Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 44 :: chapitre 44

Publiée: 14-04-20 - Mise à jour: 14-04-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

Chapitre 44  

 

Serrant le sac à poubelle qu’elle tenait à la main, Kaori resta immobile comme sonnée face à l’homme qui se tenait devant elle.  

 

- Qu’est-ce que tu fais là ?, demanda-t-elle d’une voix qu’elle aurait voulue plus assurée.  

- Tu ne m’embrasses pas, ma chérie ?, répondit David, la fixant d’un regard froid.  

- Je suis venu te chercher, Kaori. Nous avons un contrat tous les deux.  

- Je le romps. Il n’incluait pas les coups., répliqua-t-elle, reprenant courage.  

- Tu vas me rendre tout l’argent que je t’ai versé alors ?  

- Je n’y ai jamais touché. Tu expliqueras aux œuvres de charité à qui tu as versé le reste pourquoi tu leur reprends tes dons. Va-t’en, David, ou j’appelle les flics. Tu as toujours une injonction d’éloignement., lui rappela-t-elle.  

 

Il fit deux pas en avant et elle recula. La voir ainsi réagir le fit sourire et cela provoqua la colère de Kaori. Lorsqu’il avança de nouveau, elle posa un regard dur sur lui mais ne bougea pas.  

 

- Vas-y, viens. Fais-moi le plaisir de me frapper que je puisse te mettre une raclée comme tu l’aurais méritée depuis le temps. Tu as dû manquer de réprimandes en étant jeune., le provoqua-t-elle.  

 

Le visage de l’américain se durcit et il avança encore, sortant un revolver de sa poche. Elle ne tressaillit même pas en voyant l’arme. Elle le regarda droit dans les yeux et vit que sa réaction l’avait déstabilisé. Il braqua l’arme sur elle, la pointant à son visage.  

 

- Je te préviens. Si tu veux vraiment tirer et me tuer, ne te loupe pas parce que je ne te raterai pas., l’avertit-elle.  

 

La main de David trembla légèrement jusqu’à ce qu’il réaffirme sa prise sur la crosse. Ce fut le moment qu’elle choisit pour saisir le barillet de l’arme de la main gauche. David appuya sur la détente et, surpris, ne vit aucune balle en sortir. Il baissa légèrement la garde et Kaori en profita pour replier son bras vers lui, lâchant le barillet. Les doigts de son ex-mari se crispèrent sous le coup de la douleur et il appuya sur la détente tirant en l’air au ras de son visage. Effrayé, il lâcha l’arme dont elle se saisit et elle lui asséna un coup de poing dans le ventre avant de lui mettre un coup de pied dans l’entrejambe. David se retrouva à genoux par terre, se tenant les parties douloureuses.  

 

Lorsqu’il releva le regard au bout de quelques secondes, il croisa le canon de sa propre arme. Il sentit ses membres se mettre à trembler face à la peur de sa propre mort. Il trembla d’autant plus lorsqu’il croisa le regard noir et sans aucune humanité de son ex-femme. Elle tenait l’arme d’une main assurée, sans aucune faille. Son visage n’affichait plus rien de la jeune femme joviale, douce et chaleureuse qu’il avait rencontrée, cette jeune femme qui l’avait ému et attiré par son innocence et sa pureté. Ne restait que la détermination et cette fois-ci elle était destructrice et tournée vers lui. Il avait tué la femme qu’il avait aimée comme un fou, qu’il avait voulu placer dans un palais et couvrir de tout ce qu’elle méritait, une femme qui n’avait pas retourné ses sentiments et qui avait provoqué sa jalousie.  

 

- Pi… Pitié, Kaori. Ne tire pas. Je t’en prie, ne me fais pas de mal., bégaya-t-il.  

- Tu en as eu, toi, quand tu me violais, quand tu me frappais, quand je t’ai demandé ma pilule parce que le médecin ne voulait pas que je retombe aussi vite enceinte ?, lui demanda-t-elle durement.  

- Pitié, ne fais pas ça. Ce n’est pas toi., tenta-t-il.  

- Je sais. Tu m’as tuée ! Alors à ton tour, tu vas mourir et ta mort sera certainement plus douce que la mienne.  

- Kaori., entendit-elle derrière elle.  

 

Ryo était arrivé après avoir entendu le coup de feu. Il avait mis Kei dans son parc, attrapé son magnum et fermé la porte à clef avant de courir. En un clin d’oeil, il avait cerné la scène, senti la haine qui suintait de chaque pore de sa femme, une colère noire qu’il n’avait jamais vue chez elle, qu’il n’espérait jamais voir chez elle, un froid glacial dont il ne se souvenait que trop bien et dont il savait ce qu’il présageait pour l’avoir été lui-même : un ange de la mort.  

 

- Kaori ne fait pas ça., lui dit-il d’une voix posée.  

- Si tu le tues, tu seras définitivement perdue. Il aura définitivement gagné. Sa mort ne t’apportera pas le soulagement. Elle pèsera sur ta conscience toute ta vie., lui expliqua-t-il.  

- Mais il ne pourra plus jamais me faire de mal., le contra-t-elle.  

- Regarde, il devait être en prison mais il est là. Il a une injonction d’éloignement et il est là. Il voulait me tuer, Ryo. Je dois protéger Kei, je dois protéger le bébé. Si je le tue, je le fais. Peu importe ce que ça me coûtera, il sera mort, les enfants seront sains et saufs., ajouta-t-elle d’une voix dure.  

- Tu imagines Kei grandir sans toi ? Tu imagines ce bébé qui apprendra peut-être un jour que non seulement son géniteur avait frappé et violé sa mère mais que celle-ci l’a tué de sang froid ? Tu imagines ce que je ressentirai quand tu seras en prison et moi ici ? Tu t’es battue pour rentrer et qu’on soit ensemble, Kaori. Ne fous pas tout en l’air pour quelque chose qui te tuera., plaida-t-il.  

- Je suis déjà morte, Ryo…, murmura-t-elle.  

 

Kaori vit David tenter de bouger pour s’enfuir et tira sur le sol à deux centimètres de son genou. Ryo attrapa une suée froide en voyant son regard froid. Il revérifia la marque de l’arme, qui n’était pas l’une des leurs, et sut qu’il restait encore quatre balles dans le barillet.  

 

- Bouge encore une fois et je t’éclate la rotule. Je devrais peut-être te faire souffrir avant de te faire expier., cria-t-elle.  

- Kaori, lâche cette arme., lui demanda Ryo.  

- Non. Je veux qu’il paye.  

- Kaori, ne fais pas ça. Tu n’es pas morte. Tu es juste perdue et on est sur la bonne voie. C’est long et c’est dur mais tu progresses chaque jour. N’oublie pas ce qui s’est dit il y a quatre jours., lui rappela-t-il.  

 

Les souvenirs remontèrent à la surface difficilement à travers l’épais brouillard de haine. Quatre jours plus tôt, que s’était-il dit ? Elle avait eu l’entretien avec le psychiatre. L’entretien avait été long et difficile. Elle en était ressortie très éprouvée avec une enveloppe scellée qu’elle devait lire à tête reposée parce qu’elle devait admettre que la dernière demie-heure, lors du debriefing, était floue. Elle n’avait rien retenu comme si elle n’avait même pas été présente. Alors, dès que Kei avait été couché, Ryo lui avait proposé d’ouvrir la lettre à deux et de la lire.  

 

- Je m’en fiche. Je sais que ce n’est pas vrai. Ce sont des dires de psy. Moi, je sais ce que je ressens et je veux le tuer comme il m’a tué !, hurla-t-elle.  

- Kaori, ne fais pas ça., fit Ryo, approchant d’elle.  

 

Le sentant, elle se tourna vers lui et le pointa de son arme.  

 

- N’approche pas, Ryo. Tu ne m’empêcheras pas d’aller au bout., le prévint-elle.  

 

Il s’arrêta. Entendant du bruit derrière elle, elle se tourna et vit David s’enfuir à toutes jambes. Elle pointa le revolver vers lui et tira sans état d’âme. Elle le vit s’effondrer, face la première, une tâche de sang apparaissant dans son dos.  

 

- Kaori…, souffla Ryo, effaré.  

 

Soudain, il bondit sur elle et tenta de lui reprendre l’arme. Surprise, elle se défendit et un coup de feu éclata. Elle baissa les yeux vers son ventre tâché de rouge mais elle ne ressentait aucune douleur. Elle releva la tête et croisa le regard incrédule de son mari qui s’effondra l’instant d’après, touché à la poitrine.  

 

- Fallait pas t’interposer, Ryo., lâcha-t-elle sans aucune émotion dans la voix.  

 

Elle le délaissa sans l’ombre d’un regret et approcha du corps de David. Elle le retourna d’un coup de pied et croisa son regard qui s’éteignait.  

 

- Finalement, ni lui ni moi ne t’aurons. Tu vas bientôt me rejoindre en enfer, Kaori, et nous y serons ensemble pour l’éternité, ma chérie. Comme tu n’auras plus la garde des enfants, ils seront recueillis par ma mère. Tu as tout perdu. Tu es à moi pour l’éternité., ricana-t-il, du sang coulant de sa bouche.  

- Non… Non, ce n’est pas possible., murmura-t-elle, se tournant vers Ryo, réalisant ce qu’elle venait de faire.  

 

Elle entendit les pleurs de Kei au loin, le regard fixé sur le corps sans vie de Ryo dont le sang s’écoulait jusqu’à elle.  

 

- Tu es à moi…, répéta-t-il.  

- Tu ne m’échapperas plus jamais…, ajouta-t-il.  

 

Elle se tourna vers lui et, hurlant son désespoir, elle visa et tira sans discontinuer, sentant le sang de son bourreau l’éclabousser et entrer en elle, entendant les détonations résonner sans arrêt.  

 

- Kaori, réveille-toi ! Kaori, c’est fini. Ce n’est qu’un cauchemar. Calme-toi, Sugar. Calme-toi., fit Ryo.  

 

Il avait été réveillé en pleine nuit par le cri torturé de sa femme et avait accouru, entendant dans le même temps les pleurs de Kei réveillé en plein sommeil. Quand il sentit ses doigts agripper ses épaules, il resserra son étreinte sur elle, jetant un regard désespéré vers Kei qui hurlait.  

 

- Kaori, ce n’était qu’un cauchemar. Donne-moi deux minutes le temps de calmer Kei et je reviens. Tu veux bien ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle acquiesça et se rallongea, serrant la couverture contre elle pour se réchauffer. Elle regarda Ryo prendre Kei dans son lit et le coller contre lui, le berçant tendrement en lui adressant des paroles rassurantes. Cela l’aida à chasser les images vivaces de son cauchemar. Kei rendormi, Ryo le remit dans son lit et se tourna vers elle. Il approcha d’elle et se baissa pour regarder ses yeux. Sans un mot, il écarta la couverture et la prit dans ses bras.  

 

- Qu’est-ce que tu fais ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Tu viens dormir avec moi., lui répondit-il, la soulevant et l’emmenant hors de la chambre.  

- Non…, souffla-t-elle, inquiète.  

- Je ne te toucherai pas, Kaori. Tu as confiance en moi, oui ou non ?, lui demanda-t-il, s’arrêtant dans le couloir.  

- Oui., murmura-t-elle, se nichant un peu plus contre lui.  

 

Il l’observa un court instant puis reprit le chemin de sa chambre. Il la déposa dans le lit avant d’enfiler un tee-shirt pour ne pas la mettre mal à l’aise et de revenir s’allonger près d’elle, la laissant venir vers lui.  

 

- On va d’abord éclaircir ce cauchemar qui semble t’avoir beaucoup perturbée. Tu me racontes ?, l’encouragea-t-il doucement.  

- J’ai rêvé que David se pointait ici et me menaçait d’une arme. Il voulait me tuer. Ca me mettait dans une rage noire et j’oubliais tout. J’ai réussi à le désarmer et retourner l’arme contre lui, le tenant à ma merci., dit-elle avant de s’arrêter.  

 

Elle frémit en se souvenant de la haine qu’elle avait ressentie, de cette femme froide et implacable qui était prête à ôter la vie sans aucun souci, des sentiments que Ryo avait ressentis en la voyant. Elle ne put réprimer un sanglot en repensant au fait qu’elle n’avait d’abord rien ressenti en tuant l’homme qu’elle aimait.  

 

- Parle-moi, Kaori. Que s’est-il passé ?  

- Tu es arrivé. Tu voulais que je lâche l’arme et, moi, je voulais juste le tuer. Je ne voulais rien entendre, je voulais juste le voir mourir à n’importe quel prix. Je ne voulais pas t’écouter et, quand il s’est enfui, je lui ai tiré dans le dos. Tu…, continua-t-elle, prenant une profonde inspiration pour calmer les tremblements de sa voix.  

- Tu as voulu me reprendre l’arme des mains et je t’ai tué. Je t’ai tué, Ryo, et c’était comme si c’était normal : tu avais voulu t’interposer et je t’ai tué sans une once de remords., craqua-t-elle, pleurant contre lui.  

 

Sentant sa détresse, il resserra son étreinte sur elle et caressa doucement son dos pour l’apaiser.  

 

- C’était un cauchemar, Kaori. C’est ton subconscient qui s’exprime pour lutter contre tout ce qui t’est arrivé. Demain va être une dure journée. Tu vas devoir de nouveau le voir et raconter ce qu’il t’a fait. Ca te perturbe et c’est normal., la rassura-t-il.  

- Je t’ai tué, Ryo, et ça ne me faisait rien., répéta-t-elle.  

- Ca ne faisait rien à la Kaori de ton rêve mais celle que je tiens dans mes bras souffre atrocement de cet acte imaginaire. Ne culpabilise pas pour tes rêves. Tu as envie de le tuer et c’est normal. Moi aussi, j’en ai envie et j’espère pour lui qu’il aura la sentence méritée, sinon je pourrais bien passer de l’envie à l’acte.  

- Non, Ryo., souffla-t-elle.  

- J’ai l’impression de m’entendre dans ton rêve. Ca ressemblait à cela, non ? j’invoquais toutes les raisons pour lesquelles tu ne devais pas le tuer, n’est-ce pas ?  

 

Elle acquiesça, levant vers lui un regard humide.  

 

- C’est ta conscience qui parle. Tu sais au fond de toi ce que tu dois faire. Tu sais que cette colère peut te submerger et tu luttes contre elle. Dans tes rêves, elle reprend le dessus. Comment ça se finissait ?  

- Je retournais vers lui. Il était encore vivant et me disait que j’allais le rejoindre en enfer, que nous y serions réunis pour l’éternité, que les enfants seraient confiés à sa mère. Ton sang m’atteignait et j’entendais Kei pleurer. Il me disait qu’il avait gagné, que ni toi ni lui ne m’auraient dans la vraie vie et je finissais par vider mon chargeur sur lui sans fin en hurlant. Son rire, Ryo… son rire me terrifie encore., avoua-t-elle.  

- Regarde-moi, Kaori. David a été emprisonné, sans possibilité de libération sous caution jusqu’au procès, ce qui a été acté hier. Demain, il va comparaître pour ce qu’il t’a fait. Je suis sûr qu’il sera emprisonné. Tu pourras mettre cette partie-là derrière toi. Après, on se concentrera sur la fin de ta grossesse et à te rendre suffisamment forte pour faire face à la décision que tu as prise., l’encouragea-t-il.  

- Quand tu auras accouché, on prendra le temps de digérer tout cela et on aura tout le temps de penser à l’avenir, de panser tes blessures aussi bien que possible.  

- Je ne sais pas comment j’en sortirai., murmura-t-elle.  

- Une chose à la fois. Tu as pris les bonnes décisions jusque maintenant, Kaori, des décisions difficiles aux conséquences difficiles mais tu peux continuer à te regarder en face sans honte, sans regrets.  

- Tu es sûr ?, l’interrogea-t-elle.  

- Certain. Tu aurais pu avorter mais je ne pense pas que tu te serais relevée de cela. Tu n’aurais jamais pu vivre avec le fait d’avoir tué volontairement un enfant, d’autant plus que tu l’avais senti vivre en toi. Tu en doutes peut-être encore mais moi pas. La jeune femme qui s’est jetée devant une voiture pour sauver un enfant tombé sur la chaussée, qui s’est transformée en voleuse pour sauver un orphelinat, qui a consacré tant de temps à aider des orphelins ne peut pas avorter sans regrets.  

 

Elle l’observa longuement, incertaine, puis finit par se laisser de nouveau aller contre lui.  

 

- Je vais essayer de m’appuyer sur tes certitudes pour avancer., admit-elle.  

- Vas-y mais tu commences à faire ton poids, alors doucement sur l’appui., la taquina-t-il.  

 

Elle se releva brusquement, prête à le remettre à sa place, et croisa son regard malicieux. Elle ne put retenir le sourire qui éclot sur ses lèvres.  

 

- Idiot…, lâcha-t-elle.  

- Coupable. Ca va mieux ? On doit dormir un peu maintenant., dit-il, la voyant acquiescer.  

 

Il la lâcha, la laissant décider de la position qu’elle voulait prendre pour dormir. Kaori hésita, se mordant la lèvre inférieure, puis posa la tête sur l’épaule de son mari et une main sur son estomac. Elle sentit une main entourer son épaule, les couvertures être tirées sur eux et la chaleur qui l’entoura. A quelques détails près, elle se serait sentie comme avant.  

 

- Dors bien, Sugar., murmura Ryo, réfrénant son envie de l’embrasser.  

- Toi aussi.  

 

Elle ferma les yeux et sombra rapidement dans un sommeil sans rêves. Quand ils se réveillèrent le lendemain matin, Ryo était collé dans son dos, une main posée sur son ventre. Sortant lentement des brumes du sommeil, elle se tendit progressivement en sentant la manifestation matinale habituelle de son homme contre ses fesses. La panique montait mais elle se forçait à ne pas bondir hors du lit même si c’était dur. Elle devait avoir confiance et elle se le répétait inlassablement. Il ne lui sauterait pas dessus pour se soulager, il la respectait et l’aimait même si ça ne devait rester que platonique.  

 

- Merde !, lâcha-t-il, totalement réveillé, se rendant compte de la situation.  

 

Il s’écarta vivement et s’allongea sur le dos de son côté du lit, passant nerveusement une main sur son visage, alors qu’elle se retournait maladroitement pour lui faire face.  

 

- Je… Je suis désolé, Kaori. Je ne peux pas y faire grand-chose. Jamais je n’aurais…, commença-t-il mais elle posa un doigt sur ses lèvres.  

- Je sais. Je n’arrive pas à contrôler les tensions de mon corps mais je sais que tu ne me feras rien que je ne veuille. Je le sais, ne culpabilise pas, s’il te plaît., lui affirma-t-elle.  

 

Ils restèrent ainsi les yeux dans les yeux un moment avant de se lever. Alors qu’elle allait préparer le petit-déjeuner, Ryo alla chercher Kei pour le préparer. Ils étaient attendus pour neuf heures au tribunal et elle avait eu beau argumenter, Ryo avait refusé de la laisser y aller seule même si l’endroit grouillerait de flics. Miki avait proposé de garder Kei et ils avaient accepté avec gratitude. Rapidement, les lieux s’inversèrent et toute la famille fut prête à partir. Après un arrêt rapide au Cat’s, le couple arriva au tribunal et Kaori fut emmenée dans une salle à l’écart dans l’attente de son témoignage. Ayant refusé de demander des dommages et intérêts au civil, elle n’était pas partie au procès. Le tribunal allait juger des peines encourues pénalement, son témoignage servirait surtout à déterminer la gravité des sanctions.  

 

Plus d’une heure après le début du procès, elle fut appelée à témoigner. Ryo la laissa et elle le revit dans l’assistance, tout comme Sayuri à son plus grand étonnement. Elle sentit rapidement plusieurs regards déplaisants se poser sur elle quand elle énonça son identité et croisa le regard de son ex-mari, de son ex-belle-mère et ex-belle-sœur. Au fond de la salle, elle aperçut également Megumi, visiblement sonnée par le témoignage précédent de David, de l’inspecteur Nogami et d’un médecin assermenté.  

 

- Mademoiselle Makimura, pouvez-vous nous dire qui vous êtes par rapport à Monsieur James ?, entama le Procureur.  

- Son ex-femme., répondit Kaori, refusant de regarder David.  

 

Elle avait peur de se laisser de nouveau submerger par la colère comme dans son cauchemar et voulait garder le contrôle de la situation.  

 

- Pouvez-vous nous raconter ce qu’il s’est passé ? A commencer par les circonstances de votre mariage et son déroulement. Prenez votre temps., l’invita-t-il.  

 

Sciemment, il se plaça entre elle et son ex-mari. Il avait bien vu les regard noirs qu’il lui lançait et la colère qui irradiait de lui. Kaori baissa les yeux un instant pour assembler son courage puis les releva pour croiser le regard rassurant de Ryo qui lui adressa un léger signe de tête comme s’il lui disait qu’elle pouvait le faire. Plus confiante, elle se mit à parler sans faillir. Sa voix se brisait par moments sur des passages délicats comme son premier viol, la douleur qu’elle avait ressentie en allaitant son enfant après le traitement infligé par son bourreau, la joie malsaine qu’il avait montrée, le fait de s’être sentie encore plus asservie quand il l’avait privée de sa contraception et qu’elle était tombée enceinte, sa petite vengeance sur sa robe de mariée qui en fit rire quelques-uns dans l’assistance. Elle n’omit rien et se sentit épuisée mais libérée à la fin de sa déposition.  

 

- Pour ma part, je ne pousserai pas votre interrogatoire plus loin, Mademoiselle. Je pense que votre témoignage a été suffisamment clair sur les évènements et votre souffrance. Maître…, invita le Procureur.  

 

L’avocat de la partie adverse se leva, reboutonnant sa veste lentement.  

 

- Madame James…, commença-t-il.  

 

Kaori se tendit et agrippa les accoudoirs à en avoir les doigts blancs.  

 

- Maître, le témoin a décliné son identité clairement au début de son témoignage. Je vous prierai de ne plus commettre cette erreur enfantine., le réprimanda le juge Iwasaki.  

- Pardon, votre honneur. Mademoiselle Makimura, pourquoi avoir accepté ce mariage si vous détestiez tant Monsieur James ?  

- Par amour, pour que l’homme que j’aime n’aille pas injustement en prison., répondit-elle, honnêtement.  

- Ce n’était donc pas pour tout l’argent que Monsieur James vous offrait ?  

- Non. L’argent ne m’intéresse pas.  

- Alors pourquoi avoir simulé la perte de votre virginité ?, lui demanda-t-il, posant un regard consterné sur elle.  

 

Kaori baissa les yeux, honteuse de ce fait.  

 

- Ce n’était pas pour l’argent. J’espérais être enceinte de celui que je quittais et j’avais conscience de la jalousie de David. Je voulais potentiellement protéger mon bébé., admit-elle.  

- Vous l’avez donc fait passer pour le sien ?  

- Oui, à contre-coeur.  

- A contre-coeur mais cela vous a quand même rapporté six millions de dollars !, asséna-t-il, tirant un oh d’indignation de la salle.  

- Je n’en veux pas de son argent ! Je n’en ai jamais voulu !, s’écria Kaori en larmes.  

 

Dans la salle, Ryo se pencha vers Sayuri.  

 

- Appelle tout de suite ton bureau et sors l’article que tu avais préparé. Ce pourri doit payer !, gronda Ryo, le regard noir.  

- Mais Kaori…  

- J’en fais mon affaire. Cet article doit sortir avant la fin de l’audience pour couvrir les faits. Il va la faire passer pour une traînée alors que c’est lui le pourri. On doit la protéger., la coupa-t-il.  

 

Sayuri acquiesça et sortit d’un pas rapide de la salle d’audience.  

 

- Votre fils est inscrit comme son fils sur son acte de naissance.  

- Si je le pouvais, je le ferai effacer. Son nom salit mon enfant., gronda-t-elle.  

- Vous accusez mon client de vous avoir frappé mais vous avez quand même été la première à le faire, non ?, lui retourna-t-il.  

- Parce que gifler quelqu’un, ce n’est pas frapper ? Isoler quelqu’un de ceux qui l’aime, ce n’est pas brutaliser ? Imposer sans compromis, ce n’est pas violenter ?  

- Vous utilisez de bien grands mots, Mademoiselle.  

- Il a été jusqu’à m’empêcher d’écrire à des orphelins. Quelle menace représentaient ces enfants isolés familialement et affectivement pour lui ? Quelle action subversive allais-je pouvoir faire en leur souhaitant un joyeux Noël, en leur disant que je pensais à eux et les aimais malgré mon absence ?, répondit-elle.  

- Il disait m’aimer mais comment peut-on aimer quelqu’un et vouloir le changer ? Comment peut-on aimer quelqu’un et lui faire autant de mal ? Comment peut-on aimer quelqu’un et le tuer comme il l’a fait ?  

- Vous êtes pourtant bien vivante, Mademoiselle. Un peu de retenue, s’il vous plaît !, la tança l’avocat.  

- Monsieur le juge !, s’offusqua le Procureur.  

- Maître, je vous prierai de modérer vos propos à l’égard du témoin., le rappela Tomo à l’ordre.  

 

Kaori sentit un regard chaud posé sur elle et releva la tête. Elle croisa les deux prunelles onyx de son mari et sentit sa force la gagner et la remettre d’aplomb.  

 

- Mademoiselle Makimura, si les viols, comme vous les appelais, vous ont été aussi insupportables, pourquoi ne pas avoir avorté du bébé que vous portez alors que vous en aviez encore l’occasion ?, recommença l’avocat.  

- Je voulais le faire mais David faisait surveiller mes moindres faits et gestes. Lorsque j’ai appris que j’étais enceinte, nous étions pris dans une longue série de voyages d’affaires. Je n’en ai pas eu l’occasion.  

- Donc vous vouliez vous débarrasser de ce bébé ?, énonça-t-il clairement.  

- Oui… jusqu’à ce que je le sente vivre en moi. Je ne pouvais plus.  

- Vous semblez changer d’avis selon les situations. Qui nous dit que vous n’avez pas dit oui à votre mari pour tous ces viols supposés, que ces supposés coups n’étaient pas le fruit de maladresses ou d’actes volontaires ?, l’interrogea-t-il.  

- Comment osez-vous ?, gronda-t-elle.  

- Il m’a violée, il m’a frappée, il m’a menacée de me séparer de mon bébé de quelques mois que j’allaitais, il a voulu lever la main sur lui pour une tasse de café renversée et m’a frappée alors que j’étais enceinte ! Je n’avais qu’un peu d’argent sur moi, sa mère qui passait tous les jours à l’improviste, il gardait nos passeports, me menaçait de représailles si je ne me comportais pas bien ! Je ne suis pas une menteuse, une affabulatrice ou une femme vénale. Tout ce que je voulais, c’était rester ici avec ma famille, dans mon pays et mener la vie qui me convenait. Je lui avais dit que je ne l’aimais pas mais il me voulait et il m’a achetée pensant pouvoir me manipuler à sa guise. Je ne voulais pas de tout cela. Je n’ai pas mérité tout cela., finit-elle en larmes.  

- Mademoiselle…  

- Maître, ça suffit. Vous mettez en danger la santé du témoin et je ne vous laisserai pas continuer. Mademoiselle Makimura, vous pouvez regagner l’assistance., l’invita le juge Iwasaki.  

 

Le Procureur s’avança obligeamment et soutint Kaori jusqu’à la barrière qui séparait les parties du public. Ryo se leva et prit le relais, gardant sa main dans la sienne. Peu après, Sayuri revint et prit l’autre main de sa sœur.  

 

- C’est fait. Dans un quart d’heure, c’est dans tous les médias., informa-t-elle Ryo.  

- Merci., dit-il, pressant la main de Kaori qui semblait imperméable.  

- Monsieur le Juge, je souhaiterais appeler à la barre le docteur Ito, expert en psychiatrie., demanda le Procureur.  

 

Une minute plus tard, un homme en complet gris se présenta à la barre et commença à expliquer les différents troubles psychologiques qu’il avait notés chez la patiente Kaori Makimura. Il le fit dans un langage commun permettant à tous de comprendre exactement quelles étaient les souffrances endurées par la jeune femme et les mécanismes de protection qu’elle avait mis en place pour elle et son enfant, la poussant à faire des choix tels qu’accepter certains actes odieux pour pouvoir survivre.  

 

- Pensez-vous que Mademoiselle Makimura ait manipulé Monsieur James dans un but lucratif ?  

- Non, l’argent est loin de faire partie de ses considérations prioritaires. C’est une personne très généreuse qui donnerait tout pour son prochain. Elle a fait un choix très difficile et honorable de sacrifier son confort personnel immédiat par amour. Elle l’a fait en relative connaissance de cause sans toutefois s’attendre aux coups reçus. Elle pensait que Monsieur James, personne très éduquée, de bon niveau social, était au dessus de tout cela.  

- Aujourd’hui, quel est d’après vous l’état psychologique de Mademoiselle Makimura ?  

- Elle est blessée à vie. Elle sait qu’elle ne sera jamais plus la personne qu’elle était avant. Elle essaie de retrouver le chemin vers quelqu’un qui lui correspondrait suffisamment. Elle ne supporte presque aucun contact humain. Elle a besoin de s’apprivoiser et de se laisser apprivoiser. Il va lui être difficile de retrouver une place dans la société, dans son groupe de connaissances. Ca lui prendra beaucoup de temps, sans compter les dégâts peut-être irréversibles sur le plan intime.  

- Donc quand elle dit que Monsieur James l’a tuée…  

- C’est métaphorique puisqu’elle est encore vivante. Mais psychologiquement, il a tué la personne qu’elle était : un être confiant en l’avenir et en son prochain, une personne qui ne demandait qu’à aider les autres et aspirait à une vie simple et heureuse. Aujourd’hui, cette personne-là n’est plus. Elle renaîtra peut-être partiellement mais ce sera très long., affirma l’expert.  

- Merci Docteur. Maître, je vous laisse la place pour le contre-interrogatoire.  

 

L’avocat de David observa ses notes un instant.  

 

- Pas de contre-interrogatoire., répondit-il à la plus grande surprise de son client et de ses proches.  

- La séance est levée. Le jury va pouvoir se retirer pour délibérer., ordonna le juge, avant de se lever.  

- Vous n’êtes qu’une petite pute., cracha la mère de David, se tournant vers elle.  

- C’est votre fils l’ordure, vous ne valez pas mieux que lui., répondit Kaori d’une voix blanche.  

 

Ryo la prit par la taille et l’emmena dehors, la tenant à l’abri de la foule.  

 

- Kaori, j’ai demandé à Sayuri de publier l’article avec le contrat., l’informa Ryo, la surprenant.  

- Fais-moi confiance., lui demanda-t-il.  

 

Elle acquiesça et se blottit contre lui, cherchant sa force et sa chaleur. Cette expérience l’avait épuisée. Moins d’une heure après, ils furent rappelés pour le verdict. Quand le silence se fit dans la salle, le premier juré transmit la décision du jury au juge qui lut la sentence.  

 

- Monsieur James, vous êtes déclaré coupable pour tous les chefs d’accusation suivants : harcèlement moral et sexuel, coups et blessures sur votre conjointe, tentative de coups et blessures sur mineur, viol sur votre conjointe, le tout avec circonstances aggravantes. Vous êtes condamné pour l’ensemble de ces faits à trente-cinq ans de prison ferme, peine qui sera exécutée dans une prison des Etats-Unis où vous serez extradé après votre procès pour corruption. Vous êtes également interdit de séjour à vie sur le territoire japonais., annonça le juge.  

- C’est un scandale !, hurla David  

- Vous n’avez pas le droit ! Ce sont des mensonges !, continua-t-il à crier jusqu’à être hors de portée.  

 

Ryo n’attendit pas qu’il soit sorti pour emmener Kaori loin de là avant que les proches ne se retournent contre elle. Elle en avait déjà assez supporté. Quand ils sortirent, ils furent assaillis par la presse mais, par chance, Saeko avait prévu le coup et s’était entourée de quelques officiers pour les aider à évacuer les lieux, chose dont elle ne fit pas profiter la famille du prévenu qui commença par se répandre violemment sur l’ex-femme de cet honorable chef d’entreprise qu’était David James.  

 

Aucun mot ne fut échangé entre les trois adultes jusqu’à l’arrivée à l’appartement. A peine rentrée, Kaori se tourna vers Ryo et il l’enlaça, accueillant ses larmes sans renâcler. Sayuri les laissa seuls un moment avant de revenir avec deux cafés et un thé.  

 

- C’est fini, Kaori. Il est derrière les barreaux pour au moins trente-cinq ans et il ne pourra pas revenir au Japon. Tu peux respirer un peu mieux., lui dit sa sœur.  

- Je sais. Merci d’avoir été là.  

- Je devais arriver hier mais mon avion a dû être immobilisé pour un problème technique. Je suis arrivée juste à temps pour le début du procès. Kaori, il faudra que tu fasses un communiqué de presse. Je voudrais le faire pour toi, pour que tes propos restent fidèles à ce que tu es. Tu veux bien ?, lui demanda Sayuri.  

- Oui., murmura-t-elle.  

- Je dois regarder ce qu’il s’est dit. Je peux allumer la télé ?, les interrogea la journaliste.  

 

Ryo appuya sur le bouton et ils virent apparaître à l’écran le visage de Megumi Yamamoto. Il sentit Kaori se tendre mais elle resta néanmoins contre lui, cherchant l’apaisement.  

 

- Madame Yamamoto, vous devez être effondrée face aux accusations qui pèsent contre votre ami ?, entendirent-ils.  

- En effet., répondit-elle consternée.  

- Que pensez-vous de cette femme qui portent ses accusations et de ce contrat ?  

- C’est un contrat abject et je suis navrée d’en avoir eu vent. Cela me brise le cœur., répondit-elle.  

- Comment comptez-vous soutenir votre ami, Monsieur James ?, l’interrogea un autre journaliste.  

- Mon ami… Je ne cautionne pas ses actes. J’ai personnellement rencontré et échangé avec son ex-femme. Le premier qui osera croire que cette femme est une femme intéressée est un imbécile. Je ne connais aucune femme vénale prête à verser le moindre yen d’un maigre salaire pour aider des orphelins et encore moins les accueillir chez elle gratuitement en y prenant un réel plaisir. Cette femme a le cœur sur la main et je souffre pour ce qu’elle a subi. J’espère qu’elle s’en remettra un jour parce qu’en la blessant, il a fait souffrir bien plus qu’une personne. La peine qui lui a été infligée me semble encore bien trop faible pour le mal qu’il a fait., déclara-t-elle avant de se retirer.  

- Il semblerait que tu aies plus d’un avocat dans la place., fit remarquer Ryo.  

 

Kaori hocha silencieusement la tête et se renfonça contre son homme, s’endormant peu après.  

 

- Elle se remettra, tu crois ? Le psy avait l’air assez négatif., s’inquiéta Sayuri.  

- Elle remontera la pente. Il a tu une partie de ses conclusions parce qu’elles sont aléatoires. Il pense que Kaori se remettra, qu’elle réussira à retrouver sa place ou une place proche. Ca lui prendra du temps mais elle est assez forte pour le faire. Cela dépendra aussi de la façon dont elle gérera la suite de son accouchement, si elle prend la décision qui lui convient., répondit Ryo.  

- Et d’après lui, quelle est la bonne décision ?, l’interrogea-t-elle.  

- Il ne sait pas le dire. 

 


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