Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment faire un jeu dont vous êtes le héros?

 

Il y a un lien tutorial qui peut vous aider. Tutorial

 

 

   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 58 :: chapitre 58

Publiée: 28-04-20 - Mise à jour: 28-04-20

Commentaires: Bonjour, la suite de l'histoire. Bien vu Rkever, la nouvelle cliente, le retour à la vie professionnelle. Comment vont-ils gérer cet évènement dans cette nouvelle donne? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 58  

 

Revenant d’avoir fait quelques courses avec Kei et Mai, Kaori se vit soudain entourée de quatre hommes en costume sombre. Elle se retint de soupirer et se tourna vers eux, dardant un regard noir sur elle.  

 

- Vous voudriez bien me laisser passer, s’il vous plaît ? Vous me gênez., leur dit-elle sans une once de peur dans la voix.  

- Non, ma petite dame, vous allez venir avec nous. Vous allez servir de monnaie d’échange., lui apprit l’un des truands.  

- Maman, c’est qui ?, l’interrogea Kei, impressionné par la taille des messieurs en costume sombre.  

- Allez, on n’a pas que cela à faire., fit un autre, avançant d’un pas.  

- Une minute ! On ne laisse pas les questions d’un enfant sans réponse !, leur opposa-t-elle, se tournant ostensiblement vers Kei et ignorant les autres.  

 

Impressionnés par la détermination qu’ils avaient ressentie, ils ne bougèrent pas. Kaori s’agenouilla pour faire face à Kei et lui fit un sourire rassurant qui le détendit.  

 

- Ces messieurs nous invitent à aller chez eux parce que soit ils veulent que papa amène Mitsuko auprès de leur chef, soit ils veulent que papa vienne rechercher maman., lui dit-elle, remettant en place une mèche de cheveux rebelle.  

- Mais pourquoi ?, s’étonna l’enfant.  

- C’est un petit jeu comme ton jeu de tape-taupe. Papa va les chercher et leur taper sur la tête. Ils aiment bien cela., s’amusa-t-elle.  

- Reste à côté de Mai contre le mur, tu veux bien ?, lui demanda-t-elle.  

 

Kei fit ce qu’elle lui demandait, serrant son doudou contre lui. Kaori se releva et se tourna vers les quatre hommes qui voulaient l’enlever.  

 

- Dans la voiture maintenant !, reprit le chef.  

- Non. Vous êtes quatre et c’est une voiture cinq places. Vous croyez que je vais abandonner mes enfants dans la rue ? Vous me prenez pour qui ?, répondit-elle.  

- Alors on emmène les gamins aussi., s’énerva-t-il.  

- Hors de question ! Votre véhicule n’a même pas de siège-auto. Bande d’ignorants ! Mettez-vous à la page un peu., rétorqua Kaori.  

 

Les quatre hommes se regardèrent puis la voiture, entendant coasser au loin. Finalement, le chef s’énerva et brandit son pistolet vers elle.  

 

- Ecoute-moi bien, c’est moi qui ai le revolver alors tu fais ce que je te dis !, hurla-t-il.  

 

Ni une ni deux, Kaori sortit sa plus belle massue et l’aplatit sur la tête du truand avant qu’il n’ait eu le temps de réagir, ramassant par la même occasion son arme.  

 

- Tu disais ?  

 

Elle entendit les trois autres dégainer et soupira d’ennui. Elle entendit soudain trois sons étouffés et le bruit caractéristique des armes qui tombent à terre.  

 

- Tu t’es bien amusé ?, demanda-t-elle, se tournant vers la ruelle d’où sortit Ryo, rangeant son arme.  

- J’ai adoré la joute verbale et le coup de massue était toujours aussi parfait, Sugar., approuva-t-il, tout sourire.  

 

Il se tourna vers son fils et lui ouvrit les bras. Kei vint s’y jeter et il l’enferma dans un étau rassurant de douceur.  

 

- Tu as été très courageux, mon grand., lui dit-il.  

- Tu vas pouvoir rentrer à la maison avec maman maintenant, d’accord ? Papa va raccompagner ces messieurs chez eux et revient après.  

 

Il lâcha Kei, jeta un coup d’oeil dans la poussette où Mai dormait paisiblement puis se tourna vers sa femme.  

 

- Je m’occupe d’eux, voir ce qu’ils voulaient au final. Je vais discuter avec leur chef et je rentre pour le déjeuner. Ca ira ?, lui demanda-t-il  

- Oui. Ryo, ne te perds pas en route., s’inquiéta-t-elle.  

- Je connais le chemin de la maison., plaisanta-t-il.  

- Je ne te parlais pas de géographie., répliqua-t-elle.  

- Je sais, Sugar. Ne t’inquiète pas, on se retrouve bientôt., lui assura-t-il avant de jeter les hommes dans leur voiture.  

 

Après un dernier regard vers elle, il grimpa dans la voiture et disparut dans la circulation. Au fond d’elle, Kaori espérait que ces hommes étaient en lien avec leur affaire et que son enlèvement était un moyen de récupérer Mitsuko. Ne souhaitant pas s’attarder dehors, se sentant vulnérable après cette mésaventure, elle prit Kei dans ses bras et couvrit le dernier pâté de maisons avant l’immeuble rapidement. Elle ne se sentit vraiment en sécurité qu’une fois la porte refermée. Sentant ses jambes trembler, elle posa son fils par terre et alla s’asseoir dans le canapé.  

 

- Ryo est sorti., lui apprit Sayuri qui l’avait entendue arriver.  

- Je sais. Il rentrera pour le déjeuner., murmura-t-elle, la tête dans les mains.  

- Ca va, Kaori ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Oui, juste une mauvaise rencontre alors que j’étais avec les enfants., répondit-elle.  

 

Elle sentit les bras de sa sœur l’entourer et se laissa aller contre elle. Elle n’avait pas eu peur lors de cet affrontement. Elle avait senti la présence de Ryo dès qu’elle avait été abordée par ces truands. Elle savait qu’il était là et qu’il ne laisserait personne lui faire du mal. Ca lui avait donné le courage de leur tenir tête, de ne pas paniquer pour ne pas effrayer plus Kei. Comme s’il sentait la détresse de sa mère, le petit garçon approcha et s’accrocha à elle. Sayuri s’écartant pour lui faire de la place, Kaori le prit sur ses genoux et lui fit un câlin. Réconforté au bout d’un moment, il redescendit pour retourner jouer.  

 

- Il va falloir qu’on s’ajuste parce que Ryo ne sera pas toujours là., murmura-t-elle pour elle-même, pensive.  

- Je ne peux pas laisser les enfants sans défense si je suis enlevée ou alors les laisser être enlevés. D’un autre côté, ils doivent pouvoir vivre normalement, aller au parc, jouer où ils en ont envie… Je savais que ce ne serait pas facile mais je n’avais pas imaginé que ce serait si compliqué., constata la maman.  

- Ne réagis pas à chaud. Tu as eu peur et c’est normal. C’est la première fois que tu côtoies de nouveau le danger depuis que tu es revenue. Vous allez vous ajuster. Tu verras, tout ira bien., la rassura Sayuri.  

 

Kaori la regarda, incertaine, puis son attention fut attirée par Mai qui se réveillait. Voyant l’heure, elle alla préparer un biberon.  

 

- Tu veux bien lui donner ? J’ai besoin de réfléchir un peu., lui demanda sa cadette.  

 

Elle acquiesça et prit en charge sa nièce.  

 

- Suko ! Suko ! Viens jouer !, appela Kei en voyant Mitsuko descendre.  

 

Kaori sourit en entendant son fils si enjoué, comme à son habitude. Il s’était pris d’admiration pour la jeune femme depuis qu’elle lui avait monté une tour gigantesque avec toutes ses grosses briques et elle ne demandait pas mieux que de se distraire avec le petit garçon qui lui faisait oublier ses soucis.  

 

Dans la cuisine, la nettoyeuse sortit tout un tas d’ingrédients et se mit à éplucher, émincer et cuisiner. Elle se concentra sur sa tâche, tentant d’oublier sa contrariété. Quand enfin elle y arriva, elle se mit à réfléchir à ce qu’elle aurait pu faire de mieux. Elle retourna le problème dans tous les sens et la seule conclusion qui revint fut : rien. Elle avait géré le problème, était restée calme. Kei n’avait pas eu trop peur, pas plus que lorsqu’il rencontrait un inconnu dans la rue et Mai ne s’était même pas réveillée. Aucun coup de feu audible n’avait été tiré même si les armes avaient été dégainées. Malgré le manque de pratique, elle avait bien géré, peut-être même plus posément que par le passé.  

 

Qu’aurait-elle fait si Ryo n’avait pas été là ? Elle ne savait pas. Elle s’imaginait bien gagner du temps pour protéger les enfants ou alors elle aurait suivi les kidnappeurs avec les deux petits pour ne pas les paniquer. Il aurait après tout été illusoire de penser qu’elle aurait pu piquer un sprint avec Kei à bras et la poussette et il était hors de question de s’enfuir en laissant les deux enfants là… Elle aurait pu sortir son arme et tirer mais elle ne pensait pas qu’elle l’aurait fait : ça aurait été très risqué de mêler les deux à des tirs croisés.  

 

Ayant mis tous les ingrédients à mijoter, elle retourna près de la penderie et prit son sac à main. Elle le fouilla et nota tout ce qu’elle estimait devoir y rajouter pour gagner du temps, juste gagner du temps pour pouvoir s’enfuir et mettre les enfants à l’abri. Oui, ce serait la solution, une solution peu téméraire mais prudente, qui convenait à la sécurité des bébés. Elle pouvait vivre avec.  

 

- Ca va mieux, on dirait., constata Sayuri, lui donnant Mai qui leva la main vers son visage avec un sourire d’extase.  

 

Kaori se laissa gagner par la joie de sa fille et embrassa le bout de ses doigts.  

 

- Oui. J’ai eu le temps de prendre du recul., admit-elle, plongeant dans le regard confiant du bébé.  

- Alors tu as correctement agi ou non ?, lui demanda sa sœur.  

- Oui. J’ai fait ce qu’il fallait et je sais quoi faire la prochaine fois que ça arrivera., déclara-t-elle.  

- Je vais aller coucher Mai., dit-elle, voyant la petite bâiller.  

 

Elle se tourna vers l’escalier et montait la première marche quand elle s’arrêta net. Après juste une seconde d’hésitation, elle se tourna de nouveau vers sa sœur et lui donna Mai.  

 

- Va dans notre chambre et couche-toi au sol. Mitsuko, prenez Kei, s’il vous plaît, et suivez Sayuri. Faites ce qu’elle vous dit.  

- Quoi ?! Qu’est-ce…  

- Maintenant !, lui ordonna-t-elle fermement sans crier.  

- Kei, tu vas avec Mitsuko. On va faire un jeu, mon chéri. Tu te caches et, moi, je viendrai te trouver. D’accord ?, lui dit-elle, un sourire rassurant aux lèvres.  

 

Le petit garçon acquiesça et accepta d’être porté par la jeune femme. Kaori n’attendit pas une seconde de plus avant d’aller à la porte, près du boîtier qui lui servait à armer ses pièges et les enclencha, prenant la commande avec elle. Elle prit dans la penderie son arme qu’elle rangea dans sa ceinture et sortit quelques grenades de dessous les fagots qu’elle espérait bien ne pas avoir à utiliser ainsi que de la corde. Se déplaçant prudemment, elle se réfugia derrière le canapé et décrocha le téléphone. Le plus silencieusement possible, elle composa le numéro de téléphone de l’appartement d’en face, attendant anxieusement que quelqu’un décroche. Au bout de dix longues sonneries, Mick répondit, essoufflé.  

 

- Angel pour vous servir., entendit-elle.  

- Mick, j’ai besoin d’aide. On a des intrus à la maison et Ryo n’est pas encore de retour., lui apprit-elle à voix basse.  

- J’appelle Umi et j’arrive, ma belle. Courage., lui enjoignit-il.  

 

Elle raccrocha juste au moment où les premiers coups étaient donnés à la porte. Quand celle-ci céda, les trois premiers hommes qui s’engouffrèrent furent refoulés par le kompeito gigantesque qui les écrasa dans le mur opposé, bouchant quasiment l’entrée de la porte. Les hommes suivants mirent deux minutes pour dégager l’entrée, temps qu’il fallut à Mick pour arriver à en juger aux premiers coups de feu qui résonnèrent dans la cage d’escalier. Les deux hommes qui réussirent enfin à escalader le kompeito et pénétrèrent dans l’appartement furent eux écrabouillés par une boule à piquants qui délogea le kompeito, enfonçant un peu plus les trois hommes précédents.  

 

- Il faudra que je recalcule tout cela., pensa Kaori.  

 

Quand d’autres hommes pénétrèrent dans l’appartement, alors qu’elle sentait la présence de Mick approchant, elle tira de toutes ses forces sur la corde qu’elle avait attachée à la rambarde de l’escalier et les fit tomber. Malgré le choc, l’un d’eux se releva et elle le vit avancer vers elle, arme à la main. Elle se précipita dans la cuisine et, ne trouvant pas mieux, attrapa la marmite qui chauffait sur le gaz et lança son contenu à la figure de l’homme qui entra en trombe et hurla sous la douleur, lâchant son arme. Elle la dégagea prestement hors de sa portée et le mit en joue avec la sienne. Le forçant à se lever et à ressortir, elle retourna dans le salon, dévasté, et vit Mick arriver accompagné de Ryo et, quelques secondes après, Umi rentra à son tour, jetant négligemment une poignée d’hommes par terre, sonnés.  

 

- Tu as fichu un sacré bazar., plaisanta Ryo.  

- Je m’ennuyais. Ces messieurs ont bien obligeamment répondu à mon besoin de distraction., répondit-elle sur le même ton.  

 

Elle essayait de tempérer son angoisse et de ne pas se précipiter à l’étage pour voir comment aller les enfants, savoir s’ils avaient été choqués ou non. Elle savait au moins qu’ils n’étaient pas blessés parce qu’aucun des hommes n’avait eu le temps de monter les escaliers.  

 

Ryo observa sa femme et, malgré la légèreté qu’elle affichait, il la sentait fébrile. Il approcha d’elle et caressa sa joue tendrement.  

 

- Tu t’es bien débrouillée, Kaori. Tu les as empêchés d’aller plus loin que le séjour sans un coup de feu. Où sont nos quatre protégés ?, demanda-t-il.  

- Dans notre chambre., l’informa-t-elle.  

- Tu devrais peut-être aller voir si tout le monde va bien., lui proposa-t-il, lui offrant un échappatoire.  

 

Elle acquiesça et monta les escaliers rapidement. Elle se retint de courir, sentant le regard de Ryo sur elle. Elle ne voulait pas paraître hystérique. Quand elle ouvrit la porte et trouva sa sœur avec Mai dans les bras et Mitsuko tenant Kei, racontant une histoire, elle sentit le soulagement l’envahir.  

 

- C’est ton œuvre cela., entendit-elle alors qu’une main se posait sur son épaule.  

- Tu les as mis à l’abri sans les effrayer. Regarde-les, ils ne sont pas stressés. Kei écoute l’histoire calmement. Ils vont bien, Kaori.  

- J’ai eu peur pour eux., avoua-t-elle.  

- Quelle partenaire je vais faire si je crève de trouille dès qu’ils sont non loin ?, lui demanda-t-elle, un sanglot dans la voix.  

- Je ne vais que t’apporter des ennuis et eux avec.  

- Chut, ne dis pas de bêtise., lui dit-il, la prenant dans ses bras.  

 

Il posa sa tête contre son torse, une main caressant ses cheveux. Il sentait son désarroi, son angoisse à l’idée qu’ils soient séparés, que les enfants souffrent.  

 

- Quand je suis parti et que je vous ai laissés seuls, je n’arrêtais pas de me dire que je ne devais pas, que j’aurais au moins dû vous raccompagner jusqu’à la maison, m’assurer que vous étiez en sécurité. Pourtant, je suis parti parce que j’ai confiance en toi. Je sais de quoi tu es capable, Kaori., lui assura-t-il, glissant les doigts dans ses cheveux et la forçant à relever la tête vers lui.  

- Kaori, tu es la meilleure partenaire que j’ai eue et le fait que tu aies peur pour nos enfants ne m’empêchera pas de penser le contraire. Regarde ce que tu as fait, Sugar. Te rends-tu compte qu’aucun coup de feu n’a été tiré à l’intérieur de l’appartement ? Il y a un peu de casse mais rien de grave. Malgré ta peur, tu as pensé froidement. Tu les as d’abord mis en sécurité, tu as enclenché le système de sécurité puis appelé Mick…, lui rappela-t-il.  

- Tu n’aurais pas appelé Mick, toi., objecta-t-elle.  

- Peut-être pas mais tu sais que je n’aime pas que tu te serves d’une arme et tu t’es défendue avec tes propres armes et en toute intelligence. Tu peux être fière de toi. Tu as toujours ta place à mes côtés… professionnellement et personnellement.  

- Merci, Ryo., murmura-t-elle, se laissant aller contre lui.  

- Papa !, cria Kei.  

 

Moins de deux secondes plus tard, une boule de nerf de moins d’un mètre entrait de plein fouet dans leurs jambes, les faisant vaciller. Ryo se baissa et l’attrapa, le pressant contre lui. Kaori caressa sa tignasse puis s’écarta et se dirigea vers Sayuri et Mitsuko. Elle retrouva de suite la chaleur de sa fille contre elle, ce qui la rasséréna définitivement.  

 

- Vous allez bien ?, demanda-t-elle aux deux jeunes femmes.  

- Oui. Ca va. Qui était-ce, Kaori ?, l’interrogea Sayuri.  

- Je ne sais pas. Mitsuko, vous allez bien ?  

- Un peu secouée mais ça va aller., répondit-elle.  

- Venez, descendons.  

 

Ils regagnèrent le séjour où Mick et Umi avaient rassemblé leurs assaillants. Ryo donna Kei à Sayuri et approcha des hommes ligotés.  

 

- Qui est le chef ? C’est toi avec le gros pif ?, demanda-t-il sèchement.  

- Eh un peu de respect !, s’insurgea Gros-Nez.  

- Tu en as eu en tentant de pénétrer chez moi par la force ?, répliqua-t-il.  

- Alors qu’est-ce que vous vouliez ?  

- La fille., lâcha-t-il abruptement.  

- Le patron a craqué dessus quand il l’a vue dans la rue. Il la veut.  

- C’est une femme, pas une chose !, s’énerva Kaori à qui tout cela semblait beaucoup trop familier.  

- S’il veut la draguer, il n’a pas à l’enlever mais à l’aborder et lui laisser le choix., ajouta-t-elle.  

 

Sayuri posa une main sur son épaule pour la calmer.  

 

- Maman, j’ai faim., fit Kei, levant de grands yeux implorant sur elle.  

 

La nettoyeuse regarda son mari qui lui fit un signe imperceptible de la tête. Elle se tourna vers son fils et lui tendit la main avec un « viens » affectueux. Arrivée dans la cuisine, elle se rendit compte que son repas gisait à terre mais ne se laissa pas abattre. Elle alla chercher le transat de Mai pour l’y déposer avant de sortir une bouteille de bouillon du congélateur qu’elle agrémenta avec des pâtes et des légumes. Un quart d’heure plus tard, Kei se régalait de son repas sous le regard vigilant de sa mère, de sa tante et de Mitsuko pendant que Mai prenait un nouveau biberon. La nettoyeuse faisait abstraction des bruits qu’elle entendait provenir du salon. Elle savait que Ryo interrogeait les hommes pour en tirer le maximum d’informations et, apparemment, c’était assez musclé.  

 

Dès que tous les témoins innocents furent hors de vue, le nettoyeur laissa son côté froid et implacable prendre le dessus.  

 

- Maintenant, tu vas me dire tout ce que je veux savoir et pas seulement la version édulcorée de la fille dont ton boss est tombé amoureux., lâcha Ryo.  

- Je ne vois pas de quoi tu parles., se renfrogna l’autre.  

 

Ryo se retint de sourire tout comme ses deux acolytes et attrapa une chaise sur laquelle il s’assit à califourchon.  

 

- Comme tu as pu le remarquer, j’ai deux enfants à la maison que je ne souhaite pas effrayer., admit Ryo.  

- Un bien lourd fardeau pour un homme de ta trempe., ricana Gros-Nez.  

- Une bénédiction pour ma part et tu devrais leur être reconnaissant car je n’utiliserai pas cela., l’informa-t-il, sortant son magnum et le posant sur la table derrière lui.  

 

L’homme sourit ironiquement, fier de voir le nettoyeur numéro un du Japon faire preuve de faiblesse.  

 

- En revanche, je peux utiliser cela., lui dit-il, sortant un couteau dont il fit jaillir la lame juste sous son nez, la pointe le coupant légèrement faisant perler le sang.  

 

Il vit des perles de sueur naître sur son front alors que ses yeux louchaient sur la lame.  

 

- Parce que tu vois, il me suffit de faire ça., dit-il, sortant un mouchoir de sa poche et le lui fourrant dans la bouche.  

- Et je peux faire tout ce que je veux sans les alerter., le prévint-il, pressant un peu plus le couteau sur son nez, agrandissant la plaie.  

 

Il l’entendit gémir de douleur et retira le couteau.  

 

- Tu vois, j’ai rencontré ton chef juste avant de rentrer. Lui et moi avons eu une petite conversation mais je sais qu’il ne m’a pas tout dit. Pourtant, il m’a fait don de cela., lui apprit Ryo, lui montrant une phalange de doigt, faisant blêmir tous les hommes.  

- Ca, c’était juste pour se faire pardonner d’avoir essayé d’enlever ma femme et d’avoir fait peur à mes enfants. Je m’en suis contenté parce qu’après tout, il est chef de clan et que je me dois de maintenir un certain équilibre mais toi… Ben, tu n’es que toi. Il en trouvera dix à sa porte demain matin pour te remplacer quand tu seras mort au fond d’un caniveau., argumenta le nettoyeur comme s’il parlait d’un chien écrasé, encore qu’il aurait peut-être eu plus de sympathie pour l’animal…  

- Alors je te laisse le choix de parler et de tout me déballer et je te laisse te barrer ou je te tue dans d’horribles souffrances avant de passer au suivant., lui offrit-il.  

 

Il posa alors un regard froid sur lui, froid et noir, aussi noir que les ténèbres qui l’engloutiraient s’il se taisait. L’homme commença à s’agiter et Ryo retira le bâillon.  

 

- La fille… Le patron n’en est pas amoureux. C’est la fille cachée d’un autre chef de clan et il veut l’enlever pour faire pression sur lui et lui prendre son territoire., avoua-t-il.  

- Enlever ta femme, c’était à la fois pour la faire venir et te faire venir, l’occasion de faire d’une pierre deux coups., enchaîna-t-il.  

- De qui est-elle la fille cachée ?, l’interrogea Ryo.  

- De l’oyabun Tanaka. Il a laissé un pécule à sa mère pour qu’elle l’élève loin du milieu dans l’ignorance de ses racines, à l’abri du danger.  

 

Le nettoyeur leva le regard vers Umibozu qui acquiesça de manière imperceptible avant de se tourner de nouveau vers son interlocuteur. Lui aussi avait eu vent de cette très vieille rumeur.  

 

- Il veut la tuer ?, l’interrogea Ryo.  

- Pas forcément. S’il réussit à la convaincre de l’aimer, de rester avec lui et de l’épouser, ça lui suffit. Mais si elle ne veut pas, c’est la mort qui l’attend tout comme Tanaka.  

- Très bien. Tu vois quand tu veux, tu peux te montrer très utile., le félicita-t-il, lui tapotant la joue.  

- Qu’est-ce que tu vas faire de nous maintenant ?, s’inquiéta Gros-Nez.  

- Vous confiez à une jolie demoiselle., dit-il, décrochant le téléphone.  

 

Une fois son appel à Saeko effectué, il fit se lever le groupe ligoté et, sous la garde des trois hommes, ils furent conduits à l’extérieur où une camionnette de police arriva bientôt précédée d’une Porsche rouge dont descendit l’inspectrice.  

 

- C’est cadeau. Des hommes du dragon d’or. L’homme au nez rouge est très causant. Tu pourras peut-être en tirer quelque chose., l’informa Ryo.  

- Je suppose que ça ne sert à rien que je te demande ce qu’ils faisaient ici ?, s’enquit-elle, remettant une mèche derrière son oreille.  

- Ils étaient venus enlever Kaori., résuma-t-il, omettant une partie de l’histoire.  

- Classique., pipa-t-elle.  

- Très classique mais elle sait se défendre. Je te laisse les prendre en charge., conclut-il.  

 

Saeko s’assura que les prisonniers étaient bien tous là et menottés et repartit avec la camionnette.  

 

- Vous y croyez à cette histoire de fille cachée ?, leur demanda Mick.  

- Oui. C’est une rumeur qui court depuis vingt ans, revenant par moment en force., répondit Ryo.  

- Mais ta cliente devrait être au courant, non ?  

- D’après la rumeur, non.  

- C’est ce que Tanaka voulait., répliqua Umibozu.  

- Ce qui veut dire qu’elle ne sera jamais tranquille., constata l’américain.  

- Non. Soit elle disparaît, soit elle obtient la protection de son père., déclara le nettoyeur.  

- Qu’est-ce que tu vas faire ?  

 

Ryo leva les yeux vers l’appartement et réfléchit un instant.  

 

- En parler avec ma partenaire qui est beaucoup plus réfléchie que moi dans ce genre de situation. Elle saura peut-être mieux aborder le sujet avec Mitsuko., répondit-il.  

 

Ses deux amis se regardèrent et approuvèrent avant de suivre Ryo à l’appartement. Quand ils y entrèrent, Kaori redescendait de l’étage.  

 

- Où sont les enfants ?, demanda Ryo.  

- A la sieste. Ils étaient énervés mais ils sont tombés comme des masses pour en finir., lui apprit-elle.  

- Et les… ?, demanda-t-elle, désignant où tous les truands avaient été ligotés un peu plus tôt.  

- Entre les mains de la police. Viens, il faut que je te parle., lui dit-il, la prenant par la main.  

 

Ils remontèrent tous les deux jusqu’à leur chambre où Ryo lui expliqua toute la situation, la filiation présumée de Mitsuko, les dangers qu’elle encourait… Il lui expliqua clairement ne pas savoir comment gérer humainement la situation autrement qu’en lui assénant la vérité assez brutalement puis trouver un moyen de la distraire et qu’il voulait s’en remettre à elle pour le faire parce qu’après tout, elle savait s’y prendre avec les gens, parler avec son cœur et leur tendre la main. Kaori s’assit à ses côtés sur le lit et posa une main sur la sienne.  

 

- Merci., dit-elle simplement.  

- De quoi ?, s’étonna-t-il.  

- De m’avoir montré que j’avais encore ma place à tes côtés, que j’apportais quelque chose à notre partenariat qui ne soit pas des ennuis., lui expliqua-t-elle.  

- Kaori, tu restes ma partenaire et la meilleure que j’ai eue. Je te le redirai tant de fois que ce sera nécessaire. Tu as des lacunes mais ta force est là, dans ton cœur et elle les compense largement. Ne change pas.  

 

Elle acquiesça puis posa une main sur sa joue avant de l’embrasser tendrement.  

 

- Je vais aller parler à Mitsuko., lui dit-elle, se levant.  

- Je vais voir les enfants et je vous rejoins., répondit-il.  

 

Ils se quittèrent sur le palier, l’une se dirigeant vers leur cliente, l’autre vers leurs enfants. Chacun avait sa place dans cette équipe, ce que constatèrent avec plaisir leurs deux amis et Sayuri. Le duo City Hunter était loin d’être mort. Il n’avait peut-être même jamais été aussi fort…  

 


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