Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 57 :: chapitre 57

Publiée: 27-04-20 - Mise à jour: 27-04-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. On progresse doucement vers la fin, encore trois chapitres après celui-ci. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 57  

 

- Une femme de l’ombre pour le plus grand nombre., lut Ryo à haute voix.  

 

Il releva la tête et observa sa belle-sœur un moment. Il tenait dans les mains l’article qu’elle comptait publier sur la fondation ABC, papier qu’elle avait voulu faire relire à sa sœur mais Kaori avait refusé de le faire, n’ayant pas aimé la tournure qu’avait pris l’entretien.  

 

- Je croyais que c’était un article sur la fondation, pas sur Kaori., fit-il remarquer.  

- C’est le cas mais la fondation, c’est elle, Ryo, même si elle ne veut pas en être la présidente. C’est son idée, son esprit, son âme personnifiée. Parler de la fondation, c’est parler d’elle., se justifia Sayuri.  

- Elle l’avait senti venir. Elle se doutait que tu axerais plus l’article sur elle que sur l’organisation., lui apprit-il, soucieux.  

- Ne lui fais pas cela, Sayuri. Elle ne veut pas qu’on la lie à la fondation, ni l’histoire ni notre famille d’ailleurs. Ne parle pas de James, ne parle pas d’elle ou alors très peu. Je sais que tu fais cela parce que tu es fière d’elle comme nous le sommes tous, moi le premier, mais ce n’est pas elle. Elle ne veut pas être glorifiée pour ce qu’elle a fait. Elle a juste trouvé un moyen de sortir du positif de tout cela., plaida-t-il.  

- Mais Ryo, c’est son idée, son projet. C’est quelque chose de tellement formidable ce qu’elle a fait. Je veux que les gens sachent qui elle est. Je veux qu’ils arrêtent de dire qu’elle est juste l’ex tarée de James, la femme qui a soi-disant refusé l’héritage mais qui en a certainement gardé une partie pour s’assurer de beaux jours, la femme qui a mis des tas de gens au chômage ou qui a tué le magnat du divertissement !, se fâcha Sayuri.  

 

Ryo se leva et rendit le papier à la journaliste. Il approcha de la fenêtre et, songeur, observa la rue en contrebas. Il devait clore la conversation rapidement car Kaori ne tarderait pas à rentrer de la fondation avec les deux enfants et il ne voulait pas la mêler à cela.  

 

- Ta sœur se fout des racontars de ce genre, Sayuri. Les gens qui tiennent à elle savent qui elle est et, si tu en doutes, balade-toi dans les rues aux alentours ou au Kabuki Cho. Si je suis connu pour mon côté pervers, tu verras qu’elle y est connue pour sa gentillesse et sa sincérité. C’est tout ce qui compte. Si tu la découvres dans cet article, les gens ne s’adresseront pas à la présidente de la fondation mais à elle. Megumi est la personne idéale pour gérer l’organisation et recevoir les sollicitations. Elle sait pouvoir compter sur Kaori pour choisir les projets et elle la protégera de tout ce qui pourrait lui faire du mal publiquement. Parce qu’il y aura toujours des cons sur Terre pour penser qu’elle a mérité ce qui lui est arrivé et ne voir en elle qu’une femme intéressée., déclara Ryo sombrement.  

- Mais Kaori est forte et tout cela est derrière elle maintenant. Il faut que les gens sachent qui elle est., réitéra-t-elle.  

- Elle s’est battue, elle a vaincu ses démons mais elle devra vivre avec cette expérience toute sa vie. Elle le sait, je le sais. On est conscients des risques de rechutes, des moments de doute, des cauchemars qui peuvent revenir malgré tout. On sait qu’un jour, on devra parler à Mai et à Kei aussi de leurs débuts de vie pas tout à fait dans la norme. Beaucoup de choses sont derrière nous mais il en restera toujours devant nous.  

- Je n’avais pas pensé à tout cela. Ca m’énerve tous ces bruits, d’entendre ces chefs d’entreprise parler de ma sœur comme de la salope qui a fait tomber leur pote, qui aurait dû encaisser sans broncher au vu de tout l’argent qu’il lui offrait, de ses pauvres gamins qui vont grandir sans le sou, de la mère de David qui croupit en prison… Si tu savais comme j’ai envie de hurler quand j’entends cela.  

- Ne les écoute pas.  

 

Ryo regarda au-delà de Sayuri qui se retourna, surprise. Kaori était à la porte, Mai dans les bras, Kei se dirigeant déjà vers son père qui l’accueillit avec un grand sourire.  

 

- Ne les écoute pas, Sayuri., répéta Kaori, avançant dans la pièce.  

- Si tu veux juste corriger une injustice à mon égard par ton article, alors ne le fais pas. Je veux qu’on me laisse tranquille. Je veux vivre dans l’ombre avec Ryo et les enfants. Si tu entends encore de telles choses, laisse-les dire et intéresse-toi aux personnes qui le méritent. Les enfants que l’on veut aider via la fondation le méritent., dit-elle, posant Mai dans son transat, le temps d’enlever sa veste.  

- Bien sûr, notre aide va être plus focalisée sur le Japon au départ parce qu’on maîtrise l’environnement, on connaît mieux les institutions, les autorités, les filières mais nous n’allons pas nous cantonner à ce pays. Nous voulons étendre notre activité de par le monde parce que nous en avons les moyens et surtout l’envie. Cela demande beaucoup d’investissements et d’apprentissage et nous attendons toute l’aide possible.  

- Ca ne te gêne pas tout ce qu’on dit sur toi ?, s’inquiéta sa sœur.  

- Est-ce que tu les crois, Sayuri ? Est-ce que la personne qu’ils décrivent ressemble à la personne que tu connais ?, lui demanda Kaori.  

- Non, bien sûr que non. Il n’y a pas plus droite que toi !, s’exclama la journaliste.  

- Dit-elle d’une femme qui manie le bazooka et les explosifs comme le plumeau et les cuillers en bois., plaisanta la nettoyeuse, adressant un sourire chaleureux à sa sœur et à son homme.  

 

Ryo la regarda en retour et répondit à son humeur. Sayuri, elle, hésita avant de se laisser gagner.  

 

- Bon, disons généreuse alors., concéda-t-elle.  

- Voilà qui est plus correct. Si tu sais qui je suis, alors laisse courir. Mets cette affaire derrière toi et concentre-toi sur le futur. Fais ton article sur la fondation et pas moi. Aide-nous à avancer. Plus d’appel à la mère de David. Laisse-la finir sa vie en paix. Elle doit déjà suffisamment souffrir d’avoir causé la perte de son fils qu’elle aimait par dessus tout.  

- Et sa sœur ? Vous ne craignez pas qu’elle revienne s’en prendre à vous ?, demanda Sayuri.  

 

Le couple échangea un regard complice. Mai s’agitant, Kaori la reprit à bras.  

 

- Elisa s’est exilée en Europe. Elle a coupé les ponts avec sa mère et son ancienne vie., lui apprit Ryo.  

- Ca ne l’empêcherait pas de fomenter un nouveau plan contre Kaori., objecta la journaliste.  

- Je ne pense pas qu’elle le fera. Je lui ai fait l’honneur d’une petite discussion avec mon autre personnalité et je pense lui avoir fait mon petit effet., répondit-il sombrement.  

- Et je ne te parle pas de l’obsédé sexuel., lui chuchota-t-il à l’oreille malicieusement.  

 

Sayuri le regarda s’éloigner, Kei le suivant comme son ombre en babillant. Ce faisant, elle croisa le regard de sa sœur.  

 

- Tu n’as plus à t’inquiéter, Sayuri. Je suis à l’abri. Si ça peut t’aider, sache que Mick et Umi ont leur réseau en alerte également et ils connaissent du monde partout sur Terre. On se serre les coudes. Tu fais partie d’une grande famille…  

- Moi ? Non, c’est ta famille., la contra son aînée.  

- Tu en fais partie. Tu as été là quand nous avons eu besoin de ton aide, tu as été là pour moi et pour eux. Je sais ce que tu as fais pour Ryo le jour où tu m’as interviewée, je sais que tu l’as aidé à garder les pieds sur Terre. Sans toi, il serait peut-être derrière des barreaux aux Etats-Unis ou au Japon, peut-être même mort. Sans toi, je serais encore entre ses mains, peut-être à nouveau enceinte, certainement encore frappée et violée. Sans toi, Kei aurait souffert de ses accès de violence et Mai aussi. Tu fais partie de notre famille., lui assura Kaori, plongeant un regard sérieux et reconnaissant dans celui de sa sœur.  

 

Sayuri l’observa un moment en silence puis enlaça sa sœur en faisant attention au bébé. Elle sentit les larmes rouler le long de ses joues et se contint pour ne pas éclater en sanglots. Elle pouvait enfin laisser partir l’angoisse qu’elle avait ressentie pour sa petite sœur. Elle avait pris des nouvelles régulièrement, noté le changement dans son humeur mais elle n’avait jamais été sûre jusqu’à présent que tout cela était bien passé. Toute cette conversation lui avait fait voir la lumière et elle pouvait désormais conjuguer cette peur-là au passé. Kaori allait bien et, si elle flancherait à certains moments, elle serait là comme Ryo pour l’aider mais elle allait bien.  

 

- J’ai vraiment eu peur de te perdre, tu sais. J’ai cru que tu te masquais pour ne pas nous faire souffrir. Je n’arrivais pas à croire que tu étais parvenue à surmonter cette épreuve.  

- Ryo m’a beaucoup aidée. Il était là pour moi tout le temps. Sans lui, ça aurait été difficile voire impossible. Il m’a permis d’avancer progressivement en me sentant protégée et, quand il me mettait ou je me mettais dans la difficulté, je le sentais derrière moi à chaque pas, prêt à me rattraper. Et toute la bande a su patienter pour me laisser le temps de revenir vers elle.  

- J’aurais aimé être plus présente., soupira Sayuri, se sentant un peu exclue.  

- Parce que tu crois que n’importe quelle journaliste aurait sorti en moins d’une demie heure un article pour me sauver les fesses ? Dis-moi que le jour où Ryo te l’a demandé, tu n’as pas dû batailler sec pour publier.  

 

Sayuri se remémora ce fameux jour, comment elle avait âprement discuté avec son chef pendant dix minutes et avait réussi à le convaincre de lui donner la une. L’article était prêt depuis longtemps, juste au cas où, et elle n’avait eu qu’à le relire et l’agrémenter des quelques nouvelles récentes pour le finaliser juste à temps pour l’impression.  

 

- Ca a été une sacrée négociation., admit-elle.  

- Tu as été présente, Sayuri. Lors de l’interview, lors du mariage et après… Tu as été là. Tu l’es toujours, ici, dans mon cœur. Tu fais partie des personnes pour lesquelles je me bats et qui me donnent la force d’avancer.  

- Tu vas me faire à nouveau pleurer, Kaori., pesta-t-elle, le regard humide.  

- C’est le but., plaisanta la nettoyeuse.  

- Change ton article, s’il te plaît. Ne me mets pas en avant. Quelques lignes si tu y tiens vraiment et que c’est important mais c’est tout. Ce n’est pas ce que j’ai fait qui est important, c’est ce qu’on va faire.  

 

Sayuri la considéra un moment, sentant le regard de Ryo posé sur elle dans l’attente de sa réponse. Elle avait vraiment envie de crier à la face du monde la vérité sur sa sœur, de leur décrire la personne merveilleuse et généreuse que ce salaud de David James avait failli détruire, la personne forte et courageuse qui avait su se relever et se battre contre ses cauchemars, contre les attaques lancées encore après leur divorce, la personne porteuse d’espoir qui voulait tirer quelque chose de bon de tout cela. Elle avait envie de faire un pied-de-nez au destin qui avait poursuivi Kaori depuis sa plus petite enfance.  

 

Pourtant, elle décida de changer d’avis. Ce n’était pas ce que Kaori voulait. Ce n’était pas ce que Kaori était. Kaori n’était ni vengeresse ni vantarde. Elle faisait le bien à son échelle, considérait le bien des autres avant le sien et ne souhaitait rien d’autre que continuer sa vie comme elle l’avait fait, dans la discrétion. Elle se rappela sa phrase quelques minutes plus tôt, de ne plus chercher à joindre son ex belle-mère pour la laisser finir sa vie en paix car elle était déjà suffisamment rongée par la culpabilité. C’était du Kaori tout craché.  

 

- D’accord. Je ne parlerai pas de toi ou très peu dans l’article mais il faudra que tu le relises pour me dire si je suis juste et si je n’en dis pas de trop. Tu m’accordes cela ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui, avec plaisir même., lui répondit sa sœur en souriant.  

- Bon, tu viens de me mettre deux heures de travail au moins dans mon planning. J’espère que tu sauras te faire pardonner., la tança Sayuri, faussement sévère.  

- Quelques biscuits maison et un verre de lait pour le goûter suffiront ?, lui demanda-t-elle.  

- Je veux bien la version adulte avec le thé ou le café., répondit-elle du tac au tac retrouvant avec plaisir le regard pétillant de sa cadette.  

- Kei, il faut qu’on trouve quelque chose à négocier pour avoir droit à des biscuits nous aussi., chuchota fortement Ryo à l’oreille de son fils.  

- Biski ?, demanda le garçon, interrogateur.  

- Des gâteaux., lui expliqua son père.  

 

Les yeux du petit garçon se mirent à briller de convoitise et il gigota pour sortir des bras de son père et se jeter dans les jambes de sa mère.  

 

- Maman gâteau pour moi !, cria-t-il.  

- Toi aussi tu veux des gâteaux, mon grand ?, l’interrogea Kaori, tout sourire.  

- Oui ! Oui ! Oui !, cria-t-il bondissant sur place.  

 

Elle se mit à rire et lui ébouriffa les cheveux.  

 

- D’accord. Mais avant tu vas aller faire un gros dodo parce que tu as beaucoup joué à la crèche., lui dit-elle.  

- Fais un bisou à papa parce qu’il doit partir. C’est moi qui vais te coucher.  

 

Kei se dirigea vers Ryo qui le prit à bras et lui fit un gros câlin avant de le laisser.  

 

- Tu as rendez-vous à deux heures au Cat’s pour un nouveau client. Une jeune femme qui se sent épiée depuis quelques temps et qui n’est pas prise au sérieux par la police car elle n’a pas de preuve., l’informa-t-elle.  

- Ok. Si c’est nécessaire, je la ramènerai ici. J’aviserai.  

- Fais ce que tu estimes convenir. J’ai confiance en ton jugement., lui assura-t-elle.  

 

Il lui sourit avant de déposer un baiser sur ses lèvres et de s’en aller. Confiant Mai à Sayuri, Kaori monta coucher Kei avant de redescendre pour prendre sa fille et aller la coucher à son tour.  

 

- Tu devrais avoir deux heures de tranquillité pour travailler. Profites-en. Moi, je vais faire les biscuits et un peu de ménage.  

- Tu veux de l’aide ?, lui proposa Sayuri.  

- Non, fais ton article si tu veux le boucler. On aura encore le temps de profiter l’une de l’autre pendant quelques jours. Je ne retravaille pas avant début de semaine prochaine. Les premiers dossiers arrivent au compte-gouttes.  

- J’ai du mal à croire que tu fasses un travail de bureau., lâcha Sayuri, perplexe.  

- Moi aussi et heureusement que ça concerne des projets pour des enfants sinon je craquerais., avoua Kaori.  

- Ca me fait bizarre de me retrouver entre quatre murs derrière un bureau ou à faire des réunions. J’étais habituée à ma routine qui se brisait subitement, au danger et à l’action…  

- Tu t’ennuies ?, l’interrogea son aînée.  

 

La maman jeta un regard légèrement coupable vers l’étage.  

 

- Un peu mais c’est pour eux qu’on a fait ce choix, que je m’expose moins dans le cadre de City Hunter. Ryo ne peut pas se retirer du milieu mais il tient à ce que je sois moins en danger en étant moins sur le champ d’action. Il veut mettre le maximum de chances pour que les enfants grandissent entourés de leurs parents… ou au moins un de nous deux…, dit-elle, sa voix se cassant légèrement.  

- Ca t’inquiète ?  

- J’ai confiance en lui mais j’étais habituée à ce qu’on soit ensemble. Ca va me faire bizarre de me retrouver à l’attendre à la maison., avoua Kaori.  

- Vous vous ajusterez. J’ai confiance en vous., la rassura Sayuri.  

- Oui. Bon allez, file travailler sinon je n’aurais jamais le temps de faire mes biscuits avant le réveil des deux., lui ordonna la nettoyeuse.  

 

La journaliste fila dans sa chambre et s’enferma pendant que sa sœur se rendit à la cuisine et s’affaira pendant un moment à préparer une pâte à biscuits qu’elle enfourna dès qu’elle fut prête. L’air embauma rapidement de l’odeur des sablés et offrit un accueil chaleureux à Ryo et leur nouvelle cliente.  

 

- Kaori, je te présente, Mitsuko. Nous allons la loger le temps de dénouer le fin mot de l’histoire., lui indiqua-t-il.  

- Enchantée Mitsuko. Venez, nous allons vous installer dans le bureau. Vous y serez bien., lui dit-elle.  

 

Elle la conduisit jusqu’à la pièce où ils avaient déplacé son ancien lit qui, recouvert de nombreux coussins, donnait plus l’apparence d’un canapé très confortable.  

 

- Vous pouvez mettre vos affaires dans ce placard. Prenez le temps de vous installer et je vous ferai visiter l’appartement après pour que vous ne soyez pas perdue.  

- Merci, Kaori. Merci de m’accueillir chez vous alors que vous n’étiez pas prévenue., fit leur jeune cliente, reconnaissante.  

- De rien. C’est un plaisir.  

 

Kaori ressortit de là et retourna à la cuisine.  

 

- Si tu chipes un biscuit supplémentaire, je te prive de mokkori ce soir., menaça-t-elle, voyant Ryo avancer la main vers l’assiette bien garnie.  

- Che… Che ne fois pas de quoi tu pa’les…, mentit-il, les joues gonflées.  

 

Elle le vit déglutir sa bouchée et lui offrir un sourire enjôleur. Un regard de braise posé sur elle, il avança et l’enlaça.  

 

- Je ne pouvais décemment pas laisser mon fils manger un de ces délicieux gâteaux sans m’être assuré qu’il ne risquait rien., lui opposa-t-il effrontément.  

- Ta prudence t’honore. Je devrais peut-être proposer à Mick de faire mokkori avec moi avant qu’on ne le fasse à deux. Je ne voudrais pas que tu prennes de risques non plus., susurra-t-elle, entourant sa nuque de ses mains, un sourcil levé.  

- Tu n’arriverais même pas jusqu’à la porte… Tu ne mérites qu’un mokkori, le meilleur, un qui te soit entièrement dévoué., murmura-t-il contre ses lèvres avant de les prendre dans un baiser langoureux.  

 

Il la serra contre lui, lui faisant prendre conscience de son désir, mais ne pressa pas plus. Ce n’était pas le moment. Ils avaient une cliente non loin. Ils profitèrent donc simplement de ce moment de sensualité et de partage. Lorsqu’ils se séparèrent, ils se regardèrent un moment en silence, toujours enlacés, savourant la présence de l’autre, avant de s’écarter et de prendre place de chaque côté de la table.  

 

- Alors, c’est quoi l’histoire ?, demanda Kaori.  

- Elle se sent épiée. Elle en a sur son ex-petit-ami mais j’ai des doutes., admit-il.  

- Pourquoi ? Tu l’as senti ?, s’enquit-elle.  

- J’ai senti une présence assez forte qui ne correspond pas à l’idée que je me fais de son ex. Je voudrais aller rendre une visite à ce jeune homme, l’observer un peu ce soir…  

- Je resterai avec elle. De toute façon avec les enfants, je ne comptais pas sortir., plaisanta-t-elle.  

- Merci. Tu vois que tu as encore ta place dans notre partenariat. On trouvera un moyen pour que tu puisses encore t’amuser avec un bazooka de temps à autre., la taquina-t-il.  

- Je savais que j’avais une bonne raison de t’aimer., répondit-elle.  

- Supplémentaire la raison alors., enchérit-il.  

- Oui. Elle s’ajoute à ton talent inné pour aller chercher ton fils., répliqua-t-elle alors que Kei se mettait à crier pour indiquer qu’il était réveillé.  

 

Ryo se leva de bonne grâce et alla chercher le petit garçon. Outre son don pour le lever, il put s’exercer au changement de couche sur un garnement déchaîné dont le jeu principal était d’échapper aux mains de papa.  

 

- Tu as de la force, bonhomme, mais papa a beaucoup de réflexes. Il te faudra de la ruse pour réussir à me battre et à m’échapper, d’autant plus lorsque tu te mets en danger., lui dit-il d’un ton ferme.  

 

Néanmoins, la caresse qu’il lui fit du bout du doigt sur sa joue rebondie montrait toute la tendresse qu’il éprouvait pour son fils. Il termina de le rhabiller et le prit à bras sortant de la salle de bains au moment où Kaori arrivait avec Mitsuko pour lui faire découvrir les lieux. Au même moment, ce fut Mai qui se réveilla grincheuse.  

 

- Je te laisse Kei. Je vais m’occuper de la petite., dit-il, donnant le petit garçon à sa mère.  

- Quand il dit s’occuper, il va changer sa couche ?, s’étonna leur cliente.  

- Oui. Ce n’est pas la première fois mais ne vous laissez pas leurrer : la tendresse qu’il a envers nos enfants n’est que le digne pendant de la fermeté avec laquelle il réglera votre souci., la rassura Kaori.  

- Vous nous avez confié une mission, Mitsuko, et City Hunter n’a jamais échoué.  

- Vous voulez dire que vous faites partie de l’équipe ?, fit la jeune femme effarée.  

 

Kaori ne sut quoi répondre sur le coup. Il était vrai qu’avec un bébé dans les bras et l’ayant accueilli alors qu’elle venait de finir de faire des biscuits maison, elle ne faisait pas vraiment nettoyeuse de choc…  

 

- Kaori est ma partenaire. Elle va un peu moins sur le terrain depuis que nous avons eu les enfants mais vous pouvez lui faire confiance pour vous défendre si nécessaire., répondit Ryo qui avait tout entendu alors qu’il arrivait de la chambre de Mai.  

- Maintenant si vous ne voulez pas mourir asphyxiée, je vous conseille de sortir d’ici rapidement., dit-il, pénétrant dans la salle de bains avec Mai dans les bras, une légère odeur les suivant.  

- A caca à la couche, Mai ! Beurk, ça pue !, fit Kei, se pinçant le nez.  

 

Les deux femmes se sauvèrent, amusées, et retrouvèrent Sayuri qui sortait de sa chambre suite au remue-ménage.  

 

- Sayuri, je te présente Mitsuko qui va rester quelques temps avec nous. Mitsuko, ma sœur Sayuri., les présenta la nettoyeuse.  

- Il se passe quoi là-haut ?, demanda la journaliste.  

- Sortie de sieste avec couches pleines., déclara sa sœur.  

- Ca se traduit par interdiction de pénétrer dans la salle de bains pendant une demie heure après cela, le temps que l’odeur se dissipe., confia la journaliste à la cliente.  

- Petite nature !, lança sa benjamine.  

- Tu verras quand tu en auras, on finit par s’habituer à tout., la taquina Kaori.  

 

Mitsuko regarda les deux sœurs se chamailler gentiment et, pour la première fois depuis des semaines, se détendit vraiment. Peu après, Ryo redescendit et donna Mai à sa belle-sœur avant d’approcher de la fenêtre, observant la rue, les mains dans les poches.  

 

- Nous sommes dans la cuisine. Dépêche-toi de venir avant que Kei n’ait tout avalé., le prévint-elle, l’enlaçant.  

- J’arrive., fit-il négligemment, scrutant les alentours.  

- Tu l’as senti aussi, n’est-ce pas ?, lui demanda-t-elle, venant se placer à ses côtés.  

 

Il baissa les yeux vers elle, à peine surpris de sa question et de ce que ça impliquait.  

 

- On aurait eu un peu plus de place dans la salle à manger., répondit-elle, lui confirmant bien qu’elle avait senti la présence également.  

- Il n’est pas loin. Pas d’intention particulière pour le moment mais il nous observe. Je demanderai à Mick de rester dans les parages ce soir., lui dit-il.  

- Tu n’as pas confiance ?, fit-elle, légèrement vexée.  

- Au contraire, mais une cliente, ta sœur et deux enfants, c’est peut-être un peu beaucoup en cas de grabuge, non ?, rétorqua-t-il, un regard confiant posé sur elle.  

- C’est vrai. Tu emmènes qui en virée alors, Kei ou Mai ?, le taquina-t-elle.  

- Mitsuko., laissa-t-il échapper sur le même ton.  

- J’arriverai peut-être à avoir gain de cause avec elle., plaisanta-t-il.  

 

Kaori fronça les sourcils mais ne put empêcher un sourire d’étirer ses lèvres.  

 

- Tu as de la chance que j’ai confiance en toi, sinon c’était la massue assurée., lui affirma-t-elle.  

- Tu peux avoir toute confiance : il n’y a que tes charmes qui m’intéressent et ce n’est pas récent.  

 

Il se tourna vers elle et caressa sa joue amoureusement avant de déposer sagement un baiser sur son front pour ne pas se laisser distraire. Il avait peut-être fait preuve de peu de pudeur par le passé mais sa relation avec Kaori n’était pas basée sur l’exhibitionnisme. S’ils s’affichaient ouvertement en présence de leurs amis, leur relation restait discrète devant des inconnus. Délaissant l’observation de la rue, ils regagnèrent la cuisine où le sort des biscuits restant fut vite réglé.  

 

Le reste de l’après-midi passa rapidement, rythmé par les activités des enfants, la préparation du repas, les questions de Ryo à leur cliente. Les enfants couchés, le nettoyeur ne s’attarda pas et partit pour sa séance de repérage et d’évaluation du suspect pointé par Mitsuko. Il vit la lumière chez Mick et fut satisfait de le savoir non loin juste au cas où. Avec les pièges anti-visites nocturnes de Kaori, recyclés pour la protection de l’appartement, il n’était que peu inquiet de partir de l’appartement.  

 

Il trouva facilement l’adresse du jeune homme que Mitsuko soupçonnait être son voyeur. Lorsqu’il le vit pénétrer peu après chez lui avec à son bras une jolie jeune femme, il sourit et alluma une cigarette. Quand au bout d’une heure, les lumières des premières pièces furent éteintes et une lumière plus tamisée s’alluma par ailleurs, il se dit qu’il aurait aimé être avec sa femme dans les mêmes conditions que ce jeune homme. Apparemment, la rupture ne l’avait pas remué bien longtemps… Jetant son mégot de cigarette dans une poubelle non loin, il fit demi-tour et regagna la mini. Il avait au moins eu raison sur un point : ce n’était pas lui le suspect…  

 

Lorsqu’il regagna l’appartement, il trouva Kaori endormie dans le divan, la tête posée sur le haut du dossier. Il sourit avec indulgence, retrouvant avec nostalgie une vision du passé. Il referma doucement la porte et retira sa veste qu’il pendit dans le placard avant d’aller chercher sa femme et de la prendre dans ses bras.  

 

- Tu es rentré…, murmura-t-elle d’une voix ensommeillée en se calant contre lui.  

- Oui. Suspect numéro un rayé de la liste et ma tendre épouse aurait été mieux au lit., répondit-il à voix basse.  

- Je voulais savoir., répliqua-t-elle, émergeant, sentant sa chaleur pénétrer sa peau et son odeur lui chatouillant les narines.  

- La soirée s’est bien passée ?, l’interrogea-t-il.  

- Rien à signaler. Nous avons discuté en toute tranquillité, pas de présence négative à l’horizon., le renseigna-t-elle, alors qu’il la posait sur le lit.  

- Mitsuko ne s’est pas couchée tard et Sayuri m’a laissée vers vingt-trois heures après qu’on ait relu son article., l’informa-t-elle, se déshabillant.  

- Tu l’as approuvé ?, lui demanda-t-il, se mettant au lit.  

 

Kaori se glissa à son tour dans les draps et vint se lover contre lui, passant un bras en travers de son ventre, sa main se posant sur sa hanche.  

 

- Oui. Elle ne fait plus mention de moi nommément. Ca me va. Dis-moi, Ryo…, commença-t-elle.  

- Oui ?, répondit-il, distrait par les caresses légères de ses doigts.  

- Pourquoi tu me laisses m’embêter à mettre une nuisette quand tu as d’autres idées en tête ?, l’interrogea-t-elle, le regard pétillant.  

 

Il baissa les yeux vers le drap surélevé par la manifestation physique de son désir puis se tourna vers la cause de cet effet.  

 

- Mais c’est pour mieux te l’enlever, mon enfant…, répondit-il avec un sourire gourmand qui la fit fondre. 

 


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