Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 3 :: chapitre 3

Publiée: 04-03-20 - Mise à jour: 04-03-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Que dire sinon profitez des ces chapitres qui jettent les bases pour les après. Et surtout gardez à l'esprit tout au long de cette fic que les décisions qui sont prises par les personnages sont basées sur leurs caractères. Ce n'est pas forcément ma position sur les sujets mais bien celle dont je pense nos personnages dont on sait qu'ils sont quelque peu hors norme. Mais bon ça c'est pour plus tard. Alors profitez, bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 3  

 

Au Cat’s, Ryo faisait face à Tae et ne savait quoi répondre. Retrouver les jeunes fugueuses ne faisait pas partie de ses missions préférées mais il voyait déjà la tête de Kaori s’il lui disait qu’il avait refusé une affaire alors que leur compte approchait dangereusement du chiffre rond. Il pouvait déjà imaginer la scène qu’elle lui ferait si, en plus, il lui donnait tous les détails larmoyants de l’entrevue. Avec son sens de l’empathie, elle s’apitoierait sur le sort de Tae et Yoko et lui balancerait certainement une massue « sans coeur » sur le coin du nez avant de rappeler la jeune femme pour lui proposer son aide. C’était sa Kaori tout craché. Il sourit à cette pensée et observa Tae qui attendait anxieusement qu’il parle. Il sentait également le regard de ses deux amis sur lui. Que c’était compliqué d’être attendu au tournant, pensa-t-il. Au moins avant, il n’avait pas cette pression ou plutôt il n’en tenait pas compte…  

 

- Je m’en tiens à votre parole. Je vais rechercher votre sœur pour que vous puissiez lui parler mais, en aucun cas, vous ne l’obligerez à rentrer si elle n’y tient pas.  

- Très bien. Je vous le promets, Monsieur Saeba., répondit Tae, reconnaissante.  

- Avez-vous une photo de votre sœur et de l’homme qu’elle côtoie ?  

- De ma sœur uniquement., dit-elle, sortant un cliché de sa poche et le lui tendant.  

 

Ryo le prit et examina la photo. La jeune fille ressemblait énormément à sa sœur, mêmes yeux, mêmes cheveux, même forme des yeux. Elle semblait un peu plus taciturne cependant.  

 

- Que pouvez-vous me dire au sujet de votre sœur ? Ses centres d’intérêt, ses loisirs ?  

- Elle aime la danse et la peinture. Elle voulait rentrer à l’université des beaux-arts mais mon père s’y opposait car il estimait que ce n’était pas un métier correct pour entretenir une famille. Ils se disputaient souvent à ce sujet., regretta la jeune femme.  

- Et avez-vous des informations sur l’homme qui courtisait Yoko ? Une description peut-être ?, l’interrogea le nettoyeur.  

- C’est un homme grand aux cheveux noirs. Je ne l’ai vu qu’une fois brièvement. Il a l’air sûr de lui et il me semble qu’il est américain., lui apprit-elle.  

 

Ryo resta impassible mais ne put s’empêcher de penser à ce David James qui correspondait à la description donnée et de se demander ce qui pouvait bien se passer à l’orphelinat, si Kaori n’était pas elle-même en danger… Il tourna la tête vers le bar et croisa le regard de ses amis qui, apparemment, avaient eu la même pensée que lui.  

 

- Très bien, Mademoiselle Watanabe. Je vais faire le nécessaire. Où puis-je vous joindre ?, lui demanda-t-il, gardant son calme.  

- A ce numéro, tenez., dit-elle, lui tendant un papier avec une adresse et un numéro de téléphone.  

- Pour les honoraires, comment procède-t-on ?, l’interrogea-t-elle, anxieuse.  

- Les tarifs sont indiqués ici. Vos moyens sont limités, je suppose ?  

- Oui, en effet. On m’a dit que vous…, commença-t-elle avant de rougir en baissant les yeux.  

- Je ne pratique plus cette remise mais nous trouverons un arrangement, ne vous en faites pas., la rassura-t-il.  

 

A la tension générale qui baissa d’un coup, il sut qu’elle n’était pas la seule rassurée et esquissa un léger sourire.  

 

- Je vous recontacte dès que j’ai du nouveau et faites-en de même de votre côté., lui dit-il, lui tendant un papier avec son numéro de téléphone et les tarifs.  

- Merci, Monsieur Saeba. Bonne journée., le salua Tae avant de partir.  

 

Il la regarda partir avant de se lever et de s’approcher du comptoir où Miki et Umibozu avaient repris leurs activités, l’air de rien.  

 

- Alors satisfaits ?, les taquina-t-il.  

- Hmm… De quoi tu parles, Ryo ?, fit innocemment Miki.  

 

Il secoua la tête, hilare, et, prenant un air sérieux, décrocha le téléphone.  

 

Surpris mais ravi, David James observa Kaori, laissant un sourire éclairer son visage. Enfin, elle avait changé d’avis à son sujet et il avait une ouverture car il savait qu’il aurait déjà eu gain de cause avec la directrice mais que Kaori pouvait lui faire obstacle.  

 

- Oui, je me suis trompée, Monsieur James. Je vous trouvais très arrogant., ajouta-t-elle, gardant la maîtrise de ses traits comme elle avait vu Ryo le faire tant de fois, lui opposant un visage sans expression.  

- Maintenant, je ne sais pas si je dois me sentir insultée ou vous plaindre. Alors, dites-moi, Monsieur James, êtes-vous méprisant ou idiot ?, acheva-t-elle, un regard noir posé sur lui.  

 

L’américain regarda la jeune femme, pantois, puis sentit la colère monter en lui. Elle avait beau être mignonne, intelligente et avoir beaucoup de qualités qui l’intéressaient, cela ne lui donnait pas le droit de lui parler ainsi !  

 

- Je vous prierai d’être un peu plus courtoise, Mademoiselle Makimura !, la rabroua-t-il sèchement, ce qui n’impressionna pas la nettoyeuse.  

 

Elle avait l’habitude des hommes dans son genre, d’hommes beaucoup plus dangereux que lui même.  

 

- Je pense me montrer suffisamment généreux avec vous pour mener cette transaction à bien., l’apostropha David James.  

- Donc, c’est en toute ignorance que vous nous proposez le terrain qui se situe juste derrière la décharge ? Parce que, derrière cette colline, se trouvent des millions de tonnes de déchets qui attendent d’être traités, déchets attirant tout un tas de bestioles véhiculant des maladies et autres parasites qui ne sont bons pour aucun enfant. Vous m’expliquerez aussi comment vous pourriez obtenir un permis de construire pour un terrain qui a été classé inconstructible par les pouvoirs publics il y a deux ans., lui apprit-elle.  

- Alors, je vous le redemande, Monsieur James ? Etes-vous méprisant ou idiot ?, acheva-t-elle, les poings sur les hanches.  

 

Elle le fixa du regard, sentant derrière elle l’anxiété de la directrice de l’orphelinat. Elle ne céderait pas. Elle savait qu’elle avait raison. Elle connaissait la pression immobilière autour de Tokyo et elle veillait sur les intérêts de l’orphelinat. Le cap de l’Aigle était un endroit encore relativement préservé des intérêts immobiliers mais elle voyait l’avancée année après année des constructions. Elle n’était donc pas étonnée de l’intérêt de ce monsieur James mais, pour sa déconvenue, elle connaissait très bien la situation des quelques kilomètres entourant l’orphelinat.  

 

David James la fixait, masquant avec difficulté sa colère. Il n’arrivait pas à croire qu’une jeune femme si douce en apparence put le mettre en déroute aussi facilement. Elle faisait preuve d’une telle détermination pour sauver ces enfants qu’il en aurait presque été admiratif. Néanmoins, elle venait de soulever un point important qu’il devait régler.  

 

- Je vous demande un moment, s’il vous plaît., répondit-il, les dents serrés.  

 

Les deux femmes le virent monter en voiture et Kaori craignit un moment de le voir partir sans elles mais il se contenta de décrocher son téléphone. Elles n’entendirent pas ce qu’il disait mais, a priori, la conversation était assez houleuse et le ton monta très vite. Quand il raccrocha, il resta quelques secondes dans la voiture avant d’en ressortir, beaucoup plus calme. Il ramassa les croquis qu’il avait laissés sur le coffre et les rangea avant de revenir vers elles.  

 

- Je vous dois des excuses, Mesdames. En effet, il se trouve que mon assistant a omis de se renseigner sur la qualité du terrain et son emplacement. Nous allons voir si nous pouvons en trouver un autre.  

- Non. Ecoutez, Monsieur James, je comprends que ce terrain vous tienne à coeur mais il n’est pas à vendre. Il y en a beaucoup d’autres libres le long de la côte, alors cessez de vous acharner. Trouvez-vous un autre point d’ancrage pour votre projet immobilier ou touristique, qu’il soit personnel ou professionnel. Ne venez pas perturber l’équilibre de ces enfants., plaida Kaori.  

 

Elle avait perdu son masque, sa colère était retombée. Elle ne voulait plus que préserver les orphelins avec tout le coeur qu’elle pouvait mettre à la tâche. La lueur de ses yeux s’était adoucie ainsi que ses traits et c’était un tout autre visage qu’elle offrit à leur interlocuteur qui tomba définitivement sous le charme.  

 

- Je vous en prie, Monsieur James. Laissez l’orphelinat en paix. Si vous le souhaitez, nous vous rembourserons le don que vous avez fait même si ça nous aurait été très utile. Cessez de vouloir acheter le terrain., l’implora-t-elle.  

 

Subjugué, David la contempla. Il venait de tomber amoureux de cette jeune femme, une jeune femme simple, ordinaire, bien loin des beautés qu’il avait l’habitude de côtoyer. Une jeune femme combative et passionnée qui n’avait pas peur de s’opposer à lui pour quelque chose qui lui tenait à coeur, pour le bien d’autres personnes, bien loin des personnes intéressées qui gravitaient trop souvent autour de lui, qui faisaient mille courbettes pour lui plaire. Une jeune femme qui venait de réussir à le convaincre d’agir pour une fois au contraire de ses intérêts financiers.  

 

- D’accord., concéda-t-il.  

- D’accord ?, répétèrent les deux femmes sans y croire.  

- Oui, je vais cesser de vous importuner avec l’achat du terrain. Je vous ramène à l’orphelinat ?, leur proposa-t-il, souriant.  

 

Surprise, Kaori accepta. Elle s’était attendue à plus de résistance. Peut-être l’avait-elle vraiment mal jugé pour en finir ? Elles remontèrent en voiture et ils regagnèrent l’orphelinat et le bureau de Madame Tomoka.  

 

- Je peux vous proposer un café, Monsieur James ?, lui offrit la directrice.  

- Je veux bien merci, Madame Tomoka.  

- Kaori, un thé ?  

- Laissez, je vais y aller, Madame Tomoka., lui opposa la jeune femme.  

- Non. Restez avec David, je vous prie. Je reviens., lui dit-elle avant de sortir du bureau.  

 

Entendant les cris des enfants à l’extérieur, Kaori alla à la fenêtre et souleva le rideau. Voyant les petits jouer joyeusement, elle fut prise d’un accès de tendresse et laissa un doux sourire s’imprimer sur son visage, sourire qui ne passa pas inaperçu aux yeux de l’américain dont le coeur battit un peu plus vite. Attiré comme un papillon l’était par la lumière, il approcha et se plaça à ses côtés.  

 

- Regardez comme ils sont heureux., murmura-t-elle.  

- C’est vrai., admit-il.  

- Ils sont tous passés par des épreuves terribles mais ils ont réussi à retrouver le sourire, trouver la force en eux d’avancer., dit-elle.  

 

Elle ne cherchait plus à plaider leur cause mais elle voulait juste lui faire comprendre.  

 

- Sauf la petite fille là-bas…, remarqua-t-il, désignant une petite brune assise dans un coin, l’air fermé.  

- C’est Sakura. Elle a quatre ans. Ses parents ont été assassinés devant ses yeux il y a deux mois par des voleurs de voiture. Elle a aussi été blessée et a failli mourir. Elle est arrivée ici il y a deux semaines. Il lui faudra du temps pour avancer et retrouver le sourire. Aujourd’hui au moins, elle est dehors avec les autres enfants et elle les regarde jouer. C’est un bon signe., lui expliqua-t-elle.  

- Vraiment ? Pourtant, elle a refusé d’aller jouer avec les autres quand l’autre petite fille est allée la chercher.  

- C’est vrai mais elle ne s’est pas montrée violente. Elle a juste refusé. Ici, on prend le parti d’aller au rythme de l’enfant. On va vers lui mais on ne le force pas. Ce n’est pas l’enfant qui s’adapte, c’est nous qui nous adaptons. Sakura doit déjà s’adapter à la perte de ses parents, à la violence qui aurait dû être absente de son environnement, au fait d’avoir perdu sa maison. Pour le reste, nous pouvons influer et l’aider pour en faire plus tard une jeune femme qui sera capable de vivre dans la société normalement. Elle a besoin qu’on la remette en confiance, de retrouver une certaine insouciance.  

- Vous avez l’air d’être très impliquée dans…, commença-t-il mais il fut interrompu par la sonnerie du téléphone.  

 

Kaori sortit le téléphone de sa poche et, s’excusant, décrocha, gardant un masque neutre malgré les battements affolés de son coeur.  

 

- Oui, Ryo ?  

- Tout va bien de ton côté ?, s’enquit-il prudemment.  

- Oui, nous discutons du bien-être des enfants avec Monsieur James., l’informa-t-elle.  

- Il est encore là, lui ?, répondit-il d’un ton aigre.  

 

Elle réprima le sourire moqueur en entendant la jalousie dans sa voix.  

 

- Oui.  

- Méfie-toi de lui, Kaori. Je n’ai pas confiance.  

- Je maîtrise la situation, Ryo. Alors le rendez-vous ?, s’enquit-elle, le déviant sur un autre sujet.  

- J’ai pris l’affaire, personne disparue. Je t’expliquerai tout quand tu rentreras…, dit-il, n’osant lui demander quand elle le ferait de peur de paraître trop intrusif.  

- Je serai là dans deux heures environ., répondit-elle à la question qu’elle avait ressentie.  

- D’accord. A tout à l’heure. Kaori, tu me…, commença-t-il.  

 

Cependant, il n’arriva pas à prononcer le dernier mot, le petit mot si simple mais qui en disait si long sur ses sentiments. Elle lui manquait. Ils n’étaient séparés que depuis quelques heures et, pourtant, elle lui manquait.  

 

- Raconteras tout cela après., compléta-t-il après un moment de silence.  

- Toi aussi, Ryo. A tout à l’heure., dit-elle avec douceur, répondant à sa première intention.  

 

Malgré l’ambiguïté apparente, il comprit et se sentit soulagé et raccrocha.  

 

- Votre petit-ami ?, s’enquit David, réprimant le sentiment de jalousie qui naissait en lui.  

- Mon partenaire., répondit-elle prudemment.  

- Vraiment ? Quel est votre métier, Mademoiselle Makimura ?, lui demanda-t-il, curieux.  

- Je suis détective privée.  

 

Il s’étrangla de stupéfaction et elle eut un petit sourire narquois en voyant son air abasourdi. Décidément, il n’était pas au bout de ses surprises avec elle.  

 

- C’est une plaisanterie ?, bredouilla-t-il.  

- Non., répondit-elle simplement.  

- Vous ne cesserez de me surprendre. Et donc ce rendez-vous ?  

- Un nouveau client, ce qui ne sera pas du luxe si nous devons vous rembourser la somme que vous nous avez donnée., lui dit-elle, lui lançant un regard interrogateur.  

- Vous voulez dire que non seulement vous donnez du temps à l’orphelinat mais vous apportez des fonds également ?  

- Oui.  

- Et je suppose que détective privé n’est pas le genre de métier lucratif avec un revenu fixe…, lâcha-t-il.  

- Pas vraiment, non., dit-elle, s’écartant de lui.  

 

Elle ne voulait pas lire de suffisance dans son regard, encore moins de pitié. Elle n’était pas du genre à s’apitoyer sur son sort et, même si ce n’était pas tous les jours facile, qu’aider l’orphelinat n’arrangeait rien à la situation, elle ne changerait rien. Elle pouvait contribuer d’une certaine manière au bien-être des enfants et elle continuerait tant qu’elle le pourrait. Pourtant, le regard que porta l’homme sur la jeune femme n’était ni empreint de pitié ni d’incompréhension. Il était admiratif.  

 

- Je ne sais pas d’où vous vient ce besoin d’aider ainsi les gens au détriment de votre bien-être personnel…, commença-t-il.  

- Je n’ai pas besoin de grand-chose pour être heureuse., lui opposa Kaori.  

- Je vous crois et je me sens petit face à votre grandeur., lui avoua-t-il, sincère.  

 

C’était la première fois qu’une personne, une femme, lui faisait ressentir un tel sentiment de malaise, d’égoïsme.  

 

- Je ne vous demanderai pas le remboursement du don que je vous ai fait. Je l’ai fait sincèrement et, en aucun cas, pour faire pencher la balance en ma faveur. Vous m’avez impressionnée ce jour-là, Mademoiselle Makimura, et vous avez réussi l’exploit de m’impressionner une deuxième fois aujourd’hui. Je crois que personne n’y était encore arrivé., lui dit-il, posant un regard chaleureux sur elle.  

 

Kaori ne sut quoi répondre et se mit à rougir, n’étant pas encore passée experte en l’art de recevoir des compliments. Un tel naturel toucha un peu plus l’américain. Elle se mit à triturer ses doigts nerveusement et se demanda ce qui prenait autant de temps à Madame Tomoka.  

 

- Je… Euh… Merci, Monsieur James., bafouilla-t-elle.  

- De rien. Serait-ce vraiment trop vous demander que de m’appeler par mon prénom ? Je ne suis plus un ennemi dorénavant., s’amusa-t-il.  

 

Elle leva un regard troublant vers lui et sourit doucement. Elle allait le tuer si elle continuait à lui dévoiler une à une ses facettes qui le faisaient fondre.  

 

- Je… Je vais essayer… David., murmura-t-elle.  

- Jamais mon prénom ne m’avait semblé si doux., chuchota-t-il, posant un regard empreint de douceur sur elle.  

 

L’arrivée de Madame Tomoka brisa le moment au grand soulagement de Kaori pour qui cette conversation prenait une tournure non pas dangereuse mais dérangeante. Madame Tomoka leur servit à chacun leur tasse qu’ils burent en discutant tranquillement avant que les deux jeunes gens ne se retirèrent.  

 

Quand elle rentra, Kaori trouva Ryo, tournant en rond dans l’appartement. Elle ne put ignorer le soulagement qui s’afficha sur son visage lorsqu’il la regarda. D’un pas vif, il approcha d’elle et la prit dans ses bras, glissant les doigts dans ses cheveux. Il était soulagé de la voir de retour, de la sentir contre lui, de la savoir en sécurité. Il avait ce sentiment néfaste depuis son entrevue avec Tae et il n’arrivait pas à s’en départir. Il se fichait de savoir s’il était simplement jaloux ou si le danger était réel. Maintenant qu’elle était rentrée, il ne la lâcherait plus jusqu’à être totalement sûr qu’elle était hors de danger.  

 

Surprise dans un premier temps, la nettoyeuse se laissa aller contre lui, savourant ce moment qu’elle avait attendu si longtemps. Elle était cependant étonnée par la tension qu’elle sentait émaner de son partenaire et ne la comprenait pas vraiment. Elle pouvait comprendre sa jalousie mais, là, cela semblait tellement plus fort. Elle glissa les bras autour de sa taille et se serra un peu plus contre lui. Craignant un peu de se voir repousser, elle posa doucement la tête contre son épaule mais, au lieu de la fuir, il resserra encore son étreinte.  

 

C’était encore mieux que dans son souvenir. Il ressentait les mêmes choses, le soulagement, la sensation d’être entier, l’amour et la tendresse, mais, cette fois, il savait que ce ne serait que le premier d’une longue série. Ce n’était pas juste un de ces moments qu’ils partageraient en sachant que ce serait unique. Bien sûr, il sentait contre lui la chaleur et les formes de ce corps depuis longtemps désiré, le souffle de la femme qu’il aimait chauffer doucement la peau sous son tee-shirt, ses mains posées sur ses reins, et tout cela était loin de le laisser insensible mais il contrôlait et n’avait nullement envie de fuir.  

 

- Je n’aurais pas dû attendre si longtemps., murmura-t-il soudain sans la lâcher.  

- Pourquoi ?, s’enquit Kaori qui profitait au maximum de ce moment qu’il leur offrait.  

- Te tenir ainsi dans mes bras., admit-il.  

- Je ne vais pas te contredire en tant que partenaire dévouée et soumise., répondit-elle, narquoise.  

- Soumise, toi ?, reprit-il, dubitatif.  

 

Ils se mirent à rire tous les deux de bon coeur. Finalement, au bout de quelques minutes, Ryo finit par la relâcher et ils partirent à deux en cuisine où Kaori se mit à préparer le dîner.  

 

- Pourquoi tu étais si inquiet, Ryo ?, lui demanda-t-elle.  

- A cause de notre nouvelle affaire. Je ne sais pas pourquoi, j’ai le sentiment que ton américain y est lié., admit-il.  

- Mon américain ? D’abord, de un, Ryo Saeba, ce n’est pas mon américain et, de deux, ce n’est pas parce qu’un homme m’adresse la parole que c’est forcément un méchant, jaloux !, rétorqua-t-elle, les poings sur les hanches.  

- Peuh… Je ne suis pas jaloux d’abord., répliqua-t-il, d’une évidente mauvaise foi.  

- Oh que si ! Bizarrement quand le vieux Sam ou l’épicier m’adresse la parole, tu ne dis rien. Quand c’est Mick ou un autre, tu les tuerais si tu pouvais. Ca se voit dans ton regard. Tu es ja-loux !, scanda-t-elle, triomphante.  

 

Elle avait tellement attendu de connaître les sentiments réels de son partenaire qu’elle en profitait un peu maintenant. Ryo détourna le regard, mal à l’aise, légèrement agacé. Ca lui faisait bizarre de devoir admettre cela après tant d’années passées à refuser l’existence de ses sentiments vis-à-vis de Kaori. Il sentit une main sur sa joue et tourna le visage vers sa propriétaire.  

 

- Eh, ce n’est pas grave. Moi aussi, je suis jalouse quand je vois une autre femme tourner autour de toi ou à qui tu t’intéresses de trop près. Ca fait partie de notre relation. Il faut juste l’accepter et la maîtriser pour que ça ne nous pourrisse pas l’existence.  

- Tu es jalouse, toi ? Je ne m’en étais jamais aperçu., se moqua-t-il tendrement.  

- Fais gaffe à ce que tu dis. J’ai gardé quelques vraies massues et je sais toujours les construire., le menaça-t-elle.  

- J’ai compris, Sugar.  

- Bien. Et si tu me racontais un peu cette nouvelle affaire pendant que je cuisine., lui proposa-t-elle.  

 

Il lui raconta alors ce qu’il avait appris, rangeant ses doutes sur ce Monsieur James dans un coin de son esprit, pas trop loin tout de même. Kaori l’écouta attentivement tout en coupant les aliments. Elle mit le tout dans le wok et acheva la cuisson tout en réfléchissant. C’était une triste affaire mais ils ne savaient pas ce qui avait motivé la jeune fille à partir. De qui devaient-ils prendre le parti ? Tae ou Yoko ?  

 

- Qu’en penses-tu, Kaori ?, lui demanda-t-il alors qu’elle remplissait deux assiettes.  

 

Il attrapa deux paires de baguettes et la suivit dans le séjour où ils s’installèrent à la table, l’un face à l’autre.  

 

- Je pense que tu as bien fait d’accepter en lui faisant promettre de ne pas forcer sa sœur à rentrer. Si elle est en danger, on pourra la protéger et, s’il s’agit uniquement d’une dispute familiale, on leur permettra peut-être de se retrouver.  

- C’est ce que je pensais aussi. En revanche, elle ne pourra peut-être pas payer le prix intégral facilement.  

- On s’arrangera. On le fait toujours., répondit-elle, philosophe.  

- Ca te ressemble bien., fit-il amusé.  

- Alors ce rendez-vous avec ton… l’américain ?, lui demanda-t-il, se corrigeant de justesse.  

 

Elle leva un regard amusé vers lui, tout à fait consciente de son lapsus, et posa ses baguettes, ayant terminé.  

 

- Il nous a proposé cinq cent mille dollars pour le terrain, plus l’achat d’un nouveau terrain avec une construction neuve., lui apprit-elle.  

- C’est… généreux…, lâcha-t-il d’un air sombre.  

- Tu trouves ? Le nouveau terrain était aussi grand que l’actuel, bien situé, arboré et le projet immobilier avait l’air sympa…, admit-elle, avec un peu plus de recul.  

 

Ryo regarda sa partenaire avec un léger sourire. Il sentait qu’il y avait anguille sous roche.  

 

- Il était juste non-constructible car situé juste à côté de la décharge et cela, David…, lui expliqua-t-elle.  

- David ?  

- James, David James., précisa-t-elle.  

- Parce que tu l’appelles par son prénom maintenant ?, lâcha-t-il, d’un ton aigre.  

- Je… Non… Oui…, bafouilla-t-elle avant de poser les coudes sur la table et de se cacher le visage avec les mains, le temps de se reprendre.  

- Seulement depuis qu’il a renoncé à acheter le terrain. C’était juste une concession, Ryo. Je n’ai pas été tendre avec lui. J’ai juste voulu lui donner une meilleure impression., expliqua-t-elle.  

- Ca ne signifie absolument rien. Tu sais bien que tu es le seul dans mon coeur et puis, de toute façon, nous ne nous rencontrerons plus., le rassura-t-elle.  

 

Il la regarda un moment, perdu dans ses pensées, puis se détendit. C’était vrai. Il n’avait rien à craindre de cet homme, surtout connaissant la fidélité de sa partenaire.  

 

- Tu as raison. Excuse-moi. Cela signifie donc que l’affaire est réglée de ce côté-là ?  

- Oui. Il ne nous a pas demandé de lui rembourser son don, ce que nous aurions préféré faire plutôt que d’avoir des ennuis. Donc, Madame Tomoka n’a plus qu’à faire réparer la toiture et les fenêtres abîmées avant l’arrivée des premiers typhons et, pour une fois, nous pourrons peut-être penser à faire quelques travaux ici plutôt qu’à l’orphelinat. Ce ne serait pas du luxe, non ?  

- C’est vrai. Il y en a certains que nous ne pouvons plus vraiment nous permettre de décaler., admit-il.  

- Et je pourrai t’aider pour notre nouvelle affaire.  

- C’est la meilleure partie et nous allons pouvoir commencer sérieusement les entraînements de combat au corps à corps., dit-il, une lueur malicieuse dans les yeux, espérant qu’il arriverait à se contrôler.  

 

Kaori le regarda et ne put s’empêcher de rougir. Elle sentait que cette partie de son entraînement serait très… troublante. 

 


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