Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

» Ecrire une review

 

RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

J'arrive à me connecter, mais je n'arrive pas à accéder à la section gestion.

 

D'abord, vérifiez que votre browser accepte les cookies (Dans Internet Exporer, allez dans Outils>Options Internet>Confidentialité). Free a changé sa configuration et du coup, maintenant le système de login fonctionne avec des cookies. Si ça ne marche toujours pas, rafraîchissez d'abord la page de gestion et réessayez. Connectez-vous à nouveau et déconnectez-vous (pour détruire toute éventuelle session rés ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 4 :: Chapitre 4

Publiée: 05-03-20 - Mise à jour: 05-03-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Alors qui va tout faire basculer, la fille, l'américain, un autre? Pour le moment, on continue dans la construction. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

Chapitre 4  

 

Cela faisait trois jours que Ryo avait été contacté par Tae Watanabe pour retrouver sa petite sœur, Yoko. Après avoir éclusé toutes les salles de danse et les universités de Tokyo avec Kaori, il devait faire face à un constat d’échec. Yoko était introuvable. Ayant épuisé cette piste, il avait décidé d’orienter ses recherches vers le monde de la nuit en se disant que, peut-être, la jeune femme avait été lancée dans un cabaret voire même une salle de strip-tease. Il aurait fort à faire et ne pourrait s’y rendre en compagnie de sa partenaire. Il se voyait mal lui imposer la vue de corps dénudés même s’il savait qu’elle était capable de se dépasser. Ca ne servait à rien de la mettre mal à l’aise alors que ce n’était pas utile.  

 

Leur journée étant donc libre, ils décidèrent d’entamer l’entraînement au corps à corps de Kaori. La nettoyeuse était nerveuse, non pas tant à cause de l’exercice que de ce qu’il impliquait : un contact physique avec son partenaire. Elle était à fleur de peau. Leur rapprochement récent lui donnait envie de plus, beaucoup plus et ce beaucoup plus impliquait beaucoup moins de vêtements. Toutefois, elle savait que Ryo n’en était pas encore là, ce qu’elle avait parfois du mal à comprendre, connaissant sa réputation. Il avait beau lui expliquer que ce n’était qu’un problème de gestion de ses sentiments, elle doutait parfois d’être suffisamment attirante à ses yeux. Malgré tout, ne souhaitant pas le mettre mal à l’aise ou lui envoyer de signal contradictoire, elle enfila un vieux pantalon de jogging et un tee-shirt ample avant de descendre à la salle de sport.  

 

Quand Ryo la vit arriver, il ne put s’empêcher de sourire. Il préférait mille fois sa tenue d’aérobic que ces vieux bouts de tissu.  

 

- Tu as oublié ta doudoune, ton cache-nez et ton bonnet ?, se moqua-t-il gentiment.  

- Je… non, je me suis mise à l’aise, c’est tout., bafouilla-t-elle.  

- Très bien. Alors, voyons où nous en sommes., l’invita-t-il, lui faisant signe de la main.  

 

Elle approcha de lui, se demandant par quoi elle devait commencer, et la réponse fut rapide. Il lui fit une prise et l’envoya valser au sol.  

 

- Tu aurais pu prévenir !, s’offusqua-t-elle.  

- Tu penses que l’homme qui voudra t’agresser va attendre que tu sois prête ?, lui demanda-t-il, un sourcil levé.  

- Je… non., dit-elle en se relevant, s’époussetant nonchalamment les fesses.  

 

Elle se retourna alors brusquement, balançant son poing en avant en pesant de tout son poids. Ryo attrapa son poing d’une main et la fit valser dans le mur derrière lui, la bloquant de son corps.  

 

- Ne te mets jamais en position de faiblesse., lui dit-il à l’oreille.  

- Tu dois savoir où frapper, y mettre le maximum de force sans toutefois perdre l’équilibre. Ne jette pas toutes tes forces dans la bataille sans réfléchir, pense avec ta tête d’abord. Ne sois pas la première à attaquer. Tu contrôleras beaucoup mieux en laissant ton ennemi venir à toi et observe-le, son regard, sa façon de se déplacer, la façon dont il positionne son corps., lui expliqua-t-il en la relâchant.  

- Reste souple sur tes appuis, ne privilégie pas l’un des deux et oublie les grands films de karaté. Les coups de jambe en l’air, c’est bien si tu sais te réceptionner rapidement et que tu es sûre de mettre ton adversaire hors-jeu suffisamment longtemps pour regagner ton équilibre. En position. Je vais t’attaquer. Observe mes gestes et pare les coups. Je te préviens, même si je vais les retenir, ils seront bien réels.  

- Je sais. Vas-y, je suis prête. J’encaisserai… pour nous., affirma-t-elle.  

 

Elle était prête à souffrir pour pouvoir rester avec lui, pour lui permettre de ne pas se mettre en danger à cause d’elle, pour lui permettre de vivre plus longtemps. Elle était prête à s’entraîner des heures durant, à taire sa douleur, à serrer les dents pour gagner ses derniers galons. Elle le ferait non par fierté mais par amour. Le regard déterminé, elle leva les poings en position de défense.  

 

Ryo l’observa un instant et sentit le changement dans l’aura de sa partenaire. Il sentait sa force et sa détermination et ne put réprimer le frisson qu’il ressentit. Nul doute que si elle avait grandi comme lui, dans le même environnement, elle serait devenue aussi dure que lui. Heureusement pour elle et pour lui, ce n’était pas le cas, sinon il n’aurait jamais connu ce sentiment qui lui donnait la force de se battre pour autre chose que sa survie. Il enchaîna une série de coups de poing qu’elle para de ses mains pendant un petit moment. Même si elle s’essoufflait, elle se forçait à garder les bras bien hauts et se déplaçait agilement. Il réussit soudain à la frapper et grimaça lorsqu’il sentit son poing heurter sa mâchoire dans un bruit sourd. Il n’avait pas prévu que son pied s’accrocherait au tapis, la déstabilisant. Elle finit par terre, légèrement sonnée.  

 

- Kaori, ça va ?, s’inquiéta-t-il.  

- Je suis déso…  

- Tu es quoi, Saeba ? Je ne suis pas venue ici pour danser, alors bats-toi !, dit-elle, se relevant et lui lançant un coup de poing dans le ventre.  

 

Il l’esquiva de justesse et se remit en position pour attaquer. Elle avait un regard concentré et, même s’il la voyait grimacer par moments de douleur, elle n’en disait pas un mot. Il l’attaqua donc une nouvelle fois, tentant de la ceinturer, mais elle réussit à lui échapper plusieurs fois avant qu’il n’y arriva. Il l’attrapa par derrière, entourant ses bras et sa taille pour l’immobiliser mais la bougresse se débattait comme un diable.  

 

Son agitation apparemment frénétique était pourtant bien calculée et, progressivement, Kaori réussit à avoir assez de latitude entre ses bras pour envoyer un coup de coude dans le ventre de son partenaire qui la lâcha, surpris. Réagissant rapidement, elle lança son pied dans l’entrejambe de Ryo qui l’attrapa avant qu’il n’eut touché son objectif.  

 

- Bien visé, ma chère. Mais tu as oublié ce que je t’ai dit sur les coups de pied aériens., la tança-t-il.  

- Peut-être., lâcha-t-elle avec un demi-sourire.  

 

Elle ne savait pas si elle y arriverait mais elle avait déjà vu Ryo faire un truc dans le genre et elle se sentait de le faire. Elle n’avait aucune idée d’où lui venait cette soudaine confiance. Elle se propulsa brusquement en l’air et fit une rotation pour lancer sa jambe libre sur son partenaire. Surpris, il lâcha son pied pour se protéger et recula mais ne put éviter l’impact et se prit un coup assez puissant sur l’épaule. La réception fut cependant moins glorieuse que prévue pour la nettoyeuse qui se retrouva étendue par terre, le souffle court. Elle n’en revenait pas. Elle avait réussi. Bon, il lui faudrait peaufiner la sortie mais elle avait réussi à toucher Ryo. Elle se mit à rire, légèrement euphorique.  

 

Bien que sous le charme, Ryo ne perdit pas son sang-froid et en profita pour l’attaquer de nouveau. Il se jeta brusquement sur elle et lui immobilisa les quatre membres. Abasourdie, Kaori le fixa du regard.  

 

- N’oublie jamais où tu es, Sugar. Reste concentrée, d’accord ?, lui rappela-t-il, le regard tendre.  

- Oui…, murmura-t-elle, légèrement nerveuse.  

 

Il était là, au dessus d’elle à quelques centimètres à peine. Elle sentait son odeur, la chaleur de son corps qui irradiait sur le sien et elle avait envie d’enrouler les bras autour de lui et de l’attirer à elle pour l’embrasser et beaucoup plus encore. Elle regarda ses yeux s’assombrir de désir, puis ses lèvres avec insistance. Elle passa la langue sur les siennes soudain très sèches et vit son regard se poser dessus, gourmand. Elle prit son courage à deux mains.  

 

Voguant au dessus d’elle, la tenant à sa merci, Ryo savait qu’il lui serait facile de profiter de la situation pour lui voler un baiser et beaucoup plus encore. Il en avait très envie mais il luttait encore, impressionné par la force du désir qu’il sentait grandir en lui et qu’il n’était pas sûr de pouvoir contrôler. Il savait sa partenaire ignorante des plaisirs charnels et il ne voulait pas l’initier brutalement et encore moins sur les tapis de la salle de gym. Elle méritait beaucoup mieux et il réfléchissait justement à ce mieux.  

 

Perdu dans ses pensées, il ne la vit pas lever la tête vers lui et ne réagit qu’en sentant son souffle contre sa bouche. Il était partagé entre l’envie de laisser ce moment arriver et celle de le retarder pour que leur premier baiser fut parfait. Il n’avait pas encore décidé quand il entendit soudain la porte d’entrée claquer. Il roula rapidement sur le côté et attrapa son magnum avant de se déplacer furtivement vers la porte de la pièce, faisant signe à Kaori de se mettre hors du champ.  

 

Reprenant rapidement ses esprits, elle se redressa et alla se poster de l’autre côté de la porte. Se concentrant sur les bruits qu’elle entendait et la présence non loin, elle se relâcha.  

 

- C’est Mick., murmura-t-elle.  

- Tiens-toi prête., lui fit Ryo avec un clin d’oeil.  

 

Elle l’observa un instant puis comprit et acquiesça.  

 

- Mick, je suis ici., l’appela le nettoyeur japonais.  

- Ah Ryo, je te cherchais justement. Tu es prêt à aller faire la tournée des…  

 

Il n’eut pas l’occasion de finir sa phrase que Kaori s’était lancée sur lui, tentant de l’immobiliser. Malgré sa blessure aux mains, Mick ne déméritait pas et paraît coup pour coup. Il se retrouva tout de même étalé par terre mais, fierté de nettoyeur oblige, ne s’en laissa pas conter et envoya Kaori au tapis d’un coup de pied dans les chevilles avant de l’immobiliser comme Ryo l’avait fait auparavant.  

 

- Ah ah ma belle, je t’ai eue ! Ca mérite une petite récompense, ça…, dit-il, tendant les lèvres pour l’embrasser.  

- Tu as raison, Mick. J’abdique., répondit Kaori, fair-play sous le regard médusé de Ryo  

 

Surpris, Mick relâcha la garde un instant et se retrouva couché sur le dos à son tour, une Kaori narquoise le tenant à sa merci.  

 

- Il faut rester concentré jusqu’au bout., lui conseilla-t-elle.  

- Je t’expliquerai un jour quand tu seras grand., dit-elle, moqueuse, en se relevant et s’éloignant.  

- Bien joué, partenaire !, la félicita Ryo.  

- La prochaine fois, tu essaieras de mettre en œuvre les conseils que je n’ai cessé de donner aux autres femmes., lui dit-il, mystérieux.  

 

Kaori le regarda un instant sans comprendre, puis se remémora toutes ces fois et se mit à rougir.  

 

- Et oui, ceux-là même., admit-il.  

- Tu as un corps de rêve, c’est une arme redoutable. Ce serait dommage de ne pas s’en servir., lui chuchota-t-il à l’oreille.  

- Je file prendre une douche, Mick, et on pourra y aller dans dix minutes., l’informa Ryo.  

 

Leur ami se releva et les suivit jusqu’à l’étage où Kaori lui servit un whisky avant de s’asseoir à ses côtés.  

 

- Alors Ryo t’entraîne enfin ?, remarqua-t-il.  

- Oui. Les choses évoluent petit à petit., admit-elle, levant les yeux vers la salle de bains.  

- On va à son rythme.  

- A ton rythme, tu veux dire., la corrigea-t-il, connaissant l’inexpérience de son amie, inexpérience qu’il avait soupçonnée dès leur rencontre.  

- Non, non, le sien., affirma-t-elle.  

- Ca ne doit pas chômer alors. Ca doit te changer que ses lèvres servent à autre chose qu’à te débiter un tas d’idioties. Alors, c’est comment d’embrasser l’homme qu’on aime, jeune fille ?, lui demanda-t-il, jouant les curieux.  

 

Kaori le regarda puis baissa les yeux, gênée. Elle ne savait pas pourquoi elle en avait dit autant à Mick.  

 

- Il ne t’a pas encore embrassée ?, l’interrogea-t-il, stupéfait.  

- Non., murmura Kaori.  

- Je pensais que vous ne vous étaliez pas devant nous mais qu’au moins en privé, vous… Ni baiser ni sexe alors ?, dit-il, abasourdi.  

 

Kaori fit signe que non et Mick se demanda ce que son ami attendait pour franchir le pas. Il vivait avec une femme merveilleuse et hyper sexy et il ne lui avait toujours pas sauté dessus même après lui avoir avoué ses sentiments ? Il attendait quoi ? Le déluge ?  

 

- C’est plus l’Etalon mais l’escargot de Shinjuku… Il attend quoi ?  

- Il ne veut pas gâcher notre relation., lui expliqua-t-elle.  

- Et toi, comment tu le vis ?, s’inquiéta Mick.  

- Bien. Je… m’adapte., répondit-elle d’une petite voix, les mains posées sur les genoux.  

 

Mick passa un bras autour de son épaule et l’attira contre lui, amical.  

 

- Tu peux tout me dire, Kao. Je ne te jugerai pas., lui murmura-t-il.  

- Je sais, Mick., répondit-elle, posant la tête sur son épaule.  

- Je… je voudrais plus. Je veux tout en fait., admit-elle, les pommettes rouges.  

- Mais je ne veux pas le brusquer, alors je patiente…  

- Comme toujours…, laissa-t-il échapper.  

- Je l’aime, Mick. Il m’aime aussi. Je le sais maintenant, il ne le nie plus, il ne fait pas marche arrière et, même si ça ne va pas aussi vite que je voudrais, on gagne du terrain jour après jour. Alors, si c’est de temps dont il a besoin, je le lui donne.  

- Tu as toujours son intérêt à coeur, Kaori. Je ne sais pas comment tu fais pour faire preuve d’autant de patience et d’abnégation. Qui pense à toi ?, remarqua Mick.  

- Moi.  

 

Ryo les regarda tous les deux tour à tour. Il n’avait pas entendu toute la conversation mais les deux dernières phrases. Il était touché par la profondeur de l’amour que lui portait Kaori, faisant passer au second plan ses propres envies pour respecter ses besoins. Elle le connaissait mieux que quiconque, peut-être même mieux qu’il se connaissait lui-même.  

 

- C’est pour elle, pour nous que je prends le temps, Mick. Ce n’est pas une lubie de ma part ou une manière de garder une porte de sortie. Je ne veux pas tout perdre, je ne veux pas la perdre parce qu’on aura été trop vite et qu’on n’aura pas su gérer le virage., expliqua-t-il, approchant de Kaori pour lui tendre la main.  

 

Elle y posa la sienne et il l’attira dans ses bras qu’il resserra autour d’elle.  

 

- Je préfère perdre quelques semaines à bien mettre les choses en place que toute une vie parce qu’on aura saboté les fondations de notre couple., acheva-t-il.  

 

Songeur, Mick regarda un moment son ami, puis le couple enlacé. Il comprenait ce qu’avait dit Ryo. Il n’aurait jamais agi de la sorte certainement mais il n’avait pas non plus grandi en dehors de tout cadre social normal. Le japonais avait encore des choses à apprendre, des choses que lui, enfant élevé dans un pays en paix, n’avait jamais perçues comme difficiles à appréhender, qu’il avait même longtemps considéré comme un jeu. Ryo, lui, ouvrait son coeur pour la première fois de sa vie. Il était encore au stade adolescent des relations amoureuses mais avec la lucidité d’un adulte qui sait qu’il a une chance unique devant lui.  

 

- Je ne t’ai jamais vu aussi sérieux, mon ami., admira Mick, fier d’avoir reçu ses confidences.  

- Elle le mérite amplement., répondit Ryo, caressant la joue de sa partenaire qui lui sourit amoureusement.  

- Je t’aime tel que tu es, Ryo, même quand tu fais l’idiot. Ca m’horripile mais je t’aime., lui avoua-t-elle.  

 

Il lui sourit et déposa un baiser sur son front, touché par ses paroles, tout comme il savait qu’elle était émue par sa confession.  

 

- Bon, il faut qu’on y aille. A tout à l’heure.  

- Bonne nuit, Kaori. Et je veux une revanche !, la taquina Mick.  

- Soyez prudents !, leur enjoignit-elle.  

 

Elle les observa descendre les escaliers puis rentra et se dirigea vers la salle de bains. Elle se fit couler un bain chaud, sentant les tensions et contractures nées de sa séance de sport. Se déshabillant, elle capta son reflet dans le miroir et grimaça en voyant l’hématome qui apparaissait sur sa mâchoire là où Ryo l’avait frappée sans faire exprès. Laissant l’eau couler, elle alla chercher une poche de glace et revint dans la salle de bains. Elle se glissa dans le bain avec plaisir et posa le sac avec les glaçons sur sa mâchoire avant de fermer les yeux et de se laisser aller à rêver, rêve finissant par un sommeil profond induit par une séance d’exercice physique à laquelle elle n’était pas habituée.  

 

Ce fut la sonnerie du téléphone qui réveilla Kaori en sursaut. Emergeant avec difficulté, elle sortit de l’eau à peine tiède en tremblant et s’entoura rapidement d’une serviette avant de descendre au rez-de-chaussée. Elle entendit le répondeur s’enclencher et la voix de Madame Tomoka résonner dans la pièce, lui résumant son appel et l’informant qu’elle rappellerait le lendemain. Le bip de fin sonna quand elle posa le pied sur la dernière marche. Hésitant un moment à rappeler de suite, elle se dit que cela pouvait attendre et elle remonta se changer avant de se glisser dans son lit avec un livre à la main.  

 

Fidèles à leurs habitudes, Ryo et Mick entreprirent la tournée des bars, interrogeant discrètement les filles pour voir si elles connaissaient Yoko. L’américain s’en donna d’abord à coeur joie entre les bunnies et l’alcool et se calma quand il vit que Ryo ne le suivait pas.  

 

- Alors c’est vraiment sérieux avec elle..., réalisa-t-il, posant un regard étrange sur son ami.  

- On n’est pas là pour cela, Angel., éluda Ryo, mal à l’aise.  

 

Même si les relations entre elle et lui étaient déjà qualifiées de privilégiées par tout le milieu, Ryo n’avait pas envie que la nouvelle de l’évolution de leur relation se répande comme une traînée de poudre. Il voulait encore du temps pour l’entraîner.  

 

- Tu ne te saoules pas, tu ne dragues pas, Ryo. On est là pour quoi alors ?, insista son ami.  

- Rechercher la petite sœur de ma cliente et en profiter pour passer un bon moment entre potes., répondit le nettoyeur japonais.  

- J’aurais peut-être mieux fait d’inviter Umi. Il cause moins., pipa-t-il, malicieux.  

- Ouais, mais il t’aurait coûté un bras en boisson et son côté casanova en aurait fait fuir plus d’une…, rétorqua Mick, d’un ton pince sans rire.  

 

Ils se regardèrent et se mirent à rire, imaginant la tête de leur ami dans ce cabaret entouré de jeunes femmes très peu habillées qui se seraient faites un plaisir de s’asseoir sur ses genoux. Réchauffement climatique assuré…  

 

- C’est vrai.  

- Tu penses qu’on va trouver la petite ici ?, l’interrogea Mick.  

- J’aurais préféré parce que la prochaine étape, ce sont les boîtes de strip-tease et ensuite les prostituées…, fit Ryo, sombrement.  

- Je comprends. Mais c’est déjà le cinquième cabaret qu’on fait et les filles se connaissent toutes entre elles.  

- Je sais… alors passons à l’étape suivante., soupira le nettoyeur.  

- Fut un temps où tu aurais commencé par là., plaisanta le blond.  

- Fut un temps où les massues étaient mes seules marques de tendresse. Mon crâne me remercie de la très sage décision que j’ai prise au mariage de Miki et Umi.  

- Sage en effet mais pas de première intention, n’est-ce pas ?, lança Mick innocemment.  

 

Il jeta un regard en biais à son ami, se souvenant du regard qu’il avait en revenant dans l’église, celui d’un homme qui avait soulagé sa conscience avant de refaire le saut de l’ange. Il connaissait bien Ryo, certes moins l’homme qui était né depuis son retour au Japon mais celui prêt à mettre un couvercle sur ce qu’il ressentait, et c’était l’homme qu’il avait vu revenir.  

 

- Tu cherches à t’exercer pour une reconversion, Angel ?, le reclaqua Ryo.  

- Réponds, te fais pas prier, Saeba.  

 

Ryo lui adressa un regard noir puis s’éloigna d’un pas vif. Mick n’en prit pas ombrage. Il savait qu’il n’aimait pas parler de ses sentiments et il avait déjà eu le privilège d’en apprendre beaucoup ce soir. Il le rejoignit et ils se dirigèrent vers le plus grand club de strip-tease du Kabuki.  

 

- Non, tu as raison., avoua enfin le japonais.  

- Quand on est rentrés, j’allais faire marche arrière. Je ne voulais pas la mettre en danger.  

- Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?  

- Elle s’est jetée dans mes bras quand on a su que Miki était sauvée. Ca m’a rappelé ce que j’avais ressenti quand je l’avais tenue plus tôt après lui avoir avoué que je l’aimais et j’ai décidé de tenter ma chance… même si j’ai peur de merder à chaque pas.  

 

Ryo s’arrêta et alluma une cigarette en proposant une à Mick qui accepta.  

 

- Comment tu as fait avec Kazue ?, l’interrogea-t-il.  

- J’ai avancé mes pions l’un après l’autre. Parfois ça marchait, parfois ça ratait. Aucune relation n’est simple, Ryo. Toi, tu as au moins la chance de savoir que Kaori t’aime et ferait n’importe quoi pour toi. Tu ne devrais pas avoir peur.  

- J’ai peur de la blesser.  

- Elle te pardonnera toujours. Moi, j’avançais à l’aveuglette. Je ne savais pas si Kazue m’aimait ou non, j’ai pris un vrai risque et j’en suis heureux aujourd’hui. Ca m’a permis d’oublier ma peine de coeur. Tu as une perle à tes côtés, Ryo. Aime-la avec ton coeur. Elle n’en demande pas plus., lui conseilla Mick avant de jeter sa cigarette.  

- Tu viens ? On va voir des filles se déshabiller devant nous., l’appela son ami.  

 

Ryo écrasa son mégot dans le cendrier de l’entrée et suivit Mick. Ils passèrent encore deux heures à voyager de club en club, voyant toujours des filles se mettre nues devant eux, se trémousser langoureusement pour les exciter et les inciter à leur glisser un petit billet.  

 

Finalement, à trois heures du matin, ils prirent le chemin du retour et retrouvèrent leur pénates, se séparant au pied de l’immeuble. Ryo grimpa les escaliers d’un pas vif et rentra dans l’appartement, enlevant rapidement sa veste qu’il accrocha dans la penderie. Kaori ne l’attendait pas dans le canapé pour une fois et il grimpa les escaliers pour se rendre dans sa chambre. En chemin, il vit la lumière passer sous la porte de sa partenaire et poussa le panneau de bois doucement. Kaori était allongée sur le côté, un bras replié sous sa tête, visiblement endormie. Elle fronçait le nez, certainement à cause de la mèche qui venait le taquiner et il avança pour la replacer derrière son oreille. Il vit alors ses paupières papillonner et découvrir deux prunelles noisette ensommeillées.  

 

- Désolé, je ne voulais pas te réveiller., chuchota-t-il.  

- Tu ne me réveilles pas., mentit-elle, éhontément.  

 

Ils se sourirent doucement.  

 

- Tu as trouvé quelque chose ?, lui demanda-t-elle.  

- Non. Je vais devoir faire le tour des filles de la rue demain., dit-il sombrement.  

- Oh…, souffla-t-elle.  

- Oui. Pour une fois, j’espère faire chou blanc.  

- Je comprends., dit-elle, posant une main sur la sienne en soutien.  

 

Il regarda leurs mains jointes puis releva les yeux vers elle. Il posa la main sur sa joue et elle inclina légèrement la tête pour en profiter. Elle ferma les yeux un moment, savourant la chaleur et la douceur de sa paume. Il sentait la cigarette et un peu l’alcool et le parfum des bunnies. Ce n’étaient pas les odeurs qu’elle préférait mais c’était ce qui composait une partie de son environnement, le monde de la nuit. Elle l’acceptait.  

 

Ryo l’observa un moment et se rappela la conversation qu’il avait eue avec son ami. Avancer sans être sûr de son chemin, prendre des risques, cela aussi faisait partie des jeux amoureux. Doucement, il approcha le visage de celui de Kaori, nerveux. Il priait pour qu’elle n’ouvre pas les yeux. Il n’était pas sûr d’avoir la force de continuer s’il croisait son regard. Au moment où leurs souffles se mêlèrent, à quelques millimètres l’un de l’autre, il ressentit une émotion soudaine très forte : son coeur se mit à battre la chamade, il se sentait trembler et quelque chose naissait au fond de lui qu’il n’arrivait pas à contrôler, un désir mêlé à quelque chose de beaucoup plus puissant. Errant au dessus des lèvres de la femme qu’il aimait, il se sentit perdu et bifurqua pour n’embrasser que sa joue, se maudissant de ne pas réussir à braver ses peurs, lui qui bravait le danger à longueur de temps.  

 

Quand il s’éloigna, il croisa le regard pétillant de Kaori et se sentit coupable.  

 

- Je suis désolé. Je… je n’ai pas pu., murmura-t-il.  

- Chut…, dit-elle, posant un doigt sur ses lèvres.  

- Tu te souviens de ce que tu m’as dit il y a quelques jours ici même ? Tu veilles sur mes nuits et m’emportes dans tes rêves à défaut de me tenir dans tes bras. Je veille sur ton coeur, Ryo. Emporte-le dans tes rêves avec moi jusqu’à ce que tu te sentes prêt à me tenir dans tes bras. Ce jour viendra et il n’a pas besoin d’être parfait tant que tu y es, que tu m’aimes et que tu es sûr de toi., le rassura-t-elle.  

 

Il la regarda un instant, ému, et acquiesça. Elle posa ensuite les lèvres sur les siennes, son doigt toujours posé entre eux deux. Quand ils se séparèrent de nouveau, Ryo prit le visage de sa partenaire en coupe et la regarda tendrement.  

 

- Tu es la seule, Kaori. Tu es la seule à posséder mon coeur. Dors, Sugar. Bientôt, je serai ton oreiller.  

- J’attends ce jour avec impatience. Prends ton temps.  

 

Il la lâcha et sortit de sa chambre avec un dernier regard en arrière, se réchauffant de son sourire paisible. Il se déshabilla et se glissa entre les draps, souriant, certain que bientôt il n’y serait plus seul.  

 

Le lendemain matin, Kaori se leva de bonne humeur. Après une douche rapide, elle jeta un œil dans la chambre de son partenaire, le trouvant profondément endormi. Elle descendit à la cuisine, prépara un copieux petit-déjeuner avant de se souvenir de l’appel de la veille. Elle rappela donc Madame Tomoka qui lui demanda si elle pouvait passer dans la journée à l’orphelinat pour étudier avec elle les devis pour les travaux. Elle lui promit d’arriver sous peu et laissa un mot sur la table pour Ryo avant de s’en aller. 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de