Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 7 :: Chapitre 7

Publiée: 08-03-20 - Mise à jour: 08-03-20

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Notre couple vaque chacun de son côté. Comment va se passer cette soirée? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 7  

 

Nonchalant, tout du moins en apparence, Ryo arpentait les rues moins bien famées de Tokyo à la recherche d’une nouvelle venue. Il avait déjà été accosté par plusieurs prostituées et les avait gentiment repoussées. Il cherchait la perle, celle qui satisferait ses désirs sans sourciller. Il eut une pensée pour Kaori et la chassa aussitôt de son esprit, ne souhaitant pas se laisser distraire de son objectif premier. Trouvant enfin la femme qu’il recherchait, il s’adossa à un mur en attendant qu’elle en finisse avec son client précédent, et alluma une cigarette, prêt à patienter. Les services de Suzy étaient sans pareil et méritaient bien qu’on l’attendit un peu. Au bout d’une demie-heure, la dame sortit de la voiture en saluant d’un air aguicheur l’homme qui démarra au quart de tour.  

 

- Au revoir, mon minet. On se revoit bientôt., cria-t-elle.  

 

Elle se mit à rire de l’air coupable de son partenaire d’une heure puis se retourna en réajustant sa mini-jupe et son bustier. Elle avança vers le lampadaire et se rendit alors compte de la présence de Ryo.  

 

- Tu te caches, Ryo-chou. D’habitude, tu signales ta présence bien avant., remarqua-t-elle.  

 

Elle n’avait entendu ni cri ni son de coups, ce qui était inhabituel de sa part.  

 

- Je me tiens tranquille, Suzy. Tu m’offres un peu de temps ?, lui demanda-t-il, lui tendant une coupure.  

- Tu veux quoi, mon chou ? La totale ?, lui proposa-t-elle, l’oeil brillant.  

- Des informations., répondit-il, l’emmenant vers la ruelle.  

- Tu joins l’utile à l’agréable ? Pourquoi pas ?, dit-elle, s’agenouillant à ses pieds et levant la main vers la fermeture de son pantalon.  

- Non. Que les informations, Suzy., rectifia-t-il, prenant sa main pour la relever.  

- Tu ne veux pas une petite gâterie. Je respire entre deux, tu sais. Je pourrais te répondre en même temps., lui précisa-t-elle, enjôleuse.  

 

Elle posa un doigt sur le haut de son tee-shirt et le laissa glisser sur tout son torse, son ventre et, se faisant hasardeuse, lui empoigna l’entrejambe, le massant délicatement d’une main experte. Elle sentait la bête prendre vie et elle savait que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne cède.  

 

Ryo inspira profondément pour garder le contrôle de son corps. Il se focalisa sur la seule personne capable de lui donner vraiment la force de ne pas se laisser aller à ses pulsions, la seule qu’il avait désormais envie de côtoyer dans un corps-à-corps torride : Kaori. Il attrapa fermement le poignet de la jeune femme et retira sa main de son sexe, dardant un regard dur sur elle.  

 

- Que les informations, Suzy. Je ne veux pas d’extras., lui répéta-t-il, durement.  

- Dommage, toi et moi nous amusions bien., bouda-t-elle.  

- C’est fini pour moi. J’ai mes raisons., répondit-il, avant même qu’elle n’ait posé la question.  

- Je cherche cette jeune femme, Suzy. Elle s’appelle Yoko et a tout juste dix-huit ans. Elle est certainement arrivée ici il y a trois semaines., la renseigna-t-il, lui tendant une photo de la disparue.  

 

Suzy prit le cliché entre ses doigts, l’étudia attentivement pendant un long moment, faisant une petite moue concentrée puis le lui rendit.  

 

- Non, jamais vue. La dernière nouvelle est arrivée il y a trois mois. Si tu cherches de la chair fraîche, va la voir, elle est à trois rues d’ici., lui dit-elle, un regard blasé lancé vers lui.  

- Suzy, si je souhaitais encore ce type de service, crois bien que tu serais celle vers qui je me tournerais. Tu n’as pas ton pareil pour endurer la cadence et la distance., lui répondit-il avec un clin d’oeil séducteur.  

- Tu sais parler aux femmes, toi…, répliqua-t-elle d’un ton acerbe.  

- J’espère que tes raisons le font aussi bien que moi, Ryo., ajouta-t-elle, légèrement jalouse.  

- Je ne sais pas encore mais ça ne manquera certainement pas de piquant., rétorqua-t-il, légèrement rêveur.  

- Tiens-moi au courant si tu as du nouveau, Suzy. Pas de souci dans le quartier sinon ?, lui demanda-t-il.  

- Non, pas depuis que tu as remis l’autre type dans le droit chemin. Il est parti depuis., l’informa-t-elle, reconnaissante.  

- Je sais. C’est ce que je lui avais conseillé de faire., dit-il.  

- Dis Ryo, tu vas continuer à nous protéger malgré tes… raisons., lui demanda-t-elle, anxieuse.  

 

Il l’observa un instant, légèrement surpris d’une telle crainte, puis lui sourit, rassurant.  

 

- Mes raisons aiment autant ce quartier que moi. Alors ne t’inquiète pas. Je suis encore là pour un bon moment., répondit-il.  

- J’y vais.  

- Ryo, passe le bonsoir à tes raisons. J’espère qu’elles savent qu’elles ont beaucoup de chance.  

- C’est moi qui suis chanceux, Suzy… Evite de trop parler de tout cela, s’il te plaît.  

- Je dirai que tu es toujours à la hauteur de ta renommée…, dit-elle avec un clin d’oeil.  

 

Il la remercia d’un signe de tête et s’en alla, s’effaçant dans l’obscurité des ruelles, pressant le pas pour rejoindre la zone des cabarets et retenter sa chance là-bas. Levant les yeux vers le ciel étoilé, il pensa à Kaori et espérait que tout se passait bien pour elle.  

 

Un peu plus tôt dans la soirée, un taxi avait déposé la nettoyeuse au pied du Hilton. Nerveuse et impressionnée, elle avança d’un pas hésitant vers l’entrée du palace. Elle était déjà passée à de nombreuses reprises devant le bâtiment qui se situait à Shinjuku mais jamais elle n’y avait mis les pieds. Elle pénétra dans le hall et fut époustouflée par le décor fait de bois et cuir, de lumières savamment dosées pour rendre cet endroit impersonnel très chaleureux. Osant à peine poser le pied sur le tapis, elle avança vers l’accueil où elle fut accueillie par un jeune homme qui la regarda d’un œil neutre.  

 

- Bonsoir. Je… je dois retrouver Monsieur David James., lui dit-elle, resserrant son étole autour de ses épaules, ne se sentant définitivement pas à l’aise.  

- Très bien. Je le préviens de suite. Vous êtes ?  

- Kaori Makimura., répondit-elle.  

- Vous pouvez prendre place dans l’un des fauteuils là-bas, Mademoiselle Makimura. Je le préviens., lui proposa-t-il gentiment.  

- Merci, bonne soirée., répondit-elle, se dirigeant vers la zone indiquée.  

 

Elle s’assit dans l’un des fauteuils de cuir, se tenant droite comme un I, les mains serrées sur sa pochette posée sur ses genoux. Elle se sentait gauche et totalement déplacée dans ce luxueux décor et aspirait à ce que la soirée se termine vite, très vite. Elle pourrait ainsi enlever ce déguisement, se démaquiller et retrouver son partenaire… son conjoint, pensa-t-elle heureuse. Lorsqu’elle entendit des pas venir dans sa direction, elle releva la tête et rencontra le regard chaleureux de David. Elle ne pouvait nier qu’habillé en smoking, il était très séduisant et dégageait un certain charisme, plus mondain que celui de Ryo qu’elle préférait pourtant car il était plus naturel.  

 

- Pile à l’heure, Kaori. J’apprécie la ponctualité., lui dit-il, lui tendant la main pour l’inviter à se lever.  

 

Elle accepta et sentit ses doigts chauds s’enrouler autour des siens. Ce n’était pas désagréable mais ça ne valait pas les doigts de Ryo, leur douceur… Remettant en place le tomber de sa robe d’un geste, elle releva les yeux pour croiser le regard subjugué de son cavalier.  

 

- Vous êtes sublime…, murmura-t-il.  

- Euh… merci., bafouilla-t-elle, rougissante.  

 

Il reprit contenance, se souvenant que l’objectif de la soirée était de ne pas l’effaroucher et de lui montrer son meilleur côté, qu’elle oublie l’homme qui s’était jeté sur elle tel un affamé dans l’après-midi. Il était un homme civilisé, poli et galant et il devait s’assurer qu’elle le sache lorsqu’elle le quitterait ce soir.  

 

- Nous y allons ?, lui demanda-t-il, lui tendant son bras.  

 

Elle acquiesça et posa la main dessus, le suivant. Pour le moment, tout se passait bien. Elle n’allait tout de même pas lui en vouloir qu’il la trouve belle. C’était si rare qu’elle pouvait en profiter un peu. Elle se souvint du regard de Ryo un peu plus tôt, de l’intonation de sa voix et se sentit frissonner.  

 

- Vous avez froid ?  

- Non, juste un léger courant d’air peut-être., mentit-elle.  

- Très bien. Après vous…, lui dit-il, ouvrant la porte passager d’une Mercedes noire.  

- Vous conduisez ?  

- Oui, Théo, mon chauffeur, est de repos ce soir., lui apprit-il.  

- Ca tombe bien parce que je n’ai pas encore eu l’occasion de tester cette petite merveille., dit-il, les yeux brillant d’excitation.  

 

Kaori se retint de secouer la tête, exaspérée. Ah les hommes et leurs voitures… Ryo était pareil avec sa mini. Elle ne savait combien de temps elle avait dû attendre avant d’avoir le droit de la conduire… Elle repartit dans ses souvenirs et sourit. A vrai dire, il n’avait pas eu le choix. S’il avait dû aller chercher la mini après avoir ligoté les hommes que Saeko devait arrêter, il aurait été lui-même arrêté. Il lui en avait fallu du temps pour lui donner les clefs. Elle les lui avait même arrachées des mains si ses souvenirs étaient bons.  

 

- Pourquoi souriez-vous ?, l’interrogea-t-il, curieux.  

- Vous et votre voiture… Je vous pensais au-dessus de ça., dit-elle, amusée.  

- Je ne suis pas qu’un businessman milliardaire. Je suis un homme avant tout. J’ai été un petit garçon qui a joué aux voitures avant de s’amuser avec des chiffres., rétorqua-t-il, légèrement piqué au vif.  

- Parce que vous vous amusez avec des chiffres ? Quel est votre activité exactement, David ?  

- J’ai repris la tête des affaires familiales, une affaire créée par mon grand-père il y a cinquante ans. On est dans tous les domaines d’activités avec une prédominance pour les médias, le tourisme et les divertissements. J’essaie de diversifier nos domaines d’action pour avoir une position de repli en cas de coup dur.  

- Vous gérez donc plusieurs entreprises et des centaines de salariés aux Etats-Unis., déclara Kaori, curieuse.  

- Sans chercher à vous impressionner, ce sont plutôt des milliers de salariés à travers le monde. J’ai une centaine de personnes qui travaillent pour certaines de mes sociétés ici au Japon et j’envisage d’augmenter encore notre présence.  

- Ca en fait des responsabilités. Vous influez sur la vie de tellement de personnes. S’il vous prend l’envie de fermer une entreprise, ce sont des centaines de personnes qui se retrouvent au chômage et leur famille en difficulté.  

- Kaori, il ne me prend pas l’envie de fermer des sociétés. Je le fais quand c’est nécessaire. Je n’achète pas des sociétés défaillantes si je ne suis pas sûr de pouvoir les remettre sur les rails., lui expliqua-t-il, contrarié.  

 

Elle l’observa un instant et s’en voulut de s’être montrée un peu dure avec lui. Elle ne lui avait pas laissé le bénéfice du doute.  

 

- Excusez-moi, David. Je ne voulais pas insinuer que vous étiez un de ces vilains patrons qui comptent leurs sous à longueur de journée…  

- D’accord., admit-il, après l’avoir jaugée un instant.  

- Nous sommes arrivés.  

 

Il arrêta la voiture, laissant le moteur tourner, et en sortit, donnant les clefs à un voiturier. Il contourna le véhicule et vint ouvrir la portière à sa cavalière. Kaori observa la grande bâtisse, nerveuse.  

 

- Nous sommes chez monsieur et madame Yamamoto. Lui dirige plusieurs entreprises dans le pays et elle est une fervente mécène, héritière d’une vieille famille nipponne., lui indiqua-t-il.  

- Je n’aurais pas dû venir. Je vais vous faire honte., soupira-t-elle, regardant les autres couples pénétrer dans le manoir.  

- Au contraire, Kaori., lui dit-il, soulevant son menton doucement.  

- Vous allez éclairer cette soirée de votre fraîcheur et de votre grand coeur… en tout cas, ce sera le cas pour moi., lui affirma-t-il.  

 

Il semblait tellement sincère qu’elle resta un moment plongée dans son regard, renforçant sa confiance en elle. David caressa sa joue tendrement puis sembla se reprendre.  

 

- Allons-y, nous allons récolter plein de fonds pour nos petits orphelins., fit-il enjoué.  

 

Elle acquiesça et le suivit, la main posée sur son bras. La chaleur qui régnait dans la pièce la frappa dès son entrée et elle laissa glisser son étole au creux de ses coudes, dévoilant le bustier et le dos de la robe.  

 

- Je ne sais pas si c’est très sage de ma part de vous laisser ainsi. J’apprécie énormément la vue mais les autres hommes également…, lâcha-t-il d’une voix sourde.  

 

Kaori regarda autour d’elle et se mit à rougir en voyant qu’il disait vrai.  

 

- David ! Vous avez pu venir. Quel plaisir !, s’exclama une dame d’une cinquantaine d’années, coquettement apprêtée.  

 

David la salua tout sourire et lui prit la main pour lui faire un baise-main des plus galants.  

 

- Ne pas honorer votre invitation aurait été un sacrilège, Madame Yamamoto., lui répondit-il d’une voix séductrice.  

- Je me suis permis de venir accompagné d’une amie.  

- Vous avez bien fait, cher ami. Je préfère vous voir ainsi que seul… Vous perturbez moins nos soirées, sans toutes ces jeunes célibataires pour vous tourner autour. Qui est cette charmante demoiselle ?  

- Kaori Makimura, Madame. Je vous remercie pour votre hospitalité.  

- Appelez-moi, Megumi. Ce sacripant me donne du Madame à tout va. Rendez-moi ma jeunesse, Kaori… Vous permettez que je vous appelle Kaori ?  

- Tout à fait, Mad… Megumi…, se corrigea-t-elle, voyant ses sourcils se froncer.  

- Excusez-moi, les habitudes ont la vie dure., s’excusa-t-elle.  

- Vous avez de la chance, Megumi. Moi, ça m’a pris plus qu’un échange de phrases pour avoir le plaisir de prononcer son prénom., s’amusa David.  

- Le privilège de l’âge., prétexta leur hôtesse.  

- Peut-être plus le fait que vous ne souhaitiez pas acheter à tout prix le terrain qu’occupe l’orphelinat cher à son coeur…, pipa l’américain, adressant un clin d’oeil à Kaori.  

 

Elle baissa les yeux, gênée par cette apparente intimité qu’il créait entre eux. Néanmoins, reconnaissante de l’opportunité qu’il lui donnait et ne souhaitant pas faire de scène devant Megumi, elle esquissa un léger sourire.  

 

- On ne touche pas aux enfants, David., se défendit-elle doucement.  

- Je l’ai bien compris, Kaori., dit-il d’une voix tendre.  

- Que vous êtes charmants tous les deux… Je vous enlève votre amie un moment, David. Tetsuo est là-bas avec votre compatriote., dit-elle en l’envoyant gentiment promener.  

 

Kaori le regarda, légèrement crispée, et il lui adressa un sourire rassurant.  

 

- Pour les orphelins., murmura-t-il avant de s’éclipser.  

- Alors, comment vous êtes vous rencontrés tous les deux ?, lui demanda la dame sur le ton de la confidence.  

- Excusez-moi d’être curieuse mais il en a fait craquer plus d’une en restant indifférent. Vous êtes la première qui réussissez à le faire sortir de sa réserve. C’est un exploit, vous savez…  

- Je ne savais pas. Nous ne nous connaissons pas très bien.  

- Alors votre rencontre ?, la pressa-t-elle.  

- Il a déboulé avec sa voiture en plein milieu d’une fête qui avait lieu à l’orphelinat Kurumi.  

- Je ne savais pas qu’on faisait des fêtes dans les orphelinats…, pipa Megumi.  

- Nous essayions de lever des fonds pour sauver l’orphelinat., précisa Kaori, une ombre voilant ses yeux.  

 

Elle lui raconta comment il avait mis les pieds dans le plat et s’était fait recevoir.  

 

- Il n’a pas dû apprécier de se faire rembarrer., souligna leur hôtesse.  

- Il nous a laissé un don conséquent pourtant., répondit Kaori, se souvenant du soulagement qu’elle avait ressenti.  

- Vraiment ?  

- Oui, cela va nous permettre de réparer la partie la plus abîmée du toit et quelques fenêtres en plus d’assurer les dépenses courantes.  

- S’il n’est pas revenu à la charge pour le terrain, c’est qu’il n’y tenait pas vraiment…, pipa Megumi.  

- Il l’a fait deux semaines plus tard. Il nous en a offert un bon prix et un terrain où construire un nouvel orphelinat sauf qu’il avait été mal informé.  

- Alors, il vous a proposé un autre terrain ?  

- Non, le terrain n’est pas à vendre. Le cap de l’aigle est peut-être une aubaine pour le tourisme mais les enfants, leur bien-être sont plus importants que tout. Ces enfants ont déjà beaucoup trop souffert pour devoir être perturbés alors qu’ils ont trouvé un équilibre ou en sont proches., dit Kaori avec passion.  

 

Megumi posa une main sur le bras de la jeune femme, souriant avec complaisance.  

 

- Vous êtes la directrice de cet orphelinat ?  

- Non, je n’y suis que bénévole mais j’aime ces enfants. Ils méritent d’être heureux et qu’on prenne parti pour eux., avoua-t-elle, baissant les yeux face à son emportement.  

- Ca se sent. Ils ont de la chance de vous avoir.  

- Je ne suis pas seule. La directrice se donne beaucoup ainsi que le personnel., argumenta-t-elle.  

- Et ils ont une porte-parole de choc. Venez, je vais vous présenter à quelques personnes qui pourraient vous aider., lui proposa Megumi.  

- Je ne veux pas vous déranger. Vous avez vos invités., s’opposa Kaori, gênée de prendre ainsi le temps de la dame.  

- D’où viennent vos fonds actuellement, Kaori ?  

- Les habitants du quartier, quelques subventions publiques et mon partenaire et moi…, répondit-elle.  

- Et vous n’en avez pas assez pour effectuer des réparations apparemment nécessaires, n’est-ce pas ?  

 

Kaori détourna le regard et poussa un léger soupir.  

 

- Non, en effet., admit-elle.  

- Alors, venez et parlez comme vous venez de le faire. Ca vous ouvrira quelques portes., lui dit-elle, sur le ton de la confidence.  

- D’accord.  

 

Kaori la suivit, répondit à toutes les questions, toutes les plaisanteries, parla des plus grands qui s’apprêtaient à quitter l’orphelinat pour voler de leurs propres ailes, du projet que la directrice et elle avaient depuis quelques années de construire un bâtiment où ces jeunes adultes pourraient s’émanciper sans devoir se retrouver seuls du jour au lendemain, éventuellement poursuivre des études en ayant un lieu où vivre en échange de quelques travaux ou d’aide à l’orphelinat. Le projet sembla marquer ces interlocutrices qui approuvèrent mais elle regretta le manque de moyens qui les empêchait de le mettre en œuvre. Actuellement, les fonds récoltés servaient à payer les dépenses courantes et, quand il en restait ou qu’une urgence se présentait, à effectuer quelques travaux.  

 

Finalement, au bout d’une heure, Kaori sentit une main se poser dans son dos et se retourna pour trouver David à ses côtés. Elle régna sur ses traits pour masquer sa déception : Ryo lui manquait. Elle avait hâte d’en finir et de rentrer le retrouver.  

 

- Tout va bien ?, lui demanda-t-il.  

- Oui merci., répondit la nettoyeuse.  

- Kaori nous parlait de l’orphelinat pour lequel elle est bénévole., lui apprit Megumi, les yeux pétillant de malice.  

- Ca m’attriste de penser à ces petits., compatit David.  

- Moi, je me réjouis de savoir qu’ils sont bien traités et qu’ils arrivent à mener une vie normale par la suite grâce aux bons soins de toutes ces personnes., intervint une autre invitée.  

- Je trouve aussi et ça me donne envie de leur rendre visite à ces enfants. Pourrai-je venir un jour de la semaine prochaine ?, demanda Megumi.  

 

Kaori croisa le regard de David, stupéfaite, et il acquiesça, ravi de la tournure des évènements.  

 

- Je… J’en serai ravie. Est-ce que mercredi vous conviendrait ?, lui proposa-t-elle.  

- Tout à fait. Vous en pensez quoi, Mesdames ?, demanda Megumi à ses amies qui acquiescèrent.  

- Voilà qui est réglé. Nous viendrons mercredi après-midi. Mesdames, si nous laissions ces jeunes gens profiter un peu de leur soirée., dit-elle, les emmenant ailleurs.  

- M’accorderiez-vous une danse, Mademoiselle ?, lui demanda David, tendant la main vers elle.  

- Avec plaisir à condition que ce ne soit pas une valse. Toute cette conversation m’a donné le tournis., avoua-t-elle.  

- Les mondanités ne sont pas votre fort, n’est-ce pas ?, l’interrogea-t-il.  

- Non, en effet. Je préfère les soirées en comité plus restreint.  

- Si mercredi porte ses fruits, ça en aura valu la peine, non ?  

- Peut-être. Ca me gêne de profiter de la soirée dans ce but…, avoua Kaori.  

 

Arrivés dans la salle réservée aux danseurs, David attira sa cavalière contre lui, sans la serrer. Il l’observa un instant, toujours surpris de découvrir les facettes contrastées de la jeune femme.  

 

- Ces soirées servent à cela et faire des affaires. Ca fait partie de mon travail et je suis ravi que, pour une fois, mon travail serve aussi une bonne cause., lui confia-t-il.  

- N’avez-vous donc jamais de moments de détente, avec des amis ou des proches ?, l’interrogea-t-elle, légèrement peinée pour lui.  

- Je passe parfois du temps avec ma famille et j’ai quelques fois un peu de temps pour prendre un verre avec un ami., répondit-il.  

- Je ne serais pas sûre de pouvoir apprécier votre vie. Elle semble si froide…, murmura-t-elle.  

 

Cet aveu fit un drôle d’effet à l’américain. Il n’avait jamais eu cette impression pourtant. Sa vie était bien remplie et enrichissante. Il voyageait de par le monde, ne manquait de rien… Il regarda Kaori et se demanda s’il penserait de même en étant à l’autre bout du monde alors qu’elle était chez eux… Il en douta. Peut-être apprécierait-il enfin de rester chez lui, de faire moins d’heures, de déléguer un peu plus…  

 

- Les choses peuvent changer. Il suffit de le vouloir., lui dit-il.  

- C’est vrai. Rien n’est figé dans le temps. On s’adapte à notre environnement, aux circonstances, aux évènements., acquiesça-t-elle, repensant à ses débuts avec Ryo.  

 

Devenir nettoyeuse n’avait jamais été dans ses plans de carrière mais Hideyuki avait été tué, sa vie mise à prix et, bien que Ryo lui avait proposé de fuir, elle avait décidé de rester, se surprenant elle-même. Elle éprouvait déjà des sentiments pour lui, sentiments qui avaient grandi avec l’homme. Alors oui, elle était bien du genre à penser que les personnes pouvaient évoluer dans le temps.  

 

- Vous le pensez vraiment ?, s’enquit David.  

- Oui. Je pense que tout le monde peut changer, même le pire des malfrats., confirma-t-elle.  

- Vous êtes quelqu’un de surprenant. Vous avez une telle foi en l’être humain…  

- J’ai de l’espoir, c’est tout. Je pense que tout être a une part d’ombre et de lumière en lui et je fais ce que je peux à mon niveau pour faire briller la lumière., murmura-t-elle.  

 

Il devait la trouver naïve mais elle était comme ça et ne voulait pas changer. Elle s’était endurcie au contact de Ryo, avait appris à affronter la noirceur de l’âme humaine mais elle n’avait pas oublié d’espérer en des jours meilleurs et les derniers évènements ne lui donnaient pas tort. Ryo et elle étaient enfin ensemble et, au départ, elle n’aurait pas misé un yen dessus. La fatigue prenant le pas, un long frisson la traversa.  

 

- Vous avez froid ?, lui demanda David doucement.  

- Non, je suis fatiguée.  

- Venez, je veux juste vous présenter une de mes connaissances et, après, nous nous en irons., lui dit-il.  

 

Il la prit par la main et l’emmena vers l’autre salle de réception. Kaori, fatiguée, ne prêta pas grande attention au geste. Elle ne pensait qu’à rentrer, voler un câlin à son partenaire, peut-être même un baiser, puis dormir.  

 

- Venez, il est là-bas.  

 

Il la guida à travers la foule, échangeant quelques banalités au passage, puis s’arrêta devant un homme d’une trentaine d’années qui se tourna vers eux. 

 


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