Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 55 chapitres

Publiée: 11-04-21

Mise à jour: 24-08-21

 

Commentaires: 36 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: "Je survivrai par n'importe quel moyen pour celle que j'aime." Survivras-tu pour moi ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Toi et moi sans toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Toi et moi sans toi

 

Chapitre 51 :: Chapitre 51

Publiée: 19-08-21 - Mise à jour: 19-08-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Désolée pour l'oubli de mardi, la journée était chargée. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 51  

 

- Pourquoi tu es venu ici, Ryo ?  

 

Nous sommes assis au bord du lac, observant la surface paisible après avoir nagé pendant une demi-heure. J’ai insisté pour qu’on ne fasse rien de la journée à part se détendre et se balader éventuellement. Pour moi, tu as fait tes preuves professionnellement parlant hier même s’il n’y en avait nul besoin. La partie plus difficile reste à faire mais se situe sur le plan personnel et ça, nul exercice physique ne pourra y faire. Il ne peut qu’en être la conclusion. Quelle évolution, me dis-je, ironique.  

 

- Pourquoi ? Tu ne penses pas que je suis venu te chercher ?, fais-je innocemment.  

- Pas de question en réponse à une autre, s’il te plaît. J’ai… J’ai besoin de réponses claires et précises., me réponds-tu, m’adressant un regard implorant.  

- Tu as raison. Ce n’est pas le moment de jouer aux devinettes.  

 

Tu mérites mieux en effet après avoir ouvert ton cœur aussi honnêtement deux jours auparavant et ça a eu l’air de te faire du bien. Peut-être que ce sera pareil pour moi… même si je me sens bien mieux depuis que je t’ai retrouvée et que j’ai compris ta fuite. Tout comme moi, tu as certainement aussi besoin d’explications sans fard, sans masque, à nu.  

 

- J’étais en colère après ton départ, très en colère et j’avais besoin de faire le point pour que ça n’impacte pas Kimi. Je l’ai confiée à Miki et Tête de Poulpe et je suis venu ici pour réfléchir et prendre du recul.  

- Tu voulais réfléchir à quoi ?, m’interroges-tu, enlaçant tes jambes repliées contre toi et posant le menton sur tes genoux.  

- A toi, à nous, à la situation. Est-ce que j’avais encore envie de me battre, de te pardonner, de te voir revenir au risque que tu blesses Kimi en disparaissant à nouveau, moi aussi ? Je devais aussi me vider la tête de cette noirceur qui m’avait envahi.  

 

Je m’allonge, les mains derrière la tête, dans l’herbe et regarde les nuages défiler, te jetant subrepticement un coup d’oeil pour voir comment tu réagis. Ton regard est fixé sur le lointain, pensif. Ton visage affiche un masque triste et, pendant un instant, je pense à une ânerie que je pourrais sortir rien que pour te voir sourire mais ce n’est pas le moment.  

 

- Tu as réussi ?, me demandes-tu.  

- A me vider la tête ? Oui parce que j’ai compris. Ca n’excuse pas le fait que tu t’es enfuie malgré ta promesse de me dire en face si tu t’en allais mais j’admets que tu n’avais pas le choix., fais-je d’un ton posé.  

 

Vas-tu éluder la première partie ou oser me poser la question pour savoir si je te veux encore dans notre vie ? Est-ce que ma réponse te soulagerait en t’évitant de devoir me dire que tu ne veux pas revenir, te sonnerait si finalement je te fermais la porte alors que tu pensais le faire ou te donnerait matière à réfléchir encore un peu si tu en as besoin ?  

 

- Si j’ai bien compris, tu ne me pardonnes pas d’être partie…, murmures-tu.  

- J’ai dit ça ? J’ai dit que je n’excuse pas, Kaori, mais, pardonner, je peux le faire. Tu voudrais que je te pardonne ?  

 

Tu tournes enfin le visage vers moi, probablement consciente de ce que c’est pour moi. Pardonner n’a jamais été inné pour moi. Je l’ai appris avec toi mais je n’avais jamais eu à te l’accorder.  

 

- Oui, j’aimerais beaucoup., acquiesces-tu.  

- Ok, je te pardonne., fais-je, haussant les épaules.  

 

Le tout est rehaussé d’un petit sourire amusé qui nuance mon apparente indifférence. Tu m’observes, stupéfaite un moment, avant de rire légèrement.  

 

- Il n’y a que toi pour faire d’un moment solennel quelque chose d’anodin., me fais-tu remarquer.  

- J’ai eu un peu trop de sérieux cette année… et je ne sais pas si on en a fini., dis-je, te coulant un regard interrogateur.  

 

Tu baisses les yeux et retournes à ta contemplation du lac. Tu as parfaitement compris ma question muette : j’attends de savoir où tu en es. Je ne sais toujours pas si tu envisages de partir ou de revenir. Dois-je passer la deuxième avec toi, tenter l’approche physique pour te rappeler tout ce que nous partagions, te presser de te décider ou continuer sur ma lancée, un peu moins rapide mais peut-être plus sûre ? Je ne sais pas.  

 

- Je sais qu’on a dit qu’on ne répondrait pas à une question par une autre mais tu… tu as encore envie de te battre pour nous ?, m’interroges-tu d’une toute petite voix.  

- Je t’ai posé une question, moi ? Il ne me semble pas., fais-je innocemment, te laissant un peu de latitude.  

- Merci…, murmures-tu, reconnaissante.  

- Donc pour répondre à ta question, oui, j’ai encore envie de me battre pour nous… mais, toi, tu en as envie ?  

- Je… Je n’ai pas envie de vous quitter mais je ne sais pas si je pourrais reprendre notre vie comme avant., m’avoues-tu.  

- C’est une décision définitive ?  

- Je ne sais pas. J’ai besoin de marcher un peu seule., m’apprends-tu soudain.  

 

Tu me lances un regard anxieux et je n’ai qu’une envie : te prendre dans mes bras et te demander d’avoir confiance en moi, en nous pour lutter contre ce qui te fait peur. Seulement, ce chemin-là, tu es la seule à pouvoir décider de le prendre ou non en sachant que tu ne seras pas seule pour le faire… si tu l’as enfin compris.  

 

- Je ne bouge pas de là. Je suis bien au soleil., réponds-je, fermant les yeux.  

 

Je t’entends te lever puis tes pas s’éloigner et je rouvre enfin les paupières pour te voir t’en aller. Je m’autorise alors seulement à pousser un long soupir pour évacuer la frustration qui me gagne. Je te savais têtue mais je ne pensais pas galérer autant pour réussir à t’atteindre. Je ne pensais surtout pas qu’il te faudrait autant de temps pour décider de ce que tu voulais pour le reste de ta vie. As-tu enfin compris que tu étais autonome, encore plus même que lorsque tu es partie de la clinique ? Je n’aurais même pas à t’aider à la maison sauf chose vraiment exceptionnelle… si tu rentrais. Il ne te reste qu’un obstacle à franchir, toi, la perception que tu as de toi. Malheureusement, ce n’est pas le moindre, bien loin de là.  

 

Je reste seul avec mes pensées pendant une bonne heure avant de me lever et d’aller pêcher. J’ai besoin de m’occuper et on a besoin de manger quoiqu’il advienne. Je prends deux poissons, les prépare et les mets à cuire. Je me dis que je vais manger seul comme hier soir quand je te sens enfin approcher. Je me tourne vers toi et te vois t’arrêter à quelques mètres de moi. Tu m’observes, anxieuse, et je sens que je dois te tendre de nouveau la main, t’amadouer pour venir vers moi.  

 

- Tu ne veux pas venir manger ? Je peux manger les deux mais tu vas finir par t’épuiser à force de ne rien avaler., fais-je avec un léger sourire.  

- J’ai peur, Ryo., me cries-tu comme si ça sortait du tréfonds de ton corps.  

- Je suis terrifiée., ajoutes-tu, les poings serrés.  

 

Je ravale la petite blague qui monte en moi. Je ne suis pas sûr que « ce ne sont que deux poissons. » fasse partie des choses que tu veuilles entendre à l’instant. Je me lève pour te rejoindre et m’arrête face à toi.  

 

- De quoi tu as peur ?  

- De moi. J’ai peur de tout faire foirer, de vous faire du mal, de ne pas être à la hauteur. J’ai peur de ne plus savoir comment t’aimer, de ne pas savoir être sa mère, de ne pas savoir comment l’aimer. Tu mérites une femme qui soit à la hauteur, pas qui prendra la tangente au moindre problème., bredouilles-tu, les larmes aux yeux.  

- Et pourquoi tu prendrais la tangente au moindre problème ?  

- Parce que c’est ce que je fais. Je t’ai interdit de me voir, j’ai refusé de la voir et je me suis tirée de la clinique. Je tais ce qui ne va pas, je prétends que tout va bien., t’énerves-tu.  

 

Tu es bouleversée et je ne peux m’empêcher de te prendre dans mes bras pour t’apaiser. Tu restes un instant immobile avant d’entourer ma taille et de te laisser aller contre moi. Contrairement à toi, j’ai confiance en toi. Tu es passée par beaucoup de choses mais je sais que tu reviens peu à peu. Si tu prends une décision qui te convient, tu sauras t’y tenir, tu feras ce qu’il faudra. A moi de savoir faire un pas vers toi…  

 

- Tu es partie de la clinique mais tu voulais revenir, Kaori. Tu ne serais pas partie définitivement sans me le dire en face, n’est-ce pas ?, fais-je, le nez dans tes cheveux.  

- Non. Quoique je décidais, je te l’aurais dit de vive voix., affirmes-tu.  

- Tu n’as pas pris la tangente. Tu as cherché un moyen de sortir de ce bourbier qu’est devenue ta vie mais tu ne t’es pas enfuie. J’aurais dû le comprendre et tu dois le comprendre. Tu n’es pas lâche, Kaori. Pour une fois, tu as pensé à toi avant les autres et c’était ce qu’il fallait faire même si ça me fait mal d’admettre que tu n’avais pas besoin de moi sur ce coup-là.  

- Ryo ?, lâches-tu, étonnée.  

 

Tu t’écartes un peu de moi sans quitter l’étau de mes bras mais juste assez pour pouvoir me regarder.  

 

- Je suppose qu’il n’y a pas que toi qui dois retrouver ta place dans notre relation. J’ai été là au maximum pour toi pendant des mois, prenant des décisions à ta place mais, maintenant, je dois retrouver ma place d’avant et ce n’est pas facile non plus. J’ai aimé être à ton chevet. J’ai aimé l’idée que tu avais besoin de moi pour vivre. Je me sens un peu… dépossédé., te dis-je, remettant une mèche derrière ton oreille alors que tu fronces les sourcils.  

- Ne te méprends pas, je n’ai pas du tout aimé l’idée que tu aies été blessée mais, quelque part, je te savais totalement à moi tout comme j’étais totalement à toi et ça avait quelque chose de rassurant et de valorisant aussi. J’avais enfin l’impression de pouvoir te rendre ce que tu m’avais donné pendant des années.  

- Ce… Ce n’est pas ce qu’on m’a dit… On m’a dit que tu étais frustré et anxieux même si tu gardais le sourire pour ne pas inquiéter les autres., me dis-tu.  

- C’était le cas. Je ne me suis aperçu de la dernière partie qu’au cours des dernières semaines depuis que tu redeviens indépendante. Tu dois trouver ça horrible de ma part…  

 

Tu m’observes un moment et je me dis que tu vas t’en aller, me congédier pour ne pas avoir trouvé cette situation entièrement horrible, pour avoir peut-être souhaité que tu restes dépendante toute ta vie, pour mon égoïsme ou toute autre raison qui serait certainement valable, peut-être même pour ne pas t’avoir aimée suffisamment pour ne vouloir que ton rétablissement même si ce n’était pas le cas… enfin je ne pense pas, à moins que je ne l’ai inconsciemment voulu pour pouvoir être sûr de te garder à mes côtés mais, là, ça va trop loin pour moi. J’ai déjà du mal à gérer mon conscient alors si je dois commencer à gérer l’inconscient, me dis-je ironiquement…  

 

Contre toute attente, tu reviens contre moi, me serrant dans tes bras.  

 

- Je ne te trouve pas horrible. C’est toute cette situation qui a été affreuse et déstabilisante. Nous deux séparés, l’arrivée de Kimi dans ces circonstances, l’enfer que tu as dû traverser à cause de moi, mes sautes d’humeur…, me réponds-tu, émue.  

- Tu n’aurais jamais dû vivre tout cela., murmures-tu.  

- Parce que, toi, tu le devais ? Aucun de nous ne méritait cette épreuve. Personne ne le mérite.  

 

Tu ne réponds rien mais me serres plus fort dans tes bras et j’en fais de même. Nous restons un moment ainsi silencieux, juste enlacés, nous apaisant mutuellement. Cependant, notre conversation est loin d’être finie, je pense alors que tes mots me reviennent.  

 

- Tu me dis que je mérite une femme qui soit à la hauteur, Kaori, mais, toi, que mérites-tu ? Je suis loin d’être à ta hauteur. Tu m’as apporté tant de choses depuis des années alors que tu attendais un geste de ma part. Sans tout ce que tu m’as appris, je n’en serais pas là. C’est moi qui ai encore du chemin à faire, alors cesse de te flageller.  

- Et… si on cessait de se flageller tous les deux ? Nous avons peut-être encore du chemin à faire… à deux., suggères-tu.  

 

Que dire de l’émotion qui me prend à ce moment-là ? Je sens l’espoir de jours meilleurs remonter en flèche, mon cœur fait un bond dans ma poitrine et je sens un sourire étirer mes lèvres, bienheureux que tu ne me regardes pas pour ne pas avoir à le réprimer tant il fait du bien.  

 

- Tu es à la hauteur, Kaori. Tu as encore une fois montré toute ta force de caractère en réussissant à te remettre physiquement. Maintenant, il faut que tu apprennes à t’aimer de nouveau, à avoir confiance en toi.  

- En nous aussi., me coupes-tu.  

- En nous… Oui, ce serait bien. Si tu veux rentrer mais qu’on ne reprenne pas notre vie de couple de suite, on peut le faire. On a le temps, Kaori. Tu as le temps de retrouver ta place dans notre vie et de trouver ta place auprès de Kimi. Parce que tu as ta place parmi nous. Et si tu as besoin de vivre ailleurs, je peux encore te proposer trois appartements vides dans l’immeuble ou ailleurs. L’avantage, c’est que tu pourrais voir Kimi ou Sayuri plus facilement.  

- Ryo, ça sent le brûlé., m’informes-tu soudain, t’écartant.  

- Merde, notre repas !, fais-je, me précipitant vers le feu où les deux poissons sont réduits à l’aspect de deux morceaux de charbon.  

 

A la limite de me brûler les doigts, je les enlève de là et les jette sur le côté.  

 

- Deux bêtes tuées pour rien.  

- Oui. Vu que tu t’es jeté à l’eau, je crois que c’est mon tour, non ?, me proposes-tu.  

- Je t’en prie. J’ai toujours aimé te regarder faire., fais-je avec un petit sourire.  

- Ce n’était pas de la pure fainéantise alors ?, me réponds-tu avec le même petit sourire.  

 

Je passe mes doigts sur mes lèvres comme si je fermais une fermeture éclair et fais signe de jeter quelque chose sur le côté. Ton sourire s’accentue et ça me plaît. Si j’ai des signes comme ceux-là de plus en plus régulièrement, je peux t’attendre. Je peux te laisser le temps de te réchauffer avant d’oser approcher. Tu reviendras.  

 

- Flûte ! Encore raté !, râles-tu, les poings sur les hanches.  

 

Je lève les yeux et t’observe faire, m’amusant de te voir chercher après les poissons avec ta pique improvisée. Je me demande comment tu as fait pour pêcher ces derniers jours : tu fais trop de mouvements pour ne pas les effrayer… et tu pestes trop aussi. Pourtant, ta silhouette ne semble pas avoir souffert de malnutrition. Finalement, les cheveux trempés, tu reviens près de moi et te laisses tomber sur l’herbe en poussant un long soupir.  

 

- Pas de chance aujourd’hui…, pipes-tu.  

 

Je me retiens de te regarder. Ton tee-shirt est trempé et colle à ta peau comme la veille. Je sais ce qu’il va se passer si je pose les yeux sur toi : c’est mokkori assuré et je ne veux pas t’effaroucher.  

 

- Là, ce n’est même pas la peine de réessayer. Tu les as tous envoyés de l’autre côté du lac., te fais-je remarquer.  

- On mangera ce soir.  

- Tu tiendras le coup ? Tu es toujours un estomac sur pattes, non ?, te moques-tu de moi.  

- Je sais me contenir quand il le faut., fais-je d’une voix suggestive.  

 

Je te vois rougir et te mordiller la lèvre et ça me fait sourire. Je ne suis pas infaillible après tout. Si je me retiens de t’approcher physiquement, je peux bien te titiller un tout petit peu verbalement, non ? Tu me regardes un instant incertaine avant de tourner de nouveau ton attention vers le lac.  

 

- Tu te souviens des significations qu’on avait balayées si des inconnus trouvaient les lettres CH gravées dans l’arbre ?, me demandes-tu soudain.  

- Il y en avait eu pour tous les goûts de mémoire., fais-je.  

- Cris et hurlements, il me semble.  

- Coups et heurts., ajoutes-tu.  

- Cachotteries et hystérie.  

- On se demande qui était qui…, pipes-tu, malicieuse.  

- Coq et hâne., dis-je, masquant un petit sourire.  

 

L’effet ne manque pas et tu te tournes vers moi pour me lancer un regard un peu agacé… comme ce jour-là.  

 

- Je t’ai déjà dit que âne s’écrit avec un a pas un h., me corriges-tu.  

- Je sais mais je fais appel à la liberté d’expression et l’artistique aussi., te réponds-je, amusé.  

 

Tu tentes de garder ton sérieux mais tu finis par sourire amusée malgré tout.  

 

- Charme et honneur.  

- On pourrait tous les passer en revue mais je me souviens surtout de ceux qu’on avait trouvé les mieux nous correspondre., murmures-tu.  

 

Tu gardes le silence un moment, le regard perdu dans le vague.  

 

- Je m’en souviens aussi, Kaori.  

- Confiance et honnêteté., conclus-tu notre petite joute sur le sujet.  

- Si on rentrait à Tokyo ?, ajoutes-tu soudain, tournant vers moi un regard incertain mais empli d’espoir.  

 

Tu veux me redonner ta confiance et regagner la tienne. Tu fais ce pas vers moi que j’attendais depuis mon arrivée. Ce n’est qu’une question de temps, je le sais.  

 

- Avec plaisir., te réponds-je, me levant et te tendant la main pour t’aider.  

 

Tu glisses tes doigts entre les miens et me laisses te tirer à moi. Je t’enlace un court instant comme pour te remercier de la décision que tu as prise avant de te relâcher. Sans un mot, nous éteignons le feu et remettons l’endroit en état avant de partir vers la cabane aussi vite rangée. Nos sacs ne prennent que cinq minutes à être bouclés et je ferme derrière nous la porte en jetant un dernier coup d’oeil à cet endroit qui en aura vu, du bon comme du moins bon. Peut-être verra-t-il le meilleur la prochaine fois et j’imagine déjà quelques modifications à faire pour notre prochaine visite.  

 

- Prête ?  

- Oui, je te laisse ouvrir le chemin., m’invites-tu.  

- A deux, Kaori. Tu n’as pas besoin qu’on te guide mais tu auras toujours quelqu’un à tes côtés si tu en as besoin., te réponds-je.  

- Je… je sais., murmures-tu, me tendant la main.  

 

Je la prends avec plaisir. C’est quelque chose que nous pouvons nous permettre ici à l’abri des regards indiscrets.  

 

- Ryo ?, m’interpelles-tu soudain alors qu’on marche depuis un quart d’heure.  

- Oui.  

- Tu pourras me masser l’épaule tout à l’heure. Elle est vraiment douloureuse., m’avoues-tu.  

 

On s’arrête et je touche ta peau qui est plus chaude à cet endroit.  

 

- Tête de mule. Tu aurais dû me le dire avant., fais-je sans vraiment de reproche dans la voix.  

- Donne-moi ton sac. Ca te soulagera déjà un peu.  

 

Je te vois ouvrir les lèvres pour protester puis finalement les refermer et me tendre ton bagage. Je ne vais pas me plaindre : tu voyages plutôt léger. Sans plus attendre, on reprend la route et retrouve la panda là où je l’ai laissée deux jours plus tôt.  

 

- Le carrosse de Madame., dis-je, ouvrant la portière passager.  

 

Tu t’arrêtes et caresses la carrosserie silencieusement, la nostalgie voilant ton regard.  

 

- C’est étrange de remonter dans cette voiture., me confies-tu.  

- Tu n’as pas voulu remplacer la mini ?, m’interroges-tu.  

- Il y a des choses qui sont irremplaçables. J’avoue aussi que ça a été le cadet de mes soucis cette année.  

- Je comprends.  

 

Nous reprenons la route vers Tokyo.  

 

- On va aller récupérer Kimi et on rentrera juste après., te dis-je, m’engageant sur la nationale.  

 

Tu acquiesces simplement mais ne pipes mot. Plus on rapproche de Tokyo, plus je te sens nerveuse. Tu tritures tes doigts, ton regard semble incapable de se figer sur un élément du décor et se pose sur moi pour s’en aller aussitôt.  

 

- Kaori ?  

 

Tu tournes la tête vers moi, les yeux écarquillés. Je vois l’anxiété dans tes prunelles et ton visage plus pâle aux traits tendus.  

 

- Revoir Kimi et l’appartement en même temps… Ca fait beaucoup, Ryo…, me confies-tu d’une toute petite voix.  

- J’ai peur de paniquer., ajoutes-tu.  

 

Je réfléchis un instant, passant en revue mes options avant de te répondre.  

 

- Alors on va d’abord passer à l’appartement, te laisser affronter cette première charge, avant d’aller rechercher Kimi. Si on fait le contraire, elle risque de ne pas comprendre., fais-je, cherchant à faire le mieux pour tout le monde.  

- J’ai envie de la revoir…, m’avoues-tu, le regret perçant dans tes mots.  

- Mais tu as raison. C’est la meilleure solution. Quand je la reverrai, je n’aurai pas l’appréhension de rentrer et je pourrai me concentrer sur elle., affirmes-tu.  

 

Cette idée me plaît. Parfois, l’attente a du bon. Nous avons beaucoup de souvenirs à l’appartement et je n’ai aucune idée de la manière dont tu réagiras en y retournant pour la première fois depuis un an et en découvrant les changements faits en ton absence.  

 

- On y est…, annoncé-je, garant la voiture dans le garage.  

- Oui, on y est…, murmures-tu avant de sortir. 

 


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