Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 55 chapitres

Publiée: 11-04-21

Mise à jour: 24-08-21

 

Commentaires: 36 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: "Je survivrai par n'importe quel moyen pour celle que j'aime." Survivras-tu pour moi ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Toi et moi sans toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Qu'est-ce qu'une fanfiction NC-17 ?

 

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   Fanfiction :: Toi et moi sans toi

 

Chapitre 31 :: Chapitre 31

Publiée: 02-07-21 - Mise à jour: 02-07-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. POur information la prochaine MAJ aura lieu dans environ 3 semaines pour cause de vacances. Portez-vous bien. Bonnes vacances à ceux qui le sont ou seront et bon courage aux autres. A bientôt. Bonne lecture.

 


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Chapitre 31  

 

Nerveux, je descends de la voiture devant le café où nos amis m’attendent. Sayuri s’immobilise devant la porte, surprise que je ne la suive pas.  

 

- Tu viens ? C’est toi qui nous as demandé de tous venir, Ryo., me taquine-t-elle.  

- Va en avant. J’arrive., lui dis-je, m’appuyant sur la panda.  

 

J’ai besoin d’un instant pour rassembler mes pensées et mon courage, chasser l’anxiété.  

 

- Ca va, Ryo ? Tu veux qu’on en parle avant ?, me propose-t-elle.  

- Non, ça va aller. Je te suis.  

 

Je lui fais signe d’avancer. J’appréhende de leur apprendre ta grossesse, leur façon de réagir. Vont-ils comprendre mon choix, le soutenir ? Je ne reviendrai pas dessus mais je doute encore. Ai-je pris la bonne décision ? N’ai-je pas choisi la facilité en te déléguant la responsabilité de ce choix ? Nous rentrons et tous se tournent vers nous. Je salue Saeko et Reika que je n’ai pas vues de la journée et prends place au bout du comptoir de façon à pouvoir tous les voir et ne rien manquer de ce que leurs visages pourraient afficher.  

 

- Merci à tous d’être venus.  

- Tu as des nouvelles sur l’état de santé de Kaori ?, me demande Miki.  

- Une idée de quand elle se réveillera ?, rajoute Mick.  

 

Je les observe tous les deux, inquiets malgré l’air serein qu’ils affichent à la clinique en ta présence. Quand je pense qu’elle te mettait du vernis à ongles vert cette après-midi en te racontant tout ce qui s’était passé au café dans la matinée. Je crois bien qu’elle a essayé à peu près toutes les couleurs depuis qu’elle a décidé que ce serait son activité avec toi. Je ne pensais pas qu’il y avait autant de couleurs possibles, le Professeur non plus d’ailleurs… Cette pensée me donne un instant le sourire.  

 

- Alors Ryo, tu sais quand elle va se réveiller ? Dis-le-nous., m’enjoint-elle, impatiente.  

- Non, je ne sais pas quand elle reviendra parmi nous mais j’ai effectivement des nouvelles sur sa santé., leur dis-je, calmement.  

 

Kazue s’assoit à son tabouret, l’air impassible. Elle me fixe droit dans les yeux et m’adresse un petit signe de tête. Elle sait déjà et m’encourage et j’apprécie énormément.  

 

- Elle a encore attrapé une infection ? Elle a une complication ? Elle… elle ne va pas être tétraplégique quand même ?, continue Miki.  

- Non, elle va bien… enfin pour son état.  

 

Je suis obligé de lever la main alors qu’une nouvelle salve de questions est prête à être tirée. Elle se ravise et se rapproche de son mari en soutien.  

 

- Donc Kaori est dans le coma mais elle va bien pour ce qu’on a pu en examiner. Seulement, il y a… comment dire ?… une légère complication au tableau. Il y a un mois environ, j’ai senti une masse dans son abdomen…  

- Un cancer ?, m’interrompt Miki.  

- Arrête un peu et laisse-le parler !, la tance Mick, agacé par cette interruption et je pense aussi, la corrélation qu’il fait entre le moment où j’ai fait cette découverte et celui où j’ai disparu.  

- Excuse-moi, Miki. On est tous à cran., s’excuse-t-il aussitôt.  

 

Il lui adresse un regard désolé et elle acquiesce pour accepter ses excuses.  

 

- Non, Kaori n’a pas de cancer. Elle est enceinte de quatorze semaines maintenant.  

 

Le silence se fait dans le café. A part Kazue déjà au courant, je vois les regards écarquillés, humides de Miki et Sayuri, les visages sont livides et les souffles semblent coupés pendant un long moment. Je leur laisse le temps d’encaisser sans intervenir, attendant leurs questions.  

 

- Vous… Vous essayiez d’avoir un bébé ?, finit par balbutier Miki.  

- Non. Il a été conçu le jour de l’accident quand son implant a été retiré ou perdu, on ne sait pas.  

- Un autre miracle…, pipe Saeko, accusant visiblement le coup.  

- Pourquoi tu ne me l’as pas dit avant, Ryo ? Ca fait un mois que tu sais. Pourquoi tu ne me l’as pas dit depuis que je suis arrivée ?, me demande Sayuri, en colère.  

 

Je me tourne vers elle, la comprenant parfaitement. J’assume mon choix. Dans des circonstances normales, les choses auraient été différentes. Tu n’aurais certainement pas pu tenir ta langue ou ton bonheur se serait inscrit sur tes traits… Quelle idiotie ! Dans des circonstances normales, tu n’aurais même pas été enceinte…  

 

- Parce que je devais digérer la nouvelle, moi-même. Parce que je suis celui qui a dû décider si elle devait garder cet enfant ou non., lui réponds-je, posant un regard sûr sur elle.  

- De quel droit, Ryo ? Pourquoi devrais-tu décider de cela pour elle ?, se fâche-t-elle, les larmes roulant sur ses joues.  

- Je suis son mari, Sayuri. Je suis celui qui la connaît le mieux.  

- Tu aurais dû me demander mon avis ! C’est ma sœur !, m’oppose-t-elle.  

- Je n’ai pas à demander ton avis pour prendre une décision qui concerne ma femme et mon enfant !  

 

C’est sorti tout seul. J’ouvre la bouche un moment pour me corriger mais je dois arrêter de prétendre que cet enfant n’est que le tien.  

 

- Eh merde…, grondé-je, exaspéré.  

 

Je ne voulais pas m’énerver. J’ai besoin d’air à défaut de pouvoir avoir besoin de toi. Je dois reprendre le contrôle. C’est difficile pour tout le monde et, si je ne peux me maîtriser, ça n’arrangera rien. Je sors et me réfugie dans l’obscurité de l’allée adjacente au café. Je ne veux pas de la pleine lumière de la rue pour éclairer mes sentiments.  

 

Je m’attendais à la colère de Sayuri mais son attitude me fait douter sur ce qu’elle aurait décidé pour toi. Me suis-je trompé sur ce qu’il y avait de mieux à faire pour toi ? Non. Je n’ai pas le droit de douter. Je peux douter sur ma capacité à devenir le père de ce bébé mais pas sur le fait de t’avoir laissée poursuivre ta grossesse. Je ne reste seul qu’un petit moment avant de sentir deux auras familières approcher, m’empêchant de continuer à tourner en rond.  

 

- Cigarette ?, me propose Mick, me tendant son paquet.  

 

Je le considère un moment, bien tenté de chercher l’apaisement dans les volutes de fumée et la nicotine qui imbiberait mon corps comme j’en avais l’habitude mais je secoue la tête négativement. Ce serait trop facile.  

 

- Non merci.  

- Tu tiens bon. Tu m’épates., répond-il alors qu’Umi en prend une et lui aussi.  

- Ce n’est pas la chose la plus difficile à faire mais vous n’êtes pas ici pour me parler de ma capacité à rester loin de la cigarette, n’est-ce pas ?  

 

Mick jette un coup d’oeil à Umi avant de se tourner vers moi en allumant sa clope.  

 

- Ta disparition il y a un mois, c’était en lien avec la grossesse de Kaori ?, m’interroge-t-il d’une voix neutre.  

- Oui. J’ai craqué. Je ne voulais pas avoir à décider de l’avenir de ce bébé.  

- Pourquoi ne pas être venu nous parler plutôt que de t’enfuir ?, continue-t-il, ne laissant toujours transparaître aucun sentiment.  

- Je voulais juste oublier, nier tout ce qui avait existé, retrouver une vie sans attache, sans douleur, sans doute.  

 

Je n’ai pas envie de mentir à mes amis. Cette discussion, nous aurions déjà dû l’avoir depuis que je suis rentré mais l’opportunité ne s’est jamais présentée. Je me tourne vers Umibozu qui ne dit mot en fumant sa cigarette.  

 

- Tu ne lui as rien dit ?  

- Non., me répond-il.  

- Tu savais où il était ?, s’étonne Mick, se tournant vers Falcon.  

- Oui., fait-il, haussant les épaules.  

- Shit ! Pourquoi tu ne m’as rien dit ?, se fâche l’américain.  

- Parce que c’était à moi de choisir mon chemin, pas à toi de m’envoyer dessus à coup de coups de pied au cul., interviens-je, souhaitant épargner mon ancien rival qui s’est déjà assez mouillé pour moi.  

 

Il me lance un regard noir pour mon intervention. Il n’est visiblement pas heureux de ce secret que nous avons partagé.  

 

- Ecoute, le soir où Umi m’a trouvé, je m’étais bourré la gueule comme jamais rien que pour oublier. Ce jour-là, mon but était simple et précis : me montrer que je pouvais encore être un mec débonnaire qui picole et baise à tout va. Il m’a surpris en chemin vers l’appartement d’une jeune femme avec qui j’allais passer la nuit en compagnie d’une autre femme.  

 

Je le vois hausser un sourcil comme s’il ne m’en pensait pas capable, qu’il doutait de mes intentions ce soir-là, ce qui aurait pu être vrai si je n’avais pas atteint ma limite ce jour-là et je n’ai pas envie de me cacher derrière cette illusion.  

 

- Je sais ce que tu penses mais ne te berce pas d’illusions, ce soir-là, rien ne m’aurait arrêté, même pas le regret de ce que je ferais à Kaori. Tu aurais pu me rappeler tout ce que j’avais à perdre, je m’en serais foutu comme de l’an quarante parce que c’était ce que je voulais. Il a fait la meilleure chose à faire : me laisser couler jusqu’à toucher le fond. A partir de là, je ne pouvais que remonter, ce que j’ai fait.  

- Donc tu es revenu en décidant de garder le bébé ?, me demande-t-il.  

- Non. Je suis revenu pour tenir ma promesse de rester auprès d’elle jusqu’à ce qu’elle n’ait plus besoin de moi. Si on rentrait pour finir cette conversation ? Les filles aussi ont le droit de savoir ce que j’ai décidé pour ce bébé.  

 

Ils acquiescent, écrasent leur mégot et nous retournons dans le café où la discussion semble animée.  

 

- Te revoilà ! La discussion n’est pas finie, Ryo ! Que vas-tu faire pour cette grossesse ? Tu vas l’avorter, n’est-ce pas ? Kaori n’a pas besoin de cela dans son état. Avoir un enfant, c’est trop de stress pour son corps. Vous aurez le temps d’en refaire un après quand elle sera remise., me dit Sayuri, visiblement anxieuse.  

- Non, j’ai décidé de la laisser poursuivre sa grossesse.  

- Tu ne peux pas faire ça, Ryo. Ca pourrait la tuer !, s’écrie-t-elle.  

- En fait…, commence Kazue, m’adressant un regard interrogateur auquel j’acquiesce.  

- Sa grossesse sera bien sûr très suivie mais elle peut tout à fait aller à terme sans beaucoup plus de danger., explique-t-elle posément.  

 

Je vois les regards soulagés de mes amis mais ça n’a pas calmé Sayuri.  

 

- Ce n’était pas à toi de décider de ça…, recommence-t-elle.  

- C’est notre enfant qu’elle porte. Si elle ne peut décider de ce qu’elle va en faire, c’est à moi de le faire.  

- Quelle vie aura cet enfant avec une mère dans le coma ?, me lance-t-elle.  

- Kaori se réveillera.  

- Mais si elle ne le fait pas ? C’est beau d’y croire, Ryo, mais il ne faut pas se voiler la face. Elle peut ne jamais se réveiller., m’affirme-t-elle.  

 

Je la regarde un instant. Je n’ai jamais écarté cette possibilité mais j’ai confiance en toi. Tu ne nous feras pas faux bond et ce que j’ai pris pour une illusion la veille prend soudain un tout autre sens.  

 

- Elle se réveillera. Elle… elle a gémi hier soir. Je sais qu’elle se bat pour revenir.  

- Elle a gémi ? Pourquoi tu ne l’as pas dit ?, me fait Kazue, se redressant de surprise.  

- Parce que j’avais un doute sur le fait que j’avais bien entendu mais j’en suis sûr.  

- Maintenant. Tu en es sûr maintenant parce que ça t’arrange. J’ai aussi envie d’y croire, Ryo, mais je sais ce que c’est de vivre sans l’un de ses deux parents. Je ne veux pas de ça pour mon neveu ou ma nièce. Et puis ça me laisse une drôle d’impression, comme si Kaori n’était qu’un incubateur et je trouve ça atroce., m’avoue-t-elle, se calmant.  

 

T’ai-je vraiment réduit à ce rôle ? Non, tu vas te réveiller. On fait tout pour te faciliter les choses le moment venu. On n’attend pas seulement que le bébé naisse. On attend que tu te réveilles.  

 

- Comment va le bébé ?, me demande Saeko.  

- Il est normal ? Il se développe bien ?  

- Oui, il se porte bien, sans malformation apparente. Le Professeur a dit qu’elle pouvait mener sa grossesse à terme et donner naissance à un bébé en pleine forme., lui réponds-je.  

 

Je vois Mick interroger Kazue du regard et elle acquiesce, le rassurant visiblement.  

 

- Comment tu comptes faire après ?, m’interroge Reika.  

- Kaori décidera si elle veut garder le bébé ou non. Peut-être que je me serais trompé mais le choix restera le sien.  

- Mais si elle ne se réveille pas avant l’accouchement ?, me questionne Miki.  

 

Je sens tous les regards se tourner vers moi et je garde le silence un moment. Ca, c’est le cas de figure le moins facile pour moi. Néanmoins, j’ai fait un choix et je m’y tiendrai.  

 

- J’attendrai son réveil.  

- Ca veut dire que tu garderas le bébé si elle n’est pas réveillée ou tu les garderas tous les deux si elle se réveille et qu’elle veut le garder ?, clarifie Miki.  

- Les deux. Et si elle veut partir pour se mettre à l’abri avec le bébé, je la laisserai s’en aller.  

- Tu pourrais la suivre…, suggère Sayuri.  

- Je ne peux pas. C’est moi qui la mets en danger. Si elle veut s’en aller, ce sera seule.  

 

Ca me fait mal de le penser mais, si c’est le prix à payer pour votre sécurité à tous les deux et que tu aies ce que tu veux, alors je te laisserai t’en aller. Néanmoins, je doute que ce soit ce que tu veuilles.  

 

- Elle ne s’en ira pas., affirme Umibozu, confirmant mon sentiment.  

- Je ne pense pas non plus., lui dis-je.  

- Donc tu vas accepter un bébé en plus d’une compagne ?, me demande Mick, un regard toujours impassible posé sur moi.  

- Oui.  

- Tu n’as pas envie de fuir ?, insiste-t-il.  

- Bien sûr que si. Je n’ai aucune idée de la façon dont on élève un enfant. Ca n’a jamais été dans mes plans mais je sais aussi autre chose., leur dis-je, les regardant tous.  

- Nos rôles ne sont pas figés. On est tous capable d’évoluer, moi y compris. Je ne pensais pas pouvoir un jour me mettre en couple et j’y suis arrivé. Tout n’est pas parfait mais ça roule entre nous. On est heureux.  

 

Je me tais un moment, avalant une gorgée de whisky qu’Umi m’a servi entre temps. Pourquoi ça plutôt qu’un café ? Lui seul le sait mais il a un don pour savoir ce dont on a besoin.  

 

- Au risque de paraître redondante, comment tu vas faire après avec le bébé ?, me redemande Reika.  

- J’aviserai et je pense pouvoir compter sur un peu d’aide., fais-je avec un léger sourire.  

- Tu auras la mienne, la nôtre, je pense même., me fait Miki, m’adressant un sourire tremblant.  

 

Umi derrière elle, pose la main sur son épaule et hoche la tête.  

 

- Nous aussi… même si je dois sacrifier quelques soirées et quelques après-midis de folie…, plaisante Mick.  

- Ca ne te fera peut-être pas de mal… Oui, on sera là aussi., confirme Kazue.  

- J’essaierai de me passer de tes services pendant un temps., m’offre Saeko.  

- J’en trouverai peut-être aussi pour… on verra bien… mais je te préviens, tu me le paieras cher s’il me vomit ou me fait pipi dessus., ajoute-t-elle, fronçant les sourcils sur un regard luisant étrangement.  

- Si tout le monde s’y met, je ne peux pas faire autrement que de me proposer aussi., soupire exagérément Reika, un léger sourire aux lèvres.  

- Je ne force personne. Merci beaucoup.  

 

Je suis touché. Oui, les choses ont changé pour nous. Nous étions tous des êtres solitaires et, aujourd’hui, nous sommes un groupe soudé, une famille. Finalement, je ne m’inquiète plus vraiment de l’arrivée de ce bébé sur ce plan-là. Je ne serai pas isolé avec lui. Il sera entouré par des personnes qui ont connu une enfance un peu plus normale que la mienne si tu n’es pas encore là.  

 

- Quatorze semaines… Ca laisse vingt-cinq semaines à Kaori pour revenir vers nous et à toi pour tout préparer. Si tu as besoin d’aide, dis-le. Je pense qu’on sera au moins deux à apprécier d’aller faire les magasins pour ce petit bout., me propose Kazue, adressant un regard entendu à Miki.  

- Oh oui et, promis, selon vos goûts., confirme la barmaid.  

- Je vous ferai savoir en temps voulu., leur promets-je.  

 

Le silence se fait. Je jette un regard à Sayuri qui s’est assise en retrait du groupe et qui est visiblement plongée en pleine réflexion. Elle me fait de la peine. Malgré ses paroles, je suis persuadé qu’elle ne pense qu’à ton bien. Elle n’a rien contre le bébé hormis le fait qu’il puisse te mettre en danger.  

 

- Noël sera terni cette année mais celui de l’année prochaine sera encore meilleur que ce qu’on aurait pu espérer., pipe Saeko.  

- Oui, c’est vrai. Ecoutez, je vous remercie d’être venus mais nous allons rentrer, je pense., fais-je, jetant un regard à Sayuri.  

 

Tous l’observent un instant et acquiescent, comprenant qu’on a certainement besoin d’une discussion en privé. Je les salue et me dirige vers ma belle-sœur, lui tendant la main. Je veux qu’elle comprenne que je ne lui en veux pas pour ce qu’elle a dit. Si elle n’a pas son mot à dire dans la décision que j’ai prise, elle a malgré tout le droit de m’exprimer sa pensée.  

 

- Tu viens ?  

 

Elle lève un regard humide sur un visage livide et me sonde, cherchant peut-être en moi toute trace de colère ou d’amertume. Elle ne rencontre que mon regard posé et serein et finit par accepter la main tendue et me suivre jusqu’à la panda. Le trajet de retour à l’appartement se fait dans le silence. Sayuri garde le visage tourné vers l’extérieur comme si elle ne voulait pas m’affronter, ce qui est certainement le cas.  

 

- Tu veux en parler ?  

 

Ma question, à peine rentrés à l’appartement, la surprend et elle m’observe les yeux écarquillés avant de baisser le regard, coupable. Elle pensait peut-être que je ferais l’autruche mais ce n’est pas le cas. Sayuri souffre et je ne peux la laisser dans cet état parce que je n’en ai pas envie et ça ne te plairait pas.  

 

- Je suppose que je peux faire mes bagages et que je ne dois plus approcher Kaori., murmure-t-elle, la voix désespérée.  

 

Je m’appuie au mur nonchalamment, tentant de lui insuffler un tant soit peu de normalité, d’apaisement. Cette épreuve-là passée, je me sens un peu plus léger.  

 

- Pourquoi devrais-tu partir ? Pourquoi devrais-tu rester loin de ta sœur ?  

 

Mes questions la surprennent pour la deuxième fois et elle relève la tête brusquement.  

 

- Après ce que j’ai dit ce soir, la façon dont j’ai réagi… Tu dois être en colère, douter de ce que je pourrais lui faire., suggère-t-elle.  

- Dis-moi qu’à un seul moment, tu n’as pas pensé à la santé de Kaori. Dis-moi, en me regardant droit dans les yeux, que tu n’avais pas mal au cœur en me suggérant d’avorter ta sœur de son enfant parce que tu as vraiment envie de le connaître mais que, pour lui comme pour toi, tu préfères la voir vivre.  

 

Elle me regarde et je vois les larmes perler à ses yeux. Elle se mord la lèvre pour contenir les sanglots qui montent et qu’elle ne peut arrêter et se met à pleurer comme je ne l’ai pas encore vu faire jusque maintenant. Je m’approche et l’enlace sans aucune arrière-pensée. Je veux seulement être là pour elle comme je le serais pour toi. Elle pleure ainsi un long moment, déchargeant enfin son anxiété et sa douleur.  

 

- Comment tu fais pour tenir ? Moi, je n’en peux plus et ça ne fait que deux semaines. La voir comme ça, ça me rend dingue. Ce n’est tellement pas elle., gémit-elle.  

- Je m’accroche à elle, sa force, sa combativité. Je sais que c’est fou et peut-être irréaliste mais elle a survécu à deux voitures, un camion, plusieurs arrêts cardiaques et des opérations lourdes et risquées… entre autres…  

 

Les deux derniers mots ajoutés à contretemps lui tirent un léger rire entre deux reniflements.  

 

- Entre autres… et maintenant un bébé… conçu au moment de l’accident… si on ne peut pas appeler cela l’acharnement du destin…, plaisante-t-elle, se calmant progressivement.  

- Si ça peut te rassurer, je ne lui faisais pas l’amour quand on a eu l’accident. J’avais mes deux mains sur le volant., lui dis-je sur le ton de l’humour.  

- Quoi ? T’es con !, s’exclame-t-elle, riant de nouveau un peu plus légère.  

- Je ne veux pas que tu penses que je suis inconscient avec la sécurité de Kaori., réponds-je avec un léger sourire.  

- Je sais que tu ne l’es pas. Tu as toujours fait attention à elle même sans en avoir l’air., réplique-t-elle.  

- Je suis désolée de m’en être pris à toi au café. Tu attendais certainement du soutien, pas des récriminations., s’excuse-t-elle, s’écartant.  

- J’aurais peut-être dû t’en parler avant d’en parler à tout le monde mais bon, tu me connais, en relations humaines, j’ai une mention peut mieux faire., lui dis-je, passant une main dans mes cheveux.  

- Je rajouterais une mention d’encouragement : en nette amélioration. Tu es encore plus à l’écoute, plus ouvert que la dernière fois qu’on s’est vus., me fait-elle remarquer.  

 

Je vois une lueur de satisfaction dans son regard et, malgré la gêne que ça m’occasionne, je ne cherche pas à éluder et bafouille un vague :  

 

- Bah… Merci.  

- De rien., me fait-elle, me souriant amusée.  

- Tu restes ici ou tu retournes à la clinique ?, me demande-t-elle.  

- Je vais rester ici… sauf si tu attends un amoureux ?  

- Un ? Non, deux. Tu connais le dicton : plus on est de fous, plus on rit…, me taquine-t-elle, malicieuse.  

- Rire, c’est un bon début., lui réponds-je, complice.  

- Effectivement. Sérieusement, je vais préparer le repas. Fais ce que tu as à faire, repose-toi ou autre., me propose-t-elle.  

- Merci, Sayuri.  

 

Je la laisse un moment. Je lance une lessive avec les vêtements ramenés de la clinique, rassemble des affaires pour repartir le lendemain et finit par un bain d’une demi-heure. Je laisse mes pensées voguer et elles me portent vers toi. C’est fait, c’est dit. Tout le monde sait maintenant qu’une petite vie grandit en toi, notre enfant. J’ai aussi éclairci les choses avec mes deux compères sur mon absence. Je me sens un peu plus léger.  

 

Lorsque je redescends, le repas est prêt et je n’ai plus qu’à mettre les pieds sous la table. C’est un peu étrange de ne pas avaler un repas sur le pouce à la clinique et de savoir que je ne vais pas passer la nuit à tes côtés mais c’était nécessaire.  

 

- Merci de ta compréhension, Ryo… pour tout à l’heure, je veux dire., me lance soudain Sayuri.  

- Ce n’est pas une nouvelle anodine.  

- Je sais. Promets-moi une chose : lorsque le bébé sera né et si Kaori n’est pas réveillée, si ça devient trop lourd pour toi, laisse-moi t’aider. S’il le faut, je pourrai m’occuper de lui, même l’adopter si tu ne peux pas le garder près de toi., me suggère-t-elle.  

- Dans l’éventualité où tu en arriverais là bien entendu, ce que je ne souhaite pas le moins du monde. Je veux juste que tu saches que tu as cette possibilité-là., me dit-elle.  

 

Je l’observe un instant, me souviens comme j’étais sûr d’être assez fort pour tenir le coup avant de m’enfuir à l’annonce de ta grossesse et pèse mes mots. Je pense être assez fort pour gérer la situation mais qui peut me dire quelle vague me fera tanguer et laquelle me fera chavirer ?  

 

- J’espère bien ne pas en arriver là mais je te promets de te tenir informée si quelque chose du genre se produisait., lui dis-je.  

- Merci, Ryo., souffle-t-elle.  

 

J’acquiesce sombrement et nous finissons le repas calmement avant de nous installer dans le divan et de discuter de son nouveau travail. Ca change d’avoir une discussion réelle. Ca fait du bien mais je serai quand même soulagé et heureux de te retrouver demain matin. 

 


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