Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 26 :: Chapitre 26

Publiée: 27-03-20 - Mise à jour: 27-03-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. La grossesse se complique, L'isolement est momentanément rompu et Ryo perd les pédales. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

Chapitre 26  

 

- A quelle heure vient la journaliste ?, demanda Kaori, sombrement.  

- Elle doit arriver dans une demie-heure., répondit David.  

- Ecoute, je vais l’appeler et décommander., dit-il, prenant son téléphone.  

 

La jeune femme sentit son coeur sombrer un peu plus et retrouva un peu d’entrain. Elle avait besoin de voir Sayuri.  

 

- Non, n’annule pas. Ca va aller. Je vais me reposer un peu, histoire de digérer tout cela, et ça ira., lui assura-t-elle.  

- Tu es sûre ?  

- Oui. Ca nous fera certainement du bien de penser à autre chose.  

- D’accord. Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit., lui dit-il, la serrant brièvement dans ses bras.  

 

Le coeur lourd, Kaori regagna sa chambre et s’allongea sur son lit, posant une main sur son ventre arrondi. Ils revenaient tous deux d’une consultation, une banale consultation de contrôle suite à la fin des saignements. Le décollement s’était réduit et le médecin avait levé les réserves sur sa grossesse trois semaines plus tôt, lui disant de se ménager tout de même. Son pouce caressant la peau de son abdomen, elle repensa aux images du bébé, un bébé de quatre mois en pleine forme qui remuait comme un ver de terre, se tournant et retournant. Elle ne le sentait pas encore même si, par moments, des bulles semblaient éclore dans son ventre. Elle s’était émue de cette petite vie qui grandissait, lâchant quelques larmes en regrettant la présence de Ryo. Il ne connaîtrait pas ces moments magiques.  

 

L’ambiance avait changé cependant au fil de l’échographie et le médecin s’était fait plus réservé. Elle avait senti la tension remonter et avait attendu patiemment son verdict qu’il leur avait donné dans son bureau quelques minutes plus tard.  

 

- Madame James, la journaliste est arrivée., la prévint Jack à travers la porte, la coupant dans ses pensées.  

 

Sayuri était là… Kaori sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine et se mettre à tambouriner. Elle se releva doucement, laissant passer le léger vertige, avant de rejoindre son mari et sa sœur… leur interlocutrice dans le salon.  

 

- Mademoiselle Tachiki, je vous présente ma femme, Kaori. Kaori, Sayuri Tachiki du Weekly News., les présenta David.  

- Ravie de vous rencontrer, Mademoiselle Tachiki. David m’a dit que vous veniez spécialement de New York, j’espère que vous avez fait bon voyage., la salua poliment Kaori, lui tendant la main.  

- Très bon, je vous remercie, Madame James. C’est un plaisir de vous rencontrer., répondit Sayuri, très professionnelle, glissant la main dans la sienne.  

 

Elles se serrèrent la main comme deux inconnues, ne résistant à l’envie de se la presser légèrement avant de se lâcher.  

 

- Assieds-toi, ma chérie. Tu veux quelque chose ?, lui proposa David.  

- Non merci. Mademoiselle Tachiki, un café, un thé ?, fit Kaori se tournant vers elle.  

- Non merci, je n’ai besoin de rien. Je tenais avant tout à vous remercier de m’avoir accordé cet entretien., leur dit-elle.  

- Vous ne vous êtes pas découragée malgré les rebuffades, il faut dire., plaisanta David.  

- A vrai dire, c’est ma femme qu’il faut remercier. Sans elle, je ne pense pas que j’aurais accepté., admit-il.  

- Dans ce cas, je vous remercie, Madame James, de votre effort de persuasion., nota Sayuri, semblant amusée.  

 

Les deux femmes se regardèrent en se souriant poliment, une légère lueur au fond des yeux parlant pour elles. La journaliste attrapa son sac et en sortit un dictaphone.  

 

- Est-ce que cela vous dérange si j’enregistre notre entretien ? J’aime me repasser les échanges avant de relire mes articles. Cela m’aide à être fidèle à ce qui s’est dit., justifia-t-elle.  

- Pas de problème., intervint spontanément Kaori.  

 

Elle se doutait que Sayuri ferait écouter l’entretien à Ryo. Ce serait une manière pour eux de décrypter la totalité de ce qui serait dit. Elle sentit le regard ennuyé de David, l’ignora un instant, puis se tourna vers lui avec un regard innocent.  

 

- Enfin, si ça ne te dérange pas, bien évidemment., nuança-t-elle en douceur.  

- Non, bien sûr que non., se sentit-il obligé de répondre.  

- Je vous remercie. Monsieur James, j’aurais aimé que vous commenciez par me parler un peu de vous, ce qui fait qui vous êtes, ce que vous aimez, détestez.  

 

S’engagea alors un échange entre Sayuri et David sur son enfance et son adolescence, ce qui l’avait incité à reprendre les rênes de l’entreprise et la développer, ce qui aujourd’hui le motivait à continuer ou à tempérer ses ardeurs entrepreneuriales.  

 

- Ma famille… Aujourd’hui, mon seul but n’est plus de gagner un maximum d’argent ou de faire les meilleurs investissements. Ma vision a changé depuis que j’ai rencontré ma femme et qu’elle m’a ouvert les yeux sur ce qui comptait vraiment : ce qu’on pouvait faire de bien autour de nous, le bonheur qu’on pouvait apporter aux autres. Je n’ai pas abandonné mon côté capitalistique mais il ne guide plus uniquement ma vie d’autant plus que nous allons bientôt être parents., répondit-il, posant une main sur le ventre arrondi de son épouse.  

- Madame James, qu’avez-vous pensé de votre mari le jour de votre rencontre ?, lui demanda Sayuri.  

- Qu’il était extrêmement arrogant et prétentieux., répondit-elle, malicieuse.  

- Les choses ont donc changé depuis ?  

- Ca a pris du temps., répliqua Kaori, laconique.  

 

Pour dire vrai, son opinion qui avait pu varier entre temps en était revenue au point initial. A vrai dire, elle s’était même dégradée depuis qu’il l’avait obligée à conclure ce pacte odieux.  

 

- J’ai encore du travail à faire sur moi-même., plaisanta David, adressant un sourire charmeur à la journaliste.  

 

Sayuri y répondit, se laissant légèrement rougir même. Il fallait lui laisser croire qu’il était aux commandes.  

 

- En quoi la venue d’un enfant change-t-elle votre vision du monde, monsieur James ?  

- Elle m’apprend à penser plus loin.  

- Et vous, Madame James ?, l’interrogea Sayuri.  

 

Kaori posa une main sur son ventre et sentit l’émotion gonfler en elle. C’était comme si elle allait parler à Ryo et elle avait tant de choses à lui dire sans pouvoir être directe…  

 

- C’est un bonheur sans nom de porter l’enfant de l’homme qui a fait de moi une femme. C’est une expérience qui me comble, un moment que je n’oublierai jamais et que je chérirai toute ma vie., répondit-elle, émue.  

 

Les émotions de la journée semblèrent soudain la submerger et elle se mit à pleurer. Elle avait peur à nouveau, peur de ce qui pourrait se passer, de ne pas avoir assez de temps, de finir sa vie ici, de tout ce qui pouvait arriver à leur enfant.  

 

- Kaori, calme-toi., fit David, la prenant dans ses bras.  

- Un verre d’eau lui ferait peut-être du bien., intervint Sayuri, y voyant une opportunité.  

 

David l’observa puis acquiesça, se levant et les laissant seules. Sayuri s’agenouilla à ses côtés.  

 

- Kaori, écoute-moi, ma chérie. Ryo a détruit le dossier du détective. Tu peux rentrer., lui murmura-t-elle.  

- Je… je ne… peux… pas. Pas… trou… trouvé… celui… d’ici…, bafouilla-t-elle entre deux sanglots.  

- Oh ma chérie…, se lamenta sa sœur, la prenant dans ses bras.  

- Accroche-toi, Kaori. On est tous derrière toi., lui souffla-t-elle à l’oreille, entendant David revenir.  

- Elle semblait si désespérée… Je ne pouvais la laisser seule., s’excusa Sayuri, reprenant sa place.  

 

Il ôta le froncement de sourcils de son visage et posa le verre d’eau devant sa femme avant de lui prendre la main.  

 

- La grossesse de ma femme est compliquée. Nous avons failli perdre le bébé il y a quelques semaines et, alors que nous pensions que tout rentrait dans l’ordre, le médecin nous a appris juste avant notre entretien que Kaori souffrait d’un placenta praevia qui est une complication dangereuse de sa grossesse., lui expliqua-t-il.  

- C’est potentiellement mortel, n’est-ce pas ?, souffla Sayuri sous le choc.  

- Oui pour la mère et l’enfant au moment de l’accouchement. Le placenta peut se rompre à tout moment sans avertissement et provoquait une grave hémorragie. En attendant, c’est repos et elle finira probablement sa grossesse à l’hôpital., répondit David, baissant les yeux pour cacher son angoisse.  

 

La journaliste regarda sa sœur livide dont les larmes coulaient sans discontinuer alors qu’elle caressait son ventre. Elle ne pouvait imaginer que sa petite sœur périrait sans revoir l’homme de sa vie ou qu’elle perdrait son bébé. Quelque chose lui disait que le bébé était de Ryo et elle ne s’inquiétait pas de savoir si Kaori réussirait à le faire passer pour l’enfant de David car les deux hommes se ressemblaient. Ils étaient tous deux grands et athlétiques, des cheveux et des yeux noirs. Alors même si certains des traits ne lui correspondraient pas ou à Kaori, elle était sûre que sa sœur jouerait sur le fait qu’elle ne connaissait pas ses parents biologiques et que certainement le bébé avait hérité de leurs traits, le cas échéant. Encore fallait-il qu’ils survivent tous deux…  

 

Elle dut se maîtriser pour ne pas laisser paraître la haine qu’elle ressentit à l’égard de cet homme qui avait emmené sa cadette loin de l’homme qu’elle aimait et qui la comprenait mieux que quiconque. Il n’aurait pas pu changer ce qui arrivait mais il aurait pu l’aider à traverser cette épreuve avec beaucoup plus de sérénité et entourée d’amour. Kaori était une bonne actrice pour qui ne la connaissait pas vraiment mais elle sentait ses émotions réelles. Elle détestait David, elle se languissait de Ryo et Sayuri était sûre qu’elle s’en voulait de ce qui arrivait, de ne pas pouvoir chercher ce foutu dossier pour pouvoir rentrer auprès des siens.  

 

- Il faut penser d’abord à vous et au bébé., affirma-t-elle soudain, plongeant son regard dans celui de Kaori.  

- Les moyens techniques actuels sont plus qu’à la hauteur. Je suis persuadée que vous serez bien prise en charge et votre enfant également. Vous aurez la joie de le voir grandir et s’épanouir auprès de son père., lui assura-t-elle.  

 

Kaori la fixa un moment puis se força à esquisser un sourire malgré sa douleur et son angoisse. Elle fit un léger hochement de tête à son interlocutrice.  

 

- C’est vrai. Je ne dois pas baisser les bras tant que le mot fin n’apparaît pas. Je suis bien entourée et suivie. Lui et moi, on se retrouvera., dit la nettoyeuse en caressant son ventre.  

 

Cependant, le regard qu’elle adressa à Sayuri lui fit comprendre qu’elle parlait également d’un autre lui, tout aussi cher à son coeur.  

 

- Tu as raison, ma chérie. C’est bien de ne pas baisser les bras., confirma David, ignorant du sens réel de l’échange entre les deux femmes.  

- Ma femme adore les enfants. Je suis sûr qu’elle fera une mère formidable., affirma-t-il.  

- J’ai su que vous veniez du Japon, Madame James. L’adaptation n’est pas trop difficile ?, l’interrogea Sayuri.  

- Si, ça a été compliqué de trouver mes marques. C’est un pays si différent du mien. J’avoue me sentir un peu seule par moments. Mes amis me manquent mais il est tant de choses que je ferai par amour. Je ne regrette pas ma venue ici… et David m’entoure beaucoup. Il est très présent pour moi., déclara Kaori, d’un ton neutre.  

 

Sayuri traduisit, à raison, très par trop et fit un léger hochement de tête. Elle ne lisait peut-être pas aussi bien sa sœur que Ryo mais elle était sûre que l’expérience n’était pas facile. Le message était clairement pour Ryo et il le comprendrait parfaitement.  

 

- Oui, c’est vrai que ce que tu as fait pour moi a été une grande preuve d’amour, ma chérie. Je ne t’en remercierai jamais assez., avança David, sachant pertinemment qu’elle l’avait fait contrainte.  

 

La journaliste nota la lueur de mépris qui flashait dans les yeux de sa sœur dès qu’il l’appelait ma chérie et qu’il avait le dos tourné. Elle n’avait jamais vu cela chez elle et ça la surprit mais la situation l’avait certainement poussée à bout et Kaori avait beau avoir le coeur sur la main, elle n’en restait pas moins humaine et avait des limites à sa bonté.  

 

- Je pense avoir de quoi faire un bon article sur vous, Monsieur James. Je ne vais pas abuser plus de votre temps. Je vous remercie de m’avoir accordé votre temps malgré les circonstances et, croyez-moi, j’espère que tout se passera bien et je penserai à vous. Mon supérieur doit attendre mon retour avec impatience. Il était tellement satisfait que vous m’ayez accordé cette interview., déclara Sayuri.  

 

Son vrai supérieur avait été surpris mais elle avait quand même dû batailler pour lui imposer l’idée de cet article. Ryo lui avait été soulagé et il devait tourner en rond à l’appartement en attendant d’avoir de ses nouvelles…  

 

- Le mérite en revient à ma femme., lui redit David.  

- Je vous raccompagne. Reste là, Kaori. Je suis sûr que Mademoiselle Tachiki comprendra.  

- Bien évidemment. Au plaisir de vous revoir, Madame James. Peut-être nous croiserons-nous une autre fois quand vous pourrez vous joindre à votre mari pour une sortie mondaine., la salua-t-elle, lui serrant la main.  

 

Elle posa brièvement son autre main sur les leurs jointes et articula sans un son « aie confiance, bats-toi ». Elle vit une larme rouler sur la joue de Kaori et se retint de l’essuyer. Le geste aurait été trop intime. A regrets, elle la lâcha et suivit David vers l’ascenseur où il attendit que les portes se referment avant de revenir auprès de Kaori.  

 

- Merci Kaori. Merci d’avoir joué le jeu. J’aurais aimé que tes paroles soient le reflet de tes pensées mais, au moins, tu n’as pas failli à ta promesse., admit-il, reconnaissant.  

- Je n’aime pas laver mon linge sale en public, David. Avec tout ce qui arrive, j’ai besoin de calme et de sérénité.  

- Je comprends. Je vais faire en sorte que tu puisses les avoir mais cela ne veut pas dire qu’après l’accouchement, on s’en tiendra au statu quo. Tu es ma femme, Kaori. Je compte bien avoir le plaisir de partager avec toi autre chose que des disputes et j’espère que tu y seras tout aussi passionnée.  

- Je partage déjà ton nom et ton appartement. Ca me suffit amplement. Comme je te l’ai dit, je n’ai aucune envie de partager ton lit., lui rappela-t-elle.  

 

Elle posa les doigts sur ses tempes et les massa, tentant de chasser le mal de crâne qui montait.  

 

- Cessons de parler de cela. Ce n’est pas bon pour toi., éluda David, magnanime.  

- Tu ferais bien de te reposer.  

- Oui, j’y vais., dit-elle en se levant.  

- David, je voudrais envoyer une carte de Noël à l’orphelinat. Je connais ta position vis-à-vis de mes amis mais j’aimerais que tu revois celle par rapport aux enfants… s’il te plaît., lui demanda-t-elle.  

- Je vais y réfléchir. Nous avons encore quelques semaines devant nous., répondit-il.  

 

Elle acquiesça et partit se reposer.  

 

Arrivée à son hôtel, Sayuri s’empressa de monter à sa chambre et, prenant à peine le temps de retirer sa veste, décrocha le téléphone.  

 

- Saeba., fit Ryo en décrochant.  

 

Il avait attendu cet appel tout le matin, en avait été tellement impatient que cela l’avait empêché de dormir la nuit. Il voulait des nouvelles de Kaori, il en avait besoin, besoin de savoir qu’elle allait bien, comment elle s’en sortait, si elle était enceinte.  

 

- Ryo, c’est moi, Sayuri. Je reviens tout juste de l’interview.  

- Alors ?, lui demanda-t-il brusquement.  

- Pardon, Sayuri, alors qu’as-tu appris ?, l’interrogea-t-il plus doucement.  

- J’ai vu Kaori. Elle était là, Ryo. J’ai enregistré toute notre conversation et je vais te la faire écouter mais je vais déjà répondre aux quelques questions que tu dois te poser. Je lui ai dit que tu avais trouvé le dossier de ton côté mais elle n’a pas trouvé le sien et elle ne pourra pas le chercher avant un moment, Ryo.  

- Pourquoi ?, s’enquit-il, soucieux.  

- Elle est enceinte. Elle attend un bébé de l’homme qui a fait d’elle une femme, a-t-elle dit. Dis-moi que c’est toi., le supplia-t-elle.  

 

Assimilant la nouvelle, Ryo marqua un temps d’arrêt. Il sentit un élan de joie l’envahir : ils avaient réussi. Elle était partie avec un bagage accompagné, elle n’était pas tout à fait seule. Ils allaient avoir un enfant même s’il ne savait quand il le rencontrerait.  

 

- Oui, c’est notre bébé, Sayuri., murmura-t-il.  

- C’est un soulagement.  

- Comment se passe sa grossesse ? Elle a pu t’en parler ?, l’interrogea-t-il.  

 

Ce fut au tour de Sayuri de marquer un temps d’arrêt. C’était dur de lui annoncer des nouvelles inquiétantes.  

 

- Oui. En fait, elle a failli perdre le bébé et, aujourd’hui…, commença-t-elle, sa voix s’étranglant à l’idée de ce qui pourrait arriver à sa petite sœur.  

- Quoi ? Parle-moi, Sayuri., lui demanda-t-il, anxieux.  

- Elle a une pathologie appelée placenta praevia. Le placenta est placé près ou sur le col et il peut à tout moment se déchirer sans prévenir et provoquer une hémorragie. Kaori pourrait mourir ou le bébé… ou les deux., acheva-t-elle, des sanglots dans la voix.  

- Non…, souffla Ryo, abasourdi.  

 

Il n’arrivait pas à croire que sa famille pouvait mourir loin de lui. Il ne pouvait laisser cela arriver. Ce n’était pas juste. Elle ne méritait pas cela, le bébé non plus.  

 

- Elle doit rester allongée donc elle ne pourra pas chercher le dossier avant la naissance.  

- Si elle vit…, lâcha Ryo sombrement.  

- Je ne peux pas la laisser continuer., déclara-t-il soudain.  

- Ryo ? Ryo !, cria Sayuri dans le combiné mais seule la tonalité lui répondit.  

 

Il avait raccroché. D’humeur noire, il enfila sa veste. Avant de faire ce qu’il aurait dû faire depuis longtemps, il devait passer au Cat’s et s’assurer que ses amis prendraient soin d’elle. Il y arriva une dizaine de minutes plus tard et retrouva Miki et Umibozu derrière le comptoir, Mick et Kazue assis et Saeko qui venait d’arriver.  

 

- Vous tombez bien. J’ai à vous parler., leur dit-il sombrement.  

- Je vais aller me livrer à la police.  

- Quoi ?, s’exclamèrent-ils en choeur.  

- Vous m’avez bien entendu. Je vais aller me livrer à la police. C’est ce que j’aurais dû faire plutôt que de la laisser partir. J’ai fait des erreurs, je les assume. Elle n’a pas à en payer le prix. Quand elle rentrera, occupez-vous d’elle et de notre bébé. Mettez-les à l’abri.  

- Votre bébé ? Mais Ryo, Kaori a besoin de toi. Tu vas la tuer si tu pars en prison., s’écria Mick.  

- Je l’ai peut-être déjà tuée alors ne me dis pas ce que j’ai à faire !, hurla-t-il en réponse.  

 

Il se sentit soudain vidé de toutes forces et les larmes affluer. Il lui avait fait un bébé pour l’aider à survivre et cette grossesse risquait de la tuer, de les tuer. Il s’en voulait de tout ce qui arrivait, de ne pas avoir pu, ne pas pouvoir la protéger mieux.  

 

- Viens., le guida Kazue vers un tabouret, les mains sur les épaules.  

 

Sans un mot, il s’assit sur le siège et se prit la tête entre les mains, incapable d’articuler le moindre mot. Au même moment, le téléphone sonna et Miki décrocha.  

 

- Ne bouge pas, je mets le haut-parleur., dit-elle.  

- C’est Sayuri. Ecoutez.  

 

Sayuri, de son hôtel, appuya sur le bouton du dictaphone. Elle avait passé toute la partie sur l’enfance du businessman et leur fit entendre la conversation qu’elle avait eue avec Kaori. Quand ils entendirent la voix de leur amie surgir du haut-parleur, tous tressaillirent et sentirent une vague de nostalgie et de chaleur les prendre. Son absence se faisait encore plus cruellement ressentir mais ça leur faisait aussi du bien de l’entendre, de se rappeler le son de sa voix.  

 

« - Madame James, qu’avez-vous pensé de votre mari le jour de votre rencontre ?  

- Qu’il était extrêmement arrogant et prétentieux.  

- Les choses ont donc changé depuis ?  

- Ca a pris du temps. »  

 

- Tu parles… elle lui en veut à mort., lâcha Miki, amère  

 

« - J’ai encore du travail à faire sur moi-même.  

- En quoi la venue d’un enfant change-t-elle votre vision du monde, monsieur James ?  

- Elle m’apprend à penser plus loin. »  

 

Ryo serra les dents. Que sous-entendait-il par penser plus loin ? Pour Ryo, savoir qu’il allait avoir un enfant lui donnait envie de rendre le monde meilleur, de sortir sa femme des griffes de ce salaud, de faire tout ce qu’il fallait pour offrir la plus belle vie qui soit aux siens.  

 

« - Et vous, Madame James ?  

- C’est un bonheur sans nom de porter l’enfant de l’homme qui a fait de moi une femme. C’est une expérience qui me comble, un moment que je n’oublierai jamais et que je chérirai toute ma vie. »  

 

Ce ne fut pas tant les paroles que l’amour et le bonheur qui transparurent dans sa voix étranglée qui émurent le nettoyeur. Sans s’en rendre compte, ses mains se mirent à trembler et il se sentit rapidement entouré par Mick et Kazue. Il en eut bien besoin en entendant les pleurs de sa femme, des pleurs d’angoisse qu’il aurait aimé soulager.  

 

« - Kaori, calme-toi.  

- Un verre d’eau lui ferait peut-être du bien. »  

- Là, nous avons eu quelques instants seules et je lui ai dit que tu avais trouvé le dossier, Ryo. J’ai essayé de lui remonter le moral., intervint Sayuri, couvrant les murmures qu’ils entendaient mais ne comprenaient pas.  

 

« - La grossesse de ma femme est compliquée. Nous avons failli perdre le bébé il y a quelques semaines et, alors que nous pensions que tout rentrait dans l’ordre, le médecin nous a appris juste avant notre entretien que Kaori souffrait d’un placenta praevia qui est une complication dangereuse de sa grossesse.  

- C’est potentiellement mortel, n’est-ce pas ?  

- Oui pour la mère et l’enfant au moment de l’accouchement. Le placenta peut se rompre à tout moment sans avertissement et provoquait une grave hémorragie. En attendant, c’est repos et elle finira probablement sa grossesse à l’hôpital. »  

 

Ryo se tourna vers Kazue qui soutint son regard malgré sa douleur.  

 

- C’est vrai. Ca peut être mortel mais, bien prise en charge, elle s’en sortira., le rassura-t-elle.  

- Merci de ta franchise., murmura-t-il.  

 

« - Il faut penser d’abord à vous et au bébé. Les moyens techniques actuels sont plus qu’à la hauteur. Je suis persuadée que vous serez bien prise en charge et votre enfant également. Vous aurez la joie de le voir grandir et s’épanouir auprès de son père.  

- C’est vrai. Je ne dois pas baisser les bras tant que le mot fin n’apparaît pas. Je suis bien entourée et suivie. Lui et moi, on se retrouvera. »  

 

- Merci, Sayuri. Tu as su trouver les mots pour l’encourager. Je te jure que ta sœur rentrera au Japon., la rassura Ryo.  

- J’ai peur pour elle, Ryo., avoua la journaliste.  

- Tu n’es pas la seule., admit Miki.  

 

« - Tu as raison, ma chérie. C’est bien de ne pas baisser les bras.  

- Ma femme adore les enfants. Je suis sûr qu’elle fera une mère formidable.  

- J’ai su que vous veniez du Japon, Madame James. L’adaptation n’est pas trop difficile ?  

- Si, ça a été compliqué de trouver mes marques. C’est un pays si différent du mien. J’avoue me sentir un peu seule par moments. Mes amis me manquent mais il est tant de choses que je ferai par amour. Je ne regrette pas ma venue ici… et David m’entoure beaucoup. Il est très présent pour moi.  

- Oui, c’est vrai que ce que tu as fait pour moi a été une grande preuve d’amour, ma chérie. Je ne t’en remercierai jamais assez. »  

 

- Putain, j’ai envie de le tuer ce type., grogna Ryo.  

- Ce n’est pas de toi qu’elle parle, connard., s’énerva-t-il.  

 

Il sentit le regard de ses amis converger sur lui et s’en voulut de ne pas avoir fait preuve de plus de sang froid.  

 

- Désolé, je me suis laissé emporter., s’excusa-t-il.  

- Tu plaisantes. Des noms d’oiseau pour ce vautour, j’en ai des bien pires qui me viennent à l’esprit., pipa Miki.  

- Oui, moi aussi., confirma Mick.  

 

Saeko s’approcha enfin de lui et, s’arrêtant dans son dos, posa une paire de menottes devant lui.  

 

- Alors que décides-tu, Ryo ? Tu la soutiens ou tu l’abandonnes ?, lui demanda-t-elle.  

- Elle n’a pas de regrets et ne perd pas espoir. Elle sait qu’elle va revenir un jour. Seras-tu là pour les accueillir et les aimer ou se recueilleront-ils devant ta tombe ? Enfin plutôt la fosse commune…, ajouta l’inspectrice.  

 

Ryo attrapa les bracelets de métal et les observa.  

 

- Ryo, elle ne peut pas avoir fait cela pour rien. Je n’avais jamais vu Kaori aussi haineuse. Je veux revoir son regard lumineux et, si elle te perd, elle ne le retrouvera jamais. Pense à elle, Ryo, pense à votre bébé., le supplia Sayuri à l’autre bout du téléphone.  

 

Il les entendit tous retenir leur souffle et réfléchit à tout ce qui venait de se dire. Toujours assis, il se tourna vers Saeko.  

 

- Tiens. Je te les redemanderai peut-être un jour quand elle sera de retour pour qu’on pimente nos ébats., répondit-il, un sourire malicieux aux lèvres en lui tendant les menottes.  

- C’est un outil de travail, pas de plaisir !, le tança-t-elle en les reprenant.  

 

Il lut cependant le soulagement dans son regard, soulagement qu’il ressentait de toutes les personnes qui l’entouraient.  

 

- Merci Ryo. Merci…, souffla Sayuri, émue. 

 


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