Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 55 chapitres

Publiée: 11-04-21

Mise à jour: 24-08-21

 

Commentaires: 36 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: "Je survivrai par n'importe quel moyen pour celle que j'aime." Survivras-tu pour moi ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Toi et moi sans toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Toi et moi sans toi

 

Chapitre 37 :: Chapitre 37

Publiée: 29-07-21 - Mise à jour: 29-07-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^ qui font toujours chaud au coeur.

 


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Chapitre 37  

 

- Encore un effort… Allez Kaori, vas-y, viens toucher ma main., te dit Tatsuya.  

 

J’ai mal pour toi. Il a levé sa main à trente centimètres de ton lit, rien pour quelqu’un comme moi, une épreuve redoutable pour toi car tu dois non seulement la lever plus haut que ce que ton corps te permet actuellement sans douleur et la diriger vers sa main. Je te vois grimacer, vois les gouttes de sueur qui perlent à ton front au bout de vingt minutes de rééducation active et approche de ton lit sans tenir compte du regard noir de ton kiné.  

 

- Vas-y, Kaori. Montre-lui qui tu es. Montre-lui qu’on ne baisse pas les bras chez les Makimura., te dis-je.  

 

Tu relèves imperceptiblement le menton et continues ton effort, réprimant le gémissement de douleur qui monte.  

 

- C’est bien. Vas-y, Kaori. Continue, tu y es presque.  

 

Tatsuya ne dit plus rien et me laisse t’encourager maintenant qu’il sait que je ne suis pas là pour l’empêcher d’agir. Je vois la distance se réduire quand ta main dévie brusquement et retombe sur toi. Tu grognes de frustration mais il ne te fustige pas. Il se contente de tapoter tes doigts.  

 

- C’est bien. On a bien travaillé pour aujourd’hui et on va arrêter là., t’informe-t-il.  

- Non ! En… core., dis-tu, déterminée.  

- Non, Kaori. Il ne faut pas forcer. Ce n’était que la première séance., t’oppose-t-il.  

- En… core…, insistes-tu.  

- Kaori…, interviens-je, soucieux que tu te blesses.  

 

Tu tournes un visage contrarié mais déterminé vers moi.  

 

- Bébé… Un… mois…, articules-tu, me jetant un regard désespéré.  

 

J’y lis tout ce que tu ne peux me dire aisément. Que tu veux pouvoir la tenir, être là pour elle, pas juste à côté d’elle, pouvoir la toucher sans craindre de la frapper parce que tu ne maîtriserais pas tes gestes… On sait déjà que tu ne remarcheras pas avant sa naissance puisqu’on a décidé de ne pas pousser ce côté-là avant ton accouchement. Je comprends ton besoin de pouvoir au moins être là.  

 

- Une dernière fois, une seule, entendu ? On a encore le temps., te préviens-je.  

 

Tu acquiesces et Tatsuya accepte ce dernier essai, mettant cependant la main moins haut. Ca te prend deux bonnes minutes pendant lesquelles tu luttes contre l’apesanteur avant d’enfin arriver à toucher sa main. Il l’attrape et la porte à ses lèvres avant d’accompagner la descente.  

 

- Une guerrière. Ryo ne m’a pas menti en me disant que tu étais une battante. Allez, on arrête pour la torture. C’est l’heure de la douceur., annonce-t-il.  

- Tu te sens toujours d’attaque pour avoir de la visite aujourd’hui ?, te demandé-je.  

- Oui., réponds-tu nerveusement.  

- Ca va aller, tu verras. Je vous laisse un peu seuls. Pas de bêtise., vous dis-je avec un clin d’oeil.  

 

Je sors de la chambre et du bâtiment avant d’appeler Mick. Après en avoir parlé ce matin au réveil, tu as accepté de voir nos amis dans la journée. Contrairement à nos habitudes, les visites seront étalées dans la journée et c’est notre américain qui aura la primeur. Il n’en attend que la confirmation, la condition étant que la séance de rééducation ne t’ait pas mise KO.  

 

- Alors ? Dis-moi que c’est bon. S’il te plaît, dis-moi qu’elle est assez en forme pour que je vienne la voir., m’implore-t-il impatiemment.  

- La séance l’a beaucoup fatiguée mais, oui, elle t’attend avec impatience.  

 

J’aurais pu m’amuser un peu à ses dépens. C’est bien la première fois que je le vois ainsi mais, en fait, ils étaient tout autant que moi anxieux de te voir revenir parmi nous.  

 

- Rappelle-toi qu’elle ne parlera pas beaucoup et qu’elle risque de fatiguer très vite.  

- Elle se souvient de moi ? Je ne veux pas la perturber., me dit-il, soucieux.  

- Oui, elle se souvient de toi. Elle se souvient même d’avoir travaillé quelques temps avec toi., lui réponds-je.  

- D’accord. J’arriverai dans une heure comme avant., m’informe-t-il.  

- A tout à l’heure, Mick.  

 

Je raccroche et prends quelques minutes dehors pour respirer un peu d’air frais. Je suis sûr que tu adorerais.  

 

- Tu n’es pas avec Kaori, Babyface ?, m’interroge le Professeur, amusé.  

 

Il a de quoi. C’est vrai que je n’ai pas beaucoup décollé de ta chambre ces dernières semaines. Tes manifestations de plus en plus régulières me faisaient penser que ton réveil était proche et je ne voulais pas le rater. Mes absences n’ont été poussées que par la nécessité.  

 

- Elle finit sa séance avec Tatsuya. Elle a réussi à toucher sa main dès sa première séance. Elle voulait absolument y arriver. Je suis sûr qu’elle veut regagner le contrôle de ses bras avant la naissance du bébé. Je ne sais pas si c’est possible mais ça la motive., lui dis-je, contemplatif.  

 

Pour moi, tu en es capable même si ce sera dur. Tu as une telle volonté et une telle force en toi que ça paraît envisageable.  

 

- Je ne sais pas qui a besoin de mes encouragements : Tatsuya ou elle ? Il va devoir suivre., plaisante-t-il.  

- Il a de la chance qu’elle ne puisse pas manier de massue actuellement.  

- Ca ne te manque pas de trop ?, me demande-t-il, malicieux.  

- Non, les massues ne me manquent pas. Pour le reste, je sais que ça va revenir alors je peux être patient., lui dis-je, serein.  

- Est-ce qu’elle pourrait être assise dans un fauteuil roulant ?  

- On peut tester en début d’après-midi. Tu veux l’emmener quelque part ?, m’interroge-t-il.  

- Juste ici dans le jardin, prendre l’air quelques temps. Ca lui ferait certainement du bien, non ?  

- Oui. On testera., approuve-t-il, posant une main sur mon épaule avec un sourire heureux.  

- Je suis fier de tout ce que tu as fait pour elle. J’ai enfin l’impression de voir l’homme que je sentais en toi., me confie-t-il.  

 

Je ne sais quoi dire et acquiesce simplement. Juste après, il me quitte sans un mot de plus. Je reste encore quelques instants avant de rentrer à mon tour.  

 

- Tu risques d’avoir quelques courbatures dans la journée voire des douleurs qui vont apparaître. Surtout, tu ne me caches rien demain. Je ne veux pas ajouter une blessure à ta convalescence, compris ?, entends-je Tatsuya te dire alors que je rentre après avoir toqué.  

- Oui.  

- A demain, Kaori., te salue-t-il.  

- Merci., balbuties-tu.  

- Je te la rends. A demain, Ryo., me dit-il, en passant.  

- A demain, Tatsuya. Merci., lui réponds-je, refermant la porte derrière lui.  

 

Je te vois fermer les yeux, la tête posée contre l’oreiller. Inquiet, je viens m’asseoir au bord de ton lit et prends ta main.  

 

- Ca va ?  

- Fatiguée., souffles-tu.  

- Dors un peu. Mick n’arrivera que d’ici une demi-heure. Je ne bouge pas., te dis-je.  

- Viens., me demandes-tu.  

 

Je ne me fais pas prier et m’allonge à tes côtés, te prenant dans mes bras. Tu te niches contre moi et t’endors profondément. Une demi-heure plus tard, on toque à la porte et j’invite mon ami à rentrer.  

 

- Entre, Mick.  

- Elle dort ?, fait-il, déçu mais aussi ravi de te voir contre moi d’une manière différente.  

- Oui. Elle ne devrait pas tarder à se réveiller. Ca ne dure jamais longtemps. Regarde.  

 

Je te sens bouger contre moi et, quelques instants après, tes yeux s’ouvrent. Tu mets quelques secondes à te focaliser et voir qui est là.  

 

- Mick…, murmures-tu.  

- Bonjour, ma belle. Tu n’as pas pu attendre mon baiser pour te réveiller ?, te taquine-t-il.  

- Ka… ue…, réponds-tu, malicieuse.  

- Je la laisse à Ryo et on s’enfuit ?, suggère-t-il.  

 

Pour seule réponse, tu te serres contre moi avec un sourire.  

 

- Je vois que je n’aurai pas gain de cause…, geint-il théâtralement.  

- Non. C’est Ryo… q… que… j… aime., réussis-tu à dire, les pommettes roses.  

 

Ca me touche de t’entendre dire cela à un tel point que je sens mon cœur battre fort. Je dois aussi lutter contre la boule d’émotions dans ma trachée pour réussir à balbutier quelques mots sans trop cafouiller tout en déposant un baiser dans tes cheveux..  

 

- Moi aussi, Kaori.  

- Ca fait plaisir de vous voir réunis… enfin., nous dit-il, visiblement heureux.  

- Comment tu te sens, ma belle ?  

- Ca… va…, réponds-tu avant de laisser échapper un énorme bâillement.  

 

Nous éclatons tous deux de rire à ta gêne et Mick vient s’asseoir à nos côtés.  

 

- Je suis très heureux de te voir réveillée mais Ryo m’a prévenu que tu fatiguerais vite. Je sais aussi que tu as quelques difficultés à parler alors je me disais que je pourrais peut-être continuer mon atelier lecture si ça te dit ?, te propose-t-il.  

 

J’apprécie son geste et je te regarde. Tu ne sais pas quoi répondre et je hoche la tête pour t’inciter à accepter. Ce sera un bon moment pour vous deux.  

 

- Oui. C’est bien., réponds-tu.  

- Je vais vous laisser un peu tous les deux., dis-je, me levant.  

 

Je sens tes doigts se serrer instinctivement sur moi et je pose les miens dessus. Je plonge dans ton regard et vois tes doutes. Sachant que tu te souviens de Mick et que tu as confiance en lui, je ne vois qu’une seule raison possible.  

 

- Tu as peur qu’il ne te comprenne pas ?  

- Oui., acquiesces-tu.  

- Tout ira bien. Je te confie mes deux femmes, l’ami. Prends-en soin., lui dis-je.  

- Ne t’inquiète pas. Tout ira bien., m’assure-t-il.  

 

Je sors de la chambre et retourne rapidement à l’appartement. J’ai besoin de vêtements et toi aussi… ce qui s’avère compliqué étant donné que tu n’as aucun vêtement adapté. Ce sera système D pour le moment et je crois bien que, ce soir, je ne resterai pas à la clinique et que j’irai faire les magasins si tu as envie d’être habillée différemment qu’en blouse puisqu’on t’a retiré la sonde ce matin et que tout semble fonctionner correctement. J’en profite pour lancer une lessive juste avant de repartir à la clinique. Je ferai le tour de mes indics avant d’aller faire les magasins.  

 

Lorsque j’arrive à la clinique, je trouve Mick assis sur le banc face à l’étang et je me demande pourquoi il n’est plus avec toi. Un peu anxieux de savoir si finalement tu ne te souvenais pas aussi bien que cela de lui, je vais le trouver.  

 

- Qu’est-ce que tu fais là ? Je pensais devoir te déloger., lui dis-je d’un ton taquin.  

- Elle s’est endormie. J’ai préféré la laisser se reposer., me répond-il.  

- Désolé… Elle ne contrôle pas vraiment.  

- Je sais. Je ne suis pas fâché. J’ai été rassuré de la voir. Ca m’a fait du bien et permis de constater son état., m’apprend-il.  

- Et alors ? Tu en penses quoi ?  

- Je suis confiant. Elle va s’en sortir., m’affirme-t-il, serein.  

- Qu’est-ce qui te fait dire ça ?  

 

Je ne peux m’empêcher de lui poser la question. Je n’ai pas vraiment de doute sur le sujet mais il a peut-être vu des choses que je n’ai pas vues et je suis curieux.  

 

- J’avais ramené un livre en japonais et tu me connais, avec tous vos hiéroglyphes, j’ai encore un peu de mal., m’avoue-t-il, me faisant sourire parce qu’il sait très bien qu’il s’agit d’idéogrammes et non de hiéroglyphes.  

- Elle a su me dire certains mots sur lesquels je butais et il y en a d’autres qu’elle reconnaissait mais n’arrivait pas à articuler. Même si je sais qu’elle est amnésique, je suis sûr que tout cela ne sera que temporaire.  

- C’est ce que je pense aussi., lui dis-je.  

 

Nous restons un moment en silence à contempler les oiseaux voler, observer la nature, simplement pour le plaisir. On aura tous appris cela, je pense depuis quelques mois, savoir apprécier les moments simples, tranquilles, choses qu’on ne fait que si peu dans une vie survoltée.  

 

- Ton implication a porté ses fruits, Ryo. Même si tu as merdé à un moment, tu as bien agi avec elle au final. Je ne me serais pas attendu à cela., m’avoue-t-il.  

- Tu t’es passé le mot avec le Professeur ? Il m’a dit à peu près la même chose dans la matinée.  

- Non, nous ne nous sommes pas concertés mais j’ai su te fustiger quand tu t’es planté, je dois aussi savoir te dire quand tu fais quelque chose de bien… C’est tellement rare…, me taquine-t-il.  

- Venant de ta part, je vais prendre cela comme un énorme compliment., fais-je, ironique.  

- Je suis content pour vous deux, Ryo., finit-il par me dire.  

- J’aurais bien aimé profiter de vous quand ça allait mais je sais qu’on aura l’occasion de le faire d’ici quelques temps alors ça m’apaise un peu., me confie-t-il.  

 

Je ne sais quoi lui répondre. M’excuser ? Lui expliquer ? Je n’ai pas le temps de me décider qu’il se lève.  

 

- Je vais te laisser aller la rejoindre. Je ne veux pas te priver d’un temps qui doit te sembler précieux avec elle. Si j’ai appris quelque chose depuis qu’elle… c’est à apprécier chaque seconde que j’ai avec ceux que j’aime. A bientôt., me dit-il, s’en allant.  

- Salut, Mick.  

 

Je reste encore un peu là, réfléchissant aux raisons qui m’ont poussé à ne pas divulguer notre relation plus tôt et j’avoue ne pas savoir ce qui a prévalu entre ma peur d’avoir la pression, le besoin de m’habituer à cette nouvelle évolution, la sécurité relative de pouvoir revenir incognito à la situation d’avant si ça ne marchait pas, un reste de fierté mal placée à clamer que j’étais le seul à ne pas me faire être alpagué par une femme… Quel idiot ! Je l’étais depuis longtemps déjà et peut-être le seul à ne pas vouloir le voir.  

 

- J’étais vraiment con. Tout aurait été tellement plus simple.  

 

Je secoue la tête, désabusé de ma propre attitude, et me lève pour te rejoindre. Tu dors encore quand je rentre et ne te réveilles qu’en m’entendant ranger les affaires. Je finis avant de venir te rejoindre et de m’asseoir sur le lit.  

 

- Tu as apprécié ce moment avec Mick ?  

- Oui. Il est p… par… ti ?, me demandes-tu.  

- Tu t’es endormie alors qu’il lisait. Il a préféré te laisser te reposer.  

 

Je vois la culpabilité surgir dans ton regard et pose une main sur ta joue.  

 

- Il sait que tu fatigues vite. Ils le savent tous, Kaori. Alors ne t’inquiète pas de leur opinion. Ils sont tous heureux de pouvoir profiter d’un moment avec toi.  

 

Tu acquiesces, rassurée, et esquisses un sourire.  

 

- Q… Qu’as… tu… f… fait ?, me demandes-tu.  

- Je suis rentré à l’appartement chercher des vêtements. Je t’en ai pris aussi. Je me suis dit que tu voudrais peut-être t’habiller plutôt que de rester tout le temps dans ta blouse d’hôpital.  

- Oui… mais…, dis-tu, posant un regard sur ton ventre.  

- Effectivement, je me suis rendu compte du problème en fouillant ta garde-robe, alors je me suis dit que tu pouvais mettre ça en attendant que j’aille t’acheter quelques vêtements plus adaptés.  

 

Je sors un de mes tee-shirts rouges de l’armoire et le laisse se déplier au bout de mon doigt.  

 

- Ca t’irait temporairement ?  

- Oui. Ca… Ca… me… su… suf… fit., me réponds-tu, ton regard pétillant.  

- Tant mieux. Alors on s’habille ?  

- Oui.  

 

Je t’aide à te changer, ce qui prend un certain temps, avant de t’observer.  

 

- Ca te va bien. Tu es à l’aise ?  

- Oui. Ca fait… du b… bien., me dis-tu avec un sourire ravi.  

- Tu veux te regarder un peu dans le miroir ?  

- Oui. Mais je… ne p… peux… pas., balbuties-tu.  

- Moi, je peux t’amener jusque là. Tu ne te souviens pas de ma musculature ?, te dis-je, taquin.  

 

Pour te prouver mes dires, je fais gonfler et dégonfler mes biceps, ce qui te fait rire.  

 

- Allez, viens. Je suis sûr que tu as envie de savoir à quoi tu ressembles enceinte.  

 

Tu hésites encore un instant avant d’acquiescer et je te prends dans mes bras pour t’amener devant le miroir. Tout en soutenant, je repose tes pieds à terre et te tiens contre moi fermement. Je vois ton regard briller émerveillé et ému.  

 

- Ca… fait… bi...zarre., murmures-tu.  

 

Je vois ta main se soulever et je te laisse faire avant de te guider quand je vois que tu peines, te tenant d’un bras. Je la pose sur ton ventre, gardant la mienne dessus. Je nous regarde dans le miroir comme tu le fais.  

 

- Tu es belle, Kaori. Très belle même.  

 

Ton regard est incertain à la fois flatté et anxieux.  

 

- Tu as peur que je ne t’aime plus comme avant ?  

- Oui, un peu., m’avoues-tu.  

- Kaori, je sais que tu ne te souviens pas de tout cela, que tu as certainement beaucoup de questions sur ce que nous avons vécu mais je t’aimais déjà avant et, aujourd’hui, je t’aime encore plus. Je vous aime toutes les deux.  

 

Je vois un sourire se dessiner sur tes lèvres et je dépose mes lèvres sur ta tempe. Nous restons encore là quelques instants mais quand je sens tes jambes flancher de plus en plus, je te reprends dans mes bras et te remets au lit.  

 

- Merci, Ryo.  

- Sayuri va passer ce midi. Tu te sens d’attaque ? Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi l’orthophoniste et Miki et Umi cette après-midi. Saeko passera ce soir après sa journée de travail avec Reika.  

 

A ces noms, tes sourcils se froncent et tu me lances un regard inquiet. Je sens ta jalousie poindre et je sais à quel point elle peut être dévastatrice.  

 

- Kaori, tu es la seule. Tu es ma partenaire dans la vie et dans le travail. Néanmoins, je dois te dire quelque chose et je veux que tu m’écoutes jusqu’au bout avant d’en venir à un jugement. Tu veux bien ?  

 

Tu me regardes et acquiesces.  

 

- Reika m’a proposé son aide dans City Hunter le temps que tu te rétablisses. Quand tu seras sur pieds, tu reprendras ta place si tu le souhaites. Elle ne l’a fait et j’ai accepté que pour avoir plus de temps avec toi. C’est toi ma partenaire tant que tu le voudras.  

 

Tu m’observes un moment puis acquiesces. Vient l’heure du déjeuner et Kazue arrive avec un plateau.  

 

- Ce n’est pas très appétissant mais tu dois commencer par là avant de reprendre une nourriture plus normale., t’explique-t-elle, te présentant une bouillie épaisse.  

 

Je me retiens de justesse de grimacer de dégoût. Je vois que tu en fais de même rien qu’à la lueur de ton regard. Ca ne ressemble pas à grand-chose en fait. Je suis même incapable à l’odeur, et encore moins en visuel, de dire ce qu’il y a dedans.  

 

- On a fait selon tes goûts, ceux que Ryo nous a donnés auparavant., s’excuse-t-elle en voyant ton air.  

- On y va ?  

- Oui., lâches-tu à regrets.  

- Surtout, prends ton temps et dis-moi si ça ne va pas. D’après Tatsuya, ça devrait aller mais c’est toi la dernière juge., te prévient-elle.  

 

Tu acquiesces et ouvres la bouche. Anxieux, je regarde Kazue te donner la première cuillère à moitié remplie. Tu la prends, sans faire de grimace et la fais aller dans ta bouche avant de l’avaler. Comme moi, Kazue retient son souffle, prête à intervenir si nécessaire, mais ça passe et tu nous regardes tous les deux, malicieuse et soulagée comme nous.  

 

- J’ai… co… nnu… p… pire., nous apprends-tu avec le sourire.  

- Tu ne diras peut-être pas la même chose quand ce sera moi qui cuisinerai à la maison., te dis-je, taquin.  

 

Je suis heureux de voir ce que tu aies capable de faire, avec le sourire qui plus est. Ton élocution est encore laborieuse mais il y a de l’amélioration avant même d’avoir vu l’orthophoniste. Ca te prend une demi-heure pour avaler la bouillie, une demi-heure qui te fatigue, et je vois tes yeux se refermer.  

 

- Ce soir, ce sera le même type de repas mais, si ça va bien, demain, on modifiera un peu., m’informe Kazue.  

- Ca sera certainement plus appétissant.  

- Oui. Elle progresse bien. Après autant de temps, je ne m’attendais pas à la retrouver dans cet état. Sa mémoire ne s’améliore pas ?, m’interroge-t-elle.  

- Je ne lui ai pas posé la question. Je ne veux pas la frustrer. Je préfère attendre qu’elle reprenne une meilleure maîtrise du langage., lui réponds-je.  

- Ca ne devrait pas tarder. Je suis épatée de ses progrès. C’est encore difficile mais elle bute moins sur les mots et ils reviennent plus nombreux.  

- Oui, c’est ce que je me disais aussi. Mick m’a aussi dit qu’elle lui avait lu des kanjis et qu’elle en avait reconnus sans arriver à les dire.  

- Il a continué l’atelier lecture ?, me fait-elle, étonnée.  

- Oui avec un livre en japonais. C’est sa manière à lui de participer à sa rééducation, je pense.  

- Certainement. Après tout, il sait un peu ce que c’est., réplique-t-elle avec douceur.  

 

J’acquiesce et elle s’en va peu après, s’assurant que tout va bien pour toi d’abord. Je profite de ton sommeil pour sortir et tombe nez-à-nez avec Sayuri.  

 

- Elle vient de s’endormir après avoir mangé. Tu peux lui laisser un moment pour se reposer ?  

 

Elle regarde vers la porte, déçue, mais acquiesce avec le sourire malgré tout.  

 

- Je ne suis pas à quelques minutes près. On partage un repas ensemble ?, me propose-t-elle, levant un sachet.  

- Avec plaisir. Si nous allions dehors ? J’irai la chercher pour nous rejoindre après.  

 

Elle passe son bras sous le mien et je la guide jusqu’à l’étang où on prend place et discute de tout et de rien pendant un moment. Une demi-heure plus tard, alors qu’elle commence à regarder sa montre, je la quitte une dizaine de minutes et viens te retrouver. Tu te réveilles dès que je rentre et me fixes.  

 

- J’ai encore d… dor… mi ?, me demandes-tu.  

- Oui mais c’est normal. As-tu envie de sortir un peu ?  

- Sa… ou… ri ?  

- Elle t’attend dehors mais elle va certainement devoir repartir travailler., te dis-je.  

- On va dehors un petit peu ?  

 

Tu acquiesces et j’appelle le Professeur qui arrive avec Kazue. On t’installe rapidement dans un fauteuil roulant, ils s’assurent que tu es bien installée et sanglée pour ne pas glisser et je t’emmène dehors. Je t’entends prendre une profonde inspiration lorsqu’on arrive dehors.  

 

- Ca fait du bien, n’est-ce pas ?  

- Oui. C’est a… ag… C’est bien., optes-tu prudemment.  

- Tu as raison, c’est agréable. Tu te serais réveillée un mois plus tôt, tu aurais pu voir l’hanami., fais-je, taquin.  

 

Tu ne dis rien mais je vois Sayuri se lever et visiblement ton corps se tend vers elle. Au bout de quelques secondes, ta sœur vient à notre rencontre en courant. Elle ne nous laisse pas le temps de nous arrêter et t’étreint fortement.  

 

- Eh ne l’étouffe pas, Sayuri., lui dis-je, moqueur quand elle ne te lâche pas au bout d’un très long moment.  

- Je suis si contente de te voir enfin réveillée. Si tu savais comme j’ai eu peur, ma petite sœur adorée., te fait-elle savoir, les larmes aux yeux.  

- Moi aussi. Si j’a… Si j’avais… su… que ça… te fe… rait… re… rev… ve… nir… p… plus… tôt… je… l’au… rais… fait… av… avant…, plaisantes-tu, allégeant la tension ambiante en faisant rire Sayuri.  

- Tu aurais pu simplement me le dire. Tu m’as manqué, Kaori., te répond-elle.  

- Et… ce… nou… veau… t… tr… tra… vail., l’interroges-tu.  

 

Je fais signe à Sayuri de se diriger vers le banc près de l’étang. Nous nous installons et, pendant plus d’une heure, elle nous raconte sa dernière enquête. L’arrivée du Professeur sonne la fin de la rencontre.  

 

- L’orthophoniste est arrivée. J’espère que tu seras suffisamment en forme pour ta séance., te dit-il, soucieux.  

- Ca… i… ra., bredouilles-tu.  

- Je suis désolée, c’est de ma faute. J’étais tellement en joie de la revoir que je n’ai pas vu le temps passé., s’excuse Sayuri.  

- Je reviendrai te voir demain, Kaori., t’annonce-t-elle.  

- Oui., réponds-tu.  

 

Sans plus attendre, le Professeur t’emmène vers la clinique et une nouvelle étape de ta rééducation.  

 

- J’espère que ça portera ses fruits rapidement., soupire Sayuri.  

- Ca fait mal de la voir comme ça.  

- Elle a déjà fait de gros progrès en deux jours. Je suis sûr que tout ira bien et qu’elle nous cassera les oreilles d’ici peu., lui dis-je, taquin.  

- Ca te fera deux femmes qui troubleront ton silence alors., plaisante-t-elle, passant son bras sous le mien.  

- Je crois que je pourrais m’y habituer., fais-je, pensif.  

 

Oui, je crois que ça m’ira très bien même, te retrouver, nous retrouver et voir ce qu’est une vie à trois, parler de tout et de rien, de nous, de notre fille, t’écouter. Ca m’ira très bien. 

 


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