-elle, un pincement au cœur. Il n’y avait personne. Soudain, la porte de l’arrière-cuisine s’ouvrit et, en même temps qu’elle sentit Ryo arriver derrière elle, elle vit apparaître la silhouette familière du géant au cœur d’or.  

 

Le nettoyeur regarda son ami s’immobiliser en faisant face à Kaori. Il se demandait comment il allait réagir, ce qu’il allait ressentir. Il n’avait aucun doute sur le fait que la jeune femme le connaissait dans son monde ainsi que le café. Il commençait à cerner son comportement et cette immobilité comme celle qu’elle avait eue juste avant d’entrer dans le café ne lui laissait aucun doute sur le sujet.  

 

Umibozu était aussi pétrifié que Kaori. Tous deux se regardaient, même si, en ce qui le concernait, c’était un abus de langage, et aucun n’esquissait le moindre mot. Soudain, le géant approcha d’elle et Ryo le regarda lever la main vers elle. Il se tint prêt à intervenir. Umibozu avait le même passé que le sien. S’il sentait un danger, il ne mettrait pas longtemps à réagir.  

 

- Tu as une aura assez semblable à la sienne mais tu n’es pas elle, pas tout à fait. Je sens en toi la même générosité, la même douceur mais tu es marquée par une terrible douleur, une douleur dont tu n’arrives pas à guérir., déclara soudain Falcon, caressant la joue féminine.  

 

Il sentit les larmes qui roulaient sur ses joues et les essuya du pouce en douceur.  

 

- Je te sers un café…, proposa-t-il, laissant traîner la fin de sa phrase.  

- Kaori. Elle s’appelle Kaori, Umi., intervint Ryo.  

- Elle lui ressemble ?, l’interrogea le géant, sortant une tasse alors que le café chauffait.  

- Aussi dément que cela puisse paraître, c’est Kaori venant d’une dimension parallèle… mais ne le répète pas à tout le monde., répondit son ami sincèrement.  

- En effet, ça paraît fou mais des choses inhabituelles, on en a vu quelques-unes ici., approuva Umibozu calmement.  

- Tu… Vous travaillez seul ici ?, finit-elle par lui demander, sortant de son hébétude.  

- Non.  

 

Kaori releva le menton, surprise et pleine d’espoir. Elle chercha partout du regard mais ne nota aucun indice.  

 

- Où est Miki ?, l’interrogea-t-elle, anxieuse de revoir une autre figure familière.  

- Qui ?, lui demandèrent les deux hommes.  

- Miki… Elle n’existe pas ici alors…, soupira-t-elle.  

- Qui est-ce ?, l’interrogea Ryo, une main dans le bas de son dos pour la soutenir.  

- La femme d’Umi dans mon monde., répondit-elle, les yeux baissés pour contrôler sa déception.  

 

Ryo la fixa du regard, clignant des yeux, prenant la mesure de ce qu’elle venait de lui annoncer, puis se tourna vers son compère qui avait viré au rouge carmin. Il se mit à rire de façon tonitruante, tapant de la main sur le comptoir.  

 

- Umibozu marié ? Ah ah ah elle est trop bonne celle-là ! Alors mon petit Umimi, tu as trouvé chaussure à ton pied et tu caches ta moitié ?, le taquina Ryo sans vergogne.  

- Mais tu vas la boucler ! C’est dans son monde, pas dans le nôtre !, répliqua sèchement le géant.  

- Il va falloir bouger pour aller chercher ta dulcinée, mon grand ! On lui expliquera pour Xin Hong., se moqua son ami.  

 

Il ressentit soudain une aura féroce l’entourer et se retrouva le nez dans sa tasse de café. Ne comprenant pas, il se tourna vers la seule personne qui pouvait avoir fait ça et vit Kaori, l’air furieuse, les poings serrés, debout à côté de lui.  

 

- Ne te moque pas de lui parce qu’il est marié chez moi et pas ici parce que, chez moi, c’est nous qui n’étions pas mariés alors que vous l’étiez ici !, lui fit-elle savoir en colère.  

 

Se rendant compte de son coup de sang, elle se dirigea vers les toilettes comme elles se situaient dans son monde mais ne trouva pas la porte.  

 

- C’est par là, Kaori., lui indiqua Ryo, calmé, pointant du doigt la porte au fond de l’autre côté.  

 

Elle le remercia d’un signe de tête et disparut de leurs vues.  

 

- Eh bien, il y a des choses très similaires chez l’une comme chez l’autre., pipa Umibozu.  

- Oui, c’est vrai. Deux caractères bien trempés…, concéda Ryo.  

- Tu ne lui as pas donné la tasse de Kaori., fit-il remarquer à son ami, voyant la tasse toujours retournée derrière lui.  

- Parce qu’elle n’est pas Kaori. Elle a une aura similaire mais elle n’est pas elle même si l’idée me plairait énormément., concéda le gérant.  

- Après tout, tu ne lui as pas indiqué son siège non plus., ajouta-t-il posément, désignant le siège qu’avait l’habitude d’occuper Kaori.  

- Je sais que ce n’est pas la même personne mais, parfois, ça me rattrape… tout comme elle, je pense., admit le nettoyeur.  

- Tu veux dire que, dans son monde, vous étiez aussi ensemble ?, s’étonna Falcon.  

 

Ryo but une gorgée de sa tasse et en observa le fond pensivement. Il comprenait la surprise de son ami. Tout cela était incroyable… mais vrai, il le savait.  

 

- Partenaires dans la ville depuis longtemps mais dans la vie depuis trop peu apparemment. Il est mort le même jour que Kaori… Oui, encore une coïncidence…, ironisa-t-il en voyant les sourcils de son ami se froncer.  

- Il y a autant de coïncidences que de différences… enfin façon de parler. Alors tu imagines le choc pour elle qui n’est plus chez elle sans savoir comment y retourner ni comment elle est arrivé, à devoir jongler avec ce nouveau monde qui ressemble au sien mais qui en est si différent ?, ajouta-t-il.  

- Et vous deux dans cette histoire, vous jouez à quoi ? A jouer les remplaçants ?, l’interrogea Umibozu.  

- C’était vrai le premier soir quand on ne comprenait pas ce qui arrivait mais plus depuis. On cherche., admit Ryo.  

- Et tu es sûr que t’impliquer autant est une bonne idée ?, lui retourna le géant.  

 

Ryo eut la décence de baisser les yeux. Il aurait dû se douter que, s’il ne voyait pas les gestes et les regards, son ami lirait le trouble qu’elle avait éveillé en lui.  

 

- J’ai perdu trop de temps avec Kaori. Je ne ferai pas deux fois la même erreur même si j’en souffrirai après., répondit-il posément.  

- Et que feras-tu quand elle rentrera ?, l’interrogea Umibozu.  

- Je serai honnête avec elle., murmura Ryo.  

 

Il n’avait pas besoin qu’il précise de quelle elle il parlait… C’était Xiang Ying et donc sa Kaori qui vivait en elle. Ce serait certainement un moment difficile mais il ne reculerait pas. Il leur devait à toutes les deux.  

 

- Si jamais tu as besoin de la loger ailleurs, j’ai encore une chambre de libre. On ne la laissera pas seule., lui précisa Falcon alors que Kaori revenait.  

 

Elle s’arrêta un instant en dévisageant les deux hommes qui se fixaient du regard. Elle avait réussi à reprendre le dessus sur ses émotions, à chasser la déception de l’inexistence de Miki ici et se rappeler de rester calme et de réfléchir plutôt que de foncer tête baissée mais entendre Umibozu dire qu’il avait une chambre de libre et comprendre qu’il faisait référence à elle lui brisa le cœur.  

 

- Si tu ne veux plus que je reste chez toi, dis-le moi simplement. Je ne suis pas du genre à m’imposer, Ryo., lui fit-elle savoir sèchement pour cacher sa détresse naissante.  

 

Il la fixa et vit ce qu’elle essayait vainement de lui cacher. Retenant un soupir de frustration puisqu’elle n’avait probablement entendu qu’une partie de la phrase, il se leva et se planta devant elle.  

 

- Je ne veux pas te voir partir. On parlait juste du moment où Xiang Ying rentrerait, si jamais ça tournait mal., lui expliqua-t-il patiemment.  

- Il serait peut-être préférable que je m’en aille avant son retour. Je ne veux pas me mettre entre elle et toi., murmura-t-elle, pensant plus à sa Kaori dans le corps de sa fille.  

- Je refuse de te laisser seule, Kaori. Tu m’as lancé un XYZ. Je compte bien tenir mon engagement., lui fit-il savoir.  

- Et tu me fais du bien. Je n’ai pas envie d’arrêter ce que nous avons commencé., ajouta-t-il.  

- Ce qui nous fait du bien n’est pas forcément le mieux pour tout le monde., objecta-t-elle.  

- Je me fous de tout le monde. Ce qui compte, c’est ce qui sera le mieux pour nous trois., répliqua-t-il.  

- Quatre… Quatre, Ryo. Elle est là et je ne veux pas me mettre entre vous deux tout comme je ne veux pas me mettre entre ta fille et toi., lui dit-elle d’une voix tremblante.  

- Ce n’est pas à toi de prendre cette décision, Kaori. C’est à moi de gérer le problème, de leur faire comprendre.  

 

Il approcha et entoura son visage de ses mains, plongeant dans son regard pour retrouver ce qu’ils avaient vécu la nuit précédente quand ils avaient réussi à oublier tous les problèmes qui pouvaient les guetter.  

 

- C’est mon rôle, Kaori. Je ne peux pas te dire que je t’aime mais je tiens à toi sincèrement. Si tu viens à rester ici, je veux tout mettre en œuvre pour voir si ça pourrait marcher entre nous deux parce qu’on se fait du bien. Je le sais, je le sens., lui affirma-t-il.  

- Tu vas me faire pleurer., bredouilla-t-elle, esquissant un pauvre sourire.  

- Si ça veut dire que tu es d’accord avec moi, alors pleure autant que tu en auras besoin. Quand tu n’auras plus de larmes à verser, je n’aurai droit qu’à tes sourires., lui répondit-il, malicieux.  

 

Elle lâcha un léger rire humide avant de trouver refuge dans ses bras qu’il lui tendit avec plaisir, la berçant le temps qu’elle retrouve son calme. Il appréciait à sa juste valeur la confiance qu’elle lui accordait, le fait qu’elle ne lui oppose pas une façade forte alors qu’il se doutait qu’elle était très indépendante.  

 

- Viens, on ferait mieux de ne pas gaspiller le café qu’Umi nous a préparé. Il pourrait se vexer., fit-il, taquin.  

 

Elle acquiesça et le laissa prendre sa main pour la guider jusqu’au comptoir où l’attendait sa tasse. Ils discutèrent de sujets moins tendancieux pendant un moment jusqu’à ce que Ryo déclare qu’il était temps pour eux de s’en aller.  

 

- Merci de votre accueil, Umibozu., le salua Kaori.  

- J’ai été ravie de refaire votre connaissance., ajouta-t-elle.  

- Moi de même., répondit-il.  

 

Ryo la prit par la main et l’emmena à l’extérieur, la guidant vers le centre commercial.  

 

- J’espère que vous ne commettez pas une erreur., murmura le géant en les regardant partir.  

 

Il avait senti le changement en Ryo comme il avait senti l’amour profond de cette Kaori pour son Ryo et l’attachement naissant que les deux développaient l’un envers l’autre. Qui savait ce que l’avenir pouvait leur réserver ? 

 


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