Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 9 :: chapitre 9

Publiée: 10-03-20 - Mise à jour: 10-03-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. De la frustration, il y en aura peut-être encore: nos deux nettoyeurs ont l'art de se voir interrompus d'une manière ou d'une autre dans leurs relations personnelles… Petite marche arrière de la part de KAori cette fois mais après les mots durs que son partenaire a eus elle semble logique. Après tout, il est assez mal placé pour les avoir prononcés… Allez on avance. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 9  

 

Lorsque Ryo arriva au Cat’s vers onze heures et demie, Kaori n’était pas encore arrivée. Elle était partie un peu plus tôt pour passer par la gare voir s’ils avaient un message et ils avaient convenu de se retrouver au café. C’étaient les seuls mots qu’ils avaient échangés après le petit-déjeuner. Le nettoyeur prit place au comptoir et Umibozu lui tendit un café serré. L’ex-mercenaire sentait la colère bouillir à l’intérieur de son ami ainsi qu’un sentiment puissant qu’il n’avait plus senti chez lui depuis longtemps : la peur. Il ne trouvait plus cette légèreté qu’il avait acquise progressivement depuis leur mariage et il en fronça les sourcils.  

 

- Qu’est-ce que t’as fichu, Ryo ?, lui demanda-t-il d’un ton bourru.  

 

Il se doutait que si ça n’allait pas, ça avait un lien avec Kaori et il était hors de question que la petite soit une nouvelle fois blessée à cause de lui.  

 

- De quoi tu parles ?, répondit le nettoyeur, mal à l’aise.  

 

Il regardait de tous côtés, guettait le moindre bruit qui trahirait la présence d’une tierce personne, la salle principale étant vide.  

 

- Miki n’est pas là. Ne me dis pas que tu as rompu avec Kaori., gronda le géant.  

- Quoi ? Mais qu’est-ce…, bredouilla le nettoyeur, inquiet.  

 

Ils n’avaient parlé à personne encore de leur relation. Il devait trouver un moyen de détourner l’attention d’Umibozu.  

 

- Pas à moi, Ryo. Je sais que vous étiez ensemble. Pas dans les détails mais je le sais.  

- C’est vrai., soupira le japonais.  

- On s’est disputés et je ne comprends pas comment elle veut que je lui prouve ce qu’elle attend de moi., expliqua-t-il.  

- Jalousie ?  

 

Ryo détourna le regard, gêné, puis acquiesça. Après tout, il valait peut-être mieux pour lui en parler avec Umi qu’avec Mick qui se moquerait à coup sûr de lui, ce qui l’énerverait et ne le ferait pas avancer. Au moins, le géant était plus calme.  

 

- Kaori est allée à une soirée avec ce David James hier soir pour nouer des contacts pour récolter des fonds pour l’orphelinat. Il l’a invitée à dîner.  

- Elle a accepté ?, demanda Umi.  

- Elle n’a pas refusé., murmura Ryo.  

- Et toi, à tous les coups, tu as encore été plus bête que tes pieds et tu lui as asséné tout un tas de conneries.  

- Oui… Je lui ai demandé si elle comptait coucher avec lui également., avoua piteusement le nettoyeur.  

- Tu es un idiot, Saeba. Cette femme t’aime plus que tout au monde. Comment peux-tu imaginer qu’elle irait jusque là avec lui ?  

 

Umi lui mit un coup de torchon sur la tête et Ryo ne broncha même pas. C’était peu cher payé par rapport à sa bêtise.  

 

- Je le sens pas ce type. Il est sûr de lui, riche, arrogant et il cherche par tous les moyens à s’approcher d’elle.  

- Quand tu dis que tu ne le sens pas, c’est que tu as détecté quelque chose de malsain chez lui ?, l’interrogea Umi, sérieusement.  

- Non, pas vraiment., maugréa Ryo.  

- Donc, en fait, tu es juste jaloux. Si ça peut te rassurer, je me suis renseigné auprès de mes indics et aucun ne m’a remonté d’information concernant ce David James., lui apprit-il.  

- Parce que tu t’es rencardé sur lui ?, le nargua Ryo.  

 

Umibozu se mit à rougir et tourna la tête, s’éclaircissant la gorge.  

 

- Parce que tu ne l’as pas fait toi peut-être ?, éluda-t-il.  

- Si, c’est vrai et je n’ai rien trouvé non plus. Il semble clean., soupira Ryo.  

- Ryo, Kaori se sent certainement redevable de l’aide qu’il lui a apportée. Si tu l’empêches de le remercier de la façon dont elle l’estime justifié ou si tu lui fais sentir que ça ne te plaît pas, tu la brimeras dans ce qu’elle est et votre relation sera biaisée. Tu sais ce qu’elle ressent pour toi, non ?  

- Oui et je ne le mérite pas., murmura-t-il.  

- Si tu t’estimes redevable envers elle, respecte ce qu’elle est en toute confiance., finit-il en se remettant à astiquer son comptoir.  

 

Le nettoyeur regarda sa tasse, pensif. Il devait avouer qu’il avait eu un préjugé sur ce James depuis qu’il l’avait vu débarquer à l’orphelinat et que son comportement ne plaidait pas en sa faveur. Il ne l’aimait pas et ça ne changerait certainement pas. En revanche, il ne pouvait continuer à chercher à le rendre mauvais juste parce qu’il était jaloux. Umibozu avait raison et il le savait : Kaori l’aimait lui et il savait qu’elle n’était pas du genre à courir plusieurs lièvres à la fois. Elle était trop entière pour cela. En revanche, elle avait du coeur et une fierté. L’aide que cet américain de malheur lui apportait était inespérée et elle devait lui en être reconnaissante. Pouvait-il trouver en lui la force et la confiance de la laisser seule avec lui une soirée ? Oui même si elle lui paraîtrait très longue et anxiogène. Si c’était le prix à payer pour qu’elle soit heureuse et fidèle à elle-même, il pouvait le faire parce que, s’il l’étouffait, il la perdrait à coup sûr.  

 

- Merci, Umi., dit-il, se sentant soulagé.  

 

Au même moment, la porte du café s’ouvrit et la clochette tinta. Ryo se retourna, le sourire aux lèvres, et tendit la main vers sa partenaire.  

 

- Tu m’accordes deux minutes ?, lui demanda-t-il.  

- Ici ?, répondit-elle, comprenant que la discussion serait plutôt personnelle alors qu’Umi était là.  

- On ne peut rien lui cacher alors oui, ici.  

 

Elle approcha de lui et s’arrêta à deux pas, lui faisant face, sur la réserve.  

 

- Si tu penses devoir accepter ce dîner, fais-le. Je ne veux pas que tu te reproches des choses par ma faute. Je ne te dis pas que je sauterai de joie mais je te fais confiance. Fais-moi juste le plaisir de faire cela dans un lieu public parce que je n’ai pas confiance en lui., lui avoua-t-il.  

- Tu es sûr, Ryo ? Tu vas vraiment me faire confiance si j’y vais seule ? Tu ne te demanderas pas toute la soirée si je ne l’ai pas laissé me toucher, m’embrasser, si je ne suis pas montée dans sa chambre ? Tu ne m’agresseras pas en rentrant sur ces motifs ?, lui demanda-t-elle, très sérieusement.  

- Je ne te dis pas que je ne m’inquiéterais pas. Je sais ce qu’un homme est capable de faire par désir mais je sais que je peux avoir confiance en toi., répondit-il honnêtement.  

- Tu ne me suivras pas ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Il secoua la tête négativement immédiatement même si elle put voir la lueur de crainte dans ses yeux. Elle le jaugea un moment puis fit les deux pas pour combler la distance entre eux et l’enlaça.  

 

- Tu es un horrible jaloux, Ryo Saeba. Je ne me serais pas attendue à cela., dit-elle, nichant la tête dans son cou.  

- Moi non plus. C’est de ta faute : tu déclenches souvent des réactions disproportionnées chez les hommes., plaisanta-t-il, l’entourant de ses bras et la serrant contre lui.  

- J’ai le droit de t’embrasser maintenant ?, chuchota-t-il à son oreille.  

- Miki arrive avec une autre personne., les avertit Umi.  

 

Le couple s’écarta l’un de l’autre avec un merci à leur ami au moment où Miki entrait suivie de Tae.  

 

- Elle n’est pas encore là ?, demanda anxieusement leur cliente.  

- Il n’est pas encore tout à fait midi, Tae. Venez vous asseoir., lui proposa Kaori, la prenant par les épaules et l’amenant à une table.  

- Vous croyez qu’elle viendra ? J’ai tellement envie de la revoir…  

- Honnêtement, je n’en sais rien. Elle était très remontée quand je l’ai vue hier soir. Son mari semblait aller dans mon sens mais qui sait ce qu’elle décidera…  

- D’accord… Je ne veux pas qu’elle s’en aille…, murmura Tae, effondrée.  

- Tae, rappelez-vous ce qu’on a convenu. Yoko est libre de ses choix. De toute façon, elle va partir. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est vous assurer de garder le contact avec elle., lui affirma-t-elle.  

- Laissez-la vivre sa vie. Elle fait peut-être une erreur mais elle doit savoir qu’il y aura toujours un endroit où elle pourra se réfugier si besoin est, qu’elle aura toujours sa famille sur qui compter, qu’elle pourra vous rappeler quand elle sera prête à renouer. On est d’accord ?, lui demanda Kaori.  

- Je vais essayer., murmura la jeune femme.  

 

Kaori lui prit la main et la serra doucement.  

 

- On fait tous des concessions par amour, certaines plus douloureuses que d’autres., dit Kaori, adressant un long regard à Ryo, repensant à toutes ces années où elle avait patienté.  

- Dites-vous que celle-là vous permettra de la retrouver. Ne cherchez pas à la garder aujourd’hui et surtout pas à la dissuader de partir. Questionnez-la sur lui, sur ce qu’elle ressent, cherchez les éléments qui vous permettront de comprendre sa fuite et d’accepter sa décision. Montrez-vous à l’écoute, compréhensive et surtout soyez patiente. Il y a de grandes chances qu’elle se montre fermée et agressive. Elle avait encore l’air très en colère hier., lui conseilla-t-elle.  

- Ca fait beaucoup de choses à assimiler et accepter., soupira Tae, le moral en berne.  

- Je me doute. Tae, c’est une chance qu’on l’ait retrouvée dans ces circonstances. Il y a tellement de choses qui auraient pu mal tourner. Je vais vous laisser un peu seule pour vous donner le temps de vous préparer. Vous voulez un thé ou un café ?, lui proposa Kaori.  

- Un verre d’eau, s’il vous plaît.  

 

La nettoyeuse la quitta et rejoignit le comptoir où elle transmit la commande de Tae. Elle sentit la présence de Ryo juste à ses côtés et se tourna vers lui, nouant le contact avec son regard, s’y perdant un instant. L’écoutant donner ces quelques conseils à Tae, il s’était rappelé tout ce qui faisait que son aide lui était précieuse. Elle avait un don pour cerner les gens, les aider, les comprendre. Elle le faisait sans discrimination aidant l’enfant orphelin ou le tueur froid et solitaire. Elle avait une grandeur d’âme et de coeur qui dépassait l’entendement, surtout quand on connaissait les épreuves qu’elle avait subies.  

 

- Je serai toujours là pour toi, Sugar. Tu es ma famille, je suis la tienne, quoiqu’il arrive, pour toujours., lui chuchota-t-il à l’oreille.  

 

Le regard brillant et le sourire lumineux qu’elle lui adressa furent la plus belle des réponses. Il se pencha vers elle et posa les lèvres sur les siennes, se fichant bien de s’afficher devant Miki qu’il entendit retenir son souffle de surprise.  

 

- Il y a du monde qui arrive., les prévint Umibozu.  

- Miki, tu garderas cela pour toi., lui demanda-t-il.  

- Mais…, intervint-elle, déçue.  

- S’il te plaît, Miki…, plaida Kaori, le regard implorant.  

- Bon d’accord…, concéda-t-elle.  

 

La porte s’ouvrit, faisant de nouveau tinter la clochette, et laissant passer David, Charles et Yoko, tous deux se tenant par la main.  

 

- Yoko !, s’écria Tae, se levant précipitamment et se dirigeant vers sa sœur.  

 

Elle s’arrêta devant elle, l’observa un instant avant de la prendre dans ses bras, les larmes aux yeux.  

 

- J’étais si inquiète, Yoko., lui dit-elle.  

- Que me veux-tu, Tae ?, demanda sa sœur, d’un air fermé.  

- Je…, commença Tae avant de se tourner vers Kaori, un peu perdue.  

- Si on allait s’asseoir ?, proposa la nettoyeuse, se levant.  

 

Elle dirigea le groupe vers une table, Charles et Yoko se plaçant d’un côté, Tae et elle de l’autre, David s’installant en bout de table à côté de Kaori. Malgré sa très forte envie de déloger l’importun, Ryo se glissa à l’autre bout de table à côté de Tae.  

 

- Avant tout, des présentations s’imposent, je pense., intervint Ryo.  

- Je suis Ryo Saeba et Kaori et moi sommes partenaires. Tae nous a confiés pour mission de retrouver sa jeune sœur Yoko qui avait disparu depuis trois semaines., expliqua-t-il et il lança un regard vers Yoko pour qu’elle prenne la suite.  

- Je suis Charles Barclay, le mari de Yoko, et voici David James, un ami., les présenta le jeune marié face au silence de sa femme.  

- La première question est : souhaitez-vous discuter à trois ou restons-nous pour vous soutenir ?, les interrogea Kaori.  

- Restez., les invita le jeune homme, Tae acquiesçant.  

- Très bien. Je tiens à préciser que Tae nous a promis de ne pas forcer Yoko à rentrer. Elle veut renouer le dialogue avec sa sœur., les prévint-elle, cherchant appui auprès de leur cliente.  

- C’est vrai, Yoko. Mon plus cher souhait serait que tu reviennes mais… j’ai compris… que tu avais le droit de faire tes choix. Même si ça me fait mal, je ne te demanderai pas de rentrer. Tu auras toujours ta place à la maison, sache-le., dit-elle d’une voix émue.  

 

Tae regarda Kaori cherchant son appui et la nettoyeuse lui prit la main et la serra.  

 

- Tu parles ! Après ce que papa m’a dit, je ne reviendrai jamais !, gronda Yoko.  

- Je suis mariée maintenant ! Il ne me forcera pas à épouser le fils des voisins pour laver mon honneur !, cria-t-elle en se levant.  

- Yoko, calme-toi, chérie., intervint Charles, la prenant par la main.  

- Yoko, s’il vous plaît. Restez calme. Il ne vous arrivera rien ici. Asseyez-vous… s’il vous plaît…, lui demanda Kaori.  

 

La jeune femme l’observa un moment, trouvant dans la sérénité du regard de la nettoyeuse l’apaisement, et se rassit, les poings serrés. Son mari posa une main sur la sienne, se montrant présent, rassurant, et ils s’adressèrent un long regard où perçait tout l’amour qu’ils se portaient.  

 

- Si vous nous racontiez un peu votre rencontre ? Tae pourrait ainsi certainement mieux comprendre ce qui s’est passé et ce qui vous a poussée à partir si soudainement., les invita Kaori.  

- C’est une bonne idée, je pense. Tu es d’accord, Yoko ?, lui demanda son mari.  

- Oui., murmura-t-elle.  

- On s’est rencontrés il y a quatre mois. J’étais en visite dans l’une des usines que détient la société pour laquelle je travaille aux Etats-Unis. Je suis ingénieur informaticien et nous déployons un nouveau progiciel de fabrication. C’est la première fois que je viens au Japon et je me suis perdu sur la route, j’ai crevé et je me suis retrouvé coincé au milieu de nul part. C’est là que Yoko est apparue. Elle a commencé par se moquer de moi parce que je ne savais pas changer une roue mais, après, elle m’a aidé à déchiffrer la notice de la voiture pour pouvoir décoincer la roue de secours. Nous avons passé près d’une heure avant de pouvoir reprendre la route, une heure où elle a bien eu le temps de se rendre compte de mes grandes compétences techniques., expliqua-t-il en grimaçant, le regard pétillant néanmoins.  

- Je l’ai ensuite guidé à travers la campagne pour regagner la ville où je l’ai laissé à l’hôtel où il logeait… avant de rentrer et de me prendre un savon parce que j’avais une heure de retard et que ce n’était pas convenable pour une jeune fille de monter en voiture avec un inconnu., acheva-t-elle, amère.  

 

Ils se regardèrent et se sourirent, s’apportant le soutien dont ils avaient besoin.  

 

- Tout aurait pu et même dû s’arrêter là si on ne s’était pas revus le lendemain à son lycée où je devais intervenir. Je ne sais même plus comment on en est venus à déjeuner ensemble ni pourquoi je n’ai pas pu m’empêcher de l’attendre à la sortie du lycée le soir. Ca fait pervers mais je… je devais juste la voir, l’entendre. Je sais que j’ai trente ans et qu’elle n’en a que dix-huit mais je suis réellement tombé amoureux d’elle au point de rompre avec ma petite-amie aux Etats-Unis., leur apprit l’américain.  

- Yoko est tellement jeune. Comment peux-tu être si sûre de tes sentiments ?, pipa Tae.  

 

Kaori vit Yoko froncer les sourcils et sentit la colère qui montait en elle. Elle posa une main sur la sienne pour la calmer et se tourna vers Tae.  

 

- L’âge n’a pas d’importance quand on aime. Quand on trouve le véritable amour, on peut avoir trente ans comme seize, ce sera toujours aussi vrai, aussi fort., intervint-elle, jetant un bref regard vers Ryo qui le soutint.  

- Kaori a raison. J’ai senti mon coeur battre dès que j’ai croisé son regard. Quand on s’est quittés après que je l’ai ramené en ville, j’étais complètement désemparée. Je ne comprenais pas pourquoi il me manquait alors qu’on se connaissait à peine. Quand je l’ai revu le lendemain et que j’ai croisé de nouveau son regard, j’ai compris que j’avais rencontré l’homme de ma vie. Tu n’étais pas là, Tae. J’aurais aimé que tu le rencontres dès le début, que tu le connaisses. Ca t’aurait évité d’avoir les a priori de papa., regretta-t-elle.  

- Papa et maman sont inquiets, Yoko., l’informa sa sœur.  

- Ils n’avaient qu’à y penser avant ! Ils n’avaient qu’à accepter de rencontrer Charles quand je le leur ai proposé plutôt que de vouloir me marier parce que j’avais osé coucher avec lui !, s’énerva-t-elle, serrant les poings à s’en faire blanchir les phalanges.  

- Calme-toi, Yoko…, intervint son mari, la prenant dans ses bras.  

 

Le silence s’installa quelques minutes, laissant le temps à tous de réfléchir sur ce qui s’était dit.  

 

- Je pense qu’on ferait mieux de clore cette rencontre., proposa Kaori, ne voulant pas mettre la future maman dans un état de stress incompatible avec son état.  

- Tae, vous êtes rassurée sur le sort de votre petite sœur ?, demanda la nettoyeuse.  

- Je… oui., souffla-t-elle, en croisant le regard d’avertissement des nettoyeurs.  

- Yoko, êtes-vous prête à laisser une adresse ou un numéro de téléphone où votre sœur pourrait vous joindre ?, l’interrogea-t-elle à son tour.  

- Je… Je ne sais pas., murmura la jeune femme.  

 

Tae étouffa un sanglot. Kaori réprima un soupir de frustration. Ryo se leva, prenant leur cliente par le coude.  

 

- Si nous laissions ces jeunes gens un peu seuls…, leur dit-il, les invitant à quitter la table.  

 

Charles croisa le regard du nettoyeur et comprit le message implicite. Quand tous furent partis, le jeune homme se tourna vers sa femme et l’entoura de son amour, le temps qu’elle se calme, puis prit le temps de discuter discrètement avec elle. Kaori avait fait asseoir Tae au comptoir et l’entourait de sa prévenance. La jeune femme était désespérée et jetait des regards en coin au couple.  

 

- Je ne peux pas nier qu’il semble réellement l’aimer., finit-elle par admettre.  

- Il l’aime vraiment. Je connais Charles depuis qu’on a quinze ans. Même avec sa petite-amie aux Etats-Unis, il n’a jamais été autant aux petits soins. Ils se correspondaient mais sans plus. Yoko l’a métamorphosé. Il ne se serait jamais marié avec elle dans le cas contraire., lui apprit David.  

- Le mariage est japonais. Il lui suffit de ne pas l’homologuer aux Etats-Unis pour…  

- La démarche est déjà en cours., la coupa-t-il.  

 

Tae resta abasourdie. David se tourna vers Kaori.  

 

- Est-ce que je pourrai te dire un mot seul à seule dehors, s’il te plaît ?, lui demanda-t-il.  

- Oui., accepta-t-elle, jetant un regard soucieux vers Ryo.  

 

Il lui adressa un léger signe de tête et elle sortit, le coeur léger. David avança sur le trottoir et les conduisit légèrement à l’écart de la vitrine avant de lui faire face.  

 

- Je voulais m’excuser pour hier soir. J’ai hésité à monter te voir chez toi mais je me suis dit que ce ne serait pas une bonne idée…, lui dit-il.  

- Non, en effet.  

- Je… Kaori, je suis désolé pour hier soir. Tu me déstabilises. J’ai l’habitude de contrôler tout ce qui m’entoure, que les personnes fassent tout ce que je veux ou se plient à ma volonté parce que j’ai de l’argent, du pouvoir, parce qu’ils peuvent obtenir quelque chose de moi mais, toi, tu ne réponds à aucun de ces critères. Tu n’attends rien de moi, ce que je pourrais t’apporter t’indiffère voire te gêne. Tu es si douce et pourtant je sens en toi de la dureté. Tu es faite pour aimer et être aimée et, dès qu’on t’approche, tu t’effarouches, tu cherches à disparaître. Tu es tout et son contraire. Tu me rends fou : fou de rage quand je veux juste te rendre service et que tu refuses, fou de jalousie quand tu me parles de cet homme à qui tu as donné ton coeur et qui ne semble pas te rendre la pareille et un peu plus fou amoureux de toi à chaque minute qui passe., lui avoua-t-il, passant nerveusement une main dans ses cheveux.  

- Charles a tellement changé depuis qu’il a rencontré Yoko. Je me foutais de lui au départ en lui disant qu’elle lui avait retourné le cerveau mais, depuis que je t’ai rencontrée, je comprends mieux sa transformation. Je me sens enfin vivre pour moi-même, pour l’homme que je suis et non le businessman, l’homme mondain, le milliardaire propriétaire de tellement d’entreprises qu’il n’en connaît plus le nombre… Je me suis même surpris à contempler l’idée de tout lâcher et venir m’installer ici pour toi. Ca me semble complètement fou mais je serais prêt à le faire si j’ai une chance de gagner ton coeur., lui apprit-il.  

 

Kaori regarda l’homme déterminé et confiant sembler perdre complètement pied face à cet amour qu’il ressentait… pour elle. Elle avait mal de la souffrance qu’il ressentait parce qu’elle savait, pour l’avoir vu dans les yeux de Ryo, à quel point aimer pouvait être difficile et douloureux même si les deux hommes ne partageaient pas les mêmes raisons : David parce qu’il n’était pas aimé en retour, Ryo parce qu’il ne pouvait laisser cette relation entre eux éclore.  

 

- Je… Je ne sais pas quoi te dire, David… Je n’aime pas te voir souffrir mais je ne peux pas te donner de faux espoirs. Ce ne serait pas honnête de ma part. J’ai du respect pour toi, de l’affection aussi malgré ton caractère intransigeant et autoritaire…, dit-elle, avec un léger sourire amusé auquel il répondit malgré la tristesse dans ses yeux.  

- Mais je ne pense pas que notre relation se développera sur un plan amoureux. Je ne suis pas quelqu’un de volage ni d’intéressée. Je ne te laisserai pas croire que c’est possible en me disant que j’ai besoin de toi pour récolter des fonds pour l’orphelinat. Je te suis reconnaissante de l’aide que tu m’apportes mais ma reconnaissance n’ira pas jusqu’à te laisser penser que je t’aime ou pourrais t’aimer. Dès lors, je comprendrais parfaitement que tu m’envoies balader et ne veuilles plus me voir., lui indiqua-t-elle.  

 

Il l’observa un moment, l’air fermé, pensif. Il digérait une nouvelle rebuffade, ce qui était difficile pour lui, mais il resta calme.  

 

- Tu as le courage d’être honnête avec moi et j’apprécie cela, Kaori. Je ne te laisserai pas tomber pour l’orphelinat. Je ne te dis pas que je serai capable de cesser d’essayer de te courtiser mais j’essaierai d’être moins pressant. J’aurai au moins le plaisir de rentrer chez moi avec des souvenirs d’un sentiment réel, d’une personne sincère et courageuse. Ca rendra peut-être mon monde amer mais j’aurais au moins eu le sentiment d’avoir vécu réellement pendant quelques jours., conclut-il.  

- Me permets-tu de te prendre dans mes bras juste un moment ?, lui demanda-t-il avec espoir.  

 

Elle l’observa et acquiesça. Il approcha d’elle et l’enlaça délicatement, glissant les doigts dans ses cheveux, humant son parfum délicat, sentant la chaleur de son corps se répandre contre lui. Ils restèrent ainsi une petite minute en silence.  

 

- J’aimerais tant que cela se reproduise., murmura-t-il, s’écartant d’elle.  

- Il ne vaut mieux pas, David., répondit-elle doucement.  

 

Elle leva les yeux pour adoucir son refus. Il plongea dans son regard et pencha le visage vers elle, attiré par la vision enchanteresse qu’elle lui offrait. Kaori réalisa et posa une main sur ses lèvres, le regard douloureux.  

 

- Non, ne fais pas ça., dit-elle, s’écartant de lui.  

- Désolé, je ne voulais pas. Tu me fais perdre le contrôle, Kaori., s’excusa David.  

- Oublions tout ça et rentrons., lui proposa-t-elle, tournant les talons.  

 

Il la suivit sans mot dire et ils rentrèrent dans le café. Yoko attendait près de la porte pendant que Charles tendait un papier à Tae qui le prit, reconnaissante malgré sa tristesse. La nettoyeuse s’approcha de Ryo qui lui adressa un léger sourire.  

 

- Alors ?  

- Yoko n’est pas encore prête à passer l’éponge mais Charles l’a convaincue de lui donner leurs coordonnées aux Etats-Unis., lui apprit-il, lui arrachant un sourire de soulagement.  

- Elle lui a dit…, commença-t-elle mais elle s’arrêta.  

 

Elle venait de se rappeler qu’elle n’avait pas dit à Ryo que Yoko était enceinte et ne savait comment lui demander si elle en avait averti sa sœur.  

 

- Quoi ?, demanda-t-il, perplexe.  

- Pour les petits pieds., chuchota-t-elle à son oreille.  

 

Ryo ne comprit pas l’allusion de suite et plongea dans les yeux de sa partenaire qui soutint son regard avec un léger sourire. Quand il comprit, sa bouche s’arrondit de surprise et il fit un signe négatif de la tête. Finalement, Yoko et Charles sortirent après avoir salué les propriétaires, Tae et les nettoyeurs. David les suivit de près, s’arrêtant auprès de Kaori.  

 

- J’ai bien entendu ce que tu m’as dit, Kaori. Mais je tiens quand même à t’inviter à dîner. Tu veux bien ?, lui demanda-t-il.  

- D’accord. Demain soir, si tu le souhaites., répondit-elle.  

- Merci, je ne l’espérais pas. A huit heures, dans le hall du Hilton ? On ira où tu veux.  

- Très bien. Au revoir, David.  

- A demain, Kaori., dit-il avant d’adresser un signe de tête aux autres et rejoindre ses amis dehors avant de s’en aller tous les trois.  

- Ca va aller, Tae ?, lui demanda Kaori.  

- Oui. C’est dur mais je sais qu’elle va bien. Avec un peu de temps, on renouera peut-être le contact., répondit-elle.  

- Je vais vous laisser. J’ai besoin d’être un peu seule., leur dit-elle avant de partir.  

- Pourquoi tu vas dîner avec cet homme, Kaori ? Tu es avec Ryo, non ? Je ne comprends pas., s’emporta Miki.  

- Je veux juste le remercier, Miki.  

- Mais il est attiré par toi ! Ca se voit comme le nez au milieu de la figure !, répliqua-t-elle.  

 

Kaori observa Ryo, soucieuse, et il posa une main dans le bas de son dos, se voulant rassurant.  

 

- Je sais et il ne s’en cache pas mais il connaît ma position. Je veux juste le remercier de ce qu’il a fait pour l’orphelinat. Ce ne seront que quelques heures. Ryo aura toutes les autres et il a mon coeur. Ca compte plus que tout, non ?, se défendit-elle.  

- Moi, ça me suffit. J’ai compris., répondit le nettoyeur.  

- Merci. On rentre ?  

 

Ryo acquiesça et ils s’en allèrent. A peine rentrés, Kaori se tourna vers son compagnon et passa les bras autour de son cou. Il l’enlaça et ils s’embrassèrent passionnément pendant un long moment. Quand ils se séparèrent haletants quelques minutes plus tard, ils restèrent enlacés.  

 

- J’avais peur que ça n’arrive plus., murmura Ryo.  

- Moi aussi. Je t’aime, Ryo. Tu as changé ma vie.  

- Je l’ai rendue plus noire alors que tu m’as montré le chemin vers l’humanité., fit-il, désabusé.  

- Détrompe-toi. Tu m’as rendue plus forte. Tu m’as aidée à faire face à la mort d’Hide et à retrouver le goût de vivre.  

- Je ne sais pas pourquoi tu m’aimes, Kaori, mais je sais pourquoi je t’aime. Ne me quitte jamais.  

- Toi non plus. Tu es ma vie.  

 

Ils s’enlacèrent plus fortement et profitèrent de ce moment de douceur après quelques heures tumultueuses. 

 


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