Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

» Ecrire une review

 

RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Je n'ai pas reçu mon email de confirmation

 

Envoyez-moi un email pour me le notifier et je vous renverrai l'email de confirmation qui contient le lien d'activation. Evidemment, il faudra utiliser l'email que vous avez fourni lors de votre inscription. En cas d'erreur d'email aussi, faites le moi savoir en me donnant votre pseudo et mot de passe.

 

 

   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 31 :: chapitre 31

Publiée: 01-04-20 - Mise à jour: 01-04-20

Commentaires: Bonjour, la suite de l'histoire. AVERTISSEMENT : CHAPITRE TRES DUR. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

Chapitre 31  

 

- Ce serait bien la première fois depuis des mois que je serai presque content que Kaori ne soit pas là., murmura Ryo.  

 

Le Professeur lui adressa un regard compatissant. Le nettoyeur avait l’air sombre et fatigué et les trois jours d’inconscience dont il venait de sortir ne devaient pas y être étrangers.  

 

- Ne dis pas de bêtise, Babyface., soupira-t-il.  

- J’ai failli mourir, vieux schnock. Tu crois que j’ai envie qu’elle assiste à cela ?, répondit-il, aigri.  

- Non, bien sûr que non. Mais elle aurait été mieux à ton chevet qu’au loin toute seule. Tu imagines ce qu’elle aurait ressenti si elle avait appris ta mort et qu’elle n’aurait pas pu te dire au revoir ? Heureusement que la Faucheuse fait partie de ces femmes que tu fuis., plaisanta le médecin.  

- Elle se marie dans deux semaines, elle a passé son anniversaire loin d’ici. Ce sera la première année où elle n’aura pas fleuri la tombe de son frère ni de son père et, même si je l’ai fait pour elle, ce ne sera jamais pareil., maugréa Ryo, passant une main sur son visage de lassitude.  

- Je me sens nul et complètement inutile. Je l’ai laissée seule et sans défense. Non, elle n’est même pas seule., se reprit-il.  

- C’est peut-être pire encore. Elle a notre enfant avec elle à protéger. C’est un beau cadeau empoisonné…  

- Quand tu auras fini de te complaire dans tes regrets, tu pourrais peut-être songer à la manière dont tu vas la ramener ici., le houspilla son vieil ami.  

 

C’était dur de voir Ryo aussi désemparé. C’était rare mais cela arrivait. L’absence de Kaori commençait à leur peser à tous et encore plus particulièrement à son partenaire. Il avait déjà surpris Kazue en pleurs ou des conversations entre elle et Mick à ce sujet. Il savait que le malaise était profond et que leurs vies avaient été chamboulées par son départ. Même lui se sentait nostalgique. Dans les moments durs, la nettoyeuse trouvait toujours la ressource en elle ou en Ryo de remonter le moral des troupes. Ils étaient si forts à deux, si complémentaires que ça en était troublant par moments.  

 

- Si tu ne trouves pas d’occasion pour la faire venir, crée la. Oblige-les à revenir., lui suggéra-t-il.  

- Comment ?, l’interrogea le nettoyeur.  

- Je m’y connais pour piéger des criminels mais des cols blancs qui sont juste des enfoirés…, lâcha-t-il.  

- Je peux te dresser une liste de ses entreprises ici. On trouvera certainement un moyen de les déstabiliser suffisamment pour l’obliger à venir ici remettre de l’ordre.  

- Tu crois que ça prendra longtemps, Professeur ?  

- Pour la liste, quelques jours tout au plus. Pour le reste, il faudra patienter et entamer un travail de sape qui peut s’avérer long., admit le vieil homme.  

- Il faut te reposer, Ryo, reprendre des forces et te rétablir totalement. Tu as quand même pris une balle qui aurait pu t’être fatale.  

 

Le nettoyeur acquiesça et se détendit un peu. La culpabilité prit alors son tour dans la valse des sentiments. Il avait été faible. Il l’avait comme abandonnée…  

 

- Je suis désolé. Tu dois être déçu de mon attitude., murmura-t-il, refusant de croiser son regard.  

- Je ne suis pas déçu. Tu as ouvert ton cœur, ce qui était difficile pour toi. Tu as dû laisser la femme que tu aimes affronter pour toi une situation délicate alors que tu aurais pu tuer cet homme et la garder près de toi. Tu te sens coupable mais ne le sois pas, Ryo. Kaori a eu raison de refuser cet acte : elle ne l’aurait pas supporté et ça vous aurait détruit. Elle ne sortira certainement pas indemne de cette épreuve mais vous vous remettrez. A deux, vous êtes suffisamment forts pour y arriver., le rassura-t-il.  

- J’espère.  

- Il faut que tu aies confiance en vous, Ryo. Elle aura besoin de toi à ce moment-là. Tu es sa mémoire. Allez, je te laisse. Essaie de dormir un peu.  

 

Ryo fixa le plafond un moment avant que ses paupières devenues trop lourdes ne se ferment. La dernière image qu’il vit fut celle de sa femme et de leur fils et un léger sourire éclaira son visage.  

 

De l’autre côté de l’Océan Pacifique, Kaori fouillait frénétiquement tous les tiroirs de la salle de bains après avoir cherché dans ceux de sa chambre. Les larmes aux yeux, elle frappa de rage des deux poings sur le plan de travail. Soucieuse, elle alla à la penderie et sortit son sac à main. Elle ouvrit la pochette avec les ordonnances pour Kei et elle et les feuilleta une à une, s’y reprenant à plusieurs reprises pour être sûre.  

 

- Vous voulez sortir, Madame James ?, lui demanda Jack, arrivant dans l’entrée.  

- Non, ce ne sera pas nécessaire., murmura-t-elle, la voix étranglée.  

- Ca ne va pas, Madame ?, s’inquiéta-t-il.  

 

La jeune femme jeta un regard aux alentours pour s’assurer que personne n’était à portée d’oreille.  

 

- Je pense que David m’a subtilisé ma contraception. Je ne veux pas tomber enceinte de lui. Je ne peux pas., lui apprit-elle, tentant de maîtriser son angoisse.  

- Donnez-moi l’ordonnance., lui fit Jack, compréhensif.  

- Il l’a prise aussi., souffla-t-elle.  

- Et je suppose que sans ordonnance, vous ne pourrez pas en ravoir.  

- Non et mon médecin est parti en colloque pour un mois, donc je ne peux pas l’appeler pour qu’il la faxe directement à la pharmacie. Atty s’arrange pour passer tous les jours, David débarque à n’importe quelle heure…, lâcha-t-elle.  

 

Cette maison devenait un enfer. Kaori était persuadée que même les prisonniers étaient mieux respectés qu’elle. Soudain, un crissement de pneus se fit entendre et elle se retourna pour regarder par la vitre de la porte.  

 

- En parlant du loup, il rentre tôt aujourd’hui., soupira-t-elle, se recomposant une attitude neutre.  

- Bonjour, ma chérie !, lança David en pénétrant dans le hall.  

- Rends-moi ma pilule !, attaqua-t-elle à brûle-pourpoint.  

- Bonjour pour commencer et non, je ne te la rendrai pas. Tu n’en as plus besoin., lui répondit-il, redevenant froid.  

- Si, j’en ai besoin pour la simple raison que je ne veux pas porter un autre enfant. Si ça ne te suffit pas, sache que l’obstétricien m’avait conseillée d’attendre quelques mois avant de tomber enceinte., lui dit-elle.  

- Tu porteras mes autres enfants tant que j’en voudrai et je me fiche de ce que les médecins peuvent penser. La nature fait bien les choses. Si elle permet de retomber enceinte aussi rapidement, alors il n’y a pas de risque., répondit-il.  

- C’est mon corps, David ! Je ne suis pas une machine à engendrer. Avec tout ton fric, prends-toi autant de mères porteuses que tu le souhaites, achète les ovocytes et féconde-les. Tu pourras avoir une équipe de soccer, de foot américain ou de basket comme tu le souhaites mais, moi, je ne suis pas intéressée !, cria-t-elle.  

 

En deux enjambées, il fut à sa hauteur et l’attrapa par les épaules, plongeant un regard dur dans le sien.  

 

- Tu porteras mes enfants, Kaori, que ça te plaise ou non. Tu es ma femme avec tous les devoirs que cela comporte. Celui de me donner des enfants en bonne santé en fait partie. Oublie tout moyen de contraception, ils te seront désormais inutiles., la prévint-il avant de la relâcher.  

- Quand tu auras allaité Kei, prépare-toi, nous sortons. Je t’emmène dîner au restaurant et tu paraîtras enjouée et amoureuse. Juste avant, nous passerons à la cathédrale Vibiana pour repérer les lieux., l’informa-t-il.  

- Ne te fatigue pas à contester., la contra-t-il avant même qu’elle n’ait ouvert la bouche.  

 

Furieuse, elle tourna les talons et alla voir Kei qu’elle entendait gigoter et babiller dans son lit. Quand elle se pencha sur lui, il se mit à battre des pieds et des mains et, un sourire éclatant aux lèvres, elle le prit et l’emmena dans sa chambre où elle le posa sur son lit en s’allongeant à ses côtés. Elle s’amusa avec lui un moment, promenant son doigt sur son visage ou son corps, l’éloignant de lui en regardant ses deux yeux se mettre à loucher. Elle lui racontait des tas de choses sur le Japon et ses amis. Comme David était là, elle ne lui parlait pas de son vrai père, de celui qui l’aimait et les attendait là-bas mais elle ne s’en privait pas en son absence.  

 

Finalement, les premiers signes de fatigue apparaissant, Kaori emmena le bébé prendre son bain puis le nourrit dès qu’il fut en pyjama. Une demie-heure plus tard, Kei était dans son lit, profondément endormi. Elle retourna alors dans sa chambre et, sans même prendre une douche, elle se changea. Elle passa une jupe noire stricte et un chemisier boutonné jusqu’au col sur lequel elle passa une veste noire. Elle se coiffa rapidement mais ne prit pas la peine de se maquiller. Elle n’avait après tout aucune envie de sortir.  

 

Lorsqu’elle retrouva David, celui-ci lui lança un long regard frustré.  

 

- Tu n’avais pas plus… morne ? Une belle jeune femme comme toi devrait porter des robes sexys., lui reprocha-t-il.  

- Peut-être… si j’avais envie d’être sexy, ce qui n’est pas le cas., lui répondit-elle, enfilant son manteau.  

- Qui va garder Kei ?  

- Andrea. Si ça peut te rassurer, nous devrions être rentrés pour vingt-deux ou vingt-trois heures. Ca devrait aller, non ?, lui dit-il d’un ton agacé.  

- Oui., répondit-elle, passant la porte d’entrée.  

 

Ils se rendirent donc à une demie-heure de là dans le centre historique de Los Angeles. Kaori eut enfin le loisir de découvrir l’endroit où serait célébré leur mariage deux semaines plus tard. C’était une ancienne cathédrale, un magnifique bâtiment, elle ne pouvait le contester mais, en aucun cas, un du genre où elle aurait aimé célébrer ses noces. Elle tourna la tête et ses yeux s’arrondirent de stupéfaction.  

 

- J’espère que ce n’est qu’une pure coïncidence parce que, si c’est un clin d’oeil que tu m’adresses, je te jure que je vais te crever les yeux., gronda-t-elle en dévisageant David durement.  

- De quoi tu parles ?, s’énerva-t-il.  

- Et change de ton avec moi, je te prie !, la sermonna-t-il.  

- Je te parle de ça !, dit-elle, pointant vers une partie du bâtiment.  

 

Une enseigne indiquant « Little Tokyo Branch » brillait sous les rayons du soleil déclinant.  

 

- Je… Je n’y ai plus pensé, Kaori. Quand la cathédrale a été réformée, une partie a été rachetée par la bibliothèque municipale de Los Angeles pour abriter les œuvres asiatiques. Pour une fois, tu ne peux pas me reprocher de t’avoir volontairement torturée., lui répondit-il, affichant un air ennuyé.  

- Il y aura au moins un Tokyo où tu pourras te rendre., acheva-t-il, une lueur amusée dans les yeux.  

- Va te faire voir, David, et chez les grecs, oublie les nippons., l’invectiva-t-elle.  

 

Sans attendre, elle se dirigea vers l’entrée de l’édifice même si elle n’avait aucune envie de découvrir ce lieu où elle devrait parader au bras d’un homme qu’elle haïssait. Cependant, David la rejoignit et la retint, le visage fermé.  

 

- Je te préviens : pas d’esclandre à l’intérieur. J’attends de toi un comportement modèle.  

- Ne t’inquiète pas. Je me comporterai aussi bien que le jour de notre mariage., lui répondit-elle, se dégageant sèchement de son emprise.  

 

Ils pénétrèrent tous deux dans l’enceinte et furent accueillis par le directeur de l’établissement. Il leur fit découvrir le lieu où se déroulerait la cérémonie, la façon dont serait arrangée la scène, leur présenta les personnes qui géreraient cette partie-là.  

 

- Votre mère m’a fait savoir que vous seriez près de cinq cents personnes à la cérémonie. Je vous avoue que c’est une première pour nous. Nous allons sans problème relever le défi mais nous ne pourrons gérer d’imprévu majeur., les prévint-il.  

- Cinq cents personnes, David ?, répéta Kaori d’une voix blanche.  

- Oui, ma chérie. Ca en fait du monde qui sera témoin de notre bonheur. C’est un grand honneur, n’est-ce pas ?, susurra-t-il.  

- Dommage qu’il n’y avait pas dix places pour ma famille !, le cingla-t-elle, rejoignant le directeur.  

- Si cinq cents est un trop grand nombre, nous pouvons nous arranger pour en ôter quatre cent quatre-vingt-dix-neuf., répliqua Kaori en arborant un sourire malicieux.  

- Et qui gardons-nous ? Le marié ou la mariée ?, plaisanta en retour l’homme.  

- Je vous laisse le marié. Moi, j’irai à la bibliothèque. Ca me rappellera mon pays., dit-elle.  

 

Lorsque l’homme se mit à rire, elle le suivit, adressant un regard noir à son mari qui le lui retourna obligeamment. Il s’empressa de poser une main sur son bras, le pressant douloureusement pour la rappeler à l’ordre.  

 

- Je suis sûre que tu rêves de me gifler., gronda-t-elle à voix basse.  

- Arrête de me provoquer., l’admonesta-t-il.  

- Je déteste les grands mariages et les parades. Tu ne m’épargneras donc rien ?, lui demanda-t-elle, en colère.  

- Rien. Je fais ce que je veux… et, toi, tu suis.  

- C’est ton idée ou celle de ta mère ? Peu importe de toute façon, je vous déteste autant l’un que l’autre à la différence peut-être que tu me fais pitié et pas elle.  

 

Elle sentit la pression s’accentuer sur son bras et serra les dents pour ne pas crier tant il lui faisait mal.  

 

- Venez, nous allons nous rendre aux salons de réceptions. Le premier sera pour la réception générale. Nous avons prévu qu’elle durerait environ quatre heures., leur apprit le directeur, les dirigeant vers une salle immense.  

- Nous avons réservé un orchestre qui assurera un accompagnement musical en fond sonore et qui servira ensuite pour la soirée. Il y aura des bouquets de fleurs disséminés à différents endroits, une équipe de vingt serveurs tournera en permanence avec champagne et petits-fours salés puis sucrés…  

- Tout cela me semble parfait., répondit David.  

- La salle pour la soirée se situe juste à côté. Elle pourra accueillir les deux cents privilégiés.  

 

Il les emmena dans la salle adjacente où il attrapa un dossier posé sur une table à l’entrée.  

 

- Voilà, nous placerons la piste de danse ici. Les tables seront disposées de telle manière. Nous pourrons mettre des tables rondes et la vôtre sera surélevée pour que vous puissiez être vus de tous., les informa-t-il.  

- Ce n’est vraiment pas la peine., marmonna Kaori, dégoûtée.  

- Ma femme est de nature discrète. Tout ce déballage la rend mal à l’aise., se défendit David.  

- L’orchestre sera ici…  

- Non, c’est trop près de nous. Kei s’en prendra plein les oreilles., s’opposa la jeune maman.  

 

Le directeur embêté se tourna vers David.  

 

- Votre mère ne nous avait pas dit que vous aviez votre enfant avec. Je n’aurais pas conçu ainsi les plans, le cas échéant., s’excusa-t-il.  

- Nous en discutons…  

- Notre bébé sera de la partie. Il est hors de question que cinq cents personnes partagent notre bonheur et pas notre propre enfant, n’est-ce pas, David ?, le coupa-t-elle, reprenant ses propres mots pour arguments.  

 

Elle le vit serrer les mâchoires et lui lancer un regard noir.  

 

- Oui, effectivement., finit-il par admettre.  

- J’aurai également besoin d’un endroit pour allaiter mon enfant pendant la journée et la soirée, un endroit privé., lui demanda-t-elle.  

- Mais avec ta robe de mariée…, intervint David.  

- Je me débrouillerai. Je ne me suis jamais laissée abattre par quelques contraintes techniques…, lui répondit-elle.  

- Très bien, madame. Nous ferons le nécessaire.  

- Merci.  

 

David et lui discutèrent encore un moment de différents points dont Kaori n’avait cure. Elle en profitait pour enregistrer la configuration des lieux, les points d’entrée et sortie, juste au cas où…  

 

Peu après, ils s’en allèrent et remontèrent en voiture.  

 

- Alors comment tu as trouvé l’endroit ?, lui demanda David, sans se faire trop d’illusion sur sa réponse.  

- Démesuré et prétentieux., lâcha-t-elle.  

- Tu ne dois pas être surprise alors., répondit-il, aigri.  

- En effet.  

 

Ils achevèrent la route jusqu’au restaurant en silence. Kaori se laissa guider entre les tables du restaurant guindé, saluant et embrassant poliment de parfaits inconnus dont certains les saluèrent d’un « on se revoit au mariage. ».  

 

- Merci de ne pas avoir fait étalage de ton mépris., lui dit-il.  

- Ils ne sont pas responsables de ton ignominie. Je devrais même les plaindre que tu les salisses., murmura-t-elle.  

- Ils te font bien trop d’honneur., ajouta-t-elle.  

- Je te conseille de filer aux toilettes de suite ou je ne réponds plus de rien., lui enjoignit-il à voix basse.  

- Ce sera avec plaisir. Ca m’épargnera ta vue., fit-elle, jetant sa serviette sur la table.  

 

Elle se leva et partit se réfugier à l’écart, profitant de ce moment, bien trop court de répit. Elle avait l’impression d’étouffer et le pire était le sentiment de ne rien pouvoir faire pour pouvoir en sortir. Le dossier n’était pas chez eux. S’il était au bureau de David, elle ne pourrait jamais le récupérer dans la mesure où elle n’y mettait pas les pieds et leurs relations étaient tellement mauvaises qu’il comprendrait la supercherie si elle changeait d’attitude et venait soudain lui rendre visite. Elle retint les larmes de désespoir qui perlaient à ses yeux et se passa un peu d’eau fraîche sur le visage. Elle se donna quelques minutes supplémentaires puis retourna s’asseoir.  

 

- J’ai commandé. J’espère que tu n’y verras aucune objection., lui apprit-il assez sèchement.  

- Commander, c’est dans ton domaine. Fais comme il te plaît., murmura-t-elle.  

 

Elle n’avait qu’une hâte que cette soirée se termine. David tenterait peut-être de nouveau de la forcer à coucher avec lui même si, depuis le coup de genou, il s’était abstenu, mais elle voulait rentrer et retrouver le seul rayon de soleil qui lui réchauffait le cœur et lui donnait encore le courage de se battre. Elle eut un pincement au cœur et s’en voulut de ses pensées. Ryo aussi lui donnait envie de le faire mais l’éloignement commençait à lui peser et, si elle l’aimait toujours autant, elle admettait que, certains jours, elle continuait la bataille pour Kei, pour le sortir de cette maison de fous.  

 

Posant la serviette sur ses lèvres, elle réprima un sanglot en culpabilisant. Ryo ne méritait pas cela. Il n’avait pas demandé son sacrifice, lui avait même proposé une autre solution mais elle l’avait refusée en toute connaissance de cause. Admettre qu’elle se battait pour leur fils et non pas pour lui ou eux deux, c’était comme admettre qu’elle le jugeait responsable de la situation. Or, il n’y avait qu’un responsable et il était en face d’elle. Elle ne devait pas l’oublier. C’était David le seul et unique coupable et responsable. Ryo, Kei et elle étaient ses victimes et, s’il y avait bien une chose qu’elle avait toujours su faire, d’autant plus depuis qu’elle avait rencontré Ryo, c’était se battre pour les siens. Elle n’avait plus le droit d’oublier qu’à des milliers de kilomètres de là, un homme comptait sur elle tout autant que leur enfant et qu’il n’attendait que leur retour… à sa demande. C’était sa volonté qu’il avait respectée et elle devait le respecter pour cela.  

 

David ne chercha pas à briser le silence qui régnait à leur table. Ils n’échangeaient que très brièvement des politesses. Ce fut donc avec soulagement qu’elle accueillit l’annonce de leur départ. Ils rentrèrent rapidement à la maison et Kaori alla de suite vérifier le sommeil de Kei. Le voyant dormir paisiblement, elle se sentit rassérénée et caressa tendrement sa petite joue. Elle ressortit, le cœur un peu plus léger, et partit en cuisine pour boire un verre d’eau avant d’aller se coucher. Elle retrouva David qui s’était préparé un café.  

 

- Je t’ai préparé un thé., lui indiqua-t-il, désignant la tasse fumante posée sur le bar.  

 

Elle le dévisagea un instant, suspicieuse, puis se dirigea vers l’armoire où étaient rangés les verres.  

 

- Non merci., répondit-elle butée.  

- Ce n’est qu’un thé, Kaori. Pas un traité de capitulation., lui dit-il, mordant.  

 

Elle le regarda de nouveau puis la tasse.  

 

- D’accord. Merci David.  

- De rien. C’est tellement rare que tu acceptes quelque chose de moi que je devrais faire une croix sur le calendrier., plaisanta-t-il.  

- Kei dort ?, lui demanda-t-il.  

- Oui, comme un ange. J’espère qu’il ne se réveillera que dans trois ou quatre heures. J’apprécierai de pouvoir dormir un peu avant de devoir le nourrir., soupira-t-elle.  

- Si ça te pèse, rien ne t’empêche de le sevrer. Andréa pourrait t’aider., lui conseilla-t-il.  

 

Elle posa sa tasse sur le plan de travail et le dévisagea d’un œil dur.  

 

- Je sais que c’est ce que tu attends pour ne pas prendre Kei avec nous en voyage de noces mais je ne le ferai pas. Oui, je suis fatiguée et j’aimerais faire une vraie nuit de sommeil non entrecoupée comme avant mais, ce moment-là, je ne le vivrai pas éternellement avec lui. C’est un bien faible sacrifice par rapport à mon bien-être personnel., lui répondit-elle.  

- Tu le feras avec tous nos enfants ?, l’interrogea David, le regard plissé.  

- Nous n’aurons pas d’autre enfant. Si je tombe enceinte, j’avorterai. Ca ne me pose pas de cas de conscience. Je crois en la réincarnation, David. Cet enfant sera bien mieux dans une autre vie qu’entre deux parents qui se déchirent.  

- Je ne te laisserai pas avorter, Kaori. Si c’est ainsi que tu le prends, tu vas dorénavant m’accompagner dans tous mes déplacements. Je t’aurai à l’oeil et tu ne mettras pas un pied dans un hôpital seule., la prévint-il.  

- N’oublie pas de demander un lit bébé dans chaque hôtel alors parce que je ne laisserai pas Kei ici tout seul., lui dit-elle.  

 

Elle sentait la colère flamber en elle et se releva brusquement. Prise d’un vertige, elle s’agrippa au meuble le plus proche et attendit que l’effet se dissipe. Une bouffée de chaleur la prit et elle se sentait comme ivre alors qu’elle n’avait rien bu à part de l’eau… et un thé. Elle fixa la tasse en réalisant avec horreur qu’elle s’était laissée piéger comme une idiote.  

 

- Qu’as-tu mis dans mon thé ?, murmura-t-elle, le cœur battant à tout rompre alors que tout tournait autour d’elle.  

- Quelque chose qui va te détendre un peu et te permettre de t’ouvrir un peu plus à moi., répondit-il avec un sourire condescendant.  

- Tu m’as droguée ?, bafouilla-t-elle, se sentant doucement dériver.  

- GHB.  

 

La drogue du viol… Kaori sentit son cœur exploser sous le choc de ce qui allait se passer et en se rendant compte que cette fois-ci, elle ne pourrait rien faire pour l’en empêcher. Elle sentit un bras entourer sa taille et la guider puis ses pensées s’embrouillèrent.  

 

Ce furent les pleurs de Kei qui la réveillèrent quelques heures plus tard. Elle eut bien du mal à ouvrir les yeux et c’était la première fois qu’elle n’arrivait pas à se lever de suite.  

 

- J’arrive., dit-elle en retirant le bras qui entourait sa taille machinalement.  

 

Elle s’extirpa des draps et sentit la fraîcheur nocturne sur son corps. Baissant les yeux, elle se rendit compte de sa nudité et tout lui revint en mémoire. Comme pour en confirmer le soupçon, elle se tourna vers son lit et trouva David, nu comme elle, qui la regardait d’un air victorieux.  

 

- C’était bon de te retrouver, ma chérie. Je dois dire que tu m’as été fort agréable cette nuit. Reviens vite et je te ferai à nouveau vivre les moments qui t’ont fait crier de plaisir, Kaori., lui susurra-t-il.  

 

La jeune femme recula d’un pas, les larmes inondant son visage. Il l’avait violée. Il avait osé pénétrer son corps, la partie la plus intime d’elle qu’elle n’avait jamais réservée qu’à Ryo. Il s’était certainement répandu en elle pour engendrer cet enfant qu’il voulait tant avoir et elle n’avait rien pu faire pour s’y opposer.  

 

- Tu es un monstre…, murmura-t-elle.  

- Ton mari, ma chérie, avec toutes ses prérogatives. J’espère que tu arriveras à allaiter Kei sans trop de douleur. Je n’ai peut-être pas été très tendre avec ta poitrine., lui fit-il remarquer, d’un air vengeur.  

 

Kaori se sentit sale et, sans plus un mot, la trachée obstruée par une boule de dégoût et d’angoisse, elle partit à la salle de bains se laver la poitrine. Elle refusait que son enfant partage la salive de son violeur. Elle frotta pendant quelques minutes jusqu’à ce que les cris de Kei deviennent de vrais hurlements tant il avait faim et, les larmes roulant toujours sur ses joues, elle passa un peignoir et alla le rejoindre.  

 

Dès qu’elle arriva, il se calma, ses hoquets se raréfiant avec l’apaisement qui le gagnait et disparaissant quand elle le mit à téter. Quand il referma les mâchoires sur son sein, elle manqua de hurler tant la douleur était forte et se mordit la lèvre au sang pour ne pas le faire et effrayer le bébé. Elle sentait peu à peu son corps se réveiller et les larmes redoublaient en se rendant compte de tout ce qu’il lui avait fait subir jusqu’à ce goût amer qui lui restait au fond de la bouche. Elle se sentit sale, salie, dépossédée de son corps. Elle se sentait mal et, s’il n’y avait eu Kei, elle se serait sentie capable de tuer David. Elle avait failli et l’idée de devoir affronter son regard victorieux lui donna envie de vomir. Elle ne se sentait plus capable ni digne d’aimer qui que ce soit d’autre. Elle était souillée à jamais. Elle donnerait le meilleur à son fils.  

 

De l’autre côté de l’océan Pacifique, un bruit de verre brisée résonna dans une chambre de la clinique. Kazue pénétra rapidement dans la chambre et observa Ryo, hagard.  

 

- Ryo, ça va ?, lui demanda-t-elle, inquiète.  

- Je.. je ne sais pas. J’ai comme un mauvais pressentiment…, lâcha-t-il, posant un regard perdu sur elle.  

- Essaie de dormir. Tu es fatigué. Tu as perdu beaucoup de sang. Ce n’est rien., tenta-t-elle de le rassurer.  

 

Il la regarda en ayant le sentiment d’avoir perdu beaucoup plus que cela mais ne dit rien, tentant de régner sur sa peur. 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de