Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Qu'est-ce qu'une fanfiction NC-17 ?

 

Un fanfiction NC-17 est interdite aux moins de 18 ans. La violence est autorisée, et les scènes d'amour peuvent être descriptives. Le contenu peut être considéré comme strictement réservé à un public adulte. La façon de percevoir ce genre de choses reste subjective, donc certains seront plus vite choqués que d'autres. Nous essayons de respecter certaines limites pour les fanfictions R, mais nous pouvons l ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 43 :: chapitre 43

Publiée: 13-04-20 - Mise à jour: 13-04-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 43  

 

Attendant dans le couloir devant le bureau du juge Iwasaki, Ryo et Kaori, Kei sur les genoux, patientaient.  

 

- C’est le grand jour., murmura Ryo, lui prenant la main.  

- Oui., souffla Kaori, nerveuse.  

- Tu es inquiète de le voir ou de la décision ?, lui demanda-t-il.  

- Je n’ai pas peur de le voir. Ca me met juste mal à l’aise. J’ai peur de la réponse des tribunaux régionaux., admit-elle.  

- Il faut avoir confiance en la justice., l’encouragea-t-il.  

- On est tous les deux bien placés pour savoir que la justice n’est pas infaillible…, soupira-t-elle.  

 

Ryo ne sut quoi répondre et se contenta de serrer sa main gelée dans la sienne. Maître Yoshi, l’avocat de Kaori, arriva et les salua tous deux.  

 

- J’ai eu des nouvelles concernant votre mari. Les accusations de blanchiment d’argent ont été levées. Je suis désolé., s’excusa-t-il.  

- Ce qui m’intéresse le plus, c’est d’avoir le divorce, la suppression de son autorité parentale et de le voir quitter le Japon. Je ne veux même pas le savoir en prison ici., répondit Kaori.  

- Si j’obtiens la garde, je voudrais que Kei change de nom de famille., l’informa-t-elle.  

- Pour quel nom ?, l’interrogea l’avocat.  

- Makimura., répondit-elle après avoir adressé un regard à Ryo.  

 

Il acquiesça. C’était une discussion qu’ils avaient eue deux jours avant et il n’y avait eu aucune contestation. Ryo n’ayant pas d’existence légale, leur enfant ne pouvait que porter le nom de sa mère. Ce serait déjà mieux que porter le nom de ce salaud.  

 

- C’est possible. On va attendre de voir ce que va nous dire le juge et, en fonction, on verra comment présenter votre demande auprès de l’administration., lui dit-il, confiant.  

 

Kaori se tourna vers le fond du couloir puis regarda Ryo.  

 

- Tu ferais mieux d’y aller. Il arrive., lui apprit-elle, anxieuse.  

- Tu es sûre ?  

- Oui, emmène Kei loin de lui., lui demanda-t-elle, lui donnant le bébé.  

- Je t’attendrai là où on a prévu.  

 

Elle acquiesça et le regarda partir avant d’entendre le pas caractéristique de David.  

 

- Bonjour, ma chérie. Comment vas-tu ? Tu as grossi dis donc. Des petites folies ?, se moqua-t-il, avisant son ventre arrondi par six mois et demi de grossesse.  

- Bonjour David., se contenta-t-elle de répondre, rongeant son frein.  

 

Heureusement, la porte s’ouvrit presque immédiatement, écartant les velléités de discussion futile de son futur ex-mari. Grossièrement, Maître Yoshi passa devant David, invitant Kaori à rentrer en première. Elle salua le juge, fébrile, et prit place dans le même siège que la fois précédente.  

 

- Bonjour à vous tous. Je vous ai convoqués aujourd’hui car nous avons eu la réponse à la procédure de divorce introduite auprès des tribunaux régionaux., entama-t-il.  

- Le dossier a été très soigneusement examiné par les juges concernés qui ont porté une attention particulière à toutes les données présentées que ce soient les faits ou les situations de chacun des deux époux.  

 

Kaori sentit la tension la gagner. Est-ce que le poids des coups serait plus lourd que le poids de l’argent ? Elle espérait que oui. Si elle devait perdre Kei et donner l’enfant qu’elle portait à David, elle en mourrait de chagrin. Elle jeta un coup d’oeil rapide vers l’américain qui arborait un discret sourire en coin, un sourire qu’elle connaissait, qu’il avait quand il se savait sur le point de gagner une affaire. Elle sentit le froid l’envahir et la panique la gagner. Elle serra les accoudoirs, se réfrénant de ne pas bondir sur ses pieds et de courir voir Ryo pour lui dire de s’enfuir avec leur fils. Elle fit un gros effort pour revenir sur la déclaration du juge qui avait pris son temps pour sortir les exemplaires du jugement. Elle croisa son regard et aurait juré qu’il avait compris sa panique.  

 

- Voilà la décision des tribunaux régionaux : le divorce est prononcé à effet immédiat. Madame James…  

- Mademoiselle Makimura, s’il vous plaît., murmura-t-elle, d’une voix tremblante.  

 

Le juge acquiesça malgré le regard noir de David.  

 

- Ce n’est pas possible. Le divorce ne peut pas être prononcé ! Cette décision ne sera jamais validée aux Etats-Unis. Tu seras toujours ma femme là-bas, Kaori !, s’insurgea David, bondissant de son siège.  

- Monsieur James, asseyez-vous. Votre avocat a dû vous prévenir de tout cela mais je vais résumer. Les tribunaux ont rendu leur décision il y a deux semaines déjà et la décision a été transmise aux autorités américaines. Nous avons eu un retour il y a trois jours, le jour où nous avons convenu de ce rendez-vous. Le divorce a été homologué aux Etats-Unis également., lui apprit le juge, lui lançant un regard ennuyé.  

 

Kaori sentit la tension de David grimper de plusieurs niveaux en quelques secondes, autant que la sienne baissait en fait. Elle était divorcée ici et aux Etats-Unis. Ne restait qu’une inconnue.  

 

- Pour les enfants ?, osa-t-elle demander.  

- Vous avez l’autorité parentale exclusive et Monsieur James a été déchu de son autorité parentale à la fois au Japon et aux Etats-Unis.  

- C’est un scandale ! Vous ne pouvez pas me supprimer mon autorité parentale ! Ce sont mes enfants ! Kei porte mon nom et celui-là mes gênes., se mit-il à hurler, pointant du doigt vers le ventre arrondi de sa femme.  

- Vous êtes déchu, Monsieur James. Vous aurez d’ailleurs à répondre des accusations de viols, viol sous influence, coups et blessures sur votre femme ici au Japon mais également aux Etats-Unis. L’audience est prévue dans cinq jours. Vous êtes également accusé de tentative de corruption.  

- De quoi vous parlez ?, s’outragea David.  

- De l’argent que vous avez versé à l’un des juges qui devait traiter votre affaire. Il m’a remis le jour même la mallette reçue et l’enregistrement de votre conversation. Officier !, appela-t-il.  

 

La porte s’ouvrit laissant apparaître deux hommes en uniforme bleu. David les regarda puis le juge, blême de rage. Son avocat ne savait même plus quoi faire ni dire à croire que son client ne l’avait pas prévenu de ses faits et gestes, ce qui était fort probable.  

 

- Messieurs, veuillez emmener Monsieur James en détention provisoire pour des charges de tentative de corruption sur personne dépositaire de l’autorité publique. L’audience préliminaire est programmée dans trois jours. En attendant, vous apprécierez l’hospitalité des prisons japonaises.  

- Je veux être libéré sous caution !, s’énerva David.  

- Cela sera décidé lors de l’audience préliminaire. Emmenez le prévenu., leur ordonna le juge Iwasaki.  

 

Incrédule, Kaori regarda son ex-mari être emmené hors du bureau, vociférant des insanités en anglais. Elle en comprenait quelques-unes qui lui étaient destinées et qui s’éteignirent lorsque Maître Yoshi se leva et ferma la porte restée ouverte. Elle resta un moment le regard fixé sur le panneau de bois.  

 

- Kaori, ça va ?, l’interpela son avocat.  

 

Elle se tourna vers lui avec un profond sentiment d’irréalité.  

 

- Je… oui, je crois., balbutia-t-elle.  

- Mademoiselle Makimura… Kaori… C’est fini. Vous êtes libre. Le divorce est acquis sur les deux continents, la garde des enfants aussi. L’audience à venir pour les violences conjugales n’est qu’une formalité. Je vais vous demander de venir témoigner parce que c’est une obligation mais les photos, les rapports du médecin sur les blessures récentes et anciennes parleront pour vous. Venez donc l’esprit tranquille. Si vous le voulez bien, juste pour assurer vos arrières, j’aimerais vous faire passer une expertise psychologique. Seriez-vous d’accord ?, lui demanda-t-il.  

- Oui., répondit-elle malgré la nervosité.  

- C’est une simple formalité. Ne vous inquiétez pas. Puis-je demander un rendez-vous pour cette après-midi ou demain ?  

- Demain, s’il vous plaît. J’ai un examen de contrôle pour ma grossesse cette après-midi.  

- Très bien. Je contacterai votre avocat pour lui donner l’heure et le lieu. Félicitations, Mademoiselle Makimura. Prenez soin de vous maintenant.  

- Merci à vous, Monsieur le juge, pour tout., le remercia-t-elle chaleureusement.  

 

Elle se leva et suivit son avocat en dehors du bureau. Arrivés dans le hall du palais de justice, ils s’arrêtèrent et se firent face, elle souriant légèrement.  

 

- Merci, Maître Yoshi., lui dit-elle émue.  

- Vous avez eu de la chance d’avoir deux avocats pour vous, Kaori. Les jours à venir seront encore chargés mais vous voyez le bout de cette affaire, juridiquement parlant en tout cas. Je me doute qu’humainement, vous devez encore avoir un long chemin devant vous mais vous voir sourire est déjà un bon signe. Je vais faire préparer la demande pour le changement de nom de Kei. Vous pourrez la signer demain.  

- Merci Maître. L’ancienne moi vous aurait serré dans ses bras mais, actuellement, je n’en suis pas capable., s’excusa-t-elle.  

- Je comprends. On se voit demain.  

 

Il la salua et s’éloigna. Le cœur plus léger, Kaori sortit du tribunal et se rendit au point de rencontre qu’elle avait défini avec Ryo. Quand elle le vit l’attendant, Kei à bras, elle sentit son cœur battre plus vite. Elle s’arrêta un instant, domptant ses émotions renaissantes. Elle se vit un instant l’approcher, entourer son cou de ses bras et l’embrasser. Elle sentit un vertige la prendre, les battements cardiaques accélérant encore plus. Elle le vit froncer les sourcils et approcher d’elle, soucieux, mais fut incapable de bouger. Cette envie soudaine la faisait vibrer et la paralysait de peur en même temps. Elle sentait quelque chose renaître au fond d’elle qu’elle n’était prête ni à envisager ni à affronter.  

 

- Kaori, ça va ?, lui demanda-t-il, l’enlaçant doucement.  

- C’est fini. Je suis divorcée et les enfants sont à moi., murmura-t-elle, posant la tête contre son épaule, tentant de se reprendre.  

- David a été arrêté pour tentative de corruption sur l’un des juges et sera jugé dans cinq jours pour les faits de violence.  

- Tu peux souffler alors ?  

- Oui. Quelques formalités et ce sera bon., l’informa-t-elle.  

- Il faut fêter cela. Tu veux aller au Cat’s ? Je t’offre une glace, un chocolat chaud débordant de chantilly ou une part de gâteau… ou les trois., proposa-t-il malicieux.  

- Ateau !, s’enthousiasma Kei, les yeux brillants.  

- Pa ! Ateau !, répéta-t-il.  

 

Ryo regarda son fils, ému comme à chaque fois qu’il l’appelait papa ou plutôt pa. Il n’avait jamais pensé ressentir des sentiments si profonds pour un enfant mais ils étaient là et il les ressentait à toute occasion : quand il allait le lever le matin, qu’il lui donnait à manger ou jouait avec lui, qu’il le baignait, l’habillait, quand il le regardait dormir… C’était fort, aussi fort que ce qu’il ressentait pour Kaori.  

 

- Si tu nous prends par les sentiments, je ne peux que céder., se força-t-elle à plaisanter.  

- Tu n’as pas de regrets ?, l’interrogea-t-il, soucieux.  

- Tu plaisantes ? Je me sens plus légère. Je me sens un peu plus moi depuis que je ne porte plus officiellement son nom. C’est juste que ça me fait étrange parce que je suis entrée dans le bureau comme Madame James et j’en ressors Kaori Makimura. Seulement une heure nous sépare. C’est juste…, acheva-t-elle, ne trouvant le mot.  

- Irréel, comme si tout n’avait été qu’illusoire ?, essaya-t-il de compléter.  

- Oui. Pourtant, je sais que c’est réel., dit-elle, posant une main sur son ventre.  

- Prends le temps de digérer tout cela. Tu verras, avec une part de gâteau, ce sera plus facile., la taquina-t-il, tentant d’alléger son malaise.  

 

Elle sortit de son étreinte et le regarda droit dans les yeux. Elle reprit force et assurance et acquiesça.  

 

- Va pour une part de gâteau., accepta-t-elle.  

- Ateau !, cria Kei, tapant des mains, excité.  

- Dis donc toi, à neuf mois, il y a des mots que tu as bien retenus. La faute à qui ?, fit-elle faussement sévère.  

- Je lui apprends les choses de la vie !, se défendit Ryo.  

 

Elle posa un regard tendre sur lui. Elle aurait presque pu lever la main et caresser sa joue comme l’envie la prenait de plus en plus souvent mais que la peur de ne pas savoir dire non à ce qui pourrait suivre et qu’elle n’était pas prête à lui concéder l’empêchait de réaliser.  

 

- Je sais. Tu t’occupes bien de notre enfant, Ryo. Je ne te reproche rien. Je suis au contraire tellement heureuse que vous ayez pu vous rencontrer avant qu’il ne soit marqué par cette expérience, qu’il n’ait connu que l’amour de ses deux parents. Je suis fière de toi, du père que tu es., lui avoua-t-elle.  

- On va réussir à en faire un enfant et un adulte équilibré et heureux.  

- C’est tout ce que je souhaite qu’il soit heureux… et toi aussi., répliqua-t-elle, lui souriant.  

- Et nous aussi., la corrigea-t-il.  

- Toi aussi, tu dois être heureuse.  

- J’y travaille. On va manger ce gâteau. L’heure tourne, on sera bientôt à l’heure du déjeuner., fit-elle, tentant de garder cette légèreté.  

 

Il acquiesça et ils prirent la route du Cat’s. Arrivés au café, ils s’installèrent au comptoir, Kei assis dans la chaise haute que Miki avait acquise pour celui qu’elle considérait comme son neveu.  

 

- Bonjour, vous allez bien ?, les accueillit-elle.  

- Bonjour Miki. Très bien. Je viens de retrouver mon nom de jeune fille et j’ai la garde des deux enfants. Il ne les aura pas ni ici ni aux Etats-Unis., lui répondit Kaori.  

- Vraiment ? C’est super. Enfin une page qui se tourne., répliqua son amie, cachant son trouble à entendre son amie parler des deux enfants.  

- Oui, on est venu fêter ça avec une part de gâteau., fit Ryo, tout sourire.  

 

Miki le regarda et croisa son regard sérieux. Elle ressentit comme un avertissement et baissa les yeux, ce qui échappa à Kaori qui s’occupait de Kei qui s’énervait dans son siège.  

 

- Ateau ! Mama ! Ateau !  

- Deux minutes, Kei. Ca va arriver.  

 

Un cri excité résonna quand les parts de gâteau apparurent devant eux, ce qui fit rire les adultes.  

 

- Tu n’entendras plus parler de lui alors ?, s’enquit Miki.  

- Je dois encore témoigner à son procès dans cinq jours mais, après, ce sera tout. Il sortira de nos vies. J’espère bien qu’il ira en prison pour tout cela mais aux Etats-Unis, je ne veux pas le savoir ici., répondit Kaori.  

- Je comprends., fit Miki, posant instinctivement la main sur celle de son amie.  

 

Luttant contre elle-même, Kaori regarda leurs deux mains un moment avant de se détendre et de poser une deuxième main dessus. Elle sentit la tension qui avait envahi la pièce s’alléger d’un coup.  

 

- Merci d’être patiente avec moi, Miki., lui dit-elle avant de la relâcher et de se tourner vers Ryo, un léger sourire aux lèvres.  

 

Ils s’observèrent un moment, se rassurant l’un l’autre.  

 

- Tu sais, on voudrait tous faire plus mais on ne sait pas comment s’y prendre., lui avoua son amie.  

- Ce que vous faites, c’est déjà beaucoup. Vous me laissez de l’espace, le temps de venir à vous. Vous avez accepté ma grossesse et je suis contente que vous l’ayez fait parce que ça m’aurait fait bizarre de vivre loin de vous tout ce temps. Je sais que ce n’est pas facile. Ca ne l’est pour aucun d’entre nous, alors ne changez rien.  

- D’accord. Si tu as besoin, demande., proposa-t-elle.  

- Merci. Ryo, il faudrait peut-être y aller. J’ai rendez-vous en début d’après-midi à la clinique.  

- Un souci ?, s’inquiéta Miki.  

- Non, visite de contrôle.  

- Je peux garder Kei si vous voulez.  

 

Le couple se regarda puis accepta avant de repartir. Ils rentrèrent chez eux déjeuner, mirent Kei à la sieste puis s’en allèrent dès que Miki arriva après avoir passé quelques consignes. Lorsqu’ils se garèrent devant la clinique, Kaori était tendue. Elle savait quels examens allait lui faire passer le Professeur et il en était un qu’elle redoutait particulièrement. Ryo la regarda et respecta ce moment avant de sortir de la voiture et de venir lui ouvrir la portière. Il attendit patiemment qu’elle soit prête à sortir et lui prit la main quand ce fut le cas.  

 

- Il ne te fera pas de mal, Kaori., la rassura-t-il.  

- Je le sais. Ce n’est pas pour autant que les souvenirs restent au fond de ma mémoire., répondit-elle d’une voix sombre.  

- Physiquement, David ne peut plus me faire de mal mais, psychiquement, c’est comme s’il était encore là comme une ombre qui plane au dessus de moi. Ca me prendra encore du temps avant de réussir à passer outre.  

 

Ryo acquiesça et lui tendit la main. Il ne pouvait pas lui dire le contraire mais il pouvait être là pour elle. Ils pénétrèrent dans la clinique et retrouvèrent le Professeur.  

 

- Je vais commencer par faire une radio de tes côtes. Mets ça sur ton ventre, s’il te plaît., lui demanda-t-il, lui tendant une couverture de plomb pour protéger le bébé des rayons.  

 

Il fit les clichés puis laissa le couple quelques minutes, le temps de les développer.  

 

- Les fractures sont consolidées. Tu as encore des douleurs ?  

- Un peu quand le bébé appuie., répondit-elle.  

- C’est normal. Avec l’évolution de ta grossesse, tes côtes s’écartent. Ca peut tirer. Ca s’ajoute à la douleur qui peut rester encore quelques temps suite aux fractures., la rassura-t-il.  

- Passons au suivi. Tu ne veux toujours pas connaître le sexe du bébé ?, lui redemanda-t-il.  

- Non.  

 

Elle ne voulait pas savoir. Moins elle saurait, moins elle s’attacherait, mieux ce serait pour la suite si elle choisissait l’adoption, ce qui était certainement la décision la plus sage pour tous. Le Professeur les invita à passer dans la pièce adjacente et fit une échographie de contrôle qu’elle ne regarda encore une fois pas. Ryo ne dit rien, se contentant de prendre sa main dans la sienne et de regarder les images du bébé qui grandissait.  

 

- C’est un bébé en pleine forme, qui grandit bien. Tout est en place. Je vais écouter son cœur maintenant., les prévint le médecin.  

 

Le battement fort et régulier du bébé résonna alors dans la pièce et Kaori serra la main de son mari, luttant contre la peine qu’elle ressentait et l’envie de tourner la tête. L’envie fut finalement la plus forte et elle regarda l’écran, voyant pour la première fois ce bébé qui grandissait en elle, ce bébé qui était une partie d’elle et de son bourreau, qui vivait et bougeait comme tout enfant, qu’elle voulait protéger et abandonner. Elle sentit les larmes rouler sur ses joues tant cette vue la bouleversait, faisant remonter tout un flot d’émotions contradictoires. Les deux hommes ne dirent rien, le Professeur continuant son examen et Ryo restant à ses côtés, caressant doucement sa main.  

 

Quand elle se calma au bout de quelques minutes, le médecin éteignit l’écran et se tourna vers elle.  

 

- Je vais devoir vérifier l’état du col. Ca va aller ?, lui demanda-t-il, soucieux.  

- Oui., murmura-t-elle, se crispant tout de même.  

 

Il sortit deux minutes, le temps pour elle de se déshabiller partiellement et de se couvrir d’un drap qui la protégeait du regard. Elle ferma les yeux pendant tout l’examen, tentant de se détendre face à l’intrusion des doigts dans son intimité, chassant les images qui revenaient.  

 

- Tout va bien là aussi., statua-t-il.  

- Je te laisse te rhabiller. Rejoignez-moi dans le bureau quand ce sera bon., dit-il, les laissant seuls.  

 

Kaori se redressa et se rhabilla. Se levant, elle croisa le regard de Ryo, soucieux, et tendit les bras vers lui. Il avança et l’enlaça, lui apportant le réconfort dont elle avait besoin.  

 

- Tu t’es montrée courageuse, Sugar. Tu es forte, rappelle-t’en., lui murmura-t-il à l’oreille.  

- Je ne supporte pas qu’il me touche et, pourtant, je sais que ça n’a rien de sexuel et qu’il ne me fera rien., murmura-t-elle.  

- Mais tu n’as pas pleuré comme la dernière fois. Qu’est-ce que ça veut dire d’après toi ? Juste que tu es plus forte ou que c’était moins insoutenable ?, lui demanda-t-il.  

- Je ne sais pas. Je ne m’en suis pas rendue compte., avoua-t-elle.  

- Pour moi, c’est un signe positif et je prends. Il y a déjà suffisamment de choses compliquées à gérer.  

 

Elle réfléchit quelques instants à ses paroles et acquiesça. Il fallait se raccrocher aux avancées, aussi petites ou insignifiantes soient-elles. Ils se séparèrent et rejoignirent le Professeur.  

 

- Ta grossesse se passe bien. Je n’ai pas de consignes particulières à te donner autre que de te ménager un maximum. Kaori, as-tu réfléchi à ce que tu allais faire du bébé après l’accouchement ?, lui demanda-t-il, posant un regard neutre sur elle.  

- Je ne cesse de le faire mais je n’ai pas encore pris de décision totalement définitive. Pour le moment, je pense le faire adopter. Je pense que c’est le plus raisonnable à faire pour moi, pour lui et pour nous tous., murmura-t-elle.  

- Qu’est-ce qui te fait hésiter ?, l’interrogea-t-il.  

 

Elle baissa les yeux et posa les doigts sur ses paupières, tentant de contenir les larmes qui montaient.  

 

- Je… Je sais ce que c’est de grandir sans connaître ses racines. Je sais les questions qu’il se posera plus tard, qu’il se demandera s’il était aimé ou s’il était juste insignifiant, ce qui m’a amené à l’abandonner. J’ai mal pour lui comme j’ai mal de lui., expliqua-t-elle, d’une voix tendue.  

- Je vais me faire l’avocat du diable une minute. Je ne te juge pas, Kaori, mais j’ai besoin de comprendre pour pouvoir t’aider après., lui dit-il.  

- Qu’est-ce qui t’empêche de le garder ?, s’enquit-il.  

 

Elle releva la tête, effarée, et le regarda puis Ryo, les yeux écarquillés. Son mari soutint son regard calmement, malgré la surprise et la tension qu’avait fait naître la question du Professeur. Prise d’un vertige, sentant la panique monter, elle se leva, chancelante, et sortit du bureau. Elle avait besoin d’air, besoin de chasser cette sensation oppressante qui lui comprimait la poitrine. Pourquoi lui posait-il cette question ? Il savait pourtant, il devait comprendre ce par quoi elle passait, était passée, il devait certainement connaître les conséquences mieux qu’elle qui se les prenait dans la figure sans aucun bouclier pour se protéger. Comment pouvait-il imaginer qu’elle puisse garder le bébé d’un violeur, d’un homme qui l’avait frappé ?  

 

Elle arriva à la voiture et s’appuya dessus, prenant de profondes inspirations comme pour éviter à ses poumons de se refermer et chasser ce sentiment d’étouffement. Elle pouvait garder le bébé, essayer de l’élever comme elle le faisait avec Kei. Elle arriverait peut-être un jour à ne plus voir David à travers lui… peut-être qu’elle apprendrait à l’aimer ou peut-être qu’elle jouerait assez bien la comédie pour qu’il ne souffre pas de cette situation où elle ne se sentirait pas mère mais éducatrice. Elle pouvait le protéger, le faisait déjà mais de là à avoir de l’affection pour lui, elle était vraiment loin de s’en sentir capable et il ne méritait pas cela. Il avait le droit comme tout enfant d’être aimé et chéri et elle ne s’en sentait ni le droit ni la force, pas après avoir voulu sa mort ni avoir subi ce qu’elle avait subi.  

 

- Kaori, on rentre ?, lui demanda Ryo, arrivant à la voiture.  

 

Elle acquiesça et monta dans la mini. Ils rentrèrent à l’appartement et elle fut surprise de ne pas trouver Miki.  

 

- Je lui ai téléphoné et demandé d’emmener Kei avec elle pour l’après-midi., lui expliqua-t-il.  

- Viens, tu as besoin de te reposer après cette journée.  

 

Il la prit par la main et l’emmena à l’étage.  

 

- Tu veux bien qu’on aille dans ma chambre ? Le lit est plus grand, on sera plus à l’aise., lui demanda-t-il.  

 

Il sentit son hésitation, la mettant sur le compte des souvenirs qu’ils y avaient partagés, à raison.  

 

- Je ne te ferai rien, Kaori. Je veux juste te prêter mon épaule pour dormir. Je sais que tu fais des cauchemars et, la dernière fois, tu as pu avoir un sommeil serein. C’est tout ce que je te propose., la rassura-t-il.  

 

Kaori le regarda, hésita puis acquiesça. Elle devait lui montrer qu’elle lui faisait confiance, ce qui était le cas. Ryo ne la forcerait à rien et elle le savait tout comme elle connaissait l’effet lénifiant qu’il avait sur elle et quelques heures d’un sommeil réparateur ne seraient pas du luxe.  

 

Elle s’allongea sur le côté et il s’installa dans son dos, restant de son côté.  

 

- Tiens-moi, s’il te plaît., murmura-t-elle.  

- Je vais devoir toucher ton ventre., lui dit-il, tendu.  

- Je sais. Tiens-moi., répéta-t-elle.  

 

Il s’installa contre elle, épousant ses courbes parfaites comme avant. Il dut faire un gros effort pour réprimer la vague de désir qui l’assaillit à sentir son corps si près du sien puis, quand ce fut fait, il glissa un bras le long de sa taille et posa la main sur l’arrondi, sentant le bébé venir se positionner sous sa main. C’était étrange de sentir cette vie venir à lui.  

 

- Je vais le faire adopter, Ryo. C’est la meilleure décision à prendre. Je ne pourrais jamais l’aimer comme il a le droit de l’être., l’informa-t-elle.  

- D’accord., murmura-t-il.  

 

Il sentit sa main se glisser sur la sienne et leurs doigts s’entrecroiser. Soudain, tout son corps se tendit avant de se mettre à trembler.  

 

- Kaori ?, s’inquiéta-t-il.  

- Si c’est la meilleure décision, pourquoi ça fait si mal, Ryo ?, dit-elle d’une voix étranglée par les sanglots.  

- Parce que c’est toi, Kaori. C’est toi et tu ne peux rester indifférente., répondit-il, resserrant son étreinte sur elle jusqu’à ce qu’elle tomba endormie. 

 


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