Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 52 :: chapitre 52

Publiée: 22-04-20 - Mise à jour: 22-04-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite. Merci SahniinXYZ pour ton commentaire : Oui, on aura l'occasion de voir le procès de belle-maman. Notre petite famille s'établit et chasse les démons au fur et à mesure. Kaori reprend confiance, trouve sa place et retrouve la femme qu'elle peut être pour son mari et Ryo apprend et soutient. Les choses ne sont pas encore finies: il nous reste huit chapitres pour boucler cette histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

Chapitre 52  

 

Discrètement, Ryo posa les sacs dans l’entrée de l’appartement, faisant attention à son fils endormi contre lui. Kaori le suivait avec Mai nichée contre son sein en dessous de son manteau.  

 

- Ca va ?, s’inquiéta-t-il.  

- Pas évident de nourrir un bébé en montant les escaliers mais impossible de la décrocher de là et je ne pouvais pas rester dans la voiture., dit-elle, pointant vers sa poitrine.  

- Je la comprends., murmura-t-il d’une voix suggestive.  

 

Kaori se sentit rougir tout en cherchant à enlever son manteau pour pouvoir s’asseoir dans le divan et finir de nourrir le bébé.  

 

- Manque de bol qu’il se soit mis à neiger cette nuit et qu’il y ait eu ce carambolage., soupira Ryo, soulagé d’être rentré et de ne plus devoir s’inquiéter pour la santé des siens.  

 

Le trajet depuis la clinique leur avait pris deux heures, soit quatre fois plus de temps qu’à l’accoutumée. Les enfants avaient été calmes, Kei s’endormant au bout d’une demie heure mais le ventre sur pattes qu’était Mai s’était agitée une demie heure avant la fin, commençant à pleurer. Les pleurs montant en puissance, Kaori avait fini par la prendre et la nourrir. Arrivés à destination, impossible de rester dans la voiture : sans le chauffage, il faisait beaucoup trop froid.  

 

Voyant la complexité de la tâche entreprise, Ryo attrapa la veste de sa femme et l’aida à la retirer d’une main puis il alla coucher Kei. Cela fait, il revint s’asseoir près d’elle et regarda Mai téter de bon cœur.  

 

- On dirait qu’elle a faim., s’amusa-t-il.  

- Oui. Avec un peu de chance, il se passera un peu plus de deux heures avant la prochaine tétée., lâcha la maman.  

- Tu n’es pas obligée de continuer. Tu pourrais tirer ton lait et je pourrais te suppléer au biberon, surtout la nuit., lui proposa-t-il.  

- C’est gentil mais j’en ai besoin., lui apprit-elle.  

- Si c’est juste pour soulager des tensions, je peux prendre le relais., la taquina-t-il.  

 

Kaori vit une image flasher de Ryo tétant son sein et se sentit rougir jusqu’à la racine des cheveux.  

 

- Non !, s’offusqua-t-elle, horriblement gênée.  

- Pourtant, ça ne te déplaisait pas quand on le faisait avant., susurra-t-il à son oreille.  

- Je… Je sais., bafouilla-t-elle, se sentant toute chose.  

- Mais que tu me proposes de faire la même chose que Mai, c’est… c’est…, n’arriva-t-elle pas à qualifier.  

- Oh si ça peut te rassurer, je n’ai aucune velléité de tester ton lait. Je comptais plutôt user de mes dents, langue et lèvres. Ca me suffit amplement., l’informa-t-il, déposant une pluie de baisers dans son cou.  

 

Sachant qu’il la poussait un peu plus loin que d’habitude tant sur la conversation que les gestes, il scrutait sans en avoir l’air ses traits pour voir le moindre signe de malaise et fut ravi de n’en voir aucun. Elle avait les pommettes d’un rouge vif et un éclat spécial dans les yeux. Doucement, il remonta, traça une ligne humide jusqu’à ses lèvres qu’il prit tout en douceur avant de s’écarter.  

 

- Je te laisse finir avec elle. Je vais aller nous faire un café. Tu préfères un thé peut-être ?, lui proposa-t-il.  

- S’il te plaît., murmura-t-elle, passant le bout de la langue sur ses lèvres.  

 

Ryo eut du mal à dégager les yeux de cette vision qui lui donnait bien d’autres envies mais y parvint au bout d’un moment. Il la laissa quelques minutes et revint avec deux tasses fumantes.  

 

- Elle s’est endormie., annonça Kaori, se levant.  

- Tu as pu monter son lit ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui. Pour le moment, il est dans la même chambre que Kei. On n’avait pas vraiment eu le temps de discuter de l’organisation des lieux., lui indiqua Ryo, l’emmenant à la chambre.  

 

Il lui ouvrit la porte et, effectivement, le deuxième lit à barreaux était installé dans un autre coin de la pièce. Kaori déposa Mai, ferma sa gigoteuse, puis ils ressortirent non sans jeter un coup d’oeil sur Kei. A peine sortis de la chambre, elle glissa sa main dans celle de Ryo et ils redescendirent dans le salon.  

 

- Je n’ai pas prévu de les laisser à deux dans la même chambre sauf si tu le souhaites., lui dit Ryo.  

- S’ils peuvent avoir chacun la leur, ce serait mieux, surtout quand ils grandiront., confirma Kaori.  

- La chambre d’amis est disponible au même étage. On peut transformer le bureau en autre chambre et la pièce adjacente en bureau si tu veux., fit le nettoyeur en pointant du doigt les deux portes qui donnaient sur les pièces.  

- C’est une idée.  

- Reste à savoir lequel va dans ta chambre., déclara Ryo.  

 

Kaori sentit le regard posé sur elle et se demandait ce qu’il pensait. Il avait de nouveau cet air impassible qu’elle détestait affronter quand ça les concernait. Qu’attendait-il d’elle ? Elle baissa les yeux.  

 

- Je suppose qu’on devrait mettre Kei dans la chambre d’amis et que je dorme avec Mai. Ce serait plus simple, non ?, déclara-t-elle, d’une voix qu’elle tenta neutre.  

 

A vrai dire, elle avait apprécié retrouver la chaleur de ses bras pour dormir la nuit et n’avait aucune envie que ça s’arrête mais qu’en pensait-il ?  

 

- Et si on dormait ensemble ? Définitivement ? Tu n’as peut-être plus de cauchemar mais je dors mieux quand tu es là., lui dit-il.  

- Moi aussi, souffla-t-elle.  

- Ca veut dire oui ?  

- Oui., acquiesça-t-elle.  

 

Doucement, il l’attrapa par le bras et l’attira à lui, la collant contre son torse. C’était un grand soulagement de savoir qu’il retrouvait ces moments-là, qu’ils dormiraient comme un vrai couple même si le sexe attendrait encore. Il glissa les doigts dans ses cheveux et sentit sa main glisser le long de sa taille pendant qu’elle se nichait un peu plus contre lui. C’était étrange de la sentir contre lui sans ses rondeurs de grossesse même si elle n’avait pas encore tout perdu.  

 

- Je ne veux pas attendre comme la dernière fois. Je veux que, cette après-midi, on mette tes affaires dans notre chambre. Dès que le temps le permettra, on ira chercher de quoi décorer les chambres des enfants et la nôtre si tu veux en changer les couleurs. Je veux que vous vous y sentiez à l’aise., lui annonça Ryo.  

- Partout où tu es, je suis à l’aise, Ryo. Tu es ma maison. Je n’ai besoin de rien de plus.  

- Je le sais mais je veux que tu te sentes libre. Je ne veux pas que tu aies l’impression que tu emménages dans ma chambre, que les choses te sont imposées. Tu as ton mot à dire ici., lui rappela-t-il.  

- Je n’en ai qu’un : merci., murmura-t-elle avant de lever la tête et de l’embrasser.  

- Ah non, j’en oubliais trois autres…, se corrigea-t-elle après s’être écartée de lui.  

- Je me doutais bien que c’était trop beau. Avec une femme, il faut toujours s’attendre à plus., soupira-t-il, faussement dépité.  

 

Elle lui adressa un sourire chaud, nullement trompée par sa réplique.  

 

- Je t’aime., compléta-t-elle.  

- Du plus comme cela, j’en veux bien tous les jours., répliqua-t-il, son regard valant tous les « je t’aime » du monde.  

 

Il posa la main sur sa joue et l’embrassa tendrement. Se rappelant qu’elle avait accouché à peine quelques jours auparavant, il se garda bien de pousser plus loin malgré l’envie grandissante de la sentir frémir contre lui, de faire danser leurs langues ensemble, de redécouvrir son corps. Bien lui en prit car, à peine quelques minutes après qu’ils se furent séparés, elle s’endormait contre lui et ne se réveilla qu’une heure plus tard, ayant un peu meilleure mine.  

 

- Je te le redis, Kaori. S’il le faut, tire ton lait et je prendrais le relais la nuit. Tu as besoin de te reposer aussi., lui rappela-t-il.  

- J’y réfléchirai. Pour le moment, j’ai besoin de ces moments avec elle. C’est important pour nous deux. C’est un peu comme si je rattrapais le temps perdu à la renier pendant ma grossesse., lui expliqua-t-elle.  

- Je veux qu’elle sache que je suis là pour elle comme je l’ai été pour Kei.  

- Elle le sait. Kaori, nous avons deux enfants et, même en étant à deux, je vois bien que ça te fatigue parce que Kei a besoin de toi comme Mai. Je peux faire beaucoup de choses mais pas te remplacer et me reposer à ta place. Alors prends soin de toi., la tanna-t-il.  

 

Elle le regarda, songeuse, découvrant un trait de sa personnalité qu’elle n’avait pas vu souvent : un Ryo expressément protecteur. Elle savait qu’il l’avait toujours protégée contre les méchants mais souvent il le faisait sans en avoir l’air, comme s’il ne faisait que passer par là ou que ça avait fait partie de son plan. Personnellement, c’était un trait qui avait commencé à apparaître avant leur séparation mais qui était très ténu. Aujourd’hui, elle en voyait l’expression pleine et concrète et ça la touchait beaucoup plus qu’elle ne l’aurait pensé.  

 

- Ne t’inquiète pas tant pour moi, Ryo. Je vais bien. Je suis fatiguée, c’est vrai. Je me sens encore un peu mal à l’aise dans ce corps de femme enceinte qui a accouché et j’ai la poitrine qui va exploser mais je vais bien, vraiment, et c’est grâce à toi et au soutien, à l’amour que tu m’as apportés ces derniers mois. J’ai de la chance de t’avoir à mes côtés, que tu ne m’aies pas lâchée malgré les difficultés. J’ai de la chance que tu aies accepté Mai comme ta fille parce que je ne pourrais plus imaginer ma vie sans elle. Je n’ose même pas penser à ce que j’aurais vécu si je l’avais donnée à l’adoption., admit-elle.  

- Je m’en doutais., avoua Ryo.  

- C’est pour cela que je voulais que tu y réfléchisses et que tu fasses un choix pour toi. Parce que le commun des mortels trouverait certainement cela illogique d’avoir voulu la garder mais tu as un cœur tellement énorme, tu vois tellement plus en chacun que le premier abord que je ne pouvais pas imaginer que tu la laisses réellement partir comme si elle était fautive. Cela en plus du fait que tu sais comme moi ce que c’est de grandir sans savoir d’où on vient., ajouta-t-il.  

- J’avais tellement peur de ne pas savoir l’aimer. Je me disais que c’était pire que de ne pas savoir d’où elle venait. J’ai été tellement entourée d’amour par mon père et mon frère que je me disais qu’elle vivrait mieux ainsi. Je ne suis pas heureuse d’avoir été une nouvelle fois contrainte par le… destin mais finalement, ce fut un mal pour un bien…, dit-elle, baissant les yeux.  

 

Ryo l’observa et sentit plus qu’il ne vit qu’elle cherchait à lui cacher quelque chose.  

 

- Parle-moi, Kaori. Je sens que tu me tais quelque chose et je n’aime pas cette idée., la pressa-t-il sans méchanceté.  

 

Elle se renfonça dans son étreinte, cherchant sa chaleur et son réconfort. Elle n’était même pas étonnée qu’il ait compris qu’elle était tracassée. C’était un des inconvénients de cette connivence qui existait entre eux. Ce qu’ils ne voulaient pas se dire, ils ne pouvaient se le cacher d’une autre manière.  

 

- J’ai refusé de l’aimer. Mon cœur battait quand je la sentais bouger mais je ne voulais pas. J’avais peur, Ryo, peur qu’on pense qu’au final, j’avais cherché ce qui m’arrivait. Je culpabilisais parce que ce n’était pas rationnel que je puisse aimer un enfant dont je n’avais pas voulu, un enfant qui n’était pas de toi, l’enfant d’un viol., lui avoua-t-elle.  

- Pourtant, tu m’aimes, Kaori. Je suis un tueur, un forniqueur, un menteur. Je sais être violent sans état d’âme. Pourtant, tu es là entre mes bras en toute confiance. Kei est né de l’amour que l’on se porte. Mai est innocente de tout cela. Elle n’a que la malchance d’être l’enfant de l’homme qui t’a fait du mal. Tu as le droit de l’aimer., plaida-t-il.  

- Je le sais maintenant mais, avant sa naissance, tout cela était confus et je voulais juste faire ce qu’il y avait de mieux pour elle., lui expliqua-t-elle.  

- En t’oubliant, en te sacrifiant encore une fois ? Il faut que tu arrêtes cela, Kaori. Il faut que tu penses à toi aussi., la tança-t-il.  

- Je ne sais pas, Ryo.  

- Il faudra que tu apprennes mais, en attendant, j’en entends un qui est réveillé., fit-il remarquer, levant les yeux vers l’étage où Kei poussait des cris d’appels.  

 

Ils montèrent tous les deux et trouvèrent leur bonhomme en train de bondir sur ses jambes dans son lit.  

 

- On va devoir se méfier. Il va passer au dessus un de ces quatre., remarqua Ryo.  

- J’ai marché à onze mois., lui apprit Kaori.  

- C’était avant ou après ta première massue ?, plaisanta son mari.  

- Le même jour. J’ai corrigé un petit garçon qui m’embêtait à la crèche., répondit-elle.  

- Déjà sauvage à onze mois… On voit ce que ça donne vingt-huit ans plus tard…, se moqua-t-il, se tournant vers son fils pour le prendre.  

 

Il ne vit pas le coup de maillet une tonne venir et se retourna vers sa chère et pas tendre épouse en se frottant la tête.  

 

- Ca faisait longtemps…, lâcha Kaori assez satisfaite d’elle-même.  

- Ca ne me manquait pas !, s’offusqua Ryo.  

- Je t’ai vraiment fait mal ?, s’en voulut-elle, le voyant grimacer.  

 

Il lui lança un regard qui en disait long et elle s’approcha de lui, l’enlaçant.  

 

- Je suis désolée., s’excusa-t-elle.  

- Peux mieux faire., maugréa-t-il, faussement boudeur.  

- Tu as raison.  

 

Elle laissa ses mains migrer plus au nord et se nicher derrière son cou avant de s’approcher de lui. Il la regarda réduire la distance entre eux, très fier de ses talents de comédien, et sentit avec délice son souffle effleurer ses lèvres avant de sentir ses lèvres s’y poser. Il l’encercla de ses bras et la pressa contre lui sans y mettre trop de force pour ne pas l’affoler. Il tenta d’oublier son corps pressé contre le sien parce qu’un certain membre commençait à sérieusement le titiller et se concentra sur le fait de garder ses mains posées sagement dans le bas de son dos.  

 

Il ne s’aperçut donc pas de suite de la passion qui grandissait entre eux deux, passion à laquelle il répondait instinctivement, aussi instinctivement qu’il ouvrit la bouche quand une langue amicale vint se présenter, légèrement hésitante. Sans plus aucune retenue, il lança sa jumelle à la rencontre et laissa les deux appendices se faire des révérences et autres enlaçades, les conduisant doucement au bord de l’asphyxie. Aux cris de Kei, se mêlèrent bientôt d’autres sons plus doux et étouffés qui ne provenaient pas de l’autre enfant dans la pièce, toujours endormie, mais de deux adultes que les retrouvailles buccales rendaient fiévreux.  

 

Quand enfin ils se séparèrent par manque d’air, leurs regards s’accrochèrent un long moment emplis de désir et d’amour. Kaori soutint son regard un long moment avant de baisser les yeux en rougissant, embarrassée.  

 

- Je… je ne peux pas et ne suis pas encore prête à aller plus loin., murmura-t-elle.  

- Si tu te souviens bien, on a fait monter la température longtemps avant de plonger dans le grand bain., lui rappela-t-il, remettant une mèche derrière son oreille.  

 

Elle releva de nouveau les yeux vers lui, sondant son regard, n’y trouvant ni frustration ni mécontentement, juste un amour infini.  

 

- C’est vrai. C’était enivrant. Ca m’a permis d’arriver sans crainte à ce moment partagé., admit-elle.  

- J’aurais aimé que ce soit vraiment parfait, sans crainte du lendemain., regretta le nettoyeur.  

- C’était parfait, Ryo. C’était parfait et ce dont j’avais besoin pour après. Tu n’imagines même pas à quel point…, murmura-t-elle, se lovant contre lui.  

- Il t’a tout fait subir ?, demanda-t-il, tendu.  

- Oui., répondit-elle en frissonnant.  

- Mais avec nos souvenirs, je suis sûre qu’on réussira à retrouver de bons moments tous les deux., lui affirma-t-elle.  

- Il me faut juste un peu de temps.  

- On a le temps. Un pas après l’autre, comme le reste. Allez, sortons Kei de son lit. Il faut qu’on fasse de la place dans l’armoire de notre chambre pour tes affaires… et tes massues y sont interdites., la prévint-il, prenant Kei à bras.  

 

Elle ouvrit les portes de son armoire et Ryo faillit en tomber à la renverse : les deux-tiers de l’armoire étaient occupés par massues, marrons, kompeitos, chaînes, colliers et autres objets de torture qu’il n’avait, heureusement, plus expérimentés depuis bien longtemps.  

 

- Ca va me faire bizarre de m’en débarrasser., soupira Kaori, nostalgique.  

- Euh… oui, je peux comprendre., bredouilla-t-il.  

 

Il était également un peu nostalgique car, pendant longtemps, cela avait été la seule manière dont elle pouvait lui signifier son amour. Il approcha et ferma les deux portes concernées.  

 

- Tu te souviens, on se tourne vers l’avenir et, depuis qu’on s’est déclarés, je ne t’ai pas donné de raisons de douter., lui rappela-t-il.  

- Je n’ai aucun doute sur ta fidélité. On avait trouvé notre rythme dans cette relation de non-dits. Puis elle a évolué et on évoluait avec elle quand on a été coupés dans notre élan. On doit encore s’ajuster et on doit aujourd’hui le faire avec deux enfants et ce qui nous est arrivés. Alors, je ne veux pas nier que ça m’inquiète un peu, que notre relation antérieure, même si elle était imparfaite, m’offrait une certaine sécurité, que, même si je t’aime et que tu m’aimes, ça me fait un peu peur.  

 

Il posa une main sur son visage et caressa sa joue. Il réfléchit à ce qu’elle lui avait avoué et pouvait comprendre et même ressentir la même chose.  

 

- Merci de ton honnêteté. Et si ça peut te rassurer, même si j’essaie de faire face à tout cela en me montrant fort pour toi, je partage tes doutes : j’ai peur de faire un faux pas ou d’aller trop vite. C’est pour cela que je tiens à ce qu’on se parle vraiment, sans barrière, sans chercher à se ménager parce qu’on se connaît suffisamment bien pour le faire et continuer de se respecter et surtout de s’aimer.  

- D’accord. Ca me va., accepta Kaori.  

 

Il lui passa Kei.  

 

- Je vais chercher un panier à linge. L’opération transfert textile démarre., lui apprit-il.  

 

Il revint deux minutes après.  

 

- Deux paniers ?, s’étonna Kaori.  

- Je peux aller ranger le linge dès que le panier est plein., lui opposa-t-elle.  

- Jaune pour ce qui va dans mon armoire., déclara Ryo.  

- Et le rouge ?, l’interrogea-t-elle, ayant une petite idée de sa réponse.  

- Pour ce que tu laisses ici mais, si c’est ici, tu n’en auras plus l’utilité donc autant le jeter., répondit-il.  

- Qui décide ?, s’enquit-elle.  

- Nous deux, mais j’ai des droits de veto.  

 

Elle laissa éclater un sourire lumineux. Ils passèrent plus d’une heure à débattre de ce qu’elle gardait.  

 

- Allez, s’il te plaît…, l’implora-t-elle.  

- Non veto, j’ai dit. Je ne veux pas de cette chose immonde dans mon lit. Même sur ton corps de déesse, ça reste immonde, c’est non !, opposa Ryo.  

- Très bien. C’était ton dernier veto. Donc maintenant, je décide., affirma-t-elle, triomphante.  

- Oh non…, grogna Ryo.  

- Le pyjama jaune…, laissa-t-il échapper, plus pour la détendre que par dépit.  

 

Il adorait la voir comme actuellement, souriante, légère, enthousiaste. Il avait réussi à la faire rire et c’était le son le plus adorable qu’il avait entendu avec le rire de Kei. Il aimait retrouver la couleur de sa maison. Les mouvements de Mai dans son lit annoncèrent son réveil.  

 

- Je vais amener cela dans la chambre et je m’occuperai d’elle pendant que tu ranges tes affaires. Si tu n’as pas le temps, je m’occuperai de tes sous-vêtements., la taquina-t-il, lui faisant un clin d’oeil.  

 

Kaori lui jeta un paire de chaussettes à la figure qu’il esquiva prestement.  

 

- Rejetées, j’ai dit. Elles sont laides et elles grattent., s’exclama-t-il, disparaissant.  

- Ton père va me faire tourner bourrique, mon chéri, mais je l’aime quand même., dit-elle, prenant Kei à bras.  

- On va le laisser en tête à tête avec ta sœur. Laissons-les profiter de ce moment d’intimité.  

 

Elle se rendit avec Kei dans ce qui était donc devenue leur chambre, croisant Ryo sur le retour, et posa le bébé par terre.  

 

- Pouah, mais c’est horrible ! Tu ne pouvais pas être gentille avec ton père. Oh, c’est pas vrai ! Ca a débordé. Il faut complètement te changer., l’entendit-elle se lamenter.  

 

Elle se mit à rire en imaginant la tête de Ryo.  

 

- Tu vois, Kei, je t’avais dit qu’il fallait les laisser seuls…, plaisanta-t-elle, tout sourire.  

 

Contaminé par le sourire de sa mère, le petit garçon sourit en retour.  

 

La journée se termina dans la bonne humeur. Les enfants couchés, la table débarrassée et la vaisselle au lavage, Kaori monta sur le toit, chaudement habillée. Elle regarda les flocons de neige tomber avec tendresse. Elle n’avait pas connu la neige depuis deux ans, ça lui avait manqué comme beaucoup d’autres choses. Elle était enfin de retour, chez elle, en elle, et, sans chercher à reprendre là où ils s’étaient arrêtés, elle pouvait se tourner vers l’avenir en bonne compagnie.  

 

- Tu n’as pas froid ?, entendit-elle alors que les deux bras de sa bonne compagnie l’entourèrent.  

- Non. On ne peut pas avoir froid quand on a chaud au cœur., murmura-t-elle, se calant contre lui.  

- J’approuve mais j’avoue que j’ai plus envie de te tenir chaud au lit qu’ici. Je ne m’étais pas rendu compte que s’occuper de deux jeunes enfants pouvait être si fatigant., avoua-t-il.  

 

Elle se tourna dans ses bras et lui fit face.  

 

- Tu t’occupes bien d’eux, Ryo. Tu es un père merveilleux. Rentrons., lui proposa-t-elle.  

 

Main dans la main, ils redescendirent et se préparèrent pour le coucher. Allongés dans le lit, ils s’enlacèrent. Doucement, les mains commencèrent à voyager dans des zones non-sensibles. Ryo se laissait guider par les errements de sa compagne et ses réactions, reculant quand elle se tendait. Il voyait à son regard qu’elle se battait pour ne pas le repousser mais repousser ses limites. Leurs baisers se firent tendres au départ puis se passionnèrent progressivement.  

 

Pris dans le moment, le nettoyeur guida sa compagne qui se retrouva sur le dos, lui penché sur elle, l’embrassant à en perdre haleine. Il se retrouva soudain repoussé en arrière, Kaori assise dans le lit, les genoux pliés contre elle, la tête posée dessus. Reprenant pied, il s’assit sur le lit, restant à distance.  

 

- Kaori…, l’appela-t-il.  

- Parle-moi., lui demanda-t-il.  

 

Elle releva la tête et il ne put que constater ses pupilles dilatées par la peur.  

 

- Tu n’as pas supporté que je sois au dessus ?, l’interrogea-t-il.  

- Alors, je ne le ferai plus jusqu’à ce que tu sois prête., lui affirma-t-il, la voyant secouer la tête.  

- Tu viens ? On va dormir., l’encouragea-t-il, se rallongeant.  

 

Elle hésita quelques secondes, se sentant coupable d’avoir gâché ce moment, puis s’allongea contre lui. Il sentit son cœur battre rapidement et son cœur se serra. Il n’avait pas voulu l’effrayer.  

 

- Je suis désolée, Ryo., murmura-t-elle, un long moment après.  

- Ne le sois pas. J’aurais dû y penser., la rassura-t-il.  

- On apprendra, Kaori. On a le temps. Rien ne nous séparera. Tu te rappelles : on s’est mariés…  

- Sans bagues ni témoins. Oui, c’est vrai. On est mariés, on est une famille., acquiesça-t-elle.  

 

Elle se lova contre lui, rassurée, et s’endormit, rapidement suivie de son mari. 

 


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