Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 53 :: chapitre 53

Publiée: 23-04-20 - Mise à jour: 23-04-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 53  

 

Nerveuse, Kaori attendait dans la pièce adjacente à la salle d’audience. Elle entendait vaguement les sons au travers de la porte mais sans pouvoir distinguer ce qu’il se disait. Bientôt, la porte s’ouvrit et elle fut invitée à entrer sous les regards des spectateurs, avocats, juge et surtout de ses ex belle-sœur et belle-mère dont les regards venimeux auraient pu lui faire froid dans le dos mais elle s’en fichait. Tout ce qu’elle voulait, c’était en finir au plus vite pour retrouver ses enfants. Sans même lever les yeux, elle sentit la présence de Ryo et prit place à la barre des témoins.  

 

- Mademoiselle Makimura, vous avez été citée à comparaître dans l’affaire qui oppose l’État à Madame Athenais James concernant la tentative d’assassinat dont vous avez été victime avec votre fils., commença le Procureur.  

- Pouvez-vous nous raconter les évènements ?, l’invita-t-il à commencer.  

 

Kaori se plia à la demande et expliqua comment son ami, son fils et elle avaient été la cible du tueur, toute la scène qui s’était passée ensuite jusqu’à l’arrivée de la police. Alors qu’on lui avait assurée que le témoignage du tueur engagé suffirait, elle avait reçu quelques jours auparavant une citation à comparaître et, après que Saeko eut tiré quelques ficelles, ils avaient appris que le Procureur avait coupé l’herbe sous le pied de la défense qui, contre toute attente, avait tenté de l’ajouter sur sa liste. Ainsi, elle n’avait pas eu à subir de rendez-vous avec l’avocat de son ex-belle-mère… et ils avaient pu parer à d’autres questions embarrassantes, le Procureur étant un ami personnel du Juge Iwasaki.  

 

- Pouvez-vous décliner l’identité de l’homme qui vous accompagnait ce jour-là, Mademoiselle Makimura ?, lui demanda le Procureur.  

- Il s’agit de Monsieur Mick Angel., déclara-t-elle sans faillir.  

- Menteuse !, s’emporta Madame James.  

- Madame James, je vous demande un peu de retenue !, la tança sévèrement le juge.  

- Monsieur Angel. Quelle est la profession de ce Monsieur ?  

- Il est détective privé., répondit Kaori calmement.  

- C’est donc ainsi que vous avez pu avoir accès à une arme et vous défendre contre votre agresseur ?, continua le Procureur.  

- Oui. Je… je n’ai pas pour habitude de me servir d’une arme mais j’avais tellement peur pour mon fils et pour le bébé que j’attendais que je n’ai vu que cette solution., admit-elle, baissant les yeux.  

- Tu voulais le mettre à l’adoption ton bébé, sale petite garce !, s’exclama Elisa James dans l’assistance, déclenchant quelques remous.  

 

Le juge tapa du marteau à plusieurs reprises afin de réclamer le silence. Faisant signe à deux agents de sécurité, il se tourna vers Elisa.  

 

- Mademoiselle, vous êtes priée de quitter la salle. Nous ne sommes pas dans un tribunal américain ici et je doute même qu’aux Etats-Unis, un juge vous laisserait interférer de la sorte., lui dit-il sévèrement.  

 

Elisa fut donc escortée jusqu’à la sortie, vociférant. Quand les portes se refermèrent, le Procureur se tourna vers Kaori. Elle savait qu’elle serait la question suivante.  

 

- Est-ce vrai, mademoiselle Makimura ? Vous avez souhaité faire adopter votre enfant ?, lui demanda-t-il d’un ton neutre.  

- Oui. C’est exact. J’étais perdue. Ce bébé n’avait pas été conçu dans des conditions normales et j’ai un moment pensé que c’était le mieux à faire pour lui, pour qu’il puisse être heureux et vivre comme tout enfant sans ombre planant au dessus de lui., admit-elle.  

- Vous avez donc changé d’avis ?  

- Oui, une semaine après avoir fait le dossier. J’ai décidé de le garder et, aujourd’hui, il grandit avec mon fils et moi et nous en sommes plus qu’heureux., avoua-t-elle, un sourire étirant ses lèvres.  

 

Elle sentit la sympathie du public l’atteindre et savait que le Procureur avait atteint son objectif. Ils avaient su contrer les points négatifs de son profil pour éviter de laisser le moindre doute sur la décision qu’avaient prise sa belle-mère et David.  

 

- Je vous remercie, Mademoiselle Makimura. Le témoin est à vous, Maître.  

- Merci. Mademoiselle Makimura, où avez-vous appris à vous servir d’une arme ?, lui demanda-t-il.  

- Je n’ai pas vraiment appris. Mon père et mon frère étaient tous deux policiers. Mon frère m’a montré un jour comment armer un revolver et quels endroits viser pour ne pas tuer parce qu’il enquêtait sur des personnes dangereuses qui auraient pu s’en prendre à moi, tout comme il m’a entraînée à me défendre., répondit-elle.  

 

Elle savait qu’elle occultait toute la partie entraînement que Ryo lui avait inculqué mais c’était nécessaire.  

 

- Très bien. Vous nous dites donc Mademoiselle Makimura que vous étiez, le jour de l’attaque, accompagnée par Monsieur Mick Angel, c’est cela ?  

- Oui., répondit de manière concise Kaori.  

- Le tueur professionnel engagé nous a précisé que l’homme qui vous accompagnait avait des cheveux noirs. Etait-ce le cas ?  

- Oui.  

- Mademoiselle Makimura, est-ce Monsieur Mick Angel ?, l’interrogea l’avocat d’Attie, lui montrant un photo de Mick.  

- Oui.  

- Vous admettez donc que Monsieur Angel est aussi blond que vous êtes rousse, Mademoiselle Makimura ?, insista-t-il.  

- Tout à fait.  

 

Satisfait, l’avocat reposa la photo après l’avoir montrée aux jurés, juge et procureur.  

 

- Alors comment se fait-il que l’on ait décrit un homme aux cheveux noirs que vous identifiez comme étant Monsieur Angel qui est blond ?, lui demanda-t-il d’un ton accusateur.  

- Parce que Mick… Pardon, je veux dire Monsieur Angel apprécie parfois de se fondre un peu plus dans la foule, ce que ne lui permet pas ou peu sa tignasse blonde comme les blés. Donc il lui arrive de mettre une perruque de cheveux noirs pour le faire., répondit-elle, très calmement.  

- Vraiment ?  

- Oui.  

- Voilà une réponse bien adéquate qui ne peut être vérifiée., lâcha d’un ton acide l’avocat.  

- J’en ai fini. Merci, Mademoiselle Makimura.  

- J’aurais une dernière question pour le témoin, Monsieur le Juge., demanda le Procureur, se levant.  

 

Le juge l’invita d’un geste à poursuivre et le Procureur s’avança vers elle.  

 

- Mademoiselle Makimura, est-ce que votre ami est dans la salle aujourd’hui ?, lui demanda-t-il.  

- Oui. Au troisième rang, là-bas., désigna-t-elle du doigt.  

 

Obligeamment, Mick se leva, tout sourire, et salua la foule, passant une main dans sa chevelure couleur ébène, avant de se rasseoir en bousculant son voisin aux cheveux peroxydés dont le regard gris nuit plongea dans celui du témoin, la faisant légèrement rougir.  

 

- Merci, Monsieur Angel., fit l’avocat.  

- Ce sera tout pour moi., indiqua le Procureur.  

- Vous pouvez y aller, Mademoiselle Makimura., l’informa le juge.  

- La séance est levée., indiqua-t-il ensuite.  

 

Lorsque Kaori sortit de la salle d’audience, elle trouva Mick l’attendant.  

 

- Où est… ?, demanda-t-elle, surprise.  

- Il avait une petite course à faire. Je te ramène à la maison. Je suis sûr qu’une certaine princesse sera ravie de voir son biberon préféré.  

- Tu as eu des nouvelles de Kazue ?, s’inquiéta Kaori.  

- Oui, elle pleure depuis dix minutes et refuse le biberon préparé. Je la comprends : la tétine naturelle doit être plus agréable. Tu me laisserais confirmer mon hypothèse ?, lui susurra-t-il à l’oreille.  

 

Un gros boum marqua la fin de sa phrase sous le regard effaré des passants à peine effleurés par le souffle de la massue cent tonnes qui s’abattit sur la tête noire de l’américain.  

 

- Ah non ! C’est encore ce sale pervers libidineux de Ryo ! Je pensais qu’il était parti depuis le temps !, entendit Kaori à sa suite.  

- Celui-là est parti, reste son jumeau blond…, dit-elle en soupirant, ayant hâte de retrouver son homme.  

 

Elle fut vite rejointe par son ami qui ne lui tint pas rigueur de sa correction et la ramena chez elle.  

 

Dans le même parking où était garé Mick mais à un étage inférieur, Ryo attendait dans un recoin sombre, une cigarette aux lèvres. Après plus d’une heure, il entendit un pas déterminé et sentit une aura de colère envahir les lieux. Patientant jusqu’au bon moment, il avança furtivement jusqu’à la personne qui allait ouvrir la portière de sa voiture et bloqua l’ouverture.  

 

- Quoi ? Mais qu’est-ce que ?, s’écria Elisa James, furieuse.  

- Lâchez-moi, espèce de malotru, je vais vous apprendre à…, fulmina-t-elle.  

- A quoi ?, lui demanda une voix froide.  

 

Tétanisée, elle releva les yeux et croisa le regard noir et froid de Ryo, celui qu’il prenait pour ses ennemis. Elle pâlit à vue d’oeil et se mit à trembler.  

 

- Que… que me voulez-vous ?, balbutia-t-elle.  

- Je vous connais. C’est vous le…, bredouilla-t-elle, terrorisée.  

- Vous allez me tuer ?, lâcha-t-elle, des sanglots dans la voix.  

- Je n’ai pas pour habitude de tuer des femmes., répondit Ryo d’une voix ennuyée.  

- Mais ça pourrait changer. J’ai senti votre haine vis-à-vis de Kaori., déclara-t-il.  

- Cette garce…, commença Elisa mais elle se stoppa en voyant le bout rougeoyant de la cigarette de Ryo approcher de son front, ses yeux fixés dessus.  

- Elle a suffisamment souffert pour toute une vie. Je vous laisse la vie sauve aujourd’hui mais, si je vous revois traîner dans le coin après la fin du procès ou si vous tentez une autre attaque du même style que votre mère, je me ferai un plaisir de mettre fin à vos jours. Votre colère ne vous rend même pas assez mokkori pour que je puisse me laisser distraire., affirma-t-il.  

- On s’est bien compris ?, lui demanda-t-il.  

 

Elisa le regarda, les pupilles dilatées par la terreur. Elle ressentait un froid intense la transpercer de toutes parts et savait que ça n’avait rien à voir avec la température de l’air. C’était lui et cette aura, comme si la mort était présente autour d’elle. Elle déglutit et acquiesça lentement, les larmes roulant le long de ses joues.  

 

- Très bien, vous êtes raisonnable., apprécia-t-il.  

- Passez le message à votre mère si jamais l’idée de relancer l’expérience du fond de sa cellule aux Etats-Unis lui prenait. Je la retrouverai et, de ma main ou d’une autre, elle périrait., lui annonça-t-il.  

 

Plongeant une dernière fois dans son regard pour parachever son effet, il fit demi-tour et s’éloigna. Elisa le regarda et, soudain, se ressaisit.  

 

- Attendez ! J’ai juste une question… s’il vous plaît., l’interpela-t-elle.  

 

Ryo hésita sans le montrer puis s’arrêta mais sans se retourner.  

 

- Mon frère… C’était vous ?, l’interrogea-t-elle, la voix étranglée.  

- Non. J’aurais aimé mais non. Kaori m’avait fait promettre de ne pas le tuer dès le début de son chantage., répondit-il très honnêtement.  

- Elle ?, s’étonna Elisa.  

- Oui, elle. Même après, malgré tout ce qu’il lui avait fait, elle n’a pas voulu. C’est une femme bien qu’il a malmenée, une femme comme on en trouve peu et, si vous aviez observé un peu plus attentivement autour de vous, vous vous en seriez peut-être aperçue., lui fit observer Ryo.  

- Mais alors pourquoi il est mort ? Je ne peux pas croire à la thèse de l’accident., laissa-t-elle échapper.  

- Votre frère n’aurait pas dû lancer un contrat sur la tête de Kei. Il serait peut-être encore de ce monde aujourd’hui sans cela., lui apprit-il sans état d’âme.  

- Il ne l’a pas fait. Il voulait récupérer les deux enfants. C’est ma mère… elle ne supportait pas l’idée d’avoir un enfant illégitime dans la famille., avoua Elisa.  

 

Le nettoyeur fut surpris de cet aveu mais n’en montra rien., Prenant une bouffée de cigarette, il laissa échapper doucement la fumée comme si tout cela ne le touchait pas. Ainsi David n’avait pas voulu tuer Kei. C’était sa propre mère qui avait signé l’arrêt de mort de Kei et avait ainsi signé celui de son propre fils… Quelle ironie…  

 

- Votre mère a donc tué votre frère. Elle devra vivre avec cela sur la conscience toute sa vie. Je crois que le plus enviable, c’est encore feu votre père. Au moins, il n’aura pas à souffrir de tout cela., souffla Ryo.  

 

Il n’attendit pas de réponse d’Elisa et s’en alla, regagnant sans tarder sa mini et rentrant chez lui. Quand il pénétra dans l’appartement, Mick était ligoté à une chaise pendant que Kaori allaitait Mai dans le divan, une serviette protégeant sa pudeur. Ryo approcha par derrière et écarta doucement la serviette pour voir sa fille téter. C’était l’une des choses qu’il pouvait se permettre sans mettre sa femme mal à l’aise. Dans ces circonstances-là, elle acceptait son regard mais il ne pouvait au contraire pas pénétrer dans la salle de bains ou la chambre quand elle y était déshabillée. Son regard changeait alors et elle avait encore du mal à accepter le désir qui montait entre eux.  

 

Attendri, il vit le bébé s’endormir doucement, tétant de moins en moins vite et se pencha pour déposer un baiser sur la joue de Kaori.  

 

- Un petit souci avec l’américain ?, l’interrogea son mari.  

- Monsieur a commencé à faire des siennes quand on est rentrés. Mai pleurait de faim et je n’ai pas pu attendre de monter à l’étage pour la nourrir parce que j’ai eu une montée de lait. Kazue a à peine eu le temps de le retenir et le ligoter là avant qu’il ne se jette sur moi., lui expliqua-t-elle, alors qu’elle retirait le bébé de son sein, se dévoilant très légèrement.  

 

Elle sentit aussitôt le désir de Mick envahir la pièce et se tendit. Le sentant, Ryo posa une main sur son épaule pour l’apaiser et se dirigea vers son ami.  

 

- Détache-moi, l’ami… S’il te plaît… C’est un supplice… Détache-moi…, l’implora-t-il.  

 

Ryo s’exécuta mais, avant qu’il n’ait eu le temps de s’élancer, il entraînait Mick par le col vers le hall d’entrée. Il le balança sans ménagement contre le mur hors de portée de toute oreille et fixa son ami d’un regard dur.  

 

- A quoi tu joues, Mick ?, lui demanda-t-il durement.  

- Quoi ?  

- Kaori ? Tu t’élances sur elle alors qu’elle nourrit Mai. T’es con ou abruti ?, ajouta-t-il.  

- Ce n’est qu’un jeu, Ryo. Ne me dis pas que voir une si belle poitrine à l’air ne te fait pas fantasmer., affirma-t-il.  

- Voir ma femme allaiter ma fille me faire fantasmer ? Il est vraiment temps que tu fasses un gosse à Kazue. Non, ça ne me fait pas bander de la voir allaiter. Je la taquine parfois mais ça s’arrête là. Je n’éprouve pas de désir pour elle à ces instants-là., lui apprit Ryo.  

- T’es devenu moine ?  

- Elle a été violée, Mick. Tu t’es rendu compte que, tant que tu ne fais pas le guignol, tout va bien et que, dès que tu dérapes, elle se fige ? Ce que tu m’as vu faire tout à l’heure, ce sont les seuls moments où je vois sa poitrine. Elle va mieux mais elle n’est pas encore guérie. Elle doit encore guérir de son aversion au désir charnel. Alors maîtrise-toi. Ne te laisse pas leurrer par son sourire et son apparente normalité pour te dire que tout est revenu en place parce que ce n’est pas le cas !, lui asséna-t-il.  

 

Ryo se détourna et passa nerveusement une main dans ses cheveux. C’était un moment un peu compliqué à gérer, de trouver le bon milieu entre les gestes et ses peurs, de susciter sans effrayer, de lui montrer qu’il la désirait sans lui donner l’impression de s’imposer, de lire en elle le désir et de se voir tenu à distance. Il n’était pas question pour lui de lâcher parce qu’il l’aimait mais c’était dur de vouloir sans pouvoir lui montrer son amour sous toutes ses formes. Mick le regarda un moment avant de se décoller du mur et d’approcher, posant une main sur son épaule.  

 

- Désolé. J’essaie de faire attention mais je me laisse parfois emporter. C’est Kaori. C’était un jeu entre nous. J’ai cru…, soupira-t-il.  

- J’ai cru que tout cela était derrière nous et j’ai eu tort. Je suis désolé., s’excusa Mick.  

 

Le nettoyeur le regarda et acquiesça.  

 

- Allez, viens je t’offre un verre. Ca a dû être assez pénible pour toi de porter cette perruque noire toute la matinée comme ça l’a été pour moi de te voir te faire passer pour moi., offrit Ryo en signe de réconciliation.  

- Je peux demander à Kaori lequel de toi elle préfère ? J’aurais peut-être une chance., rêvassa-t-il.  

- Peut-être mais n’oublie pas une chose, l’amerloque…, lâcha son ami.  

- Laquelle ?  

- Kaori a deux bagages accompagnés maintenant, version couche-culottes et biberons. Si tu n’en veux déjà pas un, que feras-tu de deux ? Parce que, crois-moi, elle ne les lâchera pas., lui expliqua Ryo.  

- Oh my god… En plus il y en a un qui a tes gênes et l’autre est une fille Makimura à tous les coups livrée avec une panoplie d’engins de torture…, soupira Mick.  

- Finalement, je reste avec ma douce Kazue., conclut-il.  

 

Ils pénétrèrent dans l’appartement et Ryo eut juste le temps de s’écarter qu’un kompeito s’écraser sur la tête de son ami.  

 

- Ca, c’est pour avoir tenté de toucher la poitrine de Kaori, Mick Angel ! Ne compte pas retrouver le chemin de mon lit avant d’avoir pris la bonne décision !, s’écria Kazue, furieuse avant de se tourner et retourner en cuisine pour finir le repas avec Kaori.  

- Je suppose que la bonne décision, c’est le bébé ?, demanda Ryo, s’accroupissant près de Mick.  

 

Il leva un pouce, ne souhaitant pas encore sortir de sa prison de bois. C’était quand même la deuxième de la journée : il n’y était plus habitué…  

 

- T’es perspicace quand tu veux…, répondit-il, dépité.  

 

Par ancienne solidarité, Ryo souleva l’objet de torture et l’américain se releva, se remettant les cervicales en place. Tous deux se rendirent en cuisine où ils prirent les couverts et mirent la table sous le regard ravi de Kei qui fêta dignement le retour de son père. Le repas se passa dans le calme et Mick et Kazue repartirent quand Ryo partit mettre Kei à la sieste.  

 

- Tu dois vraiment y retourner ?, demanda Kaori, alors que Ryo enfilait sa veste.  

- Je dois m’assurer que notre cher ami voyageur reconnaisse Mick comme l’homme qu’il a pourchassé. Je ne veux pas laisser la moindre chance au hasard., lui expliqua-t-il.  

- J’aurais préféré qu’on passe l’après-midi ensemble., lui avoua-t-elle.  

- On aura d’autres journées. Essaie de te reposer un peu pendant que les deux chenapans dorment. J’espère ne pas rentrer trop tard., lui dit-il, déposant un baiser léger sur ses lèvres.  

 

Alors qu’il s’écartait, elle le retint et approfondit leur échange avant de le laisser partir. Il caressa sa joue rosie puis s’en alla, le cœur plus léger. Il y avait les moments difficiles et il y avait ceux-là, ceux qui entretenaient ses efforts, des petits moments qui faisaient du bien et attisaient l’espoir de jours encore meilleurs.  

 

Comme il s’y attendait, le Voyageur fut de nouveau appelé à la barre par l’avocat de la défense. L’occidental apparut dans toute son arrogance que lui valait son statut de témoin protégé et s’assit nonchalamment à la barre des témoins.  

 

- Monsieur Cooke, suite à votre témoignage et celui de Mademoiselle Makimura, nous voulions clarifier l’identité de l’homme que vous avez ciblé. Mademoiselle Makimura nous a présenté celui-ci comme étant Monsieur Mick Angel, détective privé, qui avait alors revêtu une perruque de cheveux noirs pour se fondre dans la masse ressemblant alors à ceci., annonça l’avocat, brandissant une nouvelle photo tirée de la vidéosurveillance du tribunal.  

- Confirmez-vous ses dires ?  

 

Ryo sut tout de suite en le voyant se redresser avec un petit sourire narquois aux lèvres qu’il allait tout faire foirer. Il laissa monter en lui l’aura bien connue et ô combien impressionnante de l’ange de la mort comme il l’avait fait le matin avec Elisa James et dirigea toute son attention vers Thomas Cooke.  

 

Alors qu’il allait infirmer les dires de Kaori, le témoin sentit un froid glacial l’envahir, un froid qu’il avait déjà expérimenté sur les lieux de son arrestation et se souvint alors des promesses que lui avait faites ce City Hunter. Il leva les yeux, blêmissant à vue d’oeil, et croisa le regard froid et noir, sans âme d’un homme aux cheveux peroxydés. Malgré le grimage, il reconnut tout de suite le personnage et, lorsqu’il le vit acquiescer doucement, déglutit avec difficulté.  

 

- O… Ou… Oui., répondit-il.  

- C’était bien lui., avoua-t-il.  

 

Stupéfait, l’avocat se tourna vers sa cliente, pâle de rage. Il ne pouvait plus remettre en cause le témoignage de la jeune femme ni celui du témoin à charge. Il savait ce que cela signifiait pour sa cliente.  

 

- Je n’ai plus de question, votre Honneur., lâcha l’avocat, défait.  

- Très bien. Puisque tous les témoins ont été appelés, toutes les pièces présentées, nous allons faire une pause d’un quart d’heure avant le début des conclusions., annonça le juge.  

 

Ryo resta jusqu’à la fin de la séance de la journée et rentra après l’annonce que le verdict serait rendu le lendemain matin au plus tôt. Satisfait, il rentra chez lui en profitant pour faire quelques courses. Lorsqu’il rentra, Kaori pliait du linge avec le cosy de Mai non loin et Kei se tenant debout au fauteuil. C’était devenu depuis quelques jours son activité préféré : qu’il soit à terre ou assis sur leurs genoux, il se hissait pour se tenir droit comme un I, fier comme un paon.  

 

- Papa !, cria-t-il en le voyant et en lui faisant un grand sourire.  

 

Il lâcha des mains comme pour taper et se retrouva, à sa plus grande surprise, sur les fesses. Il n’y eut ni larmes ni cris, juste une moue concentrée, deux mains s’agrippant de nouveau au fauteuil et un petit bonhomme qui se redressa de nouveau.  

 

- Donne-moi deux minutes, bonhomme. Je vais ranger cela et je reviens., lui dit-il en ébouriffant les cheveux au passage.  

- Papa !, s’offusqua Kei, un peu fâché.  

- Il va arriver, Kei. Il va ranger les courses et il reviendra vers toi après., tenta de le calmer Kaori.  

 

Kei se tourna vers elle et elle sourit à son regard ombrageux. Encore un qui aurait un sacré caractère, pensa-t-elle. Elle secoua la tête, amusée, et se concentra sur son linge, jetant un œil à Mai qui semblait contempler son monde, un monde certainement encore très flou pour elle. Quand la petite fille tourna la tête, Kaori suivit sa direction machinalement et son sang ne fit qu’un tour.  

 

- Ryo !, entendit-il dans la cuisine.  

 

Soucieux, le nettoyeur sortit de la pièce, un paquet de riz à la main. Sans même réfléchir, il posa le paquet sur le premier meuble à portée et s’accroupit en tendant les bras, le cœur battant à tout rompre. Kei se tenait debout à un mètre du fauteuil, effectuant ses tous premiers pas.  

 

- Viens, mon grand. Viens voir papa., l’encouragea-t-il.  

- Papa !, répéta Kei, un sourire aux lèvres.  

 

Il tangua une fois ou deux, chaque pas était hésitant mais la détermination figeait ses traits. A moins d’un mètre de lui, en ayant déjà effectué deux, Kei fatigua et les pas se firent plus désordonnés, s’achevant presque dans une course. Ryo l’attrapa avant que son fils ne morde la poussière, l’amenant automatiquement contre lui, contre son cœur qui battait à lui faire mal, comme pour comprimer la fierté qui semblait gonfler sa poitrine à l’en faire exploser. L’amour qu’il portait à Kaori était intense mais ce qu’il ressentit à ce moment-là, même si différent, l’était tout autant. Il releva les yeux vers sa femme dont les larmes maculaient les joues.  

 

- Merci, Kaori., murmura-t-il.  

 

Sans elle, tout cela ne serait jamais arrivé et il n’aurait jamais ressenti cette joie et cette allégresse, cette fierté dont il pouvait se prévaloir à tout moment et qui semblait se cristalliser dans ce moment : il était père. Il avait donné la vie et allait donner une vie à cet enfant et le ferait avec sa sœur également, pensa-t-il, regardant Mai et croisant son regard noisette. Il aimait ses deux enfants et il aimait leur mère comme il n’aurait jamais cru possible.  

 

Il sentit deux bras les entourer et releva les yeux pour croiser celui de Kaori.  

 

- Je suis si contente que l’on ait pu vivre cela ensemble., dit-elle, réalisant que Ryo aurait pu manquer cela s’ils n’avaient pas tous fait le nécessaire pour son retour.  

- Je suis si heureuse d’être de retour avec toi.  

- On aura beaucoup de beaux moments encore, Kaori. Tu verras. Plus rien ne nous séparera. 

 


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