Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 30 :: chapitre 30

Publiée: 31-03-20 - Mise à jour: 31-03-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. On monte encore de quelques crans dans la violence. Isa, on en est à la moitié la fic fait 60 chapitres. Donc encore un peu de patience. Bon courage à tous en ces temps compliqués. "Bonne" lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

Chapitre 30  

 

- Le treize mai…, annonça Sayuri quelques semaines plus tard à Ryo.  

- Le mariage officiel aura lieu le treize mai en la cathédrale Sainte Vibiane de Los Angeles. Ca a été annoncé dans un communiqué de presse. Ils ont dû prévoir cela il y a un moment parce que c’est un lieu tellement prisé pour les mariages qu’il faut réserver des mois à l’avance., l’informa-t-elle.  

- Pas besoin quand on a des relations, Sayuri. Je suis sûr qu’il a juste tiré quelques ficelles et ça aura suffi., répondit Ryo, amer.  

 

Kaori allait avoir un beau mariage avec la robe blanche et tout ce qu’elle aurait pu espérer de mieux en temps normal mais il savait qu’elle devait souffrir rien qu’à l’idée de devoir dire oui à ce salaud devant toutes ces personnes, ces inconnus. L’avait-il déjà touchée ? L’avait-il déjà forcée à coucher avec lui ? Ryo sentit une bouffée de rage l’envahir à cette idée et la chassa. Il le punirait en temps voulu. Il récupérerait sa femme, ferait en sorte que ce mariage ne soit plus et ça s’arrêterait là.  

 

- Tu vas intervenir ?, lui demanda-t-elle.  

- Je ne peux pas me pointer aux Etats-Unis et les interrompre pendant le mariage, Sayuri. J’en meurs d’envie, crois-moi, rien que pour voir sa tête se décomposer quand j’embrasserai ma femme devant lui et toute sa clique mais je ne peux pas. Je voudrais vraiment savoir si elle a enfin pu reprendre le dossier mais on n’a aucune nouvelle. Avec Mick, on est prêts à activer notre réseau aux Etats-Unis pour l’extraire, on a tout prévu mais si je le fais trop tôt, elle aura fait tout cela pour rien.  

- Et tu es vraiment sûr qu’il l’a encore ?, l’interrogea-t-elle.  

- On sait qu’il a eu un dossier en main, Kaori l’a vu et le détective me l’a confirmé. A savoir s’il l’a encore ou s’il joue juste sur la menace, ça on ne peut malheureusement pas le savoir., lâcha-t-il.  

 

Il entendit Sayuri soupirer de dépit.  

 

- Je n’aime pas la savoir entre ses mains, Ryo.  

- Moi non plus., admit-il, sombrement.  

- Le treize mai, Kaori. Le treize mai, nous nous marions., lui apprit David en revenant du travail.  

- Ma mère a fait jouer ses relations et nous avons la cathédrale Sainte Vibiane pour l’occasion.  

- Comme je lui ai déjà dit, je suis bouddhiste et je ne compte pas changer de religion…, répliqua Kaori, d’un air pincé.  

- On s’en fiche, ma chérie. Ce sera la cathédrale Sainte-Vibiane et tu prêteras serment devant Dieu., lui asséna-t-il, le regard noir.  

- Ton Dieu t’enverra pourrir en enfer pour ce que tu fais, David., cracha-t-elle.  

 

Il lui lança un regard d’avertissement et elle se tut, sans cacher cependant son mécontentement.  

 

- Je te préviens, Kaori. Ne me fais pas honte devant nos invités ce jour-là. Tu te comporteras bien, souriras et feras des ronds de jambe tant qu’il en faut. Je ne tolérerai aucun écart., la prévint-il.  

- Sinon quoi ? Tu vas me gifler comme la dernière fois ?, lui rappela-t-elle.  

- Ne m’en donne pas l’envie. Ce qui est arrivé est entièrement de ta faute., lui reprocha-t-il.  

- Oh non, tu ne me feras pas porter le fruit de ta lâcheté., répondit-elle.  

- Je te conseille de te taire. Ma mère viendra te chercher demain pour aller choisir ta robe de mariée. Suis ses indications. Et tu en feras de même pour les robes des demoiselles d’honneur.  

- Je ne veux pas de demoiselles d’honneur., répliqua-t-elle, pincée.  

- Tu en auras, ma sœur et mes cousines. Dix au total. Je ne te laisse pas le choix.  

 

Furieuse, Kaori se leva et se dirigea vers la chambre de Kei qu’elle entendait pleurer.  

 

- Et ce soir, nous dormons ensemble, ma chérie. Toi et moi avons du temps à rattraper., lui apprit-il.  

 

La nettoyeuse sentit son sang se glacer dans ses veines. Il voulait coucher avec elle, prendre possession de son corps, le souiller de ses caresses, de sa sueur, de sa semence… Jamais. Elle ne le laisserait pas faire. Elle se battrait jusqu’au bout. Entrant dans la chambre de son fils, elle réprima les larmes qui lui montaient aux yeux et se concentra sur Kei. Elle se pencha sur le lit et attrapa son petit bonhomme de six semaines. Elle changea sa couche tout en lui parlant de tout et de rien, ravie de le voir la fixer du regard comme s’il suivait ce qu’elle disait, puis s’installa dans le fauteuil et le nourrit. Elle avait pris le pli de ne pas lui parler pendant ce moment, juste de l’observer et de le caresser doucement. C’était un moment de communion silencieuse entre eux deux comme elle avait pu en avoir avec Ryo, lorsque les mots étaient inutiles pour juste exprimer le bien-être qu’ils ressentaient en présence de l’autre.  

 

Lorsqu’il eut fini après avoir émis un rot bien sonore, elle le garda contre elle, cherchant l’apaisement que lui procurait sa présence. Il lui rappelait qu’elle était aimée même si l’homme en question n’était pas là, qu’elle avait une mission des plus importantes pour qu’ils puissent être tous les trois réunis et heureux ensemble. Elle posa la tête contre le dossier fixant le plafond alors que Kei émettait un petit soupir en s’endormant. Elle avait discrètement fouillé toute la maison jusqu’au bureau de David et n’avait trouvé aucune trace des preuves contre Ryo. Ce lieu écarté, cela ne lui laissait que l’entreprise et elle savait qu’elle ne pourrait pas y aller sans attirer la suspicion. Il la tenait bien trop à l’écart de tout cela.  

 

- J’y arriverai Kei. Je te jure que j’y arriverai. Je ne sais pas encore comment mais je le ferai pour toi et ton père., murmura-t-elle.  

 

Le voyant profondément endormi, elle le reposa dans son berceau et sortit de la chambre. Il était parti pour une bonne partie de la nuit. Le dîner fut annoncé quelques minutes plus tard et le couple prit place à table.  

 

- Un verre de vin, Madame ?, lui demanda Andrea.  

- Non merci. Un verre d’eau me suffit., répondit-elle, lui adressant un bref sourire.  

- Tu ferais peut-être mieux d’accepter. Ca te détendrait pour après., lui conseilla David.  

- Bois pour moi, je t’en prie. Avec un peu de chance, ça t’empêchera de bander et j’aurai la paix., répondit-elle après qu’Andrea fut sortie.  

 

David posa son verre violemment sur la table et lui adressa un regard méprisant.  

 

- Tu es vulgaire et désagréable mais ce n’est pas ce qui m’empêchera de te baiser jusqu’à ce que je n’en ai plus envie., lui asséna-t-il durement.  

- Là, c’est toi qui es vulgaire et le terme exact dans notre cas n’est pas baiser mais violer parce que je ne suis absolument pas consentante., répliqua-t-elle sèchement.  

- Nous sommes mariés !, rétorqua-t-il.  

- Le mariage n’assure pas le consentement. Si je n’ai pas envie d’avoir de relations sexuelles avec toi, c’est mon droit et, si tu me l’imposes, cela s’appelle un viol. Donc je réitère : le terme exact pour ce que tu envisages de me faire ce soir est violer., affirma-t-elle froidement.  

- Kaori…, gronda-t-il.  

- Je te conseille de manger avant que ce ne soit froid. Andrea s’est surpassée., balaya-t-elle négligemment, se concentrant sur son repas alors qu’elle avait l’estomac noué.  

 

Ils terminèrent le repas dans un silence de plomb, David lançant des oeillades meurtrières à sa femme qui les ignorait avec superbe. Lorsque le repas fut terminé, David partit s’enfermer dans son bureau pour travailler et Kaori retourna dans sa chambre où elle s’allongea sur son lit avec un livre. Deux heures plus tard, il entra sans y être invité dans sa chambre, tirant sur sa cravate.  

 

- Déshabille-toi !, lui enjoignit-il.  

- Non., répondit Kaori posément, fermant son livre qu’elle posa sur la chevet.  

- J’ai dit : déshabille-toi, Kaori., répéta-t-il, le ton montant d’un cran.  

- Non. Tu veux me violer, tu te débrouilles tout seul. Tu n’as pas mon consentement., lui rappela-t-elle.  

 

Il retira sa chemise qu’il jeta au sol puis ouvrit son pantalon qu’il retira en même temps que son caleçon, se retrouvant nu devant elle. Malgré son dégoût, elle ne détourna pas le regard. Elle devait le garder en vue, pouvoir prévoir ses attaques pour se défendre. David la regardait, un peu surpris de ne pas la voir se lever, ni chercher à fuir la pièce. Il y avait toujours eu ce je-ne-sais-quoi chez elle qui l’avait attiré au début mais qui s’avérait maintenant un gros problème, une force latente dont il n’aurait jamais soupçonné l’importance sans la connaître.  

 

- Touche-moi, Kaori. Goûte-moi, teste-moi. Je suis sûr qu’à deux, on peut trouver du plaisir., tenta-t-il de l’amadouer.  

- Si je te touche, ce sera uniquement pour te repousser. Si je dois te goûter, et rien que l’idée me dégoûte, tu apprécieras le tranchant de ma dentition. Quant à te tester, la chose qui s’en rapproche le plus, c’est que je déteste. Tu ne trouveras pas ton plaisir avec moi, sauf si tu aimes la résistance., lui dit-elle d’un air de défi, les bras toujours croisés.  

 

Ecoeurée, elle le vit mettre son membre en forme, la regardant droit dans les yeux. Elle ne pouvait pas dire qu’elle ne rêvait pas de faire l’amour mais la seule personne avec qui elle avait envie de le faire était Ryo. Il n’y avait qu’avec lui qu’elle trouverait l’accomplissement ultime de cet acte ancestral. David saurait peut-être lui donner du plaisir si elle se laissait faire mais elle ne retrouverait jamais l’émotion qu’elle avait partagée avec Ryo cette nuit-là.  

 

Elle vit son mari avancer et se tint prête. Elle voulait garder l’effet de surprise et Ryo lui avait appris bien assez de techniques pour se débrouiller. Il se jeta soudain sur le lit pour l’encercler mais ne trouva que son oreiller. Kaori avait sauté sur le côté, esquivant son attaque. Elle se retrouva accroupie, une main sur le sol, prête à bondir s’il revenait à la charge, ce qu’il fit sans grande surprise. Il rencontra à nouveau le sol puisqu’elle lui avait échappé comme une anguille. Elle se félicita d’avoir repris ses séances de gym et d’assouplissement depuis deux semaines, en douceur certes mais ça l’aidait bien. Elle avait au moins dérouillé ses muscles et articulations qui avaient souffert de ses huit mois de grossesse et d’inactivité.  

 

Elle se releva lentement, le gardant en vue. Il avait le visage fermé, juste un léger sourire en coin mais qui n’avait rien de chaleureux et, alors qu’il l’observait, il continuait ses va et vient sur son sexe en érection comme pour la narguer.  

 

- Tu es douée, Kaori, et très souple, ce qui me plaît énormément. J’aurais plaisir à te faire te cambrer le plus possible pour aller au plus profond de toi déverser ma semence.  

- Tu es écoeurant., souffla-t-elle.  

- Tu me confirmeras cela quand tu m’auras en bouche, ma chérie. J’ai hâte de sentir tes lèvres m’accueillir et me dorloter et de te voir avaler jusqu’à la moindre goutte de mon sperme.  

- Jamais. Tu es immonde., grogna-t-elle.  

- Pour sept millions de dollars et tous les cadeaux que je t’ai offerts, j’attendais un peu plus de reconnaissance mais, tu me connais, ce que tu ne me donnes pas, je le prends, Kaori.  

 

Il lui sauta de nouveau dessus et elle esquiva, sautant sur le lit. Elle en redescendit aussi vite, se prenant le pied dans le drap défait et perdant l’équilibre. Elle se rattrapa sur l’armoire et sentit le corps de David se presser dans son dos, son sexe butant sur ses fesses.  

 

- Eh bien voilà…, souffla-t-il à son oreille.  

 

Il coinça son corps et passa les mains devant, les posant sur sa poitrine qu’il malaxa sans grand égard. La jeune femme tenta de le repousser mais il faisait le double de son poids et elle n’y arrivait pas. Ses mains empoignèrent le bas de son pull et le remontèrent, l’obligeant à lever les bras. Seulement, il avait oublié d’être idiot et il ne le remonta que pour lui coincer les membres supérieurs, découvrant son ventre et sa poitrine qu’il s’empressa de mettre à nue, de caresser et de mordiller comme il lui plaisait puisqu’elle ne pouvait se défendre après l’avoir poussée sur le lit.  

 

Très vite, il profita de son incapacité pour déboutonner son pantalon et le lui retirer avant de lui ôter son sous-vêtement. Kaori se débattait pour retirer le pull tout en gardant le plus possible les jambes serrées pour l’empêcher de la toucher et de la pénétrer. Elle sentit son cœur s’accélérer et la peur l’envahir quand il s’allongea sur elle, tentant par tous les moyens d’écarter ses cuisses. Ses lèvres étaient sur sa poitrine et ses doigts sur son intimité et elle avait beau le détester et ne pas vouloir cela, elle sentait son corps céder aux chants des sirènes.  

 

- Tu réagis, Kaori. Ca ne doit pas te déplaire tant que cela., susurra-t-il d’un ton doucereux.  

- Je te déteste. Je ne veux pas que tu me touches., répondit-elle, les dents serrées.  

- Ton corps ne pense pas la même chose. Tu mouilles, ma chérie.  

- Tu es ignoble.  

 

Après de longues minutes de bataille, elle parvint enfin à se défaire de l’emprise de son pull et n’attendit pas pour intercaler ses bras entre eux pour le repousser. Elle y mit toutes ses forces mais il était encore mieux accroché qu’une moule à son poteau. Sentant qu’elle s’épuisait et qu’elle ne tarderait pas à céder, elle passa les bras autour de son cou.  

 

- Enfin, tu avoues ta défaite. Célébrons notre union, ma belle., dit-il en approchant les lèvres des siennes.  

 

Malgré tout le dégoût que ça lui inspirait, elle écrasa ses lèvres contre les siennes, gagnant ainsi quelques précieuses secondes avant qu’il ne se rende compte qu’elle serrait son cou comme pour l’étouffer et n’essaye de s’échapper. Elle le sentit brièvement se débattre avant de s’écrouler sur elle, inconscient. Se rappelant des consignes de Ryo, elle desserra la prise et le repoussa sur le côté. Ravalant les larmes de peur qui montaient, elle se leva et se rhabilla avant de se rendre dans la chambre de Kei où elle s’enferma pour le reste de la nuit. Elle ne répondit pas quand il l’appela au petit matin, furieux, ni quand il tenta d’entrer dans la chambre du bébé. Elle l’allaitait et occulta tout ce qui l’entourait.  

 

Vers dix heures, sa belle-mère se présenta et fronça les sourcils quand elle vit Kaori arriver avec le cosy de Kei à la main.  

 

- Vous comptez le prendre avec ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui. Nous en avons pour quoi ? Une heure ou deux, je suppose. Son repas va tomber dans ce laps de temps. Comme je ne pourrais être rentrée, il vient avec moi.  

- Il serait temps de le sevrer. Vous ne pourrez pas le prendre avec vous en voyage de noces., lui affirma-t-elle.  

- Alors il n’y aura pas de voyage de noces., répondit-elle simplement, partant vers la voiture.  

 

Elle attacha le siège-auto sur le siège avant à côté de Jack, loin d’Atty. Le trajet s’effectua dans le plus grand silence et elles arrivèrent une demie-heure plus tard à la boutique où les attendaient toutes les demoiselles d’honneur.  

 

- Très bien. Vous êtes toutes à l’heure, mesdemoiselles. Allons préparer le mariage du siècle., les invita sa belle-mère.  

- Tu veux le mariage du siècle, tu l’auras, tu vas voir., maugréa Kaori, prenant Kei.  

- Ca va, Madame James ?, lui demanda discrètement Jack.  

- A la perfection, j’ai ma belle-mère sur le dos et mon mari a essayé de me violer hier soir. Tout est parfait. Si vous trouvez une solution pour fouiller son bureau professionnel, dites-le moi parce que je suis à court d’idées., lui avoua-t-elle avant d’entrer dans la boutique.  

 

Dans un vacarme phénoménal et une chaleur d’enfer, douze clientes étant plus que ce que la boutique pouvait supporter, Kaori essaya un nombre incalculable de robes de mariée toutes plus horriblement chères les unes que les autres, parées de froufrous, strass, plumes, fleurs, perles et autres broderies. Elle rêvait d’une robe toute simple comme Eriko savait les faire mais, à vrai dire, elle n’aurait pas aimé la porter pour se marier avec David mais avec Ryo, ce qui n’était pas possible. Ses futures demoiselles d’honneur essayaient de leur côté différentes robes et Atty gérait les deux côtés. Elle jeta finalement son dévolu sur une robe pour les demoiselles d’honneur dans les tons rose pâle et une robe de mariée que Kaori n’aimait pas du tout avec une traîne immense, une jupe à froufrou, un bustier paré de strass et fermé par un laçage dans le dos qui l’empêcherait d’allaiter Kei, ce dont elle soupçonnait sa belle-mère de l’avoir choisie intentionnellement.  

 

- Tu vas voir si tu veux jouer à cela, ma vieille., murmura-t-elle, s’installant dans un siège pour allaiter Kei.  

- Comment allez-vous faire lors des soirées mondaines ? Vous allez également vous asseoir au milieu de la foule, sous le regard d’inconnus pour donner le sein au bébé ?, l’interrogea Atty, méprisante.  

- C’est une idée. Après tout, David avait l’air d’apprécier ma poitrine hier soir de la même façon que Kei maintenant. Peut-être devrais-je en faire profiter d’autres…, suggéra-t-elle, un regard dur posé sur elle.  

- Ne mêlez pas mon fils à cela ! Il mérite mieux., répondit sa belle-mère d’un ton pincé.  

- Il aurait peut-être eu besoin d’être nourri au sein aussi dans sa jeunesse plutôt que d’être confié à un ersatz de mère.  

- Je ne vous permets pas !  

- Mais moi si ! Je ne suis pas votre chose comme l’est David., répondit Kaori sèchement.  

 

Elles s’affrontèrent du regard un long moment jusqu’à ce que la gérante vint les voir.  

 

- Nous avons fini les essayages. Nous pouvons rédiger la commande si vous le souhaitez. Je la donnerai à mon assistante pour qu’elle la saisisse., les invita-t-elle.  

 

Terminant avec Kei, Kaori vit sa belle-mère partir avec la commerçante. Elle fit faire son rot au bébé puis le remit dans son cosy et prit son sac à main, rejoignant les deux femmes qui terminaient le bon de commande papier. Kaori observa la manœuvre sans mot dire puis suivit Atty jusqu’à la voiture, tournant le dos à ses futures demoiselles d’honneur volontairement au moment où elles partaient.  

 

- Non seulement vous ne savez pas garder votre langue mais en plus vous êtes mal élevée. Je me demande bien ce qu’a pu vous trouver David., persifla sa belle-mère.  

- J’étais un extra-terrestre pour lui, quelque chose de nouveau et frais, peut-être libérateur. Malheureusement, il est bien trop coincé par votre présence pour oser penser et vivre par lui-même., répondit Kaori, d’un ton neutre.  

- Voilà, Kei est attaché. Zut, j’ai oublié son sac à langer à l’intérieur. Installez-vous, je reviens., dit-elle en repartant rapidement.  

 

Kaori pénétra dans la boutique et se dirigea vers le bureau de la gérante. Elle prit le bon de commande et y fit quelques petites rectifications dont la date de livraison souhaitée au treize mai à la cathédrale Sainte Vibiane. Elle nota également « pas d’essai supplémentaire ». Elle pouvait bien tenter sa chance, non ? Se dépêchant, elle alla chercher le sac à langer.  

 

- Tout va bien ?, lui demanda la gérante.  

- Oui, j’avais oublié le sac du bébé. Au fait, s’il y a le moindre souci, appelez-moi, pas ma belle-mère. La pauvre, elle a déjà tellement de choses à gérer., fit Kaori avec un sourire faussement admiratif.  

- D’accord. Je le noterai.  

 

Kaori jeta le numéro de téléphone sur un papier et le lui donna puis repartit.  

 

- C’était bien long pour un sac à langer…, pipa Atty.  

- Il était enseveli sous toutes les fanfreluches que j’ai dû essayer., répliqua la jeune femme.  

- Vous avez trouvé votre bonheur, Madame ?, lui demanda poliment Jack.  

- Oh oui ! Ce sera un mariage mémorable, Jack…, répondit-elle d’un ton enjoué.  

 

Leurs regards se croisèrent dans le rétroviseur et, à celui malicieux de Kaori, il esquissa un très léger sourire amusé. Il les ramena rapidement à la maison et Atty s’imposa pour le déjeuner. Sa belle-fille ne fit même pas l’effort de lui faire la conversation. Tout ça n’avait aucune importance. Tout le monde avait dévoilé ses cartes, il n’y avait plus personne à bluffer. Tout ceci n’était qu’une très mauvaise farce et, personnellement, elle n’avait plus aucune envie de jouer. Ce fut donc avec soulagement qu’elle vit sa belle-mère s’en aller et profita des quelques heures de solitude avant le retour de David pour dormir un peu, Jack étant non loin pour la réveiller si Kei avait besoin d’elle, et s’entraîner sous l’oeil attentif de son fils et les conseils avisés de son garde du corps.  

 

- Vous avez une bonne technique. Vous vous entraîniez souvent avant ?, l’interrogea-t-il, curieux.  

- J’avais commencé un entraînement sérieux peu avant d’arriver ici.  

- Vraiment ? Une passion soudaine ?  

- C’est une manière de l’exprimer., pensa-t-elle tout haut, repensant au revirement de situation entre Ryo et elle après le mariage de leurs amis.  

- Mick ne vous a pas parlé de moi ?, lui demanda-t-elle à son tour.  

- Très peu. Tout a été très vite à vrai dire., avoua Jack  

- Disons qu’avant, j’exerçais dans le même domaine que vous., lui apprit-elle avec un léger sourire.  

 

Jack s’immobilisa surpris et se prit le retour du sac de boxe qu’il venait de lâcher.  

 

- Dans la sécurité ?  

- Oui… En fait, je suis la nouvelle coéquipière de l’ancien équipier de Mick., lui apprit-elle.  

- Mais Mick est un…, commença-t-il sans achever sa phrase.  

- Oui. Son ex-partenaire est le meilleur du Japon., affirma-t-elle fièrement.  

- Mais comment êtes-vous arrivée ici alors ?  

 

L’humeur de Kaori s’assombrit. Elle détourna le regard, le fixant sur Kei qui observait les lieux calmement. Elle s’était posée la question des milliers de fois.  

 

- On a toujours cru que le danger viendrait de notre monde, pas du monde normal., répondit-elle.  

- Si votre ex-partenaire est celui auquel je pense, pourquoi n’a-t-il pas éliminé le problème ?, dit-il, ne comprenant pas.  

 

Kaori sentit la colère monter : si elle avait laissé Ryo faire, elle serait dans ses bras, ne se poserait aucune question sur son avenir. Kei ne serait peut-être pas là non plus, pensa-t-elle.  

 

- Je n’ai pas voulu et il avait assez de respect pour moi pour accepter., murmura-t-elle, donnant un coup de poing dans le sac de rage.  

- Pourquoi vous n’avez pas voulu ?  

- Je ne voulais pas que Ryo ait plus de sang sur les mains, surtout à cause de moi, et j’avais peur que ce meurtre ne se mette entre nous. Je ne veux plus qu’il souffre.  

- Vous l’aimez à ce point ?, lui demanda-t-il, admiratif.  

- Plus que ma vie même. Vivre loin de lui, c’est l’enfer mais vivre sans lui pour toujours, c’est juste inenvisageable pour moi. Je dois retrouver les preuves que David a contre lui et, après, je pourrai… nous pourrons rentrer., dit-elle, jetant un long regard vers Kei.  

- Je comprends. Je ferai le maximum pour vous aider., lui assura Jack.  

- N’intervenez pas sauf urgence ou pour Kei. Ca me rassure de savoir que j’ai un lien avec le Japon. Pour le reste, je m’en remettrai., affirma-t-elle.  

 

Elle soutint son regard même si elle doutait de pouvoir tout supporter. Elle devait se raccrocher à l’espoir qu’elle rentrerait et qu’ils trouveraient le moyen de reprendre leur vie non plus à deux mais à trois. Voyant l’heure tourner, ils allèrent se changer. Kaori sortait de la douche quand David rentra.  

 

- Dans mon bureau !, lui enjoignit-il, furieux, l’entraînant par le coude.  

 

A peine entrée, il claqua la porte, se retourna et la gifla.  

 

- C’est tout ce dont tu es capable, frapper une femme quand quelque chose ne va pas ?, cracha-t-elle, se retenant de poser la main sur sa joue pour apaiser le feu.  

- Comment as-tu osé te comporter ainsi avec ma famille, Kaori ?  

- Parce que toi, tu t’es mieux comporté avec la mienne ?, lui retourna-t-elle.  

- Je m’en fous de ta famille ! Tu n’en as plus, Kaori. C’est moi ta famille ! Rentre-toi ça dans le crâne et apprends !, cria-t-il.  

- Je n’ai pas envie d’apprendre, David. Je n’ai pas envie que tu sois ma famille ! Je veux rentrer chez moi !, lui dit-elle.  

- Tu veux rentrer chez toi ? Vas-y, Kaori. Mais pense à ce qui arrivera à ton ami. Il ira en prison et toi aussi peut-être. Et n’espère même pas emmener Kei avec toi. Il restera ici aux Etats-Unis avec moi !  

- Je ne te laisserai jamais mon fils., gronda-t-elle.  

 

Il s’approcha d’elle et la saisit par le bras, le serrant fort. Elle maîtrisa ses traits pour ne pas lui montrer sa douleur et elle vit une lueur de colère flamber dans ses yeux. Même ça elle ne le lui laisserait pas. Elle ne montrerait pas le moindre signe de l’emprise qu’il pouvait avoir sur elle.  

 

- Madame James, le bébé hurle., entendirent-ils Jack l’appeler.  

- Va t’occuper de lui et réfléchis bien à ce que je t’ai dit., la prévint-il.  

- Je t’entends, David, haut et clair. Je t’entends mais je n’ai pas forcément l’envie de t’écouter. Si tu avais tant besoin de quelqu’un à ton image, tu aurais dû choisir une autre femme. Je n’étais clairement pas celle qu’il te fallait et je ne sais pourquoi tu t’entêtes à vouloir poursuivre dans cette voie., lui dit-elle, se tournant vers la porte pour partir.  

 

Il la regarda s’éloigner et, en une fraction de seconde, la rattrapa. Il la retourna et écrasa ses lèvres sur les siennes, pressant son corps contre le sien. Il n’était ni furieux ni en quête de domination, il était désespéré et elle le sentit. Ca ne l’attendrit pas pour le moins du monde et elle le repoussa. Ne la lâchant pas, il posa la tête sur son épaule.  

 

- Tu es la seule à pouvoir me sortir de là. Tu as cette force-là, Kaori. Tu as fait naître quelque chose en moi que je ne comprends et ne maîtrise pas. Ca me fait peur. J’ai peur de te perdre., avoua-t-il à voix basse.  

- J’ai bien peur d’avoir fait naître un monstre, David. Tu dis m’aimer et vouloir que je t’aide mais tu luttes à l’opposé de ce que tu veux. Tu m’as déjà perdue. En voulant faire de moi celle que tu veux que je sois et non celle que je suis, tu m’as tuée., répondit-elle, l’estomac noué.  

- Je t’aime, Kaori. Je t’aime tellement., murmura-t-il.  

- Je ne sais pas, David. Je ne peux pas croire qu’on puisse faire autant de mal à quelqu’un qu’on dit aimer. C’est inconcevable pour moi. Laisse-moi partir maintenant. Kei a besoin de moi., lui dit-elle, s’écartant de lui.  

- Moi aussi, j’ai besoin de toi. Pourquoi ne veux-tu pas le voir ?, lui reprocha-t-il.  

 

Kaori ouvrit la porte et s’immobilisa un instant.  

 

- Tu n’as pas besoin de moi. Tu as besoin d’un psy et de t’éloigner de ta mère. Tu as besoin de penser par toi-même, pour toi-même, pas pour ce qu’on attend de toi.  

- Ma mère ne s’attendait pas à ce que je t’épouse., objecta-t-il.  

- Certainement pas mais tu ne l’assumes pas, sinon tu m’aurais laissée être moi-même, tu ne chercherais pas à me modeler à ton image… ou plutôt l’image qu’elle attend de moi.  

 

Elle n’attendit pas sa réponse et s’en alla, fermant la porte derrière elle. David resta un moment à regarder le panneau de bois puis alla s’asseoir pensif dans son fauteuil. Kaori rejoignit Kei et, avisant l’heure, se dépêcha de lui donner son bain puis de le mettre en pyjama et nourrir avant sa nuit. Elle finissait quand on toqua à la porte.  

 

- Entrez., appela-t-elle doucement, berçant Kei qui s’endormait.  

- J’ai fini pour aujourd’hui. Je venais vous dire bonsoir., fit Jack, entrant dans la chambre.  

- Qu’est-ce qu’il vous a fait ?, murmura-t-il en approchant et voyant sa joue teintée.  

- Une mise au point., plaisanta-t-elle, refusant de s’apitoyer sur son sort.  

- Il est violent, Kaori. Vous ne pouvez pas continuer ainsi., dit-il très sérieusement.  

- Je sais mais je n’ai pas le choix pour le moment. Il me faut ce dossier et après je devrai m’assurer de pouvoir partir avec Kei.  

- On trouvera., lui promit-il.  

- Je sais. Rentrez chez vous retrouver Sarah. Ca ira., lui assura-t-elle.  

 

Il l’observa un moment avant d’acquiescer et de partir le cœur lourd. Lorsque Kei fut bien endormi, elle le reposa dans son berceau et sortit de sa chambre. Le dîner se passa comme la veille, tendu, froid, et ils se séparèrent juste après.  

 

De nouveau, David se présenta à sa femme avec les mêmes injonctions et elle lui opposa à nouveau son refus. Il ne se démonta pas et recommença la même scène que la veille. Se souvenant cependant de ce qui s’était passé, il se montra plus agressif dans ses attaques, cherchant à la piéger ventre contre le matelas. Elle ne pourrait ainsi pas lui refaire la prise de la veille et, ma foi, la position n’était pas des plus désagréables pour prendre possession de son corps, pensa-t-il avec envie. Il lui sauta donc dessus, la coinça plusieurs fois contre un mur, un meuble, la jeta sur le lit mais elle s’échappa avant qu’il n’ait pu l’immobiliser… Cela lui prit une bonne demie-heure de poursuite acharnée avant de réussir à avoir le dessus et de réussir à l’immobiliser, la tenant pas les poignets.  

 

Les tenant d’une main, il commença par la caresser, tentant d’obtenir son consentement par la montée de désir mais n’y parvint pas. Ne désirant pas attendre plus longtemps, il dut s’écarter légèrement pour pouvoir la retourner mais Kaori n’attendait très patiemment que cette opportunité pour se défendre. Elle remonta son genou d’un coup sec et frappa de plein fouet sa virilité érigée et dénudée. Sous le coup de la douleur, David hurla et se recroquevilla et elle en profita pour le repousser. Il atterrit par terre, une grimace lui tordant le visage. Elle n’en fit cependant pas de cas et, ramassant uniquement son pull au passage, alla de nouveau s’enfermer dans la chambre de Kei. Elle fut reconnaissante que David n’ait pas pensé à retirer le verrou de cette chambre comme il l’avait fait dans la sienne. Epuisée par cette âpre bataille et l’angoisse d’être passée à deux doigts d’un viol, elle se recroquevilla et se mit à pleurer.  

 

Le moment fatidique approchait et elle n’avait aucune idée de la façon dont elle réagirait. Elle aimait Ryo et avait choisi son chemin mais ne lui en voudrait-elle pas de ce qu’elle allait subir ? Serait-elle capable d’aller de l’avant avec lui après… ça ? 

 


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