Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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Comment faire pour mettre une image dans une fanfiction?

 

C’est simple. Pour illustrer votre texte, il suffit de m’envoyer les images en question et de me dire où elles devraient se situer dans le texte. Je m’occupe du reste. Il faut vous connecter et utiliser le même email que celui que vous m’avez donné en vous inscrivant.

 

 

   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 2 :: Chapitre 2

Publiée: 03-03-20 - Mise à jour: 03-03-20

Commentaires: Bonjour, la suite de l'histoire. Merci pour l'accueil que vous avez fait à cette nouvelle histoire et je vous rassure de suite, Ryo n'est pas l'auteur de cette violence. Ce serait passer complètement à côté du personnage. Je suis consciente de l'avoir déjà mis en position de tuer Kaori mais il était pour le coup drogué. Il n'y aura aucune violence de sa part sur Kaori. Les vingt-deux premiers chapitres ne sont pas exempts de tension mais ne traite pas le sujet sensible. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 2  

 

Deux semaines étaient passées depuis la fête donnée à l’orphelinat. Kaori s’affairait à l’appartement quand le téléphone sonna. Elle se dépêcha de décrocher pour ne pas réveiller Ryo qui était rentré tard après une tournée au Kabuki Cho. Avec Mick, ils avaient été à la pêche aux informations suite à des rumeurs concernant l’arrivée d’une nouvelle bande sur Tokyo. Elle se souvint de sa surprise lorsqu’elle s’était réveillée en sentant ses lèvres sur son front. Ils étaient un moment restés plongés dans le regard de l’autre, ne sachant comment réagir, avant d’échanger quelques mots qui l’avaient laissée rêveuse et de le voir partir se coucher. Elle se sentit rougir au souvenir et son coeur battre un peu plus vite. Elle aimait cette nouvelle version de leur relation qui lui laissait présager un avenir des plus radieux pour eux deux. Ce ne serait pas parfait mais ce serait beau et ça lui suffisait.  

 

- Moshi moshi !, fit-elle d’une voix enjouée.  

- Kaori, c’est Madame Tomoka.  

- Bonjour, Madame Tomoka. Vous allez bien ?, lui demanda-t-elle poliment.  

- Oui, Kaori. Nous venons de recevoir notre relevé de compte et tous les chèques ont bien été honorés. Je suis si soulagée… Je ne pourrais jamais assez vous remercier de ce que vous avez fait pour l’orphelinat., lui dit-elle, la voix émue.  

- De rien, Madame Tomoka. Je l’ai fait pour les enfants. Ils ont déjà assez souffert. Je suis heureuse de savoir que tous les dons serviront.  

- Oui. Nous allons pouvoir faire réparer le toit et changer quelques fenêtres… Ce sera bien utile.  

- Oui. Monsieur James n’est plus venu vous embêter ?, l’interrogea la nettoyeuse, soucieuse.  

 

Elle avait du mal à penser que ce monsieur a priori très intéressé par le terrain ne se manifeste pas de nouveau. Le silence gêné qui suivit lui mit la puce à l’oreille.  

 

- Madame Tomoka ?, l’encouragea-t-elle, légèrement tendue.  

- Il… il vient juste de m’appeler et c’est la raison de mon appel., s’excusa-t-elle, contrite.  

- Que veut-il ?  

- Nous rencontrer toutes les deux cette après-midi à deux heures., lui apprit-elle.  

 

Kaori jeta un regard vers l’étage où Ryo apparut, traversant le palier pour se rendre à la salle de bains en bâillant ostensiblement, torse nu. Elle ne put s’empêcher de laisser son regard errer sur la partie visible de son corps, se mordillant la lèvre nerveusement. Il était si séduisant, si animal, qu’elle se sentit prête à ronronner rien qu’en le voyant… Elle se serait bien mise une claque rien qu’à cette pensée. Elle n’était pas une chatte en chaleur… bien qu’elle n’aurait pas été contre le fait de se frotter contre lui, peau nue contre peau nue.  

 

Au moment même où elle pensa cela, Ryo tourna les yeux vers elle et la dévisagea, un sourire narquois aux lèvres. Il avait ressenti son désir et elle ne put s’empêcher de rougir.  

 

- Kaori, vous êtes toujours là ?, entendit-elle au loin.  

 

Elle se souvint alors de Madame Tomoka. Voulant échapper à son emprise, elle se retourna vivement, ce qui le fit rire de bon coeur.  

 

- Je… Euh… oui, oui, Madame Tomoka. Cette après-midi, deux heures, je m’arrangerai.  

- Très bien, ça me soulage. Je me sentirai plus en confiance avec vous face à lui. Merci, Kaori. Je vous laisse, à tout à l’heure.  

- A tout à l’heure, Madame Tomoka., dit-elle avant de raccrocher.  

 

Elle n’avait pas vraiment envie de se retrouver face à cet américain qui avait terni leur fête mais leur avait offert une généreuse somme qui les tirait de l’embarras pour quelque temps. Elle se demandait ce qu’il leur voulait. Le message avait pourtant été clair : l’orphelinat n’était pas à vendre et elle ne dérogerait pas de cela. Le profit d’un homme n’était pas plus important que le bien-être de tous ses enfants. Elle ne le laisserait pas détruire ce lieu, d’autant plus qu’il avait été cher au coeur de son défunt frère.  

 

- Un yen pour tes pensées., murmura Ryo à son oreille, l’enlaçant par derrière.  

 

Elle sursauta, surprise. Perdue dans ses pensées, elle ne l’avait pas entendu arriver, ce qui était de moins en moins fréquent. Cela indiqua à son partenaire la profondeur de ses réflexions. Elle sentit ses pommettes se teinter à sa proximité. C’était depuis quinze jours la nouvelle étape dans leur relation. Il l’avait déjà prise dans ses bras mais cela avait consisté à passer un bras autour de ses épaules, sans plus, même si l’envie était présente des deux côtés. C’était un geste qu’il avait déjà quand ils n’étaient que partenaires, à des moments, très rares, où il avait voulu lui montrer qu’il était là, qu’elle n’était pas toute seule, un geste de soutien…  

 

Désormais, il l’entourait de ses deux bras, pas encore comme il l’avait fait dans la clairière après son enlèvement par le général Kreutz mais il en approchait, et il l’attirait contre lui, l’entourant de sa chaleur, d’un sentiment de sécurité et de tendresse qu’elle appréciait énormément. La première fois qu’il l’avait fait, elle avait senti sa gêne et sa maladresse. Elle avait compris que, pour lui, ce n’était pas quelque chose d’inné et elle avait délicatement posé sa tête contre lui en murmurant un simple merci.  

 

Elle avait compris quelques jours plus tard qu’il n’était pas encore prêt aux câlins frontaux. Elle sourit en usant de l’expression : son adepte de l’attaque frontale n’était pas adepte du câlin frontal. Elle s’en était rendue compte lorsqu’elle s’était retournée dans ses bras pour l’enlacer à son tour et qu’il s’était écarté d’elle, bafouillant une excuse lamentable avant de s’enfuir. Elle en avait été peinée et avait failli partir lorsqu’il l’avait de nouveau prise dans ses bras quelques heures plus tard.  

 

- Pardon, Sugar. Je ne suis pas prêt pour un face-à-face., lui avait-il alors dit.  

 

Elle n’avait pas compris sur le coup et cela lui avait pris deux jours d’observation dans le parc pour toucher du doigt le problème. Vive le mois de juin et ses couples d’amoureux qui se promènent, s’enlacent puis s’embrassent amoureusement…  

 

- Tu crains que ça aille plus loin si on s’enlace autrement ?, lui avait-elle alors demandé.  

- Oui. Je ne veux pas aller trop vite. Je ne veux pas tout gâcher.  

- Kaori, à quoi tu penses ?, l’appela Ryo, la ramenant au présent.  

- A l’orphelinat. Apparemment Monsieur James veut me voir avec Madame Tomoka à deux heures cette après-midi., lui apprit-elle, omettant une partie de ses pensées..  

- Envoie-le paître, Kaori. Tu n’es pas son larbin., lui conseilla son partenaire en fronçant les sourcils.  

 

Il n’aimait pas savoir que cet homme voulait revoir sa partenaire, lui imposant ses horaires par dessus tout.  

 

- Je ne peux pas, Ryo. Je ne peux pas laisser Madame Tomoka seule face à lui. Il en va de l’avenir de l’orphelinat. Je ne pourrais jamais me pardonner s’il arrivait quelque chose et que j’aurais pu intervenir pour l’en empêcher., lui expliqua-t-elle.  

- Tu ne peux pas sauver tout le monde, Kaori., lui rappela Ryo tendrement.  

- Je sais mais je dois sauver l’orphelinat, pour les enfants… et pour Hide., murmura-t-elle, la gorge serrée.  

 

Ryo ressentit toute son émotion et resserra son étreinte sur elle. Malgré les années qui passaient, l’absence de son frère demeurait difficile à accepter pour elle. Elle n’en parlait que rarement mais il le sentait et le ressentait car il lui manquait également.  

 

- D’accord. Tu veux que je vienne avec toi ?, lui proposa-t-il.  

- J’aurais bien aimé mais j’avais justement pris un rendez-vous avec une cliente au Cat’s à la même heure, un message au tableau ce matin. Je ne veux pas décommander. Est-ce que…, lui dit-elle, levant son regard noisette vers lui.  

- J’irai., la coupa-t-il.  

- Prends le temps qu’il faudra. Je me débrouillerai pour obtenir le contrat. Je donnerai même de ma personne s’il le faut., la taquina-t-il.  

- Ah oui vraiment ?, gronda-t-elle, tendant la main où apparut une massue cent tonnes.  

- Ah non pas la massue ! Pas la massue ! Je plaisantais !, s’écarta-t-il brusquement, mettant ses mains en opposition.  

 

Sans aucune pitié, elle l’abattit sur lui et l’objet rebondit sur le crâne du nettoyeur sans lui laisser aucune égratignure. Il retira ses mains et la regarda, étonné.  

 

- Cent pour cent pur ouate. Je ne vais pas t’abîmer sans avoir pu tester la marchandise., lui dit-elle, malicieuse.  

- Tu veux tester la marchandise ?, répondit-il d’une voix langoureuse.  

- Et que veux-tu tester exactement ?  

 

Kaori le regarda, se sentant rougir doucement. Ryo ne l’avait pas approchée. Il s’était nonchalamment appuyé sur le dos du divan et la regardait tel un félin prêt à fondre sur sa proie. Elle se sentait très nerveuse et en même temps… audacieuse.  

 

- Tout., souffla-t-elle.  

- Ca., dit-elle, touchant ses lèvres.  

- Ici aussi., continua-t-elle, laissant ses doigts dériver le long de ses joues puis de son cou, s’arrêtant juste au creux.  

 

Simultanément, elle sentit une boule de chaleur naître au creux de son ventre et vit les pupilles de son colocataire se dilater.  

 

- Mais encore ?, murmura-t-il, d’une voix légèrement voilée.  

- Tes mains… là., précisa-t-elle, laissant descendre ses mains sur sa poitrine doucement.  

 

Ryo sentit la chaleur l’envahir un peu plus et son mokkori s’éveiller.  

 

- Ensuite, je voudrais qu’elles descendent ici et que ta langue vienne tourner là., lui apprit-elle, soulevant légèrement son tee-shirt pour lui montrer son nombril et rougissant un peu plus.  

- Et est-ce que ma langue pourra jouer à l’étape précédente aussi ?, l’interrogea-t-il d’une voix rauque de désir.  

 

Elle fut incapable de répondre et ne put qu’acquiescer. Elle déglutit à plusieurs reprises avant de regagner un tant soit peu de maîtrise d’elle-même. Que c’était difficile de partir sur des sentiers osés quand on s’appelait Kaori Makimura…  

 

- Oui et… et à l’étape suivante aussi avec un peu de temps., se lança-t-elle finalement, virant au cramoisi.  

 

Ryo était définitivement trop à l’étroit dans son pantalon. En mode mokkori avancé, il dut faire un gros effort pour ne pas lui sauter dessus, la prendre dans ses bras, l’emmener dans sa chambre et explorer toutes les étapes voire plus encore. Il s’était juré de ne pas aller trop vite et, même si Kaori semblait encline à avancer un peu plus vite, il n’était pas sûr qu’elle fut prête pour le grand saut final.  

 

- D’accord. Et quelle est l’étape suivante ?, lui demanda-t-il, à voix basse.  

 

Quel culot ! Comme s’il avait besoin d’un dessin ! Il devait pourtant savoir ce que ça lui coûtait de s’avancer aussi ouvertement. Elle était plutôt du genre timide et introvertie sur les choses liées au sexe. Il aurait peut-être pu se passer de la question, non ?  

 

- Celle où tu déchires ma culotte et me prends ma vertu., répondit-elle sans réfléchir d’un ton calme et posé.  

 

Comment avait-elle fait pour sortir cela ainsi ? Elle était loin d’être calme à l’intérieur. Il y avait des milliers de Kaori qui cherchaient un trou de souris où se réfugier. Ce qui la rassura, ce fut que Ryo semblait aussi abasourdi qu’elle de sa réplique. Maintenant, elle devait fuir cette pièce et, quitte à le faire, autant le faire avec panache, se dit-elle. Pensant malgré tout qu’elle n’y arriverait pas, elle avança d’un pas, puis d’un deuxième et ainsi de suite. Elle s’arrêta au niveau de Ryo, se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur sa joue.  

 

- Quand tu seras prêt, bien entendu…, lâcha-t-elle.  

- Je vais préparer le repas., l’informa-t-elle avant de partir en se retenant de courir.  

 

Quand elle fut dans la cuisine, elle referma calmement la porte et sentit immédiatement le rouge envahir tout son visage et son cou et la vapeur sortir par ses oreilles et chaque pore de son crâne.  

 

Dans le séjour, toujours aussi immobile, Ryo n’arrivait pas à croire ce qu’il avait entendu. Soudain, le système d’alerte incendie se mit en route et lui se mit à rire. Il n’avait pas rêvé mais la vraie Kaori était de retour, ce qui le rassura. Se dirigeant le coeur léger vers la salle de bains pour une bonne douche froide, il se dit qu’il aurait vraiment du souci à se faire le jour où elle en aurait assez de l’attendre. Si elle sortait l’artillerie lourde pour le séduire, il était cuit… Comme s’il ne l’était pas depuis longtemps déjà, pensa-t-il mais là, il arrivait encore à réfléchir… un peu… presque… bon d’accord, il avait juste buggé face à cet élément nouveau qu’était une Kaori parlant de sexe.  

 

Lorsqu’ils se retrouvèrent pour le repas, ils observèrent un long moment leur assiette sans oser se parler. Finalement, ce fut Ryo qui brisa le silence.  

 

- Je ne te la prendrai que si tu veux me la donner., dit-il, un regard rassurant posé sur sa partenaire.  

- De quoi tu parles ?, demanda-t-elle, ne comprenant pas à quoi il faisait allusion.  

- Ta vertu. Le jour où on sautera le pas, je veux vraiment que tu sois sûre de toi, Kaori. Il n’y a aucune obligation ni précipitation à avoir.  

- Je sais que je peux avoir confiance en toi, Ryo, même pour cela.  

 

Il lui adressa un sourire reconnaissant. Il était encore et toujours admiratif de sa confiance absolue envers lui. Il avait été un homme dur et froid, un redoutable tueur et, malgré tout, elle n’avait jamais eu peur de lui. Elle avait vu au travers de l’écran de fumée et deviner ce qui se cachait dessous, ce dont lui-même avait longtemps été inconscient.  

 

- Et si je déchire ta culotte, je serai obligé de t’en racheter une autre… ce qui veut dire qu’on ira à deux faire les boutiques de lingerie., s’extasia-t-il, se frottant les mains, des petits coeurs à la place des yeux.  

- Que… quoi… Mais non !, s’offusqua Kaori, gênée.  

- Sugar, quand j’aurai déchiré ta culotte et pris ta vertu, crois-moi, tu n’auras plus grand-chose à me cacher. J’aurais tout vu, tout exploré, tout embrassé… et je dis bien tout., lui apprit-il d’une voix rauque.  

 

Il sentit à ce moment-là qu’il serait de nouveau quitte à visiter la cabine de douche avant de partir et vit la femme qu’il aimait virer au rouge magenta, le regard brillant d’une vive lueur de désir. Elle était prête, pensa-t-il, et il aurait plus qu’aimé concrétiser la chose mais il ne l’était pas. Ses émotions étaient encore trop neuves, trop incontrôlables, trop fortes et il n’était pas sûr de réussir à gérer le tout sans faire ce qu’il avait déjà fait : marche arrière. Il ne voulait plus la blesser.  

 

- Je ramène la cliente à la maison si nécessaire ?, lui demanda-t-il, changeant prudemment de sujet.  

- Oui, je te fais confiance. J’espère ne pas en avoir pour plus de deux heures. Je te préviendrai si ça dure plus longtemps.  

- Fais ce que tu as à faire. Je ne veux pas que tu aies de regrets.  

- Merci Ryo., dit-elle, attrapant sa main.  

 

Il la serra brièvement puis ils terminèrent le repas tranquillement. Ils débarrassèrent la table et firent la vaisselle ensemble puis Kaori partit pour son rendez-vous, Ryo l’imitant une demie-heure plus tard.  

 

Lorsqu’elle arriva à l’orphelinat, Madame Tomoka tournait en rond anxieusement dans son bureau et elle put voir le soulagement gagner ses traits quand elle entra. Elles échangèrent quelques banalités jusqu’à ce que Monsieur James se présenta, toujours impeccablement vêtu. Après les salutations d’usage, tous prirent place autour du bureau de la directrice.  

 

- Mesdames, je ne vais pas tourner autour du pot : si j’ai demandé à vous revoir aujourd’hui, c’est pour vous proposer de nouveau de racheter le terrain de l’orphelinat., commença-t-il.  

- La réponse est toujours non, Monsieur James., répondit Kaori fermement en se levant pour le congédier.  

- S’il vous plaît, Mademoiselle Makimura. Laissez-moi au moins vous exposer tous les détails de ma proposition. Vous verrez, ils devraient vous convenir., lui assura-t-il, un sourire rassurant aux lèvres.  

 

Kaori regarda l’homme mais ni ses propos ni son sourire ne lui inspirèrent confiance. Rien ne la ferait changer d’avis.  

 

- Kaori, écoutons au moins ce que Monsieur James…  

- David., fit l’américain avec un sourire chaleureux à la directrice qui rosit.  

- Ecoutons au moins ce que David a à nous dire, ne serait-ce que par politesse., intervint Madame Tomoka.  

 

La nettoyeuse observa les deux tour à tour, puis acquiesça, reprenant place. Elle savait que rien ne la ferait changer d’avis mais celle qui aurait le dernier mot dans l’histoire serait la directrice, pas elle.  

 

- Merci, Mademoiselle Makimura…, fit-il d’un ton cordial, attendant quelques secondes en espérant qu’elle l’inviterait à l’appeler par son prénom également.  

 

Il fut bien déçu car elle ne le fit pas mais, malgré tout, il avait plus envie d’en sourire que de s’en fâcher. Il aimait le caractère bien trempé de la demoiselle, ça le piquait dans son ego et lui apportait une stimulation qu’il n’avait pas ressentie depuis longtemps.  

 

- Alors voilà, je vous propose donc de racheter le terrain de l’orphelinat pour cinq cent milles dollars. D’après mes renseignements, c’est au dessus du prix du marché.  

- Vous pourriez y mettre un million, la réponse serait la même., gronda Kaori, le regard noir.  

- Laissez-moi finir, s’il vous plaît., s’amusa-t-il.  

- Ce n’est pas le seul point de ma proposition. Je me suis renseigné et il y a non loin d’ici un terrain à vendre de la même taille, très bien exposé. Je voudrais vous offrir en plus du montant de la vente, l’achat au nom de l’orphelinat du terrain et la construction d’un bâtiment neuf aux dernières normes avec tous les équipements nécessaires pour élever les enfants dans de bonnes conditions. Avouez que ce bâtiment est vétuste et menace de tomber en ruines…, fit-il d’un ton conciliant.  

- Je suis même prêt à attendre que le nouvel orphelinat soit construit et les enfants bien installés pour prendre possession de ce terrain., ajouta-t-il.  

- C’est très généreux de votre part., pipa Madame Tomoka, impressionnée.  

 

Kaori regarda la directrice puis cet américain qui voulait détruire un endroit qui avait été cher à son frère, un endroit qui recelait encore des souvenirs de lui, où elle avait parfois l’impression de sentir sa présence. Elle réprima la boule d’angoisse qui naquit dans sa gorge avec difficulté. Elle ne voulait pas baisser les bras mais avait-elle le droit de refuser aux enfants un endroit où ils pourraient vivre plus confortablement ?  

 

Ryo était arrivé au Cat’s un peu en avance pour le rendez-vous. Il sourit en sentant les deux mercenaires prêts à se défendre quand il poussa la porte, faisant tinter la petite clochette. Encore une fois, certaines habitudes avaient la vie dure mais il y en avait bien une qui avait pris fin sans que cela lui manqua : il ne se jeta pas sur Miki et s’assit tranquillement sur un tabouret.  

 

- Bonjour vous deux., les salua-t-il, goguenard.  

- Bonjour Ryo. Kaori n’est pas avec toi ?, demanda Miki.  

- Non, elle devait aller à l’orphelinat. L’américain a de nouveau contacté la directrice.  

- A quel sujet ?  

- Toujours le même, je suppose., répondit-il en haussant les épaules.  

- Tu veux un café ?  

- S’il te plaît. J’attends une cliente. Comme d’habitude ?, dit-il, désignant une table en fond de salle du regard.  

- D’accord., fit Miki, lui tendant sa tasse.  

 

Il la prit et alla s’asseoir, faisant face à l’entrée. Peu après, une jeune femme dont il estima l’âge à vingt-cinq ans aux longs cheveux noirs et aux yeux de la même couleur, entra dans le café. Il détailla la silhouette qui se dirigea vers le comptoir.  

 

- Un cocktail XYZ, je vous prie., demanda-t-elle.  

- Mokkori., murmura-t-il, un léger sourire félin aux lèvres  

- Quelques mois trop tard…, ajouta-t-il pour lui-même, son sourire s’accentuant en pensant à sa partenaire et l’audace dont elle avait osé faire preuve plus tôt.  

 

Pour lui, ça avait été un signe fort à son attention. Il avait depuis quelque temps l’impression d’être le seul à se donner dans cette histoire même s’il se savait injuste vu le temps que Kaori avait passé à l’attendre. C’était lui qui avait beaucoup d’apprentissage à faire dans ce nouveau domaine car, s’il savait qu’il l’aimait, il ne savait pas très bien ce qu’il pouvait, devait dire ou faire, les gestes qu’il était en droit de faire ou d’attendre.  

 

Il se souvint du moment où il l’avait prise dans ses bras après son enlèvement. Cela avait été un moment très fort. L’émotion qu’il avait ressentie avait été si puissante que cela l’avait quelque peu effrayé. Il était conscient qu’il aurait pu la perdre. Le soulagement était quelque chose qu’il pouvait gérer mais il savait beaucoup moins gérer le reste : la tendresse qu’il ressentait, la sensation de réconfort à la tenir là entre ses bras, le sentiment d’être enfin entier, le désir de l’embrasser et de posséder ce corps, l’amour qui faisait battre son coeur plus vite lui donnant cette petite sensation d’ébriété… Pour la première fois de sa vie peut-être, il s’était vraiment senti humain, fort et faible à la fois, courageux et peureux…  

 

Il avait eu tout le temps de cogiter sur le chemin du retour jusqu’à l’église. Il avait alors décidé d’oublier ce qui venait de se passer, de retrouver leur vie normale de partenaires… Ils avaient retrouvé leurs amis qui leur avaient annoncé que Miki était sauvée et Kaori, soulagée et épuisée, s’était à nouveau réfugiée dans ses bras, cherchant sa présence, son réconfort. Il avait regardé un moment ses cheveux flamboyants, ne sachant quoi faire, puis avait refermé les bras autour d’elle. Il venait de faire son choix et d’accepter ce qu’il repoussait depuis tant d’années.  

 

- Bonjour, vous… vous êtes City Hunter ?, demanda la demoiselle d’une vois fluette.  

- Oui, asseyez-vous., lui proposa-t-il.  

 

Il sourit en sentant le regard inquiet de ses amis.  

 

- Tu penses que c’est raisonnable, Nounours ? J’ai du mal à croire que Kaori l’ait laissé venir seul à un rendez-vous avec une cliente., chuchota Miki à son mari qui rougit.  

- Ca va forcément partir en vrille.  

 

Umibozu redevint stoïque, seul un léger frémissement de moustache trahit le sourire qui naissait à la commissure de ses lèvres.  

 

- Non, ça va aller. Il chemine mais il a trouvé chaussure à son pied., répondit-il.  

- Vraiment ? Bon d’accord., fit la barmaid, haussant les épaules.  

- Que puis-je pour vous ?, demanda Ryo, calmement.  

- Je m’appelle Tae Watanabe. Je recherche ma sœur, Yoko, qui a fugué il y a deux semaines de la maison. Yoko a eu dix-huit ans il y a dix jours. La police ne veut pas m’aider car elle est désormais majeure mais, moi, je sais qu’elle est en danger. Elle a rencontré un homme il y a un mois qui lui a monté la tête en lui offrant beaucoup de cadeaux de valeur. Ma sœur est jeune et influençable. J’ai vu cet homme une fois et il ne m’inspire pas confiance.  

- Mademoiselle Watanabe, êtes-vous sûre de ce que vous avancez ? Cet homme pourrait très bien…  

- Je dois m’assurer qu’elle va bien et renouer le dialogue avec elle. Monsieur…  

 

Elle le regarda, s’apercevant qu’elle ne connaissait pas son nom.  

 

- Saeba, Ryo Saeba.  

- Monsieur Saeba, je vous demande de retrouver ma sœur. Si je m’aperçois que mon pressentiment était erroné, je la laisserai tranquille. Je lui demanderai juste de nous donner des nouvelles. S’il vous plaît, aidez-moi. Mes parents sont âgés et inquiets. Je… je ne veux pas vivre sans savoir si elle va bien ou non. Elle doit savoir que la porte de la maison lui est toujours ouverte., l’implora Tae, les larmes aux yeux.  

 

A l’orphelinat, Monsieur James attendait patiemment une réponse de la directrice. Il observa discrètement Kaori qui était plongée dans ses pensées.  

 

- Votre offre est très généreuse, Monsieur James., admit la directrice.  

- C’est bien normal, Madame Tomoka. Il faut prendre soin des plus faibles., concéda-t-il.  

- Je… Je pense que votre offre…  

- Faites-nous voir le terrain., demanda Kaori, abruptement.  

- Tant qu’à signer un contrat de vente, autant avoir toutes les billes en main, vous ne croyez pas, Monsieur James ? Je suppose que vous ne signez pas vos contrats sans les avoir lus ou faits lire à des personnes compétentes., glissa-t-elle, les yeux plissés.  

 

L’américain sourit, amusé. Piquante, déterminée, sauvage et intelligente… Décidément, beaucoup de choses l’intéressaient chez cette demoiselle.  

 

- Kaori !, la rabroua Madame Tomoka, gênée.  

- Non, laissez Madame la Directrice. Votre amie a bien raison. On ne signe qu’en ayant toutes les données en main, sinon c’est de l’imprudence., consentit-il.  

- Je vous propose de vous y rendre de suite. C’est à trois kilomètres d’ici. Je vous emmène et j’en profiterai pour vous montrer le projet que j’ai élaboré avec un architecte., leur proposa-t-il.  

 

Madame Tomoka fut sidérée mais Kaori resta impassible, l’air fermé. Dix minutes plus tard, ils foulaient le sol d’un terrain verdoyant qui s’achevait sur une colline. Il y avait beaucoup d’espace et la directrice était éblouie par la beauté des lieux. Il n’y manquait que la mer que l’on voyait de leur terrain mais elle devait avouer que ce serait une épine en moins du pied question sécurité. L’homme d’affaires prit dans son coffre une mallette dont il sortit un dossier.  

 

- Voilà Mesdames, les croquis des futurs lieux. Là, comme vous pouvez le voir, il y aurait le bâtiment principal, ici une aire de jeux sécurisée. Nous pouvons même envisager de bâtir une salle de sport pour ces petits. Le tout serait englobé dans un bol de verdure avec de nombreux arbres. Ce pourrait même être amusant de les planter avec les enfants. Qu’en pensez-vous ?, leur demanda-t-il.  

- C’est… C’est magnifique…, souffla Madame Tomoka, émerveillée.  

 

Kaori fronça le nez et avança sur le terrain, scrutant attentivement les lieux. Il était effectivement magnifique et spacieux. Lentement, elle se tourna vers leur interlocuteur qui masqua son doute quand elle croisa son regard.  

 

- Je dois vous avouer, David, que je vous ai très mal jugé…, admit-elle. 

 


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