Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

» Ecrire une review

 

RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Je n'ai pas reçu d'email d'activation.

 

Si vous n'avez pas reçu d'email d'activation, c'est sans doute parce que votre email n'est pas valide ou que vous avez une boîte Caramail (qui refuse les emails automatiques). Veuillez alors m'écrire avec l'adresse email que vous avez mis dans votre profile, ou celle que vous voulez utiliser à la place, et donnez moi votre pseudo et mot de passe.

 

 

   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 56 :: chapitre 56

Publiée: 26-04-20 - Mise à jour: 26-04-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Petit à petit, on enterre le passé et se tourne vers le futur. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

Chapitre 56  

 

- Je sens que je vais être malade., gémit Miki, se tenant l’estomac.  

- Evite de vomir sur la robe de Kazue. Ca ferait désordre., plaisanta Kaori.  

- Garde un œil sur Mai. Je vais te trouver quelque chose qui t’aidera., ajouta-t-elle avant de disparaître.  

 

Kaori longea les couloirs de l’église jusqu’à la sortie et se dirigea vers la mini. Elle fouilla dans la boîte à gants et, en trente secondes, trouva ce qu’elle cherchait.  

 

- Ce n’est pas beau de fouiller dans les affaires des autres., entendit-elle derrière elle alors que deux bras l’encerclaient et qu’une bouche quémandeuse s’attaquait à la base de sa nuque.  

- A cause exceptionnelle, solution exceptionnelle…, murmura-t-elle, se retournant dans les bras de son mari.  

 

Elle ne chercha même pas à échapper au baiser langoureux qu’il lui infligea ni à ses mains baladeuses qui voyageaient sur son corps. Elle sentait le désir monter en elle et se serait bien laissée aller si elle n’avait pas une mission en cours… et s’ils n’étaient pas sur le parking d’une église au vu et su de tous, pensa-t-elle, se sentant rougir. Doucement, elle s’écarta de son homme qui la contempla d’un regard amoureux et chaud.  

 

- Je dois apporter cela à Miki., se justifia-t-elle, désignant le paquet de biscuits.  

- Elle a faim ?  

- Non, elle a un petit secret qui a des nausées matinales plus si matinales., lui dit-elle avec un clin d’oeil.  

 

Ryo l’observa deux secondes puis réalisa.  

 

- Quand t’a-t-elle dit qu’elle était enceinte ?, lui demanda-t-il, l’accompagnant jusqu’à la porte.  

- Elle ne me l’a pas dit. Intuition féminine., répondit-elle, déposant un léger baiser sur ses lèvres avant de le quitter, le faisant sourire.  

 

De retour, dans la pièce où Kazue se préparait pour son grand jour, la nettoyeuse donna le paquet à son amie.  

 

- Des biscuits salés ?, fit-elle dubitative.  

- Crois-moi, c’est plus efficace que les anti-émétiques dans ce cas-là… Tu ne me feras pas croire à une gastro en plein mois de mai., murmura-t-elle à son oreille.  

 

L’ex-mercenaire eut la courtoisie de rougir et de baisser les yeux, le regard néanmoins pétillant. Elle se plia aux consignes du temporaire docteur Makimura et grignota les biscuits. Au bout d’un moment, les spasmes se calmèrent quelque peu et elle reprit un peu de couleur.  

 

- Tu es magnifique, Kazue., lâcha Kaori, arrangeant sa robe selon les consignes qu’avait laissées Eriko, partie en voyage en Europe.  

- Merci. Je ne m’attendais pas à cela. Je voulais un enfant de Mick et, finalement, il m’a demandé en mariage., s’étonna-t-elle.  

- Tu es fâchée ?  

- Non. Ca me va bien. Je peux encore attendre un peu pour le bébé. Ca viendra peut-être d’ici quelques temps., dit-elle.  

- Vous n’êtes toujours pas décidés à faire une cérémonie, tous les deux ?, lui demanda l’infirmière.  

- Non. On est mariés. C’est suffisant pour moi. La robe, les fleurs… ça n’a plus d’importance pour moi après tout ça., répondit Kaori.  

- Pardon, je ne voulais pas te rappeler de mauvais souvenirs., s’excusa la future mariée.  

- Ne t’excuse pas. C’est le passé. C’est tout bon, tu es prête pour le grand moment., lui annonça la nettoyeuse.  

 

Kazue attrapa son bouquet, Kaori prit le landau de Mai qui jouait avec ses pieds silencieusement et Miki leur ouvrit la porte.  

 

- Ca ne fait que cinq semaines. Je ne veux pas encore l’ébruiter., murmura Miki à Kaori en la retenant quelques secondes.  

- Je ne dirai rien. Félicitations.  

 

Les trois femmes se retrouvèrent devant les portes de l’église et, après une dernière embrassade, la mariée resta seule quelques secondes avant d’être invitée à avancer jusqu’à l’autel.  

 

- Maman !, s’exclama Kei quand sa mère approcha.  

 

Elle eut à peine le temps de lâcher le landau qu’il se jetait dans ses jambes et, sans la réaction rapide de Ryo, elle se serait retrouvée par terre.  

 

- Doucement, mon grand. Il faudra être sage pendant la cérémonie, d’accord ?  

- Vi !, lui assura-t-il avant de tourner en toute indiscrétion la tête vers la personne qui venait de se placer à ses côtés.  

 

Sentant le mouvement, Kaori se retourna et fut surprise de trouver Sayuri à côté d’elle. Sans attendre, elle l’enlaça de son bras libre, les larmes aux yeux.  

 

- Mais, qu’est-ce que tu fais ici ?, lui demanda-t-elle, émue.  

- J’avais quelques jours de libre et un reportage à faire sur une nouvelle fondation alors j’ai fait le voyage. Je voulais te faire une surprise en arrivant ce matin mais c’est moi qui me suis retrouvée bête devant une porte close., avoua Sayuri, un grand sourire aux lèvres.  

- Comment as-tu su pour le mariage ?  

- Il se trouve qu’au moment où je sortais de chez vous, j’ai croisé le futur marié sortant de chez lui. Il m’a amenée jusqu’ici et m’a invitée pour la journée., expliqua-t-elle.  

- Si tu savais comme je suis heureuse de te voir, Sayuri.  

- Moi aussi, Kaori, moi aussi.  

 

La cérémonie commençant, elles se concentrèrent et écoutèrent, émues, les mariés se prêter serment d’un amour fidèle et éternel. Ryo regarda son ami se laisser passer la corde au cou avec une émotion contenue mais bien réelle, lui qui s’était juré de ne jamais appartenir à une seule femme. Au final, Mick et lui avaient trouvé la femme capable de les assagir et de les découvrir à eux-mêmes, d’assumer cette part de faiblesse qu’était le besoin d’aimer et d’être aimé, de tenir suffisamment à quelqu’un pour être prêt à tout pour elle. Kazue aimait sincèrement Mick tout comme Kaori lui avait montré qu’elle donnerait tout pour lui. Avec Umibozu qui allait devenir père à son tour, ils prenaient tous la même voie : trois hommes qui avaient réussi à trouver un peu de normalité dans leur monde marginal et ce, grâce à trois femmes exceptionnelles.  

 

La cérémonie terminée, ils sortirent tous de l’église et se regroupèrent sur le parvis, discutant joyeusement. Kazue jeta son bouquet qui retomba dans les mains de Saeko, ce qui fit beaucoup rire Ryo, se demandant quel serait le bienheureux, ou assez vaillant, corrigea-t-il, gentleman qui réussirait à mettre le grappin sur le cœur de l’inspectrice puisque lui n’était plus à prendre… Cela lui valut la menace d’un couteau atterrissant non loin d’une partie ô combien chérie par le nettoyeur qui s’en plaignit pendant une dizaine de minutes jusqu’au départ pour le Cat’s où avait lieu le repas.  

 

- C’était une belle cérémonie., fit Miki, rêveuse.  

- C’est vrai mais ça manquait un peu de piquant, non ?, pipa Ryo.  

- Tu aurais peut-être voulu une attaque en règle ?, lança Mick, amusé.  

- Pourquoi pas ? C’est calme depuis quelques temps dans les rues., avoua le nettoyeur.  

- Je ne m’en plaindrai pas., lâcha Saeko.  

- Moi non plus mais au final, c’était très… classique., lâcha-t-il.  

- Une église, la mariée en blanc, pas de coups de feu, un baiser à la fin…, oui que du classique, mais c’était beau, non ?, reprit Kaori.  

 

Ryo la regarda, sceptique, puis se tapota le menton.  

 

- Mouais…  

- Tu aurais préféré quoi ? Une robe couleur sang, des pétards dans tous les coins ?, se fâcha-t-elle légèrement.  

- Pourquoi pas ? Pourquoi les mariées sont en blanc au fait ? C’est pas très joyeux le blanc après tout., fit-il remarquer.  

- C’est la couleur de la pureté., rétorqua Kaori, sortant le biberon pour le donner à Mai.  

- De nos jours, je ne connais plus beaucoup de mariées qui sont pures le jour de leur noces., rétorqua-t-il.  

- Tu en auras connu une au moins., murmura Kaori, rougissant.  

 

Elle sentit les doigts de son mari sur sa joue et releva le visage. Son regard amoureux la fit vibrer et la conversation silencieuse qu’ils se tinrent lui réchauffa le cœur.  

 

- Moi, j’en connais une qui s’est mariée en rouge., lâcha Sayuri.  

 

Toute l’assistance se tourna vers elle médusée, à l’exception de Kaori qui regarda sa sœur, luttant contre les sentiments mitigés qui l’assaillaient. Malgré les questions pressantes de certains membres, la journaliste ne dit rien jusqu’à recevoir l’assentiment de sa sœur.  

 

- Des photos ! Je veux des photos !, s’exclama Miki.  

 

Sayuri sortit son téléphone et montra les deux photos qu’elle avait.  

 

- Mais… Mais c’est Kaori…, murmura Kazue, jetant un regard gêné vers son amie.  

- Oui, c’est moi lors de mon mariage officiel avec David., admit-elle.  

 

Elle sentit le regard scrutateur de Ryo posé sur elle et se tourna vers lui pour le soutenir.  

 

- Ca va aller., lui assura-t-elle, le pensant réellement.  

 

Une fois passée la première vague d’émotions, elle s’était aperçue qu’elle pouvait gérer, que les souvenirs ne faisaient plus aussi mal, que certains pouvaient même être drôles et son mariage en faisait partie.  

 

- Tu avais choisi une robe de mariée rouge ?, s’étonna Miki, connaissant le côté romantique de son amie.  

- C’est un peu plus compliqué que cela. Ma très chère belle-mère avait décidé de me faire porter une robe de mariée qui m’empêcherait d’allaiter Kei, une belle robe meringue, bien comme il faut, chère comme il faut, etc, etc. Disons que, par un moyen peu louable, j’ai réussi à changer la robe bien comme il faut en robe adaptée à la situation à la fois en terme d’allaitement et du rôle qui m’était attribuée puisque j’étais grassement payée pour mes charmes., répondit-elle, chassant le pincement au cœur qu’elle ressentit.  

- Dommage que les demoiselles d’honneur n’aient pas joué leur rôle…, lâcha-t-elle.  

 

Là, même Sayuri releva la tête, la curiosité piquée au vif.  

 

- Disons que les belles robes de demoiselle d’honneur rose pâle se sont transformées en modèle robes de demoiselle d’honneur pour star du X, modèle robe longue toute en transparence., expliqua-t-elle.  

- Non… tu n’as pas fait cela ?, s’amusa Kazue.  

 

Kaori hocha la tête. Curieux, Ryo demanda le téléphone de Sayuri et regarda sa femme dans la robe de mariée rouge sang qu’elle avait choisie. Il sentit la tension gagner son corps à la vue du décolleté vertigineux qu’elle arborait, s’imaginant très bien la coincer dans un recoin sombre pour l’envoyer planer au septième ciel avant même la nuit de noces.  

 

- J’aurais adoré te l’enlever., lui murmura-t-il à l’oreille.  

- Moi aussi, j’aurais aimé que tu me l’enlèves., admit-elle.  

 

Ils se regardèrent et s’embrassèrent devant tous leurs amis.  

 

- Il y a des chambres pour cela !, les taquina Mick.  

 

Ils se séparèrent et se sourirent amoureusement. Kaori passa Mai à Ryo et lui prit le téléphone des mains. Elle trouva rapidement le site de la boutique où elle avait acheté sa robe et le modèle dont elle avait souhaité affubler ses demoiselles d’honneur.  

 

- Elles auraient dû ressembler à cela., montra-t-elle à Ryo.  

- Comment peut-on vendre un modèle pareil pour un mariage ?, s’étrangla-t-il.  

- C’est pour faire fauter le marié avant les vœux ?  

- C’est Los Angeles., répondit Kaori.  

- Fais voir, Kaori., demanda Miki, curieuse.  

 

La nettoyeuse passa le téléphone qui circula entre toutes les mains sauf celles de Umibozu qui fumait déjà avant même de se le voir proposer.  

 

- Ca, si ça ne s’appelle pas de la vengeance, je ne sais pas comment on peut le qualifier…, laissa échapper Saeko, amusée de découvrir une nouvelle facette de Kaori.  

- A circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles., résuma la nettoyeuse.  

- C’est une facette que j’aurais préféré ne pas découvrir., ajouta-t-elle.  

- On s’en doute mais on a tous découvert en nous des facettes qu’on ne connaissait pas., assura Sayuri.  

- Personnellement, je n’aurais jamais pensé être capable de mentir aussi éhontément à mon chef et de jouer aussi bien la comédie en ta présence. J’avais tellement envie de te prendre par la main et de t’emmener loin de là.  

- Tout comme je ne sais pas comment j’ai pu patienter autant de temps., avoua Ryo, le regard sombre.  

- Ou comment tu as pu te raisonner pour ne pas aller le tuer., ajouta Mick.  

- On a tous grandi dans cette histoire., résuma Umibozu.  

 

Kaori les regarda tous, la boule au ventre. Elle sentait l’ambiance assez lourde qui les entourait et s’en voulut d’avoir provoqué cela, d’autant plus quand elle vit le regard empli de sympathie de Kazue posé sur elle. Elle régna sur ses émotions et redressa le menton, laissant un sourire étirer ses lèvres. C’était sa journée à elle.  

 

- Bon assez parlé du passé., fit-elle.  

- On a un futur à célébrer, de la joie et du bonheur à profusion, des rires d’enfants pour égayer nos journées… D’ailleurs à ce propos Mick…, fit-elle, tout sourire, se tournant vers lui.  

 

Elle s’en voulait un peu de faire diversion à ses dépens mais c’était plus que nécessaire et, elle devait l’avouer, il était bon client… elle trouverait bien un moyen de se faire pardonner.  

 

- Quoi ? De quoi tu parles ?, s’affola-t-il, mal à l’aise.  

- Je crois, mon ami, que la question de ma femme est : à quand le bébé ?, le taquina Ryo, posant un regard amusé sur son ami.  

 

Il regarda son ami se mettre à paniquer et sortir tout un tas d’excuses bidons pour expliquer que ce serait bien de patienter un peu, tout en attirant sa femme sur ses genoux. Une main dans son dos, l’autre sur sa cuisse, il approcha d’elle et embrassa délicatement sa nuque juste en dessous de son oreille.  

 

- Je sais ce que tu as fait., murmura-t-il, complice.  

- C’est la journée de Kazue, Ryo. Tout cela, c’est le passé. Elle doit avoir des souvenirs d’aujourd’hui comme un jour heureux et paisible, empli de discussions sur des sujets plus ou moins futiles, des rires et des larmes de bonheur. Je ne veux pas qu’elle repense à ce jour en se disant qu’on a parlé de mes problèmes, de ce qui m’est arrivé., se justifia-t-elle.  

- Moi, je suis heureux que tu arrives à parler de certaines choses avec le sourire. Ca ne signifie pas que ça t’a plu mais que tu as pris de la distance et c’est un excellent signe pour moi., lui assura-t-il.  

- Il faut dire que, depuis trois mois, tu me fatigues suffisamment le soir pour que je dorme comme un bébé la nuit. Je me sens plus reposée. Heureusement que Mai a commencé à faire ses nuits et s’est sevrée…, dit-elle, jetant un regard vers sa fille, reposant dans les bras de Sayuri.  

 

Elle jetait un regard avide sur son environnement, lui rappelant Kei au même âge. Elle était une conséquence non voulue de cette expérience, une conséquence qu’elle avait acceptée et appris à aimer sans arrière pensée, sans regrets.  

 

Ryo suivit son regard. Il se garda bien de lui dire que Mai ne faisait pas ses nuits, qu’il se levait la nuit pour s’occuper d’elle alors qu’elle dormait profondément. Il lui était même reconnaissant d’avoir ces moments avec le bébé pour prendre sa place, créer des liens. Il lui avait assuré avant l’accouchement qu’il serait là mais, comme elle, il avait eu des craintes. Il avait fondu au premier regard à sa naissance mais est-ce que les sentiments s’établiraient sur la durée ? Maintenant qu’il avait un peu plus de place auprès d’elle, il avait l’occasion d’interagir avec elle et il ne pouvait nier qu’elle faisait battre son cœur comme le faisait Kei. C’était sa fille et personne ne la lui prendrait… avant longtemps et il s’assurerait que l’homme qui le ferait la rendrait heureuse.  

 

- A quoi tu penses ?, lui demanda Kaori, posant une main sur sa joue.  

- Au jour de son mariage…, répondit-il sans réfléchir, désignant le bébé.  

 

Il y eut un instant de silence puis Kaori se mit à rire, d’un rire léger, sans une once de moquerie. Elle entoura son cou de ses bras et le serra contre elle tendrement.  

 

- Elle n’a que quatre mois, Ryo. Tu as encore bien le temps de t’inquiéter de cela., répondit-elle, touchée par l’amour qu’il portait à leur fille.  

- Il n’est jamais trop tôt pour espérer qu’elle sera heureuse comme nous le sommes., répliqua-t-il, plongeant dans son regard.  

- Tu as raison., murmura-t-elle, les larmes aux yeux.  

 

Son aveu la touchait énormément. Elle avait eu peur que leur couple l’ennuierait, qu’il se lasserait d’être mari et père de famille. Pour le moment, tout se passait bien et il semblait apprécier. Est-ce que cela durerait ? Elle sentit soudain une langue venir taquiner la peau sous son oreille et s’échappa en riant doucement. Elle leva le regard vers son homme.  

 

- Tu me gardes pour la vie, hein ? J’ai encore plein de positions mokkori à te faire expérimenter., lui murmura-t-il à l’oreille, faisant flamber le désir dans ses veines.  

- Si ça ne te suffit pas, je change les couches, fais la cuisine et surtout, j’ai un sens de l’humour très développé., se vendit-il.  

- Aussi développé que ton sens de l’amour ?, le taquina-t-elle.  

- A toi d’en juger., répondit-il.  

- Désolé de vous déranger, les amoureux, mais comme on a fait la première danse pendant que vous étiez dans votre bulle, je venais voir si mon amie me ferait l’honneur de m’accorder la suivante., l’interrogea Mick, tendant la main vers Kaori.  

- Elle s’appelle Reviens., fit Ryo.  

 

Mick lui lança un clin d’oeil et emmena sa femme loin de lui. Arrivé à la piste de danse, l’américain enlaça la jeune femme et l’entraîna sur un slow sans la coller.  

 

- Ca va, ma belle ?, l’interrogea-t-il.  

- Très bien mais ce serait à moi de te poser la question., lui répondit-elle.  

- Moi, je vais bien mis à part le petit tour que tu m’as joué tout à l’heure., fit-il remarquer, amusé.  

- Désolée, c’est votre journée à tous les deux. Je ne pouvais laisser les souvenirs venir gâcher tout cela., s’excusa-t-il.  

- C’est tout toi de penser aux autres avant tout.  

- J’ai quelqu’un qui pense à moi avant lui-même, Mick, et j’ai des amis qui font attention à moi. Je suis bien entourée alors je peux penser aux autres. Je ne vaux pas mieux que vous., objecta-t-elle.  

- Kaori…  

- Tu as des nouvelles de Jack ?, le coupa-t-elle, gênée par les allusions qu’il faisait.  

 

Mick baissa les yeux vers elle et sourit, conscient de son subterfuge.  

 

- Il va bien. Il est content de savoir que tu vas mieux, que tu as retrouvé une vie normale., lui apprit-il.  

- Je ne pourrai jamais assez le remercier de ce qu’il a fait et toi avec.  

- C’était un plaisir, Kaori. Un juste retour pour tout le bien que tu as fait pour nous. Sans toi, je ne serai pas ici aujourd’hui ni sur le point d’annoncer à ma femme que je suis d’accord pour que l’on tente d’avoir ce bébé dont elle a envie… et moi aussi. Sans toi, je serai quelque part ailleurs sur cette Terre en train de viser un homme pour l’abattre ou de draguer sa fiancée pour ne pas la faire souffrir., lui rappela-t-il.  

- Tu es un homme bien, Mick. Je n’ai…  

 

Il la stoppa d’un doigt sur ses lèvres.  

 

- Ne dis pas que tu n’as rien fait. Tu nous as tous révélés à nous-mêmes, tu as éveillé en nous des envies de mieux pour nous et ceux qui nous entourent. Kaori, je n’aurais jamais supporté que la femme que tu étais soit définitivement morte. Ce que tu as fait, ce que tu fais à nouveau, c’est une bénédiction pour tout le monde. C’est ce qui me donne l’espoir d’un monde meilleur et le courage de vouloir donner la vie., lui avoua-t-il.  

- Merci, Kaori.  

 

La musique se terminant, il s’écarta et porta doucement la main à ses lèvres. Quand il la relâcha, Kaori passa les bras autour de son cou et l’enlaça.  

 

- Merci de m’avoir gardé ton amitié après notre première confrontation., le remercia-t-elle.  

- J’espérais encore pouvoir te séduire pour tout t’avouer., dit-il en souriant.  

- Mais j’ai vite compris que ton cœur ne battrait jamais que pour un homme auquel je vais te rendre rapidement avant qu’il ne me trucide., plaisanta-t-il.  

- Dis-moi, il arrive à te laisser aller à la fondation seule ?, glissa Mick en arrivant près de Ryo.  

- J’ai confiance en elle et, pour les autres hommes, j’ai ça., répondit-il, prenant la main de sa femme et la levant pour montrer son alliance.  

- Ce n’est pas un symbole d’amour alors ?, répliqua l’américain, très sérieux.  

 

Le nettoyeur agrippa sa femme et l’attira sur ses genoux.  

 

- C’est plus que mon amour. C’est ma vie qu’elle tient autour de son doigt., murmura-t-il.  

- Et je suis sûr qu’elle est entre de bonnes mains., assura Mick.  

- Moi, j’en connais deux qui auraient bien besoin de leur lit en revanche., fit Kaori.  

 

Elle s’aperçut que la soirée était déjà bien avancée et que, chouchoutés par tous leurs oncles et tantes, elle n’avait presque pas vu ces deux petits loups. Comme elle ne les avait pas non plus entendus, ils n’avaient pas dû être malheureux… Les deux parents rassemblèrent les affaires et embarquèrent les deux enfants endormis et Sayuri dans la mini. Le coucher ne fut qu’une formalité, aucun des deux n’ouvrant l’oeil.  

 

- Viens, je vais te préparer la chambre d’amis., proposa Kaori.  

- Elle n’est plus là-haut ?, s’étonna la journaliste.  

- Non, c’est devenu la chambre de Mai., expliqua la nettoyeuse.  

 

Elle sortit des draps de l’armoire et, à deux, elles entreprirent de faire le lit, discutant de tout et de rien.  

 

- Kaori, j’ai quelque chose à te dire. Je pense que c’est important que tu le saches même si ça peut te mettre mal à l’aise., fit soudain Sayuri.  

- Vas-y, je t’écoute., l’invita-t-elle.  

- J’ai téléphoné à la prison où est enfermée ton ex-belle-mère. J’étais inquiète pour toi et, sous couvert d’une demande de reportage, j’ai réussi à avoir des informations., lui apprit sa sœur.  

 

Kaori continua à faire le lit, sans un mot, sans relever le regard. Elle n’était pas sûre de vouloir savoir ce qu’il en était. Atty était derrière les barreaux et elle se fichait bien de savoir ce qu’elle y faisait. Elle savait pourtant qu’elle pouvait encore l’atteindre mais elle ne voulait pas y penser.  

 

- Elle s’est murée dans le silence. Elle ne voit plus personne. La seule chose qu’elle a voulu me dire c’était de la laisser mourir en paix., lui expliqua Sayuri.  

 

La nettoyeuse reposa l’oreiller qu’elle tenait sur le lit assez brusquement, restant deux minutes appuyée dessus.  

 

- Sayuri… laisse-la tranquille. Ne la contacte plus jamais., lui demanda-t-elle d’un air fermé.  

 

Sans plus un mot, elle se redressa et se dirigea vers la sortie de la pièce. Arrivée sur le pas de la porte, elle s’arrêta, une main sur le bâti.  

 

- Au fait, tu disais devoir faire un article sur une fondation… Laquelle ?, l’interrogea sa benjamine, se doutant de la réponse.  

- Celle que tu as créée. Je voudrais faire un article avec toi., lui apprit-elle.  

 

Le silence s’installa et se prolongea un moment. Kaori n’avait pas envie de se retrouver sous les feux de la rampe. C’était l’une des raisons qui l’avaient poussée à ne pas prendre la présidence de la fondation. Elle voulait trouver un nouvel équilibre entre sa vie de famille, de femme, de partenaire dans City Hunter et d’employée de la fondation. Ce serait déjà assez compliqué. Elle n’avait pas besoin d’être la cible des journalistes en prime. D’un autre côté, c’était une bonne publicité pour eux, pour les enfants.  

 

- Je vais y réfléchir., concéda-t-elle.  

- Bonne nuit, Sayuri.  

- Bonne nuit, Kaori.  

 

La jeune femme remonta à l’étage et rejoignit son mari dans la chambre. Ryo l’attendait, allongé dans le lit, les mains derrière la nuque. Après s’être changée, elle se glissa dans le lit à ses côtés et laissa oisivement ses doigts errer sur son torse.  

 

- Tu me parlais des raisons qui faisaient que je devais te garder, de toutes ces nouvelles positions auxquelles tu devais encore m’initier. Si on commençait par une très classique ? Ca fait longtemps que je n’ai pas eu le plaisir de sentir ton poids sur mon corps…, murmura-t-elle, embrassant la peau dénudée jusqu’à atteindre ses lèvres.  

- Tu es sûre de toi ? Ca risque d’être éprouvant pour toi., s’inquiéta-t-il.  

- Je ne peux pas être éprouvée par l’homme dont je tiens la vie autour de mon doigt. C’est le passé, Ryo. Les images monteront mais je les chasserai. Elles ne m’atteindront pas., lui promit-elle, les yeux dans les yeux.  

 

Si elle avait réussi à donner de l’espoir à trois hommes blasés par la vie, elle pouvait réussir à vaincre ses propres démons. Elle prit tendrement les lèvres de son mari et sentit bientôt ses mains voyager sur son corps, lui ôtant rapidement la nuisette qu’elle portait. Elle se glissa sous les draps pour se rendre compte qu’il avait déjà prévu de se livrer à quelque activité physique en cette fin de soirée, activité dont l’attrait l’avait déjà apparemment bien mis en forme. Sans aucune gêne, elle se pressa contre lui, lui rendant caresse pour caresse, baiser pour baiser. Leur étreinte devint rapidement passionnée, néanmoins, lorsqu’il la fit basculer sur le dos, se tenant au dessus d’elle, son désir pressé contre sa cuisse, Ryo prit le temps de s’assurer qu’elle allait bien. Il vit le combat dans ses prunelles, un combat âpre dont il ressentait la tension sous lui mais n’intervint pas. Kaori était forte et, si c’était vraiment trop pour elle, elle lui dirait d’arrêter.  

 

Au bout d’un moment, elle réussit enfin à ressortir la tête de ce tsunami d’images violentes et croisa le regard de Ryo, soucieux, aimant, patient. Ce fut comme une bouée de sauvetage et elle retrouva leur chemin. Elle esquissa un léger sourire et glissa une main dans ses cheveux.  

 

- Viens, le passé est derrière nous., murmura-t-elle avant de l’embrasser.  

 

Il répondit avec force et passion et l’enlaça avant de reprendre leur activité qui les emmena jusqu’aux petites heures de la nuit, après plusieurs rounds d’un combat passionné et salvateur. 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de