Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 29 :: Chapitre 29

Publiée: 30-03-20 - Mise à jour: 30-03-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Cette semaine, les chapitres seront particulièrement durs. Je le rappelle: je ne fais pas une apologie de la violence conjugale. Je ne cautionne pas ces actes monstrueux. Bonne lecture malgré le sujet et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

Chapitre 29  

 

Assise dans le fauteuil près de la fenêtre, Kaori observait leur bébé endormi contre elle. Elle venait juste de le nourrir et se repaissait de ses traits fins et apaisés. Il lui faisait penser à Ryo quand il dormait. Elle sentit soudain Jack arriver et détacha Kei de sa tétine naturelle, se recouvrant.  

 

- Entrez !, l’invita-t-elle, après qu’il eut toqué.  

- Bonjour. Alors comment va la jeune maman ?, lui demanda-t-il.  

- La nuit a été agitée mais ça va., dit-elle avec un grand sourire heureux.  

- Il a du mal à trouver son rythme ?  

- Oui et il a faim. Un vrai glouton comme son père., affirma-t-elle.  

 

De l’autre côté de l’océan, entouré par les volutes de tabac et d’alcool, Ryo éternua.  

 

- Tu as pris froid, Ryo Chou ?  

- Avec toi qui me tiens chaud ? Certainement pas., susurra-t-il à la bunny dont il n’arrivait même pas à se souvenir du nom.  

- Alors tu me parlais de ton dernier client qui t’avait fait des misères…, lui rappela-t-il, la ramenant sur le sujet qui l’intéressait.  

- En parlant de père, David ne devrait pas tarder à arriver et j’ai récupéré cela hier soir., l’informa Jack, tendant une enveloppe à la jeune mère.  

 

Elle posa Kei. Elle sortit rapidement l’acte de naissance de son fils : Kei James. Même si le nom n’était pas le bon, il avait au moins le prénom qui lui convenait… et surtout la nationalité, pensa-t-elle en lisant « japonais ». David ferait une syncope quand il s’en apercevrait mais elle s’en fichait.  

 

- Parfait… enfin presque…, murmura-t-elle.  

- Merci, Jack. Merci beaucoup., lui dit-elle.  

- L’officier m’a assuré avoir déjà transmis le document aux autorités qui le lui avaient demandé.  

 

Kaori sourit, fière d’avoir eu le temps malgré tout d’accomplir certaines tâches administratives en toute discrétion. Entendant toquer à la porte, elle rangea le document et posa l’enveloppe sur sa chevet.  

 

- Courage., lui fit Jack.  

- Entrez !, dit-elle, après lui avoir fait un clin d’oeil.  

 

David entra dans la chambre et s’avança vers elle tout sourire, un bouquet de roses blanches et rose pâle en main. Elle en déduisit qu’il n’avait pas encore eu le diable maternel en ligne et qu’il ne savait donc pas que le prénom de son fils n’était pas tout à fait celui qu’il voulait.  

 

- Je vous laisse, Monsieur et Madame James., leur indiqua Jack, s’éclipsant.  

- Ma chérie, j’aurais tellement aimé être là., lui dit-il, ému.  

 

Il la prit dans ses bras, un peu maladroit avec le bouquet de fleurs, et la serra contre lui.  

 

- Je me doute., répondit Kaori.  

- Tiens, c’est pour toi., lui indiqua-t-il, lui donnant les fleurs.  

 

Kaori regarda en retenant un soupir la dizaine de bouquets déjà présents et le mit dans un vase où les fleurs commençaient à faner.  

 

- Merci David. C’est très gentil de ta part.  

- C’est notre merveille…, murmura-t-il, approchant du berceau, les yeux emplis de fierté.  

 

Kaori se retint de lui hurler que non et de lui retirer ce regard qu’il n’avait pas le droit d’arborer.  

 

- Mon fils… Bonjour Peter…, susurra-t-il au bébé qui ouvrait les yeux.  

- Il est magnifique, Kaori. Tout s’est bien passé ?, lui demanda-t-il.  

- Le travail a été long, j’ai fait une petite hémorragie mais Kei et moi allons bien., répondit-elle, prête à l’affronter.  

- Très bien, très…, commença-t-il par répondre avant de se redresser, les yeux plissés.  

- Kei et toi ?, répéta-t-il d’une voix sourde.  

 

Kaori redressa le menton en signe de défi.  

 

- Oui, Kei et moi., affirma-t-elle.  

- Cet enfant ne s’appelle pas Kei mais Peter, Kaori. C’était ce que j’avais décidé., lui dit-il, tentant de maîtriser la colère qui grandissait.  

- Oui mais ce n’était pas mon choix. Il s’appelle Kei.  

- Ca ne se passera pas comme cela., gronda-t-il.  

- Je vais aller le déclarer à l’état civil et crois-moi que tu verras Peter inscrit très officiellement sur tous ses papiers., la prévint-il.  

- A commencer par celui-là, je suppose ?, fit-elle, lui tendant l’enveloppe.  

 

Il prit les documents, les sortit et les observa, blême de rage.  

 

- Comment as-tu osé faire cela ?, gronda-t-il.  

- Je joue le même jeu que toi, David. J’apprends.  

- J’irai en justice et ferai changer son prénom., lui dit-il.  

- Je t’en prie. Trouve la bonne raison et surtout…, commença-t-elle avant de s’arrêter, se détournant de lui.  

 

Il attendit la suite qui ne vint pas et s’approcha d’elle, l’obligeant à se retourner vers lui.  

 

- Surtout quoi ?, lui demanda-t-il.  

- Tu expliqueras à ta mère pourquoi Kei ne s’appelle plus Kei…, lui dit-elle, se dirigeant vers le bébé qui commençait à chouiner.  

- Tu es sale, mon cœur. Viens, je vais te changer, Kei.  

 

Elle l’emmena dans la pièce adjacente, faisant semblant d’ignorer David qui fixait le mur d’un regard vide. Il devait certainement assimiler les implications de sa dernière assertion et effectivement, il se rendit compte qu’il ne pouvait pas aller à l’encontre de sa femme. Cela prouverait une nouvelle fois qu’il ne la contrôlait pas…  

 

- Tu as gagné cette bataille, Kaori, mais pas la guerre., lui dit-il d’une voix froide, s’adossant au chambranle de la porte.  

- Ce n’est pas grave. J’ai de la patience. Tu as de la chance, David. Je me suis retenue de ne pas mettre ton nom sur l’acte de naissance. Ca ne m’aurait pas dérangé que Kei n’ait pas de père., lui asséna-t-elle froidement à son tour.  

- Tu n’aurais pas osé…, murmura-t-il, incrédule.  

- Pense ce que tu veux. Je me suis abstenue parce que je voulais avoir mon mot à dire dans le choix de son prénom. Tu aurais été plus raisonnable, nous l’aurions choisi à deux., lui avoua-t-elle.  

- Et voilà, un bébé tout propre., s’exclama-t-elle d’une voix chaude.  

- Maman s’améliore, Kei. Elle n’a même pas hésité sur le sens de la couche.  

 

David la regarda faire preuve de l’amour qu’il espérait d’elle envers leur fils et la jalousie le frappa. C’était certainement moche d’être jaloux d’un enfant si jeune mais il l’était. Il aurait aimé se sentir au centre de son attention comme l’avait été l’homme qu’elle avait aimé et comme l’était le bébé aujourd’hui.  

 

- Je te prierai de ne pas lui parler comme à un débile profond. Cet enfant fera partie de l’élite plus tard., la tança-t-il sévèrement.  

- Ton fils ne se portera pas plus mal d’avoir été aimé et enfant. Il n’en sera certainement que plus équilibré. Et pour ta gouverne, je ne suis pas entrain de le gagaïser. Je lui parle normalement avec un ton plus doux, c’est tout. Si tu avais un peu plus de respect pour moi, je te parlerai certainement plus doucement aussi, David., répondit-elle, sans même tourner les yeux vers son mari.  

- Le respect va dans les deux sens, Kaori., lui reprocha-t-il.  

- Certainement. Comme tu as lancé les hostilités, je te laisse faire le premier pas., lui dit-elle, prenant le bébé dans ses bras.  

 

Elle s’arrêta à sa hauteur et plongea dans son regard.  

 

- Tu m’as enlevée, forcée à t’épouser et cherches à me contrôler en permanence. Je pense que tu n’auras pas que le premier pas à faire.  

- Et tu serais vraiment prête à avancer vers moi si je fais un effort ?, lui demanda-t-il, dubitatif.  

- Je ne sais pas mais je peux essayer. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Je pense que, pour Kei, je pourrais peut-être l’envisager., admit-elle.  

 

Elle n’en avait pas vraiment envie mais elle devait aussi penser au bien-être du bébé et si, en plus, elle pouvait lui faire baisser la garde, elle aurait aussi moins de problème pour trouver le dossier.  

 

- J’ai horreur de me faire manipuler, Kaori., lui dit-il, serrant les dents.  

- Bienvenue dans mon monde., répliqua-t-elle, lui retournant un regard noir.  

 

Elle le contourna puis alla s’asseoir dans le fauteuil pour allaiter Kei qui recommençait à s’agiter. David se retourna et les fixa, subjugué.  

 

- Tu l’allaites ?, fit-il incrédule.  

- Je croyais que tu voulais l’élever au biberon., ajouta-t-il, perplexe.  

- Oui, je pensais aussi mais j’ai changé d’avis., lui apprit-elle, observant Kei se nourrir.  

 

Elle croisa brièvement son regard et rebaissa le sien.  

 

- Tu peux ne pas m’observer ainsi, s’il te plaît ? Ca me gêne., murmura-t-elle.  

- Pardon., dit-il, s’asseyant sur le lit en regardant de l’autre côté.  

- Quand pourras-tu sortir ?  

- Dans quelques jours, quand le bébé aura pris suffisamment de poids, je crois.  

- Très bien. Il faudra qu’on commence à préparer le mariage., lui dit-il.  

 

Kaori sentit son cœur se faire lourd et se concentra sur Kei pour chasser les larmes qui lui montaient aux yeux. On y était. L’accouchement était passé, il n’y avait plus de danger, la voie était libre…  

 

- Je sais que l’idée ne t’enchante pas mais nous devrons le faire, Kaori. Je ne peux pas me contenter d’un mariage à la sauvette d’un quart d’heure à la mairie de Tokyo., lui expliqua-t-il, toujours aussi piqué au vif par son manque d’enthousiasme sur ce point.  

- Je sais., murmura-t-elle, la voix étranglée.  

- Ma mère s’occupera de Kei pendant les préparatifs…  

- Non, il restera avec moi ! Ta mère ne peut pas l’allaiter., se justifia-t-elle.  

- Tu ne veux quand même pas dire que pendant le mariage…  

- Si, je devrai m’absenter pour le nourrir., lui dit-elle, soutenant son regard.  

 

Il la regarda sombrement et se retint de s’énerver.  

 

- Kaori, je compte bien partir en voyage de noces avec toi et Kei n’est pas prévu sur la liste des accompagnants. Ce n’est qu’un voyage pour adultes., lui asséna-t-il assez froidement.  

- Alors ne prévois pas le mariage trop vite ou le voyage de noces pour dans quelques mois parce que je vais l’allaiter le temps qu’il faudra., lui dit-elle.  

- Et je te préviens qu’il est hors de question que je laisse mon bébé seul pendant plus d’une journée., lui apprit-elle, redressant Kei sur elle, une main dans son dos.  

- Tu feras ce que je te dis., gronda-t-il.  

 

Elle lui lança un regard consterné.  

 

- Eh bien, tu n’auras même pas tenu l’illusion plus de dix minutes…, lâcha-t-elle, amère.  

- Si nous en avons fini, tu peux t’en aller. Je suis sûre que tu as du travail qui t’attend. Je ne te retiens pas et je ne souhaite pas recevoir de visite cette après-midi. Je vais me reposer., l’informa-t-elle.  

- Tu ne peux pas refuser à ma famille le droit de voir notre enfant., lui dit-il.  

- Tu t’en es privé, toi ? Si je laisse tes parents venir voir et toucher mon enfant, le prendre dans leur bras, me laisseras-tu seulement envoyer un faire-part de naissance ou une photo de lui à ma famille ?, l’interrogea-t-elle, le regard dur.  

 

Il n’eut pas le courage d’affronter la haine qui brillait dans ses yeux.  

 

- Non… Non, je ne te laisserai pas faire., admit-il.  

- Alors, évite à tes parents ou autres de faire le déplacement pour rien car la porte de ma chambre ne sera ouverte qu’à Jack qui est chargé de me protéger… et toi parce que je n’ai pas le choix., lui dit-elle.  

- Je pense que tu m’en sais parfaitement capable., l’acheva-t-elle.  

 

Il serra les dents et détourna le regard pour quitter ce visage si angélique qui le mettait dans une colère noire. Il se leva et commença à faire des allers et retours nerveux dans la chambre sous le regard indifférent de Kaori. Soudain, il approcha d’elle et s’appuya sur les accoudoirs, se penchant vers elle de façon menaçante. Elle n’esquissa aucun mouvement de recul, lui signifiant ainsi qu’elle n’avait pas peur de lui.  

 

- Tu n’auras aucune visite ici mais à la maison, tu ne pourras refuser ma famille. Tu te montreras aimable et tu laisseras qui le souhaitera prendre Kei. On reparlera de tout cela à la maison., la prévint-il.  

- On ne reparlera de rien du tout puisque, de toute façon, je n’ai pas mon mot à dire., répondit-elle.  

- Maintenant, va-t’en. Je suis fatiguée., lui ordonna-t-elle.  

 

Il lui lança un regard noir puis sortit de la chambre. Kaori souffla et se détendit enfin.  

 

- Il te ressemble, Ryo., murmura Miki, un regard attendri posé sur la photo de Kei.  

- Oui, c’est vrai.  

- C’est vrai ce qu’a dit Kazue ? Tu étais avec elle ?, l’interrogea-t-elle.  

- Oui, j’étais là quand elle a perdu les eaux, quand elle souffrait ou poussait et quand Kei est sorti., répondit-il.  

- J’aurais aimé être avec elle, vraiment lui tenir la main même si elle me l’aurait broyée. J’aurais aimé faire plus, Miki., souffla-t-il.  

 

La barmaid posa une main sur la sienne et lui lança un regard empli de reconnaissance.  

 

- Tu as été là pour elle, Ryo. Elle aurait dû être seule ou mal accompagnée mais tu as été là pour elle, pour eux. Tu sais que ça lui a suffi, tu sais que ça représente beaucoup pour elle. Tu la connais mieux que quiconque, qu’en penses-tu ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Ryo la fixa puis la photo de son fils, paisiblement endormi. Il lui ressemblait beaucoup mais il voyait les petites choses qu’il avait tirées de sa mère, la forme de ses yeux ou les petites fossettes au coin de ses lèvres. Leur enfant… il avait assisté à la naissance de son fils, il avait aidé sa femme à accoucher alors qu’elle était loin. Il avait senti sa joie, son soulagement et son amour quand elle avait entendu sa voix. Il avait ressenti la même chose. Il avait pu communiquer directement avec elle sans intermédiaire, il avait pu vivre ses émotions sans parasite.  

 

- Ca lui a fait du bien… comme à moi. Elle n’était pas seule et moi non plus, nous étions tous les deux là pour la naissance de notre enfant. C’était un moment important de notre vie commune… enfin façon de parler., admit-il.  

- Merci Miki, merci d’être là malgré ce que j’ai obligé Kaori à faire., fit-il, reconnaissant.  

- Elle a fait un choix par amour pour toi et pour elle aussi parce qu’elle ne peut pas vivre sans toi, parce qu’elle ne peut pas imaginer sa ville ou ses amis vivre dans un environnement non sécurisé. Tu l’as laissée partir en la rendant forte, lui donnant de l’espoir. Tu lui as même donné un enfant et tu sais que c’était son rêve., lui dit-elle.  

- Maintenant Ryo, je t’en voudrai si tu ne trouves pas un moyen de nous la ramener dans les meilleurs délais. Je veux la serrer dans mes bras et votre enfant aussi. Je veux les entendre rire dans mon café, lui servir des glaces et que vous me râliez dessus parce que je le gâte de trop.  

- J’y travaille, Miki. Je vais essayer de lui créer autant d’opportunités que possible mais tant qu’elle n’aura pas le dossier, elle ne rentrera pas. Je dois y aller, Miki. J’ai promis de passer à l’orphelinat., l’informa-t-il en se levant.  

- Merci d’être là, ma belle. Tu salueras Umi pour moi.  

 

Elle lui fit signe au revoir et il sortit. Une demie-heure plus tard, il s’arrêta sur le chantier du nouveau bâtiment. Il observa l’édifice subtilement implanté dans le décor. Le paysage avait été respecté. Seuls les arbres abîmés pendant le typhon avaient été abattus et il vit avec satisfaction qu’en plus d’une nouvelle aire de jeux, de nouveaux arbres avaient été plantés. Kaori apprécierait. Hide apprécierait. Il laissa un sourire errer sur ses lèvres et continua à observer les lieux un moment. Il fut interrompu par l’arrivée d’une voiture et reconnut Megumi.  

 

- Monsieur Saeba, c’est un plaisir de vous voir., dit-elle tout sourire.  

- Vous venez voir l’avancée des travaux ?, lui demanda-t-elle.  

- Comme vous apparemment., répondit-il, un petit sourire aux lèvres.  

- Une envie soudaine. J’ai eu David au téléphone il y a quelques minutes. Vous saviez que Kaori avait accouché d’un petit garçon ?, l’interrogea-t-elle.  

- Non. Nous n’avons plus aucun contact., mentit-il sans une once de remords.  

- Ils l’ont appelé Kei. Je lui ai dit que c’était vraiment beau de sa part d’avoir donné un prénom japonais à son fils. C’était un grand symbole d’ouverture, vous ne trouvez pas ?  

 

Ryo resta impassible malgré sa très forte envie de la secouer pour lui ouvrir les yeux sur qui était vraiment son ami, un homme manipulateur, un violeur effectif ou en devenir, un pervers.  

 

- C’est vrai. Nous aurons peut-être la chance de les voir à l’inauguration du nouvel orphelinat…, suggéra Ryo.  

- Je ne pense pas malheureusement. Ils préparent leur mariage et il a plusieurs voyages d’affaires prévus.  

- Kaori pourrait venir sans lui…, lâcha-t-il, se disant que l’idée ferait son chemin.  

- David lâcher sa femme ? J’en doute. Il a l’air d’y tenir comme à la prunelle de ses yeux.  

 

Comme un chien affamé tient à son os, se retint de dire Ryo, amer. Il avait espéré pouvoir la sortir de là à ce moment-là même s’il doutait qu’il soit judicieux de faire voyager un si petit bébé en avion. Cela lui aurait donné de meilleures chances de la retrouver relativement indemne. Il trouverait d’autres occasions. Avisant l’heure, il salua la mécène qui avait contribué à la survie de l’orphelinat cher au cœur de sa femme et prit la direction de l’autre établissement. Dès qu’il arriva, il fut entouré par les petits.  

 

Pendant plus d’une heure, il joua avec les enfants puis l’heure des douches étant arrivée, il prit du temps pour parler avec les plus grands. Tous étaient impatients de découvrir le nouveau bâtiment et le ton montait vite quand on évoquait les répartitions des chambres. Ecoutant distraitement les chamailleries adolescentes, il vit Hime et Sakura arriver dans le réfectoire, main dans la main. Il alla à leur rencontre et s’accroupit pour être à leur hauteur.  

 

- Alors, les filles, je n’ai pas le droit à mon câlin ?, les taquina-t-il.  

 

Les deux fillettes se jetèrent dans ses bras et il les serra contre lui, profitant de ce moment de tendresse qui leur était devenu familier depuis le départ de Kaori. Il l’avait remplacée pour soutenir les fillettes et surtout Sakura qui avait été très touchée alors qu’elle venait juste de s’ouvrir.  

 

- Tu as des nouvelles de Kaori, Ryo ?, demanda Hime.  

- Je viens de voir Megumi. Kaori a eu un bébé., lui apprit-il.  

 

La petite baissa les yeux, une larme roulant sur sa joue.  

 

- Elle ne pouvait pas être notre maman mais elle a eu un bébé. En fait, elle ne nous aimait pas vraiment., fit-elle, faisant pour partir.  

 

Ryo la retint et la ramena contre lui, le cœur serré.  

 

- Ne dis pas cela, Hime. Kaori vous aime énormément. Les choses sont plus compliquées que cela. Ce sont des histoires d’adultes mais ne doute pas de l’amour de Kaori car je sais qu’elle souffre de ne pas pouvoir vous voir.  

- Tu crois ?, fit Hime en reniflant.  

- Je ne crois pas. J’en suis sûr. Hime, ce n’est pas parce qu’elle voulait avoir son propre enfant que Kaori ne voulait pas être ta maman. Elle aurait aimé l’être mais elle ne pouvait pas tous vous adopter et elle ne pouvait pas choisir qui elle privilégierait. Tu t’imagines si elle avait dû choisir entre Sakura et toi ? L’une de vous serait restée ici et l’autre partie. Tu aurais été triste d’être séparée de ton amie, non ?, lui demanda Ryo.  

 

Hime le regarda attentivement puis Sakura et finit par acquiescer.  

 

- Et toi, tu aurais aimé être notre papa avec Kaori ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Il la regarda, attendri et ému. Doucement, il leva la main et lui caressa la joue.  

 

- J’aurais adoré mais je ne pourrais pas choisir, Hime. Alors je préfère venir vous voir souvent et vous aimer tous., répondit-il.  

 

La petite fille se jeta dans ses bras.  

 

- J’aurais bien aimé que, Kaori et toi, vous vous mariiez et vous deveniez nos parents., lui avoua-t-elle.  

- Moi aussi, Hime., lui dit-il, la gorge serrée.  

- Je te promets de tout faire pour que vous puissiez revoir Kaori, d’accord ?, lui affirma-t-il.  

- Promis. Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer., récita la petite, fière.  

 

Ryo regarda leurs deux auriculaires qu’elle avait joints un moment, et ce fut l’appel du repas qui brisa le moment. Les deux fillettes l’embrassèrent rapidement avant de s’enfuir en courant. Il salua alors la cantonade et rentra chez lui. Une nouvelle fois, il prit place dans le canapé après le repas et observa la photo de Kei, impatient de le rencontrer et de retrouver sa mère.  

 

- Mais où allons-nous, David ? Ce n’est pas le chemin de l’appartement., s’étonna Kaori alors que la voiture qui les ramenait de l’hôpital s’éloigner de leur quartier.  

- Non. Nous avons déménagé., lui annonça-t-il.  

- Quoi ?  

- Tu m’as bien entendu. Je nous ai acheté une maison à l’extérieur de Los Angeles pour abriter notre famille., s’expliqua-t-il, fier de lui.  

 

Kaori lui lança un regard désabusé.  

 

- Tu nous as acheté une maison ? Et il te serait venu à l’idée de m’en parler ou de me demander mon avis ?, lui demanda-t-elle.  

- Pourquoi ? Ca ne te plaît pas ?, l’interrogea-t-il.  

- Je n’en sais rien. J’avais fini par me faire à l’appartement et j’aime habiter en ville., répondit Kaori.  

- Ma mère m’a suggéré…  

- Ah nous y voilà, maman a dit…, grogna-t-elle.  

- Putain, David, ils ont oublié de couper le cordon ombilical à la naissance ou quoi ? Ta mère claque des doigts et tu accours ! Tu m’étonnes que tu aies besoin de contrôler ma vie puisqu’elle contrôle la tienne. Mais vis pour toi, bon sang !, s’insurgea-t-elle.  

- Tais-toi, Kaori ! Tu ne peux pas comprendre après tout ce qu’elle a fait pour moi !, se défendit-il.  

 

La jeune femme se tourna vers le paysage, tentant de se calmer. Elle posa les yeux sur Kei, endormi, et son cœur s’apaisa.  

 

- Tu peux lui être reconnaissant tout en vivant ta vie, David. Je ne voudrais jamais que Kei se sente redevable de ce que j’aurais fait pour lui. C’est mon enfant, je donnerais ma vie s’il le fallait pour lui. Je suis là pour l’aimer, le protéger et l’aider à grandir dans un environnement où il se sentira bien, où il deviendra un homme bien.  

- Kei aura des responsabilités quand il sera adulte, Kaori, tout comme moi. Autant l’y préparer très tôt. Tu le couves trop. Je ferais peut-être bien de prendre une nurse pour s’occuper de lui., lâcha-t-il.  

- Non ! C’est mon fils et c’est à moi de m’en occuper !, objecta-t-elle.  

- Ne t’inquiète pas, ma chérie. Si tu as besoin d’occupation, je t’en trouverai à commencer par moi. Dès que tu seras disponible, nous réitérerons l’acte qui a donné vie à notre fils et tu porteras rapidement un autre enfant.  

- Jamais, David ! Si je retombe enceinte de toi, j’avorterai. Ca n’arrivera plus., cracha-t-elle.  

- On verra cela… Tiens, regarde ta nouvelle maison., lui dit-il.  

 

Kaori observa avec désillusion l’énorme bâtisse qui s’étalait devant ses yeux et sentit les larmes monter. Le tout valait certainement des millions mais elle n’aimait pas du tout. Néanmoins, elle fut bien obligée de suivre lorsqu’il ouvrit la porte. Elle attrapa le bébé avant que David ne donne le cosy à Jack puis suivit son mari à l’intérieur. Ils furent accueillis par Andrea et deux autres hommes qui géraient l’entretien des lieux.  

 

- Il y a quinze chambres, cinq salles de bains, deux bureaux, une salle de gym, un salon séjour immense mais ça ne vaut pas le terrain., lui décrit-il, poussant l’un des rideaux.  

 

Kaori resta silencieuse. Ce n’était qu’une nouvelle prison plus grande pour elle.  

 

- J’ai tout fait décoré par une décoratrice d’intérieur renommée., lui indiqua-t-il, assez fier de la dépense.  

- Renommée pour quoi ? Avoir décoré des prisons ?, pipa-t-elle amère, regardant les teintes noires et blanches et l’inox qui ressortait à tout bout de champ.  

 

Elle réprima un frisson tant l’ensemble lui semblait froid et impersonnel. David lui serra les dents.  

 

- En plus, nous sommes à cinq minutes de chez mes parents. Nous pourrons donc nous voir souvent., reprit-il.  

 

Kaori se tourna vers lui, serrant Kei contre elle, tentant de contrôler la rage qui grandissait en elle.  

 

- Dis-moi que c’est une plaisanterie ?, gronda-t-elle.  

- Non., répondit-il posément.  

- Non, David ! Je dois déjà te supporter alors que tu m’exècres, je n’ai pas envie de supporter en plus ta mère !, hurla-t-elle, verte de rage.  

- Tu vas te calmer et me parler autrement, Kaori !, cria-t-il à son tour.  

- Je te parle comme je veux ! Grandis, David. Montre que tu es un homme et non le fifils à maman., s’énerva-t-elle.  

- Mais j’oubliais : tu n’es pas un homme. Un vrai homme n’aurait pas eu besoin de faire du chantage et payer des sommes indues pour soi-disant aimer une femme. Un vrai homme amoureux aurait laissé partir celle qu’il aime si ça la rendait plus heureuse. Tu n’es pas un homme, David, encore moins un homme amoureux… Tu es juste un gamin capricieux et possessif qui prend ce qu’il estime lui revenir sans tenir compte des sentiments des autres., acheva-t-elle, la gorge serrée.  

 

Kei gigotant et chouinant, Kaori se tourna vers les couloirs, interrogative.  

 

- La chambre de Kei ?, demanda-t-elle.  

- Par ici, Madame., fit Andrea livide.  

 

Elle la suivit jusqu’à une pièce décorée pour le bébé. Elle vit avec déplaisir le prénom Peter inscrit à plusieurs endroits et retira tous les objets portant ce prénom.  

 

- Je suppose qu’il y avait une chambre en rose au nom d’Elizabeth…, murmura la nettoyeuse.  

- Oui, Madame., avoua Andrea.  

 

Elle sortit avant même d’en demander la permission mais cela allait très bien à Kaori qui voulait rester seule. Quelques minutes plus tard, Kei était changé, nourri et couché dans son berceau. Elle l’observa quelques instants puis sortit discrètement. Revenant dans le salon, elle trouva David faisant face à la fenêtre, l’air sombre. Refusant de s’enfuir malgré son malaise grandissant, elle se tourna et observa la bibliothèque. Au bout d’un moment, David bougea et, lorsqu’elle l’entendit approcher, elle se retourna prête à l’affronter. Il leva alors la main et la gifla violemment. La douleur se répercuta dans toute sa mâchoire et, incrédule, elle posa la main sur la surface échauffée et douloureuse.  

 

- Ne t’avise plus jamais de me tenir tête en public !, lui dit-il d’une voix dure, les yeux brillants de colère. 

 


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