Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 35 :: Chapitre 35

Publiée: 05-04-20 - Mise à jour: 05-04-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. AVERTISSEMENT : une scène violente dans le chapitre mais c'est l'heure de la libération. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 35  

 

- Kaori est enceinte., leur annonça Ryo alors que tous étaient réunis au Cat’s un peu plus tard.  

- Non…, soufflèrent Kazue et Miki horrifiées.  

- Je vais le tuer., gronda Mick.  

- Si quelqu’un doit le tuer, ce sera moi et seulement si elle le veut., le reprit Ryo, lançant un regard d’avertissement à son ami.  

- Elle doit être enceinte de quatre mois. Ce n’était pas très visible mais suffisamment pour moi. Ca veut dire que je nous donne tout au plus deux mois pour la faire revenir et le plus vite sera le mieux. Pour le moment, les attaques ne le poussent pas à se pointer. Il faut frapper plus fort et là où ça fait mal : le fric. Des idées ?  

 

Tous se regardèrent un moment puis les premières idées fusèrent pêle-mêle.  

 

- On braque la banque ?  

- On se fait passer pour lui et on transfère tout l’argent sur un autre compte.  

- On le fait passer pour mort et Kaori héritera.  

- Pourquoi le faire passer pour mort ? On le tue et elle est débarrassée et hérite...  

- On va placer quelques marchandises illégales dans ses entrepôts et on l’accuse de blanchiment d’argent.  

- Bloque-le., intervint froidement Saeko, passant au dessus du brouhaha.  

 

Tous les regards se braquèrent sur elle, attendant d’en savoir un peu plus.  

 

- Explicite., l’incita Ryo.  

- Il doit transférer ses machines et autres biens de ses usines ici vers d’autres pays. On peut déjà les bloquer en douane en remplaçant les vrais papiers de transport par des faux en y ajoutant quelques détails ou erreurs. Le gouvernement a déjà très mal pris son envie de s’en aller. Il en faudrait peu pour réussir à faire geler ses avoirs financiers.  

- Qu’est-ce qui peut justifier de telles mesures ?, lui demanda-t-il.  

- Corruption, financement du terrorisme, trafic de drogue ou d’arme ou blanchiment d’argent.  

 

Ryo la fixa deux minutes, sans vraiment la voir. Il réfléchissait aux possibilités.  

 

- Je ne veux pas le voir en prison. Je veux qu’il rentre chez lui. Tout ce que je veux de lui, c’est qu’il amène Kaori et Kei ici et qu’on puisse les récupérer avec leurs passeports. Après cela, elle demandera le divorce et ce sera fini.  

- Les enfants, Ryo., intervint Miki.  

- S’il n’est pas raisonnable, je lui ferai passer l’envie de les voir., dit-il sombrement.  

- Je n’ai pas besoin de le tuer pour cela. On va partir sur le blanchiment d’argent. Je suis sûr que le Professeur se fera un plaisir de faire apparaître des mouvements suspects sur ses comptes, n’est-ce pas ?, fit le nettoyeur, se tournant vers son ami.  

- Oui. Ramène-nous Kaori, Ryo., approuva le vieil homme  

- J’y compte bien. Cette année, on passera Noël tous ensemble.  

 

Enfin libérés de la nervosité de trouver une ligne directrice, ils s’assirent autour d’une table et chacun participa à l’élaboration du plan. Miki devait subtiliser et remplacer les documents de transport, Mick, Umi et Ryo firent quelques films avec des bandes de mauvaise qualité où Ryo jouait David et le faisait rencontrer des hommes louches dans des coins sombres, avec des échanges de mallettes et autres discussions un peu musclées… Le tout ne tiendrait pas devant un tribunal mais devait être suffisant pour éveiller des doutes et mettre en branle la machine. Il fallait que ça marche. Il devait juste se déplacer jusqu’au Japon et amener Kaori et Kei avec lui.  

 

Sans en parler à personne, juste au cas où, Ryo avait déjà repéré les cargos en partance pour les Etats-Unis dont les capitaines accepteraient de le laisser monter à bord et, de même, pour le retour. S’il devait intervenir, ce serait une attaque éclair. Il rentrerait chez eux, enlèverait sa femme et son fils et ils repartiraient aussitôt. Mais autant pour Kei que Kaori, il préférait éviter cette solution beaucoup plus stressante et fatigante, surtout avec une femme enceinte. Il aurait aimé lui parler et savoir que sa grossesse n’était pas dangereuse comme la première. Pour lui, le plus simple aurait été qu’elle perde le bébé mais la nature ne semblait pas conciliante sur ce point-là… Peut-être à tort ou peut-être à raison. Il n’avait aucune idée de l’impact que ça aurait eu sur elle.  

 

Quinze jours plus tard, le téléphone sonna à l’appartement.  

 

- Les douanes ont bloqué tous les départs de marchandises des entreprises de James depuis trois jours par précaution et viennent de confirmer la mesure jusqu’à clôture du dossier d’enquête. Le dossier est remonté au ministère des finances et ils viennent de lancer la procédure de gel des avoirs financiers. Si ça ne le fait pas venir, je ne sais pas ce qui le fera., lui apprit Saeko.  

- Prie juste pour qu’il ne la mette pas sur un vol commercial., souffla Ryo.  

 

C’était sa dernière crainte concernant son retour, les autres concernaient l’après.  

 

- Tu es prête, Kaori ? L’avion décolle dans trois heures., s’impatienta David.  

- Je dois changer Kei. Il a vomi., lui apprit-elle.  

- C’est pas vrai. Ne me dis pas qu’on va voyager avec un gosse puant pendant des heures…, grogna-t-il.  

 

Kei patraque dans ses bras, Kaori passa la porte et jeta un regard consterné à son mari.  

 

- Ton inquiétude vis-à-vis du bébé me touche profondément. Ca me rassure de savoir que tu te soucies de lui., railla-t-elle.  

- Dépêche-toi. Arrête de jacasser !, lui ordonna-t-il.  

 

Elle retourna dans la chambre et déshabilla le bébé avant de le rhabiller rapidement. Entre temps, elle entendit le téléphone de David sonner.  

 

- Là, je crois que c’est lui qui va nous mettre en retard. A vrai dire, je n’ai pas vraiment envie de quitter l’Australie pour aller en Amérique du Sud.  

 

Soudain, David poussa un hurlement de stupéfaction, surprenant Kei qui se mit à pleurer. Kaori le prit à bras, le berçant calmement, et parvint à l’apaiser. Anxieuse, elle sortit de la chambre et retrouva David faisant les cent pas dans le séjour de la suite.  

 

- Que se passe-t-il ?, lui demanda-t-elle prudemment.  

- Tu vas prendre un vol commercial et rentrer en Californie avec Kei., lui dit-il soudain.  

- On ne vient plus avec toi en Amérique du sud ?, s’étonna-t-elle.  

- Non, je n’y vais pas non plus., lui dit-il.  

 

A voir les regards furtifs qu’il lui lançait, elle sentait qu’il ne voulait pas lui dire où il allait et cela ne lui laissait qu’une réponse en tête : le Japon. C’était le seul pays où il ne voulait pas les emmener.  

 

- Très bien. Je serai enfin débarrassée de toi. Je pourrai faire ce que je veux à commencer par jouir de mon corps., dit-elle, se tournant vers la chambre de Kei.  

- Qu’est-ce que tu veux dire par là ?, lui demanda-t-il, l’attrapant par le bras.  

- Tu le sais très bien. Je pourrais enfin avorter., mentit-elle.  

- Tu auras un garde du corps là-bas…  

- J’ai été garde du corps, David. Crois-moi, je trouverai un moyen de lui fausser compagnie et d’aller me débarrasser du fardeau que tu m’as donné., le défia-t-elle.  

 

Il l’observa, la sondant du regard, puis détourna les yeux, écoeuré.  

 

- Très bien, vous venez avec moi. Je ne te laisserai pas sans surveillance., soupira-t-il.  

- Prépare-toi. Je préviens le pilote du jet pour qu’il change les plans de vol et on s’arrêtera à l’ambassade du Japon pour mon visa., l’informa-t-il.  

 

Kaori se dépêcha de refermer la valise avec les affaires de Kei. Elle retournait au Japon… enfin… David obtint un visa en un temps record à l’ambassade et à l’heure prévue pour leur vol initial, ils décollèrent pour le Japon.  

 

Deux heures plus tard, Saeko appelait Ryo pour le prévenir de l’arrivée de David.  

 

- Tu sais si elle est avec lui ?, l’interrogea-t-il.  

- Non. Kaori a toujours un passeport japonais et Kei aussi. Ils n’ont pas besoin de visa pour rentrer.  

- Et le plan de vol ?  

- J’attends des informations mais Sydney se fait tirer l’oreille., avoua-t-elle.  

- Tu sais où ils doivent atterrir ?  

- Haneda. Ils devraient arriver vers minuit. Tu vas agir cette nuit ?  

- Avec Kei et Kaori enceinte, j’hésite. Je ne pourrai pas les contacter à l’aéroport et les extraire lors d’une course-poursuite en voiture, je trouve cela risqué pour eux. Je vais voir à quel hôtel ils descendent. Ce sera dans le centre de Tokyo, peut-être même au Hilton. C’est mon terrain et celui de Kaori. Je pense que ce sera mieux.  

- Je ne te savais pas aussi prudent, Ryo., lâcha Saeko, amusée.  

 

Ryo esquissa un sourire.  

 

- Je suis père de famille, Saeko. Ca change pas mal de choses. J’ai envie de retrouver ma femme et de pouvoir enfin serrer mon fils dans les bras. Ce n’est pas le moment de les tuer., répondit-il.  

- Non, tu as raison. Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit.  

- Ca marche. Je veillerai à l’aéroport cette nuit et les suivrai jusqu’à l’hôtel. Je te tiendrai informée.  

 

Ils se quittèrent. Vers vingt-deux heures, Ryo ne tenait plus et prit la route de l’aéroport Haneda, se garant non loin de la partie réservée aux vols privés. Il patienta un long moment avant de voir les lumières s’allumer, signe qu’un avion allait arriver.  

 

- On y est, Sugar. J’espère que tu es dans cet avion., murmura-t-il.  

 

Attachée, Kei endormi contre elle, Kaori regarda avec émotion la ville qu’elle aimait tant défiler sous ses yeux. Elle était de retour chez elle et ce voyage-là était le dernier, elle le savait.  

 

- Ne compte pas prendre racine. Je règle le problème et on rentre à la maison., la prévint David sombrement.  

 

Il n’appréciait pas de voir la lumière renaître dans les yeux de sa femme. Ce feu, il voulait le voir briller pour lui mais n’y avait jamais eu le droit.  

 

- Je sais., se modéra Kaori.  

 

L’avion se posa sur la piste avec quelques cahots puis roula jusqu’au hangar qui lui était réservé. David sortit en premier, nerveux, et attendit impatiemment sa femme qui descendait prudemment la passerelle avec le bébé dans les bras. Il fronça les sourcils quand elle s’immobilisa et laissa son regard errer sur les environs.  

 

- Dépêche-toi. J’ai envie d’aller dormir., rouspéta-t-il.  

 

Kaori observa une dernière fois les alentours et se remit en marche. Elle n’avait de toute façon pas besoin de le voir pour le savoir : Ryo était proche. Kei et elle seraient bientôt en sécurité… Sans un mot, elle entra dans la voiture qui les conduisit sans surprise au Hilton dans la même chambre qu’il avait le jour de son départ.  

 

- Tu la réserves à l’année ?, fit Kaori d’un ton aigre.  

- Non. Peut-être devons-nous voir cela comme un signe de réitérer l’acte qui nous a donné Kei., susurra-t-il.  

- Je suis déjà enceinte et je croyais que tu étais fatigué., répondit-elle sèchement.  

 

Elle partit dans la chambre adjacente à la leur et coucha Kei avant de se diriger vers leur chambre pour se coucher. Elle se changea rapidement et, même si elle était heureuse d’être rentrée et anxieuse de s’enfuir, elle tomba rapidement dans les bras de Morphée, épuisée.  

 

Ryo suivit le couple jusqu’à l’hôtel. Il sentait son cœur battre à cent à l’heure depuis qu’il avait vu Kaori. Si près et pourtant encore trop loin à son goût, elle n’était pas encore tout à fait à sa place. Il n’avait que vaguement aperçu une forme recroquevillée sur elle, se doutant que c’était Kei, leur petit bonhomme de sept mois maintenant. Si tout allait bien, il n’aurait pas perdu trop de moments de sa vie et pourrait être son père sans trop de perturbations. Ce n’était pas un rôle qu’il avait imaginé endosser un jour mais ça lui convenait très bien, même mieux que très bien, se dit-il.  

 

Maintenant, il ne s’agissait plus de tergiverser. Il devait les sortir de là. Rassuré sur leur lieu de résidence, il sortit de la voiture et trouva rapidement l’un de ses indics.  

 

- Kenji, réveille-toi., l’appela Ryo, le secouant un peu.  

- Saeba… qu’est-ce que tu fous par ici ? Laisse-moi pieuter., grogna le sans domicile fixe.  

- J’ai un travail pour toi, pas trop compliqué en plus puisqu’il te suffira d’ouvrir les yeux., plaisanta le nettoyeur.  

- Te fous pas de moi… Je ne suis pas incapable. Laisse-moi dormir en paix.  

- Kenji, si je te dis que tu ne le fais pas pour moi mais pour elle…, dit-il, sortant une photo de Kaori de sa poche.  

 

L’homme prit la photo de ses mains et un léger sourire vint éclairer son visage.  

 

- Ca change tout. Elle est quand même plus jolie à regarder que ta face de rat., répondit-il, moqueur.  

- Je sais mais tu n’es pas mon type non plus de toute manière. Alors ?  

- Je suis ton homme… enfin le sien…, le taquina-t-il.  

- C’est ma partenaire, Kenji., lui rappela Ryo, le regard sévère.  

- Un peu plus que cela quand même, non ?  

- Arrête de bavasser. Elle est dans cet hôtel et je vais m’arranger pour qu’elle ne quitte plus Tokyo. Seulement je ne peux pas rester posté en permanence. Je veux que tu surveilles ses mouvements et ceux de cet homme., lui demanda-t-il, tendant une photo de David.  

- C’est le type qui…  

- Oui, c’est lui. Tu les surveilles et tu me tiens au jus. Compris ?, lui ordonna Ryo.  

 

Kenji le regarda très sérieusement et acquiesça.  

 

- Je ne dors plus jusqu’à ce qu’elle soit avec toi, Ryo. Tu peux compter sur moi., lui affirma-t-il.  

- Je sais, Kenji.  

 

Ryo s’en alla, confiant et prêt à grappiller quelques heures de sommeil qui lui seraient bien utiles. Passant devant le Cat’s, il aperçut de la lumière et leurs amis réunis. Pas vraiment surpris, il se gara et alla les rejoindre.  

 

- Alors ?, lui demanda Miki, inquiète, avant même qu’il n’ait eu le temps de parler.  

- Ils sont là., répondit-il simplement.  

 

Il sentit le soulagement général gagner le café, similaire à celui qu’il avait ressenti en la voyant débarquer.  

 

- Demain, je les extrais de là., affirma-t-il.  

- J’ai cru comprendre qu’il avait pris rendez-vous avec les responsables de l’affaire demain après-midi., l’informa Saeko.  

- Alors, j’agirai à ce moment-là. Il vaut mieux que j’évite de tomber sur lui et ce sera certainement plus simple s’il n’est pas là.  

- Je ne comprends toujours pas pourquoi tu ne lui règles pas son compte., pipa Mick.  

- Ne crois pas que je me suis ramolli parce que je refuse de tuer ce James. Je le fais pour elle. Si Kazue te le demandais, tu l’écouterais ou tu ferais quelque chose qui risquerait de lui peser., lui demanda-t-il, très sérieusement.  

 

Mick acquiesça. Le cœur un peu plus léger, le groupe se sépara et chacun rejoignit ses pénates.  

 

Lorsqu’elle se réveilla le lendemain matin, Kaori entendit d’abord Kei babiller. Légèrement désorientée comme cela lui arrivait parfois lorsqu’ils changeaient de pays pour la x-ième fois, elle mit quelques secondes à se rappeler d’où elle était. Elle se leva alors rapidement et alla à la fenêtre voir Tokyo s’étaler à ses pieds. Elle sentit son cœur se gonfler de joie et de soulagement et partit d’un pas léger donner le biberon à Kei. Le bébé se jeta comme un glouton sur l’objet, fou, et l’avala d’une traite. Autant dire que le son qui sortit de son estomac quelques secondes plus tard n’avait rien de discret et elle éclata de rire, suivie par son fils.  

 

- Un peu de calme, il y en a qui bosse ici., les réprimanda David, les sourcils froncés en revenant avec son ordinateur portable.  

- On te laisse. Je vais préparer Kei et m’habiller., répondit-elle calmement.  

 

Une demie heure plus tard, ils revinrent tous les deux habillés dans le salon où David travaillait toujours.  

 

- Ne compte pas sortir d’ici, Kaori. Vous resterez dans cette chambre tout le temps de notre séjour. Tu n’iras ni au cimetière ni voir tes amis ni à l’orphelinat. Le seul autre endroit que tu verras, ce sera peut-être le restaurant de l’hôtel et encore…, la prévint-il, un regard noir posé sur elle.  

- Sans ton entêtement à vouloir avorter, tu serais à la maison, un peu plus libre de tes mouvements., lui reprocha-t-il.  

- Avec ta mère sur le dos ? La bonne blague…, railla-t-elle.  

- Si l’envie te prenait de t’enfuir, je te retrouverai. Je sais où vivent tes amis. Tu n’auras donc aucun refuge. Et si tu t’enfuis, je te séparerai de Kei pendant de très longues semaines. Maintenant qu’il est sevré, ce ne sera plus un problème.  

- Tu es vraiment un homme sans cœur., dit-elle, prenant Kei sur ses genoux.  

- Babababa., babilla le petit garçon en balançant joyeusement les pieds, indifférent à la tension ambiante.  

 

D’un coup, il tapa dans la tasse de café de David qui se répandit sur son ordinateur qui s’éteignit dans un grésillement ainsi que sur les papiers posés sur la table. L’homme regarda les dégâts causés par le bébé, incrédule, avant que la fureur ne le prit.  

 

- C’est pas vrai ! Espèce de sale morveux ! Tu ne peux pas faire attention !, se mit-il à hurler.  

- Sale gosse ! Je vais t’apprendre…, commença-t-il, levant la main pour le gifler.  

 

Il ne put cependant la baisser. Tenant Kei contre elle d’un bras, Kaori retenait sa main, l’empêchant de frapper.  

 

- Tu ne lèveras pas la main sur mon fils., lui indiqua-t-elle d’une voix dure.  

- C’est un bébé qui a fait un accident. Il n’y a pas mort d’homme. Lève la main sur lui une fois, une seule fois et je te tue., le menaça-t-elle.  

- Que choisis-tu ?  

- Tu peux me lâcher., abdiqua-t-il.  

 

Méfiante, elle le lâcha et alla amener Kei dans sa chambre, le couchant pour sa sieste matinale. Quand elle revint, David épongeait les dégâts et elle commença à ramasser les documents à ses côtés.  

 

- Ton ordinateur ?, lui demanda-t-elle.  

 

Il se redressa, le regard noir, et la seule réponse qu’il lui donna fut son poing dans la figure. De là, sa rage se décupla et il la frappa en hurlant sans prêter attention aux endroits qu’il touchait.  

 

- Ne t’oppose plus jamais à moi !, cria-t-il.  

 

Tant bien que mal, Kaori réussit à s’extraire du champ d’action et tous ces mois de brimades lui revinrent en mémoire et lui donnèrent la force de se relever malgré la douleur. Elle para le coup suivant qu’il lui porta et le frappa à son tour dans le nez, ce qui le surprit, puis elle lui donna un coup de genou dans les parties génitales qui le fit se plier en deux et elle l’assomma d’un coup derrière la nuque. Simple, net et efficace, comme ce que lui avait enseigné Ryo, se dit-elle, occultant la douleur. Elle resta un instant immobile à regarder David allongé par terre, inconscient, puis se mit en mouvement. Elle alla dans sa veste et récupéra leur deux passeports et une carte bancaire. Elle alla dans la chambre de Kei, jeta pêle-mêle quelques affaires dans un sac, ainsi que le nécessaire pour ses repas et le changer et alla mettre le tout dans le placard de l’entrée.  

 

Elle rassembla des feuilles et tout ce qui lui serait nécessaire en tissu dans leur chambre et y mit le feu, allant rapidement rechercher Kei pour l’emmener avec elle dans le placard où elle se cacha. Lorsque l’alarme incendie se mit en route, elle vit débouler le garde du corps ainsi que d’autres personnes qui se dirigèrent vers l’endroit d’où sortait la fumée et, après quelques secondes, elle s’enfuit par la porte, Kei dans les bras, les sacs sur l’épaule. Elle s’engouffra dans l’ascenseur, descendant jusqu’au troisième étage où elle sortit avant de laisser l’ascenseur finir sa course puis prit les escaliers et se dirigea vers la sortie du personnel. Elle aboutit sur une ruelle sale et sombre et elle aurait pu s’y sentir en danger mais ce n’était pas le cas. C’était son monde depuis qu’elle avait décidé de rester avec Ryo. Elle évoluait dans ses ruelles aussi à l’aise que dans les grandes artères. Elle ne craignait pas de s’y perdre et arriva rapidement à la gare, bien plus rapidement qu’en suivant les chemins balisés.  

 

Elle aurait pu rentrer directement à l’appartement mais elle ne savait pas si Ryo y serait. David lui irait directement là-bas. Aussi préféra-t-elle choisir la sécurité et se rendre dans un endroit que son mari ne pouvait pas connaître. Passant devant le tableau, elle prit la craie et laissa un message. Son vrai mari saurait la trouver. Scrutant les alentours pour voir si elle n’avait pas été suivie, elle suivit la foule vers les quais du métro et s’engouffra dans la rame sans attendre. Quand les portes se refermèrent et que le train commença à rouler, pour la première fois depuis des mois, elle sentit un poids quitter ses épaules. Elle sortait de l’enfer…  

 

Malgré son envie de courir au Hilton à peine réveillé, Ryo resta fidèle à ses habitudes comme si ce jour n’avait rien de particulier. Il était hors de question d’alerter les familles sur le retour de Kaori. La situation était déjà assez compliquée. Pour ne pas attirer l’attention, il évita même le quartier en question et fit le tour de ses indics, prenant des nouvelles fraîches. En fait, il avait beaucoup de mal à se concentrer, la seule chose qui lui trottait en tête étant la présence de sa famille sur Tokyo… enfin… Il devait s’occuper en attendant l’heure. Il avança jusqu’au tableau et, là, se retint de grogner en voyant un XYZ tremblant apposé.  

 

- Ce n’est pas vraiment le jour…, maugréa-t-il, imaginant Kaori lui faire les gros yeux face à son manque d’enthousiasme.  

- Au moins, c’est une jeune femme prénommée Rose. Elle a juste oublié de noter un numéro de téléphone ou un lieu et heure de rendez-vous. Je ne peux rien pour vous, Mademoiselle Rose., murmura Ryo.  

- Vous reviendrez peut-être demain corriger cet oubli., pensa-t-il.  

 

Il consulta sa montre et se dirigea vers le Cat’s pour arranger les derniers détails avec Umi qui leur servirait de chauffeur et Mick qui ralentirait la sécurité si nécessaire. Arrivé au café, il sentit la fébrilité de ses amis et essaya pour eux de rester calme et nonchalant, comme s’il était sûr de son coup, comme si Kaori était déjà là… Il prit place au comptoir et Miki lui servit un café.  

 

- Détendez-vous un peu, voyons. Ce soir, elle sera là., leur dit-il.  

- Je ne me détendrai que lorsqu’elle sera là., pipa Miki, augmentant le son de la télé au moment des informations.  

- Un spectaculaire incendie a pris dans une chambre du Hilton. Nous ignorons l’origine du feu mais nous déplorons la disparition d’une femme et de son bébé de sept mois, Kaori et Kei James…., entendirent-ils.  

 

Ryo entendit les souffles de ses amis se couper, la panique les gagner mais lui resta étrangement calme. Il avait cette intuition au fond de lui, cette certitude et son cerveau se mit à turbiner.  

 

- Elle s’est sauvée avec le bébé., lâcha-t-il soudain, les coupant dans leur détresse.  

- Quoi ?  

- Elle s’est sauvée. Quel imbécile ! Le XYZ, c’était elle., réfléchit-il, repensant à l’écriture maladroite, comme tremblante.  

 

Elle devait être dans tous ses états, comme pouvait l’être une femme qui s’enfuyait avec un bébé mais avec l’expérience qu’elle avait du terrain. Elle s’était mise en sécurité en laissant un message que lui seul pouvait comprendre.  

 

- Où est-elle ?, s’inquiéta Miki.  

- En sécurité, n’est-ce pas Ryo ? Sinon tu ne serais pas si calme., lâcha Mick, analysant le comportement de son ami.  

- Oui, elle s’est mise à l’abri à un endroit que David ne peut pas connaître., affirma Ryo.  

- Elle est au chalet, Umi. Là où je t’ai touché d’une balle de peinture rose…  

 

Kaori regarda la maison et souffla de soulagement. Elle réprima les larmes qui demandaient à monter tellement elle avait été stressée mais elle savait qu’il ne viendrait pas jusqu’ici. Ryo arriverait bientôt.  

 

- Ne bouge pas, Kei. Je sais que tu adores tourner et ramper mais ce n’est pas le moment de déclencher l’un des pièges de tonton Umi, d’accord ? Maman va désamorcer tout cela et après on pourra manger…, lui dit-elle.  

- Ga !, cria Kei, attrapant la lanière du sac pour la mettre à sa bouche.  

- Ce n’est pas notre maison mais bientôt on y sera. Bientôt, Kei, je te le promets…  

 


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