Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 21 :: Chapitre 21

Publiée: 22-03-20 - Mise à jour: 22-03-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Avertissement; ce chapitre contient des scènes de sexe décrites explicitement. elles ne visent qu'à illustrer les sentiments des personnages. Pour ceux que ça gêne, rendez-vous demain ;). Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^ Portez-vous bien.

 


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Chapitre 21  

 

Dans le silence seulement brisé par les clapotis de l’eau, les mains commencèrent à voguer sur les corps, explorant les surfaces humides et savonneuses, faisant naître mille et une étincelles.  

 

Lorsqu’il attrapa les pointes de ses seins entre ses doigts pour les titiller plus ou moins doucement, Kaori se cambra et appuya la tête sur son épaule. Elle lâcha un soupir, suivi d’un autre, le son des décibels monta puis se calma quand ses mains quittèrent ses collines pour continuer leur exploration. En manque, la jeune femme se retourna dans ses bras pour aller cueillir un baiser sur ses lèvres, baiser qui se passionna rapidement et, alors que les doigts masculins sombraient dans les abysses, sa main glissa le long de son corps jusqu’à trouver son Everest qu’elle entreprit sans gêne, avec envie même.  

 

- Stop, Sugar. Arrête-toi là. On pourrait continuer cela dans la chambre, non ?, lui proposa-t-il, haletant, prêt à exploser.  

- L’un n’empêche pas l’autre., fit-elle mutine.  

- Sauf pour le projet où tu pars avec un passager clandestin., lui dit-il.  

 

Elle le regarda, bouleversée. Elle n’avait pas pensé qu’il accepterait vraiment tout et se sentit soudain coupable de vouloir un enfant qu’elle élèverait loin de son père.  

 

- Ryo…, murmura-t-elle, la gorge serrée.  

- Tu veux vraiment essayer d’avoir un enfant de moi ?, lui demanda-t-il, serein.  

- Oui… mais tu ne pourrais pas être là avec nous…, culpabilisa-t-elle.  

- Tu vas vivre coupée de toutes tes attaches, Kaori. C’est un morceau du Japon que tu emmènerais., répondit-il, caressant l’ovale de son visage.  

- Le plus beau., souffla-t-elle.  

- Alors allons continuer cela dans la chambre. Je refuse que ta première fois ait lieu dans une baignoire.  

 

Kaori l’embrassa amoureusement et se releva, se montrant dans toute sa splendeur à son amant qui ne se priva pas d’une seule miette du spectacle. Le temps n’était plus à la timidité. Elle avait envie de lui comme il avait envie d’elle. Ils s’aimaient et n’avaient plus que quelques heures pour vivre cette passion qui avait couvé pendant sept ans. Prenant quand même le temps de se passer une serviette autour d’eux, ils partirent main dans la main dans la chambre de Ryo. A peine entrés, les serviettes tombèrent, les bouches se collèrent, les corps s’explorèrent. Il n’était nul besoin de mots. Les gestes, les soupirs et gémissements, les mouvements et tremblements des corps parlaient pour eux.  

 

Passant les bras de sa compagne autour de son cou sans cesser de l’embrasser, Ryo l’attrapa par les hanches et la souleva. Elle donna une légère impulsion et croisa les jambes autour de lui, sentant son intimité contre la sienne, la titillant à chaque mouvement. La tenant contre lui, il fit quelques pas jusqu’au lit et délicatement l’allongea, prenant position au-dessus d’elle. Il s’écarta de ses lèvres et embrassa sa joue, descendit le long de sa nuque puis de sa gorge. Il aspira et mordilla quelques secondes la pointe de chaque sein avant de continuer son périple plus bas, allant taquiner de la langue son intimité. Quand il sentit le rythme de ses ondulations accélérer, il remonta lentement avant de l’embrasser.  

 

- Tu es prête ?, lui demanda-t-il doucement.  

 

Il savait que, physiquement, elle l’était. Restait à s’assurer que la tête et le coeur suivaient aussi.  

 

- Oui, sans aucun doute., lui assura-t-elle, plongeant son regard dans le sien, sûre d’elle.  

 

Il la regarda un moment puis se pencha pour l’embrasser avant de s’éloigner à nouveau.  

 

- Kaori, épouse-moi. Là, maintenant. Sans bague, ni témoin. Je veux que tu sois ma femme comme je veux être ton mari. Je serai ton premier mari.  

- Le seul qui comptera., murmura-t-elle, les yeux brillants d’émotions.  

- Oui, mon amour. Je veux me marier avec toi.  

- Je t’aime tellement., répondit Ryo.  

 

Il prit un instant pour reprendre le contrôle de ses émotions puis fixa un regard sérieux sur elle.  

 

- Kaori Makimura, acceptez-vous de prendre pour époux Ryo Saeba, de l’aimer dans la pauvreté, les épreuves et un amour partagé ?  

- Oui, je le veux. Ryo Saeba, acceptez-vous de prendre pour épouse Kaori Makimura dans la pauvreté, les épreuves et un amour partagé ?, lui demanda-t-elle, les larmes coulant de ses jolis yeux noisette.  

- Oui, Kaori. Je le veux de tout mon coeur.  

- Je nous déclare mari et femme., balbutia-t-elle alors.  

- Vous pouvez déflorer la mariée., murmura-t-elle, posant une main sur son visage.  

- Viens. Je n’attendais que toi., l’encouragea-t-elle, d’une voix douce chargée d’amour.  

 

Il se pencha sur elle et l’embrassa tendrement, s’immisçant lentement en elle. Il sentit la légère barrière résister puis céder mais ne sentit pas de réaction particulière de la part de sa partenaire. Surpris, il s’immobilisa et la regarda.  

 

- Ca va ? Je ne t’ai pas fait trop mal ?, s’inquiéta-t-il.  

- Non, du tout. Juste une légère gêne mais je n’ai pas mal. C’était le bon moment, Ryo., souffla-t-elle, les yeux brillant de bonheur.  

 

Elle passa les bras autour de son cou et posa les lèvres sur les siennes d’abord très sagement puis elle taquina sa bouche qui s’ouvrit pour l’accueillir. Il se mit alors à bouger en elle doucement, lui laissant le temps de s’adapter à son intrusion. Il sentit bientôt ses hanches onduler et son bassin venir à sa rencontre, intensifiant l’échange. Ils s’étaient trouvés sur ce plan-là également, complémentaires, unis. Quittant ses lèvres un court instant, il observa son visage aux pommettes rosies, lèvres gonflées et rouges de leurs baisers et ses yeux voilés de désir.  

 

- Je t’aime., murmura-t-elle, posant une main sur son visage.  

 

Sa main quitta son visage et descendit dans son cou puis le long de son bras jusqu’à trouver la sienne. Il la souleva légèrement et leurs doigts s’entrelacèrent. Il trouva son autre main et entrelaça également leurs doigts. Il n’avait jamais tenu une femme ainsi. Il avait tenu les poignets, les bras mais jamais les doigts. Ce geste lui sembla soudain si intime… Il avait besoin d’elle, besoin de fusionner leurs corps le plus possible, s’imprégner de ses courbes, des sensations qu’il ressentait. Il se pencha pour l’embrasser et, comme si elle avait senti son besoin, elle noua les jambes autour de sa taille, l’emmenant plus profondément en elle. Lâchant ses mains, il l’enlaça tout en sentant ses bras venir autour de lui, l’agrippant de toutes ses forces, et posa la tête dans le creux de son cou.  

 

Kaori ne savait plus où elle était. Tout n’était que sensations volcaniques, plaisir intense, émotion renversante. Elle le sentait partout, sur elle, en elle, autour d’elle… Ryo était partout et elle ne voulait plus quitter cette bulle où elle se sentait bien et femme, sa femme sans bague ni témoin, mais elle s’en fichait. Leur engagement avait encore plus de valeur car il venait du coeur. Elle sentit soudain une vague plus forte que les autres venir et déferler sur elle. Elle sentit tout son corps se tendre et s’arquer contre lui comme pour en épouser les moindres reliefs. Elle sentit Ryo s’immobiliser au plus profond d’elle et son sexe qui semblait pulser entouré d’elle. Sans rien contrôler, elle s’entendit crier son prénom qui s’étouffa sur les lèvres qu’il posa sur elle en même temps qu’elle se rendit compte qu’il criait le sien.  

 

Quand leurs corps se relâchèrent enfin, Ryo se mit sur les coudes et observa sa femme, une lueur tendre dans le regard. Pris d’un accès de tendresse jusqu’alors inconnu pour lui à ce moment-là, il se mit à caresser son front délicatement, replaçant certaines mèches de cheveux, descendit le long de son nez, caressa ses lèvres qu’elle entrouvrit, l’invitant à l’embrasser, ce dont il ne se priva pas. C’était la première fois pour lui que l’acte charnel était si intense, si empli de sens. Il avait perdu la tête sur la fin, il le savait, mais il savait également qu’il s’était instinctivement adapté aux besoins de sa partenaire et réciproquement.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-il à voix basse, cherchant le moindre signe d’inconfort sur son visage.  

- Bien… Très bien même., répondit-elle, avec un sourire resplendissant.  

- C’était… bien au dessus de mes espérances., avoua-t-elle.  

- Pour une première fois, c’est bien que tu n’aies pas eu mal., fit-il remarquer, soulagé.  

 

Elle le regarda et il vit ses yeux s’assombrir. Croyait-il qu’elle lui mentait ? Aurait-elle dû simuler la douleur ?  

 

- Je te jure que j’étais vierge, Ryo., lui affirma-t-elle.  

- Je sais. Je l’ai senti et j’en ai quelques traces si tu as un doute., répondit-il, désignant son sexe qui portait quelques traces de sang et les draps légèrement tachés.  

- Toi aussi, tu dois avoir des traces sur toi. Kaori, je suis soulagé que tu n’aies pas eu mal. Avoir été ton premier amant est un don inestimable pour moi et ça aurait terni la chose si tu en avais souffert., la rassura-t-il.  

- Je suis heureuse que ce soit toi. Je suis heureuse que mon corps et mon coeur étaient en adéquation pour cette expérience., admit-elle.  

 

Il l’embrassa tendrement puis s’allongea à ses côtés et la prit dans ses bras. Il attrapa un paquet de biscuits et lui en proposa. Curieuse, elle jeta un coup d’oeil vers l’endroit d’où il avait sorti son trésor et vit toute une panoplie de victuailles étalées à portée de main.  

 

- Tu veux tenir un siège ?, plaisanta-t-elle.  

- Non, la nuit sans quitter la chambre. Tiens, femme, nourris-toi., lui dit-il autoritairement.  

 

Elle croisa son regard pétillant et attrapa un biscuit dans le paquet. Elle le grignota distraitement et s’aperçut que quelques miettes étaient tombées sur le torse de son homme. Elle allait les épousseter quand une autre idée lui vint en tête et elle se pencha, ramassant les morceaux de biscuits du bout des lèvres puis de la langue, posant un regard langoureux sur son homme. Elle entendit sa respiration se bloquer puis s’accélérer. Prenant confiance, elle laissa son périple continuer jusqu’à sa bouche, l’embrassant sauvagement avant de continuer son chemin et de redescendre. Elle insista sur ses pectoraux, le sentant tressaillir lorsqu’elle passa sur les deux petits boutons, puis descendit jusqu’à son nombril où elle fit tournoyer sa langue autour et à l’intérieur jusqu’à voir ses mouvements de bassin. Elle reprit son périple, se déplaçant légèrement. Elle laissa Ryo placer ses jambes comme il en avait envie sans se rendre compte de leur position.  

 

Quand elle posa la main sur le sexe de son mari, elle fut surprise de sentir une caresse sur son intimité et tourna la tête pour voir ce qu’il faisait. Elle se mit à rougir furieusement en voyant qu’il avait positionné ses jambes autour de sa tête qui faisait face à la partie la plus secrète de son anatomie.  

 

- Tout ce que tu me fais, je te le fais., lui dit-il, l’oeil pétillant et brillant d’une flamme de désir.  

- Fais-toi plaisir, ma belle.  

 

Soudain, bien moins sûre d’elle, elle déglutit et tendit de nouveau la main vers l’objet de son désir puis la recula sans l’avoir touché. Elle baissa la tête et doucement, souffla autour de la zone ciblée pour voir sa réaction. Elle l’entendit gémir puis, à peine un instant plus tard, la même sensation caressante apparut, la faisant frémir. Elle baissa de nouveau le visage et embrassa la zone avoisinante, sentant rapidement les lèvres de son mari autour d’elle. Elle s’enhardit alors et se mit à embrasser puis caresser doucement son membre, puis plus rapidement et elle alterna la vitesse. Tout ce qu’elle lui faisait, il lui faisait et elle devait souvent faire preuve de beaucoup de self-control pour ne pas perdre les pédales tant il était doué de sa langue et de ses doigts.  

 

Sentant le point culminant arriver, Ryo sortit de son emprise, faisant glisser son corps sous elle. Imaginait-elle le supplice auquel elle le soumettait ? Si on lui avait demandé avant comment aurait été le sexe avec Kaori, il aurait certainement dit très bien au moins le temps de leurs débuts, le temps de l’initier, de lui faire perdre ses inhibitions… Là, il faisait face à une autodidacte qui apprenait très rapidement, une jeune femme qui semblait presque complètement libérée de ses peurs et c’était juste divin, même s’il était sacrilège d’associer Dieu à leurs actes, pensa-t-il en s’introduisant en elle. La position n’était pas idéale pour voir son beau visage mais il se sentait profondément enfoui en elle et c’était délectable. A ses soupirs et gémissements, il savait qu’elle appréciait aussi les sensations qui naissaient en elle.  

 

Avant de se laisser complètement absorbée par le plaisir que provoquait son amant, Kaori se demanda s’il comptait expérimenter toutes les positions du Kama Sutra avec elle en une nuit. Les doigts caressant une partie sensible de son intimité provoquèrent comme une décharge électrique en elle qui l’empêcha de rire de cette idée saugrenue. Elle savait de toute façon qu’elle le suivrait quoiqu’il lui demande. Elle l’aimait et elle avait confiance en lui. Elle savait qu’il ne lui ferait jamais de mal et que, si elle manifestait le moindre signe de malaise, il s’arrêterait sans cri, sans plainte, sans protestation. Elle connaissait la couleur de son amour, chaude et rassurante. Aussi ne chercha-t-elle pas à comprendre quand elle sentit sa main se poser sur son ventre et l’inciter à se redresser. Elle se colla à lui le plus possible, passant un main derrière elle pour s’accrocher à sa nuque. Elle posa son autre main sur la sienne posée sur son ventre, leurs doigts s’entrelaçant. Sentant la nouvelle vague arriver, elle se tourna vers lui et croisa son regard couleur onyx intense. Leurs lèvres se joignirent et le plaisir les cueillit, intense et surtout partagé.  

 

Epuisés, leurs jambes cédèrent et, toujours unis, ils se retrouvèrent allongés, dos contre torse, moites, essoufflés, le coeur battant à tout rompre.  

 

- Tout ça pour quelques miettes de biscuits., plaisanta Ryo.  

- Tu vas me tuer, Sugar., murmura-t-il à son oreille, caressant doucement la peau de sa nuque, dégageant les petits cheveux collés par la sueur.  

- Si tu meurs, emporte-moi avec toi. Ne m’oublie pas., répondit-elle, la gorge serrée.  

 

Incapable d’articuler le moindre mot, il la serra contre lui. Il se demanda comment il arriverait à la laisser partir après la nuit qu’ils vivaient. Il ne savait si c’était à cause d’elle ou de l’échéance connue de leur relation mais tout semblait si intense, si beau, si fort. Il sentit sa main se glisser dans la sienne et leurs doigts s’entrecroiser. Il attrapa le drap de son autre main et le ramena sur eux.  

 

- Repose-toi un peu. On a encore le temps., lui dit-il, l’entourant de son autre bras.  

 

Il hésita à se retirer d’elle mais ne bougea pas. Il était bien. Il était chez lui, non qu’elle était sa propriété mais elle était sa maison, l’endroit où il se sentait bien, protégé, aimé. Fort de ce sentiment, il s’endormit quelques minutes.  

 

Ce fut la sensation de froid qui le réveilla. Surpris, il ouvrit les yeux et se redressa dans le lit. Kaori n’était plus là. Il ne savait s’il devait s’inquiéter ou non et préféra se lever, enfilant un caleçon au passage. Il ne trouva de traces d’elle ni dans la salle de bains, ni aux toilettes. L’étage inférieur était plongé dans le noir et aucun son ne lui parvenait. Il ne vit alors qu’un seul endroit où elle aurait pu aller : le toit.  

 

Kaori s’était réveillée brusquement quelques minutes plus tôt, oppressée. Elle n’avait que peu dormi mais suffisamment pour qu’une série de flashs viennent la perturber. Elle s’était dégagée doucement de ses bras, réalisant qu’il était encore en elle et espérant ne pas lui faire mal, puis était sortie, emportant un de ses tee-shirts rouges qu’elle passa en montant les escaliers. Elle sourit en pensant que jamais auparavant elle ne se serait baladée ne serait-ce que quelques minutes nue dans l’appartement, même en étant seule.  

 

Seulement vêtue du vêtement trop grand et large pour elle, elle s’appuya sur le garde-corps et regarda sa ville. Elle allait perdre tout cela, se retrouver dans une ville qu’elle ne connaissait pas, où elle ne connaîtrait personne, loin de sa famille, de ses amis. A coup sûr, elle n’aurait même pas besoin d’aller faire les commissions ou de cuisiner. David, célibataire aisé qu’il était, devait avoir des gens qui s’occupaient de tout cela pour lui. Qu’allait-elle faire là-bas ? Comment occuper ses journées pour ne pas penser à tout ce qu’elle avait laissé derrière elle ? Comment faire en sorte de rester la femme que Ryo aimait ? Parce que si elle lui demandait de rester l’homme qu’elle aimait, il était évident pour elle que la réciproque était vraie, avec certes la difficulté de ne pas savoir ce qui l’attendait.  

 

Quelque chose attira son regard vers le bas et elle fut attirée par le sol. Prise d’une espèce de vertige, elle imagina passer par dessus la rambarde et se laisser tomber, voir les étages défiler en attendant l’impact fatidique, le choc, le noir avec un peu de chance, l’absence de douleur, une mort immédiate… Tout se terminerait ainsi… Sauf si David fou de rage balançait quand même son dossier aux autorités. Elle secoua la tête, chassant ses idées noires. Le suicide n’était et n’avait jamais été une option à ses yeux. Un jour, ils se retrouveraient. Elle le savait. Deux bras l’enlacèrent et des lèvres trouvèrent sa nuque.  

 

- Eh… Que fais-tu ici, ma belle et tendre épouse ?, lui demanda-t-il dans un murmure.  

- Je t’attendais… On finit toujours par se retrouver même si ça prend du temps…, répondit-elle.  

 

Elle se retourna dans ses bras et plongea un regard confiant dans le sien. Il la contempla un moment, le coeur serré et douloureux, ne voulant pas de cette séparation, puis la tension le quitta et l’espoir revint.  

 

- Oui, c’est vrai. On se retrouvera., affirma-t-il, prenant ses lèvres tendrement.  

 

Ils approfondirent leur échange jusqu’à ce que le nettoyeur la prenne dans ses bras pour la ramener sur les lieux de son prochain forfait et lui montrer une nouvelle fois à quel point il l’aimait. Il s’en assura même à plusieurs reprises, les laissant essoufflés et épuisés dans les bras l’un de l’autre en pleine nuit.  

 

- Tu m’en veux ?, demanda soudain Kaori.  

- De devoir te faire l’amour à d’aussi nombreuses reprises ? C’était le programme que j’avais en tête., la taquina-t-il.  

- Non, idiot. De ne pas te laisser agir à ta guise., expliqua-t-elle.  

 

Il fixa un point invisible sur le plafond et réfléchit un moment avant de lui répondre.  

 

- Non. Lui coller une balle en pleine tête ne serait effectivement pas quelque chose de bon pour nous même si ça me soulagerait en partie., admit-il.  

- Et nous avons trop peu de temps pour monter quelque chose.  

- D’autant plus qu’il ne m’a pas laissé d’autre choix que de me décider avant de quitter son bureau., précisa-t-elle.  

- Il est malin et retors. Je suppose que ça l’a aidé à arriver là où il en est.  

- Ryo, je me dis aussi qu’en étant sur place, je pourrais trouver ce dossier et le détruire. Toi, tu pourrais peut-être retrouver le détective privé et le lui soutirer., suggéra-t-elle.  

- Tu croyais vraiment que j’allais attendre ta permission ?, ironisa-t-il gentiment.  

- Je n’avais pas assez de temps pour le faire avant demain onze heures mais je te jure que je m’y mets au plus vite., lui affirma-t-il.  

- Pas de sang, Ryo., lui rappela-t-elle.  

- Pas de mort ou pas de sang ? Il se peut que je doive faire preuve d’un peu de persuasion…, la questionna-t-il.  

- Pas de mort mais fais attention à toi. Ne te perds pas., concéda-t-elle.  

 

Ils s’observèrent un moment et il acquiesça.  

 

- Tu sais comment arrêter un homme s’il veut coucher avec toi ?, s’enquit Ryo, soucieux.  

- Un coup de genou bien placé., répondit-elle.  

- Ca marche aussi mais, plus discrètement, tu vas comprimer ces deux points-là., lui montra-t-il, plaçant ses bras autour de son cou.  

- Ca va bloquer l’afflux de sang au cerveau et faire s’évanouir la personne. c’est une prise dangereuse, Kaori. Dès qu’il ferme les yeux, tu le relâches, d’accord ? Sinon c’est la mort., lui apprit-il.  

 

Il plongea un regard sérieux dans le sien et l’observa. Il avait peur pour elle en lui apprenant cette technique. Il voulait sauver son intégrité mais, s’il mourrait, elle y perdrait son âme et ça lui faisait peur plus qu’autre chose.  

 

- D’accord. J’ai compris. Merci., murmura-t-elle, posant de nouveau la tête contre son torse.  

 

Toute cette conversation lui rappela ce qui allait arriver et, même si elle ne reviendrait pas sur sa décision, elle ne pouvait nier qu’elle avait peur de ce qui pourrait se passer quand elle serait là-bas, au loin, isolée. Elle bloquait volontairement les images de David et elle intimes parce qu’elle savait qu’elle ne voulait pas se donner à lui et que, s’il la touchait, ce serait ni plus ni moins un viol, même en ayant accepté les clauses du contrat. Elle s’était elle-même mise en danger mais le jeu en valait la chandelle. Il y avait des choses beaucoup plus importantes en jeu que son intégrité physique. Elle lutterait et se battrait contre lui, ferait de son mieux pour sortir le plus indemne possible mais elle n’était pas naïve au point d’imaginer qu’elle ne serait pas blessée sur le chemin.  

 

Sans percevoir les traits du visage de sa femme, Ryo sentit son corps se tendre et sa tension grandissante. Il n’était pas non plus serein et aurait aimé pouvoir la protéger mieux mais il ne le pouvait pas. Il ne pouvait que faire le maximum pour la sortir de là au plus vite et, avant cela, lui laisser de beaux souvenirs impérissables qui lui donneraient l’envie de se battre. Doucement, il releva son visage.  

 

- Je te promets que, dès que j’aurai détruit le dossier ici, je trouverai un moyen de te le faire savoir. Dès que tu auras détruit celui de ton côté, tu rentres à la maison et on reprendra notre vie à deux avec les ajustements qui te seront nécessaires si tu en as toujours envie.  

- Même avec un bébé ?, lui demanda-t-elle, inquiète.  

- Surtout avec un bébé., la rassura-t-il.  

- C’est comme si tu m’avais lancé un XYZ, Kaori. Je réussis toujours mes missions., lui dit-il, un sourire malicieux aux lèvres.  

- Ce sera plutôt un XYS ou un XXS pour le coup., répondit-elle, calquant son humeur sur la sienne.  

- S pour Saeba, je suppose. Madame fait de l’esprit…, la taquina-t-il.  

- C’est fou comme une simple lettre inversée change les choses, non ?, répliqua-t-elle, retenant sa respiration alors qu’il glissait les doigts sur son intimité, trouvant rapidement sa place.  

- En parlant d’inverser…, laissa-t-il échapper.  

 

Il s’effaça brusquement de sa position. Kaori se retrouva le nez dans l’oreiller, surprise, et n’eut pas le temps de se demander ce qu’il faisait qu’elle laissa échapper un long gémissement de plaisir alors qu’il s’allongeait sur son dos et glissait en elle profondément. Il la conduisit rapidement à l’orgasme et, toujours en elle, les retourna et l’incita à prendre la position dominante. Il l’observa un moment monter et descendre sur lui avant de se redresser et de la tenir dans ses bras, caressant sa poitrine et tous les points érogènes auxquels il avait accès, déclenchant à de nombreuses reprises la vague de plaisir ultime et multipliant ses premières découvertes.  

 

Quand le soleil se leva, dardant ses rayons chauds sur leurs peaux nues et moites, ils se tenaient assis, imbriqués l’un dans l’autre, se tenant de manière très serrée, les yeux dans les yeux. Les mouvements étaient lents, la fatigue visible, mais le moment était particulièrement beau et intense pour eux. Il n’était ni sauvage ni passionnée, il était tendre et profond comme leur amour, fusionnel comme ce qu’ils auraient aimé être, un et un seul. Ils se suffisaient, sans fioritures ni apparat. Il n’était pas question de performance ou de démonstration, ils étaient là l’un pour l’autre.  

 

- Je suis à toi…, murmura soudain Kaori.  

- Pour toujours., compléta-t-il.  

 

Ils s’embrassèrent tendrement et s’étreignirent avec force jusqu’à ce que la jouissance prenne le dessus, les laissant épuisés. Ils s’allongèrent collés l’un à l’autre et s’endormirent un moment avant de s’aimer à nouveau.  

 

Finalement peu avant dix heures, ils se levèrent, le coeur lourd, et s’observèrent un moment sans savoir quoi faire.  

 

- Une dernière douche à deux ?, lui proposa-t-elle, tendant la main.  

 

Il la prit et ils se glissèrent sous l’eau chaude ensemble. Se tournant vers lui, Kaori posa les mains sur lui et fit glisser le gel douche sur son corps. Elle le caressa et, rapidement, il l’imita. Les caresses s’intensifièrent, suivant le cours qu’elles avaient déjà pris en ces lieux et, pour une fois, rien ni personne ne vint perturber la conclusion de cette danse. Toujours accrochée à ses hanches, Kaori encadra le visage de son mari de ses mains et l’observa un long moment. Elle se sentait un peu gênée de ce qu’elle voulait lui demander, se demandait ce qu’il penserait d’elle après cela mais elle savait ce qui pouvait se passer et elle voulait encore qu’il fut celui qui lui ferait découvrir cela même si ce n’était pas quelque chose qui l’attirait outre mesure.  

 

- Ryo, il… il y a encore… quelque chose… qu’on… qu’on n’a pas expérimentée., bafouilla-t-elle, rougissante.  

 

Il la regarda, surpris, réfléchissant à ce qu’elle pouvait vouloir signifier. Elle prit la main qu’il avait posée dans le bas de son dos et la posa plus bas sur sa fesse, le regardant droit dans les yeux, et il comprit alors.  

 

- Non, ne me demande pas cela. J’ai trop de respect pour toi pour…, bafouilla-t-il à son tour.  

- Est-ce que… c’est bien ?, l’interrogea-t-elle, virant pivoine.  

- Ca peut l’être… avec la bonne personne., répondit-il, gêné.  

- Ryo, tu es la bonne personne. Tu me respectes, tu m’aimes. J’ai confiance en toi. Je ne suis pas très à l’aise avec cela mais lui ne se posera pas la question s’il en a envie, j’en suis persuadée. Je veux le découvrir avec toi… si tu veux bien. Mais si tu ne veux pas, ce n’est pas grave., répondit-elle, un sourire aimant aux lèvres.  

- J’aurais juste voulu qu’on ait plus de temps., murmura-t-il.  

- Il nous reste vingt minutes, je pense., le taquina-t-elle pour soulager son malaise.  

- Quoi qu’il arrive, je t’aime et ça ne changera pas.  

 

Ils se regardèrent un instant puis il acquiesça. Leurs lèvres se joignirent et ils entamèrent leur dernière danse. 

 


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