Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 54 capitoli

Pubblicato: 27-08-21

Ultimo aggiornamento: 15-11-21

 

Commenti: 5 reviews

» Scrivere una review

 

RomanceDrame

 

Riassunto: NC-17 Ils étaient de nouveau seuls, chacun de leur côté, gérant chacun à leur façon. Une seconde chance leur est offerte. A quoi est-on prêts pour toucher à nouveau le paradis dans une vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Vivre ou se laisser mourir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I've signed in, but I cannot get access to the management section.

 

Please check that your browser accepts cookies. Please contact me with the email address you signed up and give me your login, password, ISP and localisation. Thanks.

 

 

   Fanfiction :: Vivre ou se laisser mourir

 

Capitolo 7 :: Chapitre 7

Pubblicato: 04-09-21 - Ultimo aggiornamento: 04-09-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Pas de MAJ demain. Bonne lecture, bon week-end et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54


 

Chapitre 7  

 

- Tu devrais essayer ça., lui suggéra Ryo.  

 

Il lui tendit une robe d’été qui semblait assez près du corps et très courte et Kaori se sentit un peu mal à l’aise.  

 

- Je préfère éviter. Je vais me contenter de vêtements pratiques., lui opposa-t-elle, se dirigeant vers le rayon jeans et pantalons.  

- Pour les sous-vêtements aussi, ce sera pratique ou tu te laisseras tenter par un peu d’esthétique ?, lui murmura-t-il à l’oreille d’une voix langoureuse.  

- Je… Je verrai., bredouilla-t-elle, se sentant frémir alors que son souffle caressait sa nuque.  

- Je vais essayer ça., lui fit-elle savoir, prenant deux pantalons et quelques hauts et se dirigeant vers les cabines d’essayage.  

 

Il la laissa et se dirigea vers les sous-vêtements, errant parmi les rayons, imaginant les parures sur elle. Il sélectionna quelques pièces, un peu plus jolies que ce qu’il l’avait vue porter mais pas trop osées non plus. Sa Kaori lui avait réservé quelques surprises à certaines occasions mais il sentait la barrière de pudeur bien plus présente chez Kaori. Il avait envie de lui montrer comment il la voyait sans non plus la gêner.  

 

- Tiens, essaye ça aussi., lui demanda-t-il, glissant les sous-vêtements par l’espace sur le côté de la cabine d’essayage.  

 

Kaori regarda les cintres apparaître avec des sous-vêtements comme elle n’en avait que rarement portés. Elle sentit ses joues se teinter à l’idée qu’il les avait choisis.  

 

- Je… Je ne peux pas. C’est trop…, bafouilla-t-elle.  

 

Elle n’eut pas le temps de finir qu’il était dans la cabine avec elle, refermant le rideau.  

 

- Sors de là, Ryo. C’est inconvenant !, le houspilla-t-elle, se protégeant alors qu’elle était en petite tenue.  

- Réponds d’abord à ma question : c’est trop quoi ?, l’interrogea-t-il.  

- Sexy, inconfortable, aéré, irritant ?, énuméra-t-il, ne la quittant pas des yeux.  

- Un peu tout ça., souffla-t-elle, un peu intimidée par sa présence et son charisme.  

 

Elle se sentait vulnérable. Elle n’avait pas peur de lui mais il la conduisait à beaucoup de situations inédites. Jamais Ryo n’avait pénétré dans sa cabine d’essayage, ni choisi de sous-vêtements pour elle même s’il avait beaucoup fouillé les siens.  

 

- Tu peux sortir, s’il te plaît ?, murmura-t-elle, baissant la tête.  

- D’accord mais tu les essaies., concéda-t-il.  

 

Elle acquiesça et, contre toute attente, elle vit ses pieds se rapprocher et releva le menton, prête à protester mais elle n’en eut pas le temps. Il l’attrapa derrière la nuque et l’attira à lui, l’embrassant langoureusement. Il prolongea le moment jusqu’à ne plus avoir assez d’air pour respirer.  

 

- Tu es belle et sexy. Essaie-les., lui redit-il avant de se tourner pour sortir.  

- Tu faisais souvent cela avec elle ?, ne put-elle s’empêcher de lui demander.  

 

Ryo carra les épaules. Il avait peut-être été trop loin mais il n’avait pas pu s’en empêcher. S’il s’était écouté, il l’aurait probablement déshabillée et lui aurait fait l’amour contre la paroi de la cabine, parce qu’il en avait envie, parce que ça lui aurait peut-être prouvé à quel point elle était belle et désirable… Contre toute attente, il sentit la colère monter contre l’autre lui qui n’avait pas su lui donner cette confiance en elle. Pourtant, en huit ans, même s’ils n’étaient pas ensemble, il avait eu le temps quand même…  

 

- Jamais. Elle m’aurait tué. Je suis désolé, je ne voulais pas te gêner., s’excusa-t-il, ressortant de là.  

 

Il s’éloigna et erra dans les rayons en attendant qu’elle ait fini. Kaori resta un moment sans bouger avant d’essayer rapidement les vêtements qu’elle avait et les sous-vêtements aussi. Ils étaient tous à sa taille et elle fronça les sourcils en se demandant s’il avait la même capacité que Ryo à définir les mensurations d’une femme. Partageaient-ils le même vice de la perversion ? Elle n’avait pas eu à douter jusque là mais peut-être qu’il cachait mieux son jeu. Elle chassa ces pensées. Comme elle l’avait déjà constaté, il y avait autant de différences que de points communs. Il pouvait être physionomiste sans être un satyre. Elle se rhabilla et sortit de la cabine, le retrouvant un peu plus loin.  

 

- Alors, tu as trouvé ton bonheur ?, l’interrogea-t-il d’un ton neutre.  

- Oui. Tu as l’œil., lui répondit-elle, esquissant un sourire.  

- Ils te vont alors ?, s’enquit-il, ravi qu’elle les ait au moins essayés.  

- Oui. Je vais prendre ça., lui montra-t-elle.  

- Donne-moi ça. Je vais passer à la caisse. Il y a un magasin de chaussures en face. Va jeter un œil. Je te rejoins., lui conseilla-t-il.  

- On a le temps, non ?, lui opposa-t-elle.  

- J’ai faim. Alors si on peut tout boucler et aller déjeuner après, ça m’arrangerait., se justifia-t-il, son ventre grognant comme pour prouver son argumentation.  

 

Il entendit son rire résonner à ses oreilles comme une douce musique.  

 

- Ca, c’est au moins un point que vous avez en commun., lâcha-t-elle, recevant un léger sourire en réponse.  

- D’accord, j’avance jusqu’au magasin de chaussures., lui concéda-t-elle, lui confiant ce qu’elle avait choisi avant de remettre le reste en rayon.  

 

Il la regarda partir et erra encore un moment dans les rayons avant d’aller en caisse régler les achats. Sortant de là, il tomba nez-à-nez avec Saeko.  

 

- Toi ici, c’est une sacrée surprise… Tu renouvelles la garde-robe de Xiang Ying en son absence ?, lui demanda-t-elle, voyant une robe sur le dessus du paquet.  

- Tu es sûr que c’est de son âge, Ryo ?, s’inquiéta-t-elle.  

- On verra bien., répondit-il, mal à l’aise.  

- Ca va, Ryo ? Ah, j’ai compris. Toi, tu as peur de te faire remettre en place par ta fille quand elle te demandera si tu en as profité pour chiper des dessous féminins., s’amusa-t-elle.  

- Voilà, c’est ça. Tu as tout compris., fit-il, riant bêtement.  

 

Pourquoi mentir ?, s’interrogea-t-il, se frottant les cheveux nerveusement. Il pouvait simplement expliquer la situation à Saeko, non ? Il imagina la scène et grimaça, se disant qu’elle dégainerait aussi vite son arme et ses menottes. Il devait la préparer avant qu’elle rencontre Kaori.  

 

- Qu’est-ce que tu as à faire une tête pareille ? Tu as encore fait une bêtise et embêter les jeunes femmes du magasin ? Tu as vraiment volé des sous-vêtements ?, le questionna-t-elle, les yeux plissés, prête à le fouiller.  

- Ah Ryo, tu es là. Je commençais à m’inquiéter., fit Kaori, dévisageant la jeune femme qui lui faisait face.  

 

Sa silhouette lui disait quelque chose et elle réussirait certainement à mettre un nom sur la personne en la voyant en face. Ryo regarda avec désillusion Kaori qui arrivait derrière Saeko.  

 

- Je dois y aller. On se téléphone., lui dit-il, écourtant leur conversation et la contournant pour rejoindre la rouquine.  

- Ryo, attends un peu !, l’interpela la commissaire, vexée qu’il la plante ainsi.  

- Je dois y aller. A plus !, claironna-t-il, entraînant Kaori par le coude avant qu’elle n’ait eu le temps de réagir.  

- Attends un peu, toi !, s’opposa-t-elle, recouvrant ses esprits.  

 

Elle s’arrêta brusquement et lui fit face, les poings sur les hanches.  

 

- Qui est-ce, Ryo ? Si c’est ta petite amie, je préférerais le savoir maintenant !, lui fit-elle savoir avant de désigner Saeko du doigt.  

- Sa… sa petite amie ?, entendit-elle l’autre jeune femme dire avant d’éclater de rire.  

- Ah ah ah, elle est bonne. Lui et moi… non., s’amusa la commissaire.  

 

Kaori la dévisagea et se figea en voyant le visage de son amie. Ryo l’observa et comprit alors qu’une Saeko Nogami existait aussi chez elle et qu’il allait devoir gérer la situation.  

 

- Saeko…, souffla la rouquine.  

 

La commissaire cessa de rire, surprise d’entendre cette inconnue prononcer son prénom avec autant d’émotions. Elle scruta les traits cachés derrière des lunettes de soleil et une casquette malgré qu’ils étaient en intérieur, vit les mèches rousses qui s’échappaient, descendit sur la forme du menton, du nez, des lèvres puis tout le corps, sentant la tension monter en elle. Son visage prit un air dur et elle sortit son arme.  

 

- Qui êtes-vous ?, lui demanda-t-elle d’une voix dure.  

- Range ton arme, Saeko., s’interposa Ryo.  

- Pousse-toi de là, Ryo., lui ordonna-t-elle.  

- Non, je ne bougerai pas tant que tu n’auras pas rangé ton arme. Elle ne représente pas un danger., lui dit-il calmement.  

- Range ton arme. Tu nous donnes en spectacle. On se retrouve au Cat’s dans une heure. Je t’expliquerai tout., lui affirma-t-il, plongeant dans son regard.  

 

Elle les braqua encore quelques instants avant de ranger son revolver.  

 

- Mesdames et messieurs, c’était une scène de notre prochain spectacle qui aura lieu samedi soir ! Venez nombreux !, s’exclama Ryo jovialement.  

 

Toutes les personnes autour d’eux les observèrent dubitatives avant que l’une d’elles se mette à applaudir, suivies des autres. Suivant Ryo, les deux jeunes femmes saluèrent la foule et, après un dernier regard, ils se séparèrent.  

 

- Allez, viens, on va te chercher des chaussures., entraîna-t-il Kaori encore sous le coup de l’émotion.  

- Alors comme ça, tu connais notre commissaire Nogami ?, l’interrogea-t-il sur le ton de l’humour, histoire de détendre l’atmosphère.  

- Commissaire ?, bredouilla-t-elle, sortant de sa torpeur.  

- Chez moi, elle n’est encore qu’inspectrice. Son père est à la tête de la police., lui apprit-elle.  

- Il exerce de plus hautes fonctions désormais ici., lui répondit Ryo.  

- Tu as trouvé ton bonheur ?, l’interrogea-t-il face aux rayons de chaussures.  

 

Elle lui montra une paire de ballerines souples qui lui firent penser à sa Kaori. Son regard se fit mélancolique, ce qui n’échappa pas à la jeune femme qui préféra ne pas relever. Elle pouvait comprendre ces moments-là pour en avoir certains aussi quand quelque chose lui rappelait Ryo. Sa seule action fut de prendre sa main en soutien.  

 

- Tu ne veux pas une paire de talons ?, se força-t-il à lui demander, sortant de son coup de blues momentané.  

- Non, j’ai les baskets si je peux toujours les utiliser et les ballerines. Ce sera suffisant., lui affirma-t-elle.  

- Tu peux garder les baskets. Je n’en ai aucune utilité., plaisanta-t-il, se dirigeant vers la caisse.  

- Dis, Saeko et toi, vous avez eu une histoire ensemble ?, l’interrogea-t-elle, anxieuse.  

 

Il s’arrêta et lui fit face, lui adressant un regard sidéré.  

 

- Saeko et moi ? C’est… C’est une plaisanterie ?, lui retourna-t-il.  

 

Elle lui fit signe que non, se demandant s’il lui jouait la comédie ou s’il était sérieux, et il éclata de rire, se frappant le genou. Vexée, elle le regarda faire, les bras croisés, avant de perdre patience et de s’en aller. Il la rattrapa en deux secondes et l’arrêta au niveau des caisses.  

 

- Excuse-moi. Non, il ne s’est jamais rien passé entre nous. J’étais amoureux d’une jeune femme merveilleuse et elle était aimée d’un homme tout aussi merveilleux., lui répondit-il, plus sérieusement.  

- Hide ?, tenta-t-elle.  

- Oui. C’était pareil chez toi ?, lui retourna-t-il.  

- Hide et Ryo étaient sur les rangs… et après, j’ai toujours eu l’impression de devoir rivaliser avec elle pour son cœur., soupira-t-elle.  

- Regarde-moi., lui demanda-t-il.  

 

Elle leva les yeux vers lui et croisa son regard doux et chaud.  

 

- Tu n’as pas à rivaliser avec elle ici. C’est juste mon amie., lui fit-il savoir.  

 

Elle ouvrit les lèvres pour lui répondre qu’elle aurait peut-être préféré avoir Saeko qu’une morte comme rivale ici mais se ravisa. Elle n’avait aucun droit sur lui. Aucun d’eux n’avaient parlé de véritables sentiments jusque là, ce qui était normal après tout, ça n’était que le deuxième jour.  

 

Ryo lut dans son regard ses incertitudes et se promit d’essayer de la rassurer dès qu’ils seraient hors de là. Il lui fit signe d’aller vers la caisse et elle s’exécuta, posant la boîte sur le tapis. A son grand désespoir, elle vit la caissière adresser un sourire charmeur à son compagnon de courses et il lui sourit en retour. Elle l’observa sombrement du coin de l’œil, habillée beaucoup plus fémininement qu’elle, et jeta un regard critique sur ses propres vêtements.  

 

En silence, ils sortirent de là puis du centre-commercial. Ils se dirigèrent vers le Cat’s mais Ryo bifurqua dans une ruelle peu avant d’arriver et s’arrêta à quelques mètres de la rue, posant les sacs qu’il portait. Sans un mot, il prit ceux de Kaori, les alignant avec les siens, avant de se tourner vers elle.  

 

- Qu’y a-t-il ? Tu dois me briefer sur les choses à ne pas dire à Saeko ?, le questionna-t-elle.  

- Non. Juste te rappeler quelque chose., lui dit-il.  

 

Il lui avait retiré sa casquette et ses lunettes en parlant et l’enlaça. Elle n’eut pas le temps de répondre qu’il avait capturé ses lèvres et lui infligeait un baiser langoureux. D’abord surprise, elle passa les bras autour de son cou, répondant timidement puis sans aucune retenue quand elle se détendit enfin. Leurs mains voyageaient sur le corps de l’autre pendant que leurs langues se mêlaient, affamées. Sentant le désir enflammer ses sens, Ryo finit par s’écarter, sans savoir lequel d’eux deux gémissait. La main dans ses cheveux, il plongea dans son regard voilé un moment, s’abreuvant de ses traits relaxés.  

 

- Tu as compris maintenant ?, murmura-t-il.  

- Que ?  

- Qu’il n’y a que toi qui m’intéresses même si je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve., explicita-t-il.  

- Je crois, oui., acquiesça-t-elle, lui adressant un sourire léger.  

- Je ne comprends pas, Kaori. Comment se fait-il que tu aies si peu confiance en toi ? Ne t’a-t-il pas dit et redit que tu étais belle, séduisante et attachante ?, l’interrogea-t-il.  

- Les compliments n’étaient pas son fort., admit-elle, sortant de son étreinte alors qu’elle défendait son homme contre le nouveau dans sa vie.  

 

C’était une situation assez désagréable en fait : elle n’avait aucune envie de prendre partie pour l’un ou pour l’autre. Néanmoins, c’était un acte instinctif que de défendre son grand amour contre le nouvel homme dans sa vie.  

 

- Mais il y a quand même une limite, Kaori. J’ai comme l’impression qu’on t’a fait te sentir moche et peu désirable. Tu as si peu confiance en toi., lui fit-il remarquer.  

- Parce qu’elle se sentait mieux ?, éluda-t-elle, gênée.  

- Ce n’était pas une séductrice mais elle était bien dans sa peau… au moins en tant que femme. Il y avait des fêlures en elle que j’essayais de combler sans grand succès., admit-il, regardant vers la rue où les voitures passaient, indifférentes à ce qui se passait dans la ruelle.  

- Je suis sûre que ta présence apaisait ses blessures. Peut-être qu’avec le temps, tu y serais parvenu., lui dit-elle, posant une main sur son avant-bras.  

- Peut-être. Et lui ?, lui retourna-t-il, conscient qu’elle avait dévié la conversation initiale.  

 

Après avoir remis sa casquette et ses lunettes, Kaori se baissa, ramassa les sacs par terre et partit vers l’entrée de la ruelle sans un mot. Fronçant les sourcils, il la rattrapa. Il adapta son pas sur le sien après lui avoir pris la moitié des sacs.  

 

- Pourquoi tu ne veux pas en parler ?, l’interrogea-t-il.  

- Parce que je n’ai pas envie de me disputer avec toi. Parce que, peu importe que tu aies raison ou non, je le défendrai toujours bec et ongles. C’était l’amour de ma vie. Il avait beaucoup de défauts mais c’est l’homme pour qui mon cœur a battu pendant plus de dix ans… et il le fait toujours., lui confessa-t-elle, culpabilisant du message qu’elle lui envoyait.  

 

Il serra les dents en entendant cela. Il sentit une flambée de colère monter.  

 

- Je suis quoi moi alors ? Un passe-temps ?, lui demanda-t-il sèchement.  

- Non. Tu n’es pas un passe-temps. Je n’ai jamais pris mes relations avec les hommes par dessus la jambe. Ryo est le seul homme que j’ai connu avant toi. C’était mon premier amant que j’ai attendu pendant des années. Nous avions une relation particulière que tu n’apprécierais certainement pas et ne comprendrais peut-être pas. J’éprouve quelque chose pour toi. Je ne sais pas ce que c’est ou où ça va nous mener mais tu n’es pas un passe-temps. Je ne peux cependant pas non plus te dire que tu es l’homme de ma vie., lui avoua-t-elle.  

 

Il garda le silence, digérant ses paroles, y réfléchissant en faisant le parallèle avec sa propre histoire.  

 

- Je suis désolée de te décevoir. On ferait peut-être mieux d’arrêter avant de se faire du mal., suggéra-t-elle alors qu’ils arrivaient en vue du Cat’s Eye.  

- Non…, souffla-t-il.  

- Je ne veux pas arrêter. Je ne sais pas pourquoi je me suis vexé parce que ce que tu dis est vrai. Kaori reste la femme de ma vie même si j’envisage très sérieusement notre relation. Nous deux, ça ne fait que deux jours. On s’entend bien, s’attire mais on ne peut pas encore dire si on s’aime ou non. C’est juste que j’oublie parfois que notre relation est neuve, qu’elle n’est pas la suite de celle que j’avais. Tu n’es pas elle, je le sais mais parfois mon cœur me trompe., ajouta-t-il, caressant sa joue.  

 

Elle l’observa un instant et lui sourit pour apaiser la lueur anxieuse qu’elle voyait dans son regard.  

 

- J’arrive pas à y croire…, souffla Saeko, observant la scène de l’intérieur du café.  

- Ils ont une relation. Il rencontre une fille qui ressemble à Kaori et il tombe dans le panneau !, se fâcha-t-elle, se levant pour aller s’expliquer avec leur ami, lui remettre les idées en place.  

- Ne fais pas ça, Saeko. Ce n’est pas une ennemie., intervint Umibozu calmement.  

- Comment tu peux le savoir ? Tu sais d’où elle vient ?, l’interrogea-t-elle.  

- Es-tu prête à accepter l’inacceptable, Saeko ? Es-tu prête à avoir l’esprit aussi ouvert que pour Xiang Ying ?, lui demanda-t-il.  

- Pourquoi tant de mystère, Falcon ?, lui retourna-t-elle, agacée.  

- Ecoute, je ne vois vraiment pas ce qui pourrait m’étonner. Qui est-elle ?, l’interrogea-t-elle, juste après que la clochette eut tinté.  

- Saeko…, l’interpela Ryo, prenant les sacs des mains de Kaori et les posant sur un banc à côté de l’entrée.  

 

Il poussa sa compagne de balade à avancer, se tenant juste à côté d’elle, prêt à intervenir, ce qui ne semblait pas une précaution inutile lorsqu’il vit son amie porter la main sur la crosse de son arme.  

 

- Laisse ton joujou tranquille, commissaire. Il n’y a aucune menace ici., lui fit-il savoir.  

- Laisse-moi en juger., lui opposa-t-elle.  

- Non, Saeko. Regarde Umi. Il est déjà au courant et tu le vois dégainer son flingue ?, lui répondit-il calmement, faisant un pas devant Kaori pour la protéger.  

 

Elle le contempla un moment avant de se détendre et de rebaisser la main, la posant sur ses genoux.  

 

- Si tu nous présentais ?, proposa-t-elle, désignant Kaori du menton.  

 

Ryo la jaugea du regard avant de s’écarter, faisant un petit signe de tête pour qu’elle avance. Elle se plaça à côté de lui, puisant en son calme pour garder le sien alors qu’elle sentait la tension monter.  

 

- Saeko, je te présente Kaori…, commença-t-il.  

- Kaori Makimura., compléta-t-il alors que la rouquine retirait ce qui la masquait partiellement.  

- Oh bon sang…, souffla Saeko, pâle comme un linge.  

 

Elle attrapa sans regarder le verre de saké qu’Umibozu venait de lui verser et le but d’un trait. Kaori… non, le sosie de Kaori était devant elle et portait le même nom et le même prénom. Elle ne savait quoi en penser : son instinct de flic la poussait à se méfier, celui d’amie hésitait entre pleurer, elle qui n’avait presque jamais pleuré de sa vie, ou hurler de rage face à l’intruse qui arrivait dans leur vie sous les traits regrettés et qui risquait de briser un équilibre si difficilement acquis.  

 

- Bonjour., balbutia Kaori, ne sachant comment réagir face à la tension de la jeune femme.  

 

Une partie d’elle la poussait à l’approcher et la prendre dans ses bras pour la soutenir, une autre lui disait de rester à distance pour ne pas la perturber plus. Quel était le juste milieu à adopter avec cette Saeko ? Elle croisa le regard effaré de la commissaire qui reconnut le timbre de voix de son amie, lut la même douceur dans ses yeux…  

 

- Ce n’est pas possible., murmura-t-elle, les yeux écarquillés.  

- Et pourtant, c’est bien réel. Elle s’appelle Kaori Makimura mais elle vient d’une dimension parallèle ou un truc du genre. Un monde où elle habite une Tokyo un peu différente mais semblable où évoluent un Umibozu marié, une Saeko qui est inspectrice de police, où elle vit dans un immeuble qui est ici un parking, où il y a aussi un tableau des messages pour les City Hunter, où elle vivait avec un Ryo Saeba mort le même jour que notre Kaori. C’est fou mais c’est bien réel. Mais après tout, si on voit encore Kaori par moments, pourquoi on ne pourrait pas la croire elle ?, intervint Ryo, s’asseyant face à son amie.  

 

Kaori resta debout à ses côtés, proche de lui. Elle observait la Saeko devant elle, une très belle femme, séduisante et qui inspirait le respect comme dans son monde.  

 

- Vous… Vous avez travaillé avec Hideyuki ici aussi ?, lui demanda-t-elle.  

 

Surprise d’entendre ce prénom prononcé avec une telle tendresse, la policière fixa la rouquine face à elle, tentant de maîtriser l’émotion qui montait à l’évocation de feu son amour.  

 

- Oui, nous étions collègues avant… avant sa mort. C’est de ma faute s’il est mort., avoua-t-elle, détournant le regard.  

- Non. Ce n’est pas votre faute. C’est celle de son assassin., lui opposa Kaori fermement.  

 

Saeko la dévisagea brusquement, surprise d’entendre ces mots-là. Elle se tourna alors vers Ryo qui soutint son regard posément.  

 

- Je lui en ai parlé quand on comparait nos deux mondes., lui apprit-il.  

- D’accord. J’ai donc un double dans votre monde qui travaillait aussi avec Maki ?, l’interrogea Saeko.  

- Oui… jusqu’à ce qu’il quitte la police pour travailler comme partenaire de City Hunter., expliqua Kaori.  

- C’est incroyable. Tout est différent et pourtant similaire. Ca doit être très perturbant., pipa la commissaire.  

 

Ryo et Kaori s’observèrent un instant, s’adressant un sourire complice, avant de revenir sur elle.  

 

- Oui, tout à fait… mais on essaie d’affronter ça ensemble., admit Kaori.  

 

Ressentant un coup de fatigue, elle prit place sur le siège derrière Ryo, acceptant avec gratitude la tasse de café que lui servit Umibozu.  

 

- Donc elle loge chez toi ?, continua Saeko, s’adressant à son ami.  

- Oui. Elle n’a pas de chez elle ici., répondit-il calmement.  

- Mais comment tu comptes faire lorsque Xiang Ying reviendra ?, l’interrogea-t-elle.  

- J’aviserai. Je ne compte pas lui mentir., affirma-t-il.  

 

Prise de faiblesse, Kaori posa la tête dans sa main et ferma les yeux. Sans comprendre comment ni pourquoi, des images se formèrent dans son esprit.  

 

- Kaori ? Kaori, tu es là ?  

 

Cette voix, c’était celle de Mick. La vision se précisa et, comme si elle volait dans l’appartement, elle le vit pénétrer dans l’appartement et découvrir le palingénésium gisant au sol.  

 

- Kaori, où tu es bon sang ? Réponds-moi, Kaori !, cria-t-il à nouveau, sa voix visiblement tendue.  

 

Elle aurait voulu pouvoir lui répondre, lui dire de ne pas s’inquiéter mais elle était incapable de bouger ni d’articuler. Elle ne pouvait qu’assister à la scène comme spectatrice, culpabilisant de ce qu’elle infligeait à son ami qui fouilla l’appartement urgemment. Elle le vit revenir dans le séjour et s’immobiliser en cherchant le moindre indice, passant une main nerveuse dans ses cheveux avant de prendre l’artefact et de le mettre dans le sac à dos pour l’emmener avec lui.  

 

Elle culpabilisa encore plus en réalisant que, depuis deux jours, elle avait à peine pensé à eux, ne s’était pas demandée comment ils réagiraient, ce qu’ils ressentiraient, culpabilité qui s’accentua quand elle suivit Mick dans les escaliers et le vit se retourner une dernière fois en regardant vers le haut avant de passer la porte. Le noir revint et elle sentit qu’il l’engloutissait.  

 

- Ryo…, souffla-t-elle, se sentant partir.  

 

Il eut à peine le temps de la rattraper avant qu’elle ne tombe par terre, livide.  

 

- Kaori, Kaori, reste avec moi., l’appela-t-il d’une voix urgente mais elle ne lui répondit pas. 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de