Chapitre 12 :: Chapitre 12

Publiée: 30-06-21 - Mise à jour: 30-06-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

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Chapitre 12 : Episode 12 : La beauté qui venait d’un pays dangereux  

Les poings sur les hanches, Kaori regarde la porte du garage. Dans son dos, elle entend encore Ryo s’esclaffer devant une petite culotte en compagnie du sosie de Schwarzy, une énorme coupe posée négligemment à ses côtés, totalement ignorée face au trophée rose en coton.  

- Dis Ryo, c’est bien gentil les excuses et le trophée mais qui va payer les dégâts ?, lui demande-t-elle, observant le trou béant dans la tôle d’acier.  

- Et comment on va faire en attendant ? Parce que ça ne sera pas réparé aujourd’hui vue l’heure., continue-t-elle.  

- Ryo, tu m’écoutes ? Tu peux pas faire attention aux choses pratiques plutôt que de baver sur une petite culotte !  

Enervée par le silence de son partenaire, elle se retourne brusquement et cligne des yeux en ne voyant pas les deux hommes qui étaient encore derrière elle dix secondes auparavant. Il ne reste que le trophée, tombé à la renverse, qu’un nuage de fumée enveloppe, signe que les deux lascars ont pris la fuite subitement.  

- Il m’énerve ! C’est encore moi qui vais me taper tout le sale boulot !, gronde-t-elle, les poings serrés avant de partir d’un pas rageur jusqu’à la remise où ils stockent l’outillage.  

- Elle n’a pas l’air commode, la p’tite dame., lâche « Schwarzy » à Ryo, s’arrêtant à quelques pâtés de maisons de là.  

- Kaori ? C’est peu dire. Vous n’en voulez pas pour vos services ? Le costume lui irait très bien., réplique le japonais.  

- Nous n’embauchons que des hommes., lui oppose l’agent des services secrets.  

- Ce ne sera pas un problème pour Kaori mais je compatis à votre souffrance. Même pas une femme ?, l’interroge Ryo.  

- Pas une… sauf à la blanchisserie, au nettoyage et au secrétariat mais aucune sur le terrain. Ca risquerait de compliquer le travail de nos hommes., justifie l’égarien.  

- Je vois ce que vous voulez dire. Trop de tentation… surtout si elle est mokkori., ricane le nettoyeur.  

Il voit un sourcil se lever au dessus des lunettes noires et imagine le regard perplexe.  

- Mokkori ?, répète « Schwarzy ».  

- Sexy, séduisante, qui fait cet effet-là., explique Ryo, affichant un coucou.  

- Mokkori… Effectivement. Vous devez parler en connaisseur. Vous arrivez à rester professionnel avec votre partenaire bien qu’elle soit mokkori ?, lui demande l’égarien.  

Il entend soudain un gros boom puis un corbeau passer en croassant derrière lui et se retourne pour trouver Ryo allongé au sol, chassant l’oiseau noir qui lui vole autour, avant de se relever subitement et d’afficher un air furieux.  

- Vous êtes sourd ou bouché ? Je vous ai dit que vous pouviez prendre Kaori dans vos services. Ca veut dire ce que ça veut dire, non ?, s’insurge-t-il.  

- Mais vous aviez l’air de dire que c’est une femme…, lui oppose l’agent secret.  

- Une femme ? Vous l’avez bien vue ? Un vrai garçon manqué sans aucune forme. Anita est une femme avec tout ce qu’il faut où il faut, des formes et des airs de dame mais Kaori…, pouffe Ryo.  

- Pourtant, le petit m’a dit que la paire de fesses sur cette photo est celle de Kaori…, lui fait remarquer « Schwarzy », sortant le cliché de sa poche.  

- Elles ne sont pas mal du tout…, apprécie-t-il, regardant de nouveau la photo.  

- Il l’a récupérée, le petit morveux… Fais voir., gronde Ryo, arrachant l’image des mains étrangères.  

Il se souvient parfaitement des contours pour s’être extasié devant quelques jours plus tôt mais il ne l’avouera à personne. Le seul témoin de la scène est Marco et il est loin maintenant.  

- Ca ? Nooooon. C’est la voisine. Les fesses de Kaori sont toutes poilues et elle a de la cellulite. En plus, elles tombent, un peu comme ça., décrit-il, tirant sur ses joues vers le bas.  

Il arrête en voyant l’air dégoûté de l’homme.  

- Ah bah, oui, ça fait cet effet-là… C’est pour cela que j’évite de me lever trop tôt sinon je ne vous dis pas la vision d’horreur de bon matin si on en vient à se croiser dans la salle de bains., enchérit-il.  

- Pourtant, on ne dirait pas…, pipe malgré tout l’agent secret, se souvenant de la silhouette fine et élancée.  

- Vives les progrès de l’industrie textile. Avec ces culottes remonte-fesses, même un cheval pourrait avoir le fessier de Jennifer Lopez., ânonne le nettoyeur.  

- C’est… C’est vraiment bluffant. Je peux ravoir la photo ?, demande l’agent.  

- Bien sûr…, fait Ryo, lui tendant le cliché.  

Malencontreusement, il la lâche un peu trop tôt et la photo tombe dans une bouche d’égout.  

- Mince… Ce que je peux être maladroit…, s’exclame-t-il, navré.  

- C’est dommage… La vue était vraiment agréable…, soupire l’égarien, dépité.  

- C’est vrai…, approuve sincèrement le nettoyeur.  

- Cigarette ?, lui propose-t-il, tendant son paquet.  

- Non, c’est incompatible avec un bon état physique., lui répond l’agent secret.  

- Ah… Vous êtes à cheval sur les règles., lui fait remarquer Ryo, ironique.  

- Il le faut, non ? Quand on travaille pour quelqu’un pendant un long moment et un autre la seconde qui suit, il faut savoir à quoi se raccrocher., affirme « Schwarzy ».  

Ryo tire une longue bouffée de sa cigarette et contemple la réponse de son interlocuteur.  

- Je suis bien content de n’être conduit que par mes propres principes. Ils me rendent déjà la vie pas possible par moments alors je n’imagine même pas laisser la politique mener ma barque., réplique-t-il, amusé.  

- Vos propres principes et la rouquine qui vous a poussé à fuir tout à l’heure…, ricane l’égarien.  

- Ce n’est pas elle qui m’a fait partir en courant. C’était la perspective des travaux à faire qui m’auraient privé d’une bonne soirée festive…, se justifie Ryo, haussant les épaules.  

- J’aurais juré vous avoir vu trembler en l’entendant vous appeler…, muse l’agent secret.  

- Moi trembler devant elle ?, s’esclaffe le nettoyeur, s’ébouriffant les cheveux.  

- Jamais de la vie ! Je n’ai pas eu peur de vous. Pourquoi j’aurais peur d’elle ?, ironise-t-il.  

- Parce que les femmes sont parfois plus terrifiantes que tous les hommes armés. Je préfère en rester éloigné., statue « Schwarzy ».  

Ryo s’arrête une libellule passant derrière lui. Il regarde ce grand balèze de près de deux mètres de haut, l’un des rares hommes plus grands que lui, qui vient de lui avouer…  

- Vous restez éloigné des femmes ? Mais ça va pas la tête, mon ami ! Il faut saluer la beauté féminine. Un gars comme vous, vous les faites tomber !, lui affirme-t-il.  

- Sans façon ! J’en ai bien assez avec mon travail. Que ferais-je d’une femme ?, lui retourne l’agent secret.  

- Mais qui vous parle d’une femme ? Je vous parle d’un millier. Une femme… par jour et pas plus d’une nuit., plaide l’Etalon de Shinjuku.  

- Une femme par jour ? Mais quel est l’intérêt ?, rétorque son interlocuteur.  

- Quel est l’intérêt ? Il me demande quel est l’intérêt… Ce qu’il faut pas entendre. Pas d’attache, pas de prise de tête, le sexe, que le sexe !, s’exclame Ryo, exaspéré.  

- Je… euh… Non, je crois que je vais continuer ainsi., conclut « Schwarzy », voyant arriver ses hommes.  

- Ca a été un plaisir de vous rencontrer… même si ça m’a valu une balle dans le pied.  

- Ah ça… Ca fait partie des principes qui régissent ma vie. On ne touche pas à une belle femme., se justifie Ryo.  

L’égarien laisse un large sourire étirer ses lèvres.  

- Heureusement pour ceux qui toucheraient à votre partenaire alors… Ils risqueraient gros… si vous la trouviez à votre goût., constate l’agent secret.  

- Ouais… peut-être… si je la trouvais à mon goût…, réplique Ryo, riant jaune.  

- Vous êtes sûr de devoir partir ? Je pourrais vous faire faire un tour des meilleurs coins de Tokyo., suggère le nettoyeur.  

- Le devoir m’appelle. Au revoir, Monsieur Saeba., le salue « Schwarzy ».  

Ryo le regarde monter en voiture et s’éloigner avant de prendre la direction du Kabuki Cho. Il passe la soirée à boire et faire la fête, devant expliquer aux petites bunnies pourquoi son petit pote Marco n’est pas avec lui ce soir. C’était un sacré gamin quand même…  

Quand il rentre, il ne fait même pas attention à la porte du garage réparée et titube jusqu’en haut. Il a à peine le temps de fermer la porte qu’il se retrouve écrasé sous une massue cent tonnes.  

- Ca, c’est pour m’avoir laissée seule pour réparer la porte du garage !, s’écrie Kaori avant de monter se coucher.  

- C’est pas une femme, c’est un dragon… Elle n’a pas besoin de moi pour faire vivre l’enfer aux autres…, grommelle-t-il, peinant à sortir de sa prison de bois.  

- Je voudrais être un petit enfant. Elle serait peut-être plus gentille avec moi., gémit-il. 

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