Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 27 :: Chapitre 27

Publiée: 28-03-20 - Mise à jour: 28-03-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Chapitre encore assez soft. Le seul avertissement est celui-ci: n'ayez pas l'impression que j'essaie d'excuser la violence conjugale. Ce n'est pas le cas. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 27  

 

- C’est un cadeau de ma fille pour vous, Madame James., fit Jack, lui tendant un dessin.  

 

Kaori prit la feuille et observa le dessin qui représentait un sapin décoré, le Père Noël et des cadeaux sur un fond de nuit étoilée.  

 

- Elle m’a dit que toutes les étoiles étaient des anges-gardiens qui veillaient sur vous et votre bébé., lui expliqua-t-il.  

- C’est… C’est trop gentil, Jack. Vous remercierez Sarah pour moi., répondit Kaori, les larmes aux yeux.  

 

C’était le jour du réveillon de Noël et elle le passerait pour la première fois depuis sept ans sans Ryo. Son coeur se serra. Elle observa la chambre aux murs blancs, les bouquets de fleurs qui s’étalaient tout autour de la pièce et elle eut envie de pleurer. Ce dessin était de loin la plus belle chose qui embellirait sa chambre d’hôpital.  

 

- J’aimerais avoir un morceau de scotch ou une punaise pour l’accrocher., soupira-t-elle.  

 

Il leva un doigt lui faisant signe de patienter et s’absenta quelques minutes. Sentant le bébé bouger, elle posa une main sur son ventre arrondi.  

 

- Reste encore un peu au chaud, bébé. C’est trop tôt pour toi., murmura-t-elle.  

 

Elle avait à nouveau dû être hospitalisée une semaine plus tôt à cause de trop nombreuses contractions qui risquaient de provoquer la déchirure du placenta. Elle n’en était pas encore à six mois et, même si le bébé se développait correctement, ses chances de survie n’étaient pas encore suffisamment grandes à son goût. Jack revint peu après, tout sourire.  

 

- Tada !, fit-il, fier de lui, lui montrant un morceau de scotch médical.  

- Alors, où est-ce que je l’accroche ?, lui demanda-t-il.  

- Là, juste à côté de mon lit. Je pourrais ainsi le voir aussi souvent que je le voudrai., lui indiqua-t-elle.  

- Remerciez Sarah de ma part. Embrassez-la pour moi.  

- Ce sera fait. J’espère qu’ils feront bien leur travail et que vous et votre bébé sortiraient d’ici en pleine forme., lui dit-il, visiblement soucieux.  

- J’ai déjà un ange-gardien ici même, c’est déjà beaucoup. Pour le reste, il faut juste espérer., répondit Kaori, reconnaissante.  

- Je ne fais que mon travail, Madame James., répliqua-t-il modestement.  

- J’ai la sensation que vous faites bien plus que cela., pipa-t-elle.  

- Que…  

- David arrive., le coupa-t-elle.  

 

En effet, quelques secondes plus tard, David frappa à la porte et l’ouvrit sans attendre d’y être invité. L’ambiance se fit de suite un peu plus tendue.  

 

- Bonsoir, ma chérie. Jack., fit-il.  

- Monsieur James. Je vais vous laisser, Madame.  

- Rentrez chez vous fêter Noël avec votre famille, Jack., lui conseilla Kaori.  

- Mais Madame…  

- Je ne bougerai pas d’ici., lui promit-elle, malicieuse.  

- Sarah a le droit d’avoir son père pour ce moment familial., ajouta-t-elle, lançant un regard sans équivoque à David qui fronçait les sourcils.  

- Kaori a raison. Rentrez profiter de votre famille, Jack., admit-il enfin.  

- Très bien. Merci Monsieur, Madame. Passez un joyeux Noël., leur souhaita Jack en sortant.  

- Qu’est-ce que c’est ?, demanda David en désignant le dessin.  

 

Kaori regarda le coloriage et son coeur s’attendrit.  

 

- C’est la fille de Jack qui l’a fait pour moi., expliqua-t-elle.  

- C’est… touchant…, marmonna-t-il.  

- Tiens, c’est pour toi. Joyeux Noël., lui souhaita-t-il, lui tendant un écrin carré.  

 

La jeune femme prit le boîtier et l’ouvrit, même si elle n’en avait pas envie. Elle découvrit une rivière de diamants, le bracelet assorti ainsi que les boucles d’oreille. Elle n’avait même pas besoin de poser la question, elle savait que c’était hors de prix. Elle regarda les bijoux avec désillusion. Il pensait certainement lui faire plaisir mais ce n’était pas le cas. Le dessin de Sarah lui était plus cher que ce cadeau-là.  

 

- Merci., répondit-elle du bout des lèvres.  

- Je n’ai rien à t’offrir., ajouta-t-elle, ne le regrettant même pas.  

- Tu as dû rester alitée toutes ces dernières semaines. Je peux comprendre., répliqua-t-il, magnanime.  

- La parure te plaît ?, demanda-t-il, un peu déçu de sa réaction, plutôt de son manque de réaction.  

- Elle est très belle., dit-elle d’un ton neutre.  

 

Elle se retint de lui demander si elle pouvait s’en servir comme décoration pour égayer la pièce, chose qu’elle apprécierait certainement plus que l’idée même de porter ces bijoux sur elle, bijoux qui ressemblaient plus à une façon d’apposer sa marque sur elle qu’un cadeau véritable. Elle se retint de soupirer. Elle n’avait qu’une envie : qu’il s’en aille, qu’il la laisse en paix avec ses souvenirs…  

 

- A quelle heure tu dois aller chez tes parents ?, demanda-t-elle.  

- Dans deux heures. Je peux encore rester une heure avec toi., lui apprit-il, s’asseyant sur le bord de son lit.  

 

Il posa une main sur son ventre et sentit le bébé bouger. Elle vit un sourire fendre son visage et réfréna l’envie non seulement de chasser sa main mais de le gifler pour lui ôter ce sourire béat. Ce n’était pas son droit, c’était celui de Ryo. C’était son bébé qu’elle portait et un autre qui en profitait. Elle avait mal de ce vol auquel elle se soumettait et, le temps passant, avait de plus en plus de difficulté à résister à l’envie de lui voler dans les plumes, de lui ôter toutes ses illusions, de lui dire qu’il pouvait garder ses cinq millions de dollars parce qu’il ne lui avait pas pris sa vertu et son million pour la naissance d’un enfant qui n’était pas le sien. Elle crevait de lui dire que, s’il était son mari légalement, leur mariage n’avait aucune valeur à ses yeux parce qu’elle était Kaori Saeba, mariée à Ryo Saeba et que ce nom de James lui donnait juste envie de vomir. Elle avait envie de tout cela mais elle ne pouvait le faire parce qu’elle n’avait pas encore assuré les arrières de Ryo et qu’elle ne voulait pas tout mettre en péril. Elle savait qu’elle rentrerait au Japon un jour et elle voulait retrouver son vrai mari, celui qui l’avait épousée sans bague ni témoin, sans fioriture mais avec un amour si grand que le sacrifice de leur séparation temporaire leur était possible.  

 

- Kaori, il faudra qu’on commence à parler du prénom de notre enfant. Je sais que tu ne veux pas connaître le sexe avant la naissance mais on doit être prêts., lui dit-il.  

- Oui, il faudra qu’on en parle.  

- Je voudrais l’appeler Peter si c’est un garçon ou Elizabeth pour une fille. Ce sont les prénoms de mes grands-parents, très convenables et élégants, tu ne trouves pas ?, lui indiqua-t-il, posant un regard sérieux sur elle.  

 

La jeune femme se tendit et soutint son regard.  

 

- Pourquoi j’ai l’impression que tu ne me demandes mon avis que pour la forme ?, répondit-elle.  

- Parce qu’à vrai dire, je ne te laisse pas vraiment le choix. Ce seront les prénoms pour notre enfant que ça te plaise ou non., lui dit-il d’un air fermé.  

- Ca ne me plaît pas., lui affirma-t-elle.  

- Je m’en doute. De toute façon, tu rejettes tout ce que je peux te proposer., se plaignit-il.  

- Pour cela, faudrait-il encore que tu proposes… Tu imposes ce que tu veux, David. Je n’ai pas mon mot à dire. Je ne sais pas qui tu essaies de leurrer, si c’est toi ou moi, mais cesse de faire croire que je suis libre. Ca fait six mois que je sais que je suis prisonnière de ton bon vouloir., lui asséna-t-elle.  

 

David se tourna vers elle et posa un regard noir sur elle.  

 

- Je ne te comprends pas, Kaori. Je t’offre tout ce dont tu devrais rêver, une vie de luxe, d’insouciance, du personnel pour t’épargner les corvées, des millions à ne plus savoir qu’en faire, des soirées mondaines où tout le monde te respectera et t’admirera pour la belle femme que tu es… Que veux-tu de plus ?, s’énerva-t-il.  

- Ma liberté et l’amour., répondit-elle simplement.  

- Mais je t’aime ! Ouvre seulement les yeux et tu le verras !  

- Je n’aime pas ta façon de m’aimer, David. Je ne suis qu’une de tes possessions. Tu m’as achetée, très malhonnêtement d’ailleurs. Tu m’as violée et tu me séquestres…, lui dit-elle, sachant qu’elle mentait pour le viol mais que ce n’était certainement qu’une accusation lancée par avance.  

- Tu es libre d’aller où tu veux…, la contra-t-il.  

- Cesse de te voiler la face. Je peux sortir faire les magasins avec mon garde du corps qui a ma carte bancaire ou ta mère. Je ne peux pas rentrer au Japon ni téléphoner à mes proches… Tu ne m’as même pas laissée écrire aux orphelins que j’allais voir régulièrement. Je ne sais même pas si leur nouvelle maison est déjà construite, si certains d’entre eux ont trouvé une famille, comment s’en sortent les plus grands qui vont passer leur diplôme dans trois mois… alors ne me dis pas que je suis libre…, gronda-t-elle.  

 

Fâché, son mari se détourna d’elle et alla se poster face à la fenêtre, observant la nuit noire.  

 

- Tout cela, c’est de ta faute, Kaori. Tu refuses de lâcher prise avec le passé. Tu te raccroches à ce que j’ai fait, aux personnes de qui je t’ai éloignée mais tu ne comprends pas que je l’ai fait pour toi, par amour pour toi. Tu mérites une belle vie, une vie de luxe et je peux te l’offrir., dit-il sombrement.  

- Mais, moi, je ne t’aime pas et ce n’est pas mon rêve. Tout l’argent du monde ne remplacera jamais l’amour et la chaleur que je partageais avec mes amis et les personnes qui m’entouraient. Ma vie n’était peut-être pas belle à tes yeux mais, moi, elle me suffisait. Ton monde me donne envie de vomir, David. Tout y est faux. Tu peux acheter de vrais diamants, de vrais bijoux en or, du parfum haut de gamme, des vêtements de soie ou de haute couture. Tu peux te baigner dans du champagne si ça te plaît ou t’offrir une femme pour des millions mais l’argent ne fera jamais deux choses : te donner de l’honneur ou mon amour. Tu n’as même pas mon respect., cracha-t-elle, venimeuse.  

 

En quelques enjambées, il fut à sa hauteur et l’attrapa par les épaules, le visage déformé par la colère.  

 

- Tu plieras. Je te jure que tu plieras. Peut-être que tu ne m’aimeras jamais mais je t’aurai pour toujours. Tu porteras nos enfants, je te ferai l’amour et tu te marieras avec moi dans un grand mariage. Tu apprendras à te taire à défaut d’approuver. Tu me remercieras pour la façon dont je t’honorerai que ce soit pour les cadeaux ou le sexe. Fais une croix sur le Japon parce que tu n’y retourneras jamais. Si tu aimes vraiment les enfants, Kaori, tu apprendras à accepter mon amour., la prévint-il.  

- Sinon quoi ?, murmura-t-elle, sentant la menace dans sa voix.  

- Sinon, je te priverai du bébé que tu portes., acheva-t-il.  

 

Avec satisfaction, il la vit porter les mains à son ventre, terrorisée. Elle avait les yeux grands ouverts emplis de peur et de désillusion et il en était fier. Elle comprenait enfin le pouvoir qu’il avait sur elle.  

 

- Tu es un monstre., souffla-t-elle.  

- Comment peux-tu penser séparer un enfant de sa mère ? Tu le rendras aussi malheureux que moi., lui dit-elle, les larmes aux yeux.  

- J’ai été élevé par une nurse, Kaori. Je n’en suis pas mort ni malheureux. Si tu veux élever ton enfant, il ne tient qu’à toi de changer de comportement. La balle est dans ton camp.  

 

Il la lâcha enfin et réajusta sa veste.  

 

- Je dois y aller. Profite de ta solitude pour réfléchir à ce qu’on s’est dit. Je suis sûr que le stress y est pour beaucoup dans ton hostilité. Un peu de sommeil te fera du bien. Je reviendrai te voir demain. Je pense que je ne serai pas seul., la prévint-il.  

- Ce n’est pas la peine de venir ici pour te satisfaire de ma soumission. Tu trouveras porte close., lui dit-elle, butée, le regard empli de défi.  

- Fais attention à ce que tu fais, Kaori. Bonne soirée.  

 

Il se pencha vers elle mais elle ne lui offrit que sa joue. Furieux, il prit son visage entre ses doigts et la força à l’embrasser sur la bouche avant de s’en aller. Il avait à peine fermé la porte qu’elle s’effondra dans son lit en pleurant. Elle n’avait pas imaginé qu’il pourrait être aussi retors. Elle en vint presque à regretter d’être enceinte et de mêler un enfant à toute cette histoire. Peut-être que, sans lui, elle serait rentrée plus vite et qu’il aurait alors été attendu avec beaucoup plus d’amour et de sérénité. Le sentant bouger, elle posa une main sur son ventre et le bébé vint s’y coller. Cette simple connexion entre eux deux lui rappela la force de son amour pour Ryo. Elle pleura de plus belle : elle ne lâcherait pas mais il lui manquait tellement…  

 

- Qu’est-ce que tu fais, Ryo ?, lui demanda Miki.  

 

Il avait sorti deux bougies de sa poche, des bougies qu’il avait prises chez lui, ainsi qu’une décoration sur le sapin qu’il avait décoré dans leur appartement. C’était idiot mais c’était sa façon à lui de penser à elle, de la garder présente encore et toujours. Il ne pouvait rien faire de plus… enfin si, il aurait pu mais ce n’aurait pas été une bonne idée… donc il patientait et comblait le vide à sa manière.  

 

- J’amène Kaori auprès de nous., dit-il en accrochant la décoration, un petit ange aux ailes dorées, sur le sapin du Cat’s et en allumant les bougies qu’il plaça à table.  

- Je sais qu’elle est dans nos coeurs mais, aujourd’hui, j’ai besoin de voir briller sa lumière. J’ai besoin de penser à eux deux, expliqua-t-il.  

- C’est une bonne idée. Elle nous manque à tous., murmura Miki, la voix étranglée.  

 

Sans réfléchir, elle posa la tête sur l’épaule de Ryo et il posa la sienne dessus. Mick et Kazue arrivèrent au même moment et ne dirent rien, venant simplement les entourer.  

 

- C’est pour Kaori et le bébé ?, demanda Kazue, désignant les bougies.  

- Oui., répondit Miki.  

- C’est une bonne idée., approuva-t-elle simplement.  

- J’ai eu des nouvelles. Elle est à l’hôpital à cause de contractions mais ils vont bien., leur apprit Mick.  

- Je voudrais pouvoir être avec elle. C’est sa première grossesse. Elle doit se poser des tas de questions, d’autant plus que ça ne se passe pas bien. Je voudrais pouvoir l’aider., se blâma Ryo.  

- On le voudrait tous mais il faut accepter que, pour le moment, nous ne pouvons rien même si c’est rageant., répliqua son ami.  

- Kaori aime Noël. Alors gardons cet esprit pour elle et peut-être qu’elle le sentira de là où elle est., affirma Umibozu.  

 

Ryo acquiesça et tous chassèrent de leurs esprits les pensées sombres qu’ils avaient et ramenèrent leur amie à eux, revivant diverses situations qu’ils avaient vécues ensemble. Au bout d’un moment, ils réussirent même à rire joyeusement et Ryo les observant pensa que c’était ce qu’elle aurait aimé pour eux, les entendre rire, vivre, même si elle n’était pas là. Il aurait juste aimé pouvoir sentir sa présence à ses côtés, passer un bras autour de sa taille et sentir leur enfant bouger dans son ventre arrondi. Elle lui manquait mais, pour elle, il faisait face, souriait et prenait part aux conversations, jetant un œil régulièrement sur les bougies, leurs flammes dansant sous ses yeux, douces et chaleureuses comme elle.  

 

- Au fait, tu as été voir les enfants ?, demanda soudain Miki.  

- Oui, hier soir. J’ai joué le Père Noël., avoua-t-il en souriant.  

- Toi en Père Noël ? Les pauvres petits, ils ont dû avoir peur !, s’esclaffa Mick.  

- Pfff ! Je ne m’appelle pas Tête de poulpe. Avec lui, ils auraient eu peur., répondit Ryo, se vexant.  

 

Il reçut soudain un torchon sur le coin du nez et regarda vers Umi, stoïquement assis sur sa chaise, l’air toujours aussi… Umi. Ryo aurait pu s’énerver mais il se contenta de sourire, amusé. Cette légèreté lui faisait du bien. Reprenant son sérieux, il vit que la plupart l’attendait, anxieusement.  

 

- Elle n’a pas envoyé de carte., dit-il simplement.  

- Ca ne lui ressemble pas., pipa Kazue.  

- C’est vrai. Mais le pire, c’est que les enfants avaient fait des dessins pour elle et les lui avait envoyés par courrier. La lettre est revenue hier sans avoir été ouverte., leur apprit-il sombrement.  

- Elle n’aurait jamais fait cela. Pas Kaori. Elle les aime trop pour les blesser ainsi., s’emporta Miki.  

- Comment il peut faire cela ? Comment peut-il être aussi horrible avec elle et avec eux ? Pour nous, je peux comprendre mais les orphelins, quelle menace représentent-ils pour lui ?, se demanda-t-elle à haute voix.  

- Il l’isole, la rend dépendante de lui., intervint Umi, amer.  

- Oui, je pense aussi. Il a tellement peur qu’elle lui échappe qu’il la prive de tout soutien extérieur, moral ou physique., confirma Ryo.  

 

Le silence plana un moment sur les convives avant que Mick ne reprit la parole.  

 

- Où en sont les travaux ? Il a au moins tenu parole sur le versement des fonds ?, demanda-t-il.  

- Oui. Le nouveau bâtiment devrait être prêt dans deux mois. Le temps d’aménager, ils pourront l’occuper en mars., répondit Ryo.  

- Tant mieux. Ce sera au moins une chose positive quand elle rentrera…  

 

Ryo acquiesça et vit que les deux bougies étaient non loin de s’éteindre. Il tourna les yeux vers l’extérieur et s’aperçut que la nuit était tombée. Le temps avait passé plus vite qu’il ne lui avait semblé. Miki et Kazue se levèrent pour débarrasser et il les suivit, emmenant des assiettes. Il avait besoin de s’occuper l’esprit. Dans la cuisine, la barmaid fouilla ses tiroirs puis se tourna vers lui, lui tendant deux autres bougies.  

 

- Tiens, ne laisse pas les flammes s’éteindre avant qu’on ne se sépare. J’ai besoin d’elle., lui dit-elle, les larmes aux yeux.  

- Miki a raison, Ryo. On en a tous besoin. Kaori nous manque et on aimerait tous être auprès d’elle pour la soutenir., confirma Kazue, prenant la main de son ami.  

- Venez là., leur dit-il, leur tendant les bras.  

 

Les filles se laissèrent enlacer par Ryo qui n’en profita pas pour les embêter, chose qui n’était plus arrivée depuis très longtemps maintenant.  

 

- Dire que j’ai rêvé de ce moment pendant des années et que c’est seulement aujourd’hui que ça arrive., plaisanta-t-il, le coeur serré.  

- Comme quoi les espoirs les plus fous se réalisent…, pipa Kazue, lui adressant un regard chaleureux.  

- Oui, je veux y croire., murmura-t-il.  

- Kaori a de la chance de vous avoir comme amies… et moi aussi. Je suis sûr qu’elle se sert de notre amour et de notre soutien pour tenir. Elle sait pouvoir compter dessus aujourd’hui plus que jamais, j’en suis persuadé.  

 

Elles acquiescèrent et, après un moment, il les relâcha pour repartir dans la salle principale allumer les deux bougies qui prendraient la suite.  

 

- Vis pour nous, Sugar. Nous vivons pour toi., murmura-t-il, regardant les flammes embraser la mèche.  

- Monsieur James, attendez !, l’interpela une infirmière alors qu’il allait entrer, accompagné de sa famille.  

- Que se passe-t-il ?, demanda-t-il, contrarié.  

- Les visites sont interdites jusqu’à nouvel ordre, Monsieur., l’informa-t-elle poliment.  

- Comment cela ? Pourquoi avez-vous interdit les visites dans le service ? Il y a un souci ?, l’interrogea-t-il, prêt à faire transférer sa femme dans un autre hôpital s’il y avait le moindre risque.  

- Ce n’est pas le service, Monsieur. Votre femme ne peut plus recevoir de visite jusqu’à nouvel ordre., le corrigea-t-elle.  

- C’est elle ?, gronda-t-il, furieux.  

 

L’infirmière le regarda sans comprendre et il dut se contrôler pour éviter de faire une esclandre devant les siens.  

 

- C’est à sa demande ?, précisa-t-il.  

- Non, Monsieur. Ce sont les consignes du médecin. Il a d’ailleurs essayé de vous joindre hier soir., lui apprit-elle.  

 

David sortit son portable de sa poche et tenta de l’allumer sans succès. Il se morigéna intérieurement d’avoir été si négligent et le remit à sa place initiale.  

 

- Que s’est-il passé ?  

- Madame James a de nouveau eu des contractions et des saignements. Le traitement n’a fait effet qu’en début de matinée et, après examen, il y a un fort décollement placentaire. Elle est épuisée et doit absolument se reposer dans les jours à venir. Elle ne peut pas subir de tension supplémentaire donc le médecin a interdit les visites., lui expliqua-t-elle.  

- Mais je suis son mari !, protesta-t-il.  

- Donc vous comprendrez que nous faisons tout cela pour elle et votre enfant et attendrez patiemment qu’elle soit de nouveau autorisée à recevoir des visites, Monsieur James., affirma-t-elle, lui lançant un regard sérieux.  

 

Aucun membre du service n’avait été dupe sur les relations tendues entre les deux époux et d’autant moins que les contractions étaient revenues soudainement peu après son départ la veille…  

 

- Puis-je la voir une minute pour lui dire qu’elle n’est pas seule ?, demanda-t-il.  

- Elle dort et, si vous ne me croyez pas, regardez par vous-même., lui dit-elle, l’amenant à la porte de la chambre dont le store avait été légèrement entrouvert pour la surveiller sans être dérangée.  

 

David ne put que constater que Kaori était bel et bien endormie. Elle était livide et de nouvelles perfusions étaient accrochées à la potence. Il entendait également les battements de coeur du bébé qui résonnaient en sourdine dans la pièce, ce qui signifiait qu’ils avaient recommencé à la monitorer. Dépité et agacé, il se tourna vers sa famille.  

 

- Nous ne pouvons pas la voir., leur dit-il simplement.  

- Quoi ? Mais c’est un scandale !, s’écria sa mère.  

- C’est ta femme. Ils ne peuvent pas t’interdire de la voir ! Je vais appeler le directeur de l’hôpital., s’exclama-t-elle, sortant son téléphone de sa poche.  

- Non, tu n’en feras rien. Kaori a besoin de repos et de calme. Alors on va la laisser tranquille., lui enjoignit-il sévèrement.  

- Tu aurais dû épouser une fille d’ici. Tu aurais eu moins de problème. Elle aurait certainement été moins fragile., fit remarquer Atty.  

 

David arrêta sa mère, visiblement furieux.  

 

- Avec tout le respect que je te dois, tais-toi. Kaori n’est pas fragile, c’est une battante, une personne courageuse. C’est sa grossesse qui est à risque et ça aurait pu arriver à n’importe quelle femme que j’aurais pu épouser. Ce n’est peut-être pas la femme idéale à tes yeux mais elle l’est à mes yeux même si ce n’est pas toujours évident ni facile. Contrairement à beaucoup d’autres, ce n’est pas une femme qui se laisse acheter et je suis sûr qu’avec un peu de temps, nous trouverons la partition que nous pouvons jouer ensemble à la perfection et que nous serons heureux., lui affirma-t-il.  

 

Elle pinça les lèvres et baissa les yeux pour calmer sa propre colère.  

 

- Tout ce que je vois pour le moment, c’est que tu ne contrôles plus grand-chose et encore moins ton épouse. J’espère qu’elle ne te fait pas perdre de vue tes priorités. Tu vas avoir un héritier, David. J’espère qu’il aura de quoi hériter. Songe aussi à vous acheter une maison. Ca fera mieux que de vivre dans cet appartement qui était très bien pour un célibataire mais qui ne correspond pas à l’image d’un père de famille prospère et, si tu as besoin de coordonnées pour une nurse, appelle-moi. Je ferai marcher mes relations.  

- Je n’en aurai pas besoin. Kaori élèvera nos enfants., répondit-il, les dents serrés.  

- J’espère que d’ici là, elle aura compris le sens de nos valeurs., pipa sa mère.  

- Elle apprendra., lui affirma David.  

 

Sa femme était une personne raisonnable. Il avait des arguments de poids pour la faire plier et il en userait jusqu’au bout. Il savait que ce serait dur et certainement encore long mais Kaori finirait par s’adapter et accepter la situation qu’il lui offrait. C’était après tout inespéré pour elle et elle aurait dû s’estimer heureuse de cette opportunité.  

 

Ignorant les regards surpris de sa famille alors qu’ils entraient dans l’ascenseur, David lâcha un rire amer. Qui essayait-il de leurrer ? Il savait que Kaori ne recherchait pas cette vie-là. Elle voulait une vie simple avec des joies et des valeurs simples, loin de ses ambitions de richesse et de puissance. Il l’avait su dès le début quand elle ne s’était pas laissée amadouer par ses belles manières et son argent. Elle avait été honnête avec lui, ne lui avait rien laissé espérer d’autre que son amitié mais il voulait plus. Il s’était dit prêt à tout abandonner pour elle mais, s’il devait être honnête rien qu’avec lui-même, il n’aurait pas su s’y tenir. Cela aurait duré un temps et il se serait arrangé pour qu’elle accepte de le suivre. Il ne pouvait pas l’aimer sans s’assurer qu’elle resterait à lui pour toujours et cela passait inévitablement par l’isolement avec ses amis et la dépendance vis-à-vis de lui et, puisque qu’elle n’était pas amoureuse de lui, il n’avait plus que des moyens moralement répréhensibles pour la garder : le chantage sur la liberté de quelqu’un qu’elle aimait et sur la séparation avec leur enfant. Il se doutait bien qu’elle ne l’aimerait pas en retour pour cela mais, tant qu’elle restait avec lui, ça lui suffisait et il pouvait toujours espérer que le temps apaiserait leur relation. 

 


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