Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 45 :: chapitre 45

Publiée: 15-04-20 - Mise à jour: 15-04-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Les choses avancent entre nos nettoyeurs même si le chemin est parsemé d'embûches. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

Chapitre 45  

 

- Alors où est-ce que papa a rangé le riz ?, cherchait Kaori, fouillant les placards de la cuisine sous le regard curieux de Kei.  

- Papa… papa…, se mit à répéter le petit garçon, mordillant entre deux son jouet.  

 

Kaori se tourna vers son bonhomme et se pencha sur lui, lui caressant tendrement les cheveux.  

 

- Tu l’aimes ton papa, n’est-ce pas ? Et lui aussi, il t’aime à la folie., murmura-t-elle, un sourire aux lèvres.  

- Mais, en attendant, ça ne me dit pas où il a rangé le riz., fit-elle, se tournant de nouveau vers les placards.  

 

Ryo approchait au même moment de la cuisine et sourit à cette scène ordinaire, scène dont il avait été privé pendant de longs mois. Il pénétra dans la pièce sans particulièrement se cacher et, posant une main dans le dos de sa femme, passa un bras devant elle pour sortir le paquet recherché. Au moment même où il redescendit la main, il la sentit se tendre et bondir hors de portée, balayant son bras de la main. Le paquet de riz projeté contre l’armoire éclata, déversant son contenu dans un bruit de ruissellement.  

 

Le nettoyeur se figea, n’osant plus bouger, et fixa la jeune femme, adossée au mur comme pour s’y fondre, livide, son cœur battant si fort qu’il l’entendait de là où il était. Il revit toute la scène et s’en voulut. Il avait levé la main vers son visage, la chose qu’il savait ne pas devoir faire, qu’elle ne supportait pas ou alors à peine venant de Kei.  

 

- Kaori…, l’interpela-t-il.  

- On n’a plus de riz. Tu peux aller en chercher, s’il te plaît ?, le coupa-t-elle d’une voix blanche.  

 

Elle ne pouvait pas rester dans la même pièce que lui mais, pour le moment, la terreur qu’elle avait ressentie en sentant le mouvement près de son visage, en voyant cette main se baissant vers elle, l’empêchait de bouger. Elle était tétanisée et savait que, si elle perdait l’appui du mur, elle s’effondrerait. Elle aurait pu lui demander de l’aide mais elle en était incapable. Elle devait recouvrer son sang-froid avant de le laisser de nouveau approcher.  

 

Ryo acquiesça et s’en alla, le cœur lourd. Ils avaient fait des progrès. Elle s’était détendue depuis le jugement deux semaines plus tôt. Il pouvait l’enlacer, toucher son dos, son épaule sans plus aucune réaction de peur. Elle venait même parfois d’elle-même rechercher son contact, ce qui était un excellent signe, mais dès qu’il s’agissait de son visage, c’était compliqué. Il pouvait lui caresser les cheveux quand elle était allongée, la tête posée sur lui, qu’il la prévenait avant et lever les doigts sans lui montrer mais jamais autrement. Il se languissait de pouvoir tracer l’ovale de son visage, sentir la douceur de sa peau, recaler une mèche de cheveux. Il l’attendait d’autant plus qu’il savait que ce serait l’étape préliminaire s’il comptait pouvoir un jour de nouveau l’embrasser. Arrivé à l’épicerie, il attrapa un paquet de riz, paya et ressortit. Il ne voulait pas la bousculer mais il s’avouait volontiers que le contact de ses lèvres, le goût de sa bouche lui manquaient de plus en plus. Il savait qu’il devait être patient, que ça prendrait du temps mais l’envie était présente. Et il venait de commettre une grossière erreur qui pouvait les renvoyer des semaines en arrière…  

 

A l’appartement, restée seule avec Kei, Kaori mit quelques minutes avant de réussir à sortir de son abri. Avisant le désordre qu’elle avait provoqué, elle alla chercher un balai et rassembla tous les grains de riz avant de s’agenouiller difficilement et de les ramasser. Elle essuya ensuite le plan de travail et mit de l’eau à chauffer. Cela fait, elle se tourna vers Kei qui commençait à montrer des signes d’impatience.  

 

- Tu as faim, mon grand ? Je suis désolée, je n’ai pas su me contrôler., s’excusa-t-elle.  

- Papa ?  

- Papa va revenir avec un paquet de riz., répondit-elle.  

 

Elle regarda son fils et repensa à ce qui venait de se passer. Ca n’avait été qu’un paquet de riz mais que se serait-il passé avec une casserole d’eau chaude ou un plat sorti du four ? Elle aurait pu blesser Kei, Ryo ou même elle… Elle ne pouvait plus laisser la peur prendre le pas sur son corps. Elle devait apprendre à se maîtriser mais comment y arriver ? Elle entendit alors la porte d’entrée s’ouvrir et, peu après, Ryo pénétra dans la cuisine.  

 

- Tiens., dit-il, posant le paquet de riz avant de ressortir.  

 

Elle poussa un soupir, malheureuse de son geste et de ses conséquences. Elle devait vraiment apprendre à se contrôler. Elle attrapa le paquet et termina le repas.  

 

Ryo n’avait pas voulu lui imposer sa présence pour ne pas la mettre plus mal à l’aise. Il s’était réfugié dans la salle de tir et ne remonta qu’un quart d’heure plus tard. Il avait eu le temps de se remettre les idées en ordre, de se rappeler que, si Kaori allait mieux, elle n’était pas pour autant sortie d’affaires et qu’il devait continuer à faire attention à ses faits et gestes.  

 

Le dîner se passa dans le silence, seuls les babillages de Kei allégeant quelque peu l’ambiance. Le repas à peine fini, le petit garçon se frotta les yeux et Ryo proposa d’aller le coucher, ce que Kaori accepta. Pendant qu’il était dans sa chambre couchant le bébé, elle se faufila dans la sienne, fouilla ses tiroirs et en ressortit discrètement. Elle regagna ensuite la salle à manger et débarrassa la table avant de faire la vaisselle. Quand elle eut terminé, elle quitta la cuisine et trouva Ryo dans le canapé, regardant les informations. Elle le laissa terminer et, d’elle-même, éteignit le poste quand ce fut terminé.  

 

- On peut parler ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui.  

- Je suis désolée pour tout à l’heure. Je n’ai pas su me contrôler et je t’ai blessé. Je ne le voulais pas., s’excusa-t-elle.  

- J’aurais dû faire plus attention, Kaori. Tu n’as pas à t’excuser. C’est à moi de le faire., objecta-t-il.  

- Je… Laissons tomber, tu veux bien. La faute ne revient à personne., proposa-t-elle.  

- D’accord.  

 

Ils s’observèrent un moment, attendant de voir ce que l’autre voulait, puis Kaori soupira et se redressa quelque peu.  

 

- J’en ai assez d’avoir peur, Ryo. J’ai confiance en toi, ma tête et mon cœur le savent mais mon corps ne semble pas vouloir comprendre. Je veux réapprendre. Je veux que tu puisses me toucher ou m’approcher sans que je sursaute ou panique., lui avoua-t-elle.  

- Il te faut du temps., la défendit-il.  

- Ou de l’exercice., contra-t-elle, sortant une de ses cravates de sa poche.  

- Tu fouilles dans mes tiroirs ?, s’amusa-t-il.  

- J’avais besoin d’un bandeau.  

- Tu veux me bander les yeux ?, répliqua-t-il, le regard pétillant.  

- Non, moi., balbutia-t-elle.  

 

Ryo se tendit. Ce n’était pas quelque chose qu’il voulait envisager avec elle tellement il craignait sa réaction.  

 

- Kaori, ce n’est pas une bonne idée.  

- Je veux essayer. Si je ne le fais pas avec toi, je ne le ferai avec personne. J’ai confiance en toi et je veux retrouver nos gestes d’avant. J’en ai besoin, j’en ai envie. Ryo, je ne vois pas d’autre moyen. Je veux réapprendre tout cela., se justifia-t-elle.  

- Tu veux donc bander tes yeux et que je te touche le visage ?  

- Oui.  

 

Il l’observa, mal à l’aise, puis acquiesça.  

 

- D’accord mais à une condition. Tu commences par me toucher le visage. Je veux d’abord que tu prennes confiance en ayant le contrôle. Quand tu seras prête, tu mettras la cravate et ce sera à mon tour, d’accord ?  

 

Elle se mordit la lèvre et accepta, nerveuse.  

 

- On va se mettre dans une ambiance un peu plus relaxante.  

 

Il se leva, alluma les lumières d’appoint et éteignit la principale. Il mit un peu de musique douce en fond sonore et revint près d’elle.  

 

- Allonge-toi sur le divan confortablement.  

 

Déglutissant, elle s’exécuta et trouva une position qui lui convenait. Ryo s’allongea face à elle, intercalant des coussins entre eux.  

 

- C’est la barrière à ne pas franchir pour ce soir à part nos mains, d’accord ?, lui expliqua-t-il.  

- Oui. Merci d’y avoir pensé., bredouilla-t-elle, se sentant légèrement rassurée.  

- On y va. A ton rythme., lui dit-il.  

 

Ils restèrent un long moment à se regarder, nerveux l’un comme l’autre. Ils savaient qu’ils étaient à une étape cruciale de leur couple, une étape qui leur permettrait peut-être de se retrouver comme vrai couple ou qui marquerait le point ultime de leur chemin.  

 

Malgré ses doutes, malgré la peur qu’elle avait de se laisser submerger par son angoisse ou au contraire de se voir emportée beaucoup plus loin qu’elle ne le voulait dans cet abîme de désir qui semblait vouloir renaître, Kaori laissa glisser sa main sur le coussin et la leva pour la poser sur son épaule. C’était un endroit sûr pour elle, un bon endroit pour débuter son exploration. Après quelques secondes, elle la fit glisser jusqu’à son cou, le voyant fermer les yeux. Elle sentait la chaleur de son corps sous sa paume, faisant remonter d’agréables souvenirs. Elle remonta doucement le long de sa nuque, effleurant du pouce le contour légèrement râpeux de sa mâchoire. Elle avait aimé y poser les lèvres, les sentir irritées par leur passage, sentir la douceur de sa bouche sur la sienne devenue sensible juste après. Elle se mordit la lèvre.  

 

Ses doigts glissèrent dans les cheveux ébène, en appréciant le soyeux, la densité. Elle les caressa, caressa son cuir chevelu, entendant un léger soupir de contentement échapper à son compagnon. Lentement, elle quitta ses cheveux et posa le bout d’un doigt sur son front en traçant une ligne, sans la quitter des yeux. Quand elle les rebaissa, elle croisa le regard chaud et pénétrant de son homme et sentit des papillons s’envoler dans son estomac. Sans le quitter, elle fit redescendre son doigt le long de l’arête de son nez, hésita, puis poursuivit jusqu’à ses lèvres, chaudes et charnues, qui se pressèrent contre la pulpe.  

 

- J’ai envie que tu m’embrasses mais je pense qu’il est trop tôt., murmura-t-elle.  

- Je pense aussi, Kaori. Dès que tu seras prête, je me plierai à toutes tes demandes., lui répondit-il, d’une voix si rauque qu’elle en tressaillit.  

 

Elle traça le contour de ses lèvres et les quitta pour continuer son chemin sur son menton jusqu’à son oreille avant de poser la main sur sa joue et de la caresser lentement du pouce. C’était un apaisement de pouvoir le toucher sans le craindre, de retrouver ses sensations familières oubliées et de voir Ryo si paisible, comme satisfait du peu qu’elle lui avait accordé.  

 

- C’est agréable que tu me touches à nouveau. Ces gestes sont si intimes. Tu n’imagines même pas le bien que ça me fait., lui confia-t-il, inconscient de répondre à sa dernière pensée.  

 

Elle sentit son cœur battre un peu plus vite de plaisir. C’était le moment pour elle. Elle sortit la cravate de sa cachette et la posa sur ses yeux avant de la nouer derrière sa tête.  

 

- Tu es sûre de toi, Kaori ?, s’enquit une dernière fois Ryo.  

- Oui., répondit-elle, légèrement tendue.  

- On s’arrête quand tu veux.  

 

Elle acquiesça en se mordant les lèvres. Se demandant par quoi commencer, il approcha la main de son visage et la passa devant ses yeux. Kaori sentant le mouvement, se recula, sentant la tension l’envahir. Elle ferma les yeux, malgré le bandeau, et s’enjoignit au calme, prenant de profondes inspirations pour calmer les battements effrénés de son cœur. Lentement, elle se remit là où elle était.  

 

- Vas-y., souffla-t-elle.  

 

Elle sentit de nouveau la main de Ryo voguer au dessus de son visage sans la toucher. Le nettoyeur regarda le visage crispé de sa femme, la tension plus qu’évidente, les larmes qui lui échappaient par moments, et faillit arrêter. Il se donna quelques secondes supplémentaires qui se transformèrent en minutes lorsqu’il vit les larmes s’espacer, le coin de ses lèvres s’assouplir légèrement puis ses traits se détendre peu à peu.  

 

- Je vais te toucher les cheveux d’abord. On l’a déjà fait, tu te souviens ?, l’avertit-il.  

- Oui. Ca me fait du bien, ça m’apaise., murmura-t-elle.  

- Comme moi.  

 

Il glissa les doigts dans ses cheveux et, si elle se crispa lorsqu’il toucha son front, passant son bras devant ses yeux, il la sentit immédiatement se détendre au passage de ses doigts entre ses mèches acajou. Elle ferma à nouveau les yeux, se laissant bercer par les sensations rassurantes.  

 

- Je m’endormais comme un bébé ainsi., soupira-t-elle de contentement.  

- Je sais. Quand tu te sentiras prête et si tu en as envie, reviens dormir avec moi., lui proposa-t-il.  

- Je ne sais pas, Ryo., dit-elle, tendue.  

- Dormir, Kaori. Rien d’autre. Je ne peux pas lutter contre les manifestations naturelles mais elles ne m’obligent pas à agir.  

 

Se sentant en confiance malgré la conversation, elle passa une main derrière la tête et dénoua la cravate avant de fixer ses deux prunelles noisette troublées sur lui.  

 

- Je sais mais je ne suis pas encore prête à cela et ça tient plus à moi qu’à toi, Ryo. Quand on a passé la nuit ensemble avant le procès, c’était la meilleure nuit que j’avais passée depuis des mois. Je rêve de dormir de nouveau avec toi mais j’ai l’impression depuis quelques temps que mon corps se réveille d’un long sommeil. Autant il rejette le contact, autant il en a envie. J’ai peur de ne pas réussir à contrôler tout cela et de te blesser ou de me blesser si ça va trop loin. Et…  

 

Réalisant ce qu’elle s’apprêtait à lui dire, elle se tut, baissant les yeux. Elle ne pouvait pas le laisser l’approcher après ce qu’elle avait vécu. Elle ne voulait plus avoir peur de lui mais comment avait-elle pu se laisser aller à imaginer qu’ils pouvaient de nouveau former un vrai couple ? Perdue dans ses pensées, elle ne sentit pas sa main redescendre et ce fut son doigt sur sa joue qui la ramena au moment présent.  

 

- Ta peau est toujours aussi douce., murmura-t-il, le regard chaud.  

- Arrête… On ne peut pas… Je me suis leurrée. On ne pourra plus être un couple comme avant., murmura-t-elle, prenant sa main pour l’écarter.  

- Donne-moi une seule bonne raison., dit-il.  

- Je… Je me sens salie. Tu ne mérites pas cela. Tu mérites mieux., répondit-elle, faisant pour se relever.  

- Tu restes ici., lui dit-il, allant pour la première fois à l’encontre de sa volonté.  

 

Il reposa une main sur sa joue, la caressant doucement. Il voyait les larmes s’amonceler dans ses yeux.  

 

- Tu n’es pas sale, Kaori. Tu as été blessée, agressée et tu surmontes cela comme tu sais le faire, avec force et courage. Tu m’as prouvé que je pouvais être aimé malgré mon passé et j’en étais responsable. Si ça doit me prendre sept ans pour te prouver que tu mérites d’être aimée malgré des fautes dont tu n’es même pas responsable, je m’y emploierai chaque jour.  

- Il m’a peut-être refilé une maladie., s’inquiéta-t-elle.  

- Le Professeur t’a déjà fait tous les tests pour cela et il en refera dans les mois à venir. Il n’a rien trouvé alors reste sur cela, d’accord ? Chaque chose en son temps.  

- Merci d’être là, Ryo., murmura-t-elle.  

- Merci de me faire confiance., répondit-il.  

- J’ai toujours eu confiance en toi.  

 

Il laissa sa main quitter sa joue puis suivre la ligne de son front. Il sentit le mouvement de recul imperceptible quand sa main passa devant ses yeux mais elle maintint le regard et il y lut sa confiance.  

 

- Je suis fier de toi.  

 

Il traça la ligne de son nez comme elle l’avait fait, le contour de sa bouche, l’ovale de son visage. Il vit ses pommettes rosir légèrement et son cœur s’emballa. Il sentit le désir naître au fond de lui et sut qu’était venu le moment de s’arrêter. Il savait se contrôler mais mieux valait éviter la frustration.  

 

- Il est temps d’aller dormir, Sugar., lui dit-il.  

- Oui. Tu veux bien d’abord me prendre contre toi, sans coussin, juste quelques minutes ?, lui demanda-t-elle.  

- Viens., répondit-il malgré son corps déjà en émoi.  

 

Il la serra quelques minutes contre lui, la tête sur son épaule, les doigts glissant dans ses cheveux. Malgré le désir qui l’avait pris quelques moments plus tôt, il s’apaisa comme elle à ce contact. Sentant son corps se détendre progressivement, il baissa les yeux sur elle et vit qu’elle luttait contre le sommeil.  

 

- Tu serais mieux dans ton lit, Kaori.  

 

Elle acquiesça et s’écarta pour le laisser se lever. Il l’aida à se relever à son tour et ils montèrent à l’étage.  

 

- Au fait, Noël est dans dix jours. Si tu veux demain, nous pourrions aller chercher un sapin tous les trois., lui proposa-t-il.  

- Il risque d’y avoir du monde., dit-elle mal à l’aise.  

- Oui, plus qu’au tribunal et sans avocat ou juge pour faire tampon, je sais. Je pense que tu es assez forte pour le faire, Kaori, et j’ai envie que l’on choisisse ce sapin à deux pour Kei.  

- Ce sera son premier Noël., murmura-t-elle, en pleine réflexion.  

- Je le ferai. J’y arriverai., lui affirma-t-elle, relevant le menton.  

- Kei a une mère qui assure., la félicita-t-il.  

- Bonne nuit, Kaori.  

 

Il la laissa sur le pas de la porte de sa chambre et se dirigea vers la sienne. Elle le regarda disparaître dans son antre avant d’entrer dans le sien. Elle approcha du lit de Kei et l’observa dormir un moment.  

 

- Peut-être que maman va réussir à de nouveau être vraiment heureuse, Kei. Il y aura toujours des zones d’ombre…, dit-elle, caressant son ventre.  

- Mais on y arrivera tous les trois.  

 

Elle caressa l’ovale de son visage puis se changea avant de se glisser dans les draps. Les cauchemars l’assaillirent encore une fois cette nuit-là mais elle sentait quelque chose de neuf en elle qui l’aida à les surmonter.  

 

Le lendemain matin, elle fut tirée du sommeil par le babillage de Kei. Il était dans son lit, déjà habillé.  

 

- Mama !, s’écria-t-il.  

- Ah la belle au bois dormant est réveillée., fit Ryo, entrant un plateau en main.  

- J’étais venu te réveiller en douceur.  

- C’est gentil de ta part. Ca me touche., dit-elle, s’asseyant dans son lit alors qu’il posait le plateau sur ses genoux.  

- Bien dormi ?, s’enquit-il.  

- Oui. Quelle heure est-il ?  

- Dix heures. Tu as fait une grasse mat’. Je crois bien que c’est la première fois depuis qu’on se connaît.  

- Dix heures ? Mais on doit aller chercher le sapin !, s’affola-t-elle.  

- Du calme., dit-il, posant une main sur sa joue.  

 

Il vit la tension monter mais elle ne recula pas et finit par pencher la tête pour profiter de ce moment.  

 

- Je ne pensais pas que ça marcherait si vite., déclara-t-il, impressionné.  

- Je ne vais pas te mentir. J’ai eu envie de fuir mais j’ai suffisamment confiance en toi pour trouver la force de ne pas le faire. Il me faudra encore un peu de temps pour me détendre totalement., avoua-t-elle.  

- Ca me va. On avance, Kaori. J’espère que tu te rends compte des progrès que tu as faits en presque trois mois. Je n’en attendais pas tant et pourtant je sais que le chemin est compliqué.  

- J’essaie, je fais de mon mieux., balbutia-t-elle, gênée par ses compliments.  

- Continue. Je ne t’en demanderai pas plus.  

 

Elle déjeuna en discutant tranquillement avec Ryo qui avait sorti Kei de son lit pour jouer avec lui puis alla se doucher et s’habiller. Peu après, ils partirent en quête d’un sapin de Noël. Les rues de la ville étaient bondées et Kaori s’accrochait à son homme tentant de se relaxer. Elle souffla lorsqu’ils arrivèrent au marchand de sapins. L’endroit était clôturé et il n’y avait que deux personnes. Elle se détendit un peu et erra devant les arbres accompagnée de Ryo.  

 

- Ca va ?, s’inquiéta-t-il, la voyant un peu pâle.  

- Oui. C’est dur mais je me répète que ces gens ne me veulent pas de mal. Tu as vu le sapin que tu voulais ? Celui-là me plaît bien., dit-elle, indiquant un arbre assez grand, ne voulant pas s’attarder sur ses sentiments négatifs.  

- Je l’avais vu aussi., approuva le nettoyeur.  

 

Ryo alla chercher le vendeur, laissant Kaori avec la poussette. Un moment après, ils rentraient tranquillement chez eux et décorèrent à deux l’arbre qui embauma rapidement leur appartement. Kei pointait du doigt les boules qui brillaient, toucha les guirlandes qu’on lui présentait en poussant des cris. Au bout d’une heure, ils avaient fini et admirèrent leur travail.  

 

- Ca sera le plus beau Noël de ma vie parce qu’on est à deux enfin et qu’on le partage avec notre enfant., admit Ryo.  

- J’ai passé Noël à l’hôpital l’année dernière craignant pour la vie de Kei, me demandant si je verrais mon enfant au noël suivant., se rappela Kaori, le cœur lourd.  

 

Elle sentit deux bras l’entourer.  

 

- Regarde-le, il est là et bien vivant. Vous êtes tous les deux revenus à la maison. Ce sera un beau Noël., la rassura-t-il.  

- J’espère que l’année prochaine, il le sera aussi., murmura-t-elle, posant une main sur son ventre.  

 

La main de Ryo se posa sur la sienne et il resserra son étreinte. 

 


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