Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 55 chapitres

Publiée: 11-04-21

Mise à jour: 24-08-21

 

Commentaires: 36 reviews

» Ecrire une review

 

DrameRomance

 

Résumé: "Je survivrai par n'importe quel moyen pour celle que j'aime." Survivras-tu pour moi ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Toi et moi sans toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Quel est le nombre minimal de mots pour qu'un chapitre soit accepté?

 

Pour les fanfictions normales, les chapitres doivent comporter plus de 600 mots. Pour les poésies, le quota est de 80 mots et pour les sonf fics, il est de 200 mots. Ces restrictions ont été établies pour empêcher les gens de poster des chapitres trop courts ou des commentaires, coups de gueule, mises au point, règlements de compte. La moyenne est de 1500 mots par chap ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Toi et moi sans toi

 

Chapitre 13 :: Chapitre 13

Publiée: 07-06-21 - Mise à jour: 07-06-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55


 

Chapitre 13  

 

Appuyé contre un mur dans un coin de la pièce, je regarde Himiko, la mannequin vedette de la marque, poser en sous-vêtements sexy pour le photographe. C’est la quatrième tenue qu’elle enfile et je n’ai rien à redire : elle est parfaite. Une plastique superbe, un regard à faire fondre un iceberg, une grâce naturelle qui doivent parfaitement rendre sur papier glacé… Glacé, c’est l’effet que ça me fait de l’observer. Rien, je ne ressens rien et, pourtant, je peux te jurer qu’elle est normalement plus qu’à mon goût. En plus et ce qui ne devrait en rien me déplaire, elle n’a pas froid aux yeux et, en cinq jours, elle m’a déjà clairement fait comprendre que je lui plaisais. Apparemment, ma présence l’apaise et l’empêche d’avoir peur.  

 

- Pour ne rien gâcher, vous avez une plastique de rêve à faire pâlir les autres mannequins que je côtoie., a-t-elle ajouté hier soir.  

 

Du coup, je me suis abstenu de lui faire une visite nocturne contrairement aux autres soirs, visites qui se sont achevées lorsque je me suis pris un de tes pièges que j’avais activés auparavant. Pour le reste, si ça peut te rassurer, j’ai déjà fait hurler ces demoiselles ce matin en faisant un petit tour dans les vestiaires chipant quelques sous-vêtements, pensé-je, un léger sourire aux lèvres. Il faut bien étayer ta couverture après tout.  

 

Menacé de me faire virer, je me suis depuis lors posté sagement dans un coin et je veille ma protégée calmement… C’est long d’attendre ainsi seul. Avant, j’avais de quoi m’occuper : j’allais farfouiller à droite à gauche, cherchant officiellement des sous-vêtements et officieusement je fouillais un peu aussi les lieux, et tu venais me récupérer, je te taquinais en pointant tes supposés défauts, tout ce qu’elles avaient et pas toi, espérant qu’aucun autre n’irait vérifier et contredire mes mensonges, j’essayais de sauter sur les mannequins et tu me retenais, me procurant par la même occasion l’agréable sensation de ton corps pressé contre le mien parfois.  

 

Tu me manques, Kaori, même si je ne peux rien en montrer. Tu me manques et je rêve d’aller te voir à l’hôpital, rien que pour pouvoir voir ton visage et toucher ta main cinq minutes, peut-être aussi te glisser deux-trois mots pour t’encourager à continuer le combat. Ce ne sont pas les quelques nouvelles que j’ai de toi tous les matins pendant qu’Himiko est sous la douche qui me suffisent mais je dois m’en contenter. Tu vas un peu mieux, semble-t-il. Ca me rassure de le savoir, ce serait encore mieux de le voir.  

 

- Ryo, nous avons fini pour aujourd’hui., m’apprend Himiko, m’adressant un petit sourire.  

- Allez vous changer. Nous allons rentrer., lui dis-je.  

 

Depuis trois jours, elle m’appelle par mon prénom et je l’ai corrigée à de nombreuses reprises mais elle ne veut rien entendre. Je la laisse dire maintenant. Ca n’ira pas plus loin de toute manière. Elle peut susurrer, me toucher, m’aguicher autant qu’elle veut, ça me passe dessus. Tu es la seule et il y a des choses que je n’ai envie de faire qu’avec toi, de ne montrer qu’à toi, de n’expérimenter qu’avec toi. Je souris à l’image de moi qui se dessine devant mes yeux. Elle a bien changé depuis que tu es rentrée dans ma vie, elle a énormément changé depuis que je t’ai laissée prendre mon cœur.  

 

- Monsieur Saeba, vous rêvassez.  

- Je ne rêvasse pas, je planifie.  

 

C’était quand ça ? Il y a deux semaines, deux mois, plus ? Je ne sais plus mais je me souviens de la scène. Je m’étais allongé dans le canapé comme à mon habitude pendant que tu faisais la vaisselle après le repas. J’aurais pu t’aider, me dis-je soudain, mais bon, le fait est que je ne l’ai pas fait. J’étais donc allongé dans le canapé et, au lieu de sortir un de mes magazines, j’avais les mains croisées derrière la tête et je fixais le plafond. Je contemplais notre relation, l’évolution qu’elle avait subie et ça m’a tiré un sourire rêveur au moment où tu es arrivée. J’ai senti ta présence mais je t’ai laissée venir vers moi, te laissant le plaisir de m’observer un moment comme je le fais parfois.  

 

- Monsieur Saeba, vous rêvassez.  

- Je ne rêvasse pas, je planifie., ai-je menti avec un sourire malicieux.  

 

J’ai vu dans ton regard la lueur de plaisir à me voir ainsi, léger, insouciant, et ton sourire s’élargir en conséquence.  

 

- Reste pas plantée là. Tu me donnes le vertige., me suis-je moqué, te tendant la main pour t’inviter à me rejoindre.  

 

Tu as approché, caressant ma main au passage, mais, lorsque j’ai compris que tu songeais à te mettre sur le retour du divan, loin de moi, j’ai attrapé tes doigts et t’ai attirée à moi. Tu as lâché un cri de surprise et atterrit sur moi un peu brutalement mais, si une massue de cent tonnes ne me tue pas, ce ne sont pas tes quarante-sept kilos qui vont me faire mal. Bien au contraire… Je ne peux pas ne pas ressentir tes formes contre moi, ces formes qui me plaisent énormément, me font un effet dévastateur quand mon corps appelle le tien. Mais à ce moment-là, ce n’était pas, encore, mon corps qui te voulait. C’était mon cœur, l’envie de tendresse qui me prend souvent et que j’arrive enfin à te montrer, le besoin de tenir contre moi.  

 

- Ryo ?, m’as-tu appelé alors que j’étais une nouvelle fois reparti dans mes songes, te tenant serrée dans mes bras.  

- Tu rêvasses encore., m’as-tu signalé, malicieuse.  

- Je pense à mes miss mokkori…, ai-je lâché pour voir comment tu réagirais.  

 

Tu as fait non de la tête, l’éclat pétillant de tes yeux me laissant voir que tu n’en croyais pas un mot, que tu savais que mes pensées étaient d’un tout autre genre, bien loin de mes considérations basiques d’avant.  

 

- Menteur… Je sais quand tu penses à tes miss mokkori., m’as-tu affirmé, te redressant à califourchon sur moi.  

 

Bien que j’avais envie de te tenir contre moi, je t’ai laissée faire, posant mes mains sur le bas de ton dos, juste pour voir ce que tu allais me dire.  

 

- Vraiment ? Comment ?, t’ai-je demandé, curieux.  

- Il suffit que je te regarde., as-tu murmuré.  

- Dans mes yeux ?  

 

Tu as secoué la tête en te mordillant la lèvre et je n’ai pu m’empêcher de poser le doigt dessus pour les séparer, sentant le désir monter. Tu l’as attrapé et suçoté un moment, ton regard se faisant flambant.  

 

- Ma bouche peut-être ?, ai-je insisté d’une voix un peu plus rauque alors que ta langue entourait ma phalange et me rappelait d’autres souvenirs lascifs.  

 

Féline, tu as encore joué avec mon doigt un moment avant de daigner le sortir de ta bouche chaude et humide et de le faire glisser le long de ton menton, de ta gorge jusque dans la vallée de tes seins. Tu ne portais qu’un débardeur ce jour-là et, tu as fait glisser une bretelle d’une main pendant que je t’imitais pour l’autre. C’est toi qui as posé mes mains sur ta poitrine avant de te baisser pour venir chercher mes lèvres.  

 

- Non., as-tu soufflé avant de m’embrasser langoureusement.  

 

Nos bouches se sont dévorées pendant un long moment avant que nos langues ne se trouvent. Tu t’affranchis de jour en jour de ta timidité et de tes barrières côté intimité comme je m’affranchis des miennes sur le plan tendresse. Je crois qu’on n’a pas encore trouvé notre parfait ajustement. Je sens encore ce manque de confiance en toi que tu as dans nos moments câlins. Parfois, je capte ton regard inquiet et je suppose que tu te demandes si tu fais bien, si tu sais me procurer le plaisir que je devrais attendre de toi, si tu me suffis. Tu me suffis, Kaori. Ce que tu m’apportes va bien au-delà de ce que j’ai toujours trouvé chez les autres. Tu te laisses aller à expérimenter, à suivre tes envies et j’aime te voir prendre du plaisir dans ces moments-là. Ca participe au mien.  

 

- Ca se passe plus bas., m’as-tu dit, pressant ton bassin contre le mien.  

 

Je me souviens avoir gémi au contact. Ta présence ne m’a pas laissé insensible même si tout ce que j’attendais de toi en te faisant venir contre moi, c’était un moment de tendresse. Te sentir à cet endroit-là, forcément, ça a réveillé la bête. Il faut encore que j’apprenne à te parler, à te dire que je ne veux pas toujours te faire l’amour quand je te prends dans mes bras, que, si ma réputation n’était pas surfaite, notre relation est d’une autre qualité mais je n’ai pas encore trouvé les mots ou plutôt le courage de les articuler sans me sentir ridicule de me montrer aussi sentimental. J’ai peut-être aussi un peu peur de ta réaction, que tu te laisses submerger par ce manque de confiance en toi mais peut-être que c’est moi qui ne te fais pas assez confiance, peut-être que je serais capable de te passer le message dans les bonnes conditions, que tu le comprendrais sans craindre de ne pas être à la hauteur de mes désirs sexuels.  

 

Soudain, je ressens une aura noire envahir les lieux et je me redresse. Il fallait que ça arrive au moment le plus chaud de mon souvenir qui s’évapore. Je vais lui botter les fesses à cet intrus qui me prive de ta présence. En deux enjambées, je suis à la porte des vestiaires, l’entrouvre et appelle Himiko. Elle arrive rapidement, m’adressant le sourire ravi de celle qui pense avoir enfin attiré mon attention, ce qui m’agace au passage. Je voudrais lui dire que la place n’est pas à prendre mais je ne peux pas.  

 

- On y va., lui dis-je d’un ton bref, sentant l’aura approcher.  

 

Je l’attrape par le poignet et la pousse à avancer alors qu’elle semble ne pas vouloir décoller. Je la sens résister mais ma force est bien plus grande que la sienne.  

 

- Vous me faites mal., se plaint-elle.  

- Quand je vous dis de bouger, on bouge., lui réponds-je simplement.  

 

J’aurais peut-être dû demander de l’aide à quelqu’un. Travailler à deux a ses avantages et je me rends compte d’à quel point tu me facilites la vie la plupart du temps. Il y a bien sûr les fois où tu te fais enlever et le fait de devoir te protéger en plus d’une autre personne mais j’avoue que ce poids-là est devenu de plus en plus léger au fil du temps, des astuces que tu as acquises avec l’expérience, la ruse également et surtout de l’entraînement très personnel que j’ai enfin pris le temps de te donner depuis que nous nous sommes mis ensemble et ça aussi, c’est le fruit du même genre de discussion que nous avions eue le jour où nous sommes revenus du mariage.  

 

L’aura se fait soudain plus forte et je vois un homme débouler dans le couloir juste derrière nous. Sans tarder, il dégaine et tire plusieurs balles, faisant fi des autres personnes présentes. J’entends Himiko crier et sens les éclats de béton qui viennent sur moi à cause des balles qui se sont fichées dans le mur. Je me retourne, armé de mon magnum, et tire dans la canalisation juste au dessus de l’homme. Pris sous la trombe d’eau, il ne tire plus, ne risquant pas de blesser quelqu’un d’autre, mais ça, je le sais mais ne le vois pas puisque je pousse ma cliente vers la sortie et la presse vers la voiture.  

 

- Mais si elle est piégée ?, bredouille Himiko, refusant de monter dedans.  

- Elle ne l’est pas. Montez !, lui ordonné-je, m’agaçant.  

- Comment…  

- Montez !  

 

Ma voix est sèche et dure mais je n’ai pas le choix : je ne la laisserai pas mettre en péril nos vies. Je compte bien te revoir. Elle finit par grimper dans la voiture, lâchant un cri de terreur quand je mets en route le moteur.  

 

- La voiture ne peut pas être piégée. Le fond est recouvert d’une tôle qui résiste au perçage, ne supporte aucune charge magnétique ni adhésive. Le capot est protégé par un système de mon invention. On ne peut pas piéger cette voiture.  

 

J’ai pris mes précautions avec cette voiture que tu utilises parfois seule. Je me doute que tu ne penserais pas à inspecter les moindres recoins avant de l’utiliser. On n’en a même parfois pas le temps. Je ne l’ai pas fait avec la mini parce que je saurai le détecter mais la panda… Je ne pouvais pas laisser cette donnée-là au hasard.  

 

- Vous… Tu es très prudent. Je me sens tellement rassurée avec toi. Tu m’impressionnes, tu sais., minaude-t-elle, se collant à moi.  

 

Ca y est, elle passe au tutoiement. Quelques années en arrière, j’aurais certainement déjà arrêté la voiture sur le côté pour m’empresser de répondre à ses avances. Selon le nombre d’années, j’aurais pu conclure ou j’aurais reçu une massue sur le coin du nez juste après avoir ressenti ton aura emplie de jalousie. Aujourd’hui, tout est différent.  

 

- Vous feriez mieux de mettre votre ceinture de sécurité. On ne sait pas ce qui peut encore nous attendre.  

- Pourquoi ? Vous l’avez semé, non ?, me dit-elle, restant collée à mon bras.  

- J’ai semé un homme. Si Sagasaki est derrière tout cela, il en a une centaine à ses ordres. Il en trouvera bien quelques-uns à mettre à votre poursuite temporairement. Attachez-vous !  

 

Comme pour bien lui faire comprendre, je bifurque brusquement, la secouant quelque peu. Sans un mot de plus, elle va se remettre de son côté et accroche enfin sa ceinture. Merde…, me dis-je. Je n’ai pas fait gaffe et j’arrive au croisement où nous avons eu notre accident… Un instant, mon regard se brouille et mes oreilles résonnent des bruits funestes de ce soir-là. Tu n’as pas crié… Tu n’en as même pas eu le temps. Tu as relevé la tête, peut-être vu le camion arriver mais tu n’as pas crié ni même opposé tes mains comme pour l’arrêter même si ça aurait été dérisoire… J’ai l’impression que mes poumons se figent, que mon cœur se serre et j’étouffe littéralement.  

 

- Ryo, tout va bien ?  

 

J’entends la voix comme si elle venait de loin et, tout doucement, ça me ramène à la réalité. J’ai besoin de te voir, maintenant, mais je ne peux laisser Himiko seule. Sans réfléchir, je nous dirige vers le Cat’s. Umi et Miki pourront certainement veiller sur elle le temps que je passe te voir. Non, c’est de la folie, me rappelle ma raison. Je n’ai pas le droit de risquer d’attirer l’attention sur toi. J’entends… J’entends bien même mais mon cœur, lui, me tient un autre discours. C’est comme s’il refusait de battre normalement jusqu’au moment où il sera rassuré.  

 

- Mais… on ne devait pas rentrer ?, s’inquiète Himiko alors qu’on se gare devant le café.  

- Je dois aller faire le tour de mes indics. Vous allez rester avec mes amis dans le café. Vous y serez en sécurité., lui dis-je, ouvrant sa porte tout en fouillant du regard les environs.  

 

La tenant par le bras, je l’emmène à l’intérieur, entendant la clochette tinter. Occupée à nettoyer une table, Miki s’arrête et nous rejoint, nous adressant un sourire chaleureux. Ca fait du bien de voir un visage familier alors que j’ai l’impression de me noyer.  

 

- Bonjour Miki. Umi est là ?  

 

Je vois ses sourcils se froncer brièvement avant de reprendre un air normal et elle fait un signe de tête vers la réserve.  

 

- En bas, dans la réserve., me dit-elle.  

- Himiko, vous restez ici. Miki est une amie.  

 

Je les laisse à deux pour aller rejoindre Umi quand Mick entre à son tour dans le café. Sans grande surprise, il s’élance sur Himiko qui couine de surprise à se voir ainsi enlacée par un presque inconnu déshabillé et c’est Miki qui met fin à son calvaire en assénant un coup de maillet à l’américain. Soupirant alors qu’il me met en retard pour te retrouver, je reviens dans la salle et le soulève.  

 

- Fous la paix à ma cliente, Mick., grondé-je.  

- T’es pas drôle… Bon, malgré tout, ça tombe bien que tu… vous soyez là parce que j’ai des nouvelles., nous annonce-t-il.  

 

La lueur dans ses yeux se fait froide et je redoute ce qu’il va annoncer. Je pense que mes craintes étaient fondées et, pour une fois, j’aurais aimé avoir tort.  

 

- Vous avez trouvé Terumi ? Ses parents seront rassurés, tant mieux., crache Himiko, reprenant son masque de jalousie.  

 

Boudeuse, elle s’assied sur un tabouret et croise les bras. Je vois mes deux amis froncer les sourcils à son attitude mais j’avoue ne pas avoir la patience pour le moment de chercher à la calmer.  

 

- Alors ?, demandé-je à mon ami, la porte de la réserve s’ouvrant sur le géant.  

- J’ai bien retrouvé Terumi., affirme Mick, attendant que Falcon soit à portée d’oreille.  

- A la morgue. Son corps a été retrouvé flottant dans la baie de Tokyo. L’autopsie a conclu à une chute accidentelle suivie d’une mort par noyade après qu’elle se soit shootée à la cocaïne. Sa voiture était garée près d’un pont qui relie le district de Koto à celui d’Edogawa., nous apprend-il.  

 

Le silence se fait dans le café. Je ne crois pas à la thèse de l’accident et visiblement mes amis non plus. Mon regard se pose sur Himiko, figée, puis sur le miroir qui lui fait face où je peux voir le choc qui s’est inscrit sur son visage.  

 

- Himiko, ça va ?  

 

Malgré son attitude, je ne peux m’empêcher de compatir. Je me revois quelques jours en arrière quand on était aux urgences.  

 

- Elle… Elle était encore enceinte ?, finit-elle par bafouiller.  

 

Je regarda Mick qui la regarde elle, son regard virant au bleu orage.  

 

- Oui., lâche-t-il simplement.  

- Ce… Ce ne peut pas être un accident. Terumi avait la drogue en horreur. Elle buvait un peu. Ca lui arrivait de fumer une cigarette mais la drogue… Elle aurait préféré se couper un bras plutôt que d’y toucher, surtout en étant enceinte. Se marier, avoir un bébé, c’étaient ses deux plus grands rêves. Elle n’aurait jamais rien fait pour mettre en danger son enfant., affirma-t-elle, les poings serrés.  

- C’est lui, n’est-ce pas ?, me demande-t-elle, se tournant vers moi, les larmes aux yeux.  

- Il l’a tuée et leur enfant avec parce qu’elle ne faisait pas partie de ses plans… ou parce qu’elle m’avait tout balancé…, suggère-t-elle.  

- L’une ou l’autre de ces options est possible en effet., lui réponds-je, revenant à des sentiments meilleurs à son égard.  

- Alors il est vraiment prêt à tout ?, m’interroge-t-elle.  

- A tout et il ne laissera rien ni personne se mettre en travers de son chemin., confirme Umibozu d’une voix posée.  

 

J’observe un moment mon ami et mon cœur cesse de faire des siennes même si c’est douloureux. Je ne peux pas te mettre en danger avec Sagasaki dans les environs. J’ai besoin de te voir mais ça devra attendre parce que, si je commets la plus petite erreur et que ça le mène à toi, je n’aurai probablement pas la même chance que lorsque tu étais face à ces trois véhicules. Il te tuera, peut-être même sur le lit d’hôpital sur lequel tu gis actuellement, impuissante, en utilisant un moyen plus fin qu’une simple balle dans la tête. Je ne peux pas le conduire jusqu’à toi. Je dois te protéger du mieux que je peux.  

 

- Vous pouvez garder Himiko quelques heures ? Je dois aller faire un tour.  

- Je vais bien m’occuper de ta cliente, Ryo. Ne t’inquiète pas., me scande Mick, reprenant son air pervers, prêt à se jeter sur la jeune femme encore sous le choc.  

- Non, toi, tu viens avec moi., lui dis-je, l’attrapant par le col et l’entraînant.  

- Je vous la confie., fais-je au couple de cafetiers.  

- Compte sur nous., m’assure Miki, se mettant devant la mannequin.  

 

Sans ménagement, j’envoie Mick vers l’autre côté de la voiture, lui indiquant d’un geste de monter, ce qu’il fait sans se faire prier.  

 

- Alors Reika est venu te voir pour l’enquête sur le personnel du service où est Kaori ?, lui demandé-je, m’insérant dans la circulation.  

- Tout le monde est clean à part quelques infractions au code de la route, tromperies conjugales et un cas de travail au noir., me répond-il.  

- Dis donc, il y a des infirmières super mignonnes dans ce service., fait-il, très intéressé.  

- Si tu le dis… Donc aucun danger pour elle ?, conclus-je.  

- Aucun… Tu n’en as vraiment remarqué aucune ?, m’interroge-t-il, curieux.  

- Je vais voir Kaori, Mick. Je vais la voir et l’encourager à rester avec nous, alors j’ai bien vu mais je ne suis pas intéressé., réponds-je assez sèchement.  

 

J’ai mal de savoir que je ne peux pas aller te voir. C’est dur à encaisser mais il le faut.  

 

- Kazue est allée la voir en début d’après-midi. Une de ses amies vient d’accoucher, ce qui lui fait une bonne excuse, et j’ai veillé à ce qu’elle ne soit pas suivie jusqu’au service de Kaori. Elle se remet de sa pneumonie. Elle a aussi appris qu’ils l’opéreraient lundi de son nez cassé. Apparemment, la fracture devrait être assez facile à remettre en place., m’apprend-il, ce qui me fait déjà un peu de bien malgré le fait de savoir que je ne serai probablement pas là à tes côtés ce jour-là.  

- Merci, Mick. Remercie Kazue de ma part., lui dis-je, reconnaissant.  

- De rien. Ca va, toi ? Tu tiens le coup ?, me demande-t-il, soucieux.  

 

Je regarde la route et pousse un long soupir.  

 

- Cette affaire m’occupe l’esprit mais, en même temps, elle m’empêche d’aller la voir. Elle… Kaori me manque.  

 

Je n’ai pas l’habitude de m’épancher sur mes sentiments mais c’est sorti presque tout seul et j’attends, un peu anxieux, la réaction de mon ami. Peut-être se moquera-t-il de moi, peut-être me trouvera-t-il faible mais, à vrai dire, je m’en fous.  

 

- Je comprends. A moi aussi. C’était assez frustrant de devoir rester à la porte, j’avoue. J’aurais aimé pouvoir la voir aussi mais avec ce que nous a ramené ta cliente, mieux vaut être prudent., me retourne-t-il.  

- Oui, je sais. Je ne le sais que trop bien., soupiré-je.  

- Tu as une idée sur la manière de dépatouiller tout cela ?, m’interroge-t-il.  

- Sagasaki n’est pas du genre à se laisser amadouer ou intimider alors l’option je fais mon numéro du terrifiant nettoyeur n’est pas vraiment d’actualité…  

- Et si on tentait le coup du gentil nettoyeur et du méchant nettoyeur ? Ca marche bien avec les flics dans les films américains., me propose-t-il, tout sourire.  

- T’es con…, laché-je dans un léger rire qui me fait un peu de bien malgré tout.  

- Finis tes phrases, Ryo. Je suis con-structif, com-plètement génial, com-plémentaire ou… ?, enchaîne-t-il sur le ton de l’humour.  

- Complètement à la masse, oui.  

 

Ca fait du bien d’avoir une conversation aussi légère avec mon pote de toujours. Malgré son insouciance apparente, je sais qu’il s’inquiète pour toi, pour moi aussi et qu’il fait avec moi ce que je fais avec nos clientes : il me distrait, il m’aide à penser à autre chose et ça ne fait pas de mal.  

 

- Ca, c’est pas très sympa alors, en représailles, j’ai une question pour toi : que feras-tu lorsque Kaori se réveillera ?, m’interroge-t-il, son regard perçant posé sur moi.  

- Je crois que tu es arrivé., lui dis-je, un peu mal à l’aise.  

- En fait, Kazue est de nuit donc je vais t’accompagner. Ca me fera prendre l’air. Alors Saeba, à part si tu as les chocottes de me répondre, que feras-tu lorsqu’elle se réveillera ?, répète-t-il, tranquillement, croisant les bras et se laissant complètement aller dans le siège comme s’il était au spectacle.  

 

Observant la circulation, je ne pense pas un moment à insister pour le lâcher en route et je repense à tout ce qu’on a vécu et à la promesse que je me suis faite le jour de ton accident, celle que j’ai prononcée devant le Professeur.  

 

- Quand elle sera sur pieds, je mettrai un genou par terre et je la demanderai en mariage. Elle sera alors vraiment ma femme…  

- Faut-il encore qu’elle dise oui., me fait-il remarquer, amusé.  

 

Un léger sourire m’échappe. Bizarrement, je n’ai pas trop de doute sur ta réponse mais, qui sait ?, peut-être me surprendras-tu ?  

 

- Et je lui dirai que je l’aime., ajouté-je en arrière-pensée.  

 

J’entends le silence à mes côtés bien que le regard de Mick soit toujours posé sur moi, contemplatif, jusqu’à ce qu’il soupire.  

 

- Tu veux dire qu’en un an, tu n’as pas été foutu de lui dire « je t’aime » même quand tu lui faisais l’amour ? T’es pas possible, Ryo. Ne me dis pas que tu n’as jamais perdu la tête entre ses bras !, me tance-t-il vertement.  

- Oh que si, j’ai déjà perdu la tête entre ses bras mais ce n’est pas sorti. Que veux-tu ? Il y a des choses qui sont plus faciles que d’autres mais ça viendra… ça viendra…, lui dis-je, me rappelant de l’autre promesse que je t’ai faite, celle qui pour laquelle je t’ai confié une mission bien précise.  

- J’espère bien., gronde-t-il, visiblement mécontent.  

- Mais dis-moi, puisque tu viens d’acter que vous aviez eu des rapports sexuels, tu peux enfin me dire si…, commence-t-il d’une voix suave.  

- Non !  

 

La réponse claque comme un fouet dans l’habitacle. Je sais très bien ce qu’il veut savoir mais je refuse de lui répondre. Ca ne le concerne pas.  

 

- Oh, allez, on est amis. Alors elle était…  

- J’ai dit non, Mick. Je ne te répondrai pas. Est-ce que je t’ai demandé si Kazue l’était encore quand vous avez fait l’amour la première fois ? Non alors ne me pose pas la question.  

 

Mon ton est péremptoire et n’admet aucune objection mais Mick ne se laisse pas abattre si facilement.  

 

- Kazue avait déjà été fiancée avant alors tu dois bien te douter…  

- Je t’ai dit que je ne voulais pas savoir. Kazue est mon amie et elle a le droit à son intimité.  

- L’amitié est plus forte que…  

- Mick, la ferme.  

- Allez, Ryo, sois sympa., chouine-t-il.  

- Alors, ma Kaori chérie était-elle encore pure quand tu l’as…  

 

Il ne peut finir sa phrase : je sens tout à fait par hasard un manche en bois sous ma main et soulève la massue qui traînait là, l’abattant sur la tête de mon ami sans crier gare.  

 

- C’était quoi ça ?, me demande-t-il, regardant hébété l’objet qui vient d’écrabouiller sa gueule d’ange.  

- Une massue de Kaori., réponds-je calmement.  

- Mais comment est-elle arrivée là ?, s’exclame-t-il, interloqué.  

- Elle traînait là. On est arrivés., lui dis-je, garant la voiture.  

 

Le moment de légèreté est passé. On sort de la voiture et contourne un petit immeuble, empruntant ensuite les escaliers de secours pour monter sur le toit qui nous offre une vue sur la demeure de Sagasaki.  

 

- Qu’es-tu venu chercher ici, Ryo ?  

- Je veux le voir faire. Lui et moi, nous nous sommes toujours tenus à distance, pas parce qu’on avait peur l’un de l’autre mais parce qu’on savait ce qu’il en était. Il tient ses troupes, il règle les choses dans son clan, c’est son problème. Il règle ses comptes avec les autres clans : tant que ça ne touche aucun civil, c’est son problème. Il veut tuer son ex par vengeance, il a probablement tué sa maîtresse enceinte, ça devient mon problème. Seulement, je dois penser à Kaori et être prudent, penser à tout ce qui pourrait arriver. Je dois savoir comment il fonctionne.  

 

Mick me regarde et acquiesce avant de se laisser tomber par terre, appuyé sur le muret de la toiture.  

 

- On aurait dû prendre un thermos de café…, pipe-t-il.  

 

Malgré moi, je souris. Je sais qu’il n’est pas aussi nonchalant qu’il veut le faire paraître. Lui et moi, nous sommes pareils pour cela. Alors pourquoi moi et pas lui, Sugar ? 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de