Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 16 :: Chapitre 16

Publiée: 17-03-20 - Mise à jour: 17-03-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 16  

 

- Oh mon dieu… lâcha Kaori.  

 

Il ne lui fallut pas plus d’un quart de seconde pour voir l’étendue des dégâts et sentir son coeur s’emballer d’angoisse. Les trois quarts de la toiture s’étaient envolés et le dernier quart ne devait de tenir en place que grâce à l’arbre qui s’était déraciné et abattu sur le bâtiment. Les vitres sur toute la zone à nue étaient brisées quand le pan de mur n’était tout simplement pas tombé. Prise d’effroi, elle se mit à courir vers l’orphelinat suivie de Ryo qui, pour le coup, ne parvint pas à la rejoindre avant qu’elle ne fut entrée dans le hall. Elle s’arrêta et écouta attentivement, se dirigeant vers la bibliothèque située à sa gauche.  

 

- Kaori !, entendit-elle les enfants crier quand elle y entra.  

 

Elle fut rapidement entourée et se mit à genoux pour pouvoir être à la hauteur des plus jeunes auxquels les plus âgés avaient laissé la place. Elle distribua baisers, caresses et étreintes à n’en plus finir aux petits, et se releva pour étreindre les plus grands quand ils l’acceptaient, échangeant quelques mots avec eux plus sobrement. Ryo regarda sa partenaire faire, notant son soulagement, avant d’être lui-même entouré par certains enfants. Il leur apporta de la tendresse du mieux qu’il put, se surprenant à sentir du soulagement également pour eux.  

 

Quand elle en eut fini avec tous les pensionnaires, Kaori approcha de la directrice et des membres du personnel. Ils avaient tous l’air épuisé, particulièrement la vieille dame.  

 

- Vous n’avez rien, Madame Tomoka ?, s’enquit-elle doucement.  

- Non, tout le monde va bien si on omet quelques coupures et ecchymoses.  

- Les secours ne sont pas encore arrivés ?, remarqua Kaori.  

- Non. Je suppose qu’ils ont plus urgent.  

- Nous avons des couvertures et vêtements chauds dans la voiture. Vous avez dû quitter les dortoirs cette nuit à ce que je vois., nota la jeune femme, observant les enfants encore en pyjamas.  

- Oui. Tout a été très vite., soupira la vieille dame.  

- Venez. On va essayer de les réchauffer.  

 

Kaori partit avec les membres du personnel à la voiture et ils ramenèrent les couvertures qu’ils utilisèrent pour les plus petits, les enroulant en groupe dedans, ce qui en amusa plus d’un, et donnant les vêtements plus grands aux adolescents et adultes. Sentant quelque chose d’étrange, elle releva la tête et vit que Ryo n’était plus là. Accaparée par les enfants qui avaient eu très peur, elle lui donna un peu de temps avant de partir à sa recherche.  

 

- Vous avez pu manger quelque chose ou le réfectoire a été dévasté ?, s’inquiéta-t-elle auprès de la directrice.  

- Nous avons pu sauver quelques fruits, biscuits et de l’eau., lui apprit Madame Tomoka.  

- Ce n’est pas grand-chose mais vous auriez difficilement pu faire mieux., répondit-elle, posant une main sur la sienne en soutien.  

- Kaori., l’appela Ryo, lui faisant un signe de tête.  

 

Elle s’excusa auprès de la directrice et le rejoignit à l’extérieur. Il regardait le bâtiment d’un air sombre et posa un regard soucieux sur elle quand elle arriva.  

 

- J’ai fait le tour du bâtiment pour évaluer les dégâts. On ne peut pas les laisser là, c’est trop dangereux. Je ne pense pas que le reste du bâtiment va tenir le coup., lui expliqua-t-il.  

- Mais où vont-ils aller ? Il faut qu’on trouve un endroit assez grand pour tous les accueillir. Tu t’imagines ?, répliqua-t-elle, la voix emplie de désillusion.  

- J’ai une solution temporaire : les étages inférieurs de l’immeuble. Ce n’est pas top et on n’a pas d’électricité mais c’est mieux que rien, non ?, lui proposa-t-il.  

- Tu… tu ferais ça ?, lui demanda-t-elle, n’en croyant pas ses oreilles.  

- Ben pourquoi pas ? Je les aime bien, ces gosses, mais, si on te demande, tu diras que c’est pour m’assurer de tirer un coup avec toi., répondit-il, détournant les yeux, gêné.  

 

Kaori le regarda et sentit son coeur battre encore plus vite. Il arrivait encore à la surprendre et lui donnait du baume au coeur en une journée aussi pénible. Elle approcha de lui et passa les bras autour de son cou.  

 

- Merci Ryo. Tu es vraiment un mec bien., lui dit-elle, lui offrant un sourire éblouissant.  

- Je… euh… merci., bafouilla-t-il, mal à l’aise.  

- Je t’aime., chuchota-t-elle avant de l’embrasser.  

 

Ca, il pouvait gérer et il ne se priva pas de le lui montrer. Ils restèrent cependant très sages au vu des circonstances et, peu après, Kaori partit et revint avec la directrice, lui exposant leur proposition qu’elle accepta, soulagée.  

 

- Il faudrait essayer de récupérer tout ce qui peut l’être en couvertures, oreillers, vêtements serviettes, les doudous des plus jeunes, tout ce qui peut être nécessaire pour les occuper également., leur demanda Ryo.  

- Je vais d’ores et déjà repartir avec un adulte et trois enfants et, en passant, je rameuterai de l’aide. Il faudrait que tout le monde soit à l’abri avant la nuit mais ça risque d’être dur. Faites attention en faisant les recherches de matériel et, si vous entendez le moindre bruit suspect venant du bâtiment, vous évacuez. Mieux vaut être mouillé que blessé.  

 

Le premier voyage fut organisé et, pendant que Ryo était parti, Kaori et les adolescents du groupe allèrent fouiller les décombres pour récupérer ce qui pouvait l’être. Dans la bibliothèque, la directrice et deux autres adultes mettaient des livres et des jeux dans des caisses avec l’aide des enfants un peu plus âgés. Deux heures plus tard, trois voitures se garèrent devant l’orphelinat et Ryo pénétra dans la bibliothèque accompagné de Mick et Umibozu. Une dizaine d’enfants et deux adultes furent alors évacués de là avec du matériel plein les coffres. Le même scénario se répéta deux heures plus tard. Avant de partir, Ryo approcha Kaori qui avait refusé de faire partie du voyage.  

 

- La nuit va tomber. La pluie a enfin cessé de tomber. C’est une bonne chose mais faites attention, d’accord ?, lui dit-il, inquiet.  

- Oui. On se retrouve dans deux heures. Ne traîne pas., lui demanda-t-elle.  

 

Il acquiesça et monta en voiture, s’éloignant rapidement. Elle ne rentra que lorsqu’il fut hors de vue. Il ne restait qu’elle, la directrice et six enfants. Pendant que Madame Tomoka gérait les petits, Kaori sortit les dernières caisses qui seraient emmenées les recouvrant d’une bâche et, quand elle eut fini, elle retourna dans la bibliothèque. Commença alors une longue attente. A deux, elles entreprirent de distraire les enfants par des histoires et des chansons, ce qui leur permettait d’oublier la peur un tant soit peu. La jeune femme regarda par la fenêtre et vit que la nuit était définitivement tombée et elle entendait la pluie recommencer à tomber au dessus d’eux. Elle ressentit un frisson et se frotta les bras pour se réchauffer, se relevant un moment. Les enfants l’imitèrent ainsi que la directrice.  

 

Soudain, un long craquement se fit entendre provenant du toit et du mur. Prise d’un mauvais pressentiment, la jeune femme attrapa les deux plus jeunes et leur cria à tous de courir dehors. Ils ne se firent pas prier et ils étaient à peine sortis qu’ils entendirent le bruit de la toiture qui s’effondrait, bientôt suivi d’un autre bruit sourd.  

 

Quand ils s’arrêtèrent à vingt mètres du bâtiment, Kaori reposa les petites qu’elle tenait et qui s’agrippèrent à sa jambe et regarda l’orphelinat, sentant les larmes lui monter aux yeux. L’arbre qui s’était abattu sur la toiture avait disparu à l’intérieur du bâtiment abattant les murs de la bibliothèque.  

 

- Comment va-t-on faire ?, murmura Madame Tomoka.  

- L’orphelinat est fini. Nous allons devoir fermer. Nous n’aurons jamais les moyens de payer la construction d’un nouveau bâtiment.  

- Ne perdez pas espoir, Madame Tomoka. On trouvera une solution., lui affirma-t-elle.  

 

Elle ne voulait pas baisser les bras. Ce lieu ne pouvait pas mourir. Il devait vivre pour les enfants, pour les personnes qui s’étaient investies, pour son frère… Elle remuerait ciel et terre pour trouver les fonds pour le reconstruire. Elle s’en fit la promesse.  

 

Quand Ryo arriva suivi de Umibozu, il fut surpris de trouver les dernières personnes dehors dans la nuit. Mais quand ses phares éclairèrent le bâtiment, ou plutôt ce qu’il en restait, il comprit et son coeur se serra. Il maîtrisa cependant son inquiétude car les enfants avaient besoin de réconfort, pas de stress supplémentaire.  

 

- Vous allez bien ?, leur demanda-t-il, posément.  

- Oui. Une grosse frayeur et on a froid, c’est tout., répondit Kaori.  

- Alors on rentre à la maison., les invita-t-il, conduisant la directrice avec trois enfants vers le véhicule d’Umibozu qui avait déjà chargée les caisses préparées dans les deux coffres.  

 

Quand il revint, Kaori avait installé les trois derniers enfants à l’arrière de la mini et prenait place à ses côtés. La voyant trempée, il enleva sa veste et la lui passa. Elle l’accepta avec joie, s’enfonçant dans sa chaleur et son odeur. Ce n’était pas aussi bien que ses bras mais ça lui fit beaucoup de bien tout de même. Quand il mit le contact, il l’observa un instant et vit son regard posé sur le bâtiment.  

 

- On reviendra quand le temps sera un peu plus clément pour sauver ce qui peut l’être et décider ce qu’il conviendra de faire, d’accord ?, lui promit-il.  

- Oui. Merci, Ryo.  

 

Il caressa sa joue et les deux voitures se mirent en route. Quand ils arrivèrent à l’immeuble, c’était un joyeux brouhaha qui les accueillit plutôt que le silence. Ryo avait passé les consignes pour limiter les risques. Les enfants avaient été regroupés aux premiers et deuxièmes étages, avaient interdiction de descendre dans les sous-sols, dont les portes avaient été tout de même verrouillées par précaution, et de monter sur le toit. L’espace était vaste et, malgré le nombre de personnes, on n’étouffait pas. Kaori nota la présence de Kazue qui soignait les bobos des blessés et Miki qui avait aménagé un coin cuisine avec un réchaud et servait de la soupe et du riz à tour de bras. Mick dans un coin jouait avec des garçons et Umibozu devint la coqueluche des adolescents, impressionnés par sa carrure. Quoiqu’à voir son visage rouge, elle se demanda qui d’eux tous était le plus impressionné…  

 

- Va te changer, Kaori. Tu es trempée., lui conseilla Ryo, lui indiquant l’étage.  

- Je me dépêche.  

 

Elle avança puis s’arrêta soudain.  

 

- L’électricité est revenue., remarqua-t-elle.  

- Umi avait un générateur chez lui. Il nous l’a prêté pour quelques jours.  

- C’est un amour., dit-elle, montant les escaliers.  

 

Elle poussa un cri de surprise quand deux bras l’agrippèrent et qu’elle se retrouva plaquée contre le mur, une bouche quémandeuse venant lui voler un baiser langoureux auquel elle s’adonna avec plaisir, entourant le cou de l’homme de ses deux bras.  

 

- C’est moi ton amour., fit Ryo, se séparant d’elle.  

- Bien sûr, tu le sais très bien., répondit-elle, reposant les lèvres sur les siennes.  

- Ils sont amoureux ! Ils sont amoureux !, entendirent-il soudain des voix enfantines chanter derrière eux avant d’entendre des petits pas s’enfuir dans des éclats de rire.  

 

Ils se séparèrent et se regardèrent un moment, se souriant.  

 

- Ca change d’avoir des enfants à la maison…, murmura Ryo.  

- C’est vrai. Ce ne sera que pour quelques jours., chercha-t-elle à le rassurer.  

- Quelques jours…, répéta-t-il.  

 

Il la poussa doucement vers l’escalier et elle comprit le message. Il la regarda monter et écouta le joyeux fond sonore qui envahissait l’immeuble. Ca ne pourrait durer plus que quelques jours avec le danger qui rodait mais il était loin de trouver cela déplaisant. Il pourrait peut-être même s’y habituer, pensa-t-il, se surprenant par la même occasion. Chaque chose en son temps, cependant. Il retourna avec leurs nouveaux locataires et aida à mettre en place les couchages pour la nuit. Les plus jeunes avaient été regroupés dans une chambre et, à part deux résistants, étaient déjà tous endormis. Les autres commençaient plus ou moins à décliner et une deuxième pièce était équipée avec des matelas qu’ils avaient réussi à récupérer chez les voisins et à la clinique du professeur. Kazue et Miki avaient fait des miracles pour monter cette belle chaîne de solidarité et leur assurèrent au moment de partir qu’elles reviendraient les aider le lendemain.  

 

- Nous allons vous laisser, Madame Tomoka. Si vous avez besoin de nous, nous sommes au cinquième. N’hésitez pas., lui dit Kaori, alors que tous les enfants étaient couchés.  

- Ca ira. Merci pour tout. Au moins, ce soir, ils dorment au chaud et à l’abri. C’est le plus important. Je me mettrai en contact avec les autorités demain pour pouvoir trouver des solutions., leur assura-t-elle.  

- On trouvera une solution, Madame Tomoka. J’en suis persuadée.  

- Je l’espère, Kaori, je l’espère.  

 

Les nettoyeurs la laissèrent et montèrent se coucher. La journée avait été épuisante physiquement et psychologiquement et ils ne tardèrent pas à s’endormir, l’un contre l’autre.  

 

Le matin les accueillit, comme pour les narguer, chaud et ensoleillé. Ils entendaient encore le vent souffler par moments et voyaient les nuages passer dans le ciel mais ça ne ressemblait pas du tout à la tempête de la veille. Après quelques minutes passées dans les bras l’un de l’autre, Kaori se dégagea et leva.  

 

- Déjà ?, grogna Ryo.  

- Oui. Il va y avoir du monde qui va passer à la salle de bains. Je vais aussi passer en vitesse à la supérette pour aller chercher de quoi petit-déjeuner et après je vais aller à l’orphelinat voir les dégâts exacts et voir ce qui peut encore être récupéré., l’informa-t-elle.  

- Je vais venir avec toi à la supérette mais je demanderai à Mick de t’accompagner à la pension. Je sais, Sugar, et je te fais confiance, mais, même s’il n’a fait que t’éviter de justesse pour le moment, on ne sait si le tireur ne décidera pas de te tuer la prochaine fois ni s’il te suit. Alors laisse-moi te protéger., lui demanda-t-il, la voyant prête à objecter.  

- Je dois rester ici au cas où mes indics me remonteraient des informations, sinon je serais venu avec toi.., s’excusa-t-il.  

 

Elle l’observa un instant puis acquiesça. Elle partit alors prendre sa douche et s’habiller puis descendit faire du café. Elle vit son homme arriver quelques minutes plus tard et, après avoir avalé le breuvage noir, ils descendirent, déposant un thermos au passage pour les adultes, déjà réveillés. Les bruits qui montaient des chambres leur apprenaient que les enfants ne tarderaient pas à émerger et ils filèrent. Contre toute attente, lorsqu’ils arrivèrent à l’épicerie, le gérant ne leur laissa pas le temps d’errer dans les rayons et les emmena en arrière-boutique.  

 

- Ma belle-sœur habite dans l’immeuble face au vôtre et m’a expliqué ce que vous faisiez pour ces petits, alors tenez, c’est pour eux. Si vous avez besoin d’autre chose par la suite, n’hésitez pas., leur dit-il.  

 

Emus, les nettoyeurs regardèrent les packs de lait, boites de riz et autres conserves, les pains, et même quelques sachets de bonbons parmi d’autres, tout ce qu’il fallait pour tenir quelques jours, entassés. Ils n’avaient pas soupçonné qu’un tel élan de solidarité se dresserait ainsi.  

 

- Merci, Monsieur Takoya. Merci beaucoup pour eux., fit Kaori, la voix étranglée.  

- Ce n’est qu’un juste retour de ce que vous faites pour nous., leur avoua-t-il.  

- Nous n’attendons rien en retour, Monsieur Takoya., répondit la jeune femme.  

- Justement…, répliqua-t-il avec un grand sourire.  

 

Ryo observa l’homme et acquiesça, touché. A trois, ils chargèrent rapidement le coffre de la voiture et retournèrent à l’immeuble au moment même où leurs amis arrivaient pour leur donner un coup de main si nécessaire. Lorsque la directrice les vit entasser les courses, elle ne put s’empêcher de s’inquiéter de ce que ça leur avait coûté.  

 

- Rien., lui répondit alors Kaori.  

- L’épicier en a fait don pour les enfants.  

 

Madame Tomoka ne put empêcher les larmes de couler sur son visage fatigué.  

 

- Allez vous reposer un peu. Nous allons gérer le petit-déjeuner pendant que les conseillers gèrent l’habillage., lui conseilla Kaori.  

- Kaori veut aller à l’orphelinat pour récupérer ce qui est encore en état. Tu peux l’accompagner ?, demanda Ryo à Mick à l’écart.  

- Sans problème.  

- Mick, merci d’être sorti hier malgré le typhon pour surveiller son départ. J’espère que tu n’as pas attendu trop longtemps.  

- Non. En fait, j’ai un contact à l’aéroport qui gère le trafic des avions privés. Un appel et je savais vers quelle heure il risquait de partir. J’ai attendu à l’aéroport, l’ai vu monter dans l’avion, l’avion a décollé. Par précaution, j’ai suivi la voiture de location pour m’assurer de ne pas avoir été dupé même si c’était bien son aura que j’avais ressentie…  

- Tant qu’il n’est plus sur le sol japonais…, fit Ryo.  

- Demande à Saeko de faire surveiller les passages en douanes., lui conseilla l’américain.  

- Bonne idée. C’est que tu en as là-dedans., le taquina le nettoyeur, soulagé.  

 

Une heure plus tard, alors que la salle de bains ne désemplissait pas, Mick et Kaori partirent à l’orphelinat accompagnés de deux adolescents qui s’étaient portés volontaires. Ils passèrent toute la matinée à fouiller les décombres à la recherche de documents, vêtements ou tout autre objet encore en état. Kaori fouillait plus particulièrement ce qui avait été le bureau de la directrice.  

 

- J’ai besoin d’aide., appela-t-elle.  

 

Les trois hommes arrivèrent et l’aidèrent à relever l’armoire qu’elle avait repérée. Elle l’ouvrit prudemment, ne pouvant cependant empêcher certains dossiers de déverser leur contenu à ses pieds, et respira.  

 

- Ce sont tous les dossiers des enfants. Ils sont encore à peu près intacts., souffla-t-elle.  

 

Restée seule, elle entreprit d’entasser tous les dossiers dans des cartons, les apportant à l’endroit qu’ils avaient délimité pour tout ce qui était récupérable. Sur le coup de midi, ils firent une pause et déjeunèrent du panier-repas que Miki leur avait préparé dès qu’elle avait su ce qu’ils feraient. Elle les aurait bien accompagnés mais sa présence était plus utile auprès des enfants. Après le repas, ils prirent le temps de se reposer un peu. Kaori marcha jusqu’au bord de la falaise et examina la plage ainsi que la rambarde. Des débris en tout genre jonchaient le sable et le garde-corps était abîmé à plusieurs endroits. Elle soupira. Plus ils avançaient, plus les coûts se cumulaient. Elle retourna vers le bâtiment et se remit à l’ouvrage, l’air sombre.  

 

- Ca va aller, Kaori ?, l’interrogea Mick.  

- Oui. Il faudra bien., répondit-elle simplement.  

 

Une heure plus tard, le bruit d’un moteur attira leur attention. Kaori écarquilla les yeux en reconnaissant la voiture. N’ayant rien pour s’essuyer les mains, elle les frotta sur son jean et alla à la rencontre de leur visiteuse.  

 

- Bonjour Megumi., fit Kaori, légèrement mal à l’aise.  

 

Elle savait que David et elle étaient proches et elle se demandait quelle serait sa réaction face à elle. Megumi observa les lieux, choquée, puis se tourna vers elle.  

 

- Bonjour Kaori. Mon dieu, dans quel état est l’orphelinat…, murmura-t-elle.  

- Les enfants n’ont rien ? Il n’y a pas de blessés ?  

- Quelques bosses et égratignures, c’est tout.  

- Mais… Mais où sont-ils ?, s’inquiéta la dame.  

- Ils sont chez nous. On avait de la place et les a accueillis., répondit-elle simplement.  

- Mais les autorités ?  

- Vous savez, on était dimanche, il pleuvait et les autorités avaient certainement plus important à faire. Nous les avons mis à l’abri, c’était la priorité.  

 

Megumi avança vers le bâtiment et ne put que constater l’ampleur des dégâts, les murs et le toit effondrés sur les lits, les tables, les vêtements qui jonchaient le sol.  

 

- Nous essayons de récupérer le maximum dans les décombres., dit-elle en désignant le tas qu’ils avaient déjà accumulé.  

- Comment allez-vous faire pour l’orphelinat ? Il va falloir reconstruire…, déclara Megumi.  

 

Kaori la regarda, mal à l’aise. Elles avaient une discussion normale et elle avait peur que ce qu’elle allait dire soit pris comme un appel alors que ce n’était pas le cas.  

 

- Oui. Nous devons repartir à la chasse aux fonds et, quand ce sera suffisant, nous ferons faire les travaux., soupira la nettoyeuse.  

- Je comprends. Mais vous voulez vraiment vous lancer dans cette aventure ? Ca va être long et harassant., lui dit-elle.  

- Je le dois, pour les enfants, pour le personnel qui s’est investi, pour mon frère qui a donné de son temps ici également. Je ne peux pas tout laisser tomber parce que ça risque d’être dur. Ces enfants méritent qu’on se batte pour eux.  

- David m’avait dit que vous étiez passionnée, il n’a pas menti. J’avoue être déçue que vous n’ayez pas donné suite à ses avances. Je vous apprécie énormément mais vous lui avez fait du mal., lui apprit-elle, les sourcils froncés.  

 

Kaori détourna le regard, sentant la culpabilité revenir.  

 

- Megumi, vous êtes son amie et je vous comprends. J’ai toujours dit à David que j’avais déjà quelqu’un dans ma vie même si notre relation était quelque peu étrange. Je l’avais prévenu que, de mon côté, ça n’irait pas plus loin que de l’amitié, que je ne ferai pas semblant d’être amoureuse de lui pour m’attirer ses faveurs financières. Je ne suis pas de ce genre-là. Je suis navrée de l’avoir blessé mais je ne peux pas contrôler les élans de mon coeur., se défendit-elle.  

- Vous m’emmèneriez voir les enfants ?, s’enquit Megumi.  

- Oui. Je vais leur demander de venir. Si vous pouvez patienter le temps qu’on charge les affaires., dit-elle en désignant les trois hommes et les tas d’affaires à reprendre.  

- Je peux patienter… et vous pouvez également charger dans mon coffre si vous le souhaitez., lui proposa Megumi.  

- Merci, merci beaucoup.  

 

La nettoyeuse appela alors Mick et les deux adolescents. Elle fit brièvement les présentations et ils chargèrent tous les quatre les voitures avant de repartir. Arrivés à l’immeuble, tous les bras disponibles vinrent récupérer les cartons et bacs pendant que Kaori allait se laver les mains et le visage et changer de vêtements avant de revenir cinq minutes plus tard auprès de Megumi à qui Miki avait offert une tasse de café.  

 

- Venez, je vais vous faire faire le tour.  

 

Elles partirent visiter les deux appartements. La dame regarda attentivement les installations, les matelas au sol, à peine recouvert d’une couverture et d’un oreiller pour la plupart sauf les matelas des plus petits mieux protégés.  

 

- C’est sommaire, je sais. Madame Tomoka essaye de joindre les services sociaux pour obtenir des places dans les différents orphelinats de la ville.  

- Vous voulez dire qu’ils vont être séparés ?, s’inquiéta Megumi, voyant les enfants jouant par groupes certes mais restant proches les uns des autres, les plus grands veillant et aidant les plus petits.  

- Oui. Nous n’aurons pas le choix. Nous pourrions les accueillir pour le temps des travaux mais je doute qu’ils nous laissent faire et, à défaut de pouvoir trouver un local assez grand pour les accueillir, ils seront dispersés. Ca va être dur pour tous., soupira Kaori.  

- Je comprends. Comment faites-vous pour la nourriture ? Ca doit être un sacré budget.  

- L’épicier nous a fourni de quoi tenir quelques jours et nous a assurés de son soutien le temps qu’il faudra. Nous avons récupéré des affaires à l’orphelinat mais la plupart des matelas et autres équipements proviennent de prêts des voisins du quartier.  

- Je pose ça où, Kaori ?, lui demanda Ryo, lui montrant deux cartons.  

- Qu’est-ce que c’est ?  

- Une dame qui habite un peu plus loin qui nous a donné des vêtements de ses enfants.  

 

Kaori sourit et réprima les larmes qui lui montaient aux yeux.  

 

- C’est toute une chaîne de solidarité qui semble s’être montée autour de ces enfants… grâce à vous., remarqua la mécène.  

- Oui. Les gens sont touchés par ces enfants.  

- Je remarque. Je vais vous laisser. J’ai déjà assez pris de votre temps, Kaori. A bientôt peut-être., la salua Megumi.  

 

Kaori la raccompagna et la regarda partir. Le moral en berne, elle rentra dans l’immeuble et croisa Ryo. Sans un mot, il lui ouvrit les bras et elle s’y réfugia avec soulagement. Il avait vu sa tension et Mick l’avait briefé sur l’échange qu’elles avaient eu à l’orphelinat. Sans en avoir l’air, il avait entendu en grande partie leur échange ici même et senti l’anxiété de sa compagne grandir. Elle devait se dire qu’elle ne pourrait compter sur l’aide de Megumi. Ils trouveraient une autre solution…  

 

- Je vais aller trier le linge qu’on a ramené et lancer des lessives., lui dit Kaori.  

- Je viens avec toi. J’ai passé une partie de ma journée avec les petits et l’autre à trier les objets qu’on avait ramené hier avec Kei. Aide-moi à fuir cet endroit., la supplia-t-il, l’air faussement horrifié.  

- Avec Kei ? Tu n’as pas dû t’ennuyer. En plus, c’est un bon gamin., affirma-t-elle.  

- Oui, c’est vrai.  

- J’espère qu’il sera heureux plus tard, comme son prénom le signifie.  

- C’est un beau prénom pour un beau garçon., admit-il, la suivant dans les escaliers.  

 

Après avoir trié du linge à n’en plus finir, c’était du moins l’impression de Ryo, Kaori lança une machine et prit celle qui venait de se terminer pour aller la pendre. Elle sortait de la buanderie, Ryo lui prenant le bac des mains, quand Miki arriva, légèrement essoufflée.  

 

- Il y a quelqu’un pour toi en bas. Allez-y, je vais pendre le linge., leur ordonna-t-elle gentiment.  

 

Silencieux, ils descendirent les escaliers et virent Megumi qui les attendait en bas. Anxieuse, Kaori jeta un regard à Ryo, se demandant ce qu’elle pouvait leur vouloir, et il posa sa main en soutien dans le bas de son dos, la réconfortant quelque peu.  

 

- Megumi, vous avez oublié quelque chose ?, lui demanda Kaori, tentant de maîtriser sa voix.  

- Oui, ceci., dit-elle en lui tendant une enveloppe.  

 

Kaori la prit et la regarda sans l’ouvrir, ne voulant pas offusquer la dame.  

 

- Ouvrez-la, s’il vous plaît. Faites-moi plaisir, Kaori.  

 

La nettoyeuse déchira le haut et écarta les pans découvrant un papier. Elle le sortit et le déplia. Ses yeux s’arrondirent de stupéfaction en voyant qu’il s’agissait d’un chèque d’un montant conséquent, très conséquent.  

 

- C’est… C’est trop, Megumi., souffla Kaori, émue.  

- Pour eux, face à tout ce que vous faites avec vos moyens, c’est bien peu. Je dois vous avouer qu’en sortant d’ici tout à l’heure et après ce qui s’était passé avec David, je n’avais pas l’intention de vous aider mais je ne sais pourquoi, je me suis arrêtée à l’épicerie non loin et j’ai rencontré ce monsieur qui s’était engagé à vous fournir de quoi nourrir les enfants. Nous avons discuté un moment, d’autres personnes se mêlant à la conversation. J’ai ainsi appris que vous n’aidiez pas seulement ces enfants mais d’autres personnes également, d’une manière ou d’une autre. Les gens vous estiment et n’ont de cesse de vous louer.  

- Pourtant, nous ne faisons rien de particulier., se défendit Kaori, gênée.  

- C’est votre sentiment et il vous honore. Moi, ça m’a permis de comprendre que vous ne me mentiez pas sur la façon dont vous avez traité mon ami. Je sais que vous n’avez pas joué avec lui ni avec moi d’ailleurs et c’est ce qui me donne envie de vous aider. J’en ai profité pour appeler mes autres amies et elles vous épauleront également. J’ai téléphoné à un ami très bien placé qui a trouvé un bâtiment où loger les enfants en attendant. Je vais faire faire les aménagements nécessaires pour qu’ils y soient bien. Mon mari va faire fonctionner ses relations pour vous obtenir des devis à des tarifs concurrentiels et, si l’argent manque encore, nous vous avancerons les fonds manquants., lui apprit-elle.  

 

Kaori se sentit vaciller à cette nouvelle et elle sentit Ryo poser les mains sur ses hanches, se postant derrière elle en soutien. Cela l’aida à reprendre pied.  

 

- Je ne sais pas quoi vous dire. Merci me semble bien trop faible., murmura la nettoyeuse.  

- C’est là où ma position sociale me gêne. Mon argent me donne cette position de supériorité qui vous pousse à me remercier mais, très franchement, je me sens petite face à ce que vous faites pour cet orphelinat. C’est moi qui dois vous remercier, Kaori, de montrer qu’il existe encore des gens qui ne pensent pas qu’à eux. Merci de me rappeler ce qu’est l’humilité. Je reviendrai demain pour l’aménagement du bâtiment. Je suppose que je verrai cela avec la directrice ?, s’enquit Megumi.  

- Oui. Merci Megumi pour tout. Passez une bonne soirée., la salua Kaori.  

 

Ils regardèrent leur visiteuse partir et, quand elle eut franchi la porte, Kaori se laissa aller contre Ryo, soulagée. Il l’enlaça sentant son désarroi face à la situation. C’était en effet un revirement auquel il ne s’était pas attendu mais, embrassant les cheveux de sa compagne, il n’en était pas surpris. Kaori charmait les hommes mais elle savait aussi faire ressortir le meilleur de chacun. Sa magie avait encore une fois frappé. 

 


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