Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Qu'est-ce qu'une fanfiction NC-17 ?

 

Un fanfiction NC-17 est interdite aux moins de 18 ans. La violence est autorisée, et les scènes d'amour peuvent être descriptives. Le contenu peut être considéré comme strictement réservé à un public adulte. La façon de percevoir ce genre de choses reste subjective, donc certains seront plus vite choqués que d'autres. Nous essayons de respecter certaines limites pour les fanfictions R, mais nous pouvons l ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 8 :: chapitre 8

Publiée: 09-03-20 - Mise à jour: 09-03-20

Commentaires: Bonjour, la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 8  

 

- Kaori, je te présente Charles Barclay, un compatriote et ami. Charles, voici Kaori Makimura, une amie., la présenta David, jetant un regard circonspect vers elle.  

 

Il tenait toujours sa main dans la sienne et en était ravi et, lorsqu’elle ne le contredit pas sur le terme « amie », il en fut soulagé.  

 

- Enchantée, Monsieur Barclay., le salua-t-elle poliment.  

- Appelez-moi Charles, s’il vous plaît. Ce qui est certain, c’est que le goût de David pour les jolies femmes se confirme de jour en jour., dit-il avec un sourire chaleureux.  

- Merci., pipa la japonaise, rougissant.  

- Arrête ton numéro, Charly., le tança David, d’un ton léger.  

 

Cependant, Kaori vit l’échange de regards entre les deux hommes : celui sévère de David contre celui amusé de son ami.  

 

- Tu n’as pas à t’inquiéter. J’ai trouvé chaussure à mon pied et je n’ai pas besoin d’une deuxième paire., le rassura ce dernier.  

- Ma chérie, viens que je te présente un ami., appela-t-il en tendant la main.  

 

Kaori fut surprise par la nouvelle venue et serra inconsciemment la main de son cavalier.  

 

- Les amis, je vous présente…, commença Charles.  

- Yoko…, murmura la nettoyeuse.  

 

Les trois personnes la regardèrent, étonnées, et ce fut Charles qui se remit le premier.  

 

- Vous vous connaissez ?, leur demanda-t-il, regardant tour à tour les deux femmes.  

- Non., répondit Yoko.  

- Non, nous ne nous connaissons pas., affirma Kaori.  

- Alors comment se fait-il que tu connaisses son prénom ?, l’interrogea David, les sourcils froncés.  

 

Ni l’un ni l’autre ne releva le passage au tutoiement.  

 

- Tu te souviens du rendez-vous que je devais avoir lundi ? On nous a confiés une recherche de personne disparue., lui expliqua Kaori.  

- Et alors ?, fit-il alors qu’elle avait trois paires d’yeux interrogateurs braqués sur elle.  

- Yoko, c’est votre sœur qui nous a demandé de vous retrouver suite à votre départ., répondit Kaori, se tournant vers la jeune femme.  

- Je ne veux pas les revoir ! Pas après toute cette scène., se braqua la jeune femme.  

- De toute façon, nous partons dans deux jours. Ca ne sert à rien de s’appesantir sur le passé. Je laisserai tout cela derrière moi.  

- En êtes-vous sûre, Yoko ?, s’enquit la nettoyeuse.  

 

Elles échangèrent un long regard. Kaori lâcha la main de David et fit un pas vers elle.  

 

- Vous allez partir sans avoir réglé votre différend. Vous risquez de traîner ce regret toute votre vie. Aujourd’hui, vous êtes peut-être encore sous le coup de la colère mais, quand elle retombera, que vous restera-t-il ?, lui demanda-t-elle doucement.  

- Je ne veux pas rentrer chez moi et personne ne m’y obligera. Charles et moi sommes mariés.  

- Je ne vous obligerai pas à rentrer. Nous avons pour mission de vous retrouver mais nous avons fait promettre à votre sœur de vous laisser le choix de vos actions. Rien ne vous oblige à rentrer.  

- Très bien parce que je ne le ferai pas.  

- C’est votre droit, Yoko. En revanche, je vous conseillerai de laisser la porte ouverte. Reprenez contact avec votre famille pour que, le moment venu, vous puissiez renouer. Ainsi, vous n’aurez pas de regret.  

- Kaori a raison, Yoko. Rien ne t’oblige à les excuser pour le moment mais peut-être qu’un jour, tu en auras envie et ce serait moins dur si le premier pas a déjà été fait. Surtout aujourd’hui, ma chérie., dit-il, posant une main sur son ventre.  

 

La nettoyeuse sourit à la nouvelle mais ne l’évoqua pas. Elle ne voulait pas les brusquer.  

 

- Ecoutez, je vous laisse le temps d’y réfléchir. Je vais proposer à Tae de venir demain à midi au café Cat’s Eye. Si vous souhaitez renouer, venez. Ca ne vous engage à rien. Juste à discuter un peu avec elle, la rassurer sur votre sort et leur dire que vous quittez le pays peut-être en leur laissant une adresse où vous écrire ou un numéro de téléphone pour vous appeler de temps à autre., lui proposa Kaori.  

- Je vous laisse. Prends le temps avec ton ami, David. Je t’attends dehors. Je pense que ma présence a déjà été suffisamment perturbatrice. Bonne soirée Charles, Yoko. A demain peut-être., les salua-t-elle, les laissant tous trois.  

 

Elle fendit la foule et se rendit sur le perron, remontant son étole sur ses épaules pour ne pas prendre froid. Elle apprécia ce moment de solitude pensant à Ryo et au fait qu’elle le retrouverait bientôt. Peu après, David arriva et le voiturier avança leur voiture.  

 

- La soirée a été riche en évènements., murmura-t-il soudain après quelques minutes passées en silence.  

- Oui., lâcha Kaori.  

- Merci pour cette opportunité, David. Même si ça n’aboutit pas, ce que tu as fait me touche beaucoup., lui dit-elle.  

- De rien, je l’ai fait avec plaisir., répondit-il, posant une main sur la sienne.  

 

Il avait vu beaucoup de signes positifs d’un rapprochement entre eux deux. Elle l’avait laissé l’approcher, n’avait pas retiré sa main de la sienne et ils en étaient même arrivés à se tutoyer sans qu’elle revint en arrière à ce moment précis. Elle retira cependant doucement sa main, gênée, mais il ne dit rien et reposa la sienne sur le volant.  

 

- Tu as même eu la cerise sur le gâteau avec Yoko., pipa-t-il, malicieux.  

- C’est vrai et juste à temps apparemment. J’espère qu’elle fera le bon choix., soupira-t-elle, soucieuse.  

- Elle le fera. C’est une jeune femme intelligente… comme toi., répliqua-t-il.  

 

Kaori fronça les sourcils : que sous-entendait-il ? S’attendait-il à autre chose de sa part que de l’amitié alors qu’elle lui avait bien dit que c’était tout ce qu’elle avait à lui offrir ? Elle chassa tout cela de son esprit fatigué et ses pensées voguèrent de nouveau vers Ryo. Il lui manquait tellement.  

 

- Tout cela me vaudra bien un dîner ?, proposa-t-il.  

- David…, gronda-t-elle doucement.  

- Quoi ? Je t’invite à partager un repas avec moi, rien de plus., se défendit-il.  

- Si ça peut te rassurer, tu choisis le lieu et le jour et je te promets de ne pas te proposer de regagner ma chambre après…, argumenta-t-il.  

 

Kaori se mit à rougir et se racla la gorge pour chasser sa gêne.  

 

- Je… Je vais y réfléchir., murmura-t-elle.  

 

David l’observa un instant, songeur, puis refixa son attention sur la route alors qu’ils arrivaient dans les rues un peu plus fréquentées de Shinjuku.  

 

- Pourquoi es-tu si gênée dès qu’on parle de rapprochement, Kaori ? C’est une chose pourtant naturelle entre deux personnes de sexe opposé., l’interrogea-t-il.  

- C’est une question très indiscrète, Monsieur James…, le tança-t-elle sévèrement pour éluder la question.  

 

Elle adoucit cependant la chose avec un léger sourire et un regard malicieux. Il la dévisagea puis laissa un sourire fendre son visage.  

 

- J’en viendrai presque à croire que tu es encore vierge. La seule chose qui m’empêche d’en être sûr, c’est que tu es trop belle et trop douce pour qu’aucun homme n’ait eu l’envie d’aller plus loin avec toi., admit-il à voix haute.  

- Tu peux me laisser ici. J’habite non loin., éluda-t-elle.  

- Laisse-moi te déposer chez toi.  

- Ce n’est pas la peine.  

- Cesse de discuter, s’il te plaît., se fâcha-t-il légèrement.  

- D’accord.  

 

Elle lui indiqua alors la route vers l’immeuble, le faisant s’arrêter face à l’immeuble de Mick.  

 

- Merci pour tout, David.  

- Merci à toi d’avoir accepté. Et ce dîner ?, revint-il à la charge.  

- J’y réfléchirai. David, je te le répète : n’attends rien de plus que mon amitié., lui dit-elle doucement.  

- Mon coeur est déjà pris., lui affirma-t-elle.  

- Pour moi, ce ne sera définitif que lorsqu’il t’aura mis la bague au doigt. Pour le reste, je me suis laissé gagner par ta philosophie : je garde espoir, les choses peuvent changer., répondit-il, un léger sourire aux lèvres.  

 

Kaori réprima un soupir de frustration. Elle l’avait eu dur avec Ryo à devoir attendre qu’il soit prêt à l’aimer et, aujourd’hui, elle devait supporter l’empressement d’un homme pour qui elle éprouvait au plus de l’amitié. C’était plaisant de se faire courtiser d’une certaine manière quand il en restait aux compliments mais, là, il dépassait les bornes. Malgré tout, après ce qu’il avait fait pour elle, elle se voyait mal le remettre vertement à sa place.  

 

- Je ne veux pas te voir souffrir, surtout pas à cause de moi. Il vaut mieux que tu tires un trait sur moi., insista-t-elle.  

- Ca, ma chère, c’est quelque chose qu’il m’est impossible de faire.  

- Ce que tu peux être têtu…, lâcha-t-elle à moitié amusée.  

- Oui. Tu m’as fait plier pour l’achat du terrain. Je ne plierai pas pour le reste.  

- Je préfère m’en aller avant de m’énerver. Au revoir, David., dit-elle en sortant de la voiture.  

- Kaori, tu viendras dîner avec moi. Je suis sûr que tu finiras par accepter., lui certifia-t-il en souriant.  

- S’il y a bien une chose que je n’apprécie pas, c’est la suffisance, Monsieur James. Bonsoir., dit-elle en claquant la porte.  

 

David regarda la porte, une seconde interloqué, alors que Kaori se dirigeait vers l’entrée de l’immeuble de Mick, puis il avança tout en baissant la vitre.  

 

- Kaori…, l’appela-t-il, un sourire aux lèvres.  

 

Malgré sa colère, la jeune femme se retourna, un sourcil levé, acceptant implicitement de l’écouter.  

 

- Ce n’est pas de la suffisance. J’ai juste très envie de croire à mon rêve. C’est bien la première fois qu’une femme m’attire autant. C’est bien la première fois que je tombe amoureux en fait., lui avoua-t-il.  

- Je n’aime pas le mensonge non plus., lui rétorqua-t-elle.  

- Pourquoi as-tu si peu confiance en toi dès qu’il s’agit de ta personne, Kaori ? Tu es belle et intelligente. Alors crois-moi, je suis tombé amoureux de toi et je compte tout faire pour que la réciproque devienne vraie., lui assura-t-il.  

- Je te l’ai déjà dit, David. Mon coeur est déjà pris et je n’ai pas besoin d’une bague pour m’en assurer., répondit-elle.  

 

Sur ce, elle tourna les talons et pénétra dans l’entrée de l’immeuble. Ne le voyant pas redémarrer, elle prit l’ascenseur jusqu’au deuxième et se planqua dans le couloir, au coin de la fenêtre qui donnait sur la rue en attendant de le voir repartir quelques minutes plus tard. Quand elle fut sûre qu’il était suffisamment éloigné, elle reprit les escaliers et sortit de l’immeuble pour se rendre dans celui d’en face. Retirant avec soulagement ses talons, elle monta les escaliers en tenant le bas de sa robe et rentra dans l’appartement, soulagée, heureuse d’être enfin rentrée. Elle trouva Ryo immobile face à la fenêtre, l’air fermé. Elle sentit une boule d’anxiété se former au creux de son ventre, certaine qu’il avait dû assister à toute la scène et devait se poser beaucoup de questions  

 

- Bonsoir., dit-elle, s’approchant de lui après avoir posé sa pochette et son étole.  

- Il en a mis un temps pour te déposer., répondit-il d’un air sombre.  

- C’est vrai. Il voulait m’inviter à dîner et n’acceptait pas ma réponse., lui avoua-t-elle franchement.  

- Qui était ?  

- J’y réfléchirai.  

- Alors tu n’as pas refusé., constata-t-il amer.  

 

Elle se glissa entre lui et la fenêtre, faisant face à son jaloux de compagnon.  

 

- Non, je n’ai pas refusé pour la simple raison qu’il m’a permis de décrocher un rendez-vous avec un groupe de potentielles mécènes pour mercredi, chose à laquelle je ne serais jamais parvenue seule.  

- Et l’invitation à dîner couvre quoi ? La prestation assise ou l’allongée également ?, répliqua-t-il acerbe.  

 

Il était furieux et blessé. Il se sentait en danger et avait l’impression que sa compagne lui échappait pour les bras d’un riche businessman qui l’emmènerait loin de lui lui offrir la vie qu’elle méritait. Alors il se protégeait de la seule manière qu’il connaissait : il attaquait.  

 

Kaori le regarda, blessée, l’envie de lui abattre une massue sur le crâne lui traversant l’esprit, mais elle préféra s’écarter de lui et se dirigea vers l’escalier, s’arrêtant avant de grimper la première marche.  

 

- J’étais heureuse de rentrer te retrouver. J’avais envie de passer un peu de temps avec toi avant d’aller dormir mais, finalement, je vais aller me coucher. J’ai mal, Ryo. Si tu n’as confiance en moi pour me laisser seule en compagnie d’un autre homme, je ne suis pas sûre de vouloir aller plus loin dans notre relation., lui dit-elle, les larmes aux yeux, commençant à monter les escaliers.  

- Tu pourras appeler Tae. J’ai vu Yoko ce soir. Elle va très bien. Je lui ai proposée de rencontrer sa sœur demain à midi au Cat’s. Je ne sais pas si elle viendra mais il faut prévenir notre cliente. Ca aussi, je le dois à David même si ce n’était pas voulu et c’est un sacré coup de chance parce qu’elle quitte le Japon dimanche avec son mari. Bonne nuit, Ryo. Elle le sera peut-être pour toi., murmura-t-elle, une larme s’échappant de ses yeux.  

 

Elle grimpa les marches d’un pas lourd, aussi lourd que son coeur, et se dirigea vers la salle de bains pour se démaquiller. Ce faisant, elle ne savait ce qu’elle effaçait : le maquillage qui lui avait permis de porter le masque nécessaire pour offrir des jours meilleurs aux orphelins ou les larmes qui marquaient la douleur qu’elle ressentait face à la réaction de Ryo et à ses insinuations. Comment pouvait-il imaginer qu’elle coucherait avec un autre homme que lui ? Elle laissa échapper un sanglot et posa la main sur sa bouche pour contenir les suivants.  

 

Ryo fixa d’un œil hagard l’obscurité. Il réalisait la portée de ses paroles et la douleur qu’il avait infligée à sa compagne. Il connaissait pourtant Kaori, il connaissait ses valeurs, ses principes et sa fidélité. Il savait ce que lui avait coûté cette soirée, le courage qu’il lui avait fallu pour faire face à toutes ces personnes d’un monde qui n’était pas le leur, qui avaient bien plus de confiance qu’elle… et de l’argent dont elle avait besoin pour l’orphelinat. Elle avait eu l’honnêteté de ne pas lui mentir, de lui parler de cette invitation tout en lui expliquant pourquoi elle n’avait pas pu refuser. Le problème, c’était l’homme, l’homme qui tournait ouvertement autour d’elle, contrairement à lui qui la faisait languir.  

 

Il avait été nul. Ils auraient dû être en train de fêter le fait qu’elle ait retrouvé Yoko, même si c’était par hasard. Il appréciait ce dénouement sans crime, sans délit, sans sang, sans coup de feu. Yoko était juste mariée à un homme qu’elle aimait et avec qui elle allait aller vivre à l’étranger. Elle était jeune, faisait peut-être une erreur, mais elle n’était pas aux mains de proxénètes ou d’esclavagistes. Ryo se retourna et regarda vers la salle de bains où il avait entendu Kaori entrer. Il lui devait des excuses et la rassurer sur ses sentiments et sa confiance en elle. Elle avait raison : elle méritait mieux que de le voir mettre en doute sa fidélité après toutes les années où elle l’avait attendu sans jamais faillir.  

 

Il grimpa les escaliers et se dirigea vers la salle de bains, prêt à entrer. La main sur la poignet, il hésita et, quand il l’entendit pleurer, il se sentit minable et rebroussa chemin pour se réfugier dans sa chambre. Il ne voulait pas affronter son chagrin, la peine qu’il lui avait faite. A mi-chemin, cependant, il s’immobilisa. Il n’avait pas le droit de se montrer lâche, de fuir les conséquences de ses actes. Il avait décidé de s’investir dans leur relation et il devait le faire à tout moment, même les plus gênants. Il se retourna et revint à la salle de bains, y arrivant au moment où la porte s’ouvrait et Kaori sortait, les yeux rougis, serrant son pyjama contre elle. Ils s’observèrent un moment en silence. Ryo cherchait les mots pour lui dire ce qu’il avait à lui dire mais peinait à trouver ceux qui convenaient. Kaori le regarda, désabusée, puis soupira et fit pour le contourner.  

 

- Attends !, dit-il en la saisissant par le bras.  

- Je suis désolé. J’ai été nul., lâcha-t-il.  

- Tu m’as fait mal, Ryo. Je crois même que tu ne m’as jamais fait aussi mal., lui affirma-t-elle, les larmes revenant.  

- Après tout le temps qu’on a passé ensemble, je mérite autre chose que tes doutes. S’il y a bien ici quelqu’un qui devrait s’inquiéter de la fidélité de l’autre, c’est moi parce que c’est toi le coureur de jupons, le pervers qui soulève des jupes et vole des sous-vêtements… Mais j’ai laissé tout cela derrière nous et je te fais confiance. Je sais que tu allais faire le tour des prostituées ce soir et tu as certainement été voir Suzy. Je sais aussi que vous avez eu vos petites habitudes qui ne se limitaient pas à de l’oral verbal ni à une partie de cartes. Pourtant, je ne me suis pas une seule fois demandée si tu étais entrain de coucher avec elle, si je devais m’inquiéter que tu traînes avec une autre fille…  

 

Elle fut obligée de s’arrêter tellement sa gorge était serrée. Elle prit une profonde inspiration pour calmer la tension qui l’habitait et détourna le regard, sentant la fatigue lui tomber dessus.  

 

- J’étais tellement heureuse de rentrer et de te retrouver. J’avais suffisamment confiance en toi pour te parler en toute franchise de David. David qui s’intéresse à moi, qui ne se cache pas pour me le dire, qui est très pressant, qui me fait des compliments. Ses compliments me font plaisir, Ryo, mais ils ne font pas battre mon coeur. Toi seul a ce pouvoir-là. Et toi… Toi… Tu…  

 

Elle serra encore plus son pyjama contre elle, cherchant à comprimer la douleur qui montait à nouveau. Elle sentit deux bras l’entourer et se laissa aller contre lui, incapable de lutter.  

 

- Comment tu as pu me dire de telles horreurs ?, murmura-t-elle, le corps secoué par ses sanglots.  

 

Ryo l’avait écoutée pieusement. Chaque mot le ramenait à sa bêtise, à sa faiblesse, à sa peur viscérale de la perdre. Il avait failli et n’avait pas été assez fort. Il devait se reprendre et faire mieux.  

 

- J’ai peur de te perdre, Kaori. Tellement peur. Tu mérites mieux que cette vie de danger et de précarité. Je sais que tu m’aimes, je le ressens à chaque geste que tu fais, à chaque mot que tu prononces mais, malgré tout, je n’arrive pas à y croire. A chaque seconde qui passe, je me dis que je vais me réveiller et que je me rendrai alors compte que tout ce qu’on vit n’était en fait qu’un de mes énièmes rêves où on est ensemble., admit-il, posant le menton dans ses cheveux.  

- C’est comme dans la chanson dans Dirty Dancing, celle de l’acteur, le beau gosse pour qui tu te pâmerais…  

- Patrick Swayze, « She’s like the wind » ?, murmura Kaori, l’écoutant.  

- J’aurais préféré que tu me dises que tu ne te pâmais que pour moi mais bon…  

- Ryo…, gronda-t-elle.  

- Tu es comme le vent pour moi, Kaori. Tu m’entoures, tu es là, mais tu me sembles insaisissable, comme si je pouvais te sentir mais pas te toucher. Et c’est encore plus vrai quand il dit « You’re out of my league, Just a fool to believe I have anything she needs. ». Tu es mieux que moi, Kaori. Tu as tellement de choses à m’offrir et, moi, je n’ai rien que ma vie de merde. De cette chanson, je peux tirer tellement de choses : tu es mon rêve, tu fais taire la douleur et je ne deviendrai peut-être pas fou mais je redeviendrai l’homme sombre et cynique que j’étais avant de te rencontrer si tu n’étais plus là.  

 

Il se tut un moment pour contrôler l’émotion que suscitaient ses aveux. Il sentit les deux bras de sa partenaire l’entourer et le serrer, le bruit sourd de son pyjama tombant à terre lui parvenant.  

 

- Je n’arrive pas à croire que tu connaisses les paroles d’une chanson de Dirty Dancing., pipa Kaori, la voix étranglée.  

- Tu m’as tellement bassiné avec ce film. Il fallait bien que quelque chose en reste., plaisanta-t-il pour alléger la tension.  

- Moi, je n’arrive pas à croire que tu sois là après ce que je t’ai dit., ajouta-t-il, d’une voix plus grave.  

- Je suis encore fâchée, Ryo., lui dit-elle, sans s’écarter de lui malgré tout.  

- Tu as raison. J’ai vraiment été con., admit-il.  

- C’est vrai mais… je ne suis pas encore prête à te lâcher. C’est peut-être du masochisme mais je te pardonne. Laisse-moi juste un peu de temps pour oublier.  

 

Il sentit un poids quitter ses épaules après ces paroles. Réprimant la boule d’émotion qui grossissait dans sa trachée, il la serra contre lui avant de s’écarter d’elle légèrement, prenant son visage entre ses mains.  

 

- Je ne sais pas où tu trouves la force mais j’espère qu’un jour, je la trouverai aussi., murmura-t-il.  

- Elle est là., dit-elle, posant un doigt sur son coeur.  

- Laisse-la juste éclater. Prends confiance en elle.  

 

Il plongea dans son regard et fut rassuré de le voir moins douloureux qu’avant. Il pencha la tête vers elle pour sceller leur réconciliation mais ses lèvres rencontrèrent sa joue. Il ne comprit pas et elle le vit à la lueur de ses yeux.  

 

- Ca serait trop facile. Je ne veux pas perdre la tête alors qu’on s’est fâchés. Tu as besoin de réfléchir, de voir si tu es capable de me faire vraiment confiance, pas simplement en paroles. Je refuse de mettre un couvercle sur ce qui vient de se passer et de continuer comme si tout allait bien., lui expliqua-t-elle.  

- D’accord., murmura-t-il, déçu.  

 

Elle sortit à contre-coeur de l’étau de ses bras et se baissa pour ramasser son pyjama, lui cachant sa tristesse. Elle se releva et le dévisagea un instant avant de déposer un baiser sur sa joue.  

 

- Bonne nuit, Ryo., lui souhaita-t-elle avant de se diriger vers sa chambre et d’en fermer la porte.  

 

Le nettoyeur resta un moment seul dans le couloir avant de se rendre dans sa chambre également. Il se déshabilla sombrement et s’allongea sur son lit. Il ne comprenait pas : pourquoi Kaori lui disait-elle lui pardonner et refusait-elle de l’embrasser ? Ce n’était pas logique pour lui. Ils s’étaient expliqués et, pour lui, le problème était réglé. Qu’attendait-elle de plus ? Il cogita sur la question une bonne partie de la nuit, ne s’endormant que tard.  

 

Malgré tout, le lendemain matin, il se réveilla de bonne heure. Il entendit Kaori prendre sa douche puis se rendre dans sa chambre avant de descendre. Rapidement, l’odeur de café envahit tout l’appartement et il se leva. Il devait après tout prévenir Tae du rendez-vous possible avec sa sœur et lui laisser suffisamment de temps pour arriver. Il descendit rapidement les escaliers et alla téléphoner aussitôt.  

 

- Tae Watanabe, j’écoute., entendit-il bientôt.  

- Tae, c’est Ryo Saeba.  

- Vous avez du nouveau, Monsieur Saeba ?, lui demanda-t-elle, anxieuse.  

- Nous avons retrouvé Yoko. Elle va bien. Tae, nous lui avons proposé de vous rencontrer au café Cat’s Eyes à midi. Nous ne savons pas si elle va venir mais…  

- J’y serai et je patienterai toute l’après-midi s’il le faut., intervint-elle précipitamment.  

- D’accord, nous serons là également. Souvenez-vous de ce que nous avons convenu : vous ne la forcerez à rien. Je crois bon de vous prévenir qu’elle s’est mariée et qu’elle quitte demain le Japon., la prévint Ryo.  

- Quoi ?! Mais…  

- Tae…  

- Bon d’accord. Je me soumettrai à ce qu’elle veut., concéda la jeune femme résignée.  

- Très bien, alors à tout à l’heure.  

 

Ils raccrochèrent et Ryo se dirigea vers la cuisine. Kaori s’activait aux fourneaux, concentrée, et il la regarda faire un moment.  

 

- Le petit-déjeuner sera prêt dans cinq minutes. Tu as le temps de prendre un café ou de t’habiller., l’informa-t-elle.  

 

Il ne dit rien et sortit de la pièce avant de revenir.  

 

- Ca va être ainsi dorénavant ?, lui demanda-t-il d’un air fermé.  

- Je ne sais pas, Ryo. Es-tu décidé à vraiment me faire confiance ?, lui retourna-t-elle la question.  

- J’y travaille, Kaori. Ca ne va pas se résoudre en un claquement de doigts., répondit-il, exaspéré.  

- Alors, on patientera un peu plus., dit-elle d’un ton égal.  

 

Intérieurement, elle hurlait. Elle ne voulait qu’une chose, le sentir contre elle, mais elle refusait de mettre en péril leur avenir commun en voulant contourner les obstacles. Il lui lança un regard noir et s’en alla, fâché. Il ne comprenait pas son entêtement. Comment voulait-elle qu’il lui prouve qu’il pouvait faire mieux ?  

 


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