Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 11 :: Chapitre 11

Publiée: 12-03-20 - Mise à jour: 12-03-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 11  

 

- Bonjour toi., murmura Ryo, se penchant sur sa compagne pour l’embrasser.  

- Bonjour., répondit-elle d’une voix encore ensommeillée.  

 

Il se pencha sur elle et posa ses lèvres sur les siennes. C’était devenu en trois jours son petit rituel matinal, celui qui le poussait à ne pas jouer les loirs inutilement pour ne pas laisser à Kaori l’opportunité d’avoir déserté le lit avant qu’il ait pu l’observer dormir un moment et avoir son baiser. Il sentit ses doigts glisser dans ses cheveux et approfondit leur échange. Souhaitant se rapprocher sans l’écraser toutefois, il la prit dans ses bras et l’entraîna sur lui. C’était une délicieuse torture de sentir toutes ses courbes se presser contre lui, sa jambe coincée entre les siennes appuyant sur son mokkori bien éveillé qui ne demandait qu’à aller plus loin. Bientôt, se dit-il, très bientôt. Peut-être même plus tôt que prévu si elle continuait à lui taquiner le lobe de l’oreille comme elle le faisait.  

 

- Doucement, ma belle., dit-il, la basculant sur le dos et la bloquant de son poids.  

- Encore un peu de patience…  

- J’ai envie de toi., lui répondit-elle, les yeux fiévreux, les joues rosies.  

- Moi aussi mais la température doit encore monter un peu. Fais-moi confiance. Je te donne une demie-heure pour te préparer avant ta séance d’entraînement., l’informa-t-il.  

 

Kaori l’observa, prête à tester sa résistance, mais croisa son regard sérieux qui la dissuada d’essayer. Elle le savait inquiet car les rumeurs enflaient chaque jour passant sur ce nouveau gang et ce tireur hors pair. Ils avaient fait de nouveaux ravages et Ryo s’attendait à devoir intervenir ou relever un défi d’ici peu. Ce n’était pas cela qui le rendait le plus soucieux mais sa crainte qu’on ne s’en prenne une nouvelle fois à elle. Consciente de cela, elle ne chercha pas à échapper à cette nouvelle séance et se leva prestement.  

 

Après une douche rapide, elle se rendit dans sa chambre et enfila un legging et un débardeur qui lui collait au corps. Elle espérait qu’il apprécierait en outre la petite surprise qu’elle lui avait réservée, tentant de suivre ses conseils malgré sa personnalité. Pour cacher le tout, elle passa un grand sweat qui avait appartenu à son frère puis descendit préparer un petit-déjeuner rapide et surtout léger. Dix minutes plus tard, ils étaient assis l’un en face de l’autre une tasse de café devant eux et, dix minutes encore après, ils pénétraient dans la salle de gym.  

 

Ryo ne lui laissa pas le temps de se préparer et lui sauta dessus comme s’il voulait l’agresser. Sentant la tension dans l’air, elle esquiva l’attaque et le frappa du coude dans le dos, se remettant aussitôt en position de défense.  

 

- Bien joué…, apprécia-t-il, souriant.  

- Si tu as fini de pérorer, on pourrait peut-être passer aux choses sérieuses., le tança-t-elle, une lueur malicieuse dans les yeux.  

 

Elle vit un éclair de défi passer dans ses yeux et releva le menton en réponse. Elle tendit la main et lui fit signe du doigt de venir. Il ne se fit pas prier et l’attaqua, enchaînant les coups et les prises pour tenter de la déséquilibrer. Il y parvint au bout de dix minutes après qu’elle eut paré chaque attaque, esquivé ou encaissé chaque coup porté. Il balaya le sol d’un pied et la tacla, la faisant tomber au sol. Il fut juste assez rapide pour l’empêcher de se relever car il devait admettre que les trois séances qu’ils avaient pu caser les deux derniers jours avaient porté leurs fruits et elle avait gagné en agilité. L’immobilisant de ses quatre membres, il la regarda sous lui, essoufflée, les joues rougies par l’effort… en un mot, désirable.  

 

- Alors, on admet sa défaite ?, la nargua-t-il, se reconcentrant.  

 

Elle leva de grands yeux de biche sur lui, innocents, et lui fit un sourire penaud.  

 

- Il faut croire que tu peux me lâcher., admit-elle.  

 

Satisfait, il libéra ses bras et se redressa. En un quart de seconde, il se retrouva allongé sur le dos, sa partenaire l’immobilisant de la même façon que lui précédemment.  

 

- C’était bas…, lâcha-t-il, malgré tout amusé.  

- Il faut rester concentré, Sensei. Je n’ai pas dit le mot magique., murmura-t-elle, malicieuse.  

- Il y a un mot magique ?, demanda-t-il.  

- Oui. C’est même plus une expression qu’un mot., répondit-elle, mystérieuse.  

- Vraiment ? Et quelle est donc cette expression magique ?, fit-il, entrant dans son jeu.  

 

Elle se pencha sur lui, pressant tout son corps sur le sien. Elle baissa le visage jusqu’à ce que ses lèvres furent proches de son oreille, son souffle chaud le chatouillant et éveillant des sensations fort délicieuses dont la plus flagrante manifestation avait lieu sous la ceinture, juste là où sa féminité glissait outrageusement à chaque mouvement. C’était un pur exercice de self-control que de ne pas la retourner, la déshabiller et la faire sienne là maintenant. Le pire dans tout cela, c’était qu’elle ne s’en rendait même pas compte… ou elle le cachait bien mais il en doutait.  

 

- Devine…, murmura-t-elle.  

- Ce que je devine, c’est ce que je vais te faire si tu continues ainsi à gigoter sur moi., la prévint-il, poussant son bassin contre le sien.  

 

Elle sentit alors le désir évident de son partenaire et se figea, ne sachant comment réagir. Elle avait très envie de le pousser plus loin mais, d’un autre côté, il lui avait avoué que le jour approchait et elle voulait respecter son rythme. Profitant de son moment de réflexion pendant lequel elle relâcha la tension de son corps, il prit le dessus, l’entoura de ses bras et la retourna. Reprenant rapidement ses esprits, elle se débattit fortement même lorsqu’il rabattit ses bras au-dessus de sa tête. Ryo était impressionné par la force qu’elle lui opposait. Il avait du mal à contrôler la furie qui se défendait bec et ongles et ne comprit pas comment, d’un coup, elle était sur son dos alors qu’il tenait encore son sweat.  

 

- Je t’ai eu., le nargua-t-elle.  

- Tu crois vraiment ?, répondit-il, passant une jambe derrière l’une des siennes pour la faire basculer.  

 

Il entendit son cri de surprise et réussit à se retourner pour se réceptionner sur ses avant-bras et éviter de l’écraser de son poids. Kaori plia une jambe et, prenant appui dessus, souleva ses hanches pour se propulser et ainsi le faire basculer. Cependant, elle avait surestimé ses forces et elle ne réussit qu’à lui faire perdre l’équilibre. Il l’attrapa et la bloqua, son dos contre son torse, ses mains bloquées entre eux dans une position plutôt délicate puisqu’il sentait ses doigts chercher à agripper quelque chose et que ce quelque chose réagirait plutôt positivement au doigté de sa partenaire… sauf si elle serrait trop fort auquel cas il souffrirait, pensa-t-il en déglutissant.  

 

- Kaori… Kaori, calme-toi. On va arrêter là., lui dit-il posément.  

 

Il la sentit s’apaiser et baissa les yeux vers elle. Ses prunelles s’arrondirent de stupéfaction et sa respiration se bloqua quand il avisa la vue imprenable. Il n’avait même pas à deviner les formes de sa compagne tant son legging et son débardeur collaient à sa silhouette. Il pouvait même apercevoir dans le décolleté de son haut la petite pièce de dentelle noire qui emprisonnait sa poitrine. Il laissa ses mains remonter le long de ses hanches et sentit la peau nue de son ventre. Pris dans le moment, ses doigts errèrent sur le velouté et allèrent se perdre autour de son nombril. Il sentit ses muscles tressaillir au passage, entendit son souffle se couper puis s’accélérer progressivement.  

 

- Tu as écouté mes conseils…, murmura-t-il d’une voix rauque.  

- J’écoute mon maître., répondit-elle, la voix chevrotante.  

- Ni maître ni propriétaire, Kaori… mais j’apprécie. La diversion fait toujours effet., lui assura-t-il, continuant son exploration en remontant le long de son abdomen.  

 

Il passa les mains sous son débardeur, effleura ses côtes flottantes, l’entendant gémir au passage, puis captura ses seins entre ses mains, les massant délicatement. Elle se cambra contre lui, ses fesses caressant son membre durci, et il ne put retenir le gémissement de plaisir qui naquit au fond de sa gorge. Brusquement, il tira d’un coup sur son débardeur et le fit passer au dessus de sa tête, le jetant au loin. Il se mit au dessus d’elle et vint presser ses lèvres contre les siennes dans un baiser exigeant et passionné. Elle vint d’elle-même envahir sa bouche et taquiner sa langue très fougueusement, passant les doigts dans ses cheveux pour l’attirer à elle. Ils restèrent un long moment ainsi unis laissant la passion les envahir puis prendre le dessus.  

 

Leurs mains partirent alors en exploration. Ryo se trouva bientôt sans tee-shirt également, sa compagne assise sur ses hanches, caressant son ventre et son torse du bout des doigts avant de goûter chaque parcelle de peau du bout des lèvres jusqu’à remonter dans son cou, mordillant son menton au passage avant de l’embrasser. Simultanément, elle sentait ses mains caresser son dos, ses fesses, tracer la ligne de sa colonne vertébrale provoquant de longs frissons. Il dégrafa l’attache de son soutien-gorge et fit glisser les bretelles de ses épaules. Elle croisa son regard, un moment intimidée, mais se rassura face à son regard chaud. Les mains sur la pièce de dentelle, elle se redressa et attendit qu’il vint la lui enlever, faisant glisser ses paumes chaudes le long de ses côtés.  

 

- Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau., murmura-t-il après avoir exposé son buste.  

 

Il posa délicatement les mains sur sa poitrine, la parcourant délicatement puis se redressa pour entourer son visage de ses deux mains avant de l’embrasser.  

 

- J’ai envie de toi… maintenant., lui avoua-t-il.  

- Mais pas ici. Là-haut dans notre lit., lui proposa-t-il.  

 

Elle passa les bras autour de son cou et posa son front contre le sien. Ryo dut se contrôler pour ne pas se saisir des deux rondeurs qui se pressaient contre son torse et auxquelles il avait envie de rendre un hommage très appuyé.  

 

- Je suis à toi… , lui répondit-elle d’une voix sensuelle avant de l’embrasser à son tour.  

 

Ils se séparèrent haletants mais sans regret sachant que, dans quelques minutes, plus rien ne les séparerait. Ils se rhabillèrent rapidement avant de sortir main dans la main et de remonter à l’appartement. Ils avaient à peine franchi le seuil que le téléphone se mit à sonner.  

 

- Laisse sonner, on a mieux à faire., lui dit-il, l’enlaçant et se penchant pour l’embrasser.  

- Ryo, si tu es là, décroche. C’est urgent !, entendirent-ils Saeko lui enjoindre.  

 

Ils s’observèrent puis se lâchèrent et Ryo alla décrocher. Voyant l’heure, Kaori partit en cuisine préparer le repas. Ils avaient passé plus de trois heures en entraînement. Dans deux heures, elle devait être à l’orphelinat et, avant cela, passer chercher Miki qui lui avait proposé de préparer une collation pour ses mécènes et les enfants. Elle n’avait plus beaucoup de temps si elle ne voulait pas être en retard. Elle regrettait de devoir retarder leur tête à tête mais elle ne pouvait manquer ce rendez-vous. Deux bras vinrent bientôt entourer sa taille pendant que des lèvres venaient taquiner le creux de sa nuque.  

 

- Alors, que te voulait Saeko ?, lui demanda-t-elle.  

- Elle veut qu’on se voit dans une heure., lui dit-il, embêté.  

- Je préférerais me perdre dans tes bras., souffla-t-il.  

- Moi aussi mais j’ai rendez-vous dans deux heures à l’orphelinat avec les mécènes potentielles., lui rappela-t-elle.  

- Egalité alors, on remet à plus tard., regretta-t-il.  

- Oui. C’est dommage, j’en avais vraiment envie., lui avoua-t-elle, se tournant dans ses bras.  

- Moi aussi.  

 

Il l’embrassa doucement puis la serra dans ses bras, profitant de sa chaleur et de son amour. Sentant les odeurs de cuisson, elle s’écarta doucement.  

 

- On mange dans cinq minutes. Tu as le temps d’aller prendre une douche si tu veux. J’irai après manger., lui proposa-t-elle.  

 

Il acquiesça et la quitta. Le déjeuner se passa calmement et bientôt ils se séparèrent pour gagner chacun leur rendez-vous.  

 

- Fais attention à toi., lui demanda Kaori, lissant le pli de sa veste.  

- Toi aussi. Impressionne-les, Sugar., lui dit-il, déposant un baiser léger sur ses lèvres.  

- A ce soir.  

 

Elle acquiesça et se dirigea vers le garage alors que Ryo partait à pied au jardin public. Il arriva dix minutes plus tard et Saeko le suivit de peu. Ils prirent place sur un banc, observant les environs.  

 

- Alors que me veux-tu ? Tu m’as coupé dans une séance mokkori., lui apprit-il, un regard sérieux posé sur elle.  

- Encore beaucoup de bruit pour rien te concernant., pipa-t-elle, blasée.  

- Que tu crois, magnifique, tout en rondeurs, tendre et sauvage… J’attends ce moment avec impatience…, dit-il, rêveur.  

- Kaori va hurler. Tu vas prendre cher., le prévint-elle.  

- J’y compte bien…, lâcha-t-il, un sourire aux lèvres.  

- Tu n’en as pas marre de la balader de la sorte ?, le tança-t-elle.  

- Non, je vais la faire cavaler maintenant., répondit-il.  

 

Il s’imaginait très bien des échanges torrides avec sa partenaire, rêvait de l’entendre gémir et crier, de se perdre en elle. Se reprenant, il prit un air sérieux.  

 

- Si on en venait aux faits., lui proposa-t-il.  

- Tu es au courant pour la nouvelle bande qui sévit ?, l’interrogea-t-elle.  

- Oui. En quoi ça t’intéresse ?  

- Ils ont tué deux policiers ce matin pendant un braquage., lui apprit-elle, les sourcils froncés.  

- Ils sont totalement incontrôlables. Ils ne respectent rien, tirent dans la foule pour s’amuser… Ils ont déjà tué trois passants en plus des collègues. Est-ce que tu peux faire quelque chose ?, l’interrogea-t-elle.  

- Peut-être.  

- Tiens, c’est une copie du dossier avec les informations que nous avons pu glaner. Il y a quelques noms, des photos. Je te le laisse. Si tu as besoin d’autres informations, dis-le moi. Je verrai ce que je peux faire et remonte-moi ce que tu trouves. Je veux arrêter ces pourris au plus vite.  

- Ca marche., dit-il en se levant, le dossier sous le bras.  

- A bientôt., lui dit-il, s’éloignant.  

 

Elle le regarda faire, abasourdie. Elle avait bien senti des changements chez lui mais là, c’était vraiment quelque chose d’inattendu et elle se sentait un peu bête voire dépitée.  

 

- Attends, Ryo !, le héla-t-elle.  

 

Elle le rejoignit rapidement et se posta face à lui, les poings sur les hanches, visiblement soucieuse.  

 

- Tu es sûr que tout va bien ?, l’interrogea-t-elle.  

- Oui. Pourquoi ?, lui répondit-il, un sourire amusé aux lèvres.  

- Tu… Tu n’as pas négocié ta récompense., dit-elle, mal à l’aise.  

- C’est vrai. Quelle négligence de ma part… Tu en parleras avec Kaori., répliqua-t-il.  

- Quoi ?! Mais… Mais non !, s’offusqua Saeko.  

- Je ne vais pas proposer de tirer un coup avec Kaori !, cria-t-elle, faisant se retourner les passants.  

 

Elle se mit alors à rougir, gênée, une vision inédite pour Ryo qui s’en amusa énormément.  

 

- Non, bien évidemment puisque c’est mon domaine., rétorqua-t-il tranquillement.  

- Propose-lui une rémunération en yens. Cela lui suffira., lui suggéra-t-il, tournant les talons et s’en allant.  

 

Saeko ne répondit pas et Ryo sentit toute sa stupéfaction à la nouvelle qu’elle venait d’apprendre. Il sentit outre cela la joie que cela lui procura ainsi que le soulagement et un soupçon de regrets. Ayant une pensée pour feu son ami, il se dirigea vers le centre commercial où il était sûr de pouvoir rencontrer un grand nombre de ses indics à cette heure.  

 

Arrivées à l’orphelinat avec un peu d’avance, Miki et Kaori vidaient le coffre des plateaux et sacs qu’avait prévu la barmaid.  

 

- Tu en as prévu dix fois trop, Miki., soupira Kaori.  

- Avec les enfants, j’en ai fait un peu plus., se justifia la brunette.  

- Un peu ? Tu peux nourrir au moins trois régiments avec tout cela., soupira la nettoyeuse, stressée.  

- Détends-toi, Kaori. Tout va bien se passer. Tente le tout pour le tout. Au pire, elles ne te donneront rien mais tu auras essayé. Personne ne pourra te le reprocher., la rassura son amie.  

- Tu as raison. Je n’ai rien à perdre., répondit-elle.  

 

Elle ferma les yeux quelques secondes et fit le vide avant de les rouvrir, un sourire aux lèvres.  

 

- C’est beaucoup mieux et pile au bon moment. Elles viennent d’arriver., l’informa Miki.  

- Tu peux prévenir la directrice, s’il te plaît ? Je vais les accueillir.  

 

Kaori sortit et fut surprise de découvrir face à elle un groupe de dix dames dont le chef désigné semblait être Megumi Yamamoto.  

 

- Bonjour, Madame… Megumi., l’accueillit Kaori après un regard sévère de son invitée.  

- Bienvenues à la pension Kurumi.  

- Merci de nous avoir invitées, Kaori. Le cadre est magnifique. Je comprends que David ait été attiré., remarqua-t-elle.  

- Oui. La pension s’est installée ici peu après la fin de la seconde guerre mondiale pour accueillir des enfants dont les parents été décédés pendant les hostilités. Il y a eu beaucoup d’arrivées en provenance d’Hiroshima et Nagasaki et le bâtiment a été construit avec les moyens de l’époque. Venez, je vous prie. Je vais vous présenter Madame Tomoka, la directrice.  

 

Elles pénétrèrent dans le bâtiment à sa suite et Kaori se demandait ce qu’elles en pensaient. Les lieux étaient vieillots, la décoration quasi inexistante mais le tout était propre et bien entretenu.  

 

- Où sont les enfants ?, demanda une dame du groupe.  

- Les plus grands sont à l’école, à un kilomètre d’ici. Les plus petits sont à la sieste. Nous vous proposerons donc de visiter d’abord les extérieurs puis les commodités lorsqu’ils seront réveillés.  

 

Elles entrèrent dans le réfectoire où les attendaient Miki et la directrice. Bavardant poliment, elles prirent un café avant de visiter les extérieurs. Megumi fut d’une grande aide à Kaori, l’aiguillant sur les points essentiels qu’elle devait évoquer, les choses qui l’avaient incitée à demander cette visite de l’orphelinat après que la jeune femme en eut parlé pendant sa soirée.  

 

- Comme vous pouvez le constater, le bâtiment a beaucoup souffert de l’usure du temps. Nous allons pouvoir remplacer une partie de la toiture et certaines fenêtres mais nous sommes conscients qu’il faudrait refaire la totalité. De même, les enfants ne peuvent plus jouer sur tous les équipements qui sont abîmés et parfois même dangereux. Nous essayons de réparer au fur et à mesure mais le manque de moyens nous empêche de le faire rapidement.  

- Y a-t-il d’autres projets que vous souhaiteriez mettre en place si vous aviez plus de moyens ?, l’interrogea Megumi.  

- Nous voudrions construire un bâtiment pour les orphelins qui ont grandi ici et qui sont majeurs afin de leur permettre une sortie en douceur car, bien souvent, ils ont créé des liens forts et sont déstabilisés à la sortie de l’orphelinat. Cela leur permettrait également de pouvoir se loger pendant qu’ils entreprennent des études et de pouvoir ainsi trouver un travail correct et de bien débuter leur vie d’adulte. En échange, nous leur demanderions quelques travaux d’entretien ou de venir encadrer les plus petits pour des activités ou du soutien scolaire., leur dit-elle.  

- Vous pensez qu’en les aidant ainsi, ils vous ramèneront des fonds, une espèce de contre-partie pour l’éducation reçue ?, l’interrogea l’une d’elles, suspicieuse.  

 

Kaori soutint son regard sans faillir.  

 

- Non. Ces enfants n’ont rien à rembourser. Nous voulons leur offrir la possibilité d’avoir une belle vie, d’être heureux, de fonder une famille. Si nous leur demanderions une contre-partie pour le logement, ce serait pour leur éviter de ressentir de la pitié, de se considérer comme une charge. Tous ces enfants ont énormément souffert et nous avons à coeur de les emmener vers une vie d’adulte dans laquelle ils pourront s’épanouir presque comme les autres. Parce que, soyons honnêtes, on ne se remet jamais vraiment de la perte d’êtres aimés., expliqua-t-elle, un pincement familier au coeur.  

 

Elles poursuivirent leur chemin en silence un moment et s’arrêtèrent près des gardes-corps qui longeaient la falaise.  

 

- C’est magnifique., pipa Megumi.  

- En effet. Quand nous le pouvons, nous emmenons les enfants jusqu’à la plage en contre-bas. Ce n’est pas toujours facile mais on fait le maximum pour eux.  

- D’où viennent vos fonds, Kaori ?, demanda une autre.  

- Des personnes du voisinage, un peu de subventions publiques, mon partenaire et moi et nous avons eu un généreux don il y a peu., répondit-elle.  

- Vous êtes bénévole et donatrice… Vous devez avoir de bons revenus., pipa une autre.  

- Détrompez-vous, Mesdames. David, qui était le généreux mécène, m’a appris que cette jeune dame se sacrifiait pour ces enfants., leur apprit Megumi, faisant rougir Kaori.  

- Je… nous faisons ce que nous pouvons., bafouilla-t-elle, gênée.  

- Nous pouvons retourner au bâtiment si vous le souhaitez. Les enfants sont réveillés., leur proposa-t-elle, entendant les cris monter.  

 

Elles acquiescèrent et repartirent vers l’orphelinat. Arrivées à vingt mètres, elles virent une voiture se garer, voiture que Kaori connaissait bien.  

 

- Il m’avait dit qu’il ferait son possible pour venir, pour vous appuyer., lui confia Megumi discrètement.  

- Vous pouvez vous vanter de l’avoir ferré celui-là. Il n’aurait jamais bouleversé son emploi du temps auparavant., ajouta-t-elle.  

 

Kaori la regarda puis David descendre de voiture. Il la rejoignit, lui adressant un léger sourire, puis se tourna sans attendre vers le groupe. Se reprenant, la nettoyeuse les invita à entrer, les précédant. Elle n’avait pas fait deux mètres qu’une tornade aux cheveux noirs déboula dans ses jambes.  

 

- Kaori !, cria Hime.  

- Salut, ma belle., dit-elle, un sourire aux lèvres.  

 

Elle la hissa sur sa hanche et se laissa embrasser et étreindre par la petite fille.  

 

- N’oublie pas tes politesses, jeune fille., lui dit-elle, se tournant vers le groupe.  

- Bonjour, Mesdames., scanda la petite fille.  

- Bonjour, Monsieur James., ajouta-t-elle en voyant l’américain.  

- Tu te souviens de moi, Hime ? Ca me fait plaisir., lui répondit-il, heureux.  

- Oui, toi, t’es le monsieur qui a voulu prendre notre orphelinat., répondit-elle.  

 

David la regarda, surpris, puis se mit à rire gaiement.  

 

- C’est vrai mais j’aurais fait une grosse erreur, n’est-ce pas ?, lui demanda-t-il.  

- Oui. C’est notre maison., dit-elle, très sérieuse.  

- Je le sais maintenant. Tu n’as plus à t’inquiéter. Dis-moi, tu es bien dans les bras de Kaori ?, l’interrogea-t-il.  

- Moi aussi, j’aimerais bien y être., lui confia-t-il quand elle hocha la tête.  

 

Kaori vit les autres dames se sourire de manière complice, certainement en train de se lancer dans les spéculations sur leur relation, attisées par sa présence et les regards chauds qu’il lui lançait.  

 

- Bon, si nous profitions du réveil de ces enfants pour terminer la visite ?, leur proposa-t-elle.  

 

Hime refusant de la quitter, elle l’emmena avec elle. Ils visitèrent les dortoirs et sanitaires, la bibliothèque, la salle de jeux où la nettoyeuse fut assaillie par les petits et où Hime accepta enfin de retourner avec ses compères puis revinrent au réfectoire.  

 

- Voilà Mesdames, nous avons fait le tour. Puis-je vous proposer un rafraîchissement ou un petit quelque chose à grignoter ?, les invita-t-elle, leur désignant le buffet mis en place.  

 

L’heure qui suivit fut l’occasion de poser les dernières questions avant de voir leurs invitées se retirer. Les enfants avaient été appelés à les rejoindre un peu plus tôt et, intrigués par ses étrangères, étaient restés relativement calmes. Le moment venu, Kaori les raccompagna à leurs voitures, Megumi restant un moment à ses côtés.  

 

- Merci d’être venue, Megumi. Ce fut un plaisir.  

- Merci de votre accueil. Vous êtes une porte-parole incroyable pour ces enfants, Kaori. Vous m’avez convaincue. Je reviendrai vers vous très vite. Je ne pense pas que je serai seule, l’informa-t-elle.  

- Merci, Megumi., bredouilla la nettoyeuse, les larmes aux yeux.  

- Ne me remerciez pas. C’est moi qui dois le faire pour le temps et le coeur que vous y mettez. Ne changez pas., l’encouragea-t-elle avant de la saluer et partir.  

- Pourquoi tu pleures, Kaori ?, lui demanda David qui l’avait rejointe après le départ des voitures.  

- Megumi va certainement nous aider. C’est tellement inespéré…, fit-elle soulagée.  

- J’avais tellement peur que l’orphelinat ferme et soit rasé. Je ne peux pas laisser cela arriver, David.  

 

Il l’observa un instant et passa un bras autour de ses épaules, cherchant à la réconforter.  

 

- Pourquoi Kaori ? Pourquoi cet orphelinat ?, l’interrogea-t-il doucement.  

- C’est l’orphelinat que visitait mon frère avant sa mort. Il y était lui aussi bénévole. Je viens pour les enfants mais, parfois, j’ai l’impression qu’il est à mes côtés quand je suis ici., lui expliqua-t-elle.  

- Je comprends mieux ton attachement.  

- Merci David. Sans toi, ce ne serait jamais arrivé., lui dit-elle, reconnaissante.  

- De rien. Ecoute, Kaori, je pars en fin de semaine. M’accorderais-tu une soirée, une dernière soirée, s’il te plaît ?, lui demanda-t-il, nerveux.  

- Oui. Je te dois bien cela., répondit-elle.  

- Il faut que j’aille aider Miki à tout ranger avant de rentrer. Tu veux bien m’excuser ?  

- Oui. On peut dire vendredi soir vingt heures dans l’entrée de mon hôtel ?, lui proposa-t-il.  

- Oui, j’y serai., répondit-elle avant de se retirer.  

 

David la regarda partir avant de faire un tour dans le jardin, histoire de remettre de l’ordre dans ses pensées. Il avait eu son dernier rendez-vous alors qu’il n’y aurait jamais cru. Après tout, ayant eu un avis favorable de Megumi, Kaori aurait pu se sentir dédouanée de toute obligation envers lui mais elle avait accepté, par reconnaissance certes, mais elle avait accepté. Sentant le vent se lever, il rentra à l’orphelinat et chercha la jeune femme, souhaitant la saluer avant de partir. Il entendit des éclats de rire féminins et approcha, surprenant une conversation entre les deux amies. Ce qu’il découvrit le fit frémir et il préféra repartir en arrière et revenir en faisant du bruit pour ne pas les laisser deviner qu’il avait surpris leur discussion.  

 

- Je vais m’en aller. Je voulais vous saluer avant de partir., leur dit-il poliment.  

- Merci encore de ton aide. Ca me touche énormément., lui réitéra-t-elle.  

- De rien. Je vous laisse. Bonne soirée, Mesdames., les salua-t-il.  

- Kaori, il est raide dingue de toi, ce mec., affirma Miki, sans ambages après son départ.  

- Je sais mais, moi, j’aime Ryo et Ryo a enfin accepté qu’on devienne quelque chose. Ca m’attriste de lui faire du mal mais j’ai été sincère avec lui dès le départ. Il sait qu’il ne peut rien se passer entre nous., expliqua-t-elle à son amie.  

- Dommage… C’était un bon parti., soupira l’ex-mercenaire.  

- Le bon parti, c’est celui qui fait battre ton coeur, Miki. Tu voudrais échanger Umi contre un milliardaire ?, l’interrogea Kaori.  

- T’es pas folle !, répondit-elle, lui lançant une serviette en papier roulée en boule à la figure.  

 

Toutes deux éclatèrent de rire, d’un rire léger comme l’amour pouvait en susciter. 

 


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