Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 60 chapitres

Publiée: 02-03-20

Mise à jour: 30-04-20

 

Commentaires: 75 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC17 - Que seriez-vous prêt(e)s à accepter par amour?

 

Disclaimer: Les personnages de "Pour toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment changer son pseudo?

 

Je n'autorise pas les gens à changer leur pseudo en ligne, mais je peux le faire si vous me contacter en me donnant votre ancien pseudo et votre mot de passe (question de securité) et ce quelque soit les changements (mettre une majuscule au début du pseudo, changer l'orthographe,...) Cela ne me prendra que quelques secondes.

 

 

   Fanfiction :: Pour toi

 

Chapitre 47 :: chapitre 47

Publiée: 17-04-20 - Mise à jour: 17-04-20

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Entendant frapper à la porte, Ryo se dépêcha de descendre et alla ouvrir. Le shimenawa placé sur la porte, qui protégeait leur maison, cogna doucement sur le panneau attirant le regard des nouveaux arrivants.  

 

- Entrez., fit-il, quelque peu surpris, à leur couple d’amis.  

- C’est un bel ouvrage., murmura Kazue, caressant la corde de paille de riz.  

- Kaori est allée le chercher au temple Meiji il y a trois jours., expliqua le nettoyeur, se rappelant l’avoir attendue plus d’une heure dans le parc Yoyogi contigu avec Kei.  

- Elle voulait être sûre de sa provenance et de son efficacité.  

- Son efficacité ?, répéta Mick, éberlué.  

- Ce n’est qu’une tresse avec des trucs qui pendouillent., fit-il remarquer, sceptique.  

 

Kazue lui lança un regard consterné puis sourit. Il avait encore tellement de choses à apprendre sur leur culture.  

 

- Ce n’est pas qu’un cordage. C’est une protection contre les démons dans la culture shintoïste. Les épis qui y sont accrochés servent à les capturer. Et la composition de pins et bambous que tu as vue devant l’entrée en disant que jamais tu ne m’offrirais un truc aussi peu coloré, ça s’appelle un kadomatsu. Ca sert à accueillir les dieux., lui expliqua-t-elle.  

- Eh bien, je ne te pensais pas aussi croyant, mon vieux., plaisanta l’américain.  

- Ce n’est pas moi. C’est Kaori qui a préparé tout cela. Elle n’arrête pas depuis cinq jours., lâcha Ryo sombrement.  

- Elle a nettoyé l’appartement dans ses moindres recoins, lavé les tapis et coussins, aspiré tous les matelas, lavé les vitres, les boules de Noël, les lustres, frotté tous les livres, cassettes, DVD et bibelots sur les étagères…  

- C’est vrai que ça brille., murmura Kazue en fronçant les sourcils.  

 

Le nettoyeur soupira de lassitude, heureux de pouvoir relâcher quelques minutes la pression après ces derniers jours particulièrement pénibles où il s’était retrouvé totalement impuissant face à une Kaori complètement hermétique au monde qui l’entourait, enfermée dans son obsession de nettoyage et de purification des lieux. Il savait ce qui la rongeait et il aurait aimé la faire parler, même quitte à la faire exploser plutôt que de la voir monter en pression et s’isoler.  

 

- Elle culpabilise d’avoir entamé les démarches pour l’adoption ?, s’enquit leur amie.  

- Oui, enfin je pense puisqu’elle refuse de parler., répondit Ryo.  

- Mais en quoi tout cela peut l’aider ?, demanda Mick.  

- Nouvel-An est certainement la fête la plus importante pour nous Japonais. On prépare son arrivée en nettoyant et purifiant tout ce que nous avons pu faire l’année écoulée pour débuter la nouvelle année de manière saine. C’est un nettoyage à la fois physique et spirituel., expliqua-t-elle.  

- Donc si je suis bien, elle fait tout cela pour expier ce qu’elle pense être un péché ?, résuma Mick.  

- Oui, c’est cela., affirma sa compagne.  

- Mais elle n’y est pour rien !, s’insurgea l’américain.  

- Dans son idée, si parce qu’elle pourrait garder le bébé., objecta Ryo.  

 

Tous trois se regardèrent un instant avant que le couple ne se tourna l’un vers l’autre, cherchant confirmation. Mick prit alors la main de Kazue.  

 

- On est arrivé plus tôt que prévu et ce n’est pas par hasard. On voulait vous parler., commença Mick.  

- De quoi ?, lui demanda Ryo.  

- Il serait préférable que Kaori soit là., éluda-t-il.  

 

Le nettoyeur japonais observa son ami, sentant le sérieux qui émanait de lui, et, après quelques secondes, se leva et monta. Dans sa chambre, Kaori finissait d’habiller Kei en lui parlant doucement. Elle avait beau afficher un sourire éclatant, il sentait la tension qui l’habitait et se demandait quand celle-ci finirait par sortir.  

 

- J’avais fini justement. On a frappé, non ?, demanda-t-elle, se tournant vers lui.  

- Oui, Mick et Kazue sont arrivés., l’informa-t-il, prenant Kei à bras.  

- Ils sont en avance…, fit-elle remarquer.  

- Oui, ils voudraient nous parler. Tu es prête ?  

- Tu peux descendre. Je prends mon gilet, range deux-trois affaires dans le sac à langer de Kei et j’arrive., lui dit-elle.  

- On t’attend en bas.  

 

Kaori regarda Ryo partir et son sourire s’effaça. Sortant un gilet de son armoire, elle s’observa dans le miroir. Elle se sentait aspirée vers le fond d’un gouffre et ne savait plus comment en sortir. Elle savait que la décision qu’elle prendrait lui ferait mal mais elle n’avait pas imaginé à quel point. Elle se sentait mauvaise, indigne d’être encore la mère de Kei, indigne du regard et de l’amour de son compagnon. Elle essayait donc de faire face, de sourire même si elle se sentait hypocrite, d’être parfaite dans tout ce qu’elle faisait pour regagner l’estime perdue. Attrapant le pyjama de Kei et son doudou pour les ranger dans le sac à langer, elle réprima la boule d’angoisse qu’elle sentait naître au fond de sa gorge et, plaquant un sourire sur ses lèvres, elle descendit rejoindre leurs amis.  

 

- Bonsoir., les salua-t-elle d’un air enjoué.  

- Bonsoir, Kaori, répondirent-ils.  

- Vous vouliez nous parler ?, entama la nettoyeuse, curieuse.  

- Voilà, nous avons beaucoup réfléchi à ce qui vous arrive depuis quelques temps. On se doute que ce n’est pas facile et on ne sait pas vraiment quoi faire pour vous aider., commença Mick, mal à l’aise.  

- Vous êtes présents, c’est déjà beaucoup., les soulagea Kaori, accentuant son sourire quitte à en avoir mal tellement il allait à l’encontre de ce qu’elle ressentait.  

- Mick et moi avons beaucoup discuté ces derniers jours., reprit Kazue, voyant l’embarras de son compagnon.  

- On se doute que, pour toi, la situation n’est pas facile, que garder ce bébé tout comme le laisser à l’adoption devait être un déchirement.  

 

Kaori baissa les yeux et serra les poings à s’en blanchir les jointures. Ce n’était pas un déchirement. Elle avait l’impression de s’être plantée un couteau dans le cœur, ni plus ni moins, et elle savait que, si elle avait décidé de le garder, ce ne serait certainement pas mieux.  

 

- On voudrait te proposer de l’adopter., acheva leur amie.  

 

Comme pour appuyer son propos, Mick attrapa sa main et les regarda bien en face, un regard très sérieux posé sur eux. Kaori se sentit vaciller. Elle ne pouvait qu’avoir mal compris. Ses amis n’étaient pas en train de lui proposer une solution aussi folle… Elle les observa, plongea dans leurs regards et se rendit compte qu’elle les avait bien entendus. Instinctivement, elle se leva et approcha de la fenêtre qu’elle ouvrit malgré le froid hivernal. Elle avait besoin d’air. Son cœur battait la cavalcade, ses oreilles bourdonnaient, c’était la confusion la plus totale.  

 

Mick et Kazue lui offraient d’adopter le bébé qu’elle portait. Elle devrait certes s’en séparer mais il vivrait de l’autre côté de la rue. Elle pourrait le voir grandir sans devoir être sa mère ni l’aimer comme telle. Elle pourrait être là sans être l’être tout à fait. Un jour venu, elle pourrait même lui parler un peu de ses racines si tous étaient d’accord. Elle pourrait le voir… mais ne pas être. Elle aurait son enfant, la preuve vivante de son outrage sous les yeux, la preuve vivante qu’elle avait porté et donné la vie une deuxième fois, non loin mais elle ne serait pas vraiment. Autant elle se sentait la capacité de dissocier ce bébé des actes de son géniteur, autant elle ne se sentait pas capable d’être si proche et pourtant si loin de lui.  

 

- Kaori ?, entendit-elle derrière elle.  

 

Elle sentit deux mains bien connues se poser sur ses épaules et se retourna pour se nicher dans les deux bras qui s’ouvrirent pour elle. Elle pleura longuement, ne sachant plus vraiment bien identifier le sentiment qui prédominait entre la culpabilité, la douleur et le doute. Ryo glissa les doigts dans ses cheveux et les caressa doucement. Il savait que ce geste l’apaisait et il la sentait perdre pied rapidement. Kaori réfréna l’envie de hurler et de frapper, juste pour lâcher toute cette rage qui l’habitait face à son impuissance. Aucun d’eux n’avait besoin de cette démonstration de violence de sa part. Ils restèrent ainsi un long moment en silence.  

 

Lorsque Kei se mit à râler, impatient, Kazue le prit à bras et s’occupa de lui, lui montrant divers objets dans la pièce comme il aimait le faire. Cette conversation à voix basse ramena doucement Kaori au calme, aidée par les caresses apaisantes de son mari. Quand elle se sentit prête, elle s’écarta doucement de Ryo et le regarda, honteuse.  

 

- Je suis désolée., murmura-t-elle.  

- Ne le sois pas. Ca va mieux ?, lui demanda-t-il, soucieux.  

- Oui.  

 

Elle se tourna vers ses amis et Kazue revint, lui donnant Kei qui réclamait les bras de sa mère. Kaori s’assit dans le fauteuil, le bébé sur les genoux, Ryo appuyé sur l’accoudoir en soutien muet. Il ne savait que penser de la proposition de leurs amis. Il était touché de leur préoccupation mais il n’aurait su dire si c’était une solution viable pour la femme qu’il aimait. C’était encore une fois une décision qu’elle ne pouvait prendre que seule.  

 

Kaori déposa un baiser dans les cheveux de Kei, nichant son nez dedans un instant, avant de relever la tête pour faire face à leurs amis.  

 

- Je vous remercie de votre proposition. Je ne peux même pas expliquer à quel point cela me touche que vous soyez prêts à ce sacrifice., commença-t-elle, à voix basse, légèrement éraillée.  

- On en a longuement parlé, Kaori. Ce ne serait pas un sacrifice pour nous, tu sais., répondit Kazue.  

- Passé le choc quand tu nous as annoncé poursuivre ta grossesse, on s’est posés beaucoup de questions, Kazue et moi. C’est dur de s’imaginer que tout cela ne débouchera sur rien. Ce n’est pas naturel. Ca nous fait mal quelque part et on sait que ce que nous ressentons, tu dois te le prendre de plein fouet. On ne te juge pas, Kaori. On te comprend et respecte ton choix. On s’est dits que c’était peut-être une solution et qu’on devait au moins te la proposer., poursuivit Mick, très sérieusement.  

 

Kaori les observa tous les deux et sentit sa gorge se nouer une nouvelle fois. Leur amitié lui faisait chaud au cœur et lui remontait un peu le moral.  

 

- C’est vraiment très… gentil de votre part. Je ne trouve pas de meilleur mot pour vous exprimer ma gratitude mais je ne peux pas. Soit je trouve la force en moi de vivre avec lui et de l’aimer comme j’aime Kei, soit je m’en sépare. C’est déjà très difficile ainsi et je ne suis pas sûre que j’arriverai à vivre à peu près normalement avec lui sans pouvoir être celle que je devrais être., leur répondit-elle.  

- J’espère être claire et ne pas vous blesser., murmura-t-elle, baissant les yeux.  

 

Le silence régna quelques secondes.  

 

- Je pense que je comprends., répliqua Kazue, se levant et venant s’agenouiller devant elle.  

- Trop loin et trop proche., éclaircit-elle.  

 

Kaori la regarda, les larmes au bord des yeux, et acquiesça.  

 

- Je n’aurai pas la force., balbutia la nettoyeuse.  

- Je ne sais déjà pas où tu as trouvé la capacité de surmonter toutes ces épreuves…, remarqua Kazue, admirative.  

- Je ne t’en veux pas, rassure-toi. C’était une possibilité mais pas la solution. On devait te le proposer., ajouta-t-elle.  

- Merci.  

 

Ryo regarda tout ce petit monde, impressionné. Il savait qu’ils étaient tous proches les uns des autres mais il n’avait jamais imaginé qu’ils seraient prêts à tant. Il savait Mick prêt à beaucoup de choses en cas de danger mais il ne s’était jamais douté qu’il serait prêt à accepter l’enfant d’un autre pour le bien de Kaori. C’était quand même une responsabilité d’un tout autre genre…  

 

- On ferait peut-être bien d’y aller. Miki et Umi vont nous attendre sinon et Tête de Poulpe n’aime pas quand nous sommes en retard., pipa Ryo, quelque peu soulagé.  

 

Il savait que la soirée aurait pu très mal se terminer. Kaori était tellement à fleur de peau dernièrement qu’elle aurait pu tout envoyer paître dans une violente colère. Il l’en avait sentie si proche à un moment… Les quatre amis remirent leurs manteaux et se dirigèrent vers la sortie.  

 

- Attendez…, murmura Kaori avant de sortir.  

 

Tous se retournèrent pour la regarder, se demandant ce qu’il se passait. Elle s’approcha de Kazue et, lentement, la prit dans ses bras et la serra contre elle. Elle la relâcha au bout d’une minute et se tourna vers Mick qui lut le doute et l’anxiété dans ses yeux.  

 

- Rien ne t’y oblige, Kaori. Je ne me vexerai pas., la rassura-t-il.  

 

Elle esquissa un léger sourire et s’approcha de lui, plaçant les mains sur ses épaules. Elle ferma les yeux, tendue, quand il referma les bras sur elle mais se détendit.  

 

- Tu vas me faire pleurer, ma belle. Si tu savais depuis combien de temps j’attends ce moment., lui dit-il, ému.  

- Nous aussi., pipa Ryo, heureux de voir Kaori enfin approcher leur entourage.  

 

Lorsque Kaori sortit de l’étreinte, elle se tourna vers son mari qui posa une main sur sa joue pour essuyer les larmes qui avaient frayé leur chemin.  

 

- Laissons les problèmes de côté pour ce soir, tu veux bien ? Profitons de nos amis., lui proposa-t-il.  

- Je vais essayer., lui promit Kaori.  

- Allons-y.  

 

Ryo attrapa Kei qui se tenait debout agrippé à sa jambe. Ils descendirent et prirent la route pour le Cat’s où les attendaient leurs amis. Dire qu’ils furent surpris de voir Kaori les approcher et les prendre tour à tour dans ses bras était un bas mot.  

 

- C’est un cap significatif que tu viens de franchir, Kaori., approuva le Professeur.  

- Il faut bien que certaines choses avancent., murmura-t-elle.  

- Tu avances, Kaori. Ne doute pas. Je sais que la situation est compliquée mais tu avances.  

 

Les amis prirent place autour de la table et dégustèrent le bouillon de udon, rituel de ce jour de l’année, dans un joyeux brouhaha. Le repas terminé, ils n’allumèrent pas la télévision et se rendirent directement au temple comme le souhaitait Kaori. Ils allèrent au sanctuaire le plus proche et firent la queue pour pouvoir faire sonner la cloche et prier. Il y avait déjà du monde et il était près de minuit lorsqu’ils rentrèrent au café et partagèrent un dernier repas avant de se séparer.  

 

- Comment tu te sens ?, lui demanda Ryo après avoir couché un Kei déjà profondément endormi.  

- Epuisée., dit-elle.  

- Ca fait beaucoup d’émotions en peu de temps, n’est-ce pas ?  

- Oui. Je ne m’attendais pas à tout cela., admit-elle, se laissant aller contre lui.  

- Rien ne te force à continuer sur cette voie si elle ne te convient pas., lui rappela-t-il.  

 

Elle s’écarta et le regarda, sondant l’onyx de ses yeux.  

 

- Tu penses que je fais une erreur ?, lui demanda-t-elle, incertaine.  

- Je ne peux pas savoir ce que tu dois faire. Je voudrais juste que tu n’aies pas de regrets., répondit-il.  

- J’ai fait un choix, Ryo. Un choix que j’ai longuement mûri, un choix raisonnable pour nous trois, le seul choix que je pouvais faire en fait., répliqua-t-elle.  

- Et j’ai mal de la souffrance dans laquelle je vais plonger cet enfant…  

- Et toi aussi, non ?, dit-il.  

- Je ne sais pas. Peut-être mais comment pourrais-je aimer un enfant né d’un viol, un enfant qui n’est pas le tien ?  

- Je te l’ai déjà dit, Sugar. Cet enfant n’a pas le bon géniteur mais il va avoir un bon père. Si tu voulais le garder, je serais prêt à être son père comme je le suis pour Kei. Si tu veux le donner à l’adoption, je serai là pour t’accompagner jusqu’au bout de la démarche. Je ne te considérerai pas moins aimable, moins bonne, moins digne dans un cas ou dans l’autre. Ne l’oublie pas., lui rappela-t-il.  

- Je te connais, Kaori. Je sais qui tu es.  

 

Elle leva les yeux vers lui et l’observa. Elle aurait aimé avoir sa confiance, ses certitudes.  

 

- Je me dis que j’ai réussi à dissocier cet enfant des actes de David mais est-ce réellement le cas ? Que se passera-t-il si je le garde mais que je me suis trompée, qu’à chaque fois que je le regarde, je le vois lui ? Comment va vivre cet enfant en voyant que j’aime son frère et pas lui ? Quel sentiment vais-je lui donner vis-à-vis de moi, de toi, de Kei et surtout de lui ? Je ne peux pas faire cela, Ryo. Je ne peux pas lui donner le sentiment toute sa vie qu’il n’était pas désiré mais qu’en plus, il n’était pas aimé. Ce que je fais me semble déjà horrible mais, si je devais provoquer cela, je me détesterais.  

- Je sais mais je te vois sombrer depuis quelques jours et j’ai peur pour toi. Je ne peux m’empêcher de me demander si tu es partie sur la bonne voie, si tu ne vas pas t’y perdre., lui confia-t-il.  

- Les cauchemars ont repris., lui avoua-t-elle.  

- Ils étaient partis mais ils sont revenus.  

- Dors avec moi. Pour la première nuit de cette nouvelle année, faisons quelque chose de positif et chassons ces cauchemars., lui proposa-t-il.  

 

Il se leva et lui tendit la main. Elle l’observa un court instant et n’hésita pas. Elle se rendit compte en glissant ses doigts entre les siens qu’elle attendait cela depuis des jours sans oser se l’avouer. Elle le laissa la guider jusqu’à sa chambre et s’aperçut qu’elle n’avait pas son pyjama.  

 

- Tu t’en vas déjà ?, s’étonna Ryo.  

- Je n’ai pas mon pyjama., répondit-elle.  

 

Il sourit et se dirigea vers son armoire.  

 

- Tiens., dit-il, lui tendant un tee-shirt rouge et un pantalon de jogging.  

- Allez, dépêche-toi. Le soleil n’attendra pas après nous pour se lever.  

 

Il se retourna dans le lit, ne souhaitant pas brusquer sa pudeur. Quand il sentit le matelas s’affaisser légèrement, il se tourna vers elle. Elle s’était allongée dans le lit à ses côtés et le regardait, attendant apparemment un geste de sa part. Il se demanda brièvement qui ménageait l’autre et, chassant cette idée, tendit le bras vers elle. Elle vint se nicher contre lui et, peu après, s’endormit paisiblement.  

 

Le lendemain matin, une caresse sur sa joue la tira du profond sommeil dans lequel elle était plongée. Kaori ouvrit les yeux et rencontra le visage souriant de son mari.  

 

- Bonjour et bonne année, Kaori., murmura-t-il.  

- Bonjour Ryo.  

- Il est l’heure de se lever. La bande va arriver dans moins d’une heure pour le lever de soleil.  

- D’accord.  

 

Elle s’étira doucement puis sortit du lit avant d’aller se doucher. Quand elle fut habillée, elle descendit préparer du café et de quoi nourrir leurs amis. Ryo arriva peu après et l’aida. Tout le monde arriva en même temps et, après une tasse de café, ils montèrent sur le toit. Kaori tenait Kei emmitouflé dans une couverture à bras. Entourée des bras de son mari, les mains posées sur son ventre, elle regarda le soleil émerger des ténèbres et éclairer le ciel de ses premiers rayons. Un nuage passa au même moment, assombrissant le ciel puis disparut, rendant tout son éclat à l’astre. Kaori sentit les larmes lui monter aux yeux comme si ce nuage présageait de ce qu’elle allait traverser.  

 

- Tout va bien, Kaori., murmura Ryo, sentant son anxiété.  

 

Elle acquiesça, contrôlant son angoisse, et regarda l’ascension de l’astre dans le ciel. Quelques minutes après, Ryo sortit la bouteille de saké et en versa pour tous sauf mère et enfant.  

 

- Jus d’orange pour toi., la taquina-t-il.  

 

Elle lui sourit et accepta le verre. Ils trinquèrent tous ensemble à l’amitié et burent leur verre avant de redescendre pour partager le petit-déjeuner préparé. Ils restèrent ensemble pendant un long moment, discutant de tout et de rien, ne se quittant qu’en début d’après-midi. Après avoir débarrassé, le couple se mit dans le fauteuil, Kaori reposant sur les genoux de son homme. Kei faisait la sieste dans son lit après avoir été chouchouté par ses oncles et tantes.  

 

- Alors bilan de ce réveillon et de ce premier jour de l’an ?, lui demanda soudain Ryo.  

- J’ai des amis merveilleux sur qui je peux compter et qui m’aiment tellement plus que je le pensais. Un fils adorable que j’aime à un point que je n’avais même jamais imaginé et surtout…  

- Surtout ?, releva Ryo.  

- Il a un père qui assure et qui continue à me surprendre et à faire battre mon cœur malgré les évènements. Je t’aime, Ryo. J’aurais sombré depuis longtemps sans toi.  

- On est une grande famille, Kaori, et tu es ma famille. Je donnerais tout pour toi, tu le sais. Kei en est un exemple. Et je sais que tu en ferais de même pour moi et pour lui. Laisse-toi le temps de digérer tout cela et cesse de te juger trop sévèrement. Tu n’es pas un monstre. Dans toutes tes justifications, j’entends tout sauf de l’égoïsme ou l’envie de fuir tes responsabilités. Ta décision est à l’image de ce que tu es, Kaori, altruiste et dans l’intérêt de tout le monde. J’espère juste qu’elle est aussi dans ton intérêt.  

 

Elle plongea dans son regard et s’y perdit, se sentant enveloppée par sa chaleur et son soutien. 

 


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