Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 54 capitoli

Pubblicato: 27-08-21

Ultimo aggiornamento: 15-11-21

 

Commenti: 5 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17 Ils étaient de nouveau seuls, chacun de leur côté, gérant chacun à leur façon. Une seconde chance leur est offerte. A quoi est-on prêts pour toucher à nouveau le paradis dans une vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Vivre ou se laisser mourir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Vivre ou se laisser mourir

 

Capitolo 10 :: Chapitre 10

Pubblicato: 09-09-21 - Ultimo aggiornamento: 09-09-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54


 

Chapitre 10  

 

Le temps sembla se figer un long moment. Pétrifiés, aucune des trois personnes n’osait bouger ni parler. Tenant toujours Kaori dans ses bras, Ryo regardait sa fille qui l’observait en retour, visiblement ahurie de trouver une femme chez eux. Il se demandait à quoi elle pensait, ce qu’elle ressentait, ce que l’autre femme en elle pensait et il culpabilisait. Ce n’était pas la manière dont il voulait le lui dire, ce n’était pas la manière dont il voulait qu’elle – qu’elles ? – les voit.  

 

Même s’il n’en était pas au stade où il en avait été avec Kaori, même s’il ne savait si ses sentiments étaient plus profonds qu’une passade de quelques jours, qu’une bouffée d’air frais à laquelle on aspire mais qui finalement n’était pas si nécessaire, ce n’était pas non plus qu’une histoire de coucherie. Il avait de l’affection pour Kaori, une affection sincère auréolée d’un désir partagé plus que flagrant.  

 

Quand il sentit la femme sur lui bouger et tourner le visage, redonnant un mouvement au temps, l’appréhension monta de plusieurs crans : comment réagirait Xiang Ying en découvrant le sosie de Kaori ? Comment Kaori réagirait en voyant que ce n’était pas une femme quelconque mais son sosie nue entre ses bras ? Il voulut plaquer le visage de son amante contre lui mais n’en eut pas le temps.  

 

- Xiang Ying, sors d’ici, s’il te plaît…, lui demanda-t-il, espérant que sa voix détournerait le regard adolescent du visage de Kaori.  

 

Peine perdue, sut-il dès qu’il vit ses yeux s’arrondir de stupéfaction. Aussi vite, ils s’étrécirent et tout son corps se tendit, se parant de cette aura glaciale et sans émotion qu’il n’avait plus ressentie depuis bien longtemps. Il la vit bondir, couteau de chasse en main, et eut à peine le temps de rouler sur le côté, Kaori serrée dans ses bras, les faisant tomber lourdement au sol, toujours imbriqués l’un dans l’autre, que l’arme plongea dans le matelas dans un bruit de déchirement sinistre.  

 

- Ne bouge pas., souffla-t-il à Kaori avant de sortir d’elle et de se retourner tout en restant juste devant elle.  

- Xiang Ying, ça suffit. Va m’attendre dehors !, lui ordonna-t-il.  

- Non, papa Ryo. Je ne sais pas qui elle est mais elle est dangereuse., répliqua la jeune fille, sortant son couteau du matelas faisant voler des morceaux de coton et une arme de sa ceinture.  

 

Kaori regarda la fille de son amant, une adolescente dont le seul regard la mettait mal à l’aise, pointer le revolver vers elle. Elle savait sans aucun doute que, si elle en avait l’occasion, elle lui tirerait dessus et son vœu de rejoindre Ryo serait enfin exaucé… sauf qu’elle n’était plus aussi sûre de le vouloir. Quelque chose en elle avait commencé à changer, à renaître.  

 

- Non, elle n’est pas dangereuse. Baisse ton arme et sors d’ici. Je vais venir tout t’expliquer., rétorqua-t-il.  

- Ecarte-toi. S’il le faut, je tirerai à travers toi. Si je dois te blesser pour te sauver, je n’hésiterai pas., le prévint-elle.  

 

Il sut qu’elle disait vrai. C’était la manière dont elle avait été élevée, la sauvagerie qui avait ponctué sa vie jusqu’à leur rencontre. Elle commençait à se civiliser mais tout n’était pas encore joué, alors il était possible qu’elle lui tire dessus pour son bien. Malgré sa nudité, il se releva et lui fit face, déterminé. Il sentit Kaori l’imiter et, d’une main, la contraignit à rester derrière lui.  

 

- Laisse-moi, Ryo. Je ne veux pas qu’elle te fasse de mal à cause de moi., fit-elle, anxieuse.  

- Non, elle le fera, elle appuiera sur la détente et elle ne manque jamais sa cible., lui apprit-il.  

- Papa Ryo, écarte-toi !, lui ordonna de nouveau Xiang Ying d’une voix froide.  

- Non, Xiang Ying, je ne m’écarterai pas et je ne te laisserai pas lui tirer dessus. Il n’y a pas de danger ici, juste des explications qui doivent être données et je suis prêt à le faire dès que tu m’auras laissé m’habiller., lui opposa-t-il calmement.  

- Les choses sont claires ! Elle est dangereuse !, répliqua-t-elle.  

- Ryo, écarte-toi. Je ne veux pas te perdre aussi. Je préfère mourir plutôt que ça arrive., intervint Kaori, une main sur son épaule, tentant de le pousser.  

- Et moi ? Tu crois que j’ai envie de te perdre après l’avoir perdue ?, répondit-il d’une voix teintée de mélancolie.  

 

Kaori ouvrit la bouche mais ne sut quoi répondre. Elle approcha et posa les mains sur ses épaules et la joue contre son dos, la seule manière dont elle pouvait lui apporter un peu de soutien à ce moment-là. Elle sentit sa main se poser sur sa hanche en retour. Son calme lui faisait du bien. Elle se doutait qu’il n’était qu’apparent parce qu’elle pouvait sentir la tension sous ses doigts, cette même tension qu’elle avait sentie chez Ryo lorsqu’il paraissait nonchalant mais ne l’était pas vraiment.  

 

- Non., souffla-t-elle.  

- Papa Ryo, écarte-toi. C’est mon dernier avertissement., le prévint Xiang Ying.  

- Ne bouge pas, Kaori., fit-il, poussant contre sa hanche pour qu’elle ne sorte pas de l’abri que lui fournissait sa carrure.  

 

Il gardait le regard plongé dans celui de sa fille, cherchant à la rassurer pour qu’elle baisse enfin son arme. Il la vit armer le chien et son index se positionner sur la détente. Son regard se fit froid, dénué d’émotions et il sut que le moment était venu.  

 

- Xiang Ying, ne fais pas ça., gronda-t-il.  

- Tu ne me laisses pas le choix., lui retourna-t-elle.  

 

Au moment où elle voulut appuyer sur la gâchette, son doigt se figea et elle sentit une chaleur monter en elle et l’inonder comme si deux bras l’entouraient et voulaient empêcher tout mouvement de sa part.  

 

- Laisse-moi faire, Kaori…, murmura-t-elle.  

- Non, ce n’est pas la solution., entendit-elle.  

 

Sans qu’elle le veuille et malgré toute sa volonté de garder son arme pointer sur le danger, elle vit son revolver se baisser puis tomber au sol tout comme son couteau. Ryo souffla en voyant brièvement le visage de sa femme apparaître derrière Xiang Ying. Il n’aurait su dire ce qu’elle ressentait mais elle était là et c’était comme toujours un soulagement et un moment douloureux de la savoir si proche et pourtant si loin.  

 

- Qu’est-ce que…, souffla Kaori derrière lui, voyant la même apparition.  

- On vous attend dans le séjour., entendirent-ils Xiang Ying dire d’une voix qui n’était pas la sienne, une voix calme, posée, rassurante…  

 

La jeune fille tourna les talons et ressortit, fermant la porte derrière elle. Les deux amants restèrent figés un moment sans bouger ni parler. Aucun des deux ne savaient vraiment comment réagir.  

 

- C’était elle, n’est-ce pas ?, murmura Kaori, s’éloignant de lui.  

- Oui., admit-il sans se tourner vers elle.  

 

Il ne se sentait pas plus capable d’affronter sa Kaori que celle-ci. Il ne voulait blesser aucune d’elles mais savait que ça arriverait forcément. Il n’avait aucune idée de la façon dont il devait gérer la chose. Après tout, il s’était plus attendu à une massue de la part de Xiang Ying mais pas au déchaînement de colère froide dont son lit portait encore la trace. Il frissonna en pensant que s’il n’avait pas réagi, le matelas serait aussi rouge sang. Il ne savait pas comment on gérait une nouvelle femme dans sa vie ni face à celle qu’il aimait mais qui n’était plus… vraiment.  

 

- On ferait mieux de s’habiller., dit-il, s’éloignant d’elle sans un regard.  

- Oui., balbutia Kaori, se sentant étrangement exposée dans sa nudité face à la distance qui venait de s’installer entre eux.  

 

Elle fit taire son cœur qui commençait à la faire souffrir, réprima les larmes mais ne put rien contre les frissons qui commençaient à la prendre. Elle commença à récupérer les vêtements épars dans la pièce avant de les poser sur le bord du lit et de prendre ceux qu’ils avaient achetés la veille.  

 

- Kaori… Je suis désolé pour Xiang Ying. J’aurais dû te parler d’elle avant mais elle n’était sensée rentrer que dans deux jours. Je… Je croyais que j’avais encore le temps., s’excusa Ryo.  

- Peut-être que tu pensais que je serais partie… Ca aurait été plus simple après tout., lâcha-t-elle d’une voix sans aucun jugement.  

- Peut-être… Elle n’est pas toujours comme ça… Enfin… elle apprend à être comme toutes les jeunes filles de son âge., expliqua-t-il, passant une main nerveuse dans ses cheveux.  

- Tu m’as déjà dit qu’elle avait eu un parcours difficile, qu’elle était séparée de son père biologique…, se souvint Kaori.  

- Elle a été enlevée quand elle était petite par une organisation criminelle qui l’a entraînée à être une tueuse professionnelle., lui apprit-il, lui jetant un regard en coin.  

 

Il vit sa tristesse et sa colère et se demanda à quoi elle pensait. Kaori serrait les poings en faisant le parallèle entre l’enfance de la jeune fille et celle de son Ryo, lui aussi privé de son enfance à cause de la violence humaine. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?!  

 

- Kaori ?, s’inquiéta-t-il.  

- On devrait aller la… les voir., coupa-t-elle.  

 

Il ne dit rien mais ouvrit la porte et sortit en premier, prêt à réagir au cas où Xiang Ying retenterait d’attaquer Kaori. Ses armes étaient toujours par terre dans la chambre mais il savait qu’elle était tout aussi redoutable à mains nues. La jeune fille était assise à un tabouret, regardant de manière absente par la fenêtre, ce qui leur serra le cœur à tous les deux.  

 

- Xiang Ying…, l’interpela Ryo d’une voix douce.  

- Papa Ryo…, répondit-elle simplement, dardant un regard méfiant vers la femme derrière lui.  

- Je vais commencer par faire les présentations. Je vais te demander d’avoir l’esprit ouvert, Xiang Ying., lui dit-il.  

- Tâche d’être convaincant., répliqua-t-elle sèchement.  

- Je te présente Kaori, une amie qui vient d’arriver en ville de manière impromptue. Kaori, je te présente Xiang Ying, ma fille., les présenta-t-il.  

 

Kaori avança d’un pas, s’arrêtant sur un geste de Ryo, l’incitant à ne pas aller plus loin.  

 

- Je suis enchantée Xiang Ying., dit-elle, nerveuse.  

- Comment peux-tu ne pas te méfier ?, lui demanda l’adolescente, ignorant superbement la nettoyeuse.  

- Parce qu’il n’y a pas de danger. Si tu ne me crois pas, interroge Umibozu ou Saeko. Et tâche de faire preuve d’un peu de politesse. Kaori est mon invitée et le restera tant qu’elle le voudra., lui fit-il savoir d’un ton sévère.  

- Parce qu’elle ne doit pas rentrer chez elle ? Personne ne l’attend là d’où elle vient ? Elle vient d’où d’ailleurs ?, enchaîna Xiang Ying, ne se laissant pas intimider.  

- De Tokyo., répondit-il.  

- Bien, elle peut aller dormir chez elle alors., conclut-elle, glissant de son siège.  

- Non. Elle restera ici. Tu devras t’accommoder de sa présence. Elle partira quand elle le voudra ou le devra…, lui fit-il savoir.  

- Dans vingt-huit jours…, lâcha Kaori, la voix étranglée.  

 

Surpris, Ryo se retourna et la fixa, les lèvres entrouvertes. Elle pouvait voir son agitation dans son regard mais ne savait dire si c’était dû à la nouvelle ou à la situation, s’il était soulagé ou contrarié.  

 

- Quoi ? Mais quand ?…, lui demanda-t-il.  

- Cette nuit… elle m’est apparue cette nuit. Il me reste vingt-huit jours pour décider de ce que je fais., lui apprit-elle.  

- Pour décider…, souffla-t-il.  

- Si je pars ou… si je reste., expliqua-t-elle.  

 

Ils se fixèrent du regard un long moment avant que Xiang Ying ne s’interpose entre eux.  

 

- C’est bon. Ce n’est pas un drame. Tokyo n’est pas si loin…, railla-t-elle.  

- Tu pourrais peut-être me demander mon avis aussi. Tu vas continuer à… avec elle alors que je suis juste à côté ? Tu ne t’es pas demandé si ça me gênerait ?  

- Ne réduis pas notre relation à un plan cul, Xiang Ying., la tança-t-il.  

- Qu’est-ce que c’est alors ? Une grande histoire d’amour ? Parce que je ne suis partie que depuis une semaine, ce serait un peu fort, non ?, cracha-t-elle, furieuse.  

 

Kaori regarda le dos de la jeune fille et vit soudain ses épaules s’affaisser.  

 

- Tu ne peux pas avoir oublié maman Kaori…, murmura Xiang Ying avec une telle tristesse dans la voix que la rouquine sentit son cœur se serrer et sa gorge se nouer.  

 

La culpabilité fit son retour en triomphe et elle se sentit de trop. Elle ne pouvait oublier qu’en Xiang Ying vivait l’autre Kaori. Elle avait elle-même pu voir comment Ryo la visualisait parfois et ce qu’il ressentait à ce moment-là. Elle n’avait pas vu son visage ni son regard mais son aura avait changé, s’était teintée de tristesse, de nostalgie et de regrets. Il l’aimait toujours profondément et elle ne lui en voulait même pas parce qu’elle aimait toujours Ryo. Elle se demandait juste où tout cela les mènerait, s’ils n’étaient juste pas en train de creuser leur tombe où ils finiraient de souffrir. Ce serait peut-être cher payé pour quelques jours de passion et de légèreté… Elle sentit les tremblements monter en puissance et eut soudain l’impression d’étouffer.  

 

- Vous avez besoin de parler à deux. Je… Je vais vous laisser., dit-elle, s’éloignant vers la porte avant de s’arrêter et se tourner vers la jeune fille.  

- Xiang Ying… Kaori… Je… Je ne lui veux pas de mal et je ne veux prendre la place de personne. Je suis désolée si je t’ai… vous ai blessées., balbutia-t-elle, la voix étranglée.  

 

Incapable de bouger, Ryo la regarda s’éloigner et fermer la porte derrière elle.  

 

- Tu l’aimes ?, entendit-il.  

- Quoi ?  

- Est-ce que tu l’aimes ?, lui redemanda Xiang Ying.  

- Honnêtement, je ne sais pas… mais elle m’a donné quelque chose que j’avais oublié depuis… depuis le départ de Kaori., admit-il.  

- Pourtant, elle est là., fit la jeune fille, posant la main sur son cœur.  

 

Il baissa les yeux, culpabilisant. Elle était là, toujours là, mais ce n’était pas pareil même si c’était suffisant pour lui avant son arrivée.  

 

- Je sais et c’est quelque chose dont je me réjouis mais c’est parfois aussi douloureux de ne pas pouvoir la toucher comme je le faisais avant., avoua-t-il.  

 

Il leva la main pour caresser l’ovale du visage comme il l’aurait fait avec Kaori mais stoppa son geste, se rappelant que c’était Xiang Ying.  

 

- Si proche et si loin, n’est-ce pas, Ryo ?, fit Xiang Ying.  

 

Il releva les yeux et vit le visage de Kaori apparaître en transparence. Ce n’était pas la première fois mais ça lui faisait toujours le même effet.  

 

- Tu me manques, Kaori., souffla-t-il.  

- Toi aussi mais je ne veux pas que tu t’appesantisses sur le passé, Ryo., lui répondit-elle.  

- Je ne veux pas t’oublier.  

- Tu n’as pas à m’oublier. Juste à lui faire une place et accepter., lui dit-elle.  

- Tu n’es pas en colère ? Jalouse ?, s’étonna-t-il.  

- Je serai en colère si tu joues avec ses sentiments et les tiens. Et jalouse… si tu peux trouver quelqu’un qui t’apportera ce dont tu as besoin, je serai heureuse pour toi. Tu le sais, non ?, lui apprit-elle.  

- Et tu n’as que vingt-huit jours, Ryo., lui rappela-t-elle.  

- N’en gâche aucun.  

 

Il la regarda intensément un moment avant de rire légèrement. Ca ne dura qu’un instant avant qu’il lui lance un regard tendre.  

 

- J’aurais voulu en gâcher moins avec toi. Maintenant, je sais tout ce que j’aurais voulu avec toi. Dommage qu’il ait fallu que tu meures pour que je m’en rende compte. Je t’aime, Kaori., lui confia-t-il.  

- Je le sais, idiot. La prochaine fois, je prendrai l’autre trottoir pour empêcher la petite de traverser., plaisanta-t-elle.  

- La prochaine fois, je serai avec toi., répliqua-t-il, adoptant la même attitude qu’elle.  

- Prends ton temps, Ryo. J’ai toute une vie devant moi encore même si elle m’en fait voir de toutes les couleurs, notre fille., dit-elle avec tendresse.  

- Tu crois qu’elle acceptera ?, l’interrogea-t-il.  

- Demande-lui., conclut-elle, s’estompant.  

 

Ca faisait partie des choses qu’il ne supportait pas, la voir partir, lui échapper à nouveau.  

 

- Pourquoi elle ne peut pas rentrer chez elle alors qu’elle habite Tokyo ?, l’interrogea Xiang Ying plus calmement.  

- Parce qu’elle ne vient pas de ce Tokyo-ci mais d’une dimension parallèle., lui apprit-il, l’observant attentivement.  

- C’est la Kaori de ce monde là-bas et elle était en couple avec le moi de là-bas. Elle est arrivée ici il y a trois jours maintenant.  

- Et elle, elle couche avec toi aussi vite alors qu’il l’attend là-bas ?, fit-elle avec une moue désapprobatrice.  

- Il est mort le même jour que Kaori. Xiang Ying, je ne sais pas où on va mais j’ai envie de cette chance. J’aimerais que tu fasses sa connaissance. Peut-être qu’elle restera ou pas mais fais sa connaissance. Donne-lui une chance… s’il te plaît., plaida-t-il.  

- Je vais y réfléchir mais comment tu sais que ce n’est pas elle que tu recherches à travers elle ?, lui demanda-t-elle, posant la main sur son cœur.  

 

Il affronta son regard sans ciller et réfléchit aux mots qu’il allait employer.  

 

- Elle est elle sans être elle. Elles ont toutes les deux des similitudes mais aussi beaucoup de différences. C’est peut-être aussi pour cela que c’est encore un peu confus pour moi et pour elle aussi. Elle est un peu comme toi en fait, en décalage avec ce monde., lui fit-il remarquer.  

 

Cela sembla faire réfléchir la jeune fille qui finit par acquiescer.  

 

- Ce n’est peut-être pas une bonne idée de la laisser seule alors…, lâcha-t-elle.  

- Non, effectivement. Ca va aller ?, lui demanda-t-il.  

- Oui, je vais dormir un peu.  

- Mais au fait, pourquoi tu es rentrée plus tôt que prévu ?, s’inquiéta-t-il.  

- Ah ça… C’est Xin Hong, il a trouvé le moyen de se faire une entorse à la cheville et d’atterrir sur un nid de frelons…, répondit-elle, exaspérée.  

 

Il grimaça avec compassion.  

 

- File la rejoindre. Je dois faire sa connaissance avant de décider si je la tue ou non., l’incita-t-elle d’un ton neutre.  

- Je plaisante, papa Ryo., le rassura-t-elle en riant.  

 

Il lui lança un regard sceptique puis finit par acquiescer et se dirigea vers la porte.  

 

- On reparlera de ton sens de l’humour, Xiang Ying…, lui fit-il savoir, ouvrant la porte.  

- D’accord, papa Ryo., répondit-elle simplement.  

- Xiang Ying… Merci., lui dit-il avant de sortir, s’adressant aux deux femmes.  

 

Il ne descendit pas les escaliers mais les monta jusqu’au toit de l’immeuble. Il la trouva là, accoudée à la rambarde de l’immeuble, le regard perdu dans le vide. Il approcha d’elle et s’accouda à ses côtés.  

 

- Vingt-huit jours…, commença-t-il.  

 

Kaori tourna juste légèrement la tête, acquiesçant sa présence.  

 

- Oui, vingt-huit jours. Dans vingt-huit jours, je m’endormirai et je devrai choisir si je reste ou si je retourne dans mon monde sans aucun moyen de rester en contact avec le monde que j’aurai quitté. Je ne pourrai pas prévenir mes amis si je reste ici et je ne pourrai… Oublie…, murmura-t-elle, refusant de faire peser le poids de ses doutes sur lui.  

- Tu ne pourras pas quoi, Kaori ?, insista-t-il malgré tout.  

- Te revoir si je m’en vais., lui répondit-elle.  

 

Il détourna le regard, ne sachant ce qu’il en pensait. Il ne savait pas s’il devait la convaincre de rester ou juste profiter du temps qu’ils avaient ensemble. C’était trop tôt… Vingt-huit jours, ce n’était pas beaucoup plus mais ça leur laissait un peu de temps, un peu plus que ce qu’il avait imaginé au départ même.  

 

- Tu as donc eu de nouveaux flashs ?, éluda-t-il, ne sachant quoi lui répondre.  

- Non, elle m’est apparue pendant que j’étais dans mon monde., lui apprit-elle.  

- Elle ? C’est une femme alors… Intéressant., la taquina-t-il.  

- Elle est très belle, elle aurait certainement plu à Ryo., murmura-t-elle.  

- Je suis sûr que tu lui plaisais encore plus., lui affirma-t-il avec un léger sourire.  

- Je… oui, c’est vrai., admit-elle, se souvenant des moments qu’ils avaient eus à deux.  

- Elle t’a dit autre chose ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle fouilla un instant sa mémoire et secoua la tête.  

 

- Juste que je partirai avec ce que j’aurai engendré ici. Si je suis blessée, je rentrerai blessée, si je meurs ici, je ne rentrerai pas…, énuméra-t-elle.  

- Si tu tombes enceinte, tu le resterais…, compléta-t-il.  

 

Elle se pétrifia à ses mots. Elle resta un long moment figée à regarder l’horizon, son esprit incapable de réagir.  

 

- Si tu devais rentrer, tu aurais ce que tu n’as pas pu avoir avec lui, Kaori., lui dit-il.  

- Comment peux-tu imaginer que je veuille élever un enfant loin de son père ? Comment peux-tu croire qu’il serait heureux sans toi ?, lui opposa-t-elle, fâchée.  

- J’ai Xiang Ying, Kaori. Je serais rassuré si tu partais en ayant une raison de vivre, de cesser de courir après la mort., se justifia-t-il.  

- Ce serait une drôle de revanche sur le destin mais ce n’est pas possible. J’ai un implant., lui fit-elle savoir.  

- Enlève-le., suggéra-t-il.  

 

Elle l’observa tout en réfléchissant. La proposition était tentante. Etre enceinte de lui serait comme avoir un enfant de Ryo. Mais la situation était déjà suffisamment compliquée pour ne pas en rajouter à la situation.  

 

- Non. Je ne peux pas. Pour lui, pour toi, pour nous trois, ce ne serait pas juste., soupira-t-elle.  

- Comment va Xiang Ying ? Vous avez pu parler ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Oui, elle veut faire ta connaissance., répondit-il.  

- De moi ou de mes viscères ?, plaisanta Kaori.  

 

La réflexion fit rire Ryo. Elle était plus que méritée.  

 

- De toi. Elle verra pour tes viscères après., argua-t-il, un sourire aux lèvres.  

- Et… elle ? Kaori ?, lui demanda-t-elle anxieusement.  

- Elle comprend. En gros, je ne dois pas perdre une seconde., murmura-t-il.  

- Et toi, comment tu te sens ?, l’interrogea-t-elle, voyant son air sombre.  

- Je suppose que je dois encore accepter que je ne fais rien de mal. Et toi ?  

- Je suppose que je dois encore accepter que je ne fais rien de mal., répondit-elle.  

 

Ils se regardèrent et se sourirent, un peu gênés. Ils avaient encore tous les deux du chemin à faire sur la voie de l’acceptation et de la découverte.  

 

- Tu préfères que j’aille dormir chez Umibozu ? Je pourrais comprendre que Xiang Ying ne veuille pas de moi ici., fit-elle, anxieuse.  

- Non. Je lui ai déjà fait savoir que tu resterais là autant de temps que tu le voudrais… et je ne compte pas que l’un de nous deux dorme sur le canapé., lui répondit-il, remettant une mèche de cheveux qui volait au vent derrière son oreille.  

- Tu veux dire que tu veux qu’on…  

 

Elle ne put finir sa phrase, une bouche quémandeuse prenant la sienne. Leur baiser s’éternisa, les deux s’approchant et s’enlaçant, soulagés de se retrouver.  

 

- Ca nous demandera un peu plus de discrétion mais je ne perdrai aucune seconde que j’ai avec toi, surtout si ça ne doit durer encore que vingt-huit jours., lui dit-il quand ils se séparèrent.  

 

Pour toute réponse, elle posa la tête contre son torse et ferma les yeux, luttant contre les larmes de soulagement à l’idée de ne pas le perdre et d’angoisse à l’idée de la décision qui viendrait toujours trop tôt…  

 

- Kaori, je suis désolé si j’étais un peu distant quand elle est arrivée. J’étais perdu., s’excusa-t-il.  

- Je comprends, ne t’en fais pas. Moi-même, je le suis encore., lui avoua-t-elle.  

- Tu peux continuer de t’appuyer sur moi. Je suis toujours là., lui assura-t-il, déposant un baiser sur ses cheveux.  

 

Elle acquiesça et ils restèrent encore là un moment avant de redescendre.  

 

- Comment tu as su que j’étais sur le toit ?, lui demanda-t-elle, curieuse.  

- Tu n’as pas mis de chaussures…, lui répondit-il, se souvenant les avoir aperçues quand il fermait la porte de l’appartement.  

- Et Kaori venait là quand elle avait besoin de réfléchir. Apparemment, c’est une habitude que vous avez toutes les deux. Ca m’évitera de courir toute la ville., plaisanta-t-il.  

- On n’a pas de temps à perdre., musa-t-elle.  

- Exactement., approuva-t-il. 

 


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