Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment faire un jeu dont vous êtes le héros?

 

Il y a un lien tutorial qui peut vous aider. Tutorial

 

 

   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 15 :: Chapitre 15

Publiée: 16-03-20 - Mise à jour: 16-03-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 15  

 

Accoudés à la rambarde du garde-corps sur le toit, Kaori et Ryo observaient le ciel nocturne se parer de magnifiques couleurs allant du pourpre au violet en passant par le rose. Ils sentaient le vent sur leurs visages, les rafraîchissant après une chaude journée.  

 

- Ce ciel est si beau…, soupira la jeune femme.  

- Difficile de penser qu’il présage d’un grand malheur., laissa-t-elle échapper.  

- C’est de la superstition cela, Kaori. C’est juste un phénomène climatique précédant l’arrivée du typhon. Tu veux aller à l’orphelinat ? Tu veux y passer la nuit et la journée pour être avec les enfants ?, lui demanda-t-il.  

 

Kaori fixa un point invisible, le regard sombre.  

 

- Non. Tu as besoin de moi ce soir et je ne me défilerai pas. J’irai demain à l’orphelinat., lui affirma-t-elle.  

- Tu es sûre ? Je pourrai comprendre…  

- Je sais et je t’en remercie mais ma place est avec toi et c’est aussi une façon de faire quelque chose pour eux que d’essayer d’arrêter ces bandits qui mettent en danger la ville.  

 

Il entoura sa taille de son bras et la serra contre lui. Elle se laissa aller, anxieuse malgré tout. Les météorologues avaient révisé la puissance de ce premier typhon et l’annonçaient beaucoup plus fort que prévu… Ce n’était pas bon pour l’orphelinat. Elle poussa un long soupir. En fait, depuis le départ de Mick, toute la journée lui avait semblé aller de mal en pis. Ils s’étaient rendus à la gare qui avait été fermée pour le week-end pour réparer les dégâts dus à l’explosion de la veille, sécuriser les lieux pour permettre a minima la reprise du trafic des trains et métros à compter du lundi. Il faudrait certainement plusieurs jours voire semaines pour voir l’activité de la gare revenir à la normale, ce qui signifiait qu’ils seraient privés de tableau pendant tout ce temps.  

 

- Il va falloir faire attention à nos dépenses., avait fait Kaori sombrement.  

- Dommage qu’on ne soit pas en hiver. Je t’aurais proposé de réduire le chauffage et de te servir de bouillotte., avait-il répondu, malicieux.  

- J’en prends note.  

 

Ils avaient échangé un sourire et s’étaient rendus au Cat’s où ils avaient retrouvé Saeko qui leur avait appris que, cette fois, le gang avait frappé dans un autre quartier encore plus proche de Shinjuku, faisant une descente dans un casino clandestin. Il y avait eu plusieurs morts parmi les clients et le personnel et le directeur du casino avait été tué par un sniper ainsi que deux de ses hommes. Les hommes étaient repartis avec l’argent et les bijoux qu’ils avaient ramassés sur les joueurs.  

 

- Ca commence à faire beaucoup de morts., avait pipé Ryo.  

- Sans compter les conséquences indirectes quand les clans vont chercher à s’approprier les espaces libérés et les guerres que ça va déclencher.  

- Oui. Il faut qu’on les arrête au plus vite. Le problème, c’est qu’on a beau avoir des visages et des noms, on n’arrive pas à mettre la main sur eux, ou au moins l’un d’entre eux, pour pouvoir l’interroger., avait déclaré l’inspectrice.  

- Ils ne te diront rien. Il ne faut pas les attraper. Il faut les suivre et très discrètement. N’envoie pas un de tes hommes, il serait repéré immédiatement. Ca, c’est mon travail. Toujours pas plus d’informations sur le sniper ?, avait-il demandé, se tournant alternativement vers elle puis Umi.  

- Non, rien de mon côté. Interpol n’a pas de renseignements., avait répondu Saeko.  

- Moi non plus, c’est un fantôme ce type., avait admis Umibozu sombrement.  

- Oui, j’ai rarement vu un type réussir à se faufiler aussi facilement dans la foule et dans les rues. Bon, on va rentrer. J’irai faire le tour de mes indics en début d’après-midi voir si on peut déterminer leur prochaine cible., leur avait appris Ryo.  

 

Lorsqu’ils étaient rentrés, une mauvaise surprise les attendait : l’électricité avait été coupée. Ils vérifièrent deux fois le disjoncteur, intact, et Kaori finit par appeler la compagnie. Elle batailla ferme avec eux pendant dix minutes jusqu’à ce qu’ils admettent qu’ils avaient fait une erreur, que toutes les factures étaient bien honorées et que l’agent qui était venu couper s’était juste trompé de numéro de maison. Le problème était qu’à cette heure-là, les derniers agents avaient quitté leur poste et ne reviendraient que le lundi matin mais qu’avec le typhon qui arrivait, elle devait prévoir que le courant ne serait pas rétabli avant milieu de semaine suivante… a minima. Dépitée, elle raccrocha et se tourna vers Ryo pour lui expliquer la situation.  

 

- Bon, voilà au moins une source d’économie., avait-il plaisanté.  

 

Cela ne l’avait même pas fait sourire et il se tourna vers la bibliothèque, fouillant dans les placards du bas. Il en avait sorti des bougies qu’il posa sur la table.  

 

- Ca donnera une ambiance romantique à l’appartement. Ca va assez bien avec l’ambiance du moment, non ?, lui avait-déclaré d’une voix chaude.  

 

Il l’avait enlacée et embrassée tendrement puis l’air se chargea en électricité, à défaut d’en avoir dans les prises, et le baiser se fit plus passionné, les mains entrant en jeu… jusqu’à ce que le téléphone sonna de nouveau.  

 

- On ne peut jamais être tranquille…, avait-il grogné, se séparant d’elle.  

- Tu veux que j’appelle la compagnie de téléphone pour qu’ils nous coupent la ligne ?, avait-elle plaisanté.  

- C’est une idée ou attendre qu’il se décharge.  

 

Ils s’étaient regardés complices avant que Ryo n’aille décrocher. Il avait échangé quelques phrases avec son interlocuteur puis avait raccroché avant d’aller à la fenêtre, observant pensivement les extérieurs.  

 

- Qui c’était ?  

- Mick pour me dire qu’il avait des infos. J’irai le voir en partant faire le tour de mes indics.  

- D’accord. Le repas est prêt.  

 

Ils étaient passés à table, avaient mangé dans le calme et, peu après, Ryo était parti, s’assurant au préalable que Kaori resterait bien à l’abri à l’appartement, ce qu’elle lui confirma puisqu’elle aurait la joie de devoir rincer toute sa lessive à la main et recourir à la bonne vieille méthode d’essorage manuelle.  

 

- Je ne m’en fais pas. Tu as un excellent mouvement de poignet., l’avait taquinée son compagnon avant de sortir.  

 

Sa réflexion lui avait valu de recevoir un tee-shirt dégoulinant sur le crâne par une Kaori rouge pivoine puis la gêne se transforma en un petit sourire satisfait : il avait donc apprécié sa prestation matinale… Alors qu’elle finissait d’étendre le linge qu’elle avait rincé sur le toit-terrasse, Kaori ressentit une aura menaçante dans les parages. Tout son corps se tendit à l’affût et, soudain, elle se jeta sur le côté alors que des éclats de béton étaient projetés suite à un impact de balle, pile à l’endroit où elle se tenait l’instant d’avant. Elle n’attendit pas son reste et s’enfuit en courant, tentant de se tasser sur elle-même pour offrir le moins de surface de tir alors que les coups de feu la suivaient. Elle finit par se jeter dans la cage d’escalier, essoufflée, et s’assit dos au mur après avoir fermé la porte.  

 

Elle entendit soudain la porte d’en bas claquer et sauta sur ses pieds, courant vers l’appartement pour récupérer son arme. Les pas se rapprochant, elle descendit calmement vers le salon mais resta cachée derrière le mur de l’escalier, revolver au poing. Finalement, la porte de l’appartement s’ouvrit à la volée et elle se découvrit, pointant son arme sur l’intrus qui leva les mains en criant.  

 

- Hold on ! Ce n’est que moi, Kaori.  

- Mick… Bon sang, tu m’as fichu une de ces trouilles., avait-elle soufflé, baissant son arme.  

- Tu n’as rien ? J’ai entendu les coups de feu.  

- A part une grosse frayeur ? Non, ça va.  

- Viens, assieds-toi., lui avait-il conseillé, voyant sa pâleur.  

 

Elle avait à peine pris place sur le fauteuil que Ryo débarquait à son tour, le regard inquiet. Il s’était approché de sa compagne, l’avait examinée attentivement, puis, soulagé de voir qu’elle n’avait rien, lui avait caressé le visage.  

 

- Encore un homme qui te fait des avances, Sugar ? Ca devient une sale habitude., avait-il plaisanté pour alléger l’atmosphère.  

- C’était encore lui, Ryo ?, l’avait interrogé Mick.  

- Oui, j’ai senti son aura juste avant le premier tir.  

- Pourquoi il cherche toujours à s’en prendre à Kaori ?  

 

Le nettoyeur avait alors plongé dans le regard de sa partenaire, lui apportant la force dont elle avait et aurait besoin.  

 

- Il veut me mettre sur les nerfs en s’attaquant à celle qu’il considère comme mon point faible. Il cherche à m’affaiblir pour le jour où on se rencontrera.  

- Ce n’est vraiment pas loyal…, avait pipé Mick, dégoûté.  

- Non, c’est vrai mais ces hommes n’ont aucun sens de l’honneur, alors ça ne m’étonne même pas.  

- Tu as trouvé quelque chose auprès de tes indics ?, lui avait demandé Kaori.  

- Oui, peut-être le lieu de leur prochaine attaque.  

- Je suppose que tu vas t’y rendre dès ce soir. Je peux rester avec Kaori si tu veux., lui avait proposé alors son ami, très sérieusement.  

- Non, elle vient avec moi, si tu le veux bien évidemment, Sugar.  

- On est partenaires., lui avait-elle affirmé d’un air déterminé.  

- Quoi ? Mais c’est de la folie.  

- Non et, en plus, elle porte mieux les colliers que moi., avait expliqué Ryo, malicieux.  

 

Il avait alors exposé son plan à Mick qui n’avait pu qu’approuver avant de les laisser. La journée s’était alors terminée sans autre fausse note et ce fut ainsi qu’ils se trouvaient sur le toit à la tombée de la nuit.  

 

- Il faut qu’on aille se préparer. Tu me ferais le plaisir de mettre la robe de soirée de la semaine dernière ?, lui demanda-t-il, le regard empli d’envie.  

- C’est si gentiment demandé.  

 

Main dans la main, ils descendirent se préparer avant de partir. Ils se dirigèrent dans un quartier voisin de Shinjuku et se garèrent sur le parking d’un immeuble resté en construction. Il y avait déjà beaucoup de monde et on aurait presque pu croire à un évènement mondain si les lieux n’étaient pas si sordides. Se tenant par la main, ils avancèrent sur le parking jusqu’à l’entrée et se dirigèrent vers le sous-sol dans l’immeuble.  

 

- Rappelle-toi, pas d’acte de courage déplacé. L’objectif numéro un est de rentrer en vie et le numéro deux, qu’ils embarquent ton joli collier muni d’une pièce précieuse., lui rappela-t-il, posant un doigt sur le pendentif pour le remettre en place.  

- Promis.  

- Allez, viens, on va prendre quelques jetons pour se fondre dans la masse., lui dit-il, posant une main dans son dos pour la guider.  

 

Ils prirent place à une table de roulette, jouant quelques jetons, avant de s’avancer vers l’autre salle où le clan du Lotus d’or avait organisé une vente aux enchères un peu particulière puisqu’il s’agissait de pièces volées. Ils s’assirent en fond de salle et regardèrent les mains se lever au fil des annonces. La vente était commencée depuis une demie-heure lorsqu’une bande d’une vingtaine d’hommes débarqua dans la pièce, encerclant les invités qui se mirent à hurler. Rapidement, les ordres furent donnés de se défaire de tous les bijoux et argent que chacun détenait. Quand un homme passa devant eux, Kaori hésita à donner le collier en apparence et il le lui arracha des mains alors qu’elle se jetait dans les bras de Ryo, faisant mine de pleurer, terrifiée.  

 

- Excellent sens de la comédie, ma chère., la taquina Ryo à voix basse.  

- Je rêvais de faire l’Actors studio…, répondit-elle en plaisantant.  

- Vraiment ? Qu’est-ce qui t’en a empêché ?, lui demanda-t-il, entrant dans son jeu.  

- Un regard gris nuit…  

- Je n’en suis pas désolé., murmura-t-il.  

- Moi non plus.  

 

Ils s’observèrent un instant puis revinrent à leur situation. Plusieurs hommes lancèrent des grenades dans la salle, semant la panique dans la foule. Les engins n’explosèrent pas mais lâchèrent un gaz lacrymogène, créant une nappe épaisse de brouillard qui irrita les yeux des personnes présentes. Ryo poussa Kaori vers le sol et l’emmena rapidement à l’extérieur après avoir repéré leur passage. Ils sortirent de la salle en pleurant et se dirigèrent rapidement vers la sortie, la police ne tarderait certainement pas à arriver… Avant d’avancer sur le parking, le nettoyeur arrêta sa partenaire.  

 

- Attends, le tireur est là. Il ne se cache pas., lui apprit Ryo.  

- Pourquoi ? Il est si sûr de lui ?  

- Je pense. Il ne doit pas se douter que nous sommes là.  

- Tu veux quoi, Ryo ? Le narguer ou garder ce point d’avance qu’on a maintenant sur lui. Ils ont le collier avec l’émetteur. S’il nous voit, il risque de se douter de quelque chose, non ?, fit Kaori, l’observant posément.  

 

Il lui retourna un long regard avec un léger sourire. Elle le connaissait si bien. Il n’était pas du genre profil bas, à rester caché mais elle marquait un point : le collier leur donnerait une position, enfin. Il n’avait pas le droit de risquer de perdre ce précieux indice.  

 

- J’aurais dû prendre une partenaire qui me connaisse moins bien., ricana-t-il.  

- Je vais devoir rester sagement ici alors. Il va falloir m’occuper, Mademoiselle., susurra-t-il à son oreille.  

- Ici ? Avec tout ce monde ?, l’interrogea-t-elle, gênée.  

 

Il prit sa main et fit quelques pas en arrière, l’attirant dans un coin sombre, un sourire mystérieux aux lèvres. Elle le regarda incertaine. Il était des choses qu’elle se sentait capable de faire dans l’intimité mais pas en dehors de chez eux. Il l’enlaça et la plaqua contre lui, la recouvrant des pans de sa veste.  

 

- Ryo…, murmura-t-elle, timidement.  

- Ne t’inquiète pas, je te taquinai. Je ne te ferai rien, juste te tenir dans mes bras pour t’éviter d’attraper froid dans ce courant d’air., la rassura-t-il.  

- Quand les flics seront là, on s’échappera discrètement en espérant qu’on pourra sortir avec la mini., lui dit-il.  

 

Sa voix résonnait d’une assurance qu’il n’éprouvait pas. Il devait avouer que, dans leur quartier, la manœuvre aurait été plus aisée, Saeko venant généralement à leur aide en orientant ses collègues au besoin. Là, ils seraient seuls. Quand les premières sirènes se firent entendre, Ryo sentit l’aura s’éloigner et, quand il estima le risque moindre, il sortit de leur cachette, entraînant Kaori par la main. Ils avaient à peine eu le temps de sortir de l’immeuble et de se cacher derrière la première voiture que les voitures de police s’arrêtaient devant l’entrée.  

 

- Ca va être serré., maugréa-t-il.  

- Va-t-en si je te ralentis., lui conseilla Kaori.  

 

Elle savait qu’elle le retardait avec ses talons qui s’accrochaient dans les aspérités et débris du terrain. Elle avait déjà senti son bras l’entourer quand elle avait trébuché deux fois.  

 

- Tu plaisantes ou quoi ? Je ne vais pas laisser ma mokkori girl aux mains d’hommes incapables de l’apprécier à sa juste valeur., la taquina-t-il.  

- Allez, on avance., murmura-t-il, guettant les mouvements des policiers.  

 

Par chance, ils avaient commencé le relevé des plaques d’immatriculation par les véhicules proches de l’immeuble et la mini était garée plus loin. Comme ils prenaient note et photo, ils avaient un peu de temps devant eux. Ils avancèrent prudemment, sentant le vent monter de plus en plus violemment. Le typhon arrivait. Ils étaient à dix mètres de la voiture quand deux policiers arrivèrent et se postèrent non loin d’eux, discutant de l’affaire. Ils ne pouvaient plus avancer et durent patienter nerveusement un moment. Ils eurent l’occasion de sentir les premières gouttes de pluie tomber, se densifiant très vite. Cela poussa les deux hommes à partir et ils avancèrent dans la barrière épaisse d’eau qui se déversait sur eux.  

 

Avec soulagement, ils prirent place dans la mini, trempés jusqu’aux os, évitant de claquer les portes. Sans allumer le moteur, Ryo enleva le frein à main, la voiture partant presque sans bruit en arrière grâce à la déclivité du terrain. La barrière de pluie empêchait toute visibilité à plus de cinq mètres et assourdissait le moindre son, ce qui étaient des atouts pour eux. Quand il eut suffisamment de place pour remettre la voiture dans le sens de marche en une fois, il alluma le moteur et appuya sur l’accélérateur. La mini bondit prestement et ils sortirent du parking, entendant des cris et voyant vaguement deux formes humaines courir vers eux dans le brouillard de pluie. Quand ils furent suffisamment loin de l’endroit, il alluma les phares et ils rentrèrent à l’appartement.  

 

Ils passèrent rapidement par la salle de bains pour se sécher et se changer avant de redescendre en cuisine pour prendre un café qui réchauffa leurs corps frigorifiés. Ils s’assirent et restèrent tous deux en silence un bon moment.  

 

- On a réussi., murmura Kaori.  

- Oui. Tous les deux, ensemble. Viens, on va dormir. Tu as l’air fatiguée., lui dit-il, tendant la main vers elle.  

 

Elle glissa ses doigts entre les siens et se colla contre lui, la tête sur son épaule. Ils ne se séparèrent qu’un bref instant pour se mettre dans le lit où ils s’enlacèrent de nouveau et tombèrent rapidement endormis.  

 

Kaori se réveilla en sursaut lorsqu’un coup de tonnerre éclata. Elle s’assit d’un coup dans le lit, le coeur battant, regardant anxieusement vers la fenêtre, et sentit bientôt deux bras l’entourer et un pouce caresser sa peau couverte de chair de poule. Il ne dit pas un mot et la tint simplement. Il sentait les sursauts de son corps à chaque coup de tonnerre. Il tourna son visage et regarda au fond de ses yeux.  

 

La pluie s’abattait drue sur les fenêtres, l’orage se manifestait fortement très régulièrement et ils pouvaient entendre le vent souffler très violemment. Ils voyaient les nuages défiler rapidement et la lumière des réverbères trembler, signes que même les poteaux avaient du mal à résister aux assauts de la tempête. Kaori ne pouvait qu’imaginer la violence qui devait s’abattre sur l’orphelinat, bien plus à découvert qu’eux. Elle avait mal au coeur en pensant aux enfants qui devaient être terrifiés. Des images du toit s’envolant, du bâtiment s’effondrant sur les petits, d’arbres tombant sur l’orphelinat défilèrent devant ses yeux et elle ne savait comment lutter contre le désespoir qu’elle ressentait et qu’elle n’arrivait pas à cacher à son compagnon.  

 

- Les enfants, Ryo…, souffla-t-elle, la voix étranglée.  

- Ca va aller, Kaori., tenta-t-il de la rassurer.  

- Dès que la tempête sera calmée, on ira. Je te le promets.  

- Je veux y aller maintenant. Je ne peux pas les laisser seuls…, dit-elle, tentant de se défaire de son étreinte qu’il resserra.  

- Non, ce serait de la folie. On ne voit pas à cinq mètres, le vent souffle trop fort. Tu vas te tuer sur la route. Ils ont besoin de toi vivante, Kaori., la contra-t-il.  

- Ryo…, gémit-elle, son coeur se serrant de ne pouvoir faire quelque chose pour les soulager.  

- Je sais. C’est dur de devoir rester en arrière mais c’est le plus sage à faire, ça et se reposer pour être là pour eux demain., insista-t-il.  

 

Elle sursauta à un nouveau coup de tonnerre et il l’embrassa légèrement pour la distraire de sa peur.  

 

- Viens.  

 

Il s’allongea et lui tendit la main. Elle regarda une dernière fois par la fenêtre et se lova contre lui, nichant son visage dans son épaule. Il l’enferma dans un geste protecteur et caressa doucement son dos. Au bout d’un très long moment, alors que l’orage se calmait un peu également, il entendit sa respiration s’apaiser enfin et baissa les yeux vers elle pour constater qu’elle s’était endormie, les poings crispés. Il ferma les yeux à son tour et sombra dans les bras de Morphée.  

 

Le matin les trouva fatigués mais ils n’avaient aucune envie de rester au lit, chacun pour des raisons qui leur étaient propres. Ils regardèrent côte à côte par la fenêtre et soupirèrent. Le typhon faisait encore rage, des vents violents balayant toutes sortes de déchets et objets dans la rue en contrebas. Ils pouvaient voir sur certains bâtiments aux alentours les dégâts causés par les objets emportés par le vent. Kaori savait qu’il ne servirait à rien de chercher à partir maintenant : avec la quantité d’eau qui tombait, Ryo ne la laisserait pas prendre la route. Elle sortit finalement de la chambre et descendit pour téléphoner à l’orphelinat, mais ce qu’elle craignait était arrivé : les lignes étaient coupées. Ryo resté en arrière se détourna de la fenêtre en se disant que le problème David James ne serait pas encore effacé de leur vie aujourd’hui…  

 

Quand il arriva à la cuisine, Kaori faisait chauffer de l’eau pour faire du café. Il l’approcha, l’obligea à lui faire face pour l’observer et la prit dans ses bras.  

 

- Ne perds pas espoir., lui murmura-t-il.  

- Tu as vu comme moi la puissance de ce typhon, Ryo. Tu connais l’état du bâtiment. Je… Je sais qu’il y aura des dégâts. J’espère que ça s’arrêtera là parce que, si un des enfants…  

 

Les mots s’étranglèrent dans sa gorge et elle ne put finir sa phrase. Il resserra son étreinte sur elle, sentant sa détresse. Il aurait pu lui sortir tout un tas de phrases bateaux pour tenter de la rassurer mais il refusait de lui mentir. Lui aussi espérait qu’il n’y aurait que des dégâts matériels mais seul l’avenir le leur dirait.  

 

- On va rester ici jusqu’à ce que ce soit suffisamment calmé pour pouvoir rouler. On ira tous les deux et je pense qu’on devrait emmener un peu de matériel juste au cas où., lui conseilla-t-il.  

- Prépare des couvertures, des serviettes, des vêtements chauds même s’ils seront trop grands pour eux. Ce sera toujours mieux que rien. Fais une liste de tous les enfants et du personnel présent normalement. On doit pouvoir pallier si les documents sont inaccessibles. Je vais aller chercher une pelle, des gants, des seaux parce qu’il y aura certainement du déblayage à faire.  

- D’accord., dit-elle, se mettant en ordre de marche.  

 

Elle lui était gré de prendre les commandes et de lui occuper l’esprit de manière utile. Ca l’aidait à lutter contre son inquiétude.  

 

- Euh Kaori…, l’interpela-t-il alors qu’elle sortait.  

- Quoi ? Tu as oublié quelque chose ?, lui demanda-t-elle.  

- Moi non., répondit-il, malicieux.  

 

Il la détailla de la tête aux pieds et elle suivit son regard, rosissant. Elle était encore en tenue de nuit et elle doutait qu’il serait bienséant de sa part de se présenter en short et débardeur à l’orphelinat… même si la vue semblait plaire à son homme qui ne la quittait plus du regard.  

 

- Je vais peut-être me laver et m’habiller avant., dit-elle.  

- Je peux même te déshabiller si tu veux…, laissa-t-il échapper avant de se reprendre.  

- File avant que je te saute dessus., lui dit-il, le désir teintant sa voix.  

 

Elle lui adressa un sourire resplendissant et s’en alla. Elle se lava rapidement pour ne pas épuiser trop d’eau chaude dans la réserve qui leur restait puis alla s’habiller de vêtements pratiques. Elle commença alors à faire le tour des armoires et sortit tout ce que Ryo lui avait conseillé.  

 

- Je me demande bien comment tu comptes faire rentrer tout cela dans la mini., lui fit-elle remarquer en désignant le tas quand il redescendit habillé.  

- Je suis un magicien. Je ne dévoile pas mes tours de passe-passe., la taquina-t-il.  

 

La tempête se calma en début d’après-midi. Ils chargèrent alors rapidement la voiture et sortirent du garage. Ils croisèrent alors Mick qui arrivait en courant et leur fit signe de s’arrêter.  

 

- Que se passe-t-il, Mick ? On va à l’orphelinat., le prévint Ryo.  

- Vous avez eu des nouvelles ?, demanda-t-il, inquiet.  

- Non, on veut s’assurer que tout va bien.  

- D’accord. Si vous avez besoin d’aide, appelez.  

- Merci, Mick., répondit Kaori anxieuse.  

- Vous avez de la chance. Avec l’accalmie du typhon, les voies se dégagent même si ça prend du temps., fit Mick, sérieux, croisant le regard de Ryo.  

 

Les deux nettoyeurs se comprirent.  

 

- La voiture balai ?, fit Ryo, pensant que peut-être James avait tenté de les duper.  

- J’ai dû la suivre jusqu’aux services techniques. Elle y est arrivée sans encombres., répondit-il, signifiant que la voiture qui était repartie de l’aéroport était bien vide quand elle avait été rendue à l’agence de location.  

 

Ryo décompressa enfin. Le cas James était classé. Il se calmerait et reprendrait sa vie. Kaori serait tranquille et ils pourraient profiter de leur vie à deux sans ombre.  

 

- Tant mieux., admit le nettoyeur.  

- Tu as osé sortir par ce temps ? Où devais-tu aller ?, l’interrogea Kaori, se disant que Mick avait pris de gros risques à sortir par un temps pareil.  

 

Il devait savoir pourtant que c’était inconsidéré. Les deux hommes se regardèrent, pris de court.  

 

- Il faut qu’on y aille pendant que ça va., intervint Ryo.  

- A plus Mick., le salua-t-il.  

 

L’américain se recula rapidement, profitant de la diversion, et le nettoyeur démarra. Ils firent le trajet en silence, Ryo prêtant une attention accrue à la route par moments encombrée par les débris. Plus ils approchaient de la côte et donc de l’orphelinat, plus les dégâts étaient importants. Ils furent obligés de s’arrêter pour dégager la route à trois reprises et parvinrent à la pension Kurumi en ayant mis le double du temps habituel.  

 

Après que Ryo eut stoppé le moteur, Kaori sortit de la voiture et observa les lieux, le coeur battant. 

 


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