Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 38 :: Chapitre 38

Publiée: 08-04-20 - Mise à jour: 08-04-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Première rencontre avec la justice. Notre couple va-t-il trouver des alliés? Comment va se passer le récit des détails? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 38  

 

Le lendemain matin, Kaori toujours alitée attendait l’arrivée de Saeko. Elle se sentait mal à l’aise sachant qu’elle avait vue les coups qu’elle avait reçus et surtout qu’elle allait devoir tout lui raconter en présence de Ryo.  

 

- Je peux sortir si tu préfères. Si tu n’es pas prête à me dire ce qu’il s’est passé, je peux attendre., intervint-il, comme s’il lisait dans ses pensées.  

 

Elle l’observa un moment, hésitant, puis secoua la tête.  

 

- Maintenant ou plus tard, ça ne changera pas ce qui est arrivé. Sans cette grossesse, j’aurais peut-être pu te le cacher mais le fait est que je suis enceinte et que je ne te mentirai pas en disant que c’était voulu., dit-elle.  

- A partir de là, je n’ai plus rien à te cacher.  

- Pourquoi tu me l’aurais caché, Kaori ?, lui demanda-t-il, ne comprenant pas.  

 

Elle le regarda, la douleur présente au fond de ses yeux, mais n’eut pas le temps de lui répondre car on toqua à la porte.  

 

- Entrez !, invita nerveusement Kaori.  

- Bonjour Kaori., la salua Saeko, entrant dans la pièce suivi d’un homme en costume qu’elle ne connaissait pas.  

 

La jeune femme le regarda affolée. Qui était cet homme ? Que venait-il faire ici ? Etait-il venu lui enlever son fils ? L’arrêter ?  

 

- Kei…, gémit Kaori.  

- Saeko., l’interpela Ryo, prenant la main de sa femme pour la soutenir.  

 

Il fit un signe de tête vers l’inconnu, un regard lourd posé sur elle.  

 

- Je vous présente un ami, le juge Iwasaki, Tomo Iwasaki. Je lui ai demandé de venir pour qu’il puisse entendre ton dépôt de plainte en même temps que moi. Ainsi, tu n’auras pas à répéter une nouvelle fois tout cela pour demander une injonction d’éloignement contre ton mari. Cela devrait le garder à distance le temps de régler le divorce. Tu es d’accord ?, lui demanda-t-elle.  

- Si Ryo peut rester., répondit Kaori, pressant fortement la main de son partenaire.  

- Pas de souci, Kaori., répondit le juge.  

- Si vous le permettez, je vais m’asseoir ici., dit-il, indiquant une chaise à une distance plus que raisonnable d’elle.  

 

Elle acquiesça, soulagée, et vit Saeko prendre place à côté de son ami, pendant que Ryo s’asseyait à ses côtés sur son lit, sa main toujours dans la sienne.  

 

- On va commencer par le dépôt de plainte si vous voulez bien., les invita le juge.  

- Kaori, tu peux nous expliquer ce qui s’est passé, pourquoi ton mari t’a frappée ?, lui demanda Saeko.  

 

La jeune femme fixa un point sur le mur, tentant de calmer l’angoisse qui revenait avec les souvenirs.  

 

- Prends ton temps., la rassura l’inspectrice.  

- Tu es à l’abri, Kaori. Il ne peut plus te faire de mal., compléta Ryo.  

- Je sais., murmura-t-elle.  

- C’était il y a deux jours. On était arrivés dans la nuit à Tokyo et, après avoir préparé Kei et m’être habillée, nous étions dans le séjour. Je m’étais assise dans le divan avec Kei sur les genoux et nous avons eu une discussion houleuse., commença Kaori.  

- A quel sujet ?, intervint Saeko, cherchant à comprendre le contexte comme elle le devait.  

- David ne voulait pas m’emmener au Japon. Il voulait me mettre dans un vol commercial pour la Californie et, moi, je savais que je devais venir ici avec lui. J’ai réussi à le persuader mais, lors de cette discussion, il m’a affirmé que Kei et moi ne quitterions pas la chambre de tout le séjour. Il m’interdisait d’aller au cimetière voir mes défunts et de chercher à rencontrer mes amis. Il m’a dit que, si je m’enfuyais, il saurait où me trouver.  

- Pour vous faire passer le message, il vous a frappée à ce moment-là ?, demanda le juge, le regard dur.  

 

Kaori le fixa un moment, cherchant à le percer à jour. Elle ne voyait rien d’antipathique chez lui et se détendit un peu.  

 

- Non, ce n’est pas arrivé comme cela., admit-elle.  

- Kei était sur mes genoux et il balançait les pieds. Il est vif et a de la force. Il a donné un coup de pied dans la tasse de café de David qui s’est renversée sur son ordinateur et ses papiers. L’ordinateur est tombé en panne, ce qui a énervé mon… mari. Il s’est mis à hurler et…  

 

Kaori s’arrêta, la gorge serrée rien qu’à l’idée de ce qu’il avait voulu faire à Kei, à un bébé si fragile. Elle sentit les doigts de Ryo se resserrer autour des siens, lui insufflant du courage.  

 

- Que s’est-il passé, Kaori ?, l’incita-t-il à continuer.  

- Il a voulu frapper Kei., répondit-elle, levant les yeux vers lui.  

 

Il lut toute la culpabilité dans son regard et sentit en même temps la colère monter en lui. Ce salaud avait non seulement frappé sa femme mais également essayé de battre un bébé. Quel homme pouvait faire une chose pareille, tout ça pour un ordinateur et des papiers souillés ? Il se maîtrisa et lui adressa un sourire rassurant.  

 

- Je l’en ai empêché, Ryo. Je te jure qu’il n’a pas touché à un seul des cheveux de notre enfant., lui assura-t-elle, des larmes roulant sur sa joue.  

- Je te crois, Sugar. Je sais que tu auras tout fait pour lui., lui répondit-il.  

 

Il leva machinalement la main pour essuyer les gouttes salées qui tombaient mais Kaori se recroquevilla instinctivement, s’éloignant de lui terrifiée. Il la regarda sans comprendre et rebaissa la main.  

 

- Mais…, lâcha-t-il.  

- C’est instinctif. C’est quelque chose qu’on retrouve chez les femmes battues., intervint le juge d’un ton empathique.  

- Kaori, je ne vais rien te faire., murmura Ryo.  

- Je sais., bredouilla-t-elle en pleurant.  

- Je sais mais c’est plus fort que moi., répéta-t-elle, n’arrivant pas à se calmer.  

 

Saeko se leva et s’approcha de son amie. Elle était choquée de la voir ainsi. Kaori n’avait jamais été quelqu’un de craintif, surtout pas avec Ryo. Elle s’était toujours battue avec courage et voir l’état dans lequel cet américain l’avait réduite la mettait en rage.  

 

- Tu es en sécurité ici. Il ne t’arrivera rien et à Kei non plus. Tu as réussi à vous mettre à l’abri tous les deux. Tu sais que Ryo ne te fera rien, ni aucun d’entre nous d’ailleurs. Tu le sais, n’est-ce pas ?  

- Oui., répondit la nettoyeuse, la voix emplie de culpabilité.  

 

Elle ne voulait pas se relever et affronter le regard de Ryo. Elle se sentait honteuse et coupable de la douleur qu’elle lui infligeait. Comme si le fait qu’elle ait été violée et battue n’était pas déjà une déception assez grande pour lui.  

 

- Kaori, regarde-moi., l’appela Ryo.  

 

Il ne savait pas comment s’y prendre ni quoi lui dire pour l’aider. Il ne connaissait qu’un moyen sûr entre eux mais, pour cela, elle devait accepter de le regarder.  

 

- Kaori, je ne te toucherai plus autre part que la main sans te prévenir. S’il te plaît, regarde-moi. Je suis désolé de t’avoir fait peur. Ce n’était pas ce que je voulais., lui dit-il.  

- Kaori, ce que vous ressentez est normal. Vous avez honte de ce qui est arrivé, de ce que cet homme vous a fait, des choses que vous avez peut-être concédées pour vous protéger ou protéger votre enfant. Vous vous sentez peut-être même responsable ou coupable de ce qui vous est arrivé., intervint le juge Iwasaki.  

- Mais Kaori, n’oubliez pas une chose : vous n’êtes pas la coupable, vous êtes la victime. Peu importe ce qui a pu provoquer sa colère ou ses gestes, il est le seul responsable et coupable du mal qu’il vous a infligé., lui rappela-t-il.  

- Tomo a raison, Kaori. Tu n’as pas à avoir honte., intervint Saeko.  

- Tu préfères qu’on en reste là ?, lui proposa-t-elle.  

- Non., souffla-t-elle, les yeux brillants de larmes.  

- Tu veux quelques minutes seule avec Ryo ?  

 

Kaori hocha la tête et entendit le léger soupir de soulagement de son mari derrière elle.  

 

- Prenez le temps qu’il faudra., leur dit le juge, conciliant.  

 

Elle entendit la porte se refermer et ferma les yeux, le temps de reprendre le courage qui l’avait désertée. Lentement, elle tendit la main derrière elle et sentit les doigts de Ryo se refermer sur les siens. Ils restèrent ainsi un long moment en silence.  

 

- Je suis désolée. Je ne voulais pas te blesser., murmura-t-elle enfin.  

- Je sais. Je ne vais pas te dire que ça ne me fait rien de te voir réagir ainsi mais je veux comprendre, Kaori. Je veux comprendre pour pouvoir t’aider.  

 

Elle trouva la force de se retourner et de lui faire face, leurs mains toujours liées.  

 

- C’était pire que ce que j’avais imaginé et je ne sais pas si j’arriverai à me relever. Je ne sais pas si je serai encore capable de te laisser approcher., lui expliqua-t-elle.  

- Je ne te jugerai jamais, Kaori. Je n’ai pas honte de toi. Saeko et Tomo ont raison : n’oublie pas que tu es la victime et non la coupable et rappelle-toi de deux choses : tu es forte et tu n’es pas seule. Je t’aime, rien ne changera cela.  

 

Sentant de nouveau les larmes rouler sur ses joues, Kaori les essuya et resserra ses doigts autour de ceux de son homme.  

 

- Je ne sais pas si j’en ai encore le droit…, murmura-t-elle.  

- Va à ton rythme. Nous avons le temps., lui dit-il pour ne pas lui mettre la pression.  

- Veux-tu continuer ?  

 

Elle acquiesça et il se leva pour aller chercher Saeko et le juge qui attendaient dans le couloir. Ils reprirent tous leurs places.  

 

- Il a donc essayé de frapper Kei. Que s’est-il passé ?, reprit Saeko, remettant une mèche en place.  

- J’ai retenu sa main et lui ai dit que, s’il frappait le bébé, ne serait-ce qu’une fois, je le tuerai., avoua-t-elle, jetant un regard anxieux vers le juge qui lui fit un signe rassurant de la tête.  

- J’ai été coucher Kei et, quand je suis revenue, j’ai voulu l’aider à ramasser ses papiers et il m’a collé son poing dans la figure pour commencer., dit-elle, levant la main pour toucher son œil toujours enflé.  

- Je ne sais combien de coups il m’a mis. Je me souviens juste qu’il frappait sans discernement, même mon ventre. J’ai juste cherché à me protéger. C’était la première fois qu’il me frappait à nouveau depuis que je lui avais annoncé que j’étais enceinte., leur expliqua-t-elle.  

- Tu as cependant réussi à le stopper., intervint Saeko.  

- Oui. Je me suis relevée, je ne sais pas comment. Je l’ai assommé en trois coups et, après avoir créé une diversion, je me suis enfuie avec Kei., acheva-t-elle.  

- Est-ce que je vais aller en prison pour l’avoir assommé et avoir mis le feu à la chambre ?, demanda-t-elle, anxieuse.  

- Non, pas pour vous être défendue d’un homme qui vous frappait, d’autant plus que vous êtes enceinte et qu’il voulait frapper un bébé., lui répondit Tomo.  

 

Il reposa son calepin et se redressa.  

 

- Est-ce que c’était la première fois qu’il vous frappait ?, lui demanda-t-il posément.  

- Non., murmura Kaori, baissant les yeux.  

- Ca a commencé par des gifles. La première fois quand je suis rentrée de la maternité. Je lui avais tenu tête pour le prénom du bébé et j’ai refusé les visites de sa famille à l’hôpital. Quand il m’a ramené, il m’a fait découvrir notre maison à cinq minutes de chez ses parents et j’étais furieuse. Je… je l’ai incendié devant ses employés de maison, le traitant de gamin. Il m’a giflée peu après. La deuxième fois qu’il m’a giflée, c’était le jour où j’ai été choisir ma robe de mariée. J’ai été infecte avec sa famille qui ne se comportait pas mieux avec moi. La première fois qu’il m’a battue c’était une semaine avant le mariage lorsqu’il a su que Kei était japonais et non américain comme il le croyait.  

- Vous vous défendiez ?  

- Non., admit-elle honteuse.  

- J’avais peur qu’il me sépare de Kei comme il m’en avait déjà menacée., expliqua-t-elle.  

 

Elle sentit les doigts de Ryo presser les siens et elle tourna le visage vers lui, plongeant dans son regard chaud et rassurant.  

 

- Ne te sens pas faible. Tu as protégé notre bébé., la rassura-t-il.  

- Quand t’a-t-il menacée de cela, Kaori ?, l’interrogea Saeko.  

 

La nettoyeuse tourna la tête vers son amie puis baissa les yeux. Lâchant Ryo, elle serra les bras autour d’elle pour chasser le froid qui l’envahissait.  

 

- Quand il voulait me violer., murmura-t-elle.  

- Quand est-ce que ça a commencé ?, lui demanda-t-elle doucement.  

- Il a essayé dès le jour de notre mariage mais il s’est endormi ivre mort sur moi. Je lui ai néanmoins fait croire qu’il avait réussi pour protéger l’enfant que j’espérais porter., dit-elle, n’osant croiser leurs regards.  

 

Elle vit la main de Ryo apparaître à ses côtés sans la toucher, à sa disposition si elle en avait besoin. Elle la regarda, releva les yeux vers lui et glissa la sienne dedans, reconnaissante de sa présence rassurante. Il lui adressa un sourire de réconfort.  

 

- Pendant toute ma grossesse, il m’a laissée tranquille mais, un mois après la naissance de Kei, si je me souviens bien, il a retenté sa chance. Je ne voulais pas de lui dans mon lit. La première fois, je l’ai étourdi par une prise de judo, la deuxième, je lui ai mis un coup de genou dans les parties. La troisième fois…, commença-t-elle, s’arrêtant pour évacuer la boule dans sa gorge.  

- La troisième fois, il m’a droguée au GHB., leur apprit-elle.  

- L’ordure…, murmura Ryo.  

 

Elle sentit sa colère flamber et pressa sa main. Elle avait besoin de lui, de son calme et, même si elle pouvait le comprendre, elle n’était pas sûre de pouvoir supporter ces sentiments néfastes.  

 

- On va demander un prélèvement capillaire. On pourra peut-être encore détecter la drogue. C’était il y a six mois à peu près, c’est cela ?, demanda Tomo.  

- Oui.  

- Il vous a encore droguée par la suite ?  

- Non. Il m’a encore violée mais je me défendais et il m’a donc menacée de me priver de Kei que j’allaitais. J’avais peur d’être séparée de lui, du mal que ça pouvait lui faire et… j’ai cédé. J’ai cessé de me défendre. Je lui disais non, que je n’étais pas consentante mais j’ai arrêté de me défendre., admit-elle.  

 

Elle avait baissé les yeux. Elle avait le sentiment d’avoir trahi Ryo, d’avoir capitulé, de s’être laissée faire comme si elle l’avait voulu mais ce n’était pas le cas.  

 

- Kaori, tu as dit non. Même si tu ne le frappais pas pour le repousser, tout homme sait que s’il couche avec une femme qui lui dit non, c’est un viol. Il t’a violée, tu n’as pas à culpabiliser., la rassura Ryo.  

- Je ne sais pas. Je ne sais plus., murmura-t-elle.  

- J’ai une dernière question, Kaori., l’informa le juge.  

- Je suppose qu’il ne s’en est pas tenu aux violences physiques et sexuelles. Il vous a aussi violentée psychologiquement, non ?  

- Qu’entendez-vous par là ?, demanda-t-elle, commençant à fatiguer.  

- Est-ce que vous étiez libre de vos mouvements ?, explicita-t-il.  

- A Los Angeles, sous la surveillance d’un garde du corps ou de sa mère, relativement. Mais je n’avais pas d’argent ou très peu sur moi, le garde du corps avait la carte bancaire et ne devait pas me la donner. David avait mon passeport. Je ne l’ai jamais eu en main avant avant-hier. Celui de Kei, il me l’a demandé peu avant notre mariage quand il a accepté de le prendre avec nous parce qu’il n’était pas encore sevré.  

- D’accord. Et concernant votre corps, je ne parle pas des viols mais pouviez-vous avoir une contraception ? Aviez-vous le choix de garder ou non le bébé ?  

 

Kaori regarda son ventre, pensant au bébé dont elle aurait voulu avorter sans le pouvoir et qu’elle voulait maintenant mettre au monde.  

 

- Il m’a confisqué ma pilule et mon ordonnance peu avant le mariage. Mon obstétricien m’avait conseillée d’attendre un peu avant de retomber enceinte mais David n’a rien voulu entendre. Et concernant l’avortement… nous étions en voyage et je n’étais pas libre de mes mouvements, sinon j’y aurais eu recours., avoua-t-elle.  

- Vous le pouvez toujours puisque c’est un viol., lui affirma le juge, compréhensif.  

- Je sais mais je ne peux pas, enfin je ne peux plus depuis que je l’ai senti bouger. J’ai un bébé qui grandit dans mon ventre, un être sans défense que son géniteur a maltraité en toute connaissance de cause.  

- Vous comptez garder le bébé ?, l’interrogea le juge.  

- Je pense le faire adopter mais je ne veux pas que David puisse le récupérer. Ce bébé ne mérite pas de vivre dans la peur et sans amour.  

- Kei n’est pas le fils de David, n’est-ce pas ?, s’enquit-il.  

- Non., répondit Kaori, réfrénant son envie de se tourner vers Ryo pour le trahir.  

- C’est mon fils., affirma-t-il pourtant, resserrant les doigts autour des siens.  

 

Il se tourna vers elle et lui adressa un regard déterminé. Il assumait sa paternité maintenant qu’il pouvait le faire.  

 

- Et vous avez laissé partir la femme que vous aimiez pour un autre ? Que s’est-il passé ?, fit le juge, fronçant les sourcils.  

- C’était ma décision., le défendit Kaori, un regard déterminé posé sur lui.  

- David voulait l’accuser à tort de choses horribles et, si je l’épousais, il gardait tout pour lui., expliqua-t-elle.  

- C’était sa dernière carte après m’avoir proposé de l’argent pour reconstruire l’orphelinat auprès duquel j’étais bénévole, chose que j’ai refusée. Il m’a fait signer un contrat abject et je l’ai fait pour protéger l’homme que j’aime parce qu’il ne mérite pas d’aller en prison même s’il a fait des erreurs.  

 

Tomo les observa tous les deux et vit le lien qui existait entre eux, un lien certainement très fort à en juger la capacité que chacun avait à lire en l’autre malgré leur séparation.  

 

- Je vais laisser l’inspectrice Nogami enregistrer la plainte. Dès qu’elle l’aura fait, j’enregistrerai l’injonction d’éloignement vous concernant et concernant votre fils. Vous voulez instruire un dossier en divorce et suppression d’autorité parentale, je suppose ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui mais il ne me laissera pas partir facilement ni les enfants., répliqua Kaori.  

- Avec la plainte pour viol et violence conjugale, la tentative de coups et blessures sur Kei, le harcèlement moral, vous n’aurez pas trop de soucis pour l’obtenir. Vous souhaitez des compensations financières ?  

- Rien, je ne veux plus rien venant de lui., se fâcha-t-elle.  

- Calme-toi, Kaori., lui demanda Ryo.  

- Je m’en doutais., répondit le juge.  

 

Tous se regardèrent silencieux un moment. Kaori repassa tout l’entretien en revue et se détendit pour la première fois.  

 

- J’ai déposé plainte aux Etats-Unis. Ca peut aider ?, demanda-t-elle soudain.  

- Je ne l’ai vue nul part., s’étonna Tomo.  

- On a demandé à la retenir jusqu’à un moment plus opportun., avoua la nettoyeuse.  

- Je pense qu’il l’est maintenant., affirma-t-il.  

- Le mariage a été homologué aux Etats-Unis. Comment ça va se passer ? Il ne risque pas de faire appel là-bas et tenter d’obtenir gain de cause devant ses tribunaux ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Il pourra essayer mais ça ne marchera pas et, pour une fois, la loi en matière de divorce, plutôt critiquée au Japon, vous sera bénéfique car on vous désignera comme seule représentante de l’autorité parentale pour vos enfants né et à naître jusqu’à leur vingt ans.  

- C’est vrai ?, fit-elle surprise.  

- Oui. Comme monsieur Saeba ne pourra pas se faire légalement reconnaître comme père, c’est un bon point pour vous.  

 

Saeko, Kaori et Ryo se regardèrent, surpris, et le nettoyeur lâcha, la main de sa femme avant de se lever, se plaçant devant elle, le regard dur.  

 

- Comment savez-vous qui je suis ?, lui demanda-t-il, méfiant.  

- Il y a huit ans environ vous avez aidé ma sœur, Megumi. Vous avez abattu l’homme qui avait tué celui qu’elle aimait et l’avait poussée à se battre. Elle a vécu encore deux ans avant de succomber à son cancer.  

- Je suis désolé., s’excusa Ryo, se souvenant de cette affaire, l’une des dernières qu’il avait traitée avec Hideyuki, peu avant de rencontrer Kaori.  

- Ne le soyez pas. Elle est morte en paix. Elle a eu le temps de nous dire au revoir et elle m’a même expliqué comment vous aviez déchiré le contrat d’assurance-vie qu’elle avait fait à votre nom en paiement de sa demande. Je sais donc qui vous êtes et vous aider aujourd’hui est pour moi un juste retour des choses… même si je l’avoue, cela bafoue mon éthique professionnelle. Mais il y a des choses qui en valent la peine.  

- Si vous devez me dénoncer un jour, laissez Kaori en dehors de tout cela., s’interposa Ryo, craignant pour elle.  

- Elle a déjà assez souffert. Je ne compte pas vous dénoncer, Monsieur Saeba. Kaori, sur le plan légal, je peux vous assurer que vous vous en sortirez. Je ne pourrais pas vous faire échapper à une confrontation avec votre mari mais avec le dossier que vous avez et l’avocat auprès de qui je vais vous recommander, n’ayez aucune crainte., lui affirma-t-il, tendant une carte de visite à Ryo.  

- Vous avez certainement besoin de vous reposer après ces moments douloureux. Je vous laisse et ne dirai à personne où vous êtes.  

- Merci, Monsieur le juge., le salua Kaori.  

- Je nierai vous l’avoir dit mais, si une copie de ce contrat venait à tomber entre les mains de la presse américaine, ça pousserait certainement votre mari à se montrer plus conciliant., lâcha-t-il, amusé.  

 

Ryo lui serra la main et le laissa sortir. Saeko demanda un prélèvement de cheveux au Professeur avant de les laisser également. Kazue ramena Kei qu’elle avait gardé avec elle tout le long de l’interrogatoire. Le petit garçon fit la fête à ses parents, poussant des cris de joie en les voyant. La matinée ayant passé rapidement, il fut bientôt l’heure du repas. Ryo s’occupa de son rejeton sous l’oeil attentif de la maman puis le mit au lit où il s’endormit rapidement.  

 

Prenant place dans le fauteuil à côté du lit, il fut surpris de voir la main tendue de Kaori et vint s’asseoir à ses côtés, enlaçant ses doigts.  

 

- Tu as été courageuse, Kaori. Je ne sais pas comment tu as réussi à tenir tout ce temps., lui dit-il.  

- J’aurais aimé t’épargner tout cela., culpabilisa-t-il.  

- Je savais que ce serait dur, Ryo. J’avais prévu l’isolement et le viol. Je n’avais pas vu venir la violence. Je pensais que c’était juste un homme amoureux et désespéré. Je ne pensais pas que c’était un obsessionnel du contrôle qui chercherait à modifier qui j’étais à coups de poings s’il le fallait. Je n’aurais même pas parié un centime dessus., avoua-t-elle.  

- Je suis rentrée maintenant. Ca ne résout pas tout mais je suis loin de lui. Kei et moi sommes à l’abri désormais et tu es là. Tu peux connaître ton fils. Ne culpabilise pas, s’il te plaît. C’était mon choix., lui demanda-t-elle.  

 

Il l’observa en silence et acquiesça. Il était étonné de la voir le réconforter alors que ça aurait dû être le contraire. Ca le rassurait aussi sur le fait qu’elle n’était pas loin.  

 

- Tu as l’ai fatiguée. Tu devrais dormir.  

- Oui. J’ai froid aussi., admit-elle.  

- J’aimerais te prendre dans mes bras et te serrer contre moi mais je doute que tu sois prête., lui dit-il.  

 

Elle le regarda et se mordit la lèvre. Elle rêvait de sentir sa chaleur et son odeur l’entourer mais en effet, elle doutait pouvoir supporter de se retrouver enfermée entre ses bras.  

 

- Tu accepterais de t’allonger à côté de moi et que je me colle contre toi sans me tenir ?, lui demanda-t-elle, le doute dans la voix.  

- Tu es sûre ?, s’inquiéta-t-il.  

- Non mais je voudrais essayer., lui dit-elle, luttant contre son appréhension.  

- D’accord. Rappelle-toi que tu es celle qui décides. Tu as le droit de me dire non ou stop.  

- Je sais. J’ai confiance en toi. Il faut juste que j’apprenne à dissocier les sensations, je pense.  

 

Elle se tourna sur le côté, lui présentant son dos. Ryo ne s’offusqua pas et s’allongea à ses côtés. Elle souleva la tête pour le laisser passer son bras et la reposa sur son épaule. Elle était tendue et se retenait de ne pas bondir hors du lit loin de ce corps masculin. C’était Ryo, pas David, se répétait-elle. Ryo ne lui ferait pas de mal. Avisant sa main tendue devant elle, elle glissa la sienne dedans. Depuis la veille au matin, c’était comme sa bouée de sauvetage.  

 

- Tu peux dormir, Kaori. Tu n’as pas à t’inquiéter. Je ne te ferai rien. Je veille sur toi., la rassura-t-il.  

- Je sais. Au fond de moi, je le sais. Il faut juste que je m’en souvienne., répondit-elle, tendue.  

- Je suis là pour cela. Je suis là pour toi., lui rappela-t-il.  

 

Elle serra ses doigts et tenta de se plonger dans ses souvenirs. C’était dur. Elle avait du mal à passer outre les images qui revenaient sans cesse, des images de ces derniers mois passés loin de lui, des images violentes et pénibles. Néanmoins, elle réussit à percevoir la chaleur qui l’entourait dans toute cette noirceur et parvint à s’endormir, l’épuisement aidant.  

 

Malgré son envie de la serrer contre lui lorsqu’il la sentait se crisper ou l’entendait gémir angoissée, Ryo resta dans la même position. Toute progression était lente à venir mais il savait que les retours en arrière pouvaient être fulgurants. Il se contenta donc de murmurer des phrases rassurantes, espérant qu’elle l’entendrait dans les ténèbres. 

 


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