Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

» Ecrire une review

 

RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Qu'est-ce qu'un Beta Reader?

 

Un Beta Reader est une personne qui accepte de lire et corriger les fics des auteurs. Il suffit de choisir un beta reader et de contacter la personne par email pour qu'elle corrige votre travail. N'oubliez pas d'indiquer le nom de votre beta reader quand vous posterez votre fic sur HFC. Merci.

 

 

   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 6 :: chapitre 6

Publiée: 07-03-20 - Mise à jour: 07-03-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. La suite de la discussion. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

Chapitre 6  

 

Résistant à l’envie de fuir face au sérieux de la situation ou de sortir une blague vaseuse pour détendre l’atmosphère, Ryo regarda Kaori, l’air tendu. La jeune femme inspira un grand coup, baissa les yeux le temps de mettre de l’ordre dans ses idées puis les releva pour ne pas échapper à sa vue. Elle n’avait rien à lui cacher.  

 

- Je ne pense pas que ça va te plaire mais je veux être franche avec toi. David James est venu à l’orphelinat aujourd’hui., lui apprit-elle.  

 

Comme prévu, elle le vit froncer les sourcils et la colère obscurcir son regard. Que venait faire ce bellâtre une nouvelle fois ? Revenait-il à la charge, fidèle à l’image que se faisait Ryo de la plupart des businessmen qu’il connaissait, sans parole, sans fierté, cupides ?  

 

- Il a essayé d’influencer la directrice pour acheter le terrain ?, lui demanda-t-il, tentant de régner sur la colère qui bouillait en lui.  

- Non. Il… Il voulait me voir., avoua-t-elle, anxieuse.  

 

Il ne fut même pas surpris. Il était furieux mais pas surpris. Il avait vu le regard de cet homme sur sa partenaire plusieurs semaines auparavant. Il n’était pas jaloux, même s’il en avait horreur, sans raison. David James était attiré par Kaori. Le tout était de savoir à quel point.  

 

- Il… Bon sang, ce que c’est dur à dire…, soupira Kaori, baissant les yeux.  

 

Elle ne savait pas comment réagir face à l’air fermé de son coéquipier et elle se sentait coupable de ce qui arrivait. Pourtant, à part mentir, elle ne voyait pas ce qu’elle aurait pu faire de plus…  

 

- Il est amoureux de moi., lâcha-t-elle.  

- Je m’en doutais…, gronda-t-il, amer.  

- Et toi ? Il t’en a mis plein les yeux ? Il t’a promis monts et merveilles ?, lui demanda-t-il, furieux, s’écartant d’elle.  

 

Il se savait injuste et irrationnel mais il se sentait impuissant face à tout ce que cet homme pouvait offrir à la femme qu’il aimait et qu’elle était en droit d’attendre : une vie normale dans la richesse et la sécurité, un beau mariage légal, des enfants qui porteraient le nom de leur père…  

 

Kaori fronça les sourcils et le dévisagea, contrôlant sa propre colère.  

 

- Tu me prends pour qui, Ryo ? Tu me connais donc si mal ? Il peut me promettre tout ce qu’il veut. Il est même prêt à m’épouser de suite mais je m’en fiche. Je t’aime. Mon coeur est à toi et le sera toujours., lui affirma-t-elle.  

- Il veut t’épouser ? Il s’en croit bien permis des choses ! Manquerait plus qu’il veuille te faire des enfants !, s’emporta-t-il, n’ayant pas écouté la fin de la phrase.  

- Il le veut., lui avoua-t-elle, le regardant s’enfoncer dans sa jalousie.  

 

Ryo la regarda un moment, estomaqué. Il sentait non plus la colère mais la fureur l’emporter. Cet américain débarquait dans leur vie et, ne l’ayant côtoyée que quelques heures, offrait déjà le monde à sa compagne. Lui, il était là comme un con à attendre le bon moment pour tout : lui avouer qu’il l’aimait, la serrer dans ses bras, l’embrasser et lui faire l’amour. L’autre en un claquement de doigt lui offrait tout cela plus le mariage et les enfants et sur un plateau d’argent qui plus est. Qui était-il pour rivaliser avec lui ? Il ne pouvait donner à Kaori ce qu’elle voulait… Il sentit l’abattement prendre place. Il aurait fait mieux de s’en tenir au statu quo. C’était beaucoup plus simple à gérer que de devoir affronter la possibilité de la perdre maintenant…  

 

- Tu… Tu vas accepter ?, l’interrogea-t-il, sentant un terrible sentiment d’abandon naître en lui.  

 

Kaori le dévisagea stupéfaite. Mais d’où lui venait cette stupide idée ? Combien de fois devrait-elle le lui répéter ? Pourquoi allait-il penser qu’elle pourrait le quitter pour un autre ? Bon sang, elle l’avait attendu sept ans ! Elle n’allait tout de même pas le quitter maintenant parce que Monsieur James avait décidé de jeter son dévolu sur elle.  

 

- Je vais mettre cela sur le compte de l’émotion et t’éviter la massue, mais tu la mériterais amplement, Ryo Saeba…, dit-elle, d’une voix sourde.  

 

Elle se rapprocha de lui et encadra son visage de ses mains pour le forcer à la regarder en face. Il ne se laissa pas faire et elle n’y parvint qu’un moment après, plongeant son regard dans le sien, prunelles noisette pour prunelles nuit.  

 

- Ecoute-moi bien et, s’il le faut, je te le répéterai encore et encore jusqu’à ce que ce soit bien enregistré dans le petit pois qui te sert aux élans amoureux dans ton cerveau : je t’aime, Ryo. Je ne veux pas d’un David James comme compagnon ou mari ou père de mes enfants. Je veux un Ryo Saeba avec toutes ses qualités et tous ses défauts. Je veux son passé, son présent et son futur, peu importe que ce soit glorieux ou non, tous ces moments ont créé l’homme que j’aime. Je me fiche de savoir combien de temps tu mettras à être prêt pour nous. Si c’est le temps qu’il te faut pour que tu sois heureux et sûr de toi, je te le donne. Tu as mon amour pour toujours., lui dit-elle d’une voix sincère et chargée d’émotions.  

- Mais on ne pourra jamais se marier, Kaori. Et pour les enfants, je ne suis pas…  

- Je m’en fiche. Ce n’est pas ton nom qui va m’assurer de ton amour et, pour les enfants, bien sûr j’aimerais en avoir avec toi mais si ce n’est pas possible, je vivrai quand même. Ca fait partie du package. J’aime notre vie, Ryo. Je voudrais juste pouvoir profiter un peu plus de nous.  

- Mais avec lui, tu n’aurais plus à galérer…, lui opposa-t-il.  

- J’aime bien galérer avec toi. Et quand le chauffage sera coupé en plein hiver, on trouvera bien un moyen de se réchauffer, non ?, lui suggéra-t-elle, un regard chaud posé sur lui.  

- Mais…  

- Chut., dit-elle en posant un doigt sur ses lèvres.  

- Que toi, Ryo. A jamais., lui assura-t-elle.  

 

Il plongea dans son regard et se laissa gagner par la certitude de son amour. Il s’en rassasia un bon moment avant de la prendre dans ses bras et de la serrer contre lui, s’apaisant à son contact. Elle avait su trouver les mots pour rasséréner l’enfant en lui qui craignait l’abandon, l’homme qui avait ouvert son coeur prenant le risque d’être blessé. Il n’avait plus de doute les concernant. Il se sentait bien et libre de l’aimer. Il s’écarta d’elle et l’observa un instant avant de poser une main sur sa joue et de baisser le visage vers elle.  

 

- Je t’aime., murmura-t-il contre ses lèvres, plongeant son regard dans le sien doux et rassurant.  

- Moi aussi, je t’aime., répondit-elle, un sourire aux lèvres.  

 

Il posa sa bouche contre la sienne en une douce pression. Il en ressentit la douceur, la chaleur et s’en délecta. C’était un moment qu’il attendait depuis si longtemps : leur premier vrai baiser en étant tous deux conscients, sans aucune barrière, sans peur d’un lendemain qui déchante. Il entendit le léger gémissement de sa partenaire et sentit ses bras se glisser autour de son cou, les approchant un peu plus l’un de l’autre. Délicatement, il écarta les lèvres et attrapa tour à tour chacune des siennes, la pressant légèrement avant d’incliner la tête un peu plus et de quémander l’accès à sa bouche entière.  

 

Kaori se sentait transportée dans un autre monde empli de douceur et de volupté. Elle savait qu’elle avait déjà embrassé Ryo une fois mais elle était alors hypnotisée et n’en gardait qu’un très vague souvenir. Elle se sentait sur le point de s’effondrer tellement ses jambes lui semblaient flagada, comme si toute son énergie était concentrée en trois points : son ventre où une boule de désir grossissait, son coeur qui battait la chamade et ses lèvres qui lui semblaient soudain hypersensibles, dotées de millions de connections électriques. Quand elle sentit sa langue taquiner sa bouche, elle se sentit fondre et ses bras se resserrer autour d’elle, la soutenant alors qu’elle s’accrochait un peu plus à son cou. Elle écarta instinctivement les lèvres et il vint taquiner sa jumelle, d’abord hésitant puis avec plus de passion, et il gémit lorsqu’elle osa lancer la sienne à l’assaut, répondant à chaque attaque avec ardeur.  

 

Ils s’écartèrent lâchant un gémissement, à bout de souffle. Leurs poitrines se soulevaient et rabaissaient rapidement, leurs coeurs battaient de manière désordonnée et leurs pensées semblaient brouillées par l’envie de l’autre. Ce fut Kaori qui initia le round suivant malgré sa timidité. Elle avait tellement attendu ce moment qu’elle avait besoin de le sentir sur ses lèvres, d’en éprouver la douce et torturante réalité, le feu qui s’embrasait en elle et semblait vouloir la consumer sans jamais s’éteindre. Elle voulait sentir la chaleur de sa peau contre sa joue, son souffle se mélanger avec le sien, sa barbe naissante égratigner son menton, ses mains posées sur ses reins. Elle imaginait l’excitation grandir en eux, sentir… ouh la ça allait loin, là, se dit-elle en rougissant et se mettant à rire nerveusement.  

 

Ryo, pourtant perdu dans le flot de sensations comme elle, s’écarta, gardant les mains sous la ceinture de son jean, là où sa peau était douce, fine et soyeuse et où il pouvait deviner le type de sous-vêtement qu’elle portait. Quand il réalisa, il les remonta doucement pour aller en terrain plus neutre. Il ne voulait pas la mettre mal à l’aise.  

 

- Tout va bien, Kaori ?, murmura-t-il, parcourant sa joue de ses lèvres, puis descendant dans son cou.  

- Oui, mes pensées ont quelque peu… dérivé., avoua-t-elle, dans un murmure.  

 

Ce qu’il lui faisait était diablement sensuel et, s’il continuait, elle ne répondrait plus de rien. Elle sombra dans le regard qu’il posa sur elle et attendit, la bouche entrouverte, qu’il décide ce qu’il voulait faire en espérant que ça inclut un bouche-à-bouche torride.  

 

Ryo lut le flot d’émotions qui passaient dans les yeux de sa partenaire. Ses joues étaient teintées d’un joli vermeille, ses lèvres étaient gonflées et humides de leurs baisers, ses yeux fiévreux et il savait que tout son corps était en émoi. Il jugea plus sage de calmer le jeu. Il passa une main derrière sa tête et l’amena contre lui doucement, déposant un baiser dans ses cheveux. Il la garda ainsi le temps de sentir son propre corps s’apaiser du tumulte d’émotions qu’il avait ressenties.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-il, d’une voix tendre.  

- Oui., souffla-t-elle.  

- C’était… encore mieux que ce que j’imaginais., ajouta-t-elle.  

 

Il entendait l’émotion dans sa voix et ne put s’empêcher de se sentir fier. Il avait eu peur de ne pas être à la hauteur, de la décevoir.  

 

- Pour moi aussi, Sugar., avoua-t-il.  

- C’est au moins une chose qui a avancé dans ma journée…, soupira-t-il.  

- La meilleure…, se reprit-il.  

- C’est vrai. Ryo, ça veut dire que toi et moi… Enfin, je veux dire… En fait…  

 

Elle fronça les sourcils et poussa un long soupir, frustrée. Elle avait besoin de savoir sans toutefois vouloir le brusquer et elle avait peur de le faire en n’employant pas les bons mots.  

 

- Lance-toi, Kaori. On peut se parler franchement, non ?, lui conseilla-t-il.  

- Je ne veux pas te forcer la main., lui expliqua-t-elle.  

- Tu pourrais pourtant. Tu devrais peut-être même., lui dit-il, appréciant sa sollicitude.  

- On s’est embrassés, Ryo., dit-elle.  

- Oui et c’était très agréable. Je compte même recommencer., chuchota-t-il à son oreille, ce qui la fit rire.  

 

Il adorait ce son, léger et joyeux. Il avait le don d’apaiser ses tourments. Il l’observa et vit ses yeux pétillant de bonheur. Elle lui paraissait encore plus belle…  

 

- Je suis partante., admit-elle, se mordant la lèvre en rougissant.  

- Mais… est-ce que ça veut dire… Est-ce qu’on peut… considérer qu’on est… ensemble ?, osa-t-elle tout de même, nerveuse.  

- Parce que si c’est trop tôt, ce n’est pas grave. Je… je voudrais…  

 

La fin de sa phrase mourut sur les lèvres de son partenaire qui l’embrassa tendrement, cherchant à la rassurer. Quand il s’écarta, il caressa sa joue et lui sourit.  

 

- Oui. On peut considérer qu’on est ensemble., lui affirma-t-il.  

- Ca me plaît bien comme idée., lâcha-t-il.  

- Moi aussi.  

 

Ils s’observèrent un moment, sereins, intégrant cette nouvelle donnée qui donnait une autre couleur à leur relation.  

 

- Kaori, je voudrai quand même qu’on prenne le temps avant de goûter à d’autres plaisirs, le temps de se découvrir, de laisser monter la température entre nous, de profiter de cette intermède pour flirter., lui dit-il.  

- Tu as encore des doutes ?, lui demanda-t-elle, se demandant si c’était à cause d’elle.  

- Non. J’ai même très envie de te sauter dessus mais c’est un moment unique dans notre vie., lui expliqua-t-il d’une voix chaude.  

- Je ne te savais pas aussi romantique., constata-t-elle.  

- Je vais te confier un secret : moi non plus.  

 

Elle lui sourit tendrement et se serra contre lui, la main sur son épaule. Son regard se fixa sur le cadran de sa montre et elle s’écarta brusquement.  

 

- Bon sang, le repas cuit depuis tout à l’heure., s’exclama-t-elle, se retournant et courant vers l’escalier.  

 

Amusé, l’esprit léger, Ryo la suivit et la retrouva dans la cuisine, retirant un plat fumant de la gazinière. Elle le posa sur le plan de travail et souleva le couvercle libérant une fumée noire qu’elle chassa à coups de serviette. Le nettoyeur alla ouvrir la fenêtre alors que sa compagne se mettait à tousser.  

 

- Sors de là., lui dit-il, la prenant par la main.  

- Je pensais bien mettre le feu mais pas à la cuisine., se moqua-t-il gentiment.  

- Idiot…, répondit-elle, un sourire lumineux aux lèvres.  

- Un idiot qui a faim. Je vais commander chez le traiteur. Après, je sortirai faire mes recherches… même si je n’en ai plus très envie., admit-il.  

- Après… Quelle heure est-il ?, se demanda-t-elle à voix haute.  

- Dix-neuf heures. Pourquoi ?  

 

Kaori baissa les yeux, nerveuse, avant de le regarder à nouveau. Ryo sentit sa tension monter à nouveau.  

 

- David James m’a proposé de l’accompagner à une soirée pour faire la connaissance des personnes qui pourraient apporter des fonds à l’orphelinat., lui apprit-elle.  

- J’ai… J’ai accepté, Ryo.  

- Il va vouloir en profiter, Kaori., lâcha Ryo, anxieux.  

- Je me doute mais je sais me défendre.  

- Tu vas connaître le grand monde., dit-il, amer.  

 

Peut-être qu’elle y prendrait goût même et qu’elle comprendrait qu’elle méritait mieux que cette vie dans l’ombre.  

 

- Oui et ça ne m’enchante pas plus que cela. Je préférerais t’aider mais je doute que ma présence te soit utile.  

- C’est vrai. Les filles me parleront plus facilement si je suis seul., admit-il.  

- Faisons un pacte, Ryo : tu me fais confiance pour tenir David éloigné de moi et je te fais confiance pour ne pas succomber aux charmes des demoiselles., lui proposa-t-elle.  

- Je n’ai pas envie de goûter aux charmes des filles. Je me réserve pour les tiens., lui dit-il, tentant de rester léger, de ne pas s’appesantir sur le fait qu’elle allait passer la soirée en compagnie d’un autre homme.  

- J’ai confiance en toi, Kaori. C’est en lui que je n’ai pas confiance.  

- Je réussirai à le gérer. J’ai été à bonne école. Tu nous commandes à manger pendant que je nettoie le carnage que tu m’as conduite à faire.  

- Eh je n’ai rien fait moi !, s’offusqua-t-il.  

- Si, tu m’as distraite., dit-elle, s’approchant de lui et déposant un baiser sur ses lèvres.  

 

Elle s’échappa rapidement quand elle sentit ses bras entourer sa taille et se réfugia dans la cuisine. Ryo commanda rapidement leur repas puis se laissa aller dans le canapé, fixant le plafond pensivement. Si on lui avait demandé ce qui arriverait ce jour-là, il aurait répondu qu’il retrouverait Yoko. Embrasser Kaori était loin d’être dans ses plans immédiats même si c’était quelque chose qu’il désirait ardemment. Il en serait presque venu à remercier monsieur James de sa présence. Sans lui, il n’aurait probablement pas été jaloux au point d’amener Kaori à lui dire toutes ces choses qui l’avaient touché, rassuré. Avec un peu de chance, pour bien terminer la journée, il trouverait des informations sur Yoko, voire Yoko elle-même. Quand cela serait fait, il pourrait consacrer plus de temps à sa relation avec Kaori et peut-être un peu à surveiller cet homme qui tournait autour d’elle.  

 

Dans la cuisine, Kaori récurait le plat qu’elle avait brûlé. Ca ne lui était plus arrivé depuis… depuis ses débuts en cuisine en fait, quand elle avait préparé le repas et s’était laissée absorber par une lecture au point d’oublier d’éteindre la gazinière. C’était Hideyuki qui était rentré et avait évité la catastrophe. Elle s’était prise un sacré sermon ce jour-là. Son frère était furieux de sa négligence puis il avait fini par la prendre dans ses bras, rassuré de la savoir saine et sauve. Elle se demandait si ce serait toujours ainsi avec Ryo, si elle perdrait toujours la tête quand il l’approcherait, si elle oublierait tout quand il l’embrasserait… Elle se sentit excitée comme une gamine et se mit à pouffer de rire toute seule en repensant à ce qu’elle avait ressenti lorsque ses lèvres avaient touché les siennes, lorsque leurs langues s’étaient mêlées passionnément.  

 

Elle se mit à rougir en se demandant si leurs corps-à-corps seraient semblables, si le feu qui l’avait embrasée serait aussi grand, aussi ardent. Elle s’éventa, victime d’une bouffée de chaleur. Elle comprenait l’envie de Ryo de profiter un temps de leur relation naissante mais elle devait avouer aussi qu’elle avait vraiment très très très envie de franchir l’ultime étape. Elle se demanda ce qu’elle ressentirait lorsqu’il caresserait son corps avec ses grandes mains, lorsqu’il poserait les lèvres au creux de son cou, puis sur ses seins… Est-ce qu’il ferait comme dans certaines de ses lectures d’attraper et pincer avec ses lèvres ses… ? Rien que d’imaginer la scène, elle se mit à rougir, réprimant un frisson de désir. Ses doigts glisseraient dans son dos, jusqu’à ses fesses, sur son ventre et descendraient plus bas. Que ressentirait-elle quand il en introduirait un dans… ?  

 

- Stop ! Ca suffit maintenant !, s’enjoignit-elle, morte de honte.  

- Ca va, Kaori ?, entendit-elle soudain derrière elle.  

 

Elle se retourna, surprise, et fixa Ryo qui venait d’arriver. Prise dans ses pensées indécentes, elle l’imagina nu comme elle l’avait vu très souvent et se mit à rougir furieusement en se mordillant la lèvre nerveusement. Elle ne se serait jamais cru aussi lubrique mais, là, maintenant, tout de suite, elle en aurait bien fait son quatre heures…  

 

Ryo laissa un sourire éclairer son visage. Il voyait au regard enfiévré mais affolé et à la teinte des joues de sa partenaire le caractère de ses pensées et il n’était pas peu fier de provoquer chez elle un élan aussi passionné. Sans trop savoir pourquoi, il s’approcha d’elle d’une démarche féline et bloqua son corps contre le plan de travail, posant un bras de chaque côté d’elle. Il vit son regard se poser sur lui et l’entendit déglutir nerveusement.  

 

- Des pensées licencieuses, Mademoiselle Makimura ?, murmura-t-il, penchant son visage vers le sien.  

- N… Non., bafouilla-t-elle, rougissant un peu plus.  

- Vraiment ? Alors tu ne rêves pas de ton corps sur mon corps, nos deux peaux chaudes et humides glissant l’une sur l’autre, mes mains errant sur ton corps… dans ton corps…, susurra-t-il, d’une voix langoureuse.  

- Tu n’imagines pas tes ongles se plantant dans mon dos, tes jambes enroulées autour de mes hanches, tes seins frottant contre mon torse puissant et musclé., continua-t-il, frottant contre sa mâchoire sa joue où une barbe naissante faisait son apparition.  

- Ryo, arrête…, gémit-elle.  

 

Il sentait sa poitrine se soulever de manière saccadée, provoquant des petites décharges électriques en lui chaque fois qu’elle le frôlait. Il jouait un jeu dangereux. Il le savait mais il n’avait pas envie de s’arrêter.  

 

- J’arrête ? Vraiment ?, la questionna-t-il.  

- Non., souffla-t-elle.  

- Tu imagines mes lèvres découvrir chaque parcelle de ta peau, ma langue tracer des sillons sur ton ventre, entre tes seins… sur tes seins… entre tes cuisses…, murmura-t-il, la voix rauque.  

 

Il ne put ajouter un mot de plus. Elle l’attrapa sauvagement par les cheveux et amena sa bouche sur la sienne, lui offrant un baiser sauvage et très sensuel. Elle laissa tout son désir éclater dans cet échange, plaquant son corps contre le sien, très étroitement. Ryo l’attrapa par les hanches et la souleva, l’asseyant sur le bord du plan de travail et elle enroula les jambes autour de ses hanches, se pressant encore plus contre lui, leurs intimités se touchant. Ils perdirent tous deux tous sens de la raison et du temps qui passe, n’étant conscients que de deux choses : leur désir et la présence de l’autre. Leurs langues, leurs bouches se mêlaient, leurs doigts virevoltaient sur le corps de l’autre, défaisant boutons et glissières rapidement.  

 

Ce fut le bruit à la porte sourd et régulier qui les poussa à se séparer, haletants. Kaori avait perdu son chemisier et son pantalon était ouvert. Le holster et le tee-shirt de Ryo étaient à terre, son pantalon baissé sur ses cuisses musclées. Ils s’observèrent un moment jusqu’à ce qu’une nouvelle série de coups ne les ramena à la réalité. Le nettoyeur remonta son pantalon et le referma prestement avant d’attraper son tee-shirt et de sortir. Kaori resta encore un moment assise sur le plan de travail, redescendant de son petit nuage, avant de se laisser glisser et de se rhabiller. Elle attrapa des couverts et se dirigea vers lé séjour, retrouvant son partenaire qui disposait les plats sur la table. Mal à l’aise de s’être montrée aussi passionnée, elle ne put affronter le regard de Ryo avant un long moment. Ils dînèrent en silence, perdus dans leurs pensées et la myriade d’émotions qu’ils avaient vécues durant la dernière heure.  

 

- N’aie pas honte d’être une femme avec des envies et des pulsions, Kaori. C’est normal, d’accord ?, tenta-t-il de la réconforter alors qu’elle se levait pour aller se préparer.  

 

Elle le dévisagea un moment puis acquiesça. Il la regarda partir et se demanda s’il n’aurait pas mieux fait de refuser qu’elle se rende à cette maudite soirée. Il se secoua mentalement. Il n’avait pas le droit : il n’avait ni à lui dicter sa conduite ni à priver les orphelins de fonds qui leur seraient utiles. Il pouvait lui faire confiance pour se débrouiller et il pouvait lui faire confiance pour ne pas briser son coeur. Elle lui avait dit qu’elle l’aimait et il savait que ce n’était pas récent. Si ses sentiments n’avaient pas été profonds, elle n’aurait pas tenu toutes ces années et, aujourd’hui, il n’aurait plus que ses yeux pour pleurer…  

 

Sous la douche, Kaori réussit à regagner un peu de calme. Elle était surprise par la force des émotions qui l’agitaient. Elle n’avait jamais pensé pouvoir désirer autant quelqu’un, que cela puisse être si fort. Elle s’était imaginée comme quelqu’un de posé dans ce domaine-là mais, apparemment, une nouvelle femme était née, prête à assumer son côté passionnée et sauvage, pendants de son amour et de sa tendresse. Sortie de là, elle s’essuya délicatement et s’enroula dans la serviette avant de se coiffer et de se maquiller légèrement. Elle se rendit dans sa chambre et ouvrit sa penderie. Le bon côté des choses, c’était qu’elle ne devait pas trop s’en faire pour le choix de la tenue. Elle n’avait qu’une robe de soirée, offerte par Eriko et qu’elle n’avait jamais mise, faute d’occasion.  

 

Elle prit la housse et l’ouvrit, découvrant le tissu noir soyeux. Elle observa la découpe et sortit des sous-vêtements qui iraient puis enfila la robe. Elle eut du mal à réaliser que la belle jeune femme qu’elle regardait dans le miroir n’était autre qu’elle. Eriko avait encore une fois dû dessiner ses modèles d’après sa silhouette… Prête à partir, elle attrapa nerveusement une paire d’escarpins. Dans quelques minutes, elle aurait le verdict de celui qui comptait le plus. Chaussée, elle ajusta sa tenue puis sortit de sa chambre, descendant doucement les escaliers.  

 

Lorsque Ryo entendit les pas dans l’escalier, il leva les yeux et ne put s’empêcher de fixer sa compagne d’un œil admiratif. Elle était tout simplement divine. La robe noire soulignait ses courbes sans être vulgaire, la ligne de strass qui suivait le décolleté en affirmait la beauté, suggérant plus que ne découvrant. Il n’arriverait jamais à rester tranquille toute une soirée en la sachant entre les bras de l’américain ainsi vêtue. Il ne pourrait même pas le rendre coupable de succomber à ses charmes.  

 

- Tu n’aurais pas plutôt un col roulé ?, lâcha-t-il.  

 

Kaori sentit son coeur se serrer de tristesse. Il ne l’aimait pas ainsi vêtue alors… Ca lui fit mal au coeur parce que, pour une fois, elle s’était trouvée belle. A croire qu’elle n’avait vraiment aucun goût…  

 

- Parce que, si je dois imaginer toute la soirée ma sublime compagne au bras d’un autre, je crois que je vais tuer quelqu’un…, ajouta-t-il, se levant pour l’approcher.  

 

Il lui tendit une main qu’elle prit et il la fit tourner sur elle-même.  

 

- Tu es magnifique, Kaori. Dommage que ce ne soit pas moi qui passe la soirée avec toi., murmura-t-il.  

 

Il sut qu’il lui avait fait plaisir lorsque ses joues rosirent.  

 

- Merci, Ryo. Moi aussi, j’aurais préféré être à ton bras., répondit-elle.  

- Ne l’oublie pas alors., dit-il, déposant un baiser sur sa tempe.  

- Allez, dépêche-toi de t’en aller ou je t’enferme à double-tour dans ta chambre., la menaça-t-il.  

- D’accord. Fais attention à toi.  

- Toi aussi.  

- Je t’aime.  

- Moi plus, Sugar., la taquina-t-il, l’oeil pétillant.  

 

Elle lui tira la langue en riant et sortit de l’appartement sans hâte réelle. Elle aurait préféré s’éviter cela mais c’était une chance inespérée de pouvoir faire plus pour les enfants. Elle n’avait pas le droit de se défiler. 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de