Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

» Ecrire une review

 

RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

J'ai activé mon compte, mais je n'ai toujours pas accès à la section NC-17

 

L'activation de son compte et l'accès aux NC-17 ne sont pas liés. On peut avoir un compte actif, mais pour avoir accès à la section NC-17, il faut en faire la demande.

 

 

   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 28 :: Chapitre 28

Publiée: 29-03-20 - Mise à jour: 29-03-20

Commentaires: Bonjour voici un nouveau chapitre. Une petite bulle de joie et de bonheur dans ces moments sombres. Bon dimanche, bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

Chapitre 28  

 

Ryo se réveilla soudain en pleine nuit, alerté par les coups à la porte. Surpris, il se tourna vers son réveil et se demanda qui pouvait bien vouloir le voir à une heure du matin, surtout pour ne pas le tuer… Il se leva péniblement, descendit et alla ouvrir pour trouver Mick essoufflé à sa porte.  

 

- Tu as dix minutes pour prendre une douche froide et être parfaitement réveillé pour les heures à venir., lui dit-il, entrant sans y avoir été invité.  

- Qu’est-ce que tu racontes, Mick ? Je n’ai pas envie de sortir et l’heure est plutôt indue pour une beuverie., répliqua Ryo.  

- Va prendre une douche, grouille-toi. Je fais du café et viens t’expliquer.  

- Quoi ? Eh ! il est hors de question que tu me mates à poil !, s’offusqua le nettoyeur.  

- Arrête de dire des conneries et va te doucher. Il te reste huit minutes., lui ordonna Mick, le poussant vers les escaliers.  

 

Se posant mille questions, Ryo s’exécuta et fila sous la douche en vitesse. L’eau le réveilla parfaitement et il sortait de la cabine quand Mick arriva.  

 

- Tu as été bien long pour faire du café., fit remarquer le nettoyeur en s’habillant.  

- J’avais une deuxième chose à faire.  

- Tu m’expliques maintenant ?, l’interrogea Ryo.  

- Prépare-toi pour l’expérience de ta vie, mon pote.  

 

Ils descendirent tous deux alors que Mick le briefait rapidement.  

 

A Los Angeles, au même moment, c’était le matin. Kaori était allongée sur son lit et contrôlait sa respiration. Les contractions s’étaient enchaînées toute la nuit et le médecin était resté non loin pour pouvoir être présent rapidement au cas où. Elle allait accoucher et, par miracle, elle pourrait mettre au monde ce bébé normalement avec néanmoins beaucoup de surveillance. Le placenta était remonté et ne recouvrait plus qu’une toute petite partie du col. A huit mois de grossesse, la prématurité du bébé ne serait plus un souci. Elle entendit soudain toquer à la porte et resta détendue. A cette heure, seules deux personnes pouvaient être là : David ou Jack et David était parti en voyage d’affaire pour encore quinze jours. C’était inespéré : elle allait accoucher seule et, dans les circonstances actuelles, elle ne pouvait demander mieux.  

 

- Entrez !, dit-elle après le passage de la contraction.  

- Alors ce bébé, Madame James ?, fit Jack tout sourire.  

- On voit que ce ne sont pas les hommes qui accouchent. Vous n’auriez pas ce sourire-là, sinon…, dit-elle, une lueur malicieuse au fond du regard.  

- Ma femme m’a dit le même à la naissance de Sarah. Vous avez bien fait de m’appeler.  

- Vous n’avez pas prévenu David ?, lui demanda-t-elle, craintive.  

- Non, comme vous me l’avez demandé. Vous êtes ma cliente, Madame James, pas votre mari. J’ai même un petit quelque chose pour vous mais il faudra me promettre de garder le contrôle de vos paroles., lui dit-il, mystérieux.  

- Promis., souffla-t-elle alors qu’une autre contraction montait.  

- Très bien.  

 

Il se pencha sur elle et colla quelque chose derrière son oreille puis inséra une oreillette sans fil dans son oreille.  

 

- Qu’est-ce que…, souffla-t-elle, surprise.  

- Il se trouve que nous avons un ami américain commun et que cet ami m’a demandé de garder un œil sur vous., lui apprit-il.  

- Mick ?, murmura-t-elle.  

- Oui, ma belle., entendit-elle dans l’oreillette.  

- Quand vous m’avez appelé ce matin pour me dire que vous alliez accoucher, je ne sais pas pourquoi j’ai pensé à ce petit système pour que vous ne soyez pas tout à fait seule., lui expliqua Jack.  

- Tant que vous êtes seule, vous pouvez parler et, quand vous ne le serez pas, on pourra quand même vous entendre. Je reste non loin avec le téléphone qui sert d’émetteur récepteur, d’accord ?  

- Merci Jack., murmura-t-elle, ému.  

- De rien. Allez courage. On se revoit dans quelques heures.  

 

Elle acquiesça et le regarda sortir, reconnaissante. Mick était là. Ce n’était pas Ryo mais elle avait au moins quelqu’un qu’elle connaissait et en qui elle avait confiance pour l’accompagner.  

 

- Mick ?  

- Oui, Kaori, je suis là. Tu vas bien, ma belle ?, répondit-il, ému d’entendre son amie.  

- Sans la douleur, ce serait parfait. Et vous ?  

- Tout le monde va bien., l’informa-t-il.  

- Ryo va bien ?, demanda-t-elle, soucieuse.  

- Oui, je vais bien, Sugar., la rassura Ryo, la voix posée, faisant bondir son coeur de joie et lui arrachant quelques larmes.  

 

Mick regarda son ami et lut l’émotion dans ses yeux. Il ne pouvait imaginer ce que c’était pour lui de pouvoir l’entendre sans la toucher. Il savait que Ryo avait plusieurs fois eu envie de tout foutre en l’air et de partir aux Etats-Unis malgré les risques, qu’ils étaient tous intervenus à plusieurs reprises pour l’en empêcher devenant la partie froide et raisonnée du groupe qu’il était d’habitude. Ils ne doutaient pas qu’il arriverait jusque Kaori mais ils avaient dû lui faire comprendre avec l’aide du Professeur et de Kazue que Kaori était intransportable, qu’elle avait besoin d’un suivi et d’une prise en charge médicale qu’elle n’aurait pas s’il la mettait à l’abri, même sur le sol américain. Il la tuerait. Au delà de cela, ils lui avaient rappelé que, tant que le dossier n’était pas détruit ou sous leur garde, il finirait en prison ou mort ou en fuite, aucune des trois solutions n’étant viables avec un enfant.  

 

- Excuse-le, il est ému., intervint Mick.  

- Ryo, je te laisse. Je vais dans la cuisine si tu as besoin de moi. Kaori, fais attention à toi. On est tous derrière toi, ma belle.  

- Merci Mick. Ryo… je… tu ne peux pas imaginer ce que c’est pour moi que tu sois là., lui avoua-t-elle, la gorge étranglée.  

- Je ne m’imaginais pas ailleurs même si je ne pensais pas que ce serait possible., admit-il.  

- Ryo, tu me manques.  

- Toi aussi, Sugar. Mon lit semble bien trop grand pour moi tout seul, tout comme l’appartement ou tout ce qui m’entoure.  

- Je me sens si seule. J’ai tellement peur de nous oublier.  

 

Il entendit le tremblement de sa voix puis un léger gémissement lui parvenir.  

 

- Kaori ? Une contraction ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui., souffla-t-elle difficilement.  

- Respire profondément. Reste calme. Tout va bien se passer.  

- Ca fait mal, Ryo., gémit-elle.  

- Imagine ta main dans la mienne, Kaori. Serre-la de toutes tes forces si tu en as besoin, lui dit-il doucement, d’une voix calme malgré la tension qui l’habitait.  

- Imagine mes bras t’entourant. Tu es forte, Sugar.  

 

La jeune femme se concentra sur ses paroles, tentant de laisser l’apaisement la gagner mais elle avait tant de choses à lui dire et si peu de temps pour le faire…  

 

- J’ai peur, Ryo. J’ai peur de ce qui va se passer aujourd’hui et après. J’ai peur pour notre enfant., lui avoua-t-elle.  

- Kaori, il s’est battu pour survivre jusqu’à aujourd’hui. Il ne mourra pas, j’en suis certain, et toi non plus. Tu seras là pour lui après. Kaori, dès que tu auras ce foutu dossier, on se débrouillera pour te faire rentrer.  

- Je ne veux pas que tu viennes, Ryo., s’effraya-t-elle.  

- Je sais mais ton absence est juste insupportable., souffla-t-il.  

- Je sais, Ryo. Pour moi aussi. Tu imagines, si tu devais être arrêté ou exécuté ? Ce ne serait pas quelques mois mais toute une vie… Je vais trouver le moyen de rentrer avec notre enfant mais il nous faudra peut-être encore patienter. Souviens-toi de ta promesse, Ryo. Je… Oh bon sang., lâcha-t-elle, effrayée.  

 

Elle souleva le drap et observa, abasourdie, la flaque de liquide qui se répandait sous elle.  

 

- Kaori ?, entendit-elle.  

- J’ai perdu les eaux., souffla-t-elle.  

 

Elle appuya sur le bouton d’appel.  

 

- Je ne pourrais plus te parler, Ryo, mais je t’aime. Je t’aime de tout mon coeur. Je t’aime comme je n’ai jamais aimé., lui dit-elle, la voix étranglée.  

- Moi aussi, Sugar. Je reste avec toi. N’oublie pas, je tiens ta main., lui rappela-t-il.  

 

Il entendit la porte s’ouvrir, du monde entrer avec empressement. Il garda le silence. Le micro était vraiment de bonne qualité car il entendait le roulement du brancard.  

 

- Installez-vous là. Je vais rebrancher les monitorings puis le médecin vous examinera dès qu’il aura fini de se préparer. Tout se passe bien pour le moment. Restez confiante., lui dit une infirmière.  

- On va prévenir votre mari., l’informa-t-elle ensuite.  

- Non !, s’opposa Kaori.  

- Calme-toi, Sugar. Calme-toi., temporisa Ryo, le visage fermé.  

 

Ce mot lui donnait des envies de meurtre mais ce n’était pas sa priorité du moment. Kaori devait rester calme et concentrée pour le bébé. La jeune femme prit une profonde inspiration et se reprit.  

 

- Je… Non, laissez-le. Avec le décalage horaire, il doit être en réunion. Nous l’appellerons après, quand le bébé sera là. De toute façon, il ne pourra arriver à temps., objecta-t-elle, plus calmement.  

- Il nous a demandé d’appeler sa mère s’il ne pouvait être là. Je la contacte alors., répondit l’infirmière.  

- Non, s’il vous plaît. Je ne veux partager cela avec personne d’autre que mon mari., l’implora Kaori.  

- Mais Madame James…  

- Vous avez entendu la patiente ? C’est son confort qui compte. Si elle ne veut pas de sa belle-mère ici, nous respectons sa volonté. Vous aimeriez avoir votre intimité exposée devant votre belle-mère, Janet ?  

 

Janet grimaça et secoua la tête négativement.  

 

- Alors, nous sommes tous d’accord., clôtura-t-il la discussion.  

- Je l’aime bien, ton obstétricien, Sugar. Tu as même le droit de lui faire un bécot de ma part., affirma Ryo, amusé.  

- Merci Docteur., murmura la nettoyeuse, soulagée, réfrénant le sourire amusé qui montait.  

- De rien. Allez, on va se concentrer sur ce bébé. Je vais vous examiner. Dites-moi si une contraction arrive.  

 

S’en suivit une petite minute de silence. Kaori profitait de quelques instants de répit pour se laisser envahir par le sentiment d’apaisement que lui procurait la présence auditive de Ryo.  

 

- Le col est totalement dilaté et presque totalement effacé. Les choses sérieuses vont commencer. Vous vous souvenez de ce que je vous ai dit ? Si ça tourne mal, il se peut que je vous fasse une césarienne en urgence., lui rappela-t-il.  

- Oui, je me souviens. Ca va aller., se rassura-t-elle.  

- Ca ira, Sugar., affirma Ryo.  

- N’oublie pas que je suis avec vous., lui répéta-t-il.  

 

Elle se retint de répondre et se concentra sur les contractions et la progression du bébé. Elle le sentait avancer et, malgré les contractions qui s’enchaînaient douloureusement, elle ne céda pas à la fatigue. Ryo était là, lui prononçait des paroles encourageantes, la rassurait sur ses sentiments et comptait sur elle pour être forte. Leur bébé comptait sur elle également. Elle serait à la hauteur. Elle sentit soudain une forte tension à la sortie.  

 

- Il est là…, souffla-t-elle.  

- Courage, Sugar. Tu y es. Tu vas rencontrer notre bébé., l’encouragea Ryo, la gorge serrée.  

 

Il allait être père. Il aidait sa femme à mettre leur bébé au monde même à des milliers de kilomètres d’elle. Il sentit les larmes affluer. Bon sang, qu’est-ce qu’elle lui faisait ? Il devenait faible à cause d’elle, se morigéna-t-il. Pourtant en lui, malgré l’émotion, il se sentait grandir, pas en tant que nettoyeur mais en tant qu’homme et cette nouvelle vie le rendait plus fort.  

 

- Allez, on est partis pour les dernières poussées, Kaori., l’encouragea le médecin.  

 

La jeune femme sentit la contraction déferler et le bébé sortir la tête.  

 

- Je… Je ne me sens pas bien, Docteur., murmura soudain Kaori, se sentant faible.  

- Kaori ?, s’inquiéta Ryo.  

- Kaori, reste avec nous., lui enjoignit-il.  

 

Au même moment, elle mit toutes ses forces dans la contraction qui arriva et le bébé sortit, hurlant.  

 

- Elle fait une hémorragie ! Vite, kit de suture., intima le médecin.  

 

Luttant contre l’évanouissement, Kaori posa les bras autour de son nouveau-né, du bébé que Ryo lui avait donné, le symbole de leur amour. Le nourrisson se calma rapidement et elle entendit bientôt la voix de Ryo lui parvenir, l’encourageant à rester là.  

 

- Il est magnifique., murmura-t-elle.  

 

De l’autre côté de l’océan, Mick, qui avait accouru suite à ses cris, vit Ryo se rasseoir lourdement dans le fauteuil. Le nettoyeur venait de vivre la plus longue minute de sa vie, parlant sans cesse à sa femme sans avoir de réponse, sans aucun bruit pour lui dire si tout allait bien. Même le bébé avait été calme.  

 

- Garçon ou fille, Kaori ?, lui demanda-t-il, ému.  

 

Il dut attendre quelques secondes avant d’avoir une réponse.  

 

- Dix doigts aux mains, dix doigts aux pieds et une excroissance centrale dont son père sera certainement fier., plaisanta-t-elle, la fatigue perçant dans sa voix.  

- J’ai un fils, Mick., souffla Ryo.  

- Oui, un petit gars.  

- Merci Kaori, merci Sugar, souffla-t-il.  

- Vous avez un magnifique bébé, Kaori., approuva le Docteur.  

- Quel sera son prénom ?  

- Kei, il s’appellera Kei. Ca veut dire heureux. J’espère que ça plaira à son père., dit-elle.  

- Ca me plaît, Kaori… énormément. On le sera tous quand on sera réunis., lui affirma son mari, le coeur battant.  

 

Elle lutta contre les larmes qui lui montaient aux yeux mais ce fut peine perdue. L’émotion était trop forte et la fatigue ne l’aidait pas. Le médecin posa une main sur la sienne, compréhensif.  

 

- On va prendre le bébé quelques minutes pour l’examiner et l’habiller et on vous le ramène de suite. Reposez-vous un peu., lui conseilla-t-il.  

- Tu as des séquelles ?, s’inquiéta Ryo.  

- Docteur, j’ai des séquelles ?, l’interrogea Kaori.  

- Non, une veine s’est déchirée au passage du bébé. Je l’ai suturée sans problème et vous n’avez aucune séquelle de votre placenta praevia. Vous pourrez avoir d’autres enfants si vous le souhaitez., la rassura-t-il.  

- Attendez juste un peu pour laisser le temps à votre corps de se remettre., lui conseilla-t-il.  

- Sans souci, j’attendrai le bon moment si on le décide tous les deux., murmura-t-elle.  

 

Elle regarda l’infirmière prendre son bébé, le coeur lourd, et l’emmener dans la salle adjacente. Elle entendit Kei chouiner au loin.  

 

- Il est comment, Kaori ?, lui demanda Ryo.  

 

Il aurait aimé voir son enfant, pouvoir le toucher, le sentir. Il avait déjà pu assister à sa naissance et c’était beau mais en même temps très frustrant. Il entendit du bruit et attendit sa réponse.  

 

- Je vous laisse un peu seule, Madame. Si vous avez besoin de nous, n’hésitez pas à nous appeler. Je vais vous redresser un peu et vous laisser., fit l’infirmière.  

- Merci., répondit Kaori, après qu’elle eut fini sa tâche.  

 

Elle attendit que la jeune femme fut sortie, puis observa son bébé qu’on venait de lui rendre.  

 

- Il est beau, Ryo. Il mesure quarante-cinq centimètres pour deux kilos six cent grammes d’après le dossier. C’est normal avec quatre semaines d’avance. Il a des cheveux noirs et… attends, il ouvre les yeux… ils sont noirs, Ryo., lui dit-elle, la voix émue.  

- J’ai l’impression de me noyer dans son regard. Il a ton nez et ton menton. Il est tellement beau., souffla-t-elle, des sanglots dans la voix.  

- Je voudrais tant que tu sois là pour le voir et le tenir, Ryo. Je voudrais tant pouvoir te serrer dans mes bras et te remercier pour ce merveilleux cadeau., pleura-t-elle.  

- Moi aussi, Kaori. Tu n’imagines pas à quel point ça me brise de ne pas pouvoir te tenir ou le toucher. Il faut que tu tiennes bon, Sugar. Tu vas retrouver ce dossier et on va se retrouver et, si tu ne tiens plus le coup, tu rentres. On trouvera bien un moyen de se sortir de là, d’accord ?  

- Je ne veux pas grand-chose, Ryo. Je veux juste qu’on soit ensemble et heureux., lâcha-t-elle, se calmant peu à peu.  

- Moi aussi, Kao. Alors comme ça, mon fils est bien pourvu ?, fit-il soudain avec un grand sourire.  

 

Il sentit cependant la main de Mick se poser sur son épaule en signe de soutien car, s’il pouvait duper une Kaori épuisée à des milliers de kilomètres de là, il ne pouvait tromper son meilleur ami qui voyait sa joie mêlée de détresse face à celle de sa compagne.  

 

- Oui. Tu en serais peut-être même jaloux., plaisanta-t-elle, tentant de se mettre au diapason.  

- Impossible…, la taquina-t-il.  

 

Il entendit les portes s’ouvrir.  

 

- Nous allons vous ramener dans votre chambre, Madame James., dit une infirmière.  

- Très bien.  

 

Kaori s’installa dans le fauteuil roulant qu’on lui présenta, Kei calé dans ses bras, et fut reconduite à sa chambre. Elle se réinstalla dans son lit dont les draps avaient été changés et le sol avait été nettoyé. Les infirmières sortant, Jack passa la tête par la porte.  

 

- Je peux entrer ?, lui demanda-t-il.  

 

Kaori releva les yeux, vit l’urgence dans son regard et acquiesça. Il entra et referma la porte.  

 

- Votre belle-mère arrive. Il va falloir couper la communication et appeler David., lui apprit-il.  

- Combien de temps ?, s’enquit Kaori.  

- Deux minutes pour couper. Je vous laisse mon téléphone professionnel pour appeler votre mari et je retiens votre belle-mère jusqu’à ce que vous ayez fini.  

- D’accord., murmura Kaori, le coeur lourd.  

 

Jack approcha du berceau.  

 

- C’est un magnifique bébé. Comment s’appelle-t-il ?, demanda-t-il, prenant une photo.  

- Kei., répondit Kaori.  

- Ca ne devait pas être Peter ?  

- Si.  

- Un conseil, votre mari ne peut plus se permettre de perdre la face devant votre belle-mère. Dites que ça vient de lui. Il ne pourra pas dire le contraire. Attention aux conséquences., la prévint-il.  

- J’assume.  

- Deux minutes pour couper., lui rappela-t-il, se mettant à la porte.  

 

Kaori prit une profonde inspiration. C’était brutal mais nécessaire.  

 

- Ryo…  

- J’ai entendu, Sugar. Tu es forte, ne l’oublie pas. On va se retrouver bientôt tous les trois. Ce n’est qu’une question de temps.  

- Je t’aime. Je lui parlerai de toi., lui promit-elle.  

- Je sais. J’ai confiance en toi. Je vous aime tous les deux très fort. Vous êtes ma vie, ne l’oublie pas. Allez, il faut se laisser maintenant. A bientôt, Sugar.  

- A bientôt, Ryo., dit-elle.  

 

Elle fit signe à Jack de couper la conversation, ce qu’il fit. Elle retira l’oreillette et le micro qu’elle lui rendit, prenant son téléphone déjà en cours de numérotation pour appeler David. Celui-ci décrocha au moment même où sa belle-mère toquait à la porte.  

 

- Madame James est au téléphone avec Monsieur. Si vous voulez bien leur accorder quelques instants., lui dit-il, l’empêchant d’entrer tout en sortant.  

- Oui Jack., répondit brièvement David.  

- Ce n’est pas vraiment le bon moment pour appeler alors faites vite., ajouta-t-il sèchement.  

- C’est moi, David. J’ai accouché d’un petit garçon. Rappelle quand tu auras le temps., dit-elle en raccrochant.  

- Jack, c’est bon., l’appela-t-elle, prenant Kei dans les bras.  

 

Il n’était pas dit que cette mégère tiendrait son nouveau-né dans les bras avant un moment. Elle le protégerait d’eux tous le plus possible. Voyant le bébé chercher quelque chose en bougeant les lèvres, elle ne chercha pas de meilleures excuses et le mit à son sein. Quand il entra et vit la scène, Jack détourna pudiquement les yeux, légèrement rougissant. Kaori en sourit discrètement et se concentra sur le bébé qui tétait bruyamment. C’était une sensation étrange et elle n’aurait jamais imaginé une si petite bouche avoir tant de force mais elle ne l’aurait bougé de là pour rien au monde.  

 

- Vous avez accouché ?, s’étonna Atty.  

- Sans David, ni moi ? Pourtant, nous avions donné des consignes aux infirmières. Elles vont m’entendre., vociféra sa belle-mère.  

- Ca a été mon choix. Personnellement, je n’avais pas vraiment envie de me retrouver les jambes écartées, le vagin exposé devant vous., lui répliqua vertement Kaori.  

 

Sa belle-mère fronça le nez face à la réponse explicite de sa belle-fille.  

 

- Alors garçon ou fille ?, demanda-t-elle.  

- Garçon., répondit Kaori.  

 

Elle avait donné un fils à Ryo, un petit Saeba qui s’appellerait officiellement James, mais c’était le fils de son vrai mari.  

 

- Puis-je avoir Peter quelques minutes ?, lui demanda la grand-mère, tendant les bras.  

- Comme vous pouvez le voir, il se nourrit, donc non, vous attendrez. Et son prénom n’est pas Peter mais Kei puisque, après plusieurs discussions, David a bien voulu changer d’avis et me concéder ce petit souvenir du Japon, là où cet enfant a été conçu. C’est joli, non, Kei ?, fit Kaori innocemment.  

- Oui… C’est… c’est original., répondit Atty du bout des lèvres.  

- Je trouve que cela lui va bien. Cela signifie heureux en japonais comme David veut dire aimé en hébreu. Je trouve cela assez symbolique. C’est tout le mal qu’on leur souhaite, n’est-ce pas ?, ajouta la nettoyeuse, posant un regard aimant sur son fils qui s’était endormi sur son sein.  

 

Elle se garda bien cependant de le déloger de là au risque de voir sa marâtre tenter de l’avoir à bras. Soudain, le téléphone de Jack sonna et il décrocha, se détournant légèrement pour écouter la conversation. Quand il raccrocha, Jack posa un regard sérieux sur elle et elle se retint de frissonner.  

 

- Votre mari a avancé la date de son retour. Il sera là demain matin., lui apprit-il.  

- Très bien. Il pourra ainsi rencontrer son fils., répondit Kaori, d’une voix neutre.  

 

Elle ne pouvait pas dire qu’elle attendait avec impatience cette nouvelle confrontation car nul doute que David n’apprécierait pas qu’elle n’ait pas donné à l’enfant le prénom qu’il avait choisi. Mais elle s’en fichait : Kei était le fils de Ryo, pas celui de David, et Ryo avait approuvé. Elle se battrait et accepterait les remontrances qu’il lui ferait, elle le ferait pour les deux hommes de sa vie.  

 

- Atty, vous m’excuserez mais je suis épuisée. Le travail a démarré hier soir et je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit., lui indiqua Kaori.  

- Dormez. Je vais m’occuper de Peter., proposa Atty.  

- Il s’appelle Kei et ça ne changera pas., la contra Kaori.  

- Et Kei a également besoin de dormir et n’a pas besoin d’une nounou puisque je suis là. C’est moi sa mère, ne l’oubliez pas. C’est mon enfant et je m’en occuperai sans aide., lui affirma la nettoyeuse.  

- Ce ne sont pas des choses qui se font dans notre milieu comme de donner le sein à un bébé., la réprimanda sa belle-mère.  

- Je l’allaiterai si j’en ai envie et je m’occuperai de lui. Je me fous des principes de votre milieu. Je n’ai pas fait un enfant pour l’apparat mais pour l’aimer et m’en occuper. Maintenant, je vous remercie de votre visite mais je vous prierai de nous laisser., lui enjoignit calmement Kaori.  

 

Sa belle-mère serra les doigts sur son sac à main, verte de rage, puis se décida à s’en aller non sans avoir lancé un regard noir à sa belle-fille. Après son départ, Kaori se laissa aller contre son oreiller.  

 

- Jack, je peux vous demander un dernier service ?, l’interrogea Kaori, visiblement fatiguée.  

- Attendez deux secondes alors., lui demanda-t-il.  

 

Elle le regarda, curieuse, et le vit sortir le téléphone qui lui avait servi de liaison avec Ryo et Mick. Il pianota quelques secondes dessus puis un petit bip résonna. Il approcha et lui montra l’écran.  

 

- J’espère que Mick est à la page. Ainsi le vrai père de Kei aura au moins une photo de lui., lui dit-il.  

- Merci, Jack., murmura Kaori, émue.  

 

Avec son téléphone professionnel, il prit une autre photo du bébé après l’avoir reposé dans son berceau.  

 

- Ca, c’est pour le faux père de Kei. J’en profiterai pour vous en sortir un exemplaire. Kaori, je vais me débarrasser du téléphone. Je ne pourrais plus vous relier avec le Japon une deuxième fois. Ce serait trop dangereux., lui expliqua-t-il.  

- Je sais. Ce n’était pas ce que j’allais vous demander., le rassura-t-elle.  

- Je vous écoute.  

- Je veux être sûre que David ne puisse pas changer le prénom de mon enfant. Pouvez-vous vous renseigner à ce sujet ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui. Je passerai même au bureau de l’état civil en partant pour avoir son certificat de naissance. J’y connais quelqu’un. Quand il est fait, à part décision de justice, on ne peut plus le changer. Je me renseignerai sur ce qui pourrait motiver un changement de prénom., lui assura-t-il.  

- Merci. Merci pour tout Jack., dit-elle, ses yeux se fermant.  

- Reposez-vous. Je reste encore un peu.  

 

Kaori acquiesça et approcha le berceau de son lit. Posant une main dessus, elle ferma les yeux et s’endormit, forte de son nouveau rôle et des paroles de son homme. Toutes ses angoisses pour Kei étaient déjà du lointain passé, pourtant ce petit bonhomme n’avait que quelques heures à peine…  

 

De l’autre côté du Pacifique, Ryo était allongé dans le canapé et admirait la photo de sa progéniture.  

 

- Tu as raison, Sugar. Il est magnifique…  

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de