Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 49 :: chapitre 49

Publiée: 19-04-20 - Mise à jour: 19-04-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Le danger est-il totalement disparu? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 49  

 

- Celui-là fera l’affaire., déclara Kaori, observant sous toutes les coutures le lit à barreaux qu’ils étaient venus chercher.  

- A quoi tu penses ?, demanda Ryo.  

 

Il l’observait depuis tout à l’heure, depuis qu’ils erraient dans les rayons du magasin en quête des choses dont ils auraient besoin pour numéro deux. Au fil des minutes, Kaori devenait de plus en plus songeuse et même le babillage de Kei et ses cris d’extase devant les peluches ne semblaient plus la sortir de ses pensées.  

 

- Pardon ?  

- A quoi tu penses, Kaori ?, répéta-t-il.  

- A rien. Au lit à barreaux., répondit-elle aussi vite.  

- Vraiment ?  

 

Elle l’observa un instant sans comprendre. Elle avait erré dans les allées, l’esprit comme vide. Elle regardait sans vraiment les voir les objets et se sentait un peu morose ou alors peut-être n’était-ce que de la fatigue après la nuit agitée que le bébé avait eue. Elle se rendit compte que c’était un peu autre chose aussi.  

 

- Ca, je ne l’ai pas fait pour Kei. Choisir un lit, des vêtements, un siège-auto ou une armoire… c’est nouveau pour moi., admit-elle.  

- Tu étais alitée pour Kei, Kaori. Tu n’as quand même pas l’impression que tu l’aimes moins juste pour cela ?, s’inquiéta-t-il.  

- Non, bien sûr que non. Mais je me rends compte que, même ça, David me l’a pris. Il aurait pu trouver un moyen de me consulter mais, quand je suis rentrée, la chambre… les chambres étaient prêtes et les couleurs ne me plaisaient pas, l’agencement, je l’ai revu par la suite…  

- Tu dois te dire que c’est pareil pour moi alors. Je ne t’ai pas posé de questions quand vous êtes rentrés. Le lit était là aussi., pensa Ryo à voix haute.  

- Sauf que, toi, tu me connais. Tu as pris un lit tout simple. Tu n’y as pas dépensé une fortune, juste pour le plaisir de dire que tu as du fric et pouvoir te vanter que tu donnes ce que tu as de meilleur à ton fils. Parce que tu sais ce qui est important pour lu et ce n’est pas l’argent. Et tu m’as laissé la porte ouverte si je n’étais pas d’accord. Je sais qu’avec toi, je suis libre d’être moi, de choisir.  

 

Elle s’approcha de lui et l’enlaça, posant la tête contre son épaule. Il passa un bras autour de ses épaules et la serra contre lui.  

 

- Les chambres ?, dit-il soudain.  

- Oui, les chambres, une pour Peter et une pour Elizabeth. Peter a fini par s’appeler Kei., expliqua-t-elle, relevant le visage.  

- Je ne voulais pas connaître le sexe du bébé. Je ne voulais pas partager cela avec lui et j’avais peur de le perdre et de m’y être trop attachée.  

- Comme pour celui-là ?, répliqua Ryo, pointant du doigt son abdomen protubérant.  

- Oui., souffla Kaori.  

- Mais si tu veux savoir, on demandera demain au Professeur., lui proposa-t-elle.  

- On y réfléchira ce soir., conclut-il.  

- Doudou !, cria Kei, remarquant un nouvel étal de peluches non loin.  

 

Le petit garçon se mit à battre des pieds dans sa poussette, se penchant en avant pour atteindre les oursons qui lui tendaient les bras tout souriants. Pendant que Ryo chargeait le carton du lit dans le caddy avec plus ou moins de difficultés, Kaori emmena Kei regarder ses compagnons nocturnes. Elle lui présenta les animaux en tissu et observa ses yeux pétillant de joie enfantine, les câlins qu’il leur faisait comme si sa vie en dépendait. Elle en eut le cœur un peu plus léger. Elle sentit Ryo approcher et leva la tête vers lui, le regard heureux. Il répondit à son expression et s’attendrit en entendant les ronronnements de contentement de Kei.  

 

- Ne pas le laisser approcher d’Umibozu dans cet état. Le pauvre, il grimperait sur son comptoir., plaisanta le nettoyeur.  

- Oui, c’est vrai. Tu veux la peluche, Kei ?, lui proposa Kaori.  

- Vi ! Doudou !, cria-t-il en serrant l’ourson contre lui.  

- Alors, on le prend., décida-t-elle, se relevant.  

 

Ses yeux se portèrent soudain sur le haut de la pile, sur une peluche en forme de chat au pelage blanc, tacheté de noir et de rose. Se mettant sur la pointe des pieds, elle l’attrapa et le regarda.  

 

- Pour le bébé ?, demanda Ryo doucement, sentant son émotion.  

 

Elle acquiesça.  

 

- Un chat porte-bonheur., résuma-t-il.  

- Blanc pour la pureté, noir contre les mauvais esprits et rose pour l’amour que j’arriverai peut-être un jour à lui donner., murmura-t-elle.  

- Que tu arriveras à lui donner, Kaori., la reprit-il.  

 

Elle leva des yeux emplis de doute sur lui et acquiesça de nouveau avant de poser la peluche dans le caddy.  

 

- Ca suffit pour aujourd’hui. Le reste peut attendre., déclara-t-il, voyant les traits tirés de sa femme.  

- Mais les vêtements…  

- On a déjà des affaires de Kei, quelques bodys et pyjamas. Ma femme, une personne très sage au demeurant, m’a affirmé que c’était ce dont on avait besoin en priorité. Crois-tu que ma femme ait tort ?, la taquina-t-il.  

- Non., dit-elle en souriant.  

 

Ils se dirigèrent donc vers les caisses où ils bataillèrent un moment avec Kei pour qu’il accepte de donner temporairement sa peluche pour la bipper. Les retrouvailles furent dignes de deux amants séparés pendant de longs mois alors que l’opération ne dura en tout et pour tout que quelques secondes. Le tout payé, ils se dirigèrent vers le parking où Ryo réussit à tout mettre dans le coffre de la super mini pendant que Kaori attachait Kei.  

 

- On devra songer à changer la panda pour une plus grande voiture., songea-t-il à voix haute.  

- la Panda ? Pourquoi pas la mini ?, rétorqua Kaori, cachant un sourire taquin derrière un air sérieux.  

- Ah non pas ma mini !, geignit Ryo.  

- Mais pourtant…, commença Kaori avant de se taire.  

 

Tous deux se tendirent en sentant une aura néfaste envahir les lieux. Ryo sortit son magnum sans attendre et poussa Kaori derrière lui.  

 

- Dans la voiture !, lui dit-il.  

 

La nettoyeuse monta et referma la porte avant de se tourner vers Kei. Elle le recouvrit de la couverture en Kevlar dont Ryo avait demandé la confection pour le protéger. Accrochée entre les deux sièges et retombant de chaque côté, elle le protégeait des balles et éclats de verre comme une tente. Cela fait, elle se baissa sur son siège. Entendant la porte se refermer, Ryo fit prudemment le tour de la voiture. Quand il sentit l’aura monter en puissance meurtrière, il localisa mieux la position du tireur et put anticiper les tirs, se protégeant et répliquant à son tour. Sachant que leur agresseur se déplaçait, il en profita pour grimper dans la voiture et démarrer. Il n’était pas trouillard mais il avait trois personnes auxquelles il tenait à protéger en plus des innocents qui pouvaient surgir à tout moment dans les lieux.  

 

- Ca faisait longtemps que tu n’avais plus eu d’ennemi…, souffla Kaori, se redressant.  

- Reste allongée. Il n’en a pas qu’après moi., lui apprit-il.  

 

Il avait ressenti les intentions et il savait qu’elle était visée également mais, pour une fois, le tueur avait décidé de l’éliminer en premier, ce qui lui faciliterait la tâche ensuite. Il vit Kaori pâlir et porter une main à son ventre tout en jetant un regard vers Kei.  

 

- Il est visé aussi, je crois., répondit Ryo à sa question muette.  

- Non…, souffla-t-elle, le cœur lourd.  

- Ce qui me fait dire que ce n’est pas professionnel. Ce n’est pas City Hunter qui est visé, Kaori. C’est nous.  

- Mais pourquoi ? Que peut-on…, se demanda-t-elle avant de comprendre.  

- David ? Tu crois que David voudrait nous faire tuer tous les quatre ? Il serait fou à ce point-là ?  

 

En y réfléchissant, elle se dit que c’était possible, qu’ayant appris qu’il n’obtiendrait pas la garde du bébé, il avait décidé de se débarrasser d’eux.  

 

- Nous quatre ou nous trois. Peut-être cherche-t-il à avoir la garde du bébé ainsi… Si tu n’es plus en vie, il a la voie libre., résuma-t-il.  

- Mais on ne se laissera pas faire., la rassura-t-il.  

- Je sais.  

- Couche-toi. Il est derrière nous., lui enjoignit-il.  

- Appelle Saeko. Dis-lui de nous rejoindre au point habituel dans le port désaffecté. Je ne peux pas risquer la vie des passants., lui demanda-t-il, lui tendant un téléphone portable.  

 

Kaori s’exécuta et composa le numéro. Elle sursauta quand une balle fit éclater la vitre, faisant pleuvoir des éclats de verre dans l’habitacle et éclater en pleurs Kei. Elle regarda Ryo, concentré mais qui serra les dents, furieux, en entendant cela.  

 

- Nogami, j’écoute., répondit Saeko.  

- Saeko, on est poursuivis dans la ville. Rendez-vous au point habituel dans le port désaffecté.  

- J’y serai., dit-elle avant de raccrocher.  

 

Une rafale de balles attaqua la carrosserie et l’habitacle de la mini. Instinctivement, Kaori se redressa pour aller protéger Kei.  

 

- Couche-toi. Kei ne risque rien. Tant qu’il pleure, c’est qu’il va bien., lui ordonna-t-il.  

 

Réprimant les larmes de frustration et d’angoisse qui lui montèrent aux yeux, elle se rallongea sur le siège, les mains agrippées à son manteau pour bien recouvrir son ventre. Elle se sentait ballottée dans tous les sens et se demandait comment elle tenait encore sur le cuir.  

 

- On arrive au port, Kaori. Je vais planquer la voiture et vous laisser tous les deux. Tu fais en sorte que Kei arrête de pleurer et, si quelqu’un approche que tu ne connais pas, tu tires., lui dit-il, lui glissant l’arme de son frère entre les mains.  

- Je ne sais pas viser, Ryo., se défendit-elle.  

- Tu sais très bien viser. Rappelle-toi nos dernières séances. Je n’avais presque plus de handicap et tu approchais mes scores. Tu sais viser. Aie confiance en toi, Kaori. Tu es la meilleure partenaire que j’ai eu, souviens-t’en. Je te confie nos enfants parce que j’ai confiance en toi et tes capacités., lui rappela-t-il.  

 

Elle plongea dans son regard et, relevant le menton, elle acquiesça. Elle glissa l’arme dans sa poche de manteau. Quelques minutes plus tard, le nettoyeur se gara dans une ruelle sombre derrière un container à poubelles. Ils sortirent tous deux de la voiture et Kaori sortit Kei pour le prendre à bras.  

 

- On se revoit dans quelques minutes, ma belle., lui dit-il avec un clin d’oeil avant de se tourner vers la sortie de la ruelle.  

 

Elle le regarda s’éloigner, le cœur serré. Elle savait qu’il était fort, certainement le meilleur mais elle ne pouvait s’empêcher d’avoir un regret.  

 

- Attends, Ryo., l’appela-t-elle juste assez fort pour qu’il l’entendit.  

 

Il se retourna et la regarda d’un air inquisiteur. Elle approcha de lui et glissa une main derrière sa nuque. Légèrement anxieuse, elle se mit sur la pointe des pieds et posa les lèvres sur les siennes. Lorsqu’elle sentit ses bras se glisser autour d’elle et sa bouche presser un peu plus la sienne, elle se détendit et laissa aller dans cette étreinte. Leur baiser ne dura que quelques secondes mais ils en savourèrent chacune. Un léger sourire aux lèvres, Ryo posa une main sur la joue de sa femme, la caressant tendrement.  

 

- Tu sais comment parler à ton homme, toi., la taquina-t-il.  

- Sois sûre que je reviendrai après cela. Ca m’a beaucoup trop manqué pour que je m’en prive éternellement., lui murmura-t-il.  

- On t’attend et je te promets que ce ne sera que le premier d’une longue série., répondit-elle, d’une voix assurée.  

- Tu es forte, Kaori., lui redit-il.  

 

Elle laissa un sourire étirer ses lèvres et recula d’un pas, signe qu’elle le laissait s’en aller, qu’elle avait suffisamment confiance pour le laisser s’éloigner. Il ébouriffa les cheveux de Kei dont le petit corps était lové contre celui de sa mère, suçant sa tétine bruyamment, anxieusement, déposa un denier baiser sur les lèvres de sa compagne puis s’en alla.  

 

- Papa va revenir, Kei. Tout va bien se passer., le rassura-t-elle.  

 

Malgré toute la colère qu’il ressentait face à la situation, Ryo resta calme et froid. Il savait que cet homme avait certainement été commandité pour les assassiner. Le seul fait qu’il n’avait pas été mis au courant lui suffisait à penser que cela venait de l’étranger et il n’avait qu’un seul ennemi à l’étranger qui en voudrait autant à lui qu’à sa famille : David James et sa famille. Ryo décida de ne pas tuer leur assaillant. Il voulait être sûr de le voir témoigner contre son commanditaire pour être sûr que celui crèverait en prison et ne connaisse plus jamais le luxe ni le confort de la liberté. Il lui ferait payer ainsi sa dette.  

 

Le nettoyeur entendit le moteur avant de voir la voiture. Il ne se retourna pas pour savoir quelle distance le séparer de Kaori et de Kei. Elle était encore insuffisante à son goût, signe que le temps de ses réflexions qui lui avait semblé un peu long avait en fait été très court. Dès que la voiture fut en vue, il fit en sorte de se faire remarquer et l’entraîna de l’autre côté tout en évitant de tirer. Il s’engagea dans des allées où la voiture pouvait le suivre puis, dès qu’il fut assez loin d’eux, il bifurqua vers des ruelles plus étroites forçant son poursuivant à le suivre à pied. Doucement mais sûrement, il l’emmenait loin des siens, là où les coups de feu seraient moins audibles pour Kei, ne risquant ainsi pas de l’effrayer et de découvrir leur position.  

 

Ressentant la tension grandissante et l’énervement de son ennemi, Ryo plongea derrière un container juste après avoir bifurqué et masqua son aura. Il entendit les bruits de pas de course approcher et vit l’homme, un occidental, passer devant lui. Il l’observa un instant avant d’attraper une canette vide et de la lancer de l’autre côté de la ruelle sur un fût qui traînait là. Sans attendre, le tueur professionnel se retourna et tira.  

 

- Tu es bien imprudent !, lança Ryo, se redressant, arme au poing.  

 

L’homme se retourna et le visa mais il n’eut pas le temps d’appuyer sur la détente que son arme vola en l’air. Il ne demanda pas son reste et détala comme un lapin mais pas dans la direction que Ryo voulait. Maugréant contre cela, il le suivit sans attendre. Entendant le cliquetis d’un chien alors qu’il allait tourner, Ryo se projeta dans les airs et, après une roulade, atterrit derrière des caisses en bois. La balle qui le visait troua sa veste. Le bougre avait une deuxième arme sur lui. Ce n’était un débutant.  

 

- Merde ! Tu fais chier ! Je vais me faire engueuler par ma femme si tu troues encore mes vêtements., lâcha-t-il, nonchalant.  

- Quand elle aura une balle dans la tête et le ventre vide, ta femme la ramènera pas., répondit l’autre.  

- Donc c’est le bébé que tu veux., constata Ryo.  

- J’ai été payé pour le ramener et vous tuer tous les trois.  

- Tu crois vraiment que je vais te laisser tuer ma femme et mon fils et prendre mon autre enfant ?, lui demanda le nettoyeur.  

 

L’autre partit d’un ricanement cynique qui tapa sur le système de Ryo. Il lui aurait bien collé une balle entre les deux yeux mais il avait un problème plus important à régler qui nécessitait qu’il soit en vie.  

 

- C’est vrai que je ne m’attendais pas à une telle résistance mais ça donne un peu plus de fun à la chose., admit son adversaire.  

- Tu sais au moins à qui tu as à faire ?, lui demanda Ryo.  

- T’es flic ou un truc dans le genre, non ? Ah c’est vrai : détective privé et garde du corps., répondit son adversaire, goguenard.  

- Les flics aimeraient bien me mettre la main dessus pour la plupart et tu as bon sur le reste, enfin pour la version officielle de mon boulot., répondit le nettoyeur, rechargeant silencieusement son arme.  

- Au fait, tant qu’à me faire tuer, puis-je au moins connaître ton identité ?  

- Thomas Cooke., s’obligea son adversaire.  

 

Ryo passa toutes ses informations en revue et sourit.  

 

- Le Voyageur…, laissa-t-il échapper.  

 

L’autre se tendit à l’annonce de son surnom qui n’était connu que du milieu ou de la police. S’il n’était pas flic…  

 

- Toi qui tenais tant à te présenter, je ne t’ai pas encore entendu., fit le Voyageur, tentant de paraître bravache.  

- Tu connais le milieu japonais ? Quoique tu as peut-être entendu parler de moi aux States également…, lâcha Ryo.  

- City Hunter pour te servir., fit-il, se levant et lui faisant face.  

 

Il put admirer le visage de l’homme qui se décomposait en réalisant quel était son adversaire.  

 

- Mais tu travailles avec un homme…, bafouilla Cooke.  

- Révise tes fiches. Depuis huit ans, j’ai une partenaire., répondit le japonais, un sourire en coin.  

- Ici, tout le monde sait ce qu’il en coûte de toucher à elle. En as-tu seulement idée ?  

 

En proie à une violente colère, l’homme tira vers sa cible puis déguerpit, se rapprochant un peu plus de Kaori et Kei, un peu trop proche d’ailleurs parce qu’il entendit son fils pleurer au loin. Il espérait que Cooke ne l’aurait pas entendu, lui.  

 

Dans la ruelle, Kaori s’était assise dans la mini, Kei sur les genoux. Elle le berçait, les mains sur les oreilles. En plus des coups de feu, elle entendait les gargouillis du ventre de son fils. Kei allait bientôt réclamer son repas et, quand il le faisait, cela n’avait rien de discret. Plaquant sa tête contre sa poitrine, elle fouilla d’une main dans le sac à langer et trouva un paquet de biscuits.  

 

- Ah ça, on peut compter sur ton père pour se servir de la moindre cachette possible…, maugréa-t-elle.  

- Pour une fois, ça sera utile.  

 

Elle dut enlever sa main de l’oreille de Kei pour ouvrir le paquet et ce fut justement le moment où un coup de feu résonna, faisant pleurer le petit garçon.  

 

- Chut, Kei… Il ne faut pas pleurer. Tiens, mon grand. Mange cela., lui dit-elle, tendant un biscuit.  

 

Le bébé regarda le gâteau et les larmes cessèrent. Il l’attrapa avidement et le mâchouilla. Entendant de nouveaux coups de feu de plus en plus proches, Kaori remit Kei dans son siège-auto, le protégeant de la couverture, posant deux autres biscuits sur lui. Elle n’était pas sereine à l’idée de le laisser manger sans surveillance mais elle voulait le mettre à l’abri au cas où leur agresseur déboulerait sur eux. Elle se concentra sur l’analyse de la situation. Elle essayait de ressentir les positions des deux hommes afin de pouvoir prévoir les risques. Elle avait hâte que tout cela se termine, de voir Ryo revenir et de pouvoir rentrer chez eux et prendre un bon bain qui calmerait ce mal de dos lancinant qui la taraudait depuis qu’ils avaient quitté le parking. Elle sentit le bébé bouger et grimaça quand il appuya sur sa vessie.  

 

- Ce n’est pas le moment., gronda-t-elle.  

 

Comme s’il l’avait entendu, il remonta un peu. Au même moment, elle sentit une forte aura négative arriver et débouler vers elle. Elle savait Ryo non loin mais elle ne chercha pas à comprendre et visa l’épaule. Elle ressentit toute la puissance de l’arme qui agita son corps et perdit l’équilibre, se rattrapant à la portière de justesse. Elle entendit Kei se mettre à hurler dans la voiture et surtout le grognement de l’homme qui la poussa à regarder et le voir se relever, furieux. Elle sentit la contraction déferler à toute puissance, la faisant hurler de douleur, hurlement qui se confondit avec celui de rage qu’elle poussa en tirant une deuxième fois, la balle se logeant dans la main droite de son adversaire. Ne tenant plus sous la violence de la douleur utérine, elle se retrouva à genoux, incapable de se défendre face à l’homme qui se releva une nouvelle fois, ahanant, et mit en joue la jeune femme de la main gauche.  

 

- Pose ton arme. On a assez joué maintenant. Si tu tires, les deux balles que tu viens de recevoir ne seront qu’un pâle reflet de la douleur que tu ressentiras et dans laquelle tu crèveras comme le chien galeux que tu es., lui asséna Ryo d’une voix dure, le canon de l’arme posée sur l’arrière de son crâne.  

 

Kaori leva les yeux vers l’homme et vit sa peur alors qu’il ressentait de plein fouet l’aura de l’ange de la mort. Elle-même en frissonna. L’homme leva les mains tant bien que mal et Ryo attrapa l’arme qu’il rangea dans la ceinture de son pantalon. La jeune femme se releva difficilement, attrapa Kei et le calma.  

 

- Tu arrives toujours après la bataille, inspectrice de mon cœur., ironisa Ryo.  

- Qu’est-ce que j’y peux si tu crées des embouteillages sur ton passage ?, répondit-elle sans se démonter, s’engageant dans l’allée.  

- Mouais. Tu peux m’embarquer celui-là ? Il était juste venu nous tuer tous les trois et projetait de prendre le bébé dans le ventre de sa mère., l’informa-t-il, le regard noir.  

 

Kaori porta une main à son ventre et resserra son étreinte sur Kei.  

 

- Et tu le laisses en vie ?, s’étonna Saeko.  

- Oui. C’est un homme raisonnable : je suis sûr que, pour ne pas me revoir et connaître les affres de douleur promis, il se souviendra du nom de son commanditaire, n’est-ce pas, Thomas ?, lui demanda-t-il, appuyant fortement sur sa blessure.  

 

Cooke se tordit sous la douleur, pâlissant à vue d’oeil.  

 

- Ryo, arrête de jouer. On dirait un chat avec une souris., le tança l’inspectrice.  

- Beau carton comme d’habitude. Tu as changé d’arme ? Les blessures ont l’air moins profondes qu’à l’accoutumée.  

- Ce n’est pas mon fait. C’est l’autre moitié de City Hunter., déclara-t-il.  

- Kaori ?, s’étonna leur amie, se tournant vers elle.  

 

La nettoyeuse acquiesça, se concentrant sur ses deux enfants qui lui en faisaient voir chacun à leur manière. Kei s’agitait sous le coup de la faim et numéro deux jouait avec sa vessie encore une fois.  

 

- Bon allez, c’est parti., dit-elle, sortant les menottes.  

 

Elle lut ses droits à Thomas Cooke puis l’embarqua, laissant le couple seul avec leur fils. Ryo approcha de Kaori et se baissa à son niveau. Il caressa son visage puis attrapa Kei, lui faisant sa fête. L’enfant se mit à rire, oubliant sa faim temporairement. Il le reposa ensuite dans son siège, l’attachant.  

 

- Donne-moi deux minutes avec maman et on rentre, mon grand. Je sais ce dont tu as envie., lui dit-il.  

 

Ryo se tourna vers Kaori et lui tendit la main. Celle-ci l’accepta et se laissa attirer dans ses bras avec soulagement. Elle se laissa envelopper par cette bulle de chaleur et de réconfort.  

 

- Il voulait vraiment le bébé ?, demanda-t-elle.  

- Oui. Il ne me l’a pas dit officiellement mais je suis vraiment persuadé qu’il a été payé par David ou sa famille pour se débarrasser de nous et ramener leur héritier., lui dit-il, ne sachant comment elle allait réagir.  

 

Kaori digéra la nouvelle qui ne l’étonna même pas. Elle n’était plus à ça près avec lui. Ils avaient échappé au drame. Ils étaient tous les trois vivants, tous les quatre même, n’avaient aucune blessure à déplorer mis à part un estomac douloureux pour deux hommes.  

 

- Si on rentrait nourrir notre ogre ?, proposa Ryo, s’écartant.  

- Pourquoi… pas…, lâcha Kaori, regardant le sol avec désillusion.  

 

Une flaque d’eau pas très ragoutante s’étalait à ses pieds. Le nettoyeur suivit son regard et constata les dégâts.  

 

- Bon, changement de programme : on va laisser Miki nourrir Kei et on file à la clinique. Tu as des contractions ?, lui demanda-t-il, décontracté.  

 

Kaori l’observa, éberluée, et se mit à rire, soulagée de ne pas avoir à gérer un Ryo en panique.  

 

- Quelques-unes. Ca accélère., lui dit-elle.  

- Ca va aller, Sugar., la rassura-t-il.  

- Tu ne voudrais pas paniquer juste un peu ? Ca me rassurerait sur ta sanité., lui demanda-t-elle.  

- Je vais parfaitement bien, Kaori. On va avoir un deuxième enfant, tu vas être suivie par quelqu’un en qui j’ai confiance. Pourquoi je paniquerais ?, lui répondit-il.  

 

Elle le regarda et lui sourit. La douleur revenait par vagues successives plus rapides, plus longues mais elle s’apaisa de la présence de son homme à ses côtés. Elle allait donner la vie. Une seule chose l’inquiétait à ce moment-là : serait-elle capable de l’aimer ? 

 


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