Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

» Ecrire une review

 

RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment changer le format/couleur de sa fanfiction?

 

Pour changer le format de certaines sections de vos fanfictions, il suffit d'utiliser les tags suivants. - <b>Texte en gras</b> - <i>Texte en italique</i> -

<div align="center">Texte centré</div>
- <font face="Courier New, Courier, mono">Texte en police Courrier</font> ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 13 :: chapitre 13

Publiée: 14-03-20 - Mise à jour: 14-03-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Pour lever toute ambiguïté, David était parti quand le prénom de Ryo a été cité à l'orphelinat dans la conversation entre Miki et KAori. Donc David ne sait toujours pas qui est l'amant de la rouquine. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

Chapitre 13  

 

Après finalement toute une après-midi passée à rechercher des informations sur le nouveau gang qui semait la terreur, Mick et Ryo retournèrent au Cat’s où les attendaient leurs compagnes. Kazue, terriblement inquiète de ne pas avoir de nouvelles, se jeta dans les bras de son américain, soulagée de le retrouver sans égratignures. Plus sobrement, Ryo s’approcha de Kaori qui n’osait lui imposer une démonstration publique, ne sachant comment il le prendrait. Il caressa sa joue et l’embrassa brièvement, recevant un magnifique sourire en récompense.  

 

- Alors qu’avez-vous trouvé ?, leur demanda-t-elle, prenant place à côté de son partenaire au comptoir.  

- Pas grand-chose. Enfin façon de parler parce qu’il y avait pléthore de munitions en tous genres et de résidus d’explosifs., soupira Ryo.  

- Saeko doit analyser les bandes vidéos et elle nous remontera les portraits que nous n’avions pas encore., ajouta Mick.  

- On a retrouvé la balle qui t’était destinée. Elle est trop déformée pour qu’on puisse en tirer quelque chose sur le fusil sauf que c’est de la munition courante pour tireur d’élite., ajouta le nettoyeur japonais.  

 

Kaori posa une main sur son genou en guise de soutien et il mit la sienne dessus, la pressant doucement.  

 

- Qu’allez-vous faire maintenant ?, demanda Kazue.  

- Je vais faire le tour des cabarets pour avoir des infos. Kaori a un rendez-vous ce soir., répondit Ryo.  

- Je vais annuler. Si tu as besoin de moi…, commença-t-elle.  

- Non, vas-y. Tu ne m’aideras pas à m’attendre alors autant que tu fasses quelque chose qui te tient à coeur., la coupa-t-il.  

- Merci., souffla-t-elle.  

- Tu as rendez-vous où ?, lui demanda Miki, curieuse.  

- Avec David au Hilton. Il prend l’avion après-demain et veut me dire au revoir., expliqua Kaori.  

- Tu n’aurais pas dû accepter., répondit Mick sombrement.  

 

La nettoyeuse regarda ses amis et voyait bien les airs renfrognés de Mick et Miki et ce qu’ils pensaient.  

 

- Je ne veux que le remercier de ce qu’il a fait pour l’orphelinat. Sans lui, on pouvait fermer à la fin de l’année, au mieux l’année prochaine. Il m’a ouvert des portes et c’est la moindre des choses que je le remercie. Je ne vais pas me marier ni coucher avec lui, je vais juste dîner., leur dit-elle, déterminée.  

- De toute façon, le seul qui devrait avoir quelque chose à y redire ici, c’est Ryo. Je sais qu’il n’est pas forcément joyeux que j’y aille mais il me fait confiance., ajouta-t-elle, jetant un regard vers son compagnon.  

- C’est exact. On va rentrer d’ailleurs sinon tu n’auras pas le temps de te préparer., l’incita-t-il.  

- Pourquoi tu la laisses faire, Ryo ?, murmura Mick, fâché, en l’attrapant par le bras.  

- Parce que j’ai du respect pour elle. Je n’aime pas le type mais je dois reconnaître ce qu’il a fait et, si elle a besoin de le remercier pour être en paix avec sa conscience, alors qu’elle le fasse., répondit-il, serein, sentant le regard approbateur d’Umibozu.  

 

Mick le laissa partir, pas vraiment convaincu, et le couple s’en alla et regagna l’appartement.  

 

- Je vais te préparer quelque chose à manger., fit Kaori à peine rentrée.  

- Non, laisse, je vais me débrouiller. Il te reste une petite heure. Va prendre un bain pour te détendre un peu. La journée a été mouvementée., lui dit-il, la poussant vers l’escalier.  

- D’accord mais avant…  

 

Elle se tourna et glissa les bras autour de son cou. Il comprit le message et alla à la rencontre de ses lèvres pulpeuses. Ils avaient tous deux attendu ce moment toute la journée et en profitèrent longuement sans chercher à aller plus loin. Ils s’écartèrent l’un de l’autre, haletants, puis se quittèrent, Kaori montant à la salle de bains. Elle se glissa dans un bain chaud en profitant pour délasser ses muscles contractés suite à l’explosion et au stress lié à l’attente au café mais, bien vite, elle se lassa et éprouva le besoin de sortir et de rejoindre Ryo. Elle se coiffa et maquilla rapidement puis sortit de son armoire un tailleur jupe noire tout simple qu’elle accompagna d’un chemisier rouge. C’était sobre mais élégant et surtout cela cachait son pansement. Apprêtée, elle descendit et retrouva Ryo sur le divan en pleine réflexion.  

 

- Très sérieuse, Mademoiselle Makimura. Vous allez à un entretien d’embauche ?, la taquina Ryo.  

- Je ne sais pas. Suis-je menacée dans mon emploi actuel ?, répondit-elle du tac au tac.  

- La plus grande menace serait d’ordre sexuel. Vous sentez-vous apte à répondre aux exigences de votre partenaire, Mademoiselle ?, lui demanda-t-il, très sérieusement.  

- Tout dépend desdites exigences. Si elles n’incluent pas d’engins de torture, je devrais m’en sortir., rétorqua-t-elle sans faillir malgré la couleur qui teintait ses joues.  

 

Ryo lui tendit la main et elle s’approcha de lui, se laissant attirer dans ses bras lorsqu’elle glissa ses doigts entre les siens.  

 

- Je n’utilise que ce que la nature m’a donné et je compte bien ne t’infliger que de douces tortures qui te donneront beaucoup de plaisir. Mais, Kaori, s’il y a des choses avec lesquelles tu n’es pas à l’aise, il te suffit et suffira de me le dire. Je te respecte comme tu me respectes. Il n’y a pas de soumission entre nous. Je ne sais pas mieux que toi ce qui te convient sur ce plan-là, d’accord ?, lui dit-il avec tendresse.  

- Merci Ryo. Tu me rassures., murmura-t-elle, nichant la tête au creux de son cou.  

 

Il glissa les doigts dans ses cheveux et les lui caressa un moment. Ils se sentaient tous les deux bien dans cet échange de tendresse. Vint cependant le moment fatidique où ils durent se séparer.  

 

- Je vais te déposer. Tu prendras un taxi pour rentrer et tu ne sors du hall que lorsqu’il est là, interdiction…  

- De traîner sur le trottoir à la vue de tous. Je sais, Ryo., finit-elle à sa place.  

- Je ne vais pas faire la mauvaise tête. Je te promets d’appliquer toutes tes consignes à la lettre. J’ai trop envie de rentrer et de faire mokkori avec toi quand nous… enfin, tu auras réglé le sort des autres.  

- Nous, Kaori. J’aurais besoin de toi le moment venu. C’est juste que, lorsque j’interroge les filles, elles me parlent plus quand tu n’es pas là., la taquina-t-il.  

- Je devrais peut-être enfiler un vieux jean et un pull à Hide. Tu m’appellerais Kaoru et on sortirait entre frères., ironisa-t-elle.  

- Oh que non, je ne t’appellerai plus jamais mon petit frère, pas maintenant que j’ai découvert ces deux magnifiques protubérances et un autre terrain à conquérir., dit-il en la coinçant contre le mur près de la penderie, posant les mains sur ses seins.  

 

Il les caressa au travers du tissu doucement, regarda son regard se voiler de désir puis l’embrassa langoureusement.  

 

- N’oublie pas cela quand tu seras avec lui., lui murmura-t-il à l’oreille.  

- Je ne t’oublierai pas tout court., répondit-elle, remettant de l’ordre dans sa tenue.  

- Ca me va aussi.  

 

Ils descendirent tranquillement les marches et, quelques minutes plus tard, Ryo déposait Kaori à l’entrée du Hilton, la laissant seule sans aucune arrière-pensée pour sa sécurité face au tireur d’élite. Le restaurant du Hilton était tout simplement inatteignable même pour un pro. Aucune construction à deux kilomètres à la ronde n’était suffisamment haute tout en offrant une ligne de mire. Mis à part son cavalier donc, il n’avait aucune inquiétude à avoir.  

 

Après être sortie de la voiture, Kaori ne se retourna pas et pénétra dans le hall comme Ryo le lui avait demandé. Au moment où elle allait se présenter à l’accueil, David sortait de l’ascenseur.  

 

- Ponctuelle comme toujours., la complimenta-t-il, déposant un baiser sur sa tempe.  

- Je n’aime pas être en retard., répondit-elle.  

- Tu es ravissante, comme toujours également. J’ai réservé une table au grill de l’hôtel. J’espère que cela te conviendra. Toutefois, si tu préfères le restaurant chinois ou japonais, je peux changer., lui proposa-t-il.  

- Je ne savais même pas qu’ils avaient plusieurs restaurants. Le grill me convient parfaitement. Tu te réadaptes à la nourriture de chez toi?, le taquina-t-elle.  

- Touché., répondit-il, amusé.  

- Je dois t’avouer que je commence à me lasser du riz à tous les repas., lui dit-il sur le ton de la confidence.  

 

Il la laissa passer devant dans l’ascenseur et se positionna à ses côtés.  

 

- On a oublié de te dire que nous mangions aussi des nouilles ?, répondit-elle, se prêtant à leur petit jeu.  

- Comment ? Il y a autre chose que le riz dans ce pays ? Alors je vais devoir prolonger mon séjour pour découvrir les nouilles., s’exclama-t-il, outré.  

 

Il sortit hâtivement son téléphone et, sans l’allumer, le porta à son oreille.  

 

- Beverly, décommandez tous mes rendez-vous pour le mois à venir et réservez-moi ma chambre pour un mois de plus au Hilton. Non pas pour affaires, je vais découvrir les nouilles., tonna-t-il d’une voix autoritaire.  

- Mais Monsieur James, certains rendez-vous sont pris depuis plus de six mois., mima-t-il sa secrétaire.  

- Je m’en fiche, annulez !, se répondit-il.  

 

Satisfait, il rangea l’appareil dans sa poche et se tourna vers sa cavalière, fier de lui.  

 

- Voilà, je viens de gagner un mois au Japon pour découvrir les nouilles., plaisanta-t-il.  

 

Kaori, amusée, se mit à rire joyeusement sous le regard attendri de l’homme.  

 

- Tu as gâché ta carrière., lui apprit-elle, reprenant son souffle.  

- J’aurais dû être acteur, n’est-ce pas ?, répondit-il, le sourire aux lèvres.  

- Non… secrétaire. Je suppose qu’il n’y a que le port de la mini-jupe qui ne t’irait pas., se moqua-t-elle gentiment.  

- Tu n’aimes pas mes jambes, c’est cela ? Elles n’ont pas ton galbe mais quand même…, répondit-il, faisant semblant d’être vexé.  

- Oh non, je pensais plus au côté épilation.  

- En effet., répondit-il en grimaçant.  

 

Ils se sourirent un instant puis le regard de l’homme se fit plus sérieux.  

 

- Je n’aurais jamais imaginé avoir un jour une telle conversation, aussi légère et décalée. Merci Kaori, murmura-t-il.  

 

L’intensité de ses yeux gêna la jeune femme qui détourna le regard. Le hasard faisant bien les choses, parfois, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent à cet instant et il l’invita à passer galamment. Elle sortit donc de la cabine et attendit qu’il la guida à travers les espaces. Ils arrivèrent alors dans un restaurant très cosy dont le décor était fait de briques, le coin cuisine enfermé par des parois de verre laissait paraître un grand âtre où les produits étaient grillés et ils furent conduits dans un endroit un peu plus isolé de la salle, baignant dans une lumière tamisée. Il lui proposa l’un des fauteuils en cuir et s’installa en face d’elle.  

 

- As-tu des nouvelles de Charles et Yoko ?, lui demanda-t-elle.  

- Ils sont bien arrivés et s’installent dans l’appartement de Charles en attendant de trouver une maison qui pourra accueillir leur famille., lui dit-il.  

- Elle a déjà rencontré sa belle-famille ?  

- Non. Ca ne saurait tarder.  

- J’espère que tout se passera bien pour eux., souhaita-t-elle.  

- Moi aussi. Vous avancez pour les travaux de l’orphelinat ?  

 

Le coeur lourd, Kaori regarda le décor, essayant de ne pas perdre le moral et lui gâcher la soirée.  

 

- Nous avons retenu les artisans mais ils ne peuvent venir avant un mois…, lui apprit-elle.  

- D’ici là, la saison des typhons va commencer, le premier étant même prévu la semaine prochaine, relativement en avance.  

- Tu crains que le bâtiment ne résiste pas ?  

- Très honnêtement, oui. Je ne sais déjà pas par quel miracle la toiture a résisté à l’hiver., soupira-t-elle.  

- Kaori, je peux intervenir si tu le souhaites., lui proposa-t-il, prenant sa main.  

 

Elle le regarda de ses beaux yeux noisette et pressa sa main doucement avant de la retirer.  

 

- Non, je te remercie. Tu as déjà assez à faire, David.  

- Je peux prendre le temps., insista-t-il.  

- Non, David. Ton aide nous a déjà été précieuse. Je ne veux pas en abuser., contra-t-elle.  

- Pourquoi ne veux-tu pas ?, s’agaça-t-il.  

- Tu t’en vas, David. Tu nous as mis sur des rails et, maintenant, nous devons faire tourner le train tous seuls. Tu ne seras pas toujours là pour tirer les bonnes ficelles., lui rappela-t-elle.  

- Je pourrais rester et tu le sais. Ca ne tient qu’à toi, Kaori., lui dit-il.  

 

Il n’avait pas pu s’en empêcher mais, d’un autre côté, c’était sa dernière soirée, sa dernière chance avec elle. S’il ne la tentait pas maintenant, quand le ferait-il ? Il la vit serrer sa serviette dans sa main et réprimer un soupir de frustration. Elle posa sur lui un regard ferme mais néanmoins amical.  

 

- Je te l’ai déjà dit : je ne suis pas un coeur à prendre.  

- Oui, je connais ton histoire. Tu as quelqu’un dans ta vie. C’est ce Mick qui m’a tenu la grappe pendant le chemin du retour dimanche dernier ?, lui demanda-t-il d’un ton aigre.  

- Parce que, si c’est lui, je ne comprends vraiment pas ce que tu lui trouves. Il aurait mieux fait de s’accrocher à toi !  

- Je te défends d’attaquer ainsi mes amis ! Pour qui tu te prends ?, le tança-t-elle.  

- Alors, c’est lui ?, dit-il, incrédule.  

- Non, Mick n’est qu’un ami, un ami proche, mais ça s’arrête là., lui affirma-t-elle.  

- Alors, c’est ton partenaire, ce Ryo ? Un peu froid comme type, non ? Il aurait au moins pu te prendre par la main.  

- Ryo et moi avons partagé beaucoup de choses. Cela fait sept ans qu’on se connaît et on s’est retrouvés liés par le décès de mon frère dont il était le meilleur ami. Il m’a prise sous son aile et protégée. C’est grâce à lui si j’en suis là aujourd’hui.  

- Donc tu es amoureuse de lui parce qu’il est ton chevalier en armure blanche ?, lâcha-t-il, amer.  

- Réveille-toi, Kaori. S’il t’aimait, il se serait déclaré depuis bien longtemps.  

 

Ils furent interrompus par le serveur qui vint prendre leur commande. David la guida dans le choix des plats et commanda les boissons pour eux deux.  

 

- David, cessons de parler de l’homme qui occupe ma vie. Je ne te dirai pas qui il est mais sache une chose : je ne crois pas aux contes de fées et l’homme que j’aime n’a pas besoin de m’éblouir par son argent ou son courage.  

- Que lui trouves-tu alors à cet homme qui n’est ni ce Mick ni ton partenaire ?  

- Il est ce qu’il est. Tu n’as pas à en savoir plus., répondit-elle d’un ton ferme.  

 

L’américain serra les dents et marqua un temps pour se reprendre.  

 

- J’aurais peut-être préféré savoir que tu étais tombée amoureuse de ton partenaire. J’aurais peut-être moins de mal à comprendre vu que vous êtes proches. Mais soit, passons…, admit-il enfin.  

- Surprenant cette explosion qui a eu lieu à la gare. Tu l’as entendue de chez toi ?, lui demanda-t-il curieux, revenant à un fait divers, beaucoup plus neutre à son idée.  

 

Kaori l’observa un moment et retint la réponse qui lui vint en premier, qu’elle avait fait mieux que l’entendre…  

 

- Oui. On se demande où on va. Tu as su si c’était revendiqué ? Je n’ai rien entendu de mon côté., l’interrogea-t-elle innocemment.  

- Non. Ils ont juste parlé de l’explosion. Il y a des dizaines de blessés mais pas de morts. C’est un miracle.  

- Oui, c’est vrai., murmura-t-elle, avalant un peu d’eau.  

- Ils recherchent une dame qui est restée avec une petite fille qui était coincée sous une poutre et l’homme qui l’a décoincée. J’ai pensé à toi en entendant cela. C’est le genre de bêtises que tu pourrais faire, non ?, plaisanta-t-il.  

- Protéger les plus faibles que soi, une bêtise ? Il est où ton sens de l’humanité, David ?, lui répondit-elle, d’un ton aigre.  

- Eh calme-toi. J’aime ton côté bon samaritain mais je déteste savoir que tu pourrais te mettre en danger pour cela, Kaori. Je t’aime trop pour supporter l’idée de te perdre à cause de ton grand coeur., se justifia-t-il d’un ton doux.  

 

Elle l’observa un instant puis se calma. Heureusement, le serveur ramena les deux coupes de champagne que David avait commandées et ils s’engagèrent sur des sujets moins fâcheux, la détente revenant progressivement pendant le repas. Ils finirent même par rire de quelques anecdotes relatives aux enfants de l’orphelinat.  

 

Ils prirent le dessert dans un silence contemplatif, chacun pris dans ses pensées. Kaori se demandait si Ryo avait avancé, s’il avait récolté des informations qui lui permettraient de localiser la planque de ce nouveau gang, de déterminer l’identité exacte du tireur. Elle se languissait de le retrouver même si elle doutait de le voir avant de se coucher et ça lui fit mal. Elle réprima le soupir de frustration qui monta en elle et releva les yeux pour croiser le regard anxieux de David.  

 

- Quelque chose ne va pas, David ?, lui demanda-t-elle machinalement.  

- C’est bien la première fois que je n’ai pas vraiment envie de rentrer chez moi., lui apprit-il, quelque peu contrarié.  

- Trop de travail resté en suspens ici ?, l’interrogea-t-elle avec sollicitude.  

- Le travail ? Non, tout est réglé. C’est le personnel qui me contrarie., répondit-il.  

 

Kaori vit l’intensité dans ses yeux grandir et sentit sa tension monter. Elle se sentait mal à l’aise face à son regard scrutateur et baissa les yeux vers sa tasse de café, le touillant nerveusement. Quand elle entendit le bruit d’un siège qu’on déplace, elle releva la tête et vit David debout. Elle fit pour se lever mais il lui fit signe de rester assise, nerveux. Il avança pour se mettre à ses côtés et, contre toute attente, mit un genou à terre.  

 

- Kaori, je ne peux pas partir sans avoir essayé., lui dit-il sur un ton d’excuse.  

- Ne fais pas ça, David…, murmura-t-elle, le coeur lourd.  

- Je le dois. Je ne pourrais plus me regarder en face dans le cas contraire., se justifia-t-il, mal à l’aise.  

- Kaori, depuis qu’on s’est rencontrés, tu as éclairé mon existence d’une lumière nouvelle. Je ne peux plus imaginer vivre sans toi. Les moments où nous sommes séparés sont une véritable torture pour moi et ceux où on est ensemble me remplissent de joie. Je te veux à mes côtés pour le reste de ma vie. Je veux te couvrir de cadeaux et d’amour, je veux que tu portes nos enfants, je veux te donner cette vie de richesse que tu mérites après tout ce que tu as pu donner aux autres. Je ne veux plus te savoir en danger. Je suis tombé sous le charme le jour de notre première rencontre et, depuis, ce sentiment a grandi et tu t’es ancrée dans mon coeur. Je t’aime.  

- David…, tenta-t-elle d’intervenir.  

- Chut, laisse-moi finir. Je veux faire de toi ma femme. Je veux être ton seul et unique amant, ép…  

- Comment ça mon seul et unique amant ?, le coupa-t-elle, les yeux écarquillés.  

- Je sais que tu es encore vierge, mon amour., lui apprit-il.  

- Quoi ? Mais comment ?, répondit-elle stupéfaite.  

 

Elle sentait la colère grandir en elle, prenant le pas sur la stupéfaction. Il la regarda, gêné, puis inspira profondément.  

 

- Mercredi avant de partir de l’orphelinat, j’ai surpris une conversation entre ton amie et toi. Tu lui avouais que vous n’étiez pas encore passés à l’acte avec ton ami et elle s’est demandée ce qu’il attendait pour te prendre ta virginité. Je me le demande aussi., avoua-t-il, le regard triomphant.  

 

Pour lui, ce n’était qu’un point de plus en sa faveur. Si l’homme ne voulait pas coucher avec elle malgré sa beauté, il ne pouvait l’aimer réellement. Cela devait lui paraître évident à elle aussi.  

 

- Il a du respect pour moi., défendit-elle son amant, les poings serrés.  

- Si tu le dis. Passons. Kaori, j’aimerais donc que tu me laisses faire partie de ta vie non comme ami mais comme mari. Veux-tu m’épouser ?, lui demanda-t-il, sortant un écrin de sa poche et découvrant une bague de fiançailles sertie d’un énorme diamant.  

- C’est du platine et un véritable diamant., lui décrivit-il, fièrement, la voyant rester silencieuse en fixant le bijou.  

- Je m’en contrefiche…, lâcha-t-elle, posant un regard noir sur lui.  

 

Ne voulant pas se livrer à une esclandre dans le restaurant, elle se leva et prit sa veste. Cependant, David lui bloquait le passage et se releva sans toutefois le libérer.  

 

- Kaori ?  

- Je m’en vais. J’étais venue passer une soirée agréable avec un ami avant son départ pour les Etats-Unis, pas pour affronter ta jalousie ni assister à… ça., répondit-elle, furieuse.  

- Laisse-moi passer, David., lui demanda-t-elle..  

- Non. Epouse-moi, Kaori. Je veux que tu sois ma femme., insista-t-il.  

- Non, David., répliqua-t-elle calmement.  

- Kaori, tu mérites mieux que cette vie pourrie que tu as ici avec un homme qui soi-disant t’aime mais ne fait pas un geste vers toi. Je ne comprends même pas comment il peut tenir à toi et te laisser me voir deux fois pour dîner. Tu lui mens ? Tu ne lui as pas dit que je t’aimais ?, l’attaqua-t-il.  

- Oh que si ! Mais il a du respect pour moi, ce que tu n’as pas. Il m’a laissée venir ici même si ça ne lui faisait pas plaisir parce que j’éprouvais le besoin de te remercier pour ce que tu as fait pour l’orphelinat et que j’avais envie de t’accorder une soirée d’au revoir comme à tout autre ami., lui rétorqua-t-elle.  

 

David détourna les yeux, blessé de n’être considéré que comme un ami. Il serrait et desserrait un poing, l’autre tenant toujours l’écrin.  

 

- C’est ma richesse qui te dérange ? Je peux tout abandonner si tu le veux., lui proposa-t-il sourdement.  

- Non ! David, ce n’est ni ta richesse ni ton empressement. Je ne t’aime pas comme une femme devrait aimer l’homme qu’elle doit épouser., lui expliqua-t-elle.  

- Je m’en fous si tu ne m’aimes pas autant que je t’aime, Kaori. Epouse-moi. Laisse-moi te choyer et ça passera. L’amour viendra tout seul., tenta-t-il.  

- Non, ça ne viendra pas tout seul, David. J’ai toujours été honnête avec toi sur mes sentiments. Je ne me marierai pas pour les mauvaises raisons. Maintenant, laisse-moi passer, s’il te plaît.  

- Non ! Je te veux, Kaori. Tu es ma femme !, lui dit-il, la prenant par le bras, le visage déformé par la colère.  

 

Elle se dégagea violemment de son emprise, se retenant de recourir à la force, et lui fit face.  

 

- Je n’ai ni maître ni propriétaire. Je ne veux pas t’épouser ! Je ne t’aime pas, David !, lui asséna-t-elle.  

- Maintenant, fiche-moi la paix avec ta vie dorée et ton amour possessif. Je n’en veux pas. Adieu., acheva-t-elle, le contournant et s’en allant d’un pas rapide.  

 

A peine sortie du restaurant, elle se mit à courir pour attraper l’ascenseur. Elle vit les portes s’ouvrir quand elle entendit quelqu’un arriver au pas de course et aperçut David courant vers elle. Elle s’engouffra dans la cabine, appuyant sur le bouton pour que les portes se referment en les pressant de se dépêcher. Elle eut juste le temps de voir David arriver essoufflé, le visage marquant sa désillusion et sa colère quand les deux portes se joignirent et la cabine se mit à descendre. Le voyage lui sembla long et elle craignait de le voir en sortant alors qu’elle ne voulait pas d’une scène dans le hall de l’hôtel.  

 

Lorsque la cabine s’immobilisa enfin, elle prit une profonde inspiration, prête à braver l’homme éconduit, et sortit dès que les portes furent assez écartées. Le hasard faisant bien les choses, encore une fois, David n’était pas là mais elle vit que la seconde cabine descendait et elle se dépêcha d’aller vers l’entrée. Heureusement, une fois supplémentaire, un taxi libérait ses passagers et elle se précipita pour le prendre.  

 

- Doucement, ma p’tite dame…, grogna le chauffeur alors qu’elle claquait la porte.  

- Je dois partir vite., le pressa-t-elle, jetant un coup d’oeil désespéré vers l’entrée du Hilton.  

- C’est que j’ai une autre course de prévu.  

- S’il vous plaît, éloignez-moi juste d’ici. Je vous en prie., le supplia-t-elle.  

 

Il l’observa et vit un homme débouler de l’entrée et venir en courant vers lui. Il ne demanda pas son reste et partit.  

 

- Merci., souffla Kaori se laissant aller sur le siège arrière.  

- Un homme jaloux ?  

- Un ami éconduit., répondit-elle.  

- Je vous dépose où ?, lui demanda-t-il.  

 

Kaori réfléchit à la vitesse de la lumière, jetant un regard vers l’arrière, et donna l’adresse de l’agence de Reika.  

 

- Ca tombe bien. Ca ne me fera même pas un détour. C’est votre jour de chance, ma p’tite dame. Je vous fais la course gratuite. Vous avez eu votre compte d’émotions apparemment., lui dit-il tout sourire.  

 

Elle le regarda sans y croire et ressentit une profonde bouffée de soulagement et de reconnaissance.  

 

- Merci, Monsieur. Merci beaucoup.  

 

Quelques minutes plus tard, il la déposait à l’endroit indiqué et Kaori s’engouffra dans l’immeuble. Passant par les sous-sols, elle rejoignit leur immeuble et son appartement. Pour une raison qu’elle ignora, elle préféra laisser les lumières éteintes et se posta devant la fenêtre qui donnait vers l’immeuble de Mick. A peine deux minutes plus tard, une Mercedes noire se garait devant le bâtiment et David en sortit en courant. Il pénétra dans le hall comme une tornade. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il faisait mais elle le vit ressortir plus calmement quelques minutes plus tard. Il leva le visage vers le ciel étoilé, la poussant instinctivement à se cacher un peu plus. Elle fut cependant bouleversée par son air désespéré qu’elle avait pu entrapercevoir. Sans le vouloir ni regretter sa décision, elle sentit une larme rouler sur sa joue et l’essuya. Elle avait rendu un homme malheureux et elle se sentait coupable mais elle ne pouvait rien faire contre cela.  

 

Elle l’observa jusqu’à ce qu’il parte peu après. Alors seulement la tension quitta son corps et elle s’assit sur le canapé. Elle sursauta toutefois quand le téléphone sonna et décrocha.  

 

- Ca va, ma belle ?, entendit-elle Mick lui demander, d’une voix soucieuse.  

- Oui., souffla-t-elle.  

- Il a remué tout l’immeuble. Que s’est-il passé ?, l’interrogea-t-il.  

- Je suis désolée, Mick. Il… Il m’a demandée en mariage., répondit-elle, d’une voix coupable.  

- Oh… On ne peut pas forcer son coeur. C’est une grande dame qui me l’a appris., répliqua-t-il, d’une voix réconfortante.  

- Je lui ai fait du mal, Mick.  

- Il s’en remettra. Va te reposer, Kaori., lui conseilla-t-il.  

 

Elle acquiesça, le remercia et raccrocha. Les jambes encore tremblantes, elle monta les escaliers et se dirigea par habitude vers sa chambre où elle se pelotonna dans la couette malgré la chaleur estivale. Le lendemain matin, elle se réveilla lovée contre Ryo, entourée de ses deux bras, dans son lit qu’elle partageait depuis maintenant quelques jours. Elle le regarda et sentit son coeur battre plus vite. Elle sentit encore la culpabilité la tarauder mais elle avait fait le bon choix, sut-elle en observant son compagnon : son coeur battait et battrait toujours pour lui et rien que pour lui. 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de