Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 36 :: Chapitre 36

Publiée: 06-04-20 - Mise à jour: 06-04-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Notre héroïne est de retour sur sa terre natale et a réussi à s'échapper de l'emprise de son mari. Comment vont se passer les retrouvailles? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 36  

 

- Pourquoi elle n’est pas rentrée directement, Ryo ? Pourquoi se réfugier…, commença Miki avant que Ryo ne lui fit signe de se taire et éteignit la télévision.  

- Pour ça., murmura-t-il alors que la porte s’ouvrait et laissa apparaître un David furieux.  

- Où est-elle ?, demanda-t-il sèchement.  

 

Ryo se retourna nonchalamment et fit face au nouveau venu.  

 

- Bonjour Monsieur James., répondit-il.  

- Où est-elle ?, répéta David, se maîtrisant difficilement.  

- De qui parlez-vous ?, l’interrogea Mick, levant un sourcil.  

- Vous savez très bien de qui je parle. Où est ma femme ?, redit-il.  

- Kaori est au Japon ? C’est vrai ?, fit Miki, le regard brillant de joie.  

- Dites-lui de passer dès qu’elle le pourra. J’ai tellement hâte qu’elle me parle de sa vie là-bas., s’enthousiasma faussement la jeune femme.  

 

David les regarda tous tour à tour, l’incertitude commençant à habiter son regard furieux, puis se posa sur Ryo avant de s’approcher d’un pas déterminé.  

 

- Elle vous a forcément contacté. Dites-lui de rentrer immédiatement. C’est ma femme, mon fils et je repartirai avec eux., l’informa-t-il durement.  

 

N’obtenant aucune réponse, il se retourna et sortit.  

 

- On va la chercher., fit Mick, anxieux de retrouver son amie.  

- Non, attendons qu’il soit à son rendez-vous., répondit Ryo.  

 

Sentant l’incompréhension de son ami, il se tourna vers lui.  

 

- Ne te trompe pas, Mick. J’ai envie de la retrouver plus que quiconque mais s’il a osé venir jusqu’ici, il serait prêt à nous suivre alors on va juste attendre une petite heure qu’il soit occupé ailleurs., lui expliqua le nettoyeur.  

- C’est plus sage en effet., admit Umibozu.  

- En tous cas, ce sale type m’a fait froid dans le dos., avoua Miki.  

- Il y a une telle violence en lui. Je ne l’avais pas ressentie avant.  

- Moi non plus. Kaori pourra peut-être nous expliquer ce qui s’est passé., supposa le nettoyeur.  

 

L’heure qui suivit passa très lentement à leur goût et ce fut avec soulagement qu’ils virent l’aiguille se positionner sur le 2 du cadran.  

 

- On y va. Je monte avec Umi. Mick, tu sers de gêneur si nous avons un poursuivant., ordonna Ryo.  

- Je veux aller chercher Kaori !, chouina l’américain.  

 

Ryo le considéra un instant, un doigt sur le menton.  

 

- Ok, donc tu sais comment désamorcer les pièges de Tête de Poulpe au chalet ?, lui demanda Ryo, terre-à-terre.  

- Je fais le gêneur., répondit l’américain.  

- L’affaire est réglée.  

- Tenez-moi au courant !, cria Miki.  

 

Les trois hommes sortirent du café en lui faisant un signe de la main et, après avoir scruté attentivement les alentours satisfaits, montèrent en voitures. Ryo resta silencieux pendant tout le trajet qui se passa calmement. Il réfléchissait et se demandait dans quel état il allait retrouver sa femme et surtout comment l’approcher. Pouvait-il courir vers elle et l’étreindre à l’étouffer comme il en mourait d’envie ou devait-il y aller en douceur et lui laisser de l’espace ? Pourrait-il l’embrasser comme il rêvait de le faire depuis des mois ? Pourrait-il seulement la toucher ? Après l’expérience qu’elle venait de subir, il se doutait que les contacts physiques seraient certainement une épreuve pour elle mais à quel point ?  

 

- Vas-y à l’intuition, Ryo. Tu sauras être là comme il faut pour elle., lui dit simplement Umi quand il se gara devant la maison.  

 

Ils sortirent de voiture et furent vite rejoints par Mick.  

 

- Toi, tu restes à côté de moi., fit le géant en agrippant l’américain par l’épaule.  

- Mais, ma Kaori…  

- Sois sérieux, Mick., vitupéra Ryo.  

- Ne te méprends pas. J’ai peur pour la femme que nous allons retrouver., avoua Mick.  

 

Les trois hommes s’observèrent, conscients qu’ils partageaient les mêmes craintes. Umibozu désarma le système de sécurité de la maison, regardant les pièges que la jeune femme avait désamorcés.  

 

- En tout cas, elle n’a pas perdu la main., approuva-t-il.  

- Vas-y, Ryo. On va attendre ici. C’est ce qu’il y a de mieux à faire, je pense., lui conseilla Mick.  

 

Le nettoyeur se dirigea vers la maison. Il ouvrit la porte d’entrée et pénétra à l’intérieur, la laissant entrouverte. Il n’y avait pas un bruit, tout était calme.  

 

- Kaori ?, murmura-t-il, craignant de briser le silence.  

 

Il continua d’avancer et, proche du canapé, entendit un léger soupir. Il le contourna et trouva Kaori allongée sur le côté, faisant face au dossier. Coincé entre elle et les coussins, il vit son fils profondément endormi. Il sentit son cœur battre à tout rompre en voyant ses traits apaisés et toucha du bout des doigts sa joue chaude. La caresse le fit quelque peu bouger et il retira ses doigts rapidement, les posant sur la joue de sa femme. Il les laissa glisser et sentit l’humidité. Il porta les doigts à son nez et sentit l’odeur âcre. C’étaient des suées froides. Inquiet, il chercha son pouls et eut du mal à le trouver. Il l’attrapa par l’épaule, lui tapota la joue en l’appelant mais elle ne bougea pas.  

 

- J’ai besoin d’aide !, cria-t-il, réveillant Kei qui se mit à pleurer.  

 

Il attrapa le bébé et le porta contre lui, lui caressant doucement le dos.  

 

- Tout va bien, mon grand. C’est papa. Je sais qu’on ne se connaît pas mais tu es en sécurité. Il faut que tu sois sage, Kei., lui murmura-t-il, le bébé s’apaisant.  

- Que se passe-t-il, Ryo ?, s’inquiéta Mick.  

- Kaori est inconsciente. Il faut l’emmener à la clinique. Prends Kei. Je m’occupe d’elle., lui dit-il, lui passant le bébé.  

 

Mick attrapa le fils de son meilleur ami et le regarda, se sentant maladroit. Le bonhomme le regarda, anxieux, de ses grands yeux noirs et fit une moue annonciatrice de pleurs.  

 

- Bonjour Kei. Moi, c’est Mick., bafouilla l’américain.  

- Si tu es sage et que tu ne pleures pas, je t’apprendrai quelques techniques de drague plus tard., lui proposa-t-il.  

- Idiot !, asséna Umi, réprobateur.  

 

Le bébé se tourna vers la grosse voix, curieux, puis regarda de nouveau l’homme qui le tenait.  

 

- Ido ! Ido !, répéta-t-il.  

- Non, Kei. Ne répète pas cela. C’est Umi qui dit des bêtises. Je ne suis pas idiot !, s’énerva Mick sans réelle colère.  

- Ido ! Ido !, répéta encore le bébé.  

 

Pendant ce temps-là, Ryo s’était accroupi à côté de Kaori et la tourna doucement sur le dos pour pouvoir la prendre dans ses bras correctement. Quand il releva les yeux après avoir repositionné ses jambes, il se sentit pâlir et la colère prendre le pas.  

 

- Le salaud… Je vais le tuer…, murmura-t-il.  

 

Il attira malgré tout l’attention de ses deux amis qui approchèrent, Mick empêchant Kei de tourner la tête vers sa mère. Kaori avait un œil complètement fermé et gonflé, des traces de coups sur la joue également. Avec appréhension, Ryo souleva son haut, découvrant son ventre arrondi. Cette seule vision en soi le rendait nauséeux mais, quand il vit les traces de coups sur son abdomen et ses côtes, il sentit la bile remonter sa trachée.  

 

- Il l’a battue., murmura Ryo d’une voix sombre.  

- Il l’a battue alors même qu’elle est enceinte de son enfant., répéta-t-il, maîtrisant mal la colère qu’il ressentait.  

- On va à la clinique. Vite., les pressa-t-il, prenant Kaori dans ses bras.  

 

Umibozu passa premier et ouvrit la porte arrière de la voiture pour Ryo et de devant pour Mick qui tenait toujours Kei. Deux minutes après, ils étaient en route et fonçaient vers la clinique où ils arrivèrent peu après.  

 

- Professeur !, hurla Ryo en entrant, Kaori toujours inconsciente dans les bras.  

 

Le vieil homme apparut suivi de Kazue et le dirigea d’un signe vers une salle d’examen. Ryo allongea précautionneusement sa femme sur le brancard.  

 

- Elle a été frappée au visage, au torse et à l’abdomen au minimum., lui indiqua-t-il, anxieux.  

- On va l’examiner. Sors Ryo. Ce sera mieux pour tout le monde., lui dit-il.  

 

A contre-coeur, le nettoyeur recula, n’arrivant pas à détacher le regard de la jeune femme.  

 

- Sauve-la., murmura-t-il.  

- Je vais faire le maximum, Ryo. Sois-en sûr., lui affirma-t-il.  

 

Ryo sortit de la pièce et s’adossa à la porte refermée quelques instants, le cœur lourd. Il ne pouvait pas croire qu’il avait retrouvé Kaori pour la perdre au même moment. Il ne pouvait pas croire qu’elle avait subi toute cette épreuve pour ne pas voir le bout du tunnel ensuite. Il ne pouvait pas croire que l’enfer qu’elle avait vécu ait pu être encore pire que ce qu’ils avaient prévu… Il entendit babiller et se tourna vers l’origine du son. Kei était dans les bras de Mick et jouait avec les boutons de sa veste. L’américain le tenait contre lui et, lorsqu’il croisa son regard perdu, s’approcha de lui.  

 

- Tiens, prends-le. Ton fils a besoin de toi., lui dit-il.  

- J’ai peut-être tué sa mère, Mick., murmura-t-il, regardant son fils.  

 

Ryo se sentait coupable de ce qui arrivait. C’était par sa négligence qu’elle avait dû signer ce maudit contrat et s’en aller, vivre loin de lui, loin de ses amis, accoucher seule, se faire violer et battre…  

 

- Tu n’es pas coupable, Ryo. Ce n’est pas toi le salaud dans l’histoire. C’est ce sale type qui a usé de ses poings sur une femme, enceinte qui plus est, qui l’a forcée à le suivre parce qu’il ne supportait pas d’être rejeté.  

- Je l’ai laissée partir.  

- Tu l’as dit toi-même, Ryo. C’était le choix de Kaori. Ca a été rapide. Elle était acculée. Elle savait que ce serait dur et éprouvant. Elle n’avait certainement pas imaginé qu’il serait violent de cette manière-là également. Personne ne l’avait imaginé, Ryo. Même moi, je ne l’aurais pas cru. Il avait l’air bien, un peu con et autoritaire mais pas violent. Ce n’est pas quelque chose qui se lit sur la tête des gens., argumenta Mick.  

- Prends-le. Il a besoin de son père., répéta Mick, lui tendant Kei.  

 

Le bébé le regarda et tendit les bras. Ryo hésita, se sentant toujours coupable, et le prit finalement. Il le cala contre lui et Kei attrapa le tee-shirt de son père, le portant à sa bouche pour le mâchouiller.  

 

- Tu as pris le sac à langer ?, demanda Ryo, cherchant du regard.  

- Il a peut-être une tétine.  

 

Mick chercha du regard et réfléchit.  

 

- En fait, non. Je n’y ai même pas pensé., répondit-il, se frottant la tête.  

- Viens, le blondinet. On va retourner au chalet le chercher., fit Umi  

- Ca peut attendre, non ?  

- C’est un bébé, idiot. Quand il sera sale, il aura besoin de ses couches et de son biberon quand il aura faim., gronda le géant.  

- Ido ! Ido !, répéta Kei en riant.  

- C’est qu’il est clairvoyant ce petit…, approuva Umi, un grand sourire aux lèvres.  

- Ironique venant de toi, Tête de Poulpe., répliqua Mick, d’un ton aigre.  

- Quand vous aurez fini de vous chamailler, vous aurez encore cinq minutes pour aller chercher le sac et prévenir Miki. Je vais appeler Saeko. Dès qu’elle sera réveillée, Kaori portera plainte., affirma Ryo.  

 

Les deux hommes acquiescèrent et s’en allèrent, laissant le père et le fils seuls. Ryo cala le bébé sur lui et Kei se repoussa avec ses bras pour pouvoir l’observer.  

 

- Tu es un petit curieux, toi ? Tu observes le monde avec tes grands yeux comme ta mère l’avait dit. Elle avait raison sur un autre point : tu es magnifique.  

- Mamamama., babilla Kei.  

- Elle va vite aller mieux, mon grand. Il faut y croire. Maman va revenir et on vivra heureux tous ensemble. Ca ne sera pas toujours facile mais je suis sûr qu’on y arrivera. On sera deux pour l’entourer.  

 

Ryo se leva et se mit à déambuler dans le couloir en attendant de voir ses amis ou le Professeur revenir. Passant devant le bureau de son ami, il se permit d’entrer et décrocha le téléphone.  

 

- Nogami., répondit Saeko.  

- Quand tu auras un peu de temps, viens à la clinique pour un dépôt de plainte., lui dit-il.  

- A quel sujet ?, l’interrogea-t-elle.  

- Violence conjugale et, si elle ne s’en sort pas, tu pourras lui coller un meurtre sur le dos voire un double meurtre si le bébé peut déjà être considéré comme un sujet à part entière., répliqua-t-il.  

- Tu veux dire qu’elle…  

- Kaori est à la clinique. Elle s’était réfugiée au chalet d’Umibozu. On l’a retrouvée inconsciente et en sale état.  

- Il est toujours en plein interrogatoire. Je viendrai quand il aura fini. Et le bébé ?, lui demanda-t-elle.  

- Il va bien., murmura-t-il.  

- Je te laisse, Saeko. J’espère avoir bientôt des nouvelles.  

- A tout à l’heure, Ryo.  

 

Il raccrocha et retourna dans le couloir. Mick et Umi arrivaient également. Kei commença à chouiner et s’agiter en voyant le sac.  

 

- Qu’est-ce qu’il a ?, s’interrogea Mick.  

- J’en sais rien., répondit Ryo.  

- Change sa couche et donne-lui un biberon., répliqua Umibozu.  

- Tu t’y connais en bébé, Tête de Poulpe ?, s’étonna le nettoyeur japonais.  

- Non mais je reconnais l’odeur et c’est ton fils. Il doit être vorace., dit-il simplement.  

- Ok. Donc changement de couche…, grimaça le papa légèrement dégoûté.  

- Mick…  

- Ah non, moi je n’ai pas eu le plaisir de fricoter avec sa mère. Tu assumes., se débina l’américain.  

 

Ryo se tourna ves Umi qui s’était tourné et l’ignora.  

 

- Ok, j’ai compris. Merci la solidarité… Tu peux au moins me sortir une couche du sac, non ? C’est dans tes capacités.  

- Ouais, je peux faire., fit Mick, fouillant dans le sac.  

- Tiens, tu auras peut-être besoin de ça, je pense.  

 

Il posa à portée de main un paquet de lingettes et de la crème pour les érythèmes fessiers. Ryo déshabilla le bébé, mémorisant ce qu’il déboutonnait et retirait.  

 

- Eh eh, je ne vais pas me faire avoir., ricana-t-il, regardant avant le sens de la couche.  

- Tu te débrouilles comme un chef, on dirait., pipa Mick, assez impressionné.  

- L’observation, Mick. L’observation., répondit Ryo, faisant le fier.  

 

Il ne pouvait pas dire qu’il ne s’inquiétait pas pour Kaori, bien au contraire, mais, comme ses compères, rester léger en s’occupant de Kei l’aidait à ne pas tout casser ou à ne pas filer pour aller massacrer ce salaud. Confiant, il défit la couche, la replia consciencieusement et attrapa Kei par les jambes glissant la couche propre sous ses fesses.  

 

- Eh bien, on en fait tout un plat mais ce n’est pas si compliqué que cela, n’est-ce pas, bonhomme ?, taquina-t-il son fils.  

 

Kei lui fit un beau sourire et, au même moment, Ryo sentit quelque chose de chaud et d’humide sur son tee-shirt. Avec désillusion, il baissa les yeux et vit son fils lui faisant pipi dessus.  

 

- Mais referme la couche, idiot !, fit Mick.  

- Ido ! Ido !, répéta Kei.  

- J’arrive pas à y croire. Mon fils a fait pipi sur moi., lâcha Ryo.  

- La prochaine fois, tu refermeras plus vite., grogna Umibozu.  

- Allez, dépêche-toi, il va bientôt avoir faim. Rhabille-le et va te changer, tu pues., le houspilla-t-il.  

 

Ryo lui fit une grimace et rhabilla Kei avant de le confier aux deux hommes quelques minutes. Quand il revint, Umibozu tenait Kei et Mick lisait la boite de lait. Lui tendant le biberon et l’eau, il lui donna les instructions. En moins de cinq minutes, le biberon était prêt et Kei s’agita dans tous les sens en le voyant.  

 

- J’avais dit : un morfale comme son père., asséna Umi d’un air sévère.  

 

Ses deux compères ne furent cependant pas dupes et entendirent la petite nuance de tendresse dans sa voix. Bientôt, les seuls bruits dans le couloir furent ceux de Kei engloutissant son repas. Ryo le regarda impressionné par son air concentré, ses grands yeux ouverts, ses deux petites mains posées sur la bouteille. Apercevant l’heure qu’il était, il regarda vers la porte de la salle d’examen. Cela faisait trois heures maintenant et il commençait à être anxieux. Peu après, Miki arriva.  

 

- Désolée, j’ai un groupe de jeunes qui est arrivé au dernier moment., s’excusa-t-elle.  

- Des nouvelles ?  

- Non, on attend., répondit Mick.  

 

Les yeux de la jeune femme se posèrent sur le bébé, attendris, brillants de larmes retenues.  

 

- C’est Kei ? C’est votre bébé ?, murmura-t-elle.  

- Oui.  

- Il est beau, Ryo. Bonjour, Kei., dit-elle, caressant sa joue du bout des doigts.  

 

Le bébé attrapa son index et le serra, la fixant du regard. Miki embrassa sa main, ce qui le fit sourire. Soudain, la porte de la salle s’ouvrit et le Professeur sortit, s’épongeant le front. Il approcha, l’air sombre, et s’arrêta devant Ryo.  

 

- Elle est en vie.  

 

Un soupir de soulagement les prit tous.  

 

- Mais le pronostic est réservé pour le moment. Elle a fait une grave hémorragie au foie. J’ai réussi à réparer les dégâts. Elle a trois côtes cassées. Je lui ai fait une transfusion et un remplissage pour rétablir les volumes. Maintenant, nous devons attendre de voir si elle tient le coup., leur expliqua-t-il.  

 

Ryo l’observa, pensif. Elle tenait le coup pour le moment et il fallait que ça dure.  

 

- Le bébé ?, demanda Ryo.  

 

Le Professeur ne savait s’il allait annoncer une bonne ou une mauvaise nouvelle et il était quasiment certain que Ryo ne savait pas non plus sur quel pied danser à ce sujet.  

 

- Il est toujours vivant. Elle a un décollement placentaire et des saignements. Là aussi, il faudra attendre pour savoir.  

 

Le nettoyeur baissa les yeux, ne sachant que penser de cette nouvelle. Si elle perdait le bébé, ce serait la faute de ce salaud. La faute lui reviendrait mais comment le percevrait Kaori ? Elle portait la vie. Il ne savait pas ce qu’elle voulait faire de ce bébé, comment elle vivait cette grossesse mais elle avait une force de cœur qui le dépassait souvent. Il doutait qu’arrivée à ce stade où elle devait le sentir vivre en elle, elle fut capable de vouloir le tuer ou de le voir mourir.  

 

Le Professeur se racla la gorge attirant son attention.  

 

- Ryo, j’ai noté la présence d’hématomes vaginaux récents., lui apprit-il.  

 

Il n’avait pas besoin de leur expliquer ce que cela signifiait, qu’elle avait encore été violée récemment alors qu’elle était enceinte.  

 

- Elle a également des traces de côtes fêlées, plus ou moins anciennes, des fêlures réparées à d’autres endroits. J’ai noté une légère cicatrice à l’arcade sourcilière. Ce n’était donc pas la première fois qu’elle était battue., leur apprit le médecin.  

- Tu pourras faire un rapport détaillé ? Saeko en aura besoin. Ca nous permettra de la faire divorcer et de faire retirer son autorité parentale à cet enfoiré. Ainsi, il ne pourra pas demander la garde de Kei ni du bébé. Pour Kei, il n’est pas son vrai père mais je refuse que ce salaud ou sa famille puisse récupérer l’autre enfant même si Kaori n’en veut pas.  

- Comment peux-tu imaginer qu’elle voudrait garder le bébé ?, s’offusqua Miki, fâchée.  

- C’est Kaori, Miki. Avec elle, plus rien ne m’étonne mais ce n’est pas le sujet du jour., éluda-t-il.  

- Je peux la voir, Professeur ?, lui demanda Ryo.  

 

Il acquiesça et lui fit signe de le suivre.  

 

- Tu veux qu’on garde Kei ?, lui proposa Mick.  

 

Ryo regarda son fils puis son ami.  

 

- Non, je vais le garder. Ca rassurera Kaori de pouvoir le voir quand elle se réveillera et ça me rassurera de le savoir là. J’ai confiance en vous mais…  

- Vous avez été séparés longtemps., acheva Umibozu.  

- On comprend. Dis-lui qu’on est tous derrière elle., demanda Miki.  

- Ce sera fait., lui affirma Ryo.  

 

Il se leva, emportant Kei et le sac à langer avec lui. Il suivit le Professeur jusqu’à la chambre de Kaori. Il entra et approcha de son lit, luttant contre l’angoisse de la voir avec tous ces tubes sortant et entrant dans son corps. Elle était livide et la seule chose qui attestait de sa vie était le bip du monitoring cardiaque.  

 

- Je te laisse. Si tu as besoin de quelque chose, appelle., lui dit-il.  

- Merci., murmura-t-il.  

 

Le Professeur le laissa, Kazue le suivant après avoir posé une main sur son épaule en soutien.  

 

- Ma !, fit Kei, gigotant vers sa mère.  

- Non Kei, tu ne peux pas. Maman est blessée. Il faut attendre un peu, mon grand. Regarde, on peut faire cela., lui dit-il, prenant sa petite main et lui faisant caresser celle de sa mère.  

 

Mais cela ne suffit pas au petit garçon qui se mit à pleurer. Ryo fit le maximum pour le consoler, sentant son cœur se serrer à son tour comme il n’y arrivait pas. L’arrivée de Saeko le sauva, distrayant suffisamment le bébé pour le sortir de sa crise.  

 

- J’ai vu le Professeur pour les prélèvements et le rapport sur les blessures. Je dois faire des photos., lui dit-elle.  

- Vas-y., dit-il, s’écartant du lit pour que Kei ne vit pas les blessures de sa mère.  

 

Saeko retira les draps doucement puis dénoua la blouse d’hôpital qu’ils avaient exceptionnellement refermée sur l’avant pour éviter les manipulations douloureuses inutiles.  

 

- Oh bon sang…, ne put-elle retenir.  

- Prends des photos et fais des gros plans sur son ventre. On voit la trace des coutures de ses chaussures., gronda Ryo.  

- Il ne doit plus pouvoir les approcher, ni obtenir la garde des enfants. Je veux qu’il pourrisse en prison à défaut de mourir mais pas au Japon. Je le veux loin d’elle et, s’il a encore des velléités sur elle ou eux, laisse-moi cinq minutes avec lui et ça lui passera., lui demanda-t-il.  

- Ne t’inquiète pas. Je sais auprès de qui agir., le rassura-t-elle.  

 

Dès qu’elle eut fini, Saeko rhabilla son amie et remit le drap sur elle.  

 

- Tiens le coup, Kaori. Il est trop tôt pour que tu rejoignes ton frère., lui murmura-t-elle à l’oreille.  

 

Elle replaça une mèche derrière l’oreille de la jeune femme.  

 

- Préviens-moi quand elle se réveillera., lâcha Saeko à Ryo avant de sortir.  

 

Il acquiesça et retourna auprès de sa femme. La soirée passa sans anicroches. Ryo s’occupa de Kei qui ne tarda pas à réclamer son dernier repas avant de dormir dans le lit qu’avait rapporté le Professeur pour lui. Le nettoyeur approcha un peu plus et prit la main de Kaori, la caressant tendrement du pouce. Il ne décrocha pas un mot, il était juste là à la regarder, gardant le contact au travers de leurs doigts.  

 

- Tu es une battante, Kaori. Rappelle-toi déjà de cela. Ne baisse pas les bras., finit-il par murmurer alors que le sommeil le gagnait.  

 

Il se réveilla le lendemain matin, courbaturé de sa nuit passée sur le siège, la tête posée sur son bras sur le matelas. Malgré tout, sans avoir les yeux ouverts, il entendait le bip plus régulier du monitoring, la chaleur plus forte des doigts toujours prisonniers des siens. Elle se battait et rien que cette idée lui arracha un léger sourire. Un autre bruit lui réchauffa le cœur, celui de Kei gigotant dans son lit.  

 

- Ma !, laissa-t-il échapper de bon cœur.  

 

Se secouant, Ryo ouvrit les yeux et releva la tête, dépliant sa haute carcasse. Croisant un regard noisette épuisé mais brillant, il s’immobilisa et son cœur fit un bond dans sa poitrine alors que le soulagement l’envahissait.  

 

- Kaori…, murmura-t-il.  

 

Les doigts se pressèrent sur les siens. 

 


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